Sénégal

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DONNEES PHYSIQUES ET POPULATION

Le Sénégal, situé à l'extrémité ouest du continent africain, a une superficie totale de 196 720 km². La superficie cultivable était estimée en 1986 à 3,8 millions d'hectares, soit 19% de la superficie totale. La superficie cultivée s'élève à 2,3 millions d'hectares, soit 61 % de la superficie cultivable et 12% de la superficie totale.

La population s'élevait à 8,1 millions d'habitants en 1994, soit une densité moyenne de 41 hab./km². La densité rurale varie de 35 hab./km² dans la région de Tambacounda à 150 hab./km² dans la région de Thiès ou de Djourbel. Le taux de croissance démographique est estimé à 2,7% par an en moyenne, mais est de 2,1% pour la population rurale contre 3,8% pour la population urbaine.

TABLEAU 1
Caractéristiques du pays et population

Superficie du pays 1994 19 672 000 ha
Superficie cultivable 1990 3 782 000 ha
Superficie cultivée 1990 2 300 000 ha
Population totale 1994 8 102 000 hab.
Densité de population 1994 41 hab./km²
Population rurale 1990 54 %
Accès à l'eau potable    
Population urbaine 1992 51 %
Population rurale 1992 42 %

La population rurale est de 54%. Le secteur agricole représente 12% du PIB (moyenne sur 1986-90). Il emploie 60% des actifs et fait vivre plus des deux tiers de la population.

Climat et ressources en eau

La pluviométrie moyenne est de 742 mm par an: cette moyenne, sujette à de fortes variations interannuelles, cache des disparités géographiques importantes puisque les précipitations s'échelonnent entre 1 800 mm/an au sud et 300 mm/an au nord. Le Sénégal ne connaît qu'une seule saison des pluies dont la durée diminue quand la latitude augmente (juin-octobre au sud, juillet-septembre au nord).

L'agriculture sénégalaise étant essentiellement de type pluvial, sa production est sujette à de fortes variations. Entre 1960 et 1980 les isohyètes de la pluviométrie annuelle moyenne se sont déplacées de 120 km vers le sud: la moyenne annuelle à Dakar est ainsi passée de 600 mm à 400 mm. Depuis 1986, à l'exception de l'année 1991-92, les précipitations enregistrées semblent être revenues au niveau des années 60 sur la plupart du pays.

Sénégal

TABLEAU 2
Bilan hydrique

Ressources en eau:      
Précipitations moyennes   742 mm/an
    146,0 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - totales   26,4 km³/an
Ressources en eau renouvelables internes - par habitant 1994 3 258 m³/an
Ressources en eau renouvelables globales   39,4 km³/an
Indice de dépendance   33,0 %
Capacité totale des barrages 1994 1,6 km³
Eau désalinisée 1990 0 05 10 6 m³/an
Prélèvements en eau:      
- Agriculture 1987 1 251 10 6 m³/an
- Collectivités 1987 68 10 6 m³/an
- Industrie 1987 41 10 6 m³/an
Total   1 360 10 6 m³/an
par habitant 1987   201 m³/an
en % des ressources renouvelables internes     5.2 %
Autres prélèvements     10 6 m³/an
Eaux usées:      
Production 1993 5 10 6 m³/an
Traitement 1993 1 10 6 m³/an
Réutilisation des eaux usées traitées   - 10 6 m³/an

TABLEAU 3
Irrigation et drainage

Potentiel d'irrigation 1994 400 000 ha
Irrigation:      
1. Irrigation, maîtrise totale/partielle: superficie équipée 1994 71 400 ha
- irrigation de surface   - ha
- irrigation par aspersion   - ha
- micro-irrigation   - ha
Partie irriguée à partir des eaux souterraines   - %
Partie irriguée à partir des eaux de surface   - %
Partie de la superficie équipée réellement irriguée   - %
2. Superficie irriguée par épandage de crues   - ha
3. Marais et bas-fonds équipés   - ha
4. Autres marais et bas-fonds cultivés 1994 37 000 ha
5. Superficie en cultures de décrue 1994 33 000 ha
Superficie totale avec contrôle de l'eau (1+2+3+4+5) 1994 141 400 ha
- En pourcentage de la superficie cultivée 1994 6 %
- Augmentation sur les 10 dernières années   - %
- Partie irriguée par pompage 1994 49 %
Gestion des périmètres en maîtrise totale/partielle: Critère      
Grands périmètres > 400 ha 1994 23 135 ha
Périmètres moyens 1994 4 265 ha
Petits périmètres < 50 ha 1994 44 000 ha
Nombre total de ménages      
Cultures irriguées:      
Production totale de céréales irriguées   - t
en % de la production totale de céréales   - %
Cultures irriguées (Maîtrise totale/partielle) 1993 52 306 ha
- riz 1993 32 000 ha
- maraîchage 1993 8 876 ha
- canne à sucre 1993 7 300 ha
- mais 1993 2 970 ha
- autres 1993 1 160 ha
Drainage - Environnement:      
Superficie drainée 1994 44 525 ha
en % de la superficie cultivée 1994 2,0 %
Superficie protégée contre les inondations   - ha
Superficie salinisée par l'irrigation   - ha

Les cours d'eau sont caractérisés par un régime tropical, avec une période annuelle de hautes eaux après le maximum pluviométrique en août-septembre, et une période de basses eaux assez longue, qui se termine en juillet, alors que nombre de rivières sont complètement taries depuis la mi-février.

Le Sénégal compte quatre fleuves principaux: le Sénégal, la Gambie, le Siné Saloum et la Casamance. Leurs estuaires sont le lieu de remontées d'eaux salines qui peuvent affecter les terres assez loin vers l'intérieur du pays.

Les ressources en eaux internes sont estimées à 26,4 km³ par an. Les apports consistent en 2 km³/an issus de Guinée (fleuve Gambie), ainsi qu'une partie des 22 km³/an du fleuve Sénégal au barrage de Manantali. Les ressources en eaux souterraines sont de l'ordre de 7,6 km³/an Les prélèvements étaient estimés à 1,36 km³ en 1987 (figure 1).

DEVELOPPEMENT DE L'IRRIGATION

De nombreuses évaluations du potentiel d'irrigation ont été réalisées au Sénégal et les chiffres varient de 160 000 ha à plus de 640 000 ha. Cependant l'estimation la plus vraisemblable, en tenant compte aussi des contraintes socio-économiques et environnementales, serait de 400 000 ha environ, dont 240 000 ha pour les superficies en maîtrise totale et partielle, 100 000 ha pour les cultures de décrue et 60 000 ha pour les superficies en bas-fonds et mangroves. La superficie avec contrôle de l'eau est de 141 400 ha (figure 2).

La superficie équipée pour une maîtrise totale/partielle de l'irrigation était évaluée à 71 400 ha en 1994, surtout concentrée (à 95%) dans la vallée du fleuve Sénégal. L'eau d'irrigation dans cette vallée provient essentiellement des eaux de surface, soit à partir de retenues, soit par des pompages dans le fleuve. Cependant, dans la zone des niayes, les eaux souterraines sont utilisées pour de la micro-irrigation à vocation principalement maraîchère. Dans le pays, la principale technique d'irrigation est une irrigation de surface.

FIGURE 1: Prélèvements en eau (total: 1,36 km³ en 1987)

FIGURE 2: Répartition des superficies avec contrôle de l'eau (1994)

Un certain nombre de critères permettent de distinguer les différents types d'aménagements de la vallée du fleuve Sénégal (67 788 ha):

Historiquement, le développement de l'irrigation en maîtrise totale et partielle dans la vallée a commencé par la création de périmètres sur fonds publics, périmètres qui ont été gérés par la SAED: il s'agissait de grands périmètres qualifiés selon leur taille plus ou moins importante de "grands aménagements" ou d'aménagements intermédiaires". A partir de 1974, un certain nombre de petits Périmètres ont été créés. Ils étaient financés sur fonds publics dans un premier temps mais certains d'entre eux ont aussi bénéficié de fonds privés dans un second temps. Leur gestion était confiée à des groupements de producteurs avec l'assistance de la SAED. Ces périmètres étaient appelés "périmètres irrigués villageois". A la suite des changements de réglementation, les structures de gestion de ces périmètres se sont modifiées puisque les groupements de producteurs ont laissé la place aux Groupements d'intérêt économique, qui sont généralement des associations villageoises ou familiales.

A la fin des années 80, un changement de politique est intervenu: I 'Etat et la SAED ont souhaité se désengager progressivement des activités directement productives et promouvoir l'initiative privée dans l'aménagement et la gestion de périmètres irrigués. Plusieurs mesures ont été prises en ce sens:

FIGURE 3: Typologie des périmètres irrigués en maîtrise totale et partielle (1994)

FIGURE 4: Gestion de l'irrigation. maîtrise totale/partielle (1994)

Parallèlement à une augmentation des surfaces équipées pour l'irrigation en maîtrise totale et partielle, on a assisté à une réhabilitation des périmètres par la SAED, mais à une stagnation des surfaces mises en culture, les principales contraintes étant l'accès au crédit très tardif qui compromet l'achat des facteurs de production. Cependant, avec la mise en place du barrage de Manantali en 1988, la meilleure maîtrise de l'eau pourrait permettre une extension des superficies conduites en double culture dans la vallée du fleuve Sénégal.

Les superficies en cultures de décrue, principalement le sorgho, s'élevaient à 33 000 ha en 1994. Le potentiel pour la superficie en cultures de décrue était de 100 000 ha, mais il a fortement diminué a cause de la sécheresse qui a affecté le Sénégal dans les années 80.

Les cultures de bas-fonds, de mangrove et de nappe s'élevaient à 37 000 ha en 1985 (figure 6).

FIGURE 5: Evolution de la superficie aménagée dans la vallée du fleuve Sénégal. et dans chaque délégation

FIGURE 6: Répartition des superficies dans les bas-tonds et les mangroves (1985)

ENVIRONNEMENT INSTITUTIONNEL

Les principales institutions intervenant dans le domaine de l'eau et de l'irrigation sont:

EVOLUTION DE LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU

Depuis 1988, le Sénégal a terminé la réalisation des principaux ouvrages de régularisation du fleuve Sénégal: Manantali qui contrôle 50% des débits du fleuve et le barrage anti-sel de Diama, situé à proximité de l'embouchure.

Le Plan directeur de développement intégré de la rive gauche du fleuve Sénégal, achevé en 1990, a défini des objectifs à l'horizon 2015:

Avec le développement très rapide des superficies aménagées par les opérateurs privés, suite à la politique de désengagement progressif de l'Etat et de la SAED des activités directement productives, ces objectifs devraient d'ores et déjà être atteints bien avant 2015, à condition toutefois que les contraintes que constituent l'accès au crédit et la fixation des prix, du riz en particulier, soient levées. Cependant, la phase d'étude des schémas directeurs a permis de définir quelques recommandations:

En Casamance, en l'absence d'ouvrages de régularisation, le potentiel de la rivière Anambé n'est pas complètement exploité. En Basse-Casamance, la technique des digues anti-sel pour la pratique de la riziculture rencontre d'importants problèmes suite a la diminution de la pluviométrie qui assure de moins en moins le lessivage des sols.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATION

Banque mondiale. 1993. Sénégal. Rapport d'actualisation macro-économique.

Caisse française de développement. 1994. Les systèmes rizicoles privés du delta du fleuve Sénégal -Situation actuelle, bilan et perspectives.

CILSS. 1989. Etude sur l'amélioration des cultures irriguées au Sénégal.

FAO. 1985. Politiques et programmes céréaliers - Une analyse du secteur céréalier et un programme d'actions pour son développement.

FAO. 1993. Mission d'identification d'un projet de développement de la filière rizicole dans la vallée du fleuve Sénégal, Rapport de synthèse.

FAO. 1994. Projet de développement de l'agriculture dans la vallée du fleuve Sénégal.

FAO. 1994. Etude de l'impact de la dévaluation du FCFA sur la compétitivité des productions rizicoles dans les pays de l'Union économique et monétaire de l'Ouest africain.

Ministère de l'économie, des finances et du plan. 1990. Plan directeur de développement de la rive gauche du Sénégal.

PNUD. 1993. Projet de planification des ressources en eau du Sénégal.

SAED. 1994. Evolution des superficies cultivées et des productions pour la rive gauche du Sénégal sur la période 1981-94.

Unité de politique agricole, Ministère de l'agriculture. 1993. L'agriculture au Sénégal.


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