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AVANT PROPOS

Située au coeur du continent africain, dans la zone continentale de l'Afrique Equatoriale, la République centrafricaine fait frontière commune avec le Tchad au nord, le Congo Brazzaville et la République Démocratique du Congo au sud, le Soudan à l'est et, enfin, le Cameroun à l'ouest. Elle s'étend sur environ 623 000 km2 et n'a pas accès à la mer.

Le climat y est équatorial très humide au sud et au sud-ouest, avec une pluviométrie de 1 700 mm par an, intertropical au centre, avec une pluviométrie de 1 500 mm par an et sub-sahélien au nord, marqué par de faibles précipitations.

La RCA est peuplée de 3 000 000 ha dont 80% de ruraux; 20% de la population vivent dans la capitale Bangui laquelle s'étire le long du fleuve Oubangui, séparant ainsi le pays de la République Démocratique du Congo. Les deux langues officielles sont le français et le sango qui est parlé sur tout le territoire national, malgré la diversité d'ethnies et de dialectes. Garant de l'unité nationale, le sango est souvent évoqué dans les règlements des crises et conflits.

Sur le plan économique, ce pays est l'un des pays les plus pauvres du continent, malgré ses immenses ressources naturelles telles que l'or et le diamant. Son économie repose entièrement sur le secteur primaire et le tourisme; les principaux produits d'exploitation sont le café, le coton, le bois, le tabac et le diamant.

Sur le plan politique, Barthélémy BOGANDA, homme politique et prêtre, a conduit son pays à l'indépendance, proclamée le 13 août 1960. La République centrafricaine bénéficie actuellement du courant démocratique qui secoue le continent africain. Ainsi, le 14 janvier 1995, les centrafricains se sont dotés d'une Constitution libérale qui reconnaît l'importance de la communication dans le processus démocratique: «les libertés d'aller et venir, de résidence et d'établissement sur toute l'étendue du territoire sont garanties à tous dans des conditions fixées par la loi». Elle stipule, en effet, «la liberté d'informer, d'exprimer et de diffuser ses opinions par la parole la plume et l'image, sous réserve du respect du droit d'autrui».

Par ailleurs, le climat politique instable, marqué par des mutineries successives, a gravement affecté le système national de communication. D'où l'urgence de la mise en place d'une stratégie de communication pour le développement, et l'instauration des conditions de dialogue entre les acteurs de la vie politique; le contexte actuel y est favorable. Faut-il aussi déterminer les actions de développement à entreprendre et identifier les acteurs sociaux chargés de leur mise en oeuvre.

Sur le plan méthodologique, la définition de la politique nationale de communication pour le développement a obéi à une démarche articulée en phases préparatoires, et mise en application par les responsables nationaux et les partenaires, avec le concours technique et financier de la FAO, à savoir:

INTRODUCTION

Les autorités de la République centrafricaine ont reconnu la communication comme étant in facteur essentiel de développement économique, social et culturel du pays.

A la demande du Gouvernement centrafricaine, la FAO a apporté son assistance à la définition de la politique nationale de communication pour le développement en République centrafricaine, au titre du Programme de coopération technique.

La conception d'une telle politique était fondée sur les données recueillies sur le terrain, le diagnostic des moyens existants dans le pays, et partant de la volonté politique d'impliquer les populations dans le processus de communication sociale.

Des études thématiques réalisées dans sept secteurs d'activité recouvrant les domaines fondamentaux de la politique nationale de communication, il ressortait que la situation de la communication globale dans ce pays se présentait de façon inégale et disparate selon les régions, tant au niveau des supports et structures de diffusion que des ressources déployées. Les résultats de ces études ont aussi révélé les problèms de formation, de gestion des moyens de communication et de mise en action des populations.

Au-delà de ces considérations, le succés d'une telle entreprise dépendait essentiellement de la participation consciente des populations rurales et urbaines. Et pour parvenir à un consensus sur les solutions envisagées, l'adoption d'une approche fonctionelle a consisté à exploiter tous les canaux de diffusion existants: médias, supports audiovisuels, relations interpersonelles, modes de transmission culturelle, etc.

La démarche adoptée a permis de faire face aux difficultés inhérentes à la conception et à l'exécution des projets, et ce, par:

La comunication pour développement est en fait fondée sur la recherche des voies et moyens de faire participer, de façon active et consciente, tous les habitantes concernés, à toutes les étapes du processus.

Dans cadre de ce présent projet, il s'agissait d'examiner, avec toutes les composantes de la société cantrafricaine, les modalitiés d'utilisation rationelle et organisée des moyens de communcation existants. Ainsi, des concertations régionales ont eu lieu dans six régions du pays, et les conclusions ont conduit à la tenue d'un atelier national en novembre 1997, à Bangui. Les objectifs visaient à:

Finalement, faut-il souligner que la prise de conscience croissants des pouvoirs publics et de la société civile, l'éveil des populations rurales et leur volonté de participer activement à l'orientation des actions de développement ont constitué des facteurs favourables à l'établissement de la stratégie de communication pour le développement.

Chapitre I
Définition de la communication pour le développement

PRINCIPES DE BASE

La notion de la communication pour le développement est née de la volonté politique des Etats du Tiers-Monde d'utiliser la communication afin d'impliquer les populations de façon active et consciente au processus de développement économique, social et culturel. Cette conception fait recours, de façon systématique et organisée, à toutes les formes de communication: interpersonnelle, de groupe, de masse, de proximité et aussi les télécommunications.

La communication pour le développement vise à:

Pourquoi cette approche de la communication?

L'approche proposée, à juste titre, est fondée sur les constats pertinents tels que la persistance de la pauvreté rurale, de la malnutrition, à la fois cause et conséquence du sous-développement, de la détérioration de la condition sociale de la femme et de nombreux autres fléaux subis par le plus grand nombre.

OBJECTIFS DE LA COMMUNICATION POUR LE DÉVELOPPEMENT EN RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE

La communication pour le développement s'articule autour de la communication pour l'approche participative, pour la mobilisation, pour la mise en oeuvre des projets et pour la formation à la base.

Les études réalisées par les consultants nationaux ont différencié les étapes nécessaires à la mise en oeuvre d'une activité de communication. L'identification des besoins, effectuée sur le terrain, a permis de fixer les objectifs généraux, sectoriels et spécifiques, éléments constitutifs de la stratégie nationale de communication, définie comme l'utilisation des voies et moyens permettant d'atteindre les objectifs poursuivis.

Objectifs généraux

Dans le contexte centrafricain, il s'agissait essentiellement de mettre les systèmes de communication au service de toute la société et de la paix sociale. Les objectifs visaient à:

Objectifs sectoriels

Les objectifs sectoriels de la communication pour le développement correspondaient aux stratégies de politique sectorielle définies par le Gouvernement dans les domaines de l'information publique, de l'éducation, de la santé, de l'agriculture, de l'environnement et du développement social. Ils s'articulaient autour des points suivants:

Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques, définis comme objectifs fixés pour chaque groupe en ce qui concerne les attitudes et les comportements, visaient à:

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