Les aliments vendus sur la voie publique sont des repas cuisinés, des collations et des boissons préparés et/ou vendus dans la rue ou dans des lieux publics. Les entreprises qui les vendent sont généralement petites, mais elles sont si nombreuses qu'elles peuvent créer beaucoup d'emplois, en particulier pour les femmes, qui jouent un rôle important dans ce type de commerce. Ces aliments ont un coût comparable aux aliments cuisinés par les ménages si on tient compte du temps passé, du matériel, du combustible et des frais de transport. Ils peuvent être une source d'aliments nourrissants à bon marché pour les travailleurs et les familles à faibles revenus.
L'importance économique des aliments vendus sur la voie publique dans les pays en développement est généralement sous-estimée, voire négligée. En Asie, les revenus nets des vendeurs peuvent être, en gros, le triple du salaire minimal moyen. Etant donné que les vendeurs achètent leurs aliments sur place, les bénéfices de leur commerce s'étendent à de nombreux secteurs de l'économie locale.
D'après les résultats du Projet de recherche mixte Pays-Bas/Indonésie sur les aliments vendus sur la voie publique, la valeur nutritionnelle de ces aliments est très variable. Leur valeur énergétique moyenne peut aller de 5 à 679 calories pour 100 g. Les besoins énergétiques quotidiens recommandés peuvent être satisfaits par la consommation d'aliments vendus sur la voie publique d'une valeur d'environ 1 dollar U.S. Une étude diététique complète réalisée sur 47 étudiants a permis de conclure que les aliments vendus sur la voie publique fournissent une bonne partie de l'énergie totale (78 pour cent), de l'apport protéique (82 pour cent) et de l'apport en fer (79 pour cent).
Les analyses menées par les mêmes enquêteurs ont montré que des colorants interdits sont largement utilisés dans des boissons et collations vendues sur la voie publique; des résidus de pesticides et des aflatoxines ont également été détectés, en particulier dans les produits végétaux. Les boissons vendues par les marchands fixes sont de meilleure qualité microbiologique que celles que proposent les vendeurs ambulants, en raison de la qualité de l'eau utilisée pour les préparer.
On suppose souvent que les aliments vendus sur la voie publique sont contaminés et que les marchands n'ont aucune notion de nutrition et d'hygiène. Etant donné que des millions de personnes sont tributaires de ces aliments, les vendeurs auraient tout intérêt a suivre une formation à la préparation et à la manipulation des aliments pour améliorer leurs produits.
Les réglementations qui récompensent les bonnes pratiques rendent plus sûrs les aliments vendus sur la voie publique. Une fois le rôle des vendeurs reconnu par les décideurs, on dispose de très nombreux moyens de faciliter, pour les vendeurs et les inspecteurs, l'application et le respect des règles de sécurité. L'amélioration de l'information et de l'éducation du consommateur peut aider les autorités à prendre rapidement des mesures de prévention et de correction pour que les aliments soient plus sûrs. Les politiques visant à améliorer les aliments vendus sur la voie publique peuvent être bénéfiques pour les consommateurs à faibles revenus.
