Mali

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

Le Mali a une superficie totale de 1,24 million de kilomètres carrés. La superficie cultivable s'élève à 43,7 millions d'hectares, soit 35% de la superficie totale. La superficie cultivée s'élève à 2,6 millions d'hectares, soit 2% de la superficie totale et 6% de la superficie cultivable.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 124 019 000 ha
Superficie cultivable 1992 43 700 000 ha
Superficie cultivée 1990 2 600 000 ha
Population totale 1994 10 462 000 hab.
Densité de population 1994 8 hab./km²
Population rurale 1991 80 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1990 41 %
Population rurale 1990 4 %

TABLEAU 2
Variation de la pluviométrie (années 1936-85)

Province Pluie moy
(mm/an)
Pluie max
(mm/an)
Pluie min
(mm/an)
Sikasso 1091 1449 673
Kayes 893 1275 555
Koulikoro 804 1135 530
Ségou 666 907 457
Mopti 556 842 364
Tombouctou 208 348 96
Gao 205 346 100

La population était estimée à environ 10 millions d'habitants en 1994, dont 80% de ruraux. La densité est de 8,4 hab./km², mais elle varie entre 0,2 hab./km² dans le nord et 17,2 hab./km² dans le sud. Le taux de croissance démographique est estimé à2,5% par an.

Le secteur agricole représente plus de 53 % du PNB, emploie 83 % de la population active et fournit environ 75% des recettes d'exportation.

Climat et ressources en eau

Le régime climatique est caractérisé par l'alternance d'une saison sèche dont la durée varie de cinq mois au sud à neuf mois au nord et d'une saison humide (de mai/juin à septembre/octobre). Les précipitations décroissent de 1 400 mm/an au sud à moins de 100 mm/an au nord (tableau 2). La distribution des précipitations est très irrégulière, avec des épisodes pluvieux violents sous forme de grains localisés, et présente une forte variabilité interannuelle. La moyenne annuelle des températures oscille entre 26° et 30°C.

Les ressources en eau de surface générées au Mali sont estimées à 40 km³/an. Le système hydraulique est constitué par les bassins du Haut Sénégal et du Niger moyen. Les cours d'eau permanents sont concentrés exclusivement au sud et au centre du pays, alors que le nord se caractérise par la présence de nombreuses vallées fossiles. Ce déséquilibre dans la localisation des resources en eau de surface pérennes contribue à expliquer l'inégale occupation de l'espace agricole. Les ressources en eau de surface non pérennes n'ont pas, jusqu'à présent, fait l'objet d'un inventaire exhaustif. Le volume total des ressources en eau souterraine renouvelables est de l'ordre de 20 km³/an en année de pluviométrie moyenne. L'exploitation des eaux souterraines est estimée actuellement à 0,106 km³/an soit 0,5% des ressources disponibles.

Mali

TABLEAU 3
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   334 mm/an
    414,8 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   60 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 5 735 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   100 km³/an
Indice de dépendance   40 %
Capacité totale des barrages 1992 11 km³
Eau désalinisée   - 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1987 1 319 10 6 m³/an
- Collectivités 1987 27 10 6 m³/an
- Industrie 1987 14 10 6 m³/an
Total   1 360 10 6 m³/an
par habitant 1987 161 m³/an
en % des ressources renouvelables internes   2,3 %
Autres prélèvements   - 10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production   - 10 6 m³/an
Traitement   - 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 4
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1992 560 000 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1994 78 620 ha
- irrigation de surface 1994 78 520 ha
- irrigation par aspersion 1989 100 ha
- micro-irrigation 1989 0 ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines 1989 2,6 %
Partie irriguée à partir des eaux de surface 1989 97,4 %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée   - %
2. Superficie irrigues par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés   - ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés 1989 3 826 ha
5. Superficie en cultures de décrue 1989 109 023 ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1+2+3+4+5) 1994 191 469 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1989 7,4 %
- Augmentation sur les 10 dernières années     %
- Partie irriguée par pompage 1989 4,9 %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère      
Grands périmètres > 100 ha 1994 63 119 ha
Périmètres moyens   - ha
Petits périmètres < 100 ha 1994 15 501 ha
Nombre total de ménages   -  
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées 1987 236 381 t
en % de la production totale de céréales 1987 22,4 %
Cultures irriguées 1987 273 556 ha
- riz 1987 193 000 ha
- sorgho de décrue 1987 73 700 ha
- canne à sucre 1987 3 200 ha
- blé 1987 2 190 ha
- autres 1987 1 466 ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée   - ha
en % de la superficie cultivée   - %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Les prélèvements en eau pour l'agriculture, les collectivités et l'industrie s'élevaient à 1,36 km³ en 1987 (figure 1).

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Les potentialités des terres avec aptitude à l'irrigation sont estimées à 2 200 000 ha. Mais, en tenant compte des ressources en eau mobilisables, le potentiel en terres irrigables est estimé à 560 000 ha, soit un peu plus de 1% de la superficie cultivable. En 1994, on estimait à191 469 ha les superficies avec contrôle de l'eau: maîtrise totale/partielle, cultures de décrue et bas-fonds (figure 2 et tableau 5). Cependant, on estime que 50 000 ha aménagés ont été abandonnés, ce qui ramène la superficie aménagée exploitée à moins de 130 000 ha, soit 5% des terres cultivées et 23% du potentiel irrigable. Les grands périmètres (plus de 100 ha) représentent 80% de la superficie équipée en maîtrise totale/partielle (figure 3).

TABLEAU 5
Superficies avec contrôle de l'eau par province (1994)

Province

Superficie aménagée

  ha %
Sikasso 7 530 3,9
Kayes 822 0,4
Koulikoro 8 000 4,2
Ségou 101 782 53,2
Mopti 38 935 20,3
Tombouctou 19 885 10,4
Gao 14 515 7,6
Total 191 469 100,0

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 1,36 km' en 1987)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1989)

FIGURE 3: Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale/ partielle (1989)

TABLEAU 6
Typologie des superficies sous irrigation

Typologie des périmètres Niveau de maîtrese Origine de l'eau d'irrigation Principales de cultures Mode gestion % des
superificies
sous
irrigation
Grands périmètre (incl. Office du Niger) Maîtrise totale Alimentation gravitaire à partir des grands barrages Riz, canne à sucre, maraîchage Administration 30
Grands périmètres (incl. Opération riz Ségou et riz Mopti) Submersion contrôlée et cultures de décrue Alimentation à partir de la crue des fleuves et des rivières Riz, sorgho de décrue, blé Administration 57
Grands périmètres
type agro-industriel
Maîtrise totale Alimentation gravitaire à partir des grands barrages Cultures de rente (thé, canne à sucre) Co-gestion (Mali-Chine) 3
Petits périmètres irrigués villageois (PPIV) Maîtrise totale Alimentation par pompage à partir de la nappe ou des cours d'eau. Parfois, alimentation à partir des petits barrages Riz, maraîchage Administration ou ONG + communauté villageoise ou locale 4
Petits périmètres privés (près des centres urbains) Maîtrise totale Pompage Maraîchage, fruitiers Privé 3
Bas-fonds (toutes tailles Irrigation
(traditionnelle
Alimentation à partir des crues et des eaux de ruissellement Riz, maraîchage Administration ou ONG + utilisateurs 2
Petits périmètres type oasien Maîtrise partielle Alimentation à partir des puisards. Palmier dattier Administration 1

Note: Grands périmètres - > 100 ha; petits périmètres - < 100 ha.

Compte tenu de la double culture, la superficie des cultures irriguées s'élevait à environ 274 000 ha en 1987. Le riz occupe plus de 70% des superficies avec contrôle de l'eau, suivi par le sorgho de décrue (figure 4).

Les différents types de périmètres rencontrés au Mali ainsi que leurs modes de gestion sont présentés dans le tableau 6.

La-quasi totalité des superficies équipées en maîtrise totale/partielle sont irriguées par eaux de surface, comme le montre la figure 5.

FIGURE 4: Cultures irriguées 11987)

FIGURE 5: Origine de l'eau d'irrigation, maîtrise totale/partielle (1989)

FIGURE 6: Techniques d'irrigation. maîtrise totale/partielle (1991)

FIGURE 7: Evolution des superficies des cultures irriguées (en tenant compte des doubles cultures)

TABLEAU 7
Coûts d'aménagement

Type de périmètre Coûts d'investissement ($EU/ha) Chargea pour 2 campagnes(1)
($EU/ha)
Grands périmètres (nouveau) 16 000 300
Grands périmètres (réhabilitation) 11 000 300
Petits périmètres irrigués (maîtrise totale) 12 000 380
Petits et moyens périmètres privés 5 000 380
Submersion contrôlée (nouveau) 2 500 110
Submersion contrôlée (réhabilitation) 1 000 110
Bas-fonds 900 110

Note: (1) Dépenses annuelles brutes de l'Etat pour assurer le fonctionnement et l'entretien des investissements.

La technique d'irrigation par aspersion est pratiquée sur une petite superficie d'environ 100 ha (= 0,1%). Pour le reste, c'est l'irrigation de surface qui est pratiquée (figure 6).

La figure 7 montre l'évolution des superficies des cultures irriguées depuis 1979.

Les coûts d'aménagement varient énormément en fonction du type d'aménagement. Quelques exemples de coûts d'aménagement avant la dévaluation du FCFA sont donnés dans le tableau 7.

Le développement de l'irrigation représente entre 40 et 50% du programme d'investissement du secteur agricole.

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les institutions publiques intervenant dans le développement de l'hydraulique agricole sont:

Le code domanial et foncier englobe les eaux souterraines et les eaux de surface dans le domaine public de l'Etat. Il reconnaît par ailleurs les droit d'utilisation traditionnelle et les droits d'usage sur les domaines fonciers publics ou privés de l'Etat et on considère par extension que cette reconnaissance concerne aussi l'usage de l'eau.

Le projet de Code de l'eau, élaboré en 1986 et remanié en 1989 par les administrations concernées avec l'aide du PNUD et de la Banque mondiale, a été adopté et constitue la Loi N° 90-17-AN-RM du 27/0111990 fixant le régime des eaux du Mali. Les décrets qui doivent fixer les modalités d'application de la loi n'étaient pas encore promulgués à la fin de l'année 1994.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Les contraintes à l'exploitation des ressources en eau et au développement de l'irrigation au Mali peuvent être résumées comme suit:

Les programmes actuels dans le domaine de l'irrigation se concentrent sur la valorisation des infrastructures existantes et la promotion des initiatives privées en matière d'irrigation. La réorganisation en cours de l'Office du Niger s'oriente vers une structure plus légère dans laquelle les utilisateurs jouent un rôle plus important dans l'entretien et la gestion des équipements et des infrastructures.

La nouvelle politique en matière d'irrigation, qui consiste en l'allégement des structures par le désengagement de l'Etat, devrait favoriser l'accroisement des initiatives privées. D'autre part, la relecture en cours du code foncier devrait aboutir à plus de clarté dans le régime foncier, ce qui est vu comme un élément favorable pour l'irrigation.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Cheick Bougadary Bathily. 1991. Schéma directeur de la mise en valeur des ressources en eau au Mali - Volets hydraulique agricole et cultures irriguées. Rapport préparé pour le projet MLI/89/003. Décembre 1991.

FAO. 1992. Mali: Aperçu sur le sous-secteur irrigué. Centre d'investissement. Rapport N° 84192 CP-MLI 36 SR.

FAO. 1990. Le sous-secteur des cultures irriguées - stratégies possibles d'intervention. Centre d'investissement. Rapport N° 143190 CP-MLI 30 WP.

Ministère de l'agriculture. 1987. Revue du secteur agricole du Mali.

PNUD. 1990. Schéma directeur de la mise en valeur des ressources en eau du Mali. Rapport PNUD/UNDTCD, projet MLI/84/005.


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