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Documents de la réunion

COMMISSION EUROPÉENNE CONSULTATIVE POUR LES PÊCHES DANS LES EAUX INTÉRIEURES

Rapport du Symposium sur

L’EAU ET LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DES PÊCHES ET DE L’AQUACULTURE DANS LES EAUX INTÉRIEURES

organisé conjointement à la vingtième session de la

COMMISSION EUROPÉENNE CONSULTATIVE POUR LES PÊCHES DANS LES EAUX INTÉRIEURES

Praia do Carvoeiro, Portugal, 23 juin - 1er juillet 1998

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURE
Rome, 1999

PRÉPARATION DU DOCUMENT

Le présent document est la version finale du rapport adopté le 26 juin 1998 par les participants au Symposium et soumis à la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures à sa vingtième session.

Une sélection des communications du Symposium paraîtra dans la publication "Fisheries Management and Ecology".

Distribution

Participants
États membres de la CECPI
Communauté européenne
Liste des correspondants de la CECPI
Département des pêches de la FAO
Fonctionnaires régionaux des pêches de la FAO

Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures.
Rapport du Symposium sur l’eau et le développement durable des pêches et de
l’aquaculture dans les eaux intérieures organisé conjointement à la vingtième session de la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures, Praia do Carvoeiro, Portugal, 23 juin - 1er juillet 1998.
FAO Rapport sur les pêches. No. 580, suppl. Rome, FAO. 1999. 64p.

RÉSUMÉ

Le Symposium sur l’eau et le développement durable des pêches et de l’aquaculture dans les eaux intérieures s’est tenu à Praia do Carvoeiro (Portugal) du 23 au 26 juin 1998 conjointement à la vingtième session de la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures (CECPI). Soixante-huit participants venus de 23 pays y assistaient; 27 exposés et six posters ont été présentés. Selon les conclusions du Symposium, les autorités et les responsables du développement des pêches et de l’aquaculture devraient chercher à collaborer avec d’autres organismes et d’autres composantes de la société pour assurer une meilleure coordination de la gestion des ressources en eau et veiller à ce que les intérêts des pêches continentales et de l’aquaculture soient convenablement pris en compte dans les plans de gestion. Il est urgent de procéder à une évaluation économique et sociale des pêches continentales, de la production aquacole, des communautés de pêcheurs, des populations de poissons et des milieux aquatiques en général.

 

TABLE DES MATIÈRES

Introduction

Session A :

Évaluation des caractéristiques quantitatives et qualitatives des ressources en eau

Session B :

Besoins en eau des systèmes d’aquaculture dans les eaux intérieures

Session C :

Besoins en eau des pêches dans les eaux intérieures

Session D :

Problèmes et conflits concernant les ressources en eau

Session E :

Planification stratégique des ressources en eau

Session F :

Conclusions et recommandations

Annexe I :

Participants

Annexe II :

Résumé des contributions au Symposium

Session A

Session B

Session C

Session D

Session E

Annexe III :

Allocution de M. Ackefors, Président du Symposium

INTRODUCTION

1. Un Symposium sur l’eau et le développement durable des pêches et de l’aquaculture dans les eaux intérieures a été organisé à l’occasion de la vingtième session de la Commission européenne consultative pour les pêches dans les eaux intérieures (CECPI) à Praia do Carvoeiro (Portugal) du 23 au 26 juin 1998. Convoqué par M. R. Müller (Suisse) et présidé par M. H. Ackefors (Suède), il a réuni 68 participants venus de 23 pays.

2. Le Symposium avait pour objet de définir la place des pêches et de l’aquaculture dans les eaux intérieures du point de vue de la gestion des eaux. Les participants ont examiné les besoins en eau ainsi que les aspects techniques de l’utilisation de l’eau pour les pêches et l’aquaculture dans les eaux intérieures.

3. Le Symposium était organisé en sessions :

Session A : Évaluation des caractéristiques quantitatives et qualitatives des ressources en eau, présidée par J. Lundqvist (Suède)

Session B : Besoins en eau des systèmes d’aquaculture dans les eaux intérieures, présidée par L. Varadi (Hongrie)

Session C : Besoins en eau des pêches dans les eaux intérieures, présidée par S. Hughes (Royaume-Uni)

Session D : Problèmes et conflits concernant les ressources en eau, présidée par M.-J. Collares-Pereira (Portugal)

Session E : Planification stratégique des ressources en eau, présidée par U. Grosch (Allemagne)

Session F : Conclusions et recommandations, présidée par H. Ackefors (Suède).

4. La documentation était constituée pour l’essentiel de 27 comptes rendus d’expériences concrètes et de six posters.

SESSION A : ÉVALUATION DES CARACTÉRISTIQUES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES DES RESSOURCES EN EAU

a) Définition du problème

5. Les ressources d’eau douce souterraines et superficielles, qui sont limitées, subissent une pression croissante en raison des sollicitations de différents secteurs et groupes d’intérêt (fig. 1). La rareté est avant tout la conséquence de la consommation d’eau dans les bassins hydrographiques des cours d’eau et les aires d’alimentation des lacs. De grandes quantités d’eau sont notamment perdues par évapotranspiration du fait des cultures agricoles. Les quantités d’eau "verte" utilisées dans l’agriculture et leur coût ne sont pas suffisamment contrôlés. Autre phénomène important aux conséquences graves : l’utilisation de quantités croissantes d’eau des systèmes lotiques et lentiques. Cette eau "bleue" est disponible mais sa qualité est susceptible d’altération sous l’effet de la pollution et de l’eutrophisation. La rareté de l’eau, qui avive la concurrence entre les différents utilisateurs, est aujourd’hui un problème majeur en Europe et ailleurs.

figure 1.

Figure 1 : Évolution comparée du taux de captation de l’eau et du taux d’accroissement démographique, qui fait apparaître que le premier est environ deux fois et demie supérieur au second.

A : Taux d’accroissement démographique 1900-2000

B : Taux de captation de l’eau par catégorie d’utilisation dans le monde (G) et en Europe (E).

b) Besoins et solutions

6. L’amélioration, ou le remplacement, des modes d’utilisation d’eaux dont la qualité s’est dégradée sous l’effet d’une eutrophisation ou d’une pollution excessives exige une gestion de qualité fondée sur des données scientifiques et des programmes de surveillance. Les sociétés modernes font un usage intense de l’eau. Cet usage doit être caractérisé par un degré d’efficience satisfaisant, c’est-à-dire par un grand nombre de retombées socio-économiques par unité d’eau et unité de surface. Il doit également être caractérisé par un impact plus limité sur l’environnement pour assurer une production durable continue dans un système donné et éviter des effets négatifs en aval.

7. La mise au point de techniques d’utilisation intensive de l’eau aux effets limités nécessite d’importantes recherches destinées à améliorer la gestion des systèmes aquatiques et terrestres. Par rapport à maints autres utilisateurs, les pêches et l’aquaculture dans les eaux intérieures sont des utilisateurs rationnels de ressources en eau limitées. Il est important de le rappeler pour sensibiliser les autorités et le grand public et renforcer la position de ces secteurs par rapport aux autres utilisateurs. Il faut aussi mieux faire prendre conscience aux écologistes et aux autres groupes d’intérêt non publics, qui militent eux aussi pour améliorer la viabilité des écosystèmes semi-naturels et naturels d’Europe, de la capacité des pêches à respecter l’environnement.

8. Les professionnels du secteur aquacole se sont inquiétés de certains des systèmes qui sont décrits plus en détail dans les sections ci-après.

c) Étangs

i) Place des étangs piscicoles dans le paysage

9. Les étangs sont des étendues d’eau à fonctions multiples créés par l’homme. Ils sont associés à différentes activités humaines mais la pisciculture y constitue le principal moyen d’en tirer des revenus. Il y a lieu de reconsidérer l’utilité des étangs par rapport à un processus plus général : l’évolution des mentalités en ce qui concerne la finalité du paysage en Europe. Les systèmes d’étangs jouent un rôle déterminant dans la définition des caractéristiques hydrologiques des eaux de surface dans maintes régions d’Europe centrale, notamment dans certaines zones de pays tels que l’Autriche, la République tchèque, l’Allemagne et la Hongrie. Dans ces paysages, les étangs constituent une riche variété d’habitats abritant toute une série d’espèces animales et végétales, dont les communautés sont préservées dans un état relativement naturel.

10. Tels qu’ils se présentent actuellement, les étangs sont la résultante de siècles d’exploitation piscicole et des activités agricoles exercées à proximité. La tendance récente à l’intensification de l’aquaculture, mais aussi de l’agriculture dans les bassins d’alimentation, s’est traduite par un accroissement du volume des nutriments dans les étangs tchèques. Cette tendance a provoqué une eutrophisation excessive, qui a modifié la structure biotique des écosystèmes concernés et entraîné par là même :

11. Cette évolution des étangs tchèques est révélatrice de la disparition progressive des étangs plus ou moins naturels communs jusqu’au milieu de ce siècle qui laissent la place aux systèmes hypereuthropes existant aujourd’hui.

12. Pour résoudre les problèmes, il faut parvenir à comprendre l’évolution en cours d’année et l’éventail de variation des paramètres fondamentaux qui définissent la stabilité écologique et la rentabilité des écosystèmes. Toutefois, toute mesure proposée pour améliorer la production doit aussi être examinée du point de vue écologique et économique et être appréciée par rapport aux besoins d’autres utilisateurs du paysage.

13. Les propositions en matière de recherche et de surveillance des pêches, ainsi que les critères de gestion visant à garantir la viabilité de la production et la stabilité écologique, doivent prendre en considération ces aspects plus généraux. L’évolution de la législation et de la réglementation locale doit également en tenir compte.

ii) Effet des étangs sur la qualité de l’eau

14. L’incidence des effluents provenant des carpières sur les cours d’eau et les lacs auxquels ils sont reliés est sujette à controverses. Trois instituts allemands de recherche sur la pêche (Institut des pêches continentales de Potsdam-Sacrow, Département des pêches de Königswartha et Département de carpiculture de Höchstadt) ont été chargés d’étudier les apports et les rejets de nutriments des carpières dans les trois principales régions d’élevage de carpes d’Allemagne : Saxe, Bavière et Brandebourg. Leur étude a révélé que :

15. Les carpières doivent donc être considérées non comme une menace pour l’environnement mais comme des mécanismes capables d’améliorer la qualité de l’eau. Dans ces conditions, les tentatives visant à faire tomber les taux de production au-dessous de 1 500 kg à l’hectare ne sont pas justifiées. De même, il n’existe aucune raison d’imposer une redevance pour l’eau utilisée dans les carpières.

16. Bien que les charges durant la récolte soient très faibles par rapport à la capacité de rétention des étangs, des efforts doivent être faits pour les réduire encore pendant cette phase de la production.

d) Introduction d’espèces

17. Les activités de la CECPI en ce qui concerne l’introduction d’espèces ont notamment consisté à en évaluer l’impact aux niveaux régional et national et à élaborer un code d’usages avec le CIEM (EIFAC/OP 23, Code d’usages et manuel de procédures pour l’examen des introductions et transferts d’organismes marins et d’organismes d’eau douce). Bien que ce code n’ait pas été utilisé à grande échelle en tant que tel en raison de la lourdeur du mécanisme administratif qu’il suppose, ses dispositions ont été reprises dans les législations et les réglementations nationales. L’exemple de la Grèce a démontré que la question de l’introduction d’espèces conserve toute son importance pour la gestion des pêches continentales en Europe : 23 espèces exotiques ont été introduites en Grèce et 14 autres ont été transférées d’un autre système aquatique du pays. Nombre des introductions, qui étaient intentionnelles, avaient plusieurs objets : amélioration de la production halieutique, accroissement de la production de poissons d’ornement et lutte biologique contre les ravageurs. L’introduction d’espèces telles que la carpe (Cyprinus carpio), la tanche (Tinca tinca), le lavant (Coregonus lavaretus) et certaines carpes asiatiques s’est avérée utile. En revanche, l’introduction ou le transfert d’autres espèces ont été préjudiciables à la faune ichtyque locale. Ainsi, l’introduction de perches dans le lac Kastoria a été néfaste sur le plan écologique, le transfert de poissons-chats Aristote dans le lac Volvi a entraîné la disparition des anguilles indigènes et le lâcher de truitelles sauvages du fleuve Acheloos dans les affluents des fleuves Nestos et Attakmon a provoqué une pollution génétique de la population locale. Cette expérience a permis de conclure que les précédentes initiatives de la CECPI visant à limiter les introductions d’espèces restaient valables et que pour tout nouveau projet d’introduction ou de transfert d’espèces ou de construction d’ouvrages de génie civil du type canaux susceptibles d’entraîner le croisement de faunes ichtyques différentes, il convient d’appliquer les directives CECPI/CIEM.

e) Conclusions

18. Le Symposium a conclu que les responsables de la planification et de la gestion des pêches dans les eaux intérieures devaient participer activement aux rencontres organisées à tous les niveaux sur le thème de la répartition des ressources en eau et de l’utilisation de l’eau ou de la gestion des ressources aquatiques vivantes. Il s’agit en effet :

i) De réserver certaines quantités d’eau au maintien des écosystèmes aquatiques et des organismes vivants. L’attribution des ressources en eau doit être fondée sur des critères d’utilisation (quantité, qualité et répartition dans le temps notamment) qui doivent reposer sur des données scientifiques;

ii) De veiller à ce que le secteur aquacole ne soit pas pénalisé par des normes irréalistes en ce qui concerne la qualité des effluents. Il a été admis qu’il devait pour sa part faire preuve d’un sens des responsabilités dans le choix des méthodes qu’il applique pour améliorer la qualité de ses effluents;

iii) De limiter les dommages potentiels résultant de l’introduction et du transfert d’espèces exotiques et d’autres animaux et plantes dans les eaux intérieures en Europe;

iv) De sensibiliser et d’informer les responsables et les parties prenantes à tous les niveaux de l’importance sociale, économique et écologique des pêches et de l’aquaculture dans les eaux intérieures.

SESSION B : BESOINS EN EAU DES SYSTÈMES D’AQUACULTURE DANS LES EAUX INTÉRIEURES

a) Définition du problème

19. L’aquaculture en étang a été introduite à l’origine dans des régions où les ressources en eau étaient facilement utilisables. Or, l’approvisionnement des ressources en eau devient de plus en plus problématique dans certaines zones en raison de l’accroissement démographique, de l’industrialisation, de l’intérêt manifesté pour les problèmes d’environnement et d’autres facteurs. Plusieurs établissements piscicoles ont dû cesser leur production et se convertir en zones protégées ou en aires de loisirs. De nombreux établissements de pisciculture intensive rencontrent aussi des difficultés pour éliminer leurs effluents. En dépit de ces difficultés, le poisson, considéré comme un aliment sain, est de plus en plus recherché et des efforts sont faits dans de nombreux pays pour qu’il en soit consommé davantage. Or, les études et les analyses tendancielles indiquent que certains systèmes d’aquaculture classiques doivent être adaptés aux nouvelles conditions sociales, économiques et écologiques prévalant dans maints pays d’Europe.

b) Besoins et solutions

20. Il existe toute une série de formes d’aquaculture commerciale en Europe, y compris des étangs exploités plus ou moins intensivement, des systèmes intensifs à écoulement continu et l’élevage de poissons en nasses. La conception et le fonctionnement de la plupart de ces systèmes sont fondés sur des principes classiques et le rendement de l’eau y est assez limité. Il existe de nouveaux systèmes intensifs bien conçus qui comportent un recyclage de l’eau ainsi que le traitement de l’eau recyclée et des effluents. Récemment, la recherche sur les moyens d’améliorer le rendement de l’eau dans les systèmes existants a été intensifiée. La tendance actuelle consiste également à concevoir de nouveaux systèmes qui ne nécessitent pas de grosses quantités d’eau par unité de production et qui ont un faible impact sur l’environnement, notamment dans les pays où la pénurie d’eau menace d’ores et déjà le développement de l’aquaculture. On a également tenté d’améliorer l’efficience de l’eau grâce à l’utilisation partagée des ressources hydriques mais l’intégration des différents utilisateurs de l’eau n’est guère répandue en Europe en dépit des expériences prometteuses menées dans ce domaine en Asie.

c) Systèmes d’étang

21. Le rendement en eau d’un étang d’élevage peut être amélioré grâce à une estimation précise du bilan hydrique obtenue en utilisant des équations hydriques qui facilitent :

22. Le grave manque d’eau existant en Israël a favorisé la mise au point de nouveaux types de systèmes de production en étang peu exigeants en eau. Différents systèmes intensifs à vidange limitée de taille industrielle ont été conçus et sont appliqués avec succès. Il s’agit notamment de systèmes à la fois intensifs et extensifs consistant à combiner étangs d’élevages industriels et grands étangs de traitement de l’eau, étangs d’élevages industriels à faibles niveaux d’échange aérés en permanence et étangs mixtes où le taux d’échange quotidien se situe dans une fourchette de 3 à 20 %.

d) Production intensive en bassins avec recyclage et traitement de l’eau

23. Le fonctionnement de ces systèmes est fondé sur un recyclage fréquent de l’eau entre les bassins de production et une installation de traitement de l’eau. Une telle installation se compose généralement de deux unités principales : une unité pour l’élimination des solides en suspension (bassin de sédimentation par exemple) et une unité de traitement biologique dans laquelle le carbone organique (DBO) est éliminé et l’ammonium nitrifié. Le rendement en eau d’un tel système peut être très élevé, de sorte que les décharges puissent être pratiquement éliminées. L’utilisation de ce type de système devra sans doute être limitée à la production de biomasse à valeur élevée telle que les œufs de poissons ou les espèces de taille commerciale à valeur élevée. La plupart des systèmes de production intensive utilisés aujourd’hui rejettent dans l’environnement des quantités relativement importantes de nutriments dont le traitement fait actuellement l’objet d’un gros effort de recherche-développement.

e) Systèmes aquacoles intégrés

24. L’intégration de l’aquaculture et de systèmes de cultures irriguées est un bon moyen d’améliorer la productivité en général, comme l’ont fait apparaître les études de cas sur des systèmes exploités en Asie et en Australie. Bien que les conditions écologiques et socio-économiques soient différentes eu Europe, il conviendra lorsqu’on planifiera à l’avenir l’utilisation des ressources d’envisager l’adoption de systèmes d’exploitation intégrés aquaculture/agriculture irriguée.

25. Les études de cas sur l’Australie et le Bangladesh montrent que l’intégration de l’aquaculture dans les systèmes existants d’agriculture irriguée permet d’accroître la productivité, de mieux utiliser l’eau et d’améliorer la durabilité du système en général. Cette intégration peut consister notamment à pratiquer l’élevage en nasses dans des canaux d’irrigation ou des réservoirs d’eau. Les systèmes d’irrigation donnent aussi naissance à de nombreux habitats aquatiques qu’il est possible d’exploiter pour y pratiquer diverses formes d’aquaculture. Il devrait être possible d’imaginer un système flexible consistant à déplacer les poissons d’élevage d’un habitat vers un autre. Ainsi, le matériel d’empoissonnement des réservoirs peut être prélevé dans des rizières irriguées (la faible durée de la période de végétation ne permet que la récolte d’alevins). L’adoption d’une méthode pragmatique et souple permet d’utiliser l’ensemble des habitats pour la production de poissons et, partant, d’obtenir un approvisionnement en poissons tout au long de l’année et de limiter au minimum les pertes. Ce type d’intégration présente des avantages sur les plans écologique et social tout en générant des revenus. La présence des poissons dans les systèmes d’irrigation améliore le rendement des cultures, limite les attaques de ravageurs terrestres et aquatiques, et diminue le nombre de vecteurs de maladies humaines et animales.

f) Conclusions

26. Il faut reconnaître à l’aquaculture, notamment sur le plan juridique, la qualité d’utilisateur légitime des ressources en eau.

27. Il va être de plus en plus difficile de disposer de ressources en eau douce pour la production aquacole dans les années à venir mais il existe des méthodes et des systèmes de production d’un type nouveau pour utiliser de façon plus efficace et protéger celles qui subsistent. Même s’il n’est pas vraiment nécessaire d’introduire ces méthodes et ces systèmes dans tous les pays dès à présent, il faudrait tenir compte de leur potentiel lorsque l’on planifie le développement de l’aquaculture. L’étude et la conception de nouveaux types de systèmes de production piscicole utilisant efficacement les ressources en eau devraient bénéficier d’un traitement prioritaire lors de l’élaboration des programmes de recherche-développement.

28. L’intégration de l’aquaculture dans les systèmes d’irrigation devrait être envisagée comme un moyen d’améliorer le rendement de l’eau. Il est toutefois suggéré d’adopter une démarche pragmatique en utilisant tous les types d’habitats modelés par les pratiques agronomiques, le cycle hydrologique et la configuration du paysage. Le principe de l’intégration pourrait également être appliqué sur une plus grande échelle, ce qui suppose une collaboration plus active entre différents secteurs consommateurs d’eau, les planificateurs et les administrateurs. Il faut promouvoir entre les pays souffrant déjà ou risquant de souffrir de manque d’eau une coopération qui pourrait se traduire par un échange d’informations et la réalisation de projets conjoints.

SESSION C : BESOINS EN EAU DES PÊCHES DANS LES EAUX INTÉRIEURES

a) Définition du problème

29. On connaît suffisamment bien les besoins en eau à prévoir sur les plans quantitatif et qualitatif pour élever du poisson dans différents écosystèmes aquatiques. En raison des pressions croissantes qui s’exercent sur les ressources en eau et de la sensibilisation du grand public aux problèmes de développement durable, il importe aujourd’hui de gérer l’environnement comme un tout. Il est indispensable pour cela de mieux comprendre les différentes sollicitations dont fait l’objet le système aquatique et la façon dont elles s’interconnectent ainsi que de mieux faire comprendre et accepter la manière dont les besoins des différents utilisateurs se conditionnent les uns les autres et se compromettent mutuellement.

b) Accroissement du débit des cours d’eau

30. La pêche récréative de poissons communs (capture et remise à l’eau), la pêche au saumon (capture) et la pêche à la truite (lâcher et capture) jouent un rôle important sur les plans social et économique. Au Royaume-Uni, par exemple, ces trois types de pêche sont pratiqués par quelque 11 % des ménages, qui y consacrent plus de 3 milliards de livres par an, apportant ainsi une contribution non négligeable aux économies locales.

31. La planification des ressources en eau est principalement axée sur les réseaux publics d’adduction d’eau, même si les considérations d’ordre écologique sont également prises en compte par le biais de la législation et de l’octroi de permis. Il faut s’attaquer au problème des déficits hydriques qui peut souvent être résolu grâce à des transferts entre bassins. Les effets sur l’environnement des programmes consistant à augmenter les débits des cours d’eau, qui ont déjà été recensés, sont actuellement évalués. Les changements climatiques pourraient modifier l’importance des ressources en eau. Il faut faire part des craintes manifestées par le grand public à propos de l’environnement et des points de vue des protagonistes locaux pour pousser les planificateurs et les politiciens à prendre les dispositions nécessaires à la préservation des écosystèmes aquatiques.

32. Il est admis que l’augmentation du débit des cours d’eau peut améliorer la qualité de l’eau et les régimes hydriques d’une façon qui est immédiatement bénéfique pour le poisson et la vie sauvage pendant l’étiage. Néanmoins, ces avantages peuvent avoir pour contrepartie une augmentation du degré de turbidité, des changements de température et un affouillement dommageables ainsi qu’une diminution des taux de croissance et de survie. Il est également incontestable qu’une modification limitée du régime des températures peut avoir une incidence marquée sur le recrutement du poisson. Si des projets d’augmentation du débit des cours d’eau sont adoptés, des régimes d’exploitation souples permettent d’atténuer les effets préjudiciables non nécessaires.

33. L’application du principe de précaution peut atténuer les risques des différentes activités. Néanmoins, si les décisions ne sont pas prises au bon moment, les retombées éventuelles d’une telle méthode risquent d’être compromises, sans compter que des solutions plus préjudiciables peuvent être appliquées. Un certain laxisme est acceptable si l’on est certain que les risques de modification sont réversibles, à condition que l’on ait clairement opté pour une gestion de type adaptatif.

c) Effets de l’action de l’homme sur la pêche en rivière

34. La modification des cours d’eau dans le système hydrographique urbanisé et très sollicité des environs de Berlin a posé de grosses difficultés de gestion qui n’existent pas dans des environnements ruraux plus naturels. En particulier, l’accroissement de la charge en nutriments, l’introduction d’espèces exotiques et la construction d’ouvrages hydrauliques ont entraîné la perte de certains habitats, une diminution de la qualité de l’eau, une modification de la population ichtyque et des problèmes socio-économiques.

35. La diminution des prises d’espèces de valeur élevée et une moindre demande de poissons d’eau douce ont pesé sur l’emploi dans le secteur de la pêche. En outre, la commercialisation du poisson a été rendue difficile par des niveaux élevés de toxines organiques mais la situation s’améliore actuellement.

36. La survie économique du secteur de la pêche en tant que source de nourriture et élément de la culture sociale est de plus en plus tributaire de la création d’un marché artificiel pour le poisson zooplanctivore. La qualité de l’eau s’améliore et un renversement de tendances a été observé dans le secteur de la pêche mais ce processus doit être soutenu par une volonté politique indéfectible.

d) Gestion des lacs d’alimentation

37. La gestion des régimes hydriques des lacs et réservoirs servant de sources d’alimentation en eau peut avoir une incidence sur les communautés de pêcheurs sédentaires et sur les pêcheries locales en raison de la modification de la structure du zooplancton et des nutriments.

38. Les gros crustacés représentent une part importante du régime alimentaire des poissons zooplanctivores. Les barrages vidangeables par le fond peuvent exporter sélectivement des quantités d’organismes suffisamment importantes pour modifier la proportion des organismes de petite taille dans le zooplancton. La disparition de certaines espèces peut réduire la croissance du poisson et compromettre la viabilité des populations. Il est possible de gérer les réservoirs d’alimentation de telle sorte que les techniques de vidange s’apparentent de près aux systèmes lacustres naturels et qu’une stabilisation de la flore et de la faune planctoniques améliore l’état des pêcheries.

39. Une étude de cas sur la gestion des corégones dans des pêcheries industrielles victimes d’eutrophisation devrait permettre aux gestionnaires de trouver des solutions pour l’avenir. En particulier, l’aggravation de l’eutrophisation dans le secteur étudié a entraîné une diminution de l’apport en ce qui concerne le corégone blanc (Coregonus albula), une production potentiellement supérieure de lavarets (Coregonus lavaretus) et une tendance générale à l’augmentation des prises de petits cyprinidés à faible valeur.

40. Le lac Sevan (Arménie) constitue la seule source d’eau du pays. Or, les prélèvements ont des conséquences néfastes pour un important secteur de la pêche. Dans ce cas, il va de soi que les besoins de l’ensemble de la collectivité doivent être satisfaits en priorité.

41. L’excès de prélèvement a entraîné une diminution du niveau du lac, une accélération de l’eutrophisation et une perturbation des activités de pêche. Les espèces endémiques ont partiellement disparu mais les poissons blancs introduits représentent aujourd’hui une part croissante des captures commerciales. Une nouvelle baisse du niveau du lac a exposé des sédiments riches en nutriments, qui s’est traduite, en raison de la diminution parallèle de la population ichtyque due à un accroissement des captures illégales de poissons blancs, par un développement du zooplancton suffisant pour relancer l’eutrophisation. Cette tendance peut être inversée à condition que les ressources financières et la volonté politique ne fassent pas défaut.

42. Lorsqu’une ressource est menacée et que la pêche naturelle s’est dégradée, il est possible que l’introduction de nouvelles espèces de poissons puisse représenter une solution acceptable. Les risques potentiels sont cependant élevés et les remarques émises au paragraphe 17 ci-dessus s’appliquent également ici.

e) Conclusions

43. Compte tenu des niveaux actuels de la demande, les ressources en eau sont généralement très sollicitées. Or, les prélèvement peuvent être sensiblement réduits et il est possible de gérer les conséquences des activités pour répondre aux nouvelles préoccupations suscitées par l’environnement. Si la tendance actuelle se maintient, il ne sera pas toujours possible de préserver totalement l'environnement mais l’évaluation doit être réalisée de sorte qu’un équilibre soit trouvé entre les différentes priorités et que des mesures soient appliquées pour atténuer les effets préjudiciables.

44. Les études de cas ont démontré que l’état actuel des connaissances est vraisemblablement suffisant pour que les interventions techniques permettent d’atténuer les aspects permanents que peut avoir l’activité des autres utilisateurs ou de remettre en état les systèmes endommagés. Dans les quelques cas où de telles solutions n’existent pas, la réponse à long terme passe par des programmes de recherche structurés. L’incapacité de la collectivité à améliorer le système aquatique est davantage une question de décision politique et de répartition des ressources entre les différentes catégories d’utilisateurs. Ce qui manque aujourd’hui, ce sont des mécanismes politiques capables de déboucher sur des compromis entre les différentes parties prenantes et de favoriser une gestion intégrée des ressources. Ce changement d’orientation en matière de gestion est stimulé par la nécessité de protéger la diversité biologique et d’assurer le développement durable, le bien-être social et la prospérité économique. La mise en place du processus politique passe par une amélioration de la communication qui permette de limiter les conflits entre les secteurs et d’encourager la coopération et les actions coordonnées.

45. Les ichtyologistes doivent poursuivre leurs recherches pour mieux faire comprendre l’incidence des changements hydrologiques sur les populations de poissons. Des études d’impact approfondies doivent être entreprises pour établir un juste équilibre entre les priorités en matière de ressources et orienter les décisions en ce qui concerne leur répartition et toute mesure d’atténuation qui pourrait s’avérer nécessaire.

46. Il y a lieu de concevoir des critères de valeur et d’utilisation sociales et économiques pour les pêches et l’aquaculture dans les eaux intérieures afin que les intérêts du secteur soient convenablement défendus au moment des décisions sur l’attribution des ressources. Une coopération avec les différentes parties prenantes au niveau local et avec les groupes de défense de l’environnement doit être recherchée pour convaincre les planificateurs et les décideurs.

47. Le principe de précaution doit être appliqué lors des décisions quand les changements prévisibles risquent d’être irréversibles.

48. Les responsables de la gestion des pêches et des milieux devraient voir dans l’utilisation diversifiée des ressources en eau un moyen possible de réduire l’eutrophisation et d’améliorer la pêche dans les lacs et les cours d’eau.

49. L’introduction de nouvelles espèces dans des systèmes soumis à de fortes pressions peut procurer de nouvelles ressources halieutiques mais il faut examiner avec soin les risques qu’elle peut représenter pour le milieu ambiant et respecter les directives appropriées.

SESSION D : PROBLÈMES ET CONFLITS CONCERNANT LES RESSOURCES EN EAU

a) Définition du problème

50. Les besoins croissants de ressources aquatiques de différentes catégories d’utilisateurs ont entraîné une dégradation de l’environnement, la disparition de certains habitats et des conflits d’intérêts. Les mécanismes permettant d’évaluer l’impact de diverses activités sont relativement bien maîtrisés mais les problèmes restent difficiles. En effet, la mise en place de dispositifs permettant de résoudre les conflits entre pêcheurs ou les conflits entre les pêcheurs et les autres catégories d’utilisateurs est très récente. Le principal problème consiste à favoriser l’utilisation durable des ressources en eau à un niveau d’exploitation optimal, qui soit acceptable par tous les utilisateurs, sans compromettre la possibilité de répondre aux besoins et aux aspirations des générations à venir.

b) Définition des problèmes et des conflits

51. Les conflits entre catégories d’utilisateurs sont souvent nombreux sur les cours d’eau, soit parce qu’une activité est parfaitement incompatible avec une autre soit parce qu’elle entraîne une dégradation de l’environnement ou de la ressource inacceptable pour les autres utilisateurs. Plusieurs des études de cas présentées illustrent ces deux types de situation :

c) Résolution des conflits

52. Plusieurs mécanismes destinés à résoudre les conflits décrits dans les études de cas ont été adoptés.

53. Un zonage dans le temps et dans l’espace a été appliqué pour résoudre les différends entre conservation de la nature, activités récréatives et pêche. Ainsi, en Belgique, la pratique du kayak est limitée à certaines portions des cours d’eau le jour et lorsque le débit est supérieur à un certain seuil de décharge fixé arbitrairement. De même, sur le lac Saimaa, la pêche au filet maillant est interdite aux abords des aires de reproduction des phoques.

54. Les problèmes posés par les ouvrages hydroélectriques et les programmes de régularisation des cours d’eau sont plus difficiles à résoudre dans la mesure où la valeur économique de l’eau constitue un argument imparable. Toutefois, la fixation de débits minimums acceptables pour la pêche et la modification des habitats pour améliorer les pêcheries font partie des démarches qui ont été adoptées.

55. La situation qui se pose pour le fleuve Guadiana, où les catégories d’utilisateurs sont nombreuses, est plus difficile à résoudre et plusieurs solutions parallèles ont été proposées, dont l’amélioration du suivi des projets de mise en valeur des ressources en eau, la création de réserves naturelles, la remise en état des habitats dégradés, l’adoption de méthodes d’amélioration des stocks, l’application du principe du pollueur payeur et la gestion intégrée du bassin hydrographique.

d) Conclusions

56. Afin que les ressources aquatiques puissent être exploitées de façon durable à l’avenir, des efforts concertés sont nécessaires pour résoudre les conflits entre les différentes catégories d’utilisateurs. Quand cela est possible, il faut exploiter les données scientifiques disponibles, établir une liaison étroite entre les catégories d’utilisateurs, procéder à une analyse détaillée des coûts et avantages et assurer une transparence dans les décisions. Les solutions durables passent par une information mutuelle des différents groupes d’utilisateurs, la reconnaissance du droit de regard et des besoins des différentes parties prenantes et une application des décisions au niveau communautaire. Il est recommandé d’utiliser des instruments de planification et de gestion des ressources tels que les plans d’aménagement des bassins hydrographiques appliqués par les pays membres de l’Union européenne pour faciliter le processus de gestion intégrée des ressources en eau.

57. Pour assurer la représentation du secteur de la pêche, il y a lieu d’améliorer les analyses tendancielles à long terme ainsi que l’évaluation sur les plans économique et social des pêcheries et des facteurs externes connexes. Il est conseillé de privilégier le développement et la promotion de l’évaluation économique des pêches continentales et de la commercialisation des produits. Il y a lieu également de concevoir des méthodes fiables pour favoriser une demande de ressources aquatiques qui tienne compte à la fois des besoins des populations et des impératifs de protection de l’environnement et du maintien de la diversité biologique.

SESSION E : PLANIFICATION STRATÉGIQUE DES RESSOURCES EN EAU

a) Définition du problème

58. Il faut accroître la production alimentaire mondiale au cours des 30 prochaines années pour satisfaire les besoins supplémentaires d’une population mondiale qui comptera quelque 8 milliards d’habitants en 2025. On ne peut espérer un accroissement substantiel des approvisionnements grâce à la pêche océanique. Par conséquent, toute nouvelle augmentation de l’apport en protéines de poisson devra être obtenue grâce à l’aquaculture. Compte tenu des problèmes d’approvisionnement en eau posés par l’accroissement de la demande, la production aquacole fondée sur des méthodes classiques risque de ne plus être viable. Tous les responsables des secteurs de l’aquaculture et de la pêche dans les eaux intérieures en Europe et ailleurs dans le monde doivent participer aux discussions élargies ainsi qu’aux décisions concernant l’attribution des ressources en eau et la gestion de la qualité de l’eau dans les années à venir.

b) Besoins et méthodes - gestion des bassins hydrographiques

59. Il est indispensable de remettre en état les lacs et autres types de plans d’eau ainsi que les cours d’eau naturels. En effet, la charge en nutriments des sédiments a augmenté comme jamais auparavant, rendant difficile le contrôle efficace du niveau de la production piscicole et de la qualité du poisson. Les effluents des stations d’épuration et l’eau de ruissellement des terres agricoles contiennent encore des nutriments en fortes concentrations. Les résidus des produits cosmétiques et pharmaceutiques ont un effet délétère sur le poisson dont ils contaminent la chair et altèrent la proportion relative des sexes.

60. La remise en état des pêches continentales peut être favorisée par la législation de l’Union européenne sur la qualité de l’eau, des directives sur la gestion de l’eau et la qualité des aliments définissant des normes qui doivent être adoptées par les États membres.

61. La gestion intégrée des bassins hydrographiques est considérée comme le moyen le plus efficace de garantir l’utilisation durable des ressources en eau et de protéger la qualité des cours d’eau.

62. Les plans de gestion concernant l’élimination des déchets et le traitement des eaux usées doivent tirer parti des meilleures technologies disponibles pour enrayer la dégradation constatée dans les bassins hydrographiques en raison des activités humaines et permettre le développement durable d’activités économiques telles que l’aquaculture.

c) Inventaire des sources d’eau utilisables dans l’aquaculture

63. Le secteur de l’aquaculture est aujourd’hui confronté à un défi puisqu’il doit produire davantage de poisson avec moins d’eau pour répondre à l’accroissement prévu de la demande.

64. Les effluents urbains recyclés, les eaux saumâtres et l’eau de mer dessalée ou l’eau d’étang traitée peuvent servir pour l’aquaculture mais les préjugés limitent l’utilisation des premiers et son prix met jusqu’à présent l’eau dessalée hors de la portée du secteur.

65. Différentes stratégies d’intensification de l’aquaculture ont déjà été conçues et d’autres sont à l’étude. Ces stratégies consistent notamment à récolter l’eau dans des réservoirs à double usage, à recycler l’eau des étangs d’une année sur l’autre et à concevoir des systèmes intensifs à flux continu fondés sur le recyclage de l’eau des étangs et sur la biofiltration.

d) Conclusions

66. Les membres de la CECPI doivent escompter, dans les années à venir, un accroissement de la demande de poissons, auquel la pêche en mer ou dans les eaux intérieures ne permettra pas de répondre.

67. Compte tenu de l’augmentation de la population mondiale, la demande de poissons ne pourra être satisfaite que grâce à l’aquaculture et à l’accroissement des stocks de poissons.

68. Les responsables chargés de l’attribution et de la gestion de l’eau souterraine et superficielle à tous les échelons administratifs et techniques doivent allouer des quantités d’eau appropriées pour rendre possible l’aquaculture et assurer le maintien de débits suffisants en quantité et aux moments voulus dans les cours d’eau.

69. Des efforts accrus s’imposent en vue de la mise au point de systèmes de purification plus efficients afin de protéger l’eau souterraine et superficielle d’une pollution inacceptable provoquée par les réseaux de drainage urbains et industriels.

70. Des efforts comparables doivent être consentis pour remettre en état et améliorer les cours d’eau et les lacs en vue de préserver et développer l’important secteur que représentent la pêche de loisir, la pêche industrielle et la pêche de subsistance.

SESSION F: CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

71. Les participants au Symposium sur l’eau et le développement durable des pêches et de l’aquaculture dans les eaux intérieures ont proposé les recommandations ci-après, qui ont ensuite été adoptées par les participants à la vingtième session de la CECPI.

a) Les administrations et les responsables chargés de développer la pêche et l’aquaculture doivent s’efforcer de coopérer avec d’autres administrations et composantes de la collectivité afin d’améliorer la coordination en matière de gestion des ressources.

b) Il est indispensable que les pouvoirs publics donnent pour mission aux services compétents de promouvoir activement les intérêts de la pêche et de l’aquaculture dans les eaux intérieures et de participer de façon appropriée aux décisions concernant la gestion des ressources.

c) Les services chargés de la pêche et de l’aquaculture ont besoin de moyens accrus pour mettre en œuvre les orientations et la réglementation applicables à la gestion des ressources aquatiques vivantes et physiques. Des ressources supplémentaires doivent être mises à leur disposition. Il est reconnu que dans de nombreux cas ces services ne disposent ni du personnel, ni des crédits ni des moyens d’information nécessaires pour participer activement aux négociations intersectorielles et prendre part aux décisions. Des activités de recherche-développement doivent être entreprises pour combler le manque d’informations indispensables.

d) Il faut concevoir des stratégies de gestion des ressources en eau en général qui tiennent compte des besoins de la pêche et de l’aquaculture dans les eaux intérieures. Les responsables chargés de l’allocation des ressources en eau doivent consulter les services chargés des pêches et de l’aquaculture. Les autorités responsables des pêches, de l’aquaculture et de la planification des ressources en eau doivent coopérer pour formuler des stratégies adéquates, faire l’inventaire des options existantes pour les appliquer et recenser les principales parties prenantes, qui doivent prendre part au processus. Ces stratégies doivent prendre en compte toute une série d’aspects, y compris des considérations d’ordre social (loisirs en particulier) et économique, la diversité biologique et le milieu aquatique en général.

e) Des plans de gestion des bassins hydrographiques devant être établis avant décembre 1999 dans les pays membres de l’Union européenne, les services chargés de gérer la pêche et l’aquaculture dans les eaux intérieures doivent recenser les groupes responsables de la production de ces plans et veiller à ce que ceux-ci tiennent dûment compte des besoins du secteur.

f) Les administrations les plus concernées doivent reconnaître que la pêche pratiquée dans les eaux intérieures présente un intérêt aux niveaux économique, social et biologique, entre autres. Pour que les intérêts du secteur de la pêche et de l’aquaculture dans les eaux intérieures soient convenablement représentés lors de l’allocation des ressources, il y a lieu d’améliorer l’évaluation, sur les plans économique et social, des pêches, de l’aquaculture et des activités qui y sont liées. Il est recommandé de privilégier la conception et la promotion de l’évaluation économique et sociale des pêches continentales, de la production aquacole, des communautés de pêcheurs, des populations de poissons et des milieux aquatiques en général.

ANNEXE I

PARTICIPANTS

Hans ACKEFORS
Department of Zoology
Stockholm University
S-10691 Stockholm
Suède
Fax: (+46-8) 167715
E-mail: [email protected]

Arkady P. ALEKSEYEV
Interdepartmental Ichthyological Commission
27, Tverskaya St.
Moscow 103050
Russie
Fax: (+7-095) 2992221 

Sten ANDREASSON
National Board of Fisheries
Box 423
S-40126 Göteborg
Suède
Fax: (+46-31) 7430444
E-mail: [email protected]
 

Heikki AUVINEN
Finnish Game and Fisheries Research Institute
Saimaa Fisheries Research
FIN-58175 Enonkoski
Finlande
Fax: (+358-205) 751 609
E-mail: heikki [email protected]
 

Yoram AVNIMELECH
Department of Agricultural Engineering
Technion, Israel Institute of Technology
Technion City
Haifa, 2000
Israël
Fax: (+972-4) 8221529
E-mail: [email protected]
 

Uwe BARG
NationsService des ressources des eaux intérieures et de l'aquaculture
Division des ressources halieutiques
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Viale delle Terme di Caracalla
I-00100 Rome
Italie
Fax: (+39) 0657053020
E-mail: [email protected]
 

Maria BNINSKA
Inland Fisheries Institute
Ul. Oczapowskiego 10
10-719 Olsztyn 5
Pologne
Fax: (+48-89) 5272505
E-mail: [email protected]
 

Jorge BOCHECHAS
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3156188
E-mail: [email protected]
 

Jørgen BOHN
Danish Directorate of Fisheries
Stormgade 2
DK-1470 Copenhagen K.
Danemark
Fax: (+45) 33963903
 

Birgit BOLGANN
Ministry of Food, Agriculture and Fisheries
Holbergsgade 2
DK-1057 Copenhagen K.
Danemark
Fax: (+45) 33145042
 

Sofia BRUXELAS
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3156188
E-mail: [email protected]
 

Maria João COLLARES-PEREIRA
Dep. Zoologia e Antropologia
Centro de Biologia Ambiental
Faculdade de Ciências, Univ. Lisboa
Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 7500028
E-mail: [email protected] 

Christian COURCOL
Ministère de l'Agriculture et de la pêche
19 Avenue du Maine
F-75732 Paris Cedex 15
France
Fax: (+33-1) 49555984 

Ian G. COWX
University of Hull
International Fisheries Institute
Hull HU6 7RX
Royaume-Uni
Fax: (+44-1482) 470129
E-mail: [email protected]  

Teresa CRAVO
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3156188
E-mail: [email protected]  

Harri DAHLSTRÖM
Ministry of Agriculture and Forestry
Department of Fisheries and Game
P.O.Box 232
FIN-00171 Helsinki
Finlande
Fax: (+358-9) 1604285
 

Valentina G. DUBININA
Interdepartmental Ichthyological Commission
27, Tverskaya St.
Moscow 103050
Russie
Fax: (+7-095) 2992221
 

P.S. ECONOMIDIS
Aristotle University of Thessaloniki
Department of Zoology
Laboratory of Ichthyology
Box 134
GR-54006 Thessaloniki
Grèce
Fax: (+30-31) 998279
E-mail: [email protected] 

V.G. FRANK
Service de la Pêche
DGRNE - Région Wallonne
av. Gouverneur Bovesse, 100
B-5100 Jambes
Belgique
Fax: (+32-81) 327470 

Bardukh GABRIELIAN
Institute of Hydroecology and Ichthyology
24d Bagramian st. 902
Yerevan 375019
Arménie
Fax: (+374-2) 151048
E-mail: [email protected]

Pierre GÉRARD
Station de Recherches Forestières
Ministère de la Region Wallonne
Avenue Maréchal Juin, 23
B-5030 Gembloux
Belgique
Fax: (+32-81) 615727
E-mail: [email protected]  

Ulrich GROSCH
Fischereiamt Berlin
Havelchaussee 149
D-14055 Berlin
Allemagne
Fax: (+49-30) 3041805
E-mail: [email protected]
 

Teresa GUIMARÃES
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3124996
E-mail: [email protected]
 

Matthias HALWART
Service des ressources des eaux intérieures et de l'aquaculture
Division des ressources halieutiques
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Viale delle Terme di Caracalla
I-00100 Rome
Italie
Fax: (+39) 0657053020
E-mail: [email protected] 

Peter-Diedrich HANSEN
Berlin University of Technology
FB 7 - Institute for Ecological Research and Technology
Department of Ecotoxicology
Keplerstraße 4-6
D-10589 Berlin
Allemagne
Fax: (+49-30) 8318113
E-mail:
[email protected]

Karol HENSEL
Comenius University
Faculty of Natural Sciences
Department of Zoology
Mlynská Dolina B-1
842 15 Bratislava
Slovaquie
Fax: (+42-7) 65424138
E-mail:
[email protected]

Phil HICKLEY
National Coarse Fisheries Centre
Environment Agency
Arthur Drive, Hoo Farm Industrial Estate
Worcester Road
Kidderminster, DY11 7RA
Royaume-Uni
Fax: (+44-1562) 69477
E-mail: phil.hickley@environment-agency. gov.uk 

Annette HOLM SØRENSEN
Vejle County
Damhaven 12
DK-7100 Vejle
Danemark
Fax: (+45) 75835571
E-mail: [email protected]
 

Simon HUGHES
National Coarse Fisheries Centre
Environment Agency
Arthur Drive, Hoo Farm Industrial Estate
Worcester Road
Kidderminster, DY11 7RA
Royaume-Uni
Fax: (+44-1562) 69477
E-mail:
[email protected]

Brett INGRAM
Marine and Freshwater Resources Institute
Snobs Creek Fish Hatchery
Private Bag 20
Alexandra. VIC. 3714
Australie
Fax: (+61-3) 57742659
Email: [email protected]
 

Laima JAKŠTIENÈ
Fisheries Department
Ministry of Agriculture
Gedimino pr., 19
2600 Vilnius
Lituanie
Fax: (+370-2) 391176
 

Iphigenia KAGALOU
Technological Educational Institute
Department of Ichthyology and Fisheries
XENIA
P.O.Box 152
GR-461 00 Igoumenitsa
Grèce
Fax: (+30-6) 6528131 

Erich KAINZ
Federal Agency for Water Management
Institute for Water Ecology, Fisheries and Lake Research
Scharfling 18
A-5310 Mondsee
Autriche
Fax: (+43-6232) 384733
E-mail: [email protected] 

Rainer KNÖSCHE
Institut für Binnenfischerei
Jägerhof an Sacrower See
D-14476 Groß-Glienicke
Allemagne
Fax: (+49-33201) 40640
E-mail: [email protected]
 

Ady KRIER
Administration des Eaux et Forêts
Service de la Chasse et de la Pêche
Boîte Postal 411
L-2014 Luxembourg
Fax: (+352) 485985
E-mail:
[email protected]

Paul LANDSFELDT
Vejle County
Damhaven 12
DK-7100 Vejle
Danemark
Fax: (+45) 75835571
E-mail: [email protected] 

Hannu LEHTONEN
Department of Limnology
P.O.Box 27
FIN-00014 Helsinki
Finlande
Fax: (+358-9) 7085257
E-mail: [email protected]
 

Antonin LELEK
Research Institute Seckenberg
Dept. of Ichthyology II and Fish Ecology
Senckenberganlage 25
D-60325 Frankfurt/M
Allemagne
Fax: (+49-69) 746238
E-mail: [email protected] 

Jan LUNDQVIST
Tema Vatten
Linköpings Universitet
S-581 83 Linköping
Suède
Fax : (+46-13) 133630
E-mail: [email protected]
 

Adelaide MARQUES
Direcção-Geral das Florestas
Direcção de Serviços de Caça e Pesca nas
Águas Interiores
Av.ª João Crisóstomo, 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3124981
E-mail:
[email protected]

Kira M. MIKHLINA
Centre "Mariculture VNIRO"
17 Krasnoselskaya Str.
Moscow 107140
Russie
Fax: (+7-095) 264 9154, 264 9187
 

Dan MIRES
Department of Fisheries and Aquaculture
Ministry of Agriculture and Rural Development
Hakyria P.O.Box 7011
Tel-Aviv, 61070
Israël
Fax: (+972-3) 6971451
E-mail: [email protected] 

Christopher MORIARTY
Marine Institute
Fisheries Research Centre
Abbotstown
Dublin 15
Irlande
Fax: (+353-1) 8205078
E-mail: [email protected]
 

Rudolf MÜLLER
EAWAG, Fisheries Section
CH-6047 Kastanienbaum
Suisse
Fax: (+41-41) 3492168
E-mail:
[email protected]

Pentti MUNNE
Ministry of Agriculture and Forestry
Department of Fisheries and Game
P.O.Box 232
FIN-00171 Helsinki
Finlande
Fax: (+358-9) 1604285
 

Heiner NAEVE
Secrétaire de la CECPI
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Viale delle Terme di Caracalla
I-00100 Rome
Italie
Fax: (+39) 0657053020
E-mail:
[email protected]
 

Libor PECHAR
The University of South Bohemia
Faculty of Agriculture
Applied Ecology Laboratory
37005 Ceské Budejovice
République tchèque
Fax: (+420-38) 45146
E-mail: [email protected] 

Luchezar PEHLIVANOV
Institute of Zoology
Bulgarian Academy of Sciences
1 Tzar Osvoboditel blvd.
1000 Sofia
Bulgarie
Fax: (+3592) 882897
E-mail:
[email protected]

Manuel Rodrigues PEREIRA
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3124996
E-mail: [email protected]
 

Jean-Pierre PROTEAU
CEMAGREF
Unité de Recherche et d'expertise "Ressources Ichtyologiques"
361 rue J.F. Breton
F-34033 Montpellier Cedex 1
France
Fax: (+33-4) 67635795
E-mail: [email protected] 

Markku PURSIAINEN
Finnish Game and Fisheries Research Institute
Saimaa Fisheries Research and Aquaculture
FIN-58175 Enonkoski
Finlande
Fax: (+358-20) 5751609
E-mail: [email protected]
 

Gorm RASMUSSEN
Danish Institute for Fisheries Research
Dept. of Inland Fisheries
Vejlsoevej 39
DK-8600 Silkeborg
Danemark
Fax: (+45) 89213150
E-mail:
[email protected]

Graça SACADURA
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3124996
E-mail:
[email protected]

Pekka SALMI
Finnish Game and Fisheries Research Institute
Saimaa Fisheries Research
FIN-58175 Enonkoski
Finlande
Fax: (+358-205) 751 609
E-mail: [email protected]

P.J. SHAW
Department of Marine and Natural Resources
Leeson Lane
Dublin 2
Irlande
Fax: (+353-1) 6616798

Matti SIPPONEN
Employment and Economic Development Centre for Central Finland
P.O.Box 44
FIN-40101 Jyväskylä
Finlande
Fax: (+358-14) 4104747
E-mail: [email protected] 

Werner STEFFENS
German Anglers Alliance
Eitelsdorfer Straße 32
D-12555 Berlin
Allemagne
Fax: (+49-30) 6561390
 

Ivana STIBRANYIOVÁ
The University of South Bohemia
Research Institute of Fish Culture and Hydrobiology
Laboratory Pohorelice
Vídenska 717
69123 Pohorelice
République Tchèque
Fax: (+420-626) 424243
E-mail:
[email protected] 

Björn S. SVENSSON
Vattenfall Utveckling AB
S-16287 Vällingby
Suède
Fax: (+46-8) 7396802
E-mail:
[email protected]

 

Jens Kr. THYGESEN
Danmarks Sportsfiskerforbund
Worsåesgade 1
DK-7100 Vejle
Danemark
Fax: (+45-75) 820209
 

Pekka TUUNAINEN
Finnish Game and Fisheries Research Institute
Pukinmäenaukio 4
P.O.Box 6
FIN-00721 Helsinki
Finlande
Fax: (+358-205) 751201
E-mail: [email protected]  

Frantisek VACHA
The University of South Bohemia
Research Institute of Fish Culture and Hydrobiology
37005 Ceské Budejovice
République Tchèque
Fax: (+420-38) 45146
E-mail: [email protected]
 

Paul VANDENABEELE
Ministerie van de Vlaamse Gemeenschap
Afdeling Bos en Groen
De Ferraris-gebouw, 4de verd.
Emiel Jacqmainlaan 156, bus 8
B-1000 Brussel
Belgique
Fax: (+32-2) 5538105
E-mail:
[email protected]

Laszlo VARADI
Fisheries Research Institute (HAKI)
P.O.Box 47
H-5541 Szarvas
Hongrie
Fax: (+36-66) 312142
E-mail: [email protected]
 

Álvaro Branco VASCO
Direcção-Geral das Florestas
Av.a João Crisóstomo No. 26-28
P-1050 Lisboa
Portugal
Fax: (+351-1) 3124986
E-mail: [email protected]
 

Robin WELCOMME
RRAG
Imperial College
8 Princes Gardens
London SW7 1NA
Royaume-Uni
Fax: (+44-171) 5895319
E-mail:
[email protected]

 

Christian WOLTER
Institut für Gewässerökologie und Binnenfischerei
Abt. Biologie und Ökologie der Fische
Müggelseedamm 310
D-12561 Berlin
Allemagne
Fax: (+49-30) 64181750
E-mail: [email protected]
 

Zdzislaw ZAKES
Inland Fisheries Institute
Ul. Oczapowskiego 10
10-719 Olsztyn 5
Pologne
Fax: (+48-89) 5272505
E-mail: [email protected]
 

ANNEXE II

RÉSUMÉ DES CONTRIBUTIONS AU SYMPOSIUM

(E - EXPOSÉES P - POSTERS)

Certains documents seront publiés dans "Fisheries Management and Ecology"

Session A : ÉVALUATION DES CARACTÉRISTIQUES QUANTITATIVES ET QUALITATIVES DES RESSOURCES EN EAU

EIFAC/XX/98/Symp. E 01

Morphologie des bassins de drainage :
Première étape nécessaire pour arriver à concilier besoins en eau,
utilisation des terres et protection de la pêche

par

Malin Falkenmark1 et Jan Lundquist2

1 Stockholm International Water Institute, Stockholm (Suède)
2 Department of Water and Envonmental Studies, Linköping University (Suède)

Le bassin de drainage - zone côtière comprise - peut être considéré comme un vaste système de ressources naturelles et de services environnementaux interdépendants qui rendent possibles des activités humaines sur terre et en mer. Les activités socio-économiques qui y sont menées doivent être compatibles avec le respect des conditions nécessaires au bien-être de l’homme sur le plan hydrologique et écologique. Il convient également de surveiller les incidences de ces activités sur les écosystèmes situés en aval. Pour aborder les écosystèmes composant le bassin comme un tout, il faut considérer : i) les utilisations directes de l’eau tant dans le cours d’eau qu’après extraction, lorsque des polluants risquent d’être ajoutés aux flux de retour et ii) les utilisations indirectes de l’eau pour l’agriculture, qui risquent d’assécher les cours d’eau et de renvoyer l’eau dans l’atmosphère par évaporation. Ces deux types d’utilisation ont, sur le débit et la qualité de l’eau, des répercussions susceptibles d’endommager les services hydriques assurés par les écosystèmes.

Le présent document traite des liens entre différents types d’intervention et de leurs conséquences. Deux modèles analytiques sont présentés : i) un modèle théorique qui établit une distinction entre les utilisations de l’eau en milieu urbain et en milieu rural, ainsi que leurs instruments respectifs et, ii) un modèle théorique pour traiter des divers modes d’utilisation des terres ou de l’eau organisés sur un plan spatial à la lumière de différents types d’interférences. Enfin, le document traite de la nécessité d’opter pour un développement durable en vue de concevoir des méthodologies permettant d’instaurer un dialogue interdisciplinaire et de concilier besoins en eau, utilisation des terres et protection de la pêche.

Mots clefs : bassins de drainage, besoins en eau, planification des bassins

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 03

Bilans en phosphore et en azote dans les carpières

par

R. Knösche1, K. Schreckenbach1, M. Pfeifer2 et H. Weissenbach3

1Institute of Inland Fisheries, Potsdam-Sacrow (Allemagne)
2Saxonian States Institute for Agriculture, Department of Fisheries, Königswartha (Allemagne)
3Bavarian States Institute for Fisheries, Department for Carp Pond Culture, Höchstadt (Allemagne)

L’action des effluents des bassins sur les eaux naturelles est une question controversée. C’est la raison pour laquelle les Länder de Brandebourg, de Saxe et de Bavière ont étudié l’impact des carpières sur l’eau de surface à l’aide d’une méthodologie normalisée. La Hongrie participe à cette étude depuis 1997.

Des données concernant 23 étangs (de 0,25 à 122 hectares) ont été réunies pour calculer les différences à l’entrée et à la sortie. Une différence moyenne de 0,68 kg de phosphore par hectare et par an a été obtenue. En d’autres termes, chaque hectare d’étang rejette 680 g de P de moins que n’en contient l’eau qui l’alimente. Le résultat obtenu était indépendant de la quantité de poissons récoltés (jusqu’à 1 500 par hectare et par an).

Le taux moyen de rétention de phosphore (bilan en phosphore) était de 5,1 kg de phosphore par hectare et par an. Le taux de rétention augmentait avec l’intensité de la production. Le taux de rétention d’azote, qui augmentait avec l’intensité de la production, se situait dans une fourchette de 42 kg par hectare et par an pour les étangs répondant aux normes allemandes à plus de 290 kg N par hectare et par an dans les étangs hongrois, où le poisson est élevé en association avec le porc.

Une suspension de boues essentiellement minéralisées est rejetée au moment de la récolte à des niveaux sensiblement inférieurs à 1 % de la capacité de rétention de l’étang. Quand les étangs sont exploités en régime normal, la charge de boues pendant la récolte varie entre 50 et 200 litres par hectare. La charge correspondante se situe dans une fourchette de 2 à 10 g par hectare.

Cette étude indique que les étangs ne constituent pas une menace pour l’environnement. En fait, ils améliorent la qualité de l’eau. Les pressions exercées pour limiter l’intensité de la production ne peuvent donc tirer argument de ses effets supposés sur la qualité de l’eau. Il n’en reste pas moins que, même si les charges pendant la récolte sont faibles par rapport à la capacité de rétention de l’étang, des efforts supplémentaires doivent être consentis pour atténuer la pollution des ruisseaux par les déversements en aval. Ces efforts peuvent consister à cantonner les vidanges à des périodes où les particules en suspension sont retombées ou à envoyer un temps les boues dans un bassin de décantation spécial situé en aval de l’étang d’élevage.

Mots clefs : effluents des étangs, aquaculture, rétention d’azote, rétention de phosphore

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 04

Répercussions des modifications anciennement apportées à la gestion de la pêche sur le niveau trophique et la qualité de l’eau dans les étangs d’élevage tchèques

par

Libor Pechar

Applied Ecology Laboratory, University of South Bohemia, Ceské Budejovice (République tchèque)
et
Institute of Botany, Academy of Sciences, Trebon
(République tchèque)

La gestion des étangs d’élevage tchèques a peu évolué du Moyen Age à la fin du XIXe siècle. Les écosystèmes que constituent ces étangs se sont développés plus ou moins naturellement sans intervention majeure de l’homme. Des méthodes de reproduction modernes ont été introduites pendant la première moitié de ce siècle. Dans les années 30, le chaulage et la fertilisation des étangs ont été de plus en plus pratiqués. L’accroissement de la densité des stocks a amené les éleveurs à nourrir les poissons à l’aide d’aliments artificiels (granulés et céréales). Ce changement de méthodes de gestion a entraîné un accroissement des rendements, qui sont passés de 50 kg par hectare et par an à plus de 500 kg par hectare et par an au cours des 50 dernières années. La tendance à l’accroissement de la densité des stocks et de la charge nutritive a abouti à une modification de la productivité et de la composition des espèces dans l’ensemble du secteur.

Parallèlement, la qualité de l’eau et des sédiments se détériore et le fonctionnement de l’écosystème est perturbé. On assiste actuellement à d’importantes proliférations phytoplanctoniques, notamment de cyanobactéries, qui s’accompagnent de fluctuations marquées de la concentration en oxygène et du pH. L’excès plus fréquent de certains produits de décomposition tels que l’ammoniac représente un grave danger pour les stocks de poissons. Cette évolution des méthodes de gestion peut être considérée comme une expérience de longue durée menée sur les écosystèmes des étangs dans la mesure où des évolutions similaires ont été constatées en ce qui concerne l’empoissonnement et la fertilisation dans la plupart des régions tchèques où existent des étangs piscicoles. Des données étant disponibles depuis 1925, date à laquelle des recherches systématiques sur les étangs ont été entreprises, il est possible de retrouver l’origine des mécanismes responsables des modifications observées.

Mots clefs : aquaculture, eutrophisation, République tchèque, gestion

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 05

Liste de contrôle annotée des espèces de poissons introduites
dans les eaux intérieures en Grèce

par

P.S. Economidis1 E. Dimitriou2, R. Pagoni2, E. Michaloudi1 et L. Natsis3

1Aristotle University, Zoology Department, GR-54006 Thessaloniki (Grèce)
2Greek Ministry of Agriculture, Fishery Service, GR-11143 Athens (Grèce)
3Lake Pamvotis Municipal Foundation (DELI), GR-45500 Anatoli Jannina (Grèce)

Ces 70 dernières années, plus de dix espèces de poissons exotiques ont été introduites dans les eaux intérieures en Grèce. Certaines introductions ont été faites de façon délibérée pour tirer parti des qualités écologiques ou économiques spécifiques des espèces concernées (truites arc-en-ciel, petites quantités de saumons de l’Alaska, corégones blancs, carpes vertes et carpes argentées). D’autres introductions (perches-soleil et fausses rasboras) étaient involontaires. D’autres transferts d’espèces ont été effectués entre des étangs situés en différents points du pays (carpes, tanches, carassins, bouvières et poissons-chats Aristote). Certaines espèces se sont pleinement acclimatées et comptent aujourd’hui une importante population. Dans certains cas, les transferts et les introductions ont eu des effets extrêmement préjudiciables, notamment lorsque les espèces introduites ont réduit à la portion congrue des espèces indigènes. Ainsi, la gambusie s’est multipliée aux dépens du cyprinodonte grec dans les étangs de Grèce occidentale tandis que le poisson-chat s’est développé aux dépens de l’anguille dans le lac Volvi.

Mots clefs : introduction, Grèce, eaux intérieures

 

Session B : BESOINS EN EAU DES SYSTÈMES D’AQUACULTURE DANS LES EAUX INTÉRIEURES

EIFAC/XX/98/Symp. E 07

Intégration des systèmes aquacoles et agricoles :
une expérience novatrice en Australie

par

B.A. Ingram1, G.J. Gooley1, L.J. McKinnon1 et S.S. de Silva2

1Marine and Freshwater Resources Institute, Alexandra, VIC 3714 (Australie)
2 School of Aquatic Science & Natural Resources Management, Deakin University, Warrnambool, VIC 3280 (Australie)

Vu l’importance qui est partout accordée au développement écologiquement durable des ressources naturelles dans le secteur primaire, il est logique d’intégrer les méthodes d’agriculture irriguée afin d’améliorer la productivité et de tirer un meilleur parti de l’eau. Celle-ci est actuellement sous-utilisée dans les systèmes d’agriculture irriguée en Australie car elle ne sert habituellement qu’à un seul usage. Afin de garantir une viabilité dans le temps et limiter le coût de la gestion de l’eau pour la collectivité, les agriculteurs vont devoir diversifier et améliorer la productivité générale et la rentabilité des exploitations tout en préservant l’eau et les autres ressources.

Les possibilités d’intégrer aquaculture et systèmes d’agriculture irriguée sont étudiées dans le cadre de trois projets menés dans le périmètre d’irrigation de Goulburn Murray (GMID), qui couvre 490 000 hectares de terres agricoles irriguées dans le sud-est de l’Australie.

Des essais d’élevage semi-intensif en nasses de perches argentées sont réalisés dans une série de systèmes d’agriculture irriguée alimentés par des canaux d’adduction, des eaux souterraines et des barrages d’accumulation installés sur les exploitations. Les régimes alimentaires, les rythmes de nourrissage, les densités de repeuplement et la taille initiale au moment de l’empoissonnement ont été étudiés à l’occasion d’essais préliminaires. Les résultats obtenus indiquent que les taux de survie et de croissance du poisson élevé dans ces conditions sont comparables, voire supérieurs, à ceux des étangs d’élevage classiques. Sur certains sites, la qualité de l’eau a contribué à améliorer sensiblement les taux de survie et de croissance.

Une étude de faisabilité a été réalisée pour évaluer la faisabilité de la culture en nasses de perches argentées et de truites arc-en-ciel dans trois réservoirs publics de stockage d’eau d’irrigation dans le cadre d’un projet plus vaste destiné à tester des méthodes d’amélioration de la production aquacole dans les lacs et réservoirs australiens. Cette étude a démontré que les conditions prévalant dans chaque masse d’eau - notamment la qualité de l’eau, l’action du vent et des vagues ainsi que l’encrassement des nasses - ont beaucoup varié et eu une incidence notable sur la croissance et la survie des deux espèces de poissons.

Dans le GMID, quelque 221 000 m3 par an d’eau souterraine essentiellement saline est pompée à des fins d’irrigation et pour atténuer l’effet de la montée des nappes phréatiques et de l’accroissement des niveaux de salinité. Au cours des trois dernières années, des essais de thalassoculture avec des espèces marines, des espèces d’estuaire et des espèces d’eau douce ont été réalisés dans deux bassins d’évaporation d’eau souterraine saline, qui font partie d’un système intégré d’agroforesterie et de récupération du sel. Parmi les espèces testées à ce jour figurent deux espèces d’huîtres, deux espèces de crevettes et sept espèces de poissons. Les taux de survie et de croissance obtenus avec certaines d’entre elles lors de l’essai ont été exceptionnels.

Ces projets démontrent que l’intégration de l’aquaculture aux systèmes d’agriculture irriguée existants peut permettre d’accroître la productivité et le rendement de l’eau en améliorant la durabilité dans le GMID en général. Les futures études auront pour objet de mesurer l’impact potentiel de la culture en nasses sur la qualité de l’eau et le degré général de rentabilité des opérations.

Mots clefs : aquaculture, irrigation, Australie, amélioration

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 08

Amélioration des techniques de gestion des étangs pour accroître la production
de juvéniles d’espèces indigènes en Australie

par

B.A. Ingram et A.S.H. Gason

Marine and Freshwater Resources Institute, Snobs Creek, and Deakin University, Warrnambool, Alexandra, VIC 3714 (Australie)

La production de juvéniles dans des étangs naturels fertilisés pour obtenir des proliférations planctoniques est relativement courante et fait souvent partie intégrante des projets aquacoles. Les alevins de trois espèces australiennes de percidés d’eau douce (morues de Murray, morues truites et perches de Macquarie) sont élevés dans des étangs naturels fertilisés à l’écloserie de Snobs Creek de l’Institut des ressources des eaux marines et continentales de l’Etat de Victoria pour la production de juvéniles (de 35 à 55mm de long). Ces juvéniles sont ensuite relâchés dans la nature pour recréer des populations d’espèces menacées et renforcer l’attrait de la pêche de loisir.

La modification de toute une série de paramètres écologiques (caractéristiques des successions de proliférations de planctons) et de certains paramètres concernant la qualité de l’eau (concentrations d’azote et de phosphore, température, oxygène dissous, pH, etc.) qui s’opèrent dans ces étangs ainsi que leurs relations mutuelles sont complexes et jouent un rôle essentiel dans la survie des juvéniles. Une meilleure connaissance de l’évolution de ces paramètres et de la façon dont ils influent les uns sur les autres, ainsi que de la manière de les contrôler pour instaurer et maintenir des conditions favorables, peuvent améliorer la productivité des étangs et, partant, la production de poisson.

Au cours des sept dernières années, des études ont été effectuées sur cinq étangs de l’écloserie de Snobs Creek (et sur deux étangs situés ailleurs) pour recenser, décrire et gérer les processus susceptibles d’influer sur la production de juvéniles. Les données réunies sur plus de 100 remplissages ont porté sur huit paramètres concernant la qualité de l’eau, la composition et l’abondance du phytoplancton, du zooplancton et du zoobenthos ainsi que les taux de survie et de croissance du poisson pour les trois espèces étudiées.

Grâce à l’étude, la modification des modes d’exploitation des étangs ayant découlé du renforcement du suivi et de la gestion de la qualité de l’eau et des communautés de zooplancton a permis d’améliorer sensiblement la productivité des étangs (qualité de l’eau et production de phytoplancton) et donc la production de poisson. L’application raisonnée d’engrais ainsi que l’aérage et la vidange des étangs ont permis d’atténuer les problèmes liés à une qualité d’eau inappropriée ou dégradée (pH élevé, forte teneur en azote ammoniacal non ionisé et faibles niveaux d’oxygène dissous, par exemple). En conséquence, la production de juvéniles est plus sûre et régulière, les taux de survie de l’ensemble des espèces ayant augmenté depuis le début de l’étude (pour la perche de Macquarie, ils sont passés d’une moyenne de 48 % avant l’étude à 69 % aujourd’hui). L’étude a également permis de déterminer les densités d’empoissonnement, la taille des poissons lors du repeuplement et le calendrier d’empoissonnement permettant d’optimiser les taux de croissance et de survie.

Mots clefs : aquaculture, étangs, Australie

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 09

Elevage du poisson dans les systèmes d’irrigation : une méthode intégrée et flexible

par

C.H. Fernando1 et Matthias Halwart2

1 University of Waterloo, Faculty of Science, Department of Biology, Waterloo, Ontario, N2L 3G1 (Canada)
2 Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, Division des ressources halieutiques, 00100 Rome (Italie)

La récolte du poisson dans les réseaux d’irrigation, parfois associée à une forme d’élevage, voire de pisciculture, est une pratique vieille d’au moins 2 000 ans. Bien qu’elle ait été rarement décrite, cette pratique est très répandue dans les régions tropicales et subtropicales, notamment dans les rizières. Au cours de ce siècle, l’amélioration des cultures sur sol et les impératifs de l’élevage d’organismes aquatiques dans des bonnes conditions n’étaient généralement pas compatibles mais, avec la généralisation de la protection intégrée des cultures, la situation a changé du tout au tout. Par ailleurs, les réseaux d’irrigation utilisant de l’eau stockée ou détournée ont connu un développement exponentiel au cours du demi-siècle écoulé mais la pisciculture ne s’est pas développée aussi rapidement dans les systèmes d’irrigation de sorte qu’il existe aujourd’hui un vaste potentiel pour ce type d’exploitation intégrée. Nous proposons d’envisager de façon systématique le développement de la pisciculture dans les réseaux d’irrigation afin que cette intégration puisse être viable.

Tous les types d’habitats aquatiques créés par les systèmes d’irrigation peuvent être intégrés aux activités piscicoles. Les réservoirs d’irrigation de grande ou de petite taille, le réseau étendu des canaux d’irrigation, les champs irrigués eux-mêmes ainsi que les étangs adjacents et les réserves aquatiques de toutes sortes constituent tous des sites potentiels pour la reproduction et la croissance du poisson. Dans maints pays, il est aujourd’hui relativement aisé de trouver des œufs de poissons, y compris dans les régions de l’intérieur. Les masses d’eau permanentes doivent être associées à un pool central d’espèces élevées récoltées dans des habitats non permanents faisant office d’écloserie. Il devrait être possible d’adopter un système flexible pour déplacer les poissons d’un habitat à l’autre. Ainsi, le matériel d’empoissonnement des réservoirs pourrait être trouvé dans les rizières où la courte période de maturation du riz ne permet de récolter que des alevins. Si une méthode pragmatique et souple est adoptée afin d’utiliser l’ensemble des habitats pour la reproduction du poisson, il serait possible de se procurer du poisson toute l’année en limitant au minimum le gaspillage de stocks de poissons cultivés.

L’utilisation d’espèces à haut rendement de qualité est indispensable pour assurer la rentabilité de l’entreprise. Dans les régions où il existe une grande variété de poissons et une importante biomasse, les poissons indigènes peuvent être récoltés mais leur production risque de ne pas être suffisante, si ce n’est dans les zones rurales pauvres. La carpe commune a de tout temps fait partie des espèces cultivées les plus recherchées. Nous proposons de préférence la culture du tilapia, espèce peu coûteuse à élever, offrant de hauts rendements et agréable au goût.

Mis à part ces retombées économiques, ce type d’intégration présente également des avantages sur les plans écologique et social. De fortes densités de poissons dans les réseaux d’irrigation permettent d’améliorer le rendement des cultures, d’atténuer les méfaits des ravageurs terrestres et aquatiques et de réduire les populations de vecteurs de maladies humaines et animales.

Plusieurs facteurs expliquent les déboires de la pisciculture associée à des systèmes d’irrigation. Toutefois, les principaux obstacles ont été levés et il est aujourd’hui permis d’espérer une utilisation plus efficiente de l’eau d’irrigation dans le cadre d’une intégration des cultures en plein sol et aquatiques. Il est tout à fait envisageable d’élever et de récolter du poisson dans tous les types d’ouvrages d’irrigations et dans des habitats artificiels et une telle proposition va tout à fait dans le sens du développement durable.

Mots clefs : aquaculture, amélioration, irrigation, rizipisciculture

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 10

Utilisation et conservation de l’eau pour les étangs d’élevage

par

Claude E. Boyd et Amit Gross

Department of Fisheries and Allied Aquacultures, Auburn University, Alabama 36849 (Etats-Unis d’Amérique)

L’équation hydrologique générale : débit entrant = débit sortant ± variation du volume stocké peut servir à établir des estimations précises des quantités d’eau utilisées par les étangs pour la pisciculture dans les eaux intérieures. Les influx primaires sont constitués des précipitations, du ruissellement et des apports d’eau contrôlés. Le flux sortant est constitué de l’évaporation, des fuites, des débordements survenant à la suite d’orages et des vidanges intentionnelles. Des estimations directes des précipitations sont disponibles dans la plupart des régions. Les aires de drainage des bassins endigués sont limitées à l’intérieur et au sommet des levées et le ruissellement dans les bassins est négligeable. Le ruissellement de les aires de drainage des bassins peut être estimé en utilisant les données climatiques et la méthode de comptabilisation des quantités d’eau, ou prédit au moyen de la technique des nombres sur courbe qui tient compte à la fois des conditions climatiques et des caractéristiques de ruissellement des aires de drainage. Les prévisions en matière d’évaporation peuvent être déduites des données d’évaporation sur bacs évaporatoires généralement disponibles dans toutes les régions. Le coefficient de conversion d’un bac évaporatoire appliqué pour évaluer l’évaporation dans les petits bassins est plutôt de 0,8 que de 0,7, valeur à laquelle on estime généralement l’évaporation des lacs. Des estimations en ce qui concerne les fuites peuvent être obtenues en mesurant les pertes dans les bassins des environs ou prédites à partir des caractéristiques du sol. Les débordements dus aux orages peuvent être estimés en fonction des précipitations, du potentiel de ruissellement et de la capacité des bassins à stocker les eaux de ruissellement. Les vidanges intentionnelles sont déterminées d’après les plans de gestion. Il est possible d’établir une équation qui permettra d’estimer les apports contrôlés d’eaux prélevées dans des puits, des cours d’eau ou d’autres masses d’eau et nécessaires pour garantir la profondeur d’eau voulue dans tous les types de bassins. Le document analyse les mesures de conservation de l’eau du type suivant : maintien de la capacité de stockage dans les bassins au niveau des précipitations quotidiennes maximums normales, réduction des fuites au pied des barrages et par le fond des bassins, récolte du poisson sans vidange des bassins et réutilisation de l’eau. Même si l’on applique des mesures de conservation, l’aquaculture en étangs est une activité qui consomme de grosses quantités d’eau (davantage que l’agriculture irriguée par unité de surface). La réduction du volume des effluents réduit non seulement la consommation d’eau mais également le potentiel de pollution de l’aquaculture en étangs.

Mots clefs : aquaculture, conservation de l’eau, relations flux entrants/flux sortants

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 11

Etangs à faible volume de décharge

par

Yoram Avnimelech

Dept. of Agricultural Engineering, Technion, Israel Institute of Technology (Israël)

Les systèmes intensifs de pisciculture, qui ont pour objet d’économiser l’eau et le terrain et d’accroître la production et le profit, se développent. Une méthode courante utilisée pour préserver la qualité de l’eau dans ces étangs consiste à changer l’eau plusieurs fois par jour, ce qui permet d’éliminer du système les métabolites indésirables. Il faut pour cela pouvoir disposer de grosses quantités d’eau. De plus, cette méthode n’est pas respectueuse de l’environnement et son utilisation est limitée car le rejet des effluents est interdit - ou limité - par les services de protection de l’environnement dans la plupart des pays. Ces restrictions s’appliqueront sans doute partout dans un proche avenir. Plusieurs systèmes à décharge faible ou nulle sont présentés et analysés. L’étude s’appuie en partie sur l’expérience acquise dans le secteur aquacole en Israël, pays où le manque d’eau a favorisé la mise au point et l’exploitation de systèmes sans vidange.

Les caractéristiques, avantages et limites des technologies ci-après ainsi que leur adaptation à différents types de conditions sont examinés :

1. Systèmes intensifs/extensifs fondés sur le recyclage de l’eau entre les étangs d’élevage intensif et les réservoirs utilisés comme unités de traitement de l’eau.

2. Systèmes de biofiltration dans lesquels l’eau est envoyée dans un dispositif permettant de filtrer les particules en suspension et pour biodégrader les composés organiques, l’ammonium et les nitrites.

3. Etangs d’élevage intensif avec un taux de renouvellement de l’eau maximum de 20 %. Le traitement biologique de l’eau se produit dans l’eau aérée mélangée, comme dans beaucoup de bioréacteurs industriels. La réduction de la teneur en azote et le recyclage des protéines sont obtenus en modifiant la composition des aliments.

Mots clefs : aquaculture, systèmes de recyclage, vidange zéro, pollution

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 12

Capacité des systèmes actuels d’exploitation des bras morts au Bangladesh
à permettre la culture en nasses par les pêcheurs sans ressources

par

M.A.K. Chowdhury et A. Yakupitiyage

Agricultural and Aquatic Systems Program, AIT, Pathumthani 2120 (Thaïlande)

Il est apparu depuis peu que des bras morts du delta du Gange représentant une superficie de 5 488 hectares pouvaient présenter un intérêt pour l’aquaculture car il est de plus en plus indispensable d’exploiter pleinement cette ressource de façon durable. L’aquaculture en nasses par des pêcheurs dépourvus de ressources est considérée comme une activité capable de compléter les programmes existants d’amélioration des stocks. L’étude passe en revue les systèmes de gestion actuels de dix lacs différents. C’est le plus grand d’entre eux - le lac Baluhar - qui a été retenu pour étudier les problèmes de qualité de l’eau et déterminer les secteurs qui se prêtent à la culture en nasses. La transparence du lac Balahur - supérieure à 100 cm pendant la période où a été réalisée l’étude - permet de penser qu’il se prête à la culture en nasses à faible volume et haute densité. D’autres paramètres - oxygène dissous, pH, quantités d’ammoniac et de nitrites notamment - se sont également révélés satisfaisants. Ce sont les activités extérieures au secteur - utilisation de pesticides agricoles dans l’aire d’alimentation du lac et rouissage du jute dans son bassin par exemple - qui, selon la majorité des pêcheurs, ont les effets le plus nocifs pour le poisson. Il est recommandé de favoriser la mise en place d’un programme de lutte intégrée contre les ravageurs en utilisant des systèmes de reproduction fondés sur l’association riz/poissons pour réduire l’utilisation de pesticides. Il est également recommandé de remplacer par un système de gestion unique les différents systèmes existants relevant de la compétence de plusieurs organismes.

Mots clefs : bras morts, culture en nasses, Bangladesh, gestion des lacs

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 31

Gestion de la qualité de l’eau dans des étangs d’élevage semi-intensifs au Bangladesh

par

M. Anwar Hossain

Department of Fisheries, Mohammadpur, Dist. Dhaka Country (Bangladesh)

Le Bangladesh compte de nombreux étangs piscicoles. L’écart des températures, la richesse du sol, l’abondance d’eau et l’existence d’espèce de carpes à croissance rapide permettent d’élever du poisson tout au long de l’année. Le pays compte 292 744 hectares d’étangs. Il s’agit pour l’essentiel de fosses résultant d’emprunts de terres destinés à surélever les fondations des maisons au-dessus du niveau des hautes eaux. Les villageois utilisent les étangs pour se baigner, se laver, boire, cuisiner et pratiquer l’agriculture et l’élevage à petite échelle. Faute d’une gestion appropriée de la qualité de l’eau, le niveau de production est faible (quelque 4 000 kg à l’hectare par an) par rapport à celui d’autres pays d’Asie du Sud-Est. Or, le succès de l’aquaculture dépend dans une large mesure d’une bonne gestion de la qualité de l’eau. On peut considérer une eau comme d’excellente qualité lorsqu’elle présente les caractéristiques suivantes : pH de 6,5 à 9,0, transparence de 20 à 40 cm, teneur en oxygène de 5,0 à 8,0 g par litre, teneur en dioxyde de carbone 0,5 à 1,0 mg par litre, alcalinité de 100 à 300 mg par litre, teneur en phosphore de 0,5 à 1,0 mg par litre, teneur en phytoplancton de 40 000 à 45 000 unités par litre et teneur en zooplancton de 2 000 à 3 000 unités par litre. Ces valeurs assurent la survie, la reproduction et la croissance du poisson de façon durable. Les caractéristiques d’une culture semi-intensive sont les suivantes : relèvement des taux d’empoissonnement (alevins de taille supérieure), utilisation régulière d’engrais et d’aliments de complément, récolte partielle et repeuplement immédiat. Les étangs sont pollués par les pluies qui drainent de la vase, des matières végétales, du fumier, des excréments, des ordures et des insecticides agricoles. Ces matières font augmenter le pH et diminuer la concentration d’oxygène dissous, abaissent la productivité du plancton et ont généralement des effets négatifs sur l’écosystème de l’étang. La toxicité de nombreuses substances telles que le NH3 et le H2S est très tributaire du pH de l’eau. Les propriétaires d’étangs ont de plus en plus tendance à utiliser de la chaux pour accroître le pH, empêcher l’apparition de maladies et réduire la capacité des sédiments de fixer les nutriments des plantes. L’accroissement du pH des sédiments crée également des conditions plus favorables au développement des micro-organismes. Les morts de poissons l’été constituent un problème majeur dans les étangs d’élevage semi-intensif au Bangladesh. Elles se produisent en raison de l’appauvrissement en oxygène dû à une utilisation excessive d’engrais et à l’accumulation de matières organiques en décomposition au fond de l’étang. Un étang productif doit en principe présenter une concentration d’oxygène dissous sursaturé en fin d’après-midi et non saturé à l’aube. Des volumes de production maximums de poissons sont possibles dans ces conditions sous réserve que le niveau nocturne ne tombe pas au-dessous de 1 à 2 mg par litre. Responsables et chercheurs doivent conduire des programmes de sensibilisation, de formation et de vulgarisation à l’échelon des villages pour faire connaître les systèmes de gestion de la qualité de l’eau aux propriétaires d’étangs.

Mots clefs : Bangladesh, aquaculture, gestion de l’eau

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 01

Effets du poids sur la consommation d’oxygène et l’excrétion d’ammoniac par les juvéniles de sandres Stizostedion lucioperca (L.) (Percidae) élevés dans un système d’eau recyclée

par

Zdzislaw Zakes

Inland Fisheries Institute, 10-719 Olsztyn (Pologne)

Les effets du poids sur la consommation d’oxygène et l’excrétion d’ammoniac par les juvéniles de sandres ont été évalués sur des sujets obtenus par reproduction artificielle et élevés dans un système de recyclage d'eau à l’écloserie expérimentale de l’Institut pour les pêches continentales d’Olsztyn. Le poisson était placé dans des bacs circulaires d’une capacité de 0,2 m3. La consommation d’oxygène (CO) exprimée en mg O2 kg/h et l’excrétion d’ammoniac (EA) exprimée en mg ATN/kg/h a été calculée à partir de la différence des concentrations d’oxygène dissous (OD) et d’azote total sous forme d’ammoniac (ATN = NH4-N + NH3-N) entre les eaux d’arrivée et les eaux de sortie. Les échantillons ont été prélevés à des intervalles de 60 minutes en tenant compte du débit, du volume du bac et de la biomasse représentée par le poisson contenu dans les bacs d’élevage. Des expériences ont été menées en juin, juillet, août et septembre avec des groupes de poissons de 1,6, 7,1, 17,3 et 38,1 g [poids corporel (PC)], respectivement.

Pour les sandres élevés à 22° C et nourris de façon continue (18 heures par jour) avec des aliments secs pour truites, les taux moyens de EA et de CO sont passés de 38,67 mg ATN/kg/h et 701,4 mg O2/kg/h pour le poisson pesant de 1,6 g à 11,94 ATN/kg/h et 243,36 mg O2/kg/h pour le poisson pesant 38,1 g. Des différences importantes en ce qui concerne l’EA et le CO (tests ANOVA et de Scheff, <  0,001) ont été constatées entre les divers groupes. L’AE était directement proportionnel au CO - les équations de régression étaient très parlantes. Les ratios moyens oxygène/alimentation (ROA), exprimés en consommation d’O2/kg d’aliments fournis par jour et les ratios ammoniac/alimentation (RAA) exprimés en kg ATN/kg d’aliments fournis par jour) ont été calculés. Les juvéniles (poids de 1,6 g) ont donné une quantité estimée de 0,572 kg d’O2/kg d’aliments/jour et 0,0315 kg de ATN/kg d’aliments/jour. Les alevins (38,1 kg de poids) ont produit 0,154 kg d’O2/kg d’aliments/jour et 0,0076 kg ATN/kg d’aliments/jour, respectivement. Les taux moyens d’excrétion d’ammoniac et de consommation d’oxygène (mg ATN ou O2/kg/h) étaient liés au poids corporel (en grammes) par les équations suivantes :

EA = 46,41 PC-0,3682 (R2 = 0,9734)

CO = 831,97 PC-0,3512 (R2 = 0,9842)

Mots clefs : aquaculture, systèmes de recyclage, consommation d’oxygène, excrétion d’ammoniac

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 04

Efficience et avantages économiques des microtamis pour le traitement des eaux usées produites par les élevages de truites arc-en-ciel

par

H. Wedekind et R. Knösche

Institute of Inland Fisheries Potsdam-Sacrow, Jägerhof am Sacrower See, D-14476 Groß Glienicke (Allemagne)

Des microtamis disponibles dans le commerce ont été testés dans des conditions d’utilisation simulées avec des truites arc-en-ciel. L’efficience du filtrage a été calculée pour des solides en suspension et des résidus de boues sous forme de matières sèches ainsi que du point de vue de certains critères chimiques de qualité de l’eau (DCO, composés de N et P). Différentes grandeurs de maille et charges de résidus ont été étudiées dans le cadre d’une série d’expérimentations. Le coût d’investissement, les dépenses de fonctionnement et la rentabilité ont également été analysés.

Il apparaît que les microtamis ont permis de retenir des quantités importantes de solides en suspension et de réduire la teneur en phosphore des eaux usées. La quantité d’eau de rinçage et l’efficience du filtrage des particules étaient directement liées à la charge de déchets au point d’entrée du filtre. Le volume des boues collectées était très dépendant des conditions d’expérimentation.

Les avantages économiques du traitement des eaux usées à l’aide de microfiltres ont été calculés pour différents modèles de filtres et niveaux de production. L’impact des microfiltres sur les coûts de production de truites arc-en-ciel sera présenté et examiné en détail.

Mots clefs : microfiltres, truiticulture

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 08

Charges en effluents d’installations à flux continu pour le stockage après récolte
de carpes commercialisables non nourries

par

I. Stibranyiová et Z. Adámek

Research Institute of Fish Culture and Hydrobiology, University of South Bohemia,
Laboratory Pohorelice, 691 23 Pohorelice
(République tchèque)

Les charges en effluents de deux installations à flux continu conçues pour stocker en hiver après récolte des carpes commercialisables non nourries (1,7 ±  0,3 kg) ont été étudiées sur 173 jours. Les bassins présentaient les caractéristiques suivantes : contenance de 144 à 600 m3, débit de 0,2 à 8,31/tonne de biomasse de poissons/s, température de l’eau de zéro à 10 C° et quantité de poissons de 1 à 60 tonnes. La qualité de l’eau d’évacuation semblait peu tributaire des conditions de culture. L’oxygène dissous (OD) a diminué de 3,29 mg/litres et 410 g/t/jour à des débits moyens de 1,71/t/s et a été mis en relation avec le débit (p <  0,05) de l’eau d’évacuation et le temps de stockage (p <  0,01) des carpes. Le pH moyen de l’eau d’évacuation était inférieur de 0,15 à celui de l’eau d’arrivée et la température (p <  0,001), le temps de stockage (p <  0,01) et absorption d’oxygène dissous (p <  0,001) avaient également une incidence. Les charges de matières organiques étaient de 0,6 mg/l et 37 g/t/jour exprimées sous forme de demande biologique d’oxygène et la production diminuait avec l’abaissement de la température de l’eau et l’allongement du temps de stockage (p <  0,01). L’accroissement de la demande d’oxygène chimique a été de 0,6 mg/l et 69 g/t/jour. La concentration d’azote total sous forme d’ammoniac a augmenté de 0,08 mg/l et 18 g/t/jour. Les rejets d’orthophosphate et de phosphore total ont atteint 0,01 mg/l et 1 g/t/jour et 0,05 mg/l et 9 g/t/jour, respectivement.

Mots clefs : aquaculture, carpes, effluents, qualité de l’eau

 

Session C : BESOINS EN EAU DES PÊCHES DANS LES EAUX INTÉRIEURES

EIFAC/XX/98/Symp. E 13

Aspects de la gestion des pêches et des ressources en eau en Angleterre et au Pays de Galles

par

Simon Hughes1 et Steve Morley2

1 National Coarse Fisheries Centre, Environment Agency, Kidderminster, DY11 7RA (Royaume-Uni)
2 Environment Agency Midlands Region, Solihull, West Midlands, B91 1QT (Royaume-Uni)

L’Agence pour l’environnement de l’Angleterre et du Pays de Galles est investie de toute une série de missions et de pouvoirs liés à la réglementation et à la gestion de l’environnement, notamment dans le domaine de la pêche en eau douce et des ressources en eau.

Poissons d’eau douce et poissons migrateurs représentent en Angleterre et au Pays de Galles une ressource importante, exploitée par la pêche commerciale et récréative. Une enquête récente indique que près de 2,9 millions de personnes pratiquent la pêche à la ligne. La ressource est constituée essentiellement de cyprinidés indigènes et acclimatés mais comprend aussi des stocks importants d’espèces menacées ailleurs en Europe comme le chabot de rivière (Cottus gobio L.), des espèces importantes sur le plan écologique comme le saumon atlantique (Salmo salar L.) et des espèces présentant un intérêt commercial comme l’anguille (Anguilla anguilla L.). Chacune des composantes de cette ressource est soumise à des pressions de toutes origines : captage de l’eau, modification des habitats, changement d’utilisation des terres, pollution chronique et sporadique de l’eau et modification du climat.

Les ressources en eau jouent un rôle essentiel dans l’économie européenne. Or, elles sont extrêmement sollicitées et 32 mois de sécheresse ont fait apparaître la fragilité relative des réseaux d’alimentation en eau. Les changements climatiques sont préoccupants et conduisent à réévaluer la production de ces réseaux. L’Agence doit disposer d’évaluations précises des conditions écologiques pour établir un juste équilibre entre les besoins des systèmes aquatiques et les impératifs économiques.

Il n’existe pas de méthodes objectives pour prévoir les changements que sont susceptibles d’opérer sur les communautés de poissons différents scénarios de gestion des ressources en eau, si ce n’est pour des systèmes relativement simples. Une étude de cas décrit les réponses apportées par l’Agence aux propositions de mise en valeur de ressources en eau stratégiques qui sont centrées sur un cours d’eau de plaine considérablement régularisé.

Le document indique en conclusion que les responsables de la pêche maîtrisent mal les facteurs qui influent sur la plupart des communautés de poissons parce que les écosystèmes aquatiques ont une nature complexe et qu’ils se composent d’environnements changeants et difficiles. Il est donc extrêmement malaisé de gérer des ressources en eau si l’on ne respecte pas le principe de précaution. Certaines mesures susceptibles de tempérer cette position sont définies.

Mots clefs : pêche dans les eaux intérieures, gestion de l’eau

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 14

Incidences possibles de l’augmentation du débit des cours d’eau par captage des eaux souterraines sur la pêche : étude de cas concernant la rivière Ouse (Yorkshire)

par

I.G. Cowx

University of Hull, International Fisheries Institute, Hull HU6 7RX (Royaume-Uni)

Des quantités de plus en plus importantes d’eau potable ou d’eau d’irrigation sont extraites de nombreux cours d’eau de plaine au Royaume-Uni. De nombreux projets, dont certains sont déjà appliqués, visent à atténuer la réduction des débits en utilisant l’eau de réservoirs situés en aval ou en envoyant des eaux souterraines dans des affluents. Les effets de l’utilisation de l’eau de réservoirs pour la régulation des débits sont bien documentés mais on s’est peu intéressé sur les incidences du pompage d’eau souterraine sur les biotes, pêcheries en particulier, du cours d’eau considéré. Le document examine les effets possibles du déversement d’eaux souterraines dans des affluents secondaires de la rivière Ouse dans le Yorkshire (Royaume-Uni) sur les pêcheries de cyprinidés situées en amont des points de déversement et dans le lit principal. Des inquiétudes ont été exprimées au sujet de la baisse de la qualité et de la température de l’eau. Il est indiqué qu’une diminution limitée de la température de l’eau des cours d’eau entraînée par le déversement d’eau souterraine froide (10 C° et moins) pourrait avoir de graves conséquences sur le recrutement et la croissance des alevins de cyprinidés présents dans le cours d’eau et se traduire par une diminution des stocks.

Mots clefs : pêche dans les eaux intérieures, eaux souterraines, température

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 15

Effets à longue échéance de la régularisation des cours d’eau et des dégradations d’origine humaine sur la structure des communautés de poissons et la pêche dans les réseaux hydrographiques urbains

par

C. Wolter1, J. Minow2, U.A. Grosch3 et A. Vilcinskas2

1 Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries, D-12561 Berlin (Allemagne)
2 Institute of Zoology, Free University of Berlin, D-14195 Berlin (Allemagne)
3 Berlin Fishery Board, Havelchaussee 149/151, D-14 055 Berlin (Allemagne)

Des statistiques sur les captures commerciales de poissons pendant ces 20 dernières années ont été analysées et comparées avec les conditions hydrologiques et morphologiques de l’eau pour identifier la cause des fluctuations de la production halieutique enregistrées à Berlin. D’autres informations ont été obtenues d’un programme de surveillance des ressources en poissons, qui porte sur 160 masses d’eau représentatives présentes sur l’ensemble du territoire de Berlin (première étude à grande échelle des assemblages de poissons des cours d’eau de plaine) et d’études non publiées réalisées entre 1994 et 1997.

Les zones urbanisées de Berlin sont densément peuplées et leurs eaux subissent la pression exercée par les activités humaines : navigation, ouvrages hydrauliques, pollution et loisirs.

La plupart des eaux de Berlin sont polytrophes et hypereutrophes; l’apport annuel en nutriments représente 595 tonnes de phosphore total et 8 640 tonnes d’azote total.

En tout, 34 espèces de poissons ont été répertoriées, dont huit allochtones. D’après les archives, sept espèces autochtones, y compris toutes les espèces anadromes, sont aujourd’hui éteintes. La communauté de poissons est dominée par quelques rares espèces eurytopes (gardons, brèmes communes, brèmes blanches et perches) qui représentent plus de 85 % de l’ensemble des sujets capturés.

On peut distinguer deux "ruptures fauniques" en ce qui concerne l’évolution de la composition des communautés de poissons dans le temps. La première a été la transformation des cours d’eau de zones à barbots en zones à brèmes sous l’effet de la construction de barrages et de la régularisation des cours d’eau. Le mouvement, annoncé au XIIIe siècle, s’est achevé au début du nôtre avec la disparition des espèces anadromes. La seconde rupture a eu lieu dans les années 60 et 70 avec l’eutrophisation des eaux de Berlin et la disparition quasi totale des macrophytes immergés. Les populations de toutes les espèces phytophiles ont considérablement diminué tandis que les espèces eurytopes se développaient sur une grande échelle. Les prises de brochets, de carpes communes et de tanches sont presque inexistantes tandis que l’anguille et le sandre constituent aujourd’hui les principales espèces présentant une valeur marchande. Parallèlement à la modification de la composition des communautés de poissons, la production halieutique est devenue moins rentable. Cette situation a entraîné une diminution de plus de 75 % depuis 1950 du nombre d’emplois dans le secteur de la pêche.

Mots clefs : pêche dans les eaux intérieures, régularisation des cours d’eau, composition des communautés de poissons, eaux urbaines

EIFAC/XX/98/Symp. E 16

Pêche commerciale et qualité des eaux dans les lacs,
en particulier en ce qui concerne la gestion des corégones

par

Maria Bninska

Inland Fisheries Institute, 10-719 Olsztyn 5 (Pologne)

En Pologne, les services de l’environnement ont adopté un nouveau système de classement pour définir la qualité des écosystèmes lacustres. Ce système est utilisé parallèlement à l’ancien. Il consiste à classer les lacs en quatre catégories en fonction de la qualité de leur eau : i) première catégorie (qualité élevée, eau pure) < 1,50 point; ii) deuxième catégorie (pollution modérée) < 2,50 points; iii) troisième catégorie (faible qualité, eau polluée) < 3,25 points et iv) quatrième catégorie > 3,25 points (écosystème altéré). Ce nouveau système sert à analyser la pêche commerciale - et notamment la gestion des corégones - d’après la qualité de l’eau.

Les données ont été recueillies sur 38 lacs qui avaient été soumis à des contrôles portant sur la qualité de l’environnement au cours des années 1985 à 1994. Des informations sur la pêche à vocation commerciale pratiquée sur ces lacs ont été réunies pendant 27 années (1968-1994). Il s’agissait notamment de statistiques détaillées sur les prises par espèce et catégorie de taille et sur les stocks.

Les lacs étaient divisés en deux groupes (qualité supérieure et qualité inférieure) d’après la moyenne de l’ensemble de l’échantillon (2,273 points). La première catégorie (qualité < 2,273 points) comprenait 22 lacs d’une superficie totale de 15 520 hectares et la seconde catégorie (> 2,273 points) 16 lacs d’une superficie totale de 10 967 hectares.

Des analyses statistiques ont été réalisées sur les deux séries ainsi que sur l’ensemble des échantillons.

Les deux groupes diffèrent sensiblement (test t des deux types) non seulement en ce qui concerne les paramètres relatifs à la qualité de l’eau mais aussi l’efficience de la gestion des pêcheries. Dans les lacs de qualité inférieure, davantage de matériel d’empoissonnement (en nombre de sujets) était nécessaire pour obtenir un kilogramme de corégones. Les captures commerciales de corégones (poissons blancs) s’élevaient à 7,07 kg/ha/an dans les lacs de qualité supérieure et constituaient 28,4 % des débarquements totaux, contre 5,86 kg/ha/an et 19 % respectivement pour les lacs de l’autre groupe. L’efficacité des empoissonnements en corégones blancs dépendait dans une large mesure d’un seul paramètre environnemental : la teneur en chlorophylle de l’eau; en effet, avec des teneurs en chlorophylle (et, partant, des niveaux de production primaire) plus élevées, un nombre supérieur de larves était nécessaire pour produire un kilogramme de prises présentant une valeur marchande.

Mots clefs : pêche dans les eaux intérieures, taux d’empoissonnement, pêche commerciale

EIFAC/XX/98/Symp. E 17

Résultats préliminaires de l’empoissonnement de plusieurs lacs grecs en Mugil cephalus

par

D.C. Bobori1, I. Rogdakis2 et P.S. Economidis1

1 Aristotle University, Zoology Department, GR-540 06 Thessaloniki (Grèce)
2 Aquaculture Center of Acheloos, GR-30001 Neochori Mesologiou (Grèce)

L’étude examine la possibilité d’utiliser certains lacs grecs comme zones d’élevage extensif du mulet à grosse tête. La croissance du Mugil cephalus L., 1758, a été étudiée dans trois lacs (Volvi, Pamvotis et Amvrakia) ainsi que dans des nasses à poissons dans la lagune de Mesolongi. Le matériel de repeuplement en provenance, pour partie, d’une écloserie et, pour partie, de captures effectuées dans l’estuaire du fleuve Acheloos a été relâché dans les lacs au début de l’été. Des mensurations ont été prises entre juin 1995 et avril 1996 dans le lac Volvi et entre juin 1996 et avril 1997 dans les deux autres lacs. Différents modes de croissance ont été observés. L’augmentation de poids a été nette pour l’ensemble des échantillons, notamment durant les premiers mois. La croissance pondérale s’est fortement ralentie pendant la saison froide. La relation longueur/poids, le facteur K, l’indice gonadosomatique et l’indice hépatosomatique ont également été estimés à partir d’échantillons prélevés dans le lac Volvi. Les premiers résultats ont fait apparaître que l’espèce s’adaptait aisément dans des masses d’eau douce où elle se développe de façon satisfaisante. L’étude conclut donc que le repeuplement des lacs avec des alevins de cette espèce est efficace pour l’amélioration de la production halieutique. Il ne semble pas par ailleurs que l’introduction de l’espèce ait des effets secondaires néfastes sur l’environnement.

Mots clefs : empoissonnement, Mugil cephalus, amélioration de la pêche, lacs, Grèce

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 19

Les prélèvements d’eau comme facteur de modification des conditions trophiques
chez les poissons zooplanctivores vivant dans des réservoirs

par

Luchezar Pehlivanov

Institute of Zoology, Bulgarian Academy of Sciences, 1000 Sofia (Bulgarie)

L’évolution annuelle et la distribution verticale du zooplancton, l’exportation de zooplanctères par les écoulements à travers les installations de gestion des eaux ainsi que l’alimentation des poissons zooplanctivores ont été étudiées dans deux réservoirs bulgares.

Dans l’un des réservoirs, à vidange par le fond, il est apparu que des crustacés planctoniques d’une grosseur supérieure à 1,0 mm étaient exportés sélectivement en raison de leur migration verticale diurne. L’accroissement des captages pour l’irrigation a entraîné une diminution de l’abondance en zooplancton total ainsi qu’une modification de la taille et de la composition des espèces de zooplancton au mois de juin. Par ailleurs, des changements considérables ont été constatés dans les modes d’alimentation des ablettes et des sandres juvéniles - principales espèces de poissons zooplanctivores présentes dans le réservoir. L’ablette n’a pas de difficulté à changer de régime en s’alimentant de phytoplancton et d’insectes aériens mais la principale cause de l’exode en aval de juvéniles de sandres est attribuée à un manque d’organismes représentant de meilleures proies. Cette migration à travers le drain explique en partie la mortalité de l’espèce.

Dans l’autre réservoir étudié, l’eau est évacuée par la surface et la modification de l’abondance et de la composition du zooplancton était conforme à celle constatée dans les lacs naturels. Il n’a pas non plus été constaté de changements dans les réponses trophiques des eaux planctivores (juvéniles de cyprinidés et de percidés principalement). L’eau d’évacuation entraîne avec elle principalement des zooplanctères de petite taille appartenant aux groupes suivants : rotifères, petit cladocères, copépodes juvéniles, surtout nombreux dans l’eau de surface du réservoir. D’autre part, l’eau d’évacuation exporte une part relativement faible du nombre d’organismes zooplanctoniques total et ne perturbe donc pas la succession zooplanctonique naturelle.

Mots clefs : lacs artificiels, zooplancton, vidange

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 30

Dynamique des paramètres de population de Coregonus lavaretus liés
à l’eutrophisation du lac Sevan (Arménie)

par

Bardukh Gabrielian

Institute of Hydroecology and Ichthyology, Yerevan 375019 (Arménie)

Des données sur les stocks et les prises des principales espèces commerciales de poissons du lac Sevan portant sur la période 1976-1995 ont été analysées. Il apparaît que l’état de la population de Coregonus lavaretus dépend essentiellement des conditions de survie des juvéniles aux premiers stades de développement. Ces conditions sont elles-mêmes très tributaires de l’évolution de la composition physique et chimique de l’eau du lac liée à l’eutrophisation du réservoir. L’écosystème du réservoir s’est dégradé à la suite d’une augmentation sans précédent des prises de poissons et du captage continuel d’eau pour la production d’énergie et l’irrigation dans les années 90. Ces facteurs ont modifié l’équilibre qui existait entre les différents niveaux trophiques, ce qui n’a fait que renforcer le processus d’eutrophisation du lac.

Mots clefs : eutrophisation, lacs, Coregonus lavaretus

 

Session D : PROBLÈMES ET CONFLITS CONCERNANT LES RESSOURCES EN EAU

EIFAC/XX/98/Symp. E 20

Pêche et conservation de la diversité biologique dans les lacs finlandais -
coexistence ou affrontement ?

par

Pekka Salmi1, Heikki Auvinen1, Matti Sipponen2 et Juha Jurvelius1

1 Finnish Game and Fisheries Research Institute, Saimaa Fisheries Research, FIN-58175 Enonkoski (Finlande)
2 Employment and Economic Development Centre for Central Finland, FIN-40101 Jyväskylä (Finlande)

La conservation de la diversité biologique aquatique et la protection des espèces menacées occupent une place de plus en plus importante dans la gestion des ressources en eau. Il existe des tensions constantes entre les utilisateurs des ressources en eau et les écologistes. Le document met l’accent sur l’interaction et les conflits entre la pêche et la protection des espèces menacées dans les lacs de Finlande orientale à partir de trois études de cas.

Le phoque annelé (Foca hispida saimensis) dont l’espèce est menacée puisqu’elle ne compte qu’environ 200 individus, vit dans la zone centrale du système lacustre de Saimaa. Des mesures ont été prises pour le lac Pihlajavesi, qui compte une population de 50 phoques, car des jeunes se font prendre dans les filets maillants de pêcheurs pratiquant pour l’essentiel une pêche d’agrément. La population, elle aussi menacée, d’ombles chevaliers (Salvelinus alpinus) du lac Saimaa compte encore un petit nombre d’individus qui se reproduisent entre eux dans le lac Kuolimo et des tentatives ont été faites pour réintroduire l’espèce dans d’autres zones du système lacustre de Saimaa. La population de saumons atlantique (Salmo salar saimensis), qui ne migre plus, ne peut se reproduire de façon naturelle depuis qu’un barrage hydroélectrique a été construit dans les années 60. Elle survit grâce aux géniteurs tenus dans des écloseries ou prélevés dans l’estuaire du fleuve. Néanmoins, le nombre d’adultes qui tentent de migrer vers le fleuve où a lieu la fraie est faible et la sous-espèce peut être considérée comme menacée en raison du taux de mortalité élevé enregistré lors de la migration qu’effectuent les poissons pour se nourrir et qui englobe de vastes zones du système lacustre de Saimaa.

Les lacs finlandais sont exploités par différents groupes d’utilisateurs qui appliquent diverses méthodes de pêche et capturent plusieurs espèces. Les problèmes décrits dans chaque étude de cas ont principalement pour origines l’utilisation de filets maillants et la réglementation existante. Le filet maillant est très utilisé pour la pêche, qu’il s’agisse de pêche d’agrément, de pêche de subsistance ou de pêche industrielle. Dans les lacs de Finlande, les activités de pêche sont gérées essentiellement par de nombreuses institutions locales et régionales. Les études décrivent les comportements et la prise de conscience des différents utilisateurs et des autres parties prenantes face aux impératifs de protection, les moyens d’instaurer un mode de gestion capable de sauvegarder la diversité biologique et de garantir l’utilisation durable des ressources, et les possibilités de conclure des accords de coopération entre les différents groupes. Le système proposé de zonage des activités réalisées dans les différents lacs est également analysé.

Mots clefs : pêche dans les eaux intérieures, gestion des lacs, politique de conservation

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 21

Restriction imposée à la circulation des petites embarcations de plaisance
sur les cours d’eau de Wallonie (Belgique)

par

B. De Bast et P. Gérard

Station de Recherches Forestières, Ministère de la région Wallonne, B-5030 Gembloux (Belgique)

Les autorités régionales de la région wallonne (sud de la Belgique) ont pris la décision de réglementer la circulation des embarcations de plaisance - kayaks, notamment - pour mieux concilier les différentes utilisations de la rivière (conservation de la nature, pêche d’agrément et canotage). La réglementation, promulguée en 1994, s’inspire de la loi fédérale de 1973 sur la préservation de la nature. Cette réglementation avait été rendue nécessaire par l’engouement récent pour les loisirs pratiqués sur les rivières et par l’obligation de protéger l’environnement aquatique, les cours d’eau ainsi que la faune et la flore qu’ils contiennent.

Les limitations imposées sont fonction de la saison, du débit et de l’heure de la journée. Les types de bateaux autorisés et les conditions d’accès aux points d’embarquement et de débarquement situés le long des cours d’eau sont définis. Les dispositions générales concernant le canotage sur les rivières sont les suivantes :

Des débits minimums ont été fixés pour les rivières d’importance moyenne, là où la nécessité d’une protection est la plus impérative en raison de l’activité intense occasionnée par les locations de kayaks et des risques d’une présence humaine excessive. Lorsque le débit est minimum, la navigation est automatiquement interdite. Les débits minimums ont été déterminés grâce à des observations directes sur les sites de référence dans des conditions hydrologiques différentes. De surcroît, la Ministère de l’environnement peut faire interdire la navigation à l’échelon local au nom de la protection de la nature. Un système d’information permet aux loueurs de kayaks et aux kayakistes de connaître quotidiennement les possibilités de navigation.

Mots clefs : embarcations, rivières, conflits pour l’utilisation des ressources

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 22

Impératifs à respecter concernant les débits des cours d’eau en Suède

par

Björn S. Svensson

Vattenfall Utveckling AB, S-162 87 Vällingby (Suède)

Des méthodes normalisées pour déterminer les besoins en matière d’écoulement en relation avec le développement de l’hydroélectricité restent à définir en Suède. Toutefois, il y a longtemps que les tribunaux chargés de définir les droits d’accès à l’eau sont appelés à se prononcer sur des conflits opposant des utilisateurs des eaux courantes. Historiquement, c’est souvent pour permettre le flottage du bois que les cours d’eau ont été régularisés. Par la suite, la création de large réservoirs et la modification du débit naturel des cours d’eau qu’elle a entraînée a surtout été motivée par la production d’électricité. Depuis quelques dizaines d’années, la pêche d’agrément et le maintien de la diversité biologique font aussi partie des préoccupations. L’assèchement des lits en aval des points de dérivation n’est plus considéré comme acceptable. La législation suédoise prévoit que les autorisations nécessaires pour régulariser les cours d’eau et exploiter les centrales hydroélectriques doivent être réexaminées et renouvelées à intervalles réguliers. Néanmoins, seules peuvent être imposées des modifications qui sont justifiées du point de vue économique. La perte maximum que puisse subir un producteur d’électricité sans exiger d’indemnisation est de 5 %.

La pêche peut être considérée aujourd’hui comme le deuxième mode d’utilisation des ressources des rivières en importance. Les connaissances acquises en ce qui concerne l’écologie du poisson permettent d’utiliser des modèles pour la gestion des populations. Toutefois, les décisions relatives aux lâchers d’eau minimums restent fondées sur l’hydrographie naturelle davantage que sur des relations bien documentées entre le rendement en poissons et les caractéristiques du cours d’eau.

Au cours des sept dernières années, Vattenfall, le premier producteur d’hydroélectricité en Suède, a entrepris un effort de R-D pour tester, améliorer et introduire des méthodes permettant de déterminer les flux pour la gestion des cours d’eau régularisés. Des expériences sur la modification des biotopes, considérée comme solution de rechange à l’augmentation des lâchers d’eau ainsi que les aspects économiques et les questions de diversité biologique, sont analysés.

Mots clefs : méthodes de calcul des flux, remise en état des cours d’eau, législation, économie, diversité biologique

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 23

Effets de l’irrigation et des ruissellements des terres agricoles sur le delta du fleuve Evinos dans le centre de la Grèce occidentale : étude de cas sur les conflits entre l’agriculture, la pêche et l’aquaculture

par

Alexis J. Conides1, Kostantinos Bogdanos1, Ierotheos Zaharias1, Effrosini Diapouli2 et Aristidis Diapoulis1

1 National Centre for Marine Research, Agios Kosmas, Hellinikon, 166 04 Athens (Grèce)
2 Ministry of Agriculture, Karaoli & Dimitriou 15, 18531 Piraeus (Grèce)

L’aquaculture et la pêche artisanale ont toujours été conditionnées par les autres activités humaines comme l’industrie, l’urbanisation et l’agriculture, en raison d’un ruissellement excessif dans les masses d’eau. Il est reconnu que les deltas constituent pour la pêche des écosystèmes essentiels qui jouent un rôle déterminant comme lieu de passage pour les poissons anadromes et catadromes migrateurs. C’est aussi dans les deltas que la plupart des espèces de poissons d’eau de mer et d’eau douce se reproduisent durant les premiers stades de leur existence. L’agriculture intensive pratiquée sur les terres voisines produit un excès de ruissellement qui peut modifier considérablement la qualité de l’eau et compromettre ainsi gravement la diversité biologique sur la totalité du cours d’eau. L’étude décrit la situation créée dans le delta du fleuve Evinos par les politiques d’utilisation des terres et d’irrigation. Les principaux problèmes posés par les déversements d’eaux usées, qu’il s’agisse du cours supérieur du fleuve ou de la mer, sans traitement préalable, sont définis grâce à un modèle de flux. Les effets sur la qualité de l’eau du delta et le bassin supérieur du fleuve sont modélisés et les conséquences possibles sur les organismes aquatiques évaluées. Enfin, des pratiques agricoles durables, qui visent à éliminer les effets préjudiciables des activités humaines sur l’aquaculture et la pêche en rivière sont proposées pour la région.

Mots clefs : conflits à propos de l’utilisation des ressources, agriculture, aquaculture, pêche dans les eaux intérieures

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 24

Problèmes de gestion des ressources hydriques des cours d’eau de
Russie méridionale du point de vue de la pêche

par

V.G. Dubinina1 et S.V. Kozlitina2

1 Interdepartmental Ichthyological Commission, Moscow, 103050 (Russie)
2 Azov Research Institute of Fisheries, Rostov-on-Don, 344007 (Russie)

L’appauvrissement des stocks en poissons des masses d’eau douce et des mers intérieures de la Russie a pour principale origine une régularisation systématique des débits par les installations hydroélectriques et l’utilisation irrationnelle des ressources hydriques des cours d’eau. Le document analyse les résultats de simulations mathématiques des incidences sur le plan hydrologique et écologique de la construction de stations hydroélectriques et du retrait irréversible du flux des cours d’eau sur les frayères et les écosystèmes aquatiques des bassins de la mer Caspienne et de la mer d’Azov. Les conditions très défavorables dans lesquelles se trouvent ces écosystèmes sont soulignées. Le document est établi d’après les données recueillies par les auteurs sur le Don et sur des études conjointes relatives au fleuve Kouban et aux cours d’eau du bassin de la mer Caspienne.

L’analyse permet de tirer les conclusions suivantes :

1. Pour l’essentiel, il apparaît que les effets négatifs de la gestion des eaux dans les bassins ne sont pas inévitables. En effet, la capacité de régulation considérable de nombreuses masses d’eau est suffisante pour permettre une gestion du régime des eaux qui assure la protection des frayères situées en aval.

2. La reproduction naturelle du poisson est un moyen d’évaluer la fonction du système aquatique et peut servir de principal paramètre pour la gestion des eaux. Elle peut être utilisée en particulier pour déterminer quelles quantités il est possible de prélever dans le cours d’eau. Dans ces conditions, l’impératif essentiel est de préserver un état écologiquement sûr et de disposer d’écosystèmes aquatiques durables. C’est pourquoi la norme en ce qui concerne le retrait irréversible du flux doit représenter une valeur constante les années où la probabilité d’une variation du flux est élevée. La norme ne doit pas excéder les fluctuations naturelles sur longues périodes. De la sorte, les conditions qui permettent la reproduction du poisson n’atteignent un stade critique que pendant les années de sécheresse (probabilité de flux proche de 90 à 95 %).

3. Une série de paramètres hydrologiques, physico-chimiques et biologiques ont été retenus comme des indicateurs écologiques sûrs et déterminants pour les écosystèmes aquatiques. Ces paramètres sont les suivants : débordement et écoulement des cours d’eau les années où la probabilité d’écoulement est de 25, 50, 75, 90 et 95 %; intensité et durée des inondations, superficie des plaines inondables et des deltas inondés, indicateurs du régime des eaux tels que : vitesse du courant, profondeur, température, turbidité, régime d’oxygène, etc.; différentes caractéristiques biologiques, y compris dynamique des populations, taille des stocks, prises et rentabilité de la pêche de certaines classes d’âge.

Il faut aussi considérer les besoins d’écoulement des masses d’eau (baie, mer, lac, etc.) pour le flux des cours d’eau. Des caractéristiques écologiques sûres et déterminantes dépendent également d’indicateurs tels que le régime des niveaux, la salinité, la présence de zones d’engraissement et de nourrissage de juvéniles et d’adultes ainsi que la productivité du poisson.

4. L’analyse de modifications optimales, normales et importantes du régime des cours d’eau permet de savoir quand et en quelles quantités il faut disposer de l’eau nécessaire pour la reproduction et la conservation des espèces de poissons présentant une valeur marchande. Il a été démontré ce qui suit :

5. Les données pour 1981 et 1990 ont indiqué que le volume de retrait irréversible de l’écoulement du fleuve Kouban excédait la norme prédéterminée de 2,5 fois (désastre écologique), dans le cours inférieur du Don de deux fois (crise écologique), dans le fleuve Oural de 1,5 fois (risque écologique) tandis que dans le bassin de la basse Volga il approchait du niveau critique.

Les normes définies pour le retrait irréversible du flux et pour les volumes de rinçage ont permis d’établir une version révisée des "règles pour la consommation de l’eau prélevée dans les masses d’eau". Un programme a été mis en place pour réalimenter en eau par étapes les réseaux hydrographiques endommagés dans une tentative visant à améliorer l’efficacité de la reproduction naturelle des espèces anadromes et semi-anadromes dans la mer Caspienne et dans la mer d’Azov.

Mots clefs  : critères de flux, pêche dans les eaux intérieures, indicateurs, Volga, Kouban, Don, retrait du flux des cours d’eau

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 25

Dangers représentés par les projets de mise en valeur des ressources en eau sur la conservation d’espèces de poissons menacées dans le bassin du fleuve Guadiana au Portugal

par

M.J. Collares-Pereira1, I.G. Cowx2, F. Ribeiro1, J.A. Rodrigues1 et L. Rogado3

1 Centro de Biologia Ambiental, Faculdade de Ciências, 1700 Lisboa (Portugal)
2 University of Hull, International Fisheries Institute, Hull HU6 7RX (Royaume-Uni)
3 Instituto de Conservação da Natureza, Lisboa (Portugal)

La faune ichtyque du fleuve Guadiana (sud du Portugal) se compose de 30 espèces, soit 22 espèces indigènes (cinq taxons amphibiotiques, 11 primaires et six secondaires) et huit espèces exotiques. Or, 14 des espèces indigènes sont considérées comme menacées, voire en voie d’extinction. En dépit de cette situation, les ressources en eau du bassin versant sont de plus en plus convoitées pour l’alimentation des foyers, l’agriculture et les loisirs. Pour répondre à cette demande, neuf retenues ont déjà été créées dans la région et 13 autres sont prévues, y compris le grand réservoir Alqueva, destiné principalement à approvisionner en eau le secteur agricole et l’industrie du tourisme, particulièrement dans tout le sud du pays. Pour satisfaire cette demande croissante, deux réseaux d’adduction d’eau sont prévus entre le réservoir d’Alkeva et les bassins du Sado et du Mira respectivement, et des études sont en cours. En outre, durant les mois d’été, de graves sécheresses rendent nécessaire le captage d’importantes quantités d’eau pour l’agriculture dans des mares isolées qui constituent d’importants refuges pour des poissons ayant développé cette stratégie pour survivre.

Le document examine l’état des populations de poissons dans le fleuve Guadiana au Portugal, évalue l’impact des projets d’exploitation des ressources en eau sur les stocks de poissons et la diversité biologique et propose des modes de gestion pour préserver et développer des stocks déjà dégradés.

Mots clefs : captage d’eau, Portugal, poissons de rivière

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 26

Vitellogénine - marqueur biologique utilisé comme inhibiteur de l’endocrine
dans les populations de poissons

par

P-D. Hansen1, H. Dizer1, B. Hock2, A. Marx2, J. Sherry3, M. McMaster3,
Ch. Blaise4 et U.A. Grosch5

1 Berlin University of Technology, Dept. of Ecotoxicology, Berlin (Allemagne)
2 Munich University of Technology, Department of Botany, Munich (Allemagne)
3 National Water Research Institute, Burlington, Ontario (Etats-Unis d’Amérique)
4 Centre Saint-Laurent, Montréal, Québec (Canada)
5 Berlin Fishery Board, Havelchausse 149/151, D-14 055 Berlin (Allemagne)

La tendance croissante à l’augmentation du nombre des femelles chez les poissons inquiète scientifiques et responsables de l’environnement. Ainsi, dans les nombreuses voies d’eau de Berlin (Allemagne), les femelles représentent 70 % des stocks de poissons. Cette évolution pose deux questions : la première est de savoir si des polluants endocrines influent sur la différenciation sexuelle chez les poissons et la seconde si un marqueur biologique tel que la vitellogénine constitue un moyen adapté de déterminer les effets endocrines des polluants tels que les extradions, les phtalates, les alkylphénols et les alky-éthoxylates.

La présence de vitellogénine chez le poisson mâle a été choisie comme indicateur d’exposition aux composés œstrogéniques car elle est aisément détectée dans le sérum par la méthode immuno-enzymatique en utilisant des anticorps monoclonaux. De la sorte, les poissons mâles exposés aux effluents peuvent être utilisés pour suivre les perturbations endocrines grâce à des mesures multiples de la production de vitellogénine.

Les poissons ont été placés dans des réservoirs faisant partie d’un système en flux continu et exposés à des mélanges contenant des quantités connues d’effluents, les degrés de dilution (10 %, 20 %, 30 % et 40 % d’effluents) adoptés sont représentatifs de la charge en effluents des voies d’eau de Berlin tout au long de l’année.

Une augmentation sensible de la quantité de vitellogénine a été détectée dans le sérum des poissons exposés à des effluents supérieurs à 20 %. La cinétique de production de la vitellogénine chez les poissons mâles a été démontrée grâce à des expériences de stimulation utilisant la 17ß-Estradiol. Les conséquences endocrinologiques de certains contaminants précis contenus dans les effluents ont également été étudiées.

Il existe un facteur de sécurité de plus de 100 entre les concentrations de non-phénols dans les effluents et leurs conséquences endocrinologiques. Le facteur de sécurité pour le bisphénol A est d’environ 3 000. Il n’existe cependant pas de facteur de sécurité pour les concentrations d’hormones dans les effluents et les voies d’eau.

Les résultats des expériences en milieu réel avec des poissons exposés à des effluents de la station de traitement de Berlin Ruhleben et des études de causalité réalisées avec certains contaminants précis présents dans les effluents soulèvent d’autres questions : à savoir si une synthèse accrue de la vitellogénine chez les poissons mâles est un bon moyen pour expliquer le problème posé par la supériorité du nombre de femelles dans les voies d’eau européennes.

Mots clefs : hormones, inversion du sexe chez les poissons, pollution, cours d’eau allemands

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 05

Disponibilités en eau pour l’aquaculture au Danemark

par

Paul Landsfeldt et Annette Holm Sørensen

Vejle County, Damhaven 12, 7100 Vejle (Danemark)

Les premiers élevages de poissons d’eau douce sont apparus au Danemark à la fin du XIXe siècle. On compte aujourd’hui quelque 450 exploitations piscicoles, qui ont produit 34 000 tonnes (truites arc-en-ciel, pour l’essentiel) en 1995. La plupart des exploitations disposent d’étangs et sont alimentées en eau grâce à des barrages construits sur les ruisseaux. Un certain nombre de fermes aquacoles utilisent également de l’eau souterraine obtenue par forage ou captage de sources. L’exploitation des fermes piscicoles au Danemark est réglementée par la loi sur l’eau, qui fixe les quantités d’eau devant être restituées aux rivières. Les dispositions ont été modifiées en 1995 pour rendre possible l’élimination des portions asséchées des cours d’eau et permettre le passage des poissons et des invertébrés.

Dans le comté de Vejle, la possibilité d’arrangements volontaires a d’abord été étudiée et s’est traduite par la restauration des rapides sur hauts fonds, qui constituent de bons passages. De l’eau est également envoyée dans les portions asséchées mais les débits sont souvent inférieurs de plus de moitié aux flux minimums moyens.

Quand cela est possible, des dédommagements peuvent être accordés sous la forme d’autorisations supplémentaires pour le prélèvement d’eaux souterraines dans les réservoirs situés en amont. Tel est notamment le cas lorsque la totalité du flux est restituée aux cours d’eau. Le captage d’eaux souterraines n’est pas autorisé à moins de 400 m de cours d’eau vulnérables.

Au Danemark, il n’est pas prélevé de taxes sur le captage d’eaux superficielles ou souterraines dans l’aquaculture et l’agriculture.

Mots clefs : aquaculture, Danemark, flux autorisés, remise en état des cours d’eau

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 06

Impact des élevages de truites sur la croissance du poisson, la composition des espèces
et la qualité de l’eau dans un ruisseau de plaine

par

B. Rennert1, K. Kohlmann1 et U. Grosch2

1Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries, D-12561 Berlin (Allemagne)
2 Berlin Fishery Board, Havelchaussee 149/151, D-14055 Berlin (Allemagne)

Des études ont été réalisées sur un petit ruisseau de plaine situé à quelque 50 km au sud-ouest de Berlin (Allemagne) sur lequel sont exploités quatre élevages industriels de truites. Ces élevages produisent essentiellement des truites arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et, dans certains cas, l'omble (Salvelinus fontinalis). La distance qui sépare le premier élevage du quatrième est d’une dizaine de kilomètres. La croissance des truites fario (Salmo trutta f. fario) en amont et en aval des élevages a été estimée comme suit : les saumons de fontaine provenant du ruisseau sont le résultat d’une production artificielle. Des sujets appartenant à la descendance nés en début d’été ont été bagués PIT et stockés en un lieu situé à un kilomètre en amont du premier élevage et dans un second lieu situé à trois kilomètres en aval du dernier élevage. La croissance de ces sujets a été mesurée sur une période de deux années après que les sujets eurent été capturés à l’aide d’engins de pêche à l’électricité deux fois par an et la composition des espèces a été analysée dans les deux zones. De plus, l’eau a été analysée deux fois par semaine pendant deux ans pour les composants suivants : NH4-N, NO3-N, N-total et P-total.

Les saumons de fontaine bagués PIT stockés en aval des élevages de truites étaient d’une taille sensiblement supérieure à celle des poissons stockés en aval des élevages, y compris après le premier hiver. L’écart s’est creusé régulièrement au point de devenir important. Au terme de l’étude, le poids vif moyen des saumons de fontaine bagués en aval des élevages était de 273,5 ±  43,67 g, contre 80,0 ±  14,26 g en amont. Là, la communauté des espèces était nettement dominée par le saumon de fontaine (98,7 % des poissons capturés). Les autres espèces capturées étaient l’omble chevalier (0,9 %), la truite arc-en-ciel (0,3 %) et l’épinoche (Gasterosteus aculeatus) (0,1 %). En aval des élevages, sept espèces étaient présentes. Là encore, le saumon de fontaine était dominant (65,2 %). Les autres espèces étaient les suivantes : truites arc-en-ciel (15,2 %), la loche franche (Noemacheilus barbatulus) (6,3 %), épinoches (5,7 %), ombles chevaliers (4,0 %), goujons (Gobio gobio) (2,4 %) et anguilles (Anguilla anguilla) (1,2 %). Dans tous les cas, la teneur en azote et en phosphore était sensiblement supérieure en aval des élevages.

La conclusion de l’étude est que la croissance du saumon de fontaine et le nombre d’espèces en aval sont supérieurs en raison de la production de nutriments des élevages mais ceux-ci empêchent la remontée du poisson.

Mots clefs : élevage de truites, taux de croissance

 

EIFAC/XX/98/Symp. P 07

Relations entre les utilisateurs de l’eau dans les réservoirs de Bütgenbach et Robertville (Belgique)

par

V.G. Frank1, P. Mergen2 et J.C. Philippart3

1 Service de la pêche, Ministère de la région Wallonne, B-5100 Jambes (Belgique)
2 Facultés Notre Dame de la Paix, B-5000 Namur (Belgique)
3 Laboratoire de démographie des poissons et d’aquaculture, Station d’aquaculture, B-4500 Tihange (Belgique)

La Warche et ses deux réservoirs, Bütgenbach et Robertville, sont exploités intensivement à plusieurs fins :

La région Wallonne a fixé, en ce qui concerne la qualité de l’eau servant aux différents usages, les objectifs suivants :

Les règles imposées en matière de qualité de l’eau en amont de Robertville sont donc très diverses et cette partie du bassin de la Warche est une zone très sensible.

Des observations récentes indiquent que la qualité de l’eau est relativement satisfaisante dans la partie supérieure du bassin mais font apparaître deux grands problèmes :

Certains des problèmes rencontrés par la flore et la faune résultent de la modification du milieu imputable aux deux barrages :

La gestion des différentes utilisations de l’eau dans le bassin de la Warche, et notamment dans les réservoirs, est complexe et appelle une démarche mutildisciplinaire qui tienne compte de l’expérience acquise dans le cadre d’autres systèmes similaires.

Mots clefs : Belgique, réservoirs, gestion polyvalente, eutrophisation, corégones

 

Session E : PLANIFICATION STRATÉGIQUE DES RESSOURCES EN EAU

EIFAC/XX/98/Symp. E 27

Mise en valeur et utilisation des eaux de surface et avenir des pêches
dans la région de Berlin (Allemagne)

par

Ulrich Grosch1, Bernhard Rennert2 et Volker Hilge2

1 Berlin Fishery Board, Havelchaussee 149/151, D-14 055 Berlin (Allemagne)
2 Institute of Freshwater Ecology and Inland Fisheries, D-12561 Berlin (Allemagne)

Berlin compte une population de quelque 3,5 millions d’habitants et couvre une superficie de 889 km2, dont 57 km2 (6,4 %) se composent de cours d’eau et de lacs de différentes tailles. Le paysage est caractérisé par des dépôts glaciaires, des cours d’eau de plaine à faible débit et des lacs d’une profondeur maximum de 16 mètres. Il existe une soixantaine de lacs (d’une superficie supérieure à un hectare) et plus de 500 bassins naturels du type étang. Les principaux cours d’eau sont la Sprée, la Dahme et l’Havel, cette dernière étant de type lacustre. On compte aujourd’hui 13 entreprises de pêche à plein temps et 17 à temps partiel ainsi que 40 000 à 50 000 pêcheurs amateurs. Les principales espèces ayant une valeur marchande sont l’anguille européenne (Anguilla anguilla L.), le sandre (Stizostedion lucioperca L.), la perche (Perca fluviatilis L.), le gardon (Rutilus rutilus L.), le brochet (Esox lucius L.), la carpe commune (Cyprinus carpio L.), la tanche (Tinca tinca L.) et le silure (Silurus glanis L.). Ces dernières années, les prises totales du secteur de la pêche industrielle ont représenté une centaine de tonnes de poissons à valeur élevée et 400 tonnes de poissons appartenant à des espèces de moindre valeur marchande comme la brème, le gardon et l’ablette.

Les activités pratiquées par l’homme pendant des dizaines d’années - utilisation de l’eau à des fins industrielles, navigation sur les voies d’eau et loisirs, par exemple - ont modifié les eaux et les stocks de poissons et réduit la base économique de la pêche. Les rejets effectués par les firmes chimiques de la ville ont suscité de graves problèmes dans les années 80. A cette époque, la contamination du poisson par le DDT, le HCH, le Lindane et les PCB ont conduit à interdire la commercialisation des prises jusqu’en 1993. Le grave phénomène d’eutrophisation produit par les activités agricoles et les effluents des usines de traitement de l’eau situées en amont présente un autre problème. Les mesures prises sont décrites. Elles devraient permettre une amélioration de la qualité de l’eau et, à terme, assurer la survie des entreprises de pêche.

Mots clefs : pollution, cours d’eau, lacs, Allemagne, pêche commerciale, pêche d’agrément

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 28

Développement de l’aquaculture dans les eaux intérieures sous des climats arides : stratégies d’utilisation de l’eau appliquées en Israël

par

Dan Mires

Ministry of Agriculture and Rural Development, Hakyria, Tel-Aviv, 61070 (Israël)

Israël jouit d’un climat tempéré caractérisé par des différences marquées entre le nord et le sud du pays. Au nord, les précipitations se situent dans une fourchette de 250 à 600 mm par an contre 25 à 200 mm seulement dans le sud. Ces 30 dernières années, la consommation d’eau a considérablement augmenté dans tous les secteurs. Alors que l’aquaculture est rarement jugée prioritaire pour l’attribution d’eau, les aquaculteurs sont parvenus avec succès à tirer parti de sources d’eau saumâtre impropre à la consommation humaine ou inutilisable pour l’irrigation. La plupart des sources d’eau étant déjà pleinement exploitées, la poursuite du développement de l’ensemble des secteurs va dépendre de leur capacité à utiliser des effluents urbains recyclés, des eaux saumâtres ou de l’eau de mer dessalée ou encore de l’eau d’étang recyclée. Pour ce faire, l’aquaculture devra surmonter un préjugé général qui l’empêche d’utiliser les premiers alors même que le prix de l’eau saumâtre ou de l’eau de mer dessalée reste encore hors de portée pour le secteur. Le développement de l’aquaculture dans les eaux intérieures dépend donc de la capacité des aquaculteurs à utiliser de l’eau de mer et à recycler en permanence l’eau des étangs.

En dépit de quelques fluctuations marquées, survenues principalement à la suite de catastrophes climatiques ou après l’apparition de nouvelles maladies, la production a, dans l’ensemble, augmenté de façon régulière au long des années. La production nationale de poissons élevés en étangs en 1996 à été d’environ 16 800 tonnes contre 12 118 t en 1986, 13 291 t en 1976 et 8 513 t en 1966. Même en s’en tenant à des estimations très prudentes de croissance démographique et de consommation par habitant, on peut prévoir un doublement de la demande de poissons au cours des 20 prochaines années.

Le secteur de l’aquaculture est aujourd’hui confronté à un défi : il va en effet devoir produire davantage de poissons avec moins d’eau (douce) pour pouvoir satisfaire la demande prévisible. De nouvelles stratégies ont déjà été conçues en Israël et d’autres sont à l’étude. Elles consistent notamment à récolter l’eau dans des réservoirs à deux usages, à recycler l’eau des étangs d’une année sur l’autre, à créer des systèmes intensifs à flux continu fondés sur le principe d’un recyclage de l’eau des étangs ou de la biofiltration. D’autres systèmes plus complexes nécessitent encore l’obtention de données complémentaires ou la résolution de problèmes d’ordre économique qui devront faire l’objet de recherche-développement avant de pouvoir être adoptés par le secteur de l’aquaculture.

Mots clefs : recyclage de l’eau, aquaculture

 

EIFAC/XX/98/Symp. E 29

Protection de l’environnement et gestion du bassin du fleuve Louros (Epire - Grèce)

par

Y. Paschos1, I. Kagalou1 et L. Natsis2

1 Technological, Educational Institute, Department of Ichthyology and Fisheries, "XENIA" Igoumenitsa (Grèce)
2 Municipal Company of the Lake of Ioannina, Mavili St., Anatoli Ioannina (Grèce)

Une étude a été menée en vue d’assurer la protection et la gestion du bassin du fleuve Louros. Le fleuve, qui coule dans le nord-ouest de la Grèce (région de l’Epire) constitue un écosystème de cours d’eau type composé d’une faune et d’une flore variées comprenant un certain nombre d’espèces d’oiseaux. La principale activité économique de la région est l’élevage de Salmo trutta, pratiqué depuis 1963 grâce à l’eau du fleuve. Certaines activités agricoles sont également pratiquées le long du cours d’eau et, ces dernières années, l’ensemble de la région est mise en valeur sur le plan touristique en raison de son attrait naturel.

La qualité de l’eau du fleuve a été contrôlée et la charge organique des sites aquacoles évaluée. Cinq points de prélèvement d’échantillons ont été créés le long du fleuve; des paramètres tels que température, pH, conductivité, DO, NO2, NO3, P et DOB5 ont été mesurés. La charge organique a été estimée à partir de la DOB5. Des données climatologiques et hydrogéologiques concernant la zone étudiée ont également été réunies.

On a appliqué le modèle de qualité de l’eau de surface (QUAL 2E) après l’avoir adapté de façon appropriée pour évaluer l’impact des effluents produits par les fermes aquacoles sur la qualité de l’eau du fleuve et établir des projections de leurs activités futures.

Un plan d’aménagement intégré a été conçu à l’aide des données recueillies grâce aux études de terrain et aux prédictions du modèle pour :

a) Contrôler les sources de pollution ponctuelles et non ponctuelles;

b) Aider les élevages en leur donnant des directives de développement qui favorisent la protection du fleuve Louros. Celui-ci semble avoir une capacité d’auto-épuration importante. Il n’en demeure pas moins que les élevages aquacoles doivent améliorer leurs modes de fonctionnement grâce à la construction de nouveaux étangs et de bassins de décantation primaires afin de réduire au minimum les charges d’organismes et les charges de solides en suspension, d’utiliser l’eau de façon plus efficace, d’améliorer la nutrition des poissons, etc.;

c) Jeter les fondements du développement durable des activités économiques, aquaculture comprise, tout en assurant la conservation et la protection du milieu naturel.

Mots clefs : aquaculture, Grèce, pollution

 

ANNEXE III

ALLOCUTION DE M. ACKEFORS, PRÉSIDENT DU SYMPOSIUM

Chers participants,

J’ai le plaisir, en ma qualité de président du Symposium, de vous souhaiter à tous la bienvenue. Le problème de l’eau en Europe est un sujet grave. Nous sommes tributaires de l’eau tant pour notre système interne que pour notre environnement. De même que la circulation du sang est indispensable pour donner vie à nos organismes, l’eau entretient le cycle hydrologique. En l’absence d’eau, aucune production primaire n’est possible.

La majeure partie de l’eau présente sur terre est de l’eau salée; seule une petite fraction est constituée d’eau douce. Malheureusement, l’eau douce continue d’être gaspillée dans de nombreux pays et dans beaucoup de régions, alors qu’elle est parfois une question de vie et de mort. Je n’ai pas besoin de vous rappeler les terribles images qu’il nous a été donné de voir sur nos écrans de télévision. Quoi qu’il en soit, même dans certaine parties de l’Europe, l’eau fait défaut. Dans certains pays, les quantités d’eau disponibles ne représentent que 2 000 à 4 000 m3 par personne et par an contre 5 000 à 20 000 m3 dans la plupart des régions d’Europe. C’est l’Islande qui dispose des quantités d’eau les plus abondantes avec près de 700 000 m3 par personne et par an.

Les quantités d’eau disponibles sont fonction de l’accroissement démographique. Entre 1940 et 1990, la population mondiale a été multipliée par plus de deux, passant de 2 300 millions à 5 300 millions d’habitants. Dans le même temps, la consommation d’eau par habitant est passée d’environ 400 à environ 800 m3 par personne et par an (Engelman et LeRoy, 1993). La population mondiale croît désormais de façon exponentielle. Nous devrions être 6 000 millions d’ici à l’an 2000, 8 500 millions en 2025 et 10 000 millions avant 2050.

Les déplacements de populations de l’intérieur des continents vers les zones côtières ne vont faire qu’aggraver la pénurie d’eau. Le rapport Dobris sur l’environnement en Europe précise que l’Europe compte 143 000 km de côtes (îles comprises) et que 200 millions d’Européens (sur 680 millions) vivent dans une bande de 50 km le long de la mer (Stanners et Bourdeau, 1995). Au niveau mondial on estime que 37 % de la population vit à moins de 100 km d’une côte, 49 % à moins de 200 km et 66 % à moins de 400 km (Cohen et al., 1997). On peut en conclure que les ressources d’eau douce vont être utilisées de façon très inégale. Aujourd’hui déjà, l’eau est acheminée d’une région à l’autre dans beaucoup de pays, y compris ceux où les ressources en eau sont considérées comme abondantes.

Pour être durable une politique de l’eau doit notamment assurer un approvisionnement satisfaisant en eau potable. L’eau destinée à la consommation humaine doit être saine; elle doit être disponible en quantité suffisante et les sources d’approvisionnement doivent être fiables. C’est ce qu’énonce la Commission des Communautés européennes. Ces affirmations valent pour l’industrie, l’agriculture, la foresterie, la pêche, l’aquaculture, les transports et la production d’électricité. Ces secteurs seront évoqués à différents titres durant notre Symposium même si celui-ci a pour thème principal la pêche et l’aquaculture.

La pollution constitue malheureusement une menace pour les ressources d’eau douce dans de nombreuses régions d’Europe. A titre d’exemple, 85 % des eaux souterraines que l’on peut trouver sous les terres agricoles présentent une concentration en nitrates supérieure aux normes fixées par l’Union européenne pour l’eau destinée à la consommation humaine (Stanners et Bourdeau, 1995).

Commençons par préciser ce que l’on entend par pollution. On pourrait dire que la pollution est "la production directe ou indirecte dans l’air, l’eau ou la terre, en raison de l’activité humaine, de substances, de vibrations, de chaleur ou de bruits susceptibles de porter atteinte à la santé ou à la qualité de l’environnement, d’endommager les biens matériels ou de limiter l’accès aux agréments de la nature et d’autres utilisations légitimes de l’environnement". Les sources de pollution sont généralement qualifiées de ponctuelles ou de diffuses. La pollution diffuse est, à l’évidence, beaucoup plus difficile à détecter et à mesurer.

A terme, l’accroissement de la charge de pollution sera supérieur à la capacité d’épuration naturelle des réseaux hydrologiques. Si des mesures ne sont pas prises, en raison des atteintes dues à l’action de l’homme, l’eau deviendra peu à peu une source de vie et un facteur de bien-être pour l’humanité et les écosystèmes, mais également une source de maladies, de perturbations de l’environnement et de troubles sociaux. Un tel scénario peut être qualifié d’hydrocide (Lundqvist, 1998).

Les retombées atmosphériques constituent une menace pour de nombreux pays, notamment en raison de l’émission de polluants tels que SO2, NOx et ammoniac. L’acidification des sulfates due à la combustion du charbon et du pétrole ou d’autres substances, ainsi que l’émission d’oxydes d’azote imputable à la circulation automobile, représentent une menace dans de nombreuses parties de l’Europe. En Suède, 25 % des lacs (le pays en compte plus de 20 000) sont victimes de pollution par les acides (Henriksson et Brodin, 1995). Cette pollution peut être attribuée en grande partie aux émissions produites par l’industrie dans les pays d’Europe occidentale et notamment en Angleterre. Il s’agit là d’une raison supplémentaire de faire participer à nos discussions tous les pays d’Europe. La pollution ne s’arrête pas aux frontières nationales.

En Suède, 18 % de la superficie des bassins d’alimentation des lacs et 50 % des zones forestières sont victimes de pluies contenant un excès de substances acides, soufre principalement (SNV, 1991). Pour compenser cette acidification, on déverse de la chaux dans les lacs (7 500 au total). Actuellement, la Suède consacre à cette opération 140 millions de couronnes suédoise par an. Grâce aux accords internationaux, les précipitations de soufre ont diminué de 50 % depuis 1989. Mais on estime qu’il faudrait réduire les retombées atmosphériques de 70 % pour enrayer l’acidification des lacs. Malheureusement, le bouclier fennoscandien qui se compose de roches à altération lente, comme le granite ou le gneiss, offre une protection contre l’acidification bien plus limitée (faible pouvoir tampon) que les roches sédimentaires vulnérables aux intempéries qui dominent sur le continent européen (Chadwick et Kuylenstierna, 1990; SNV, 1991).

Le seuil de survie dans les eaux acides n’est pas identique pour l’ensemble des animaux et des plantes. Les eaux acides influent fortement sur la reproduction et il arrive que d’importantes composantes du régime alimentaire soient éliminées. Pour les écrevisses et les gardons un pH de 6,5 à 6,0 représente une limite alors que d’autres espèces telles la perche et le brochet sont plus résistantes. Les anguilles peuvent en principe survivre avec un pH de 4 à 5, voire parfois de 3,5 (SNV, 1991). L’existence d’un faible pH dans l’environnement peut notamment s’expliquer par la présence d’aluminium. Avec un pH d’environ 6, l’hydroxyde d’aluminium peut précipiter sur les ouïes du poisson. Quand le pH avoisine 5, les ions d’aluminium sont toxiques pour le poisson.

Autre problème : l’eutrophisation. Un niveau élevé de nutriments dans un lac peut entraîner le développement excessif d’algues microscopiques et macroscopiques aux dépens de la communauté des plantes naturelles et des animaux. La demande en oxygène de la biomasse algale ou celle résultant de sa décomposition peut rompre l’équilibre naturel de l’écosystème.

En raison de la pollution, les poissons et les crustacés deviennent aussi une menace pour la santé des populations humaines (Ackefors et al, 1990). Le poisson d’eau douce peut présenter une concentration élevée de métaux lourds mais aussi d’hydrocarbures halogénés comme le DDT et les PCB. L’accumulation de radionucléides a augmenté, notamment chez les poissons d’eau douce, après l’accident de Tchernobyl (1986). Le Césium 137 présente depuis longtemps une menace pour les consommateurs de poissons vivant à proximité des eaux continentales.

Permettez-moi de conclure cette introduction en rappelant le premier objectif de notre Symposium qui est de définir la place de la pêche et de l’aquaculture dans les eaux intérieures par rapport à la gestion de l’eau. Le Symposium devrait mettre l’accent sur les aspects institutionnels, administratifs et juridiques d’une juste répartition de l’eau entre ces secteurs. Son but est d’analyser les besoins en eau de la pêche et de l’aquaculture continentales ainsi que la dimension sociale, économique et politique de l’utilisation de l’eau, l’accent étant mis sur la pêche et l’aquaculture dans les eaux intérieures.

Au cours des diverses sessions, nous analyserons la question des ressources en eau du point de vue quantitatif et qualitatif ainsi que les besoins des systèmes aquacoles et de la pêche dans les eaux intérieures. Nous examinerons les problèmes et conflits en matière de ressources et la planification stratégique des ressources en eau.

Une nouvelle fois, je vous souhaite la bienvenue à un Symposium où nous débattrons de questions d’une importance cruciale.

Références :

Ackefors, H., V. Hilge et O. Lindén, 1990. Contaminants in fish and shellfish products. In Aquaculture Europe ’89 - Business Joins Science, publié par N. De Pauw et R. Billard. Europ.Aquacult.Soc.Spec.Publ., (12): 305-44

Chadwick M.J. et J.C.I. Kuylenstierna, 1990. The relative sensitivity of ecosystems in Europe to acidic depositions. Stockholm, Institut pour l’environnement de Stockholm

Cohen, J.E., J. Gallup, A.A. Mellinger, J. Sachs et Ch. Small, 1977. Estimate of coastal populations. Science, 278: 1211-2

Engelman, R., et P. LeRoy, 1993. Sustaining water: population and the future of renewable water supplies. Washington, Population and Environment Program, Population Action International, 56 p.

Henriksson, L., et Y.W. Brodin (eds), 1995. Liming of acidified surface waters. A Swedish synthesis. Berlin, Springer, 458 p.

Lundqvist, J., 1998. Avert looming hydroxide. Manuscript. Linköping, Département des études sur l’eau et l’environnement, Université de Linköping

SNV (Agence suédoise de protection de l’environnement), 1991. Acidification and liming of Swedish freshwater. Monitor 12, Solna Stockholm, Agence suédoise de protection de l’environnement, 144 p.

Stanners, D., et P. Bourdeau (eds), 1995. Europe’s environment. The Dobris assessment. Copenhague, Agence européenne pour l’environnement