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Sécurité des aliments: La voix des consommateurs

La nourriture est un besoin de base, et il est normal que les consommateurs veuillent s'assurer que les gouvernements et les fournisseurs les approvisionnent en aliments sûrs et de qualité. La participation des consommateurs est souhaitable et nécessaire, car la plupart des décisions concernant la sécurité des aliments doit tendre a un équilibre entre coûts et bénéfices, ce qui implique toujours des jugements de valeur. Tous les secteurs de la société doivent intervenir dans la prise de décisions, de sorte que chacun puisse comprendre les compromis nécessaires et que la décision finale puisse être acceptée par un public plus vaste. En outre, la participation permet une approche interdisciplinaire globale du problème.

Pour intégrer efficacement les intérêts des consommateurs dans le contrôle des aliments, on peut faire appel aux groupes de citoyens. Ils constituent un noyau de personnes ayant des liens avec la communauté, qui peuvent développer leurs compétences en vue d'une participation plus efficace. A l'intérieur des pays, ces groupes peuvent éduquer les consommateurs, étudier les problèmes, surveiller l'observation des normes et préconiser le changement au nom des citoyens. Au plan international, ils fournissent une instance pour faire connaître leur expérience et lancer des campagnes internationales.

Si l'on veut vraiment tenir compte du point de vue des consommateurs pour le contrôle des aliments, il faut mettre au point des mécanismes de participation. L'insuffisance des structures nécessaires pour faire face aux questions de sécurité des aliments fait obstacle à la participation. Les structures et processus doivent permettre d'ajuster les différends entre les simples citoyens qui ont peu de ressources et manquent de connaissances spécialisées, l'industrie riche en ressources et les associations professionnelles.

Les structures officielles et officieuses de participation ont évolué à partir de contextes historiques et culturels différents. Les procédures officielles sont souvent imposées par la loi ou par des règlements, alors que celles qui sont officieuses tiennent à certaines coutumes, à des politiques non déclarées ou à des circonstances particulières. Par procédures officielles, on entend les réunions publiques, les organismes consultatifs, les gazettes officielles et les procédures de recours. Parmi les approches officieuses, on peut citer la circulation de matériel pour observations, l'organisation de réunions et les entrevues entre deux personnes, toutes choses qui exigent l'initiative d'individus. D'ordinaire, les défenseurs des consommateurs préfèrent les procédures officielles qui sont plus transparentes et responsables.

L'approche participative est en général plus difficile à gérer et prend souvent plus de temps que la prise de décisions indépendante. Plus une décision a de conséquences, plus les vues des intéressés sont variées et plus la participation doit être large. S'il est tentant d'en rester là, les avantages qu'on obtient en trouvant des solutions plus acceptables et équitables l'emportent sur les inconvénients.

Les consommateurs reçoivent des messages contradictoires de la publicité, des médias, de l'industrie, du gouvernement et des représentants des consommateurs. Le manque de confiance et de respect des vues divergentes dans les groupes de consommateurs, dans l'industrie et au sein du gouvernement entrave la participation. Tant que les responsables de politique sont disposés à faire face aux difficultés et à s'adapter pour contribuer à améliorer la participation efficace, la meilleure approche peut être élaborée pour chaque type de situation relative à la qualité et à la sécurité des aliments.


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