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10. LES COÛTS DU SYSTÈME DE COMMUNICATION RURALE

Les coûts du Système de communication doivent être rapportés au coût global de PRODERITH. Le coût total de la première phase du projet s'est monté à 149 millions de dollars EU; celui du Système de communication à 1,76 milions de dollars, soit environ 1,2% du total. La Banque mondiale estime le coût de la seconde phase à 143 millions de dollars EU et à 3,2 millions celui du Système de communication, soit 2,2% du total. Globalement, le coût du Système de communication a representé environ 1,7% du coût total du projet.

En ce qui concerne le transfert des districts d'irrigation à leurs bénéficiares, le coût du Système de communication se monta à 4,85 millions de dollars, mais on ne dispose pas encore du coût global de l'opération qui permettrait d'établir des comparaisons et des pourcentages.

On pourrait croire que les équipements utilisés par le Système de communication représentent la majeure partie des dépenses alors qu'en réalité ce sont les coûts de la formation, de la réalisation et de la présentation de matériel qui ont pesé le plus. Les équipements n'ont en effet coûté que 1 million 61 mille dollars, soit un peu moins de 21% du coût du Système.

La durée de vie moyenne de ce type d'équipement est généralement de cinq ans c'est pourquoi on calcula en conséquence une dévalorisation de 20% par rapport au coût global. Mais, en pratique, les équipements durèrent bien plus que prévu; certains d'entre eux fonctionnent encore de façon satisfaisante après dix ans de loyaux services.

Le personnel du Système de communication rurale estime que le coût d'un programme vidéo de 15 minutes se monte à 3 000 dollars environ, si l'une des Unités régionales de communication le produit dans sa propre zone. Mais il peut se monter à plus de 5 500 dollars si les réalisateurs opèrent hors de leur zone car il faut alors ajouter les frais de transport, de subsistance et la location éventuelle de l'équipement.

Bien qu'il soit délicat d'avancer un chiffre précis, le coût moyen d'une projection audiovisuelle est estimé à environ 3,80 dollars par participant. Ce chiffre varie selon le temps d'exploitation d'un document, et le nombre des projections effectuées.

En termes d'impact, c'est sans doute à Fernando Gonzalez Villareal, alors Directeur général de la CNA, que l'on doit le commentaire le plus significatif, enregistré en vidéo: "Nos coûts (de communication) ont représenté moins de 1,5% des investissements et les succès obtenus au cours de la première phase de PRODERITH montrent que l'ampleur du projet et la rapidité du transfert de technologie ont contribué à ce que notre taux de rendement internes soit plus élevé que ce que l'on pouvait attendre. Nous avons fait 7% de mieux que prévu.

De plus, nous avons tenu notre parole de ne rien construire qui n'ait été préalablement discuté et accepté par les futurs bénéficaires, signe d'un développement plus démocratique axé sur la participation accrue des populations rurales."

11. LA COMMUNICATION RURALE ET LA PARTICIPATION AU MEXIQUE. PROBLÈMES ET PERSPECTIVES

DE NOMBREUX SUCCÈS, QUELQUES ÉCHECS

Nombre de concepts et de stratégies de communication rurale décrits dans la présente étude figurent parmi les plus novateurs qui aient jamais été appliqués. Les succès ont été nombreux et ils l'auraient été plus encore si l'économie mexicaine ne s'était trouvée dans une situation si sérieuse.

Le seul fait que, dans de telles conditions, les activités de communication aient survécu est en soi un succès; car les acteurs de la communication ont continué à opérer, à mettre en pratique des idées neuves, selon de nouvelles perspectives, au gré des circonstances.

Le volume de documents produits en matière d'éducation et de communicatiom et leur succès auprès des agriculteurs et des techniciens du développement sont également extraordinaires. Aucun programme au monde n'en a jamais fait autant.

L'approche consistant à s'appuyer sur les réseaux existants, ou créés autour d'un programme ou d'un problème de développement particulier tout en renforçant ces réseaux grâce aux informations précises dont ils avaient besoin, était également originale.

D'autre part, au vu des bons résultats obtenus par les Unités régionales de communication, on peut dire que la décentralisation du Système s'est avérée positive.

Autre nouveauté: la création de la compétence de communication au sein même des communautés rurales, dans la perspective d'identifier les réseaux et les besoins en communication et de faire bon usage du matériel audiovisuel.

La communication joua un rôle fondamental au cours du transfert des systèmes d'irrigation à leurs usagers, à tous les points de vue. D'abord parce qu'elle a acquis ainsi un véritable statut institutionnel et ensuite parce que les documents réalisés favorisèrent le dialogue à tous les niveaux et que chaque assocation paysanne eut enfin la possibilité de prendre ses décisions par elle-même. Il est très rare que les activités de développement lancées par des organismes gouvernementaux parviennent à cette fonction intégrale de la communication.

Du point de vue des échecs, le plus important fut de ne pouvoir transférer les Unités régionales aux associations d'agriculteurs. En vérité, la gravité de la situation économique mexicaine est l'une des causes fondamentales de cet échec; l'idée était peut-être juste, mais ce n'était pas le bon moment.

Il est possible égalment de relever certains échecs dans la gestion du Système de communication. Il semble que l'on ait quelque peu négligé l'importance de cet aspect et le problème s'est fait plus sérieux lors de la décentralisation de PRODERITH et de son Système de communication, avec l'expansion de la deuxième phase, car les défis et les problèmes prirent alors une toute autre ampleur. Dans un système décentralisé, des tâches différentes requièrent des compétences de gestion différentes, aux différents niveaux de responsabilité impliqués. Cet aspect des choses ne fut jamais affronté correctement. D'une part, peut-être, parce que l'on n'avait pas accordé à la gestion l'importance qu'elle méritait. D'autre part, parce que les fortes personnalités installées aux postes de commande durant de longues années, au niveau national et international, ont pu gêner involontairement l'émergence de compétences de gestion aux différents niveaux du personnel sous leurs ordres.

En outre la façon dont on tenta d'utiliser l'apport de spécialistes en sciences sociales tout en leur accordant un statut séparé a peut-être été une erreur. Cet appui, s'il était nécessaire, aurait pu être recherché auprès de la FLACSO. Ou encore, on aurait pu former à la communication les experts embauchés et les intégrer au groupe de communication. De la sorte, leurs connaissances en sciences sociales auraient pu représenter un apport important pour le projet. La décision de l'IMTA de créer deux sous-divisions séparées de Communication et de Participation sociale n'a fait qu'agraver les problèmes.

L'AVENIR DE L'APPROCHE PARTICIPATIVE

Il est très important pour l'avenir de la communication de savoir jusqu'à quel point les comportements et les concepts participatifs appliqués par PRODERITH ont survécu, au sein du secteur du développement agricole et rural mexicain dans son ensemble.

C'est sans nul doute la très forte implication des communautés rurales suscitée par PRODERITH, grâce aux activités de communication et à un travail de formation attentif du personnel de terrain qui a permis au Directeur général de la CNA cité plus haut d'affirmer que "rien ne pourra être construit dans l'avenir sans consulter les usagers".

Pareille déclaration, venant d'un personnage aussi haut placé, semblait refléter une certaine évolution de la pensée officielle. Pourtant en septembre 1995, au Yucatan, nous avons participé à une rencontre avec des agriculteurs au sujet d'un nouveau système d'irrigation que la CNA devait installer dans leur ejido; les travaux étaient déjà en cours.

Les cultivateurs nous dirent qu'ils avaient essayé pendant des années de convaincre la CNA d'installer un système d'irrigation de dimensions réduites et que cette proposition venait enfin d'être acceptée. Mais les ingénieurs de la CNA n'avaient jamais discuté de leurs plans avec les paysans et quand les travaux commencèrent il apparut clairement que le système ne pourrait jamais fonctionner par simple pesanteur: une route le coupait en deux et il se posait aussi un problème de dénivellation. Les agriculteurs seraient donc sans doute obligés d'arroser avec des tuyaux, un travail plutôt long et coûteux.

Il est fort possible que n'existe, dans ce cas précis, aucune alternative économiquement viable mais ce qui nous intéresse ici est que les techniciens aient négligé de discuter préalablement avec les usagers. On dirait que le vieux sentiment de supériorité envers les agriculteurs tarde à mourir; qu'on lui donne la moindre possibilité de resurgir et le voilà qui revient par la porte de derrière! C'est un peu ce que disait un Mexicain: "Ceux qui ont connu PRODERITH première manière apprécient l'importance de la communication et de la participation dans la prise de décisions en matière de développement, mais nombre de techniciens impliqués aujourd'hui dans des initiatives de développement agricole ne comprennent rien à tout cela."

La question de l'approche participative assume une importance singulière avec la crise mexicaine actuelle. On estime que l'infrastructure construite par PRODERITH II dans les basses-terres tropicales a accru de plus de 50% la superficie de terres arables susceptibles de porter des récoltes satisfaisantes. Mais comme nous l'avons vu, les ressources humaines et divers autres intrants essentiels au développement rural intégré ont été relativement négligés sous PRODERITH II. Il est possible que PRODERITH III voie le jour; sa tâche principale consisterait à développer des compétences en termes de ressources humaines et d'organisation parmi les agriculteurs, afin que ceux-ci puissent faire meilleur usage des nouvelles infrastructures et des terres; ils seraient ainsi en mesure d'augmenter leur production et d'améliorer leurs conditions de vie. Dans cette perspective, l'approche participative est fondamentale.

LES CONTRADICTIONS AU NIVEAU INSTITUTIONNEL

On dit couramment que le Mexique se renouvelle tous les six ans. Il y a là du vrai: en effet, chaque nouveau président procède à de grands remaniements au sein des institutions. Ces changements ont lourdement affecté les activités du Système de communication rurale qui s'est même trouvé, en 1995, dans une situation difficile du point de vue de son statut, comme le montre bien le résumé suivant:

Le dernier changement en date a eu pour effet d'intégrer l'Unité centrale de communication de l'IMTA au sein d'un organisme bien peu concerné par le développement agricole et rural. Pourtant, le Système de communication rurale avait été créé pour ce secteur particulier et c'est là qu'il avait opéré avec succès. De plus, c'est un secteur qui présente toujours des besoins importants en activités de communication pour le développement.

On peut comprendre que dans ces conditions, en dépit de tous les succès antérieurs, l'IMTA ne soit pas particulièremnt motivée pour continuer son travail de communication au service du développement agricole et rural. En conséquence, la question qui reste posée est de savoir comment satisfaire les besoins en communication dans le domaine agricole.

C'est l'IMTA qui possède dans ce secteur l'expérience la plus valable et il serait assez logique de transférer ces compétences au récent Secrétariat à l'agriculture, à l'élevage et au développement rural. Pourtant, il est peu probable qu'il en soit ainsi, car l'IMTA voudra conserver son potentiel en communication pour ses propres besoins. En particulier, l'institut a en projet de développer une culture nouvelle autour de l'eau, au Mexique, afin que cette précieuse ressource naturelle bénéficie enfin de toute l'attention qu'elle mérite. Il est évident que la communication peut jouer un grand rôle dans ce processus, et c'est pour cette raison que l'IMTA veille à protéger et à valoriser ses compétences en communication.

Parallèlement, le SAGDR cherche désespérément des stratégies et des méthodologies nouvelles pour fournir aux agriculteurs l'assistance technique qui leur fait défaut; il a donc besoin de développer ses compétences en communication ou, pour le moins, d'y avoir accès. En fait, le SAGDR pourrait créér sa propre compétence en communication mais cela impliquerait de recommencer à zéro et de perdre l'expérience et les connaissances acquises au prix de tant de difficultés.

La meilleure des solutions serait d'envisager un accord entre les deux Secrétariats afin qu'ils puissent tous deux avoir recours, à l'avenir, aux services du Système de communication. En effet, environnement et ressources naturelles sont intimement liés à l'agriculture et au développement rural. Les deux secrétariats pourraient se retrouver sur l'importance nouvelle que l'on attache aux bon usage des ressources naturelles et à la sécurité alimentaire.

Par le passé, le Système de communication rurale a opéré dans des secteurs relevant à l'évidence des deux Secrétariats actuels. Si l'on veut exploiter au mieux son expérience, il faut lui permettre de continuer. Au delà d'un accord formel, il serait nécessaire de pourvoir l'Unité centrale de communication d'un siège plus neutre que les bureaux de l'IMTA. Au cas contraire, le Système risquerait de ne pas trouver son équilibre entre les deux secrétariats.

Il est enfin une contradiction qui mérite un commentaire: il est évident que, malgré tous les succès remportés, la communication ne bénéficie toujours pas d'un statut qui la consacrerait partie intégrante de la politique de développement rural au Mexique. Si tel avait été le cas en effet, le Système de communication rurale ne se retrouverait pas aujourd'hui au sein d'un Secrétariat qui n'est concerné que de très loin par le développement rural.

CENTRALISATION ET DÉCENTRALISATION

De toute évidence, l'avenir de la communication pour le développement au Mexique dépend également de la consolidation du processus de décentralistaion. Certaines personnes, qui ont vécu l'évolution du Système de communication de PRODERITH depuis ses débuts, estiment même que ce processus aurait dû commencer bien avant.

Vers la fin de 1995, l'avenir des cinq Unités régionales de communication se présentait sous de bien sombres couleurs. Elles continuaient à opérer grâce à quelques ressources restant d'un projet d'assistance technique de la FAO (UTF/MEX/027/MEX), mais ne pensaient pas survivre au delà de l'année 95. Le processus de décentralisation récemment mis en oeuvre par le SAGDR pourrait être leur bouée de sauvetage. On parlait en effet de transférer ressources et responsabilités aux Etats et aux municipalités; outre les ressources, on prévoyait le transfert de la prise de décisions afin de mettre en pratique les politiques et programmes de développement les mieux adaptés aux besoins locaux.

Ce processus de décentralisation devrait susciter des besoins en communication plus importants afin de faciliter la prise de décisions sous forme participative, et aussi d'accroître les connaissances et les compétences des agriculteurs. Dans cette perspective, il serait possible de passer des contrats avec les Unités régionales de communication. Mais le temps presse: les Unités régionales de communication, pour lesquelles ces contrats sont le seul espoir de survie, pourront-elles attendre que le SAGDR, au niveau national, et les autorités locales se soient organisés et fassent appel à leurs services?

Il apparaît nécessaire d'examiner les rapports entre l'Unité centrale et les Unités régionales de communication. L'Unité centrale a pour tâche de fournir conseils et assistance technique aux Unités régionales; pourtant, ces dernières années, cette assistance est en déclin.

La formation constitue une urgence. Un des handicaps des Unités régionales est qu'elles ne sont pas en mesure d'organiser leur propre promotion ni de se gérer comme le feraient des entreprises indépendantes. Pendant des années, ces Unités ont travaillé au service exclusif du développement agricole et rural dans les basses-terres tropicales. On ne les connaît que dans ce rôle et les services qu'elles seraient susceptibles de rendre dans d'autres secteurs du développement sont en général méconnus. Les responsables de ces Unités ont besoin, d'urgence, qu'on les aide à identifier les services qu'ils pourraient offrir à leurs régions, et qu'on leur montre comment présenter ces services aux différentes institutions. Les ONG n'ont pratiquement pas été contactées en ce sens. Le personnel a également besoin d'être formé afin qu'il soit en mesure de formuler des propositions ciblées, efficaces, de gérer l'ensemble du processus de communication requis par les organismes intéressés. L'Unité centrale devrait absolument poursuivre ce travail de formation en direction des Unités régionales, avant qu'il ne soit trop tard: avant que celles-ci ne disparaissent par manque de travail et d'argent.

RENFORCEMENT DES UNITÉS RÉGIONALES DE COMMUNICATION

Lors de la préparation de cette étude, chaque Unité régionale travaillait séparément. Cela n'est pas, pour elles, la meilleure façon de survivre. Elles ont besoin en effet d'établir un réseau d'échange d'informations et de connaissances, de coopérer dans la recherche de contrats, de partager du matériel, d'organiser des stages de formation conjoints, etc... Une assistance mutuelle les rendrait plus efficaces et plus opérationnelles, mais elles devraient cependant conserver leur nature régionale et leur indépendance. Toute tendance à une nouvelle forme de centralisation serait totalement inappropriée aujourd'hui. Les Unités régionales pourraient un jour décider qu'elles ne veulent plus s'appuyer sur l'Unité centrale, mais l'une des Unités régionales devrait alors assumer ces fonctions et rechercher également des contrats au niveau fédéral.

La formation permanente du personnel devrait être la première des priorités. Il est évident en effet que, bien qu'une bonne partie de la formation ait été prise en charge par divers projets d'assistance technique de la FAO, les connaissances et les compétences de communication du personnel et des paysans n'ont cessé de décliner au fil des années. On peut trouver certains avantages à la formation sur le terrain, mais elle a aussi ses coûts. Les changements au sein des équipes de terrain et parmi les paysans des comités de communication ne peuvent être compensés qu'en accordant la priorité à un programme de formation régulier, bien planifié et mis en oeuvre avec sérieux. Si le Système de communication doit survivre sous la forme d'entreprise indépendante, il devra se dôter d'un personnel hautement qualifié.

Selon une étude internationale, les dirigeants gouvernementaux et les cadres des agences de développement estiment que le personnel véritablement formé en communication pour le développement fait grandement défaut. Or, il existe aujourd'hui au Mexique un groupe de personnes qui possèdent ces compétences; il faut donc créer les conditions favorisant leur utilisation optimale et leur permettant de transmettre à d'autres leurs connaissances.

L'AVENIR DE LA COMMUNICATION ET DE LA PARTICIPATION

L'arrêt des projets d'assistance technique de la FAO marque la fin d'une ère pour le Système de communication rurale. Le Système, tel qu'il fut conçu à l'origine puis revu entre les deux phases de PRODERITH, doit être de nouveau révisé et revitalisé. Il faut élaborer de nouvelles lignes directrices en harmonie avec les besoins et les possibilités nouvelles, au moment où le Mexique tout entier est en passe de redéfinir les caractéristiques socio-économiques et environnementales de son secteur agricole et rural.

Un Système de communicaion rurale nouvelle manière devra conserver son caractère décentralisé et sa souplesse afin de répondre au mieux à une situation en évolution; il lui faudra en outre se dôter d'un personnel qualifié et d'une gestion efficace. Pourtant, au vu des difficultés économiques affligeant le Mexique, il sera probablement nécessaire de faire appel à une aide internationale.

Fin 1995, le contexte politique restait flou et nombre de questions urgentes attendaient encore une réponse. La scène politique mexicaine est très changeante; ceux qui sont aujourd'hui responsables des choix en matière de développement agricole et rural, en particulier en ce qui concerne les petits agriculteurs, se rendent-ils assez compte du pouvoir de la communication dans les échanges démocratiques? Connaissent-ils l'exceptionnelle richesse de leur pays en termes d'expérience et de compétence en communication rurale? Se rendent-ils compte que la prise de décision participative, fondée sur la mise à la disposition de tous les acteurs d'une information la plus vaste possible est la clef de voûte des programmes de développement misant sur la participation active de tous les bénéficiaires? Les responsables poliques et les agriculteurs reconnaissent-ils à l'information sa véritable valeur, celle d'un facteur essentiel de l'ensemble du processus de production et de commercialisation? Si tel n'est pas le cas, est-il possible d'opérer de façon que les coûts de la communication et de l'information soient reconnus, de même que ceux des divers autres intrants indispensables à la production agricole? Les réponses à ces questions détermineront l'avenir de la communication pour le développement rural au Mexique.

Il serait vraiment très dommage que certaines décisions politiques et administratives anéantissent un jour toute cette expérience en communication, mais aussi l'ensemble des compétences et des connaissances qu'elle a engendrées.

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