Mauritanie

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

La Mauritanie, située au nord-ouest du continent africain, a une superficie totale d'environ 1 million de kilomètres carrés. La superficie cultivable s'élève à environ 20 millions d'hectares, soit 19,6 % de la superficie totale. La superficie cultivée s'élevait à 199 000 ha en 1989, soit 1% de la superficie cultivable et 0,2% de la superficie totale.

La population était estimée à 2,2 millions d'habitants en 1994, dont 53% de ruraux. La densité de la population est de 2 hab./km², mais elle varie de 0,13 hab./km² dans le Tiris Zemmour à 18,5 hab./km dans le Gorgol. Le taux de croissance démographique s'élève à 2,7 % par an.

L'agriculture et l'élevage représentent 20 % du PIB.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

L'agriculture et l'élevage représentent 20% du PIB.

Climat et ressources en eau

La pluviométrie annuelle moyenne est de 99 mm, mais elle varie entre quelques dizaines de millimètres au nord et plus de 500 mm/an au sud-est (Sélibaby). La saison pluvieuse ne dure que trois mois. Les températures moyennes extrêmes vont de 16°C en janvier (Bir Mougrein) à 36°C en juin (Kiffa).

Les ressources en eau de surface renouvelables sont estimées à 11,1 km³/an Le système hydrographique est constitué principalement du fleuve Sénégal avec ses affluents de la rive droite en aval de Bakel. Quelques oueds sont à signaler avec des écoulements intermittents lors de la saison des pluies. Les réserves totales en eau souterraine sont estimées à 3,7 km³ Cette estimation ne concerne que les aquifères continus. Les nappes alluviales d'oued ainsi que les systèmes discontinus n'ont pas à ce jour fait l'objet d'une quantification. Les ressources en eau souterraines renouvelables sont estimées à 0,3 km³/an La partie utilisée des ressources en eau s'élevait à 1,6 km³ en 1985 (figure 1).

Les besoins estimés pour l'approvisionnement en eau de la population rurale en l'an 2000 sont de 3 750 points d'eau, dont 2 118 sont actuellement déjà réalisés.

Mauritanie

TABLEAU 2
Bilan hydrique

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

Les potentialités des terres avec aptitude à l'irrigation sont estimées à 257 000 ha dont 110 000 ha pour les cultures de décrue. Toutefois, en tenant compte des disponibilités en eau, le potentiel se réduit à 221 000 ha, dont 74 000 ha pour les cultures de décrue dans la vallée du fleuve Sénégal et en amont de barrages en terre.

La superficie avec contrôle de l'eau est évaluée à 113 200 ha (figure 2).

FIGURE 1: Prélevements en eau [total: 1.63 km' an 1985)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1994)

FIGURE 3: Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale/partielle (1994)

FIGURE 4: Répartition des périmètres irrigués en maîtrise totale/ partielle (1994)

Les superficies équipées pour une irrigation avec une maîtrise de l'eau partielle ou totale s'élèvent à 49 200 ha, avec principalement des petits périmètres d'une superficie inférieure à 50 ha (figure 3). Cette superficie se décompose en 4 751 ha de périmètres oasiens, et le reste (soit 90% environ) de périmètres dans les provinces de la vallée du fleuve Sénégal (figure 4):

• les oasis sont au nombre de 218. Elles sont irriguées à partir d'eaux souterraines. On dénombre 31 400 puits dans les oasis, dont la majorité sont à exhaure manuelle (figure 5). Environ 400 000 personnes vivent dans les oasis, mais seules 14 700 familles exploitent les 4 751 ha de palmiers-dattiers (plus d'un million de palmiers productifs) et les quelque 244 ha cultivés sous les palmiers. Les oasis sont de très petite taille, puisque 46% font moins de 10 ha (figure 6). Toutes les superficies équipées pour l'irrigation sont irriguées chaque année:
• Les périmètres de la vallée du fleuve Sénégal et de ses affluents ne sont que partiellement irrigués chaque année (22 000 ha seulement en 1994). Les surfaces à réhabiliter sont nombreuses, puisque près de 38 000 ha ont été considérés dans un état moyen ou insuffisant au cours du dernier recensement de l'Etat des périmètres. Si les oasis sont toutes irriguées à partir des eaux souterraines, les périmètres de la vallée du fleuve et de ses affluents sont tous irrigués à partir des eaux de surface, surtout par pompage dans la rivière (figure 7).

La technique principale d'irrigation dans les périmètres en maîtrise totale/partielle est l'irrigation de surface. Les coûts d'aménagement de 1 hectare irrigué varient entre 2 200 EU$/ha pour un petit périmètre à environ 12 500 EU$/ha pour un grand périmètre.

Les superficies où sont implantées les cultures de décrue sont évaluées à 64 000 ha. Elles se décomposent en plusieurs types (figure 8):

• les oualo dans le lit majeur inondable de la vallée du Sénégal et du Gorgol. Elles varient suivant les années entre 20 000 et 40 000 ha, pour une superficie moyenne de 30 000 ha;
• la décrue autour des grands barrages, pour une superficie totale de 10 000 ha, dont 4 000 ha au lac Rkiz, 3 500 ha dans l'Achram, et 2 500 ha dans le Foum Gleita;
• la décrue des retenues d'eau de moins de 1 000 ha au travers des lits des oueds. Cette surface varie au total entre 16 000 et 20 000 ha suivant les années;
• les dépressions topographiques inondables par les eaux de ruissellement (6 000 ha). Diverses estimations donnent des superficies variant entre 2 000 et 10 000 ha.

FIGURE 5: Répartition des systèmes d'exhaure dans les oasis (1993)

FIGURE 6: Typologie des oasis (1993)

FIGURE 7: Origine de l'eau d'irrigation, maîtrise totale/partielle (1994)

FIGURE 8: Typologie des systèmes de décrue (1988)

FIGURE 9: Cultures irriguées (1993)

Les principales cultures sont le sorgho, le riz et les palmiers-dattiers. La polyculture/maraîchage dans les zones de décrue est aussi importante (figure 9).

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les institutions publiques intervenant dans le développement de l'hydraulique agricole sont:

• le Ministère du développement rural et de l'environnement:

• la Société nationale de développement rural (SONADER);
• la Direction de l'environnement et de l'aménagement rural (DEAR);
• la Direction du développement des ressources agro-pastorales (DRAP);
• la Cellule de planification.

• le Ministère de l'hydraulique:

• la Direction de l'hydraulique;
• la Cellule nationale de l'Office de mise en valeur du Sénégal (OMVS).

Le décret N° 90020 du 19.1. 1990 fixe les modalités de la réorganisation foncière, en mettant l'accent sur l'individualisation du titre foncier en trois étapes: autorisation d'exploiter, concession provisoire et concession définitive.

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Les contraintes à l'exploitation des ressources en eau et au développement de l'irrigation en Mauritanie peuvent être résumées ainsi:

• coût élevé des aménagements et en particulier des ouvrages en terre;
• problèmes d'enclavement (fleuve et oasis);
• faiblesse de l'appui accordé au secteur privé qui investit de manière insuffisante pour assurer la pérennité du capital productif;
• problèmes de commercialisation;
• mauvaise organisation de la gestion des périmètres et en particulier des périmètres collectifs;
• coût élevé pour la mobilisation des eaux souterraines;
• salinisation des sols (delta et bas-fleuve);
• évapotranspiration élevée (2 à 3 m du sud au nord);
• insuffisance et irrégularité de la pluviométrie et des écoulements d'oued.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Cellule de planification, Ministère du développement rural et de l'environnement. 1994. Le développement rural en chiffres.

FAO/DDC. 1988. Programme national de construction des barrages en terre.

FAO/DDC. 1990. Projet de développement intégré de la vallée du fleuve Sénégal. Document de travail (volet irrigation)

GERSAR. 1994. Etudes d'application des schémas directeurs du fleuve Sénégal et du Delta.

Ministère du développement rural et de l'environnement. 1993. Annuaire statistique des oasis.

PNUD. 1990. Schéma directeur pour la mise en valeur des ressources en eau. Rapport du projet PNUD/DTCD/MAU/87/008.

SONADER. 1993. Enquête périmètres irrigués.

SONADER. 1994. Rapport d'activités 1993.

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