2 Prix payé pour les produits des agriculteurs
Plan du chapitre 2
Prix payé pour les produits des agriculteurs
Politiques des prix dans le commerce étatique et dans le commerce libéralisé
Facteurs qui influencent les prix dans un système de commerce libéralisés
L'offre et la demande
- L'offre est liée aux quantités de céréales produites, aux besoins de liquidités des producteurs et aux prix proposés
- La demande est liée aux prix: un prix fort fait baisser les achats de céréales et un prix faible pousse à la consommation de ces produits
- La demande des commerçants d'une région donnée dépend des volumes produits ailleurs
Lieu des achats
- Il est fonction de la distance, de l'état des routes, de l'offre et de la concurrence entre les commerçants
Période d'achat
- Elle dépend des prix, des besoins de liquidités et des possibilités de stockage
Disponibilité de l'information
- Les systèmes d'information sur les marchés renseignent les commerçants et les agriculteurs sur les prix pratiqués
Qualité des céréales
- La propreté des grains, les taux de brisures et les taux d'humidité influencent les prix proposés
Les commerçants iront de préférence dans les villages dotés
de bonnes routes ...
... et dans ce cas ils offriront des prix plus élevés
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POLITIQUES DES PRIX DANS LE COMMERCE ETATIQUE ET DANS LE COMMERCE LIBÉRALISÉ
Au temps où le monopole du commerce des produits vivriers était détenu par les offices publics, le gouvernement fixait, au début de la campagne de commercialisation, un prix de campagne applicable à l'ensemble du territoire national et pendant toute la durée de la campagne. Si l'application d'un même prix pour tous répondait à un souci d'équité sociale, elle avait aussi des inconvénients.
Les prix n'étaient pas toujours incitateurs
Malgré la volonté des gouvernements de garantir aux producteurs un revenu raisonnable capable de rétribuer l'effort de production, les bases sur lesquelles étaient calculés les prix n'étaient pas toujours rationnelles si bien que, dans la pratique, les gains du producteur étaient très réduits. En outre, l'immobilité des prix sur toute l'année (sur plusieurs années même dans certains pays) n'encourageait guère les producteurs à améliorer la qualité des produits. Et quand les prix homologués étaient nettement inférieurs aux attentes des agriculteurs, ces derniers livraient leurs produits à des circuits parallèles et illégaux. Ils pouvaient aussi revoir à la baisse leurs prévisions de production pour la campagne suivante.
Le stockage n'était pas encouragé
Du fait que les prix restaient inchangés toute l'année, les producteurs n'avaient aucun intérêt à stocker; ils vendaient les céréales aussitôt après la récolte, saturant ainsi les marchés.
Les collecteurs opérant dans les régions éloignées étaient pénalisés
Les commerçants agréés ou les antennes régionales des offices publics, qui achetaient les produits dans les régions éloignées, ne réalisaient que de maigres bénéfices car les marges dont ils jouissaient étaient absorbées par les coûts de transport.
Avec la libéralisation du commerce des produits vivriers les prix sont devenus libres, c'est-à-dire qu'ils sont désormais l'expression de l'offre et de la demande. Chacun s'attend logiquement dans l'année à des variations de prix: prix faibles en période de récolte et prix élevés en période de soudure. Les prix reflètent aussi les différents coûts de commercialisation supportés par les divers intervenants de la filière céréalière; ils varieront entre les zones et dans une même zone selon les commerçants. Dans ce système, si la production est excédentaire, les marchés sont inondés de produits et les prix baissent au point que les producteurs vendent au-dessous du coût de production. Ce sont des problèmes auxquels les opérateurs sont confrontés lorsque les prix sont la résultante des conditions du marché.
Le vulgarisateur, en tant qu'agent d'encadrement technique, est en contact direct avec les différents acteurs de la commercialisation intervenant sur le marché de sa zone d'action; il est donc à même de diffuser des informations sur les prix en vigueur dans cette zone.
Cependant, le vulgarisateur ne doit pas se limiter à la seule diffusion des informations sur les prix (notamment les prix de détail); il doit les interpréter et les expliquer aux producteurs. Par exemple, il faut que les producteurs, les commerçants ou les consommateurs sachent qu'une moyenne des prix est un indicateur général d'une situation de synthèse; elle ne traduit nullement la situation particulière d'un marché donné. De même les producteurs doivent connaître les raisons de la différence souvent importante entre le prix de cession aux commerçants des produits et les prix de vente au détail de ces mêmes produits.
Le vulgarisateur doit donner aux producteurs une idée des éléments qui constituent ces prix de détail (prix d'achat au producteur, coûts de transport, de stockage, de manutention et marge commerciale). Il est important que les producteurs sachent que les prix relevés sur les marchés traduisent toujours une conjoncture locale ou nationale; il appartient au vulgarisateur de les aider à comprendre cette conjoncture et d'en tirer le meilleur parti possible pour la vente de leurs céréales.
Dans la plupart des pays d'Afrique, il existe des projets qui visent à établir un service d'information sur les marchés (SIM). Les SIM concernent essentiellement les produits céréaliers (riz, maïs, mil, sorgho, etc.) et sont adaptés aux conditions particulières de chaque pays.
FACTEURS INFLUANT SUR LES PRIX, DANS UN SYSTÈME DE COMMERCE LIBÉRALISÉ
Plusieurs facteurs exercent une influence sur le niveau des prix des produits, à savoir:
- l'offre et la demande;
- le lieu des achats;
- la période des achats;
- la disponibilité de l'information;
- la qualité des produits.
L'offre et la demande
D'une manière générale, le prix d'un produit dépend des quantités fournies et des quantités demandées. Théoriquement quand les prix sont en hausse, les quantités demandées baissent tandis que les quantités offertes ont tendance à augmenter; à la longue, il s'établit un niveau de prix pour lequel les quantités offertes sont égales aux quantités demandées.
Dans le cas des denrées de base comme les céréales, la situation n'est pas aussi simple. Les producteurs ne peuvent évaluer avec précision les quantités produites ou à produire; d'une saison à l'autre ils peuvent réduire ou accroître leur production en utilisant plus ou moins d'engrais, et en diminuant ou en augmentant les superficies emblavées. Dans tous les cas, les prix de leurs produits sont influencés par le niveau de la production globale de la région, laquelle varie aussi en fonction des aléas climatiques. Les quantités de céréales mises en marché dépendent de certains facteurs dont:
- les volumes de production. Une bonne récolte suppose évidemment un nombre élevé de sacs de mil ou de maïs à vendre;
- les besoins en argent des producteurs. Les paysans ont souvent des besoins pressants d'argent pour rembourser des prêts contractés et faire face à certaines dépenses de la famille. Le nombre de sacs de céréales mis en marché est souvent lié à ce besoin de liquidité;
- la capacité de stockage des producteurs. Même si les prix offerts pour leurs céréales ne sont pas rémunérateurs, certains agriculteurs sont tout de même obligés de vendre leurs produits faute de magasins adaptés ou parce que les coûts de stockage sont plus élevés que les gains qu'ils pourraient en tirer;
- les prix. Si les prix sont élevés, les paysans chercheront à vendre le maximum de produits aussi vite que possible, augmentant par là même les quantités offertes sur le marché. Si les prix sont très élevés, certains exploitants commettent même l'erreur de vendre la totalité de leur récolte, y compris la part réservée habituellement à la consommation familiale.
La demande de céréales sur les marchés dépend aussi de plusieurs facteurs:
- si le prix d'une céréale donnée (le riz par exemple) est élevé, les consommateurs réduiront leurs achats de riz et chercheront à manger d'autres céréales, voire des tubercules. Si dans leur modèle de consommation la céréale concernée constitue la base de l'alimentation (maïs dans l'ouest du Burkina Faso ou riz en Basse-Guinée), ils cuisineront des quantités plus exiguës de ce produit, réduiront leur ration alimentaire quotidienne ou mangeront des repas de qualité inférieure à la normale;
- en revanche, si le prix des céréales est bas, les ménages en consommeront davantage; cependant, un grand nombre de chefs de famille profitent de la baisse de prix pour acheter et stocker les céréales destinées à la consommation familiale annuelle. La baisse des prix ne provoque donc plus une augmentation de la demande échelonnée sur toute l'année. Pour les économistes, cette situation, qui caractérise souvent le marché des denrées de base comme le maïs ou le sorgho, traduit l'inélasticité de la demande par rapport aux prix;
- la demande en céréales des commerçants d'une zone donnée dépend aussi des quantités que les autres parties du pays sont en mesure de mettre sur le marché. Si la récolte de maïs est très abondante dans le sud du Bénin, et que les commerçants sont sûrs d'y trouver les quantités nécessaires pour ravitailler les villes du sud ( Cotonou, Porto Novo et Abomey), ils éviteront sans doute de se rendre au nord, à Nikki ou à Parakou, pour faire leurs achats;
- de la même manière, les niveaux de production et les prix d'un produit donné dans un pays voisin influencent la demande de ce produit par les commerçants nationaux. Si la production est abondante dans ce pays voisin et que les prix sont faibles, les commerçants iront y faire leurs achats pénalisant ainsi la production céréalière locale. Dans ce cas, les prix de vente des produits comprendront non seulement le prix d'achat dans le pays voisin mais aussi les coûts de transport supportés pendant l'opération.
Figure 2 Evolution de la consommation mensuelle de maïs d'une famille en fonction du prix
Prix par sac(en milliers de FCFA)
Sacs de 60 kg
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Il est important de souligner ici que la demande est une notion commerciale qu'il ne faudrait pas confondre avec le besoin. Par exemple, la norme de consommation céréalière habituellement reconnue dans certains pays du Sahel est de 190 kg/an/personne. Cette norme traduit les besoins en céréales. Cependant, les consommateurs n'ont pas tous les moyens de se procurer ces quantités. Ce sont celles qu'ils peuvent acheter effectivement, en fonction de leurs moyens financiers, qui constituent la demande. Par conséquent, la demande peut être inférieure aux besoins.
Le lieu des achats
Si l'offre et la demande sont les déterminants du niveau général des prix, d'autres éléments entrent aussi en jeu dans la formation des prix. Les conditions d'accès aux zones de collecte des céréales et la situation des marchés dans ces zones influencent aussi le niveau des prix:
- Éloignement relatif des marchés. Les coûts de transport sont fonction des distances qui séparent la zone de collecte des marchés de regroupement ou de consommation. Il coûtera moins cher de transporter un sac de céréales à partir d'une localité située à 20 km de la ville qu'à partir d'une autre qui est à 200 km. Par conséquent, les producteurs des localités situées à une distance raisonnable des villes et des grands marchés offriront des prix plus intéressants que ceux des régions éloignées.
- État des routes. Les agriculteurs qui habitent à proximité d'une route en bon état (route principale, carrossable ou bitumée) auront plus de chances d'écouler à bon prix leurs produits que ceux qui vivent dans des régions enclavées du fait de l'état défectueux des routes. Même si la distance du marché principal ou de la ville est la même, ces paysans seront défavorisés par les coûts de transport relativement élevés qu'entraînera le mauvais état de la route.
- Offre globale de la région. Le coût de transport des sacs baisse lorsque les quantités de produits à transporter sont importantes. Les commerçants sont alors attirés par les zones où l'abondance des produits agricoles leur permet de charger leur camion de façon optimale. Dans ces zones, ils peuvent offrir un prix élevé aux producteurs car ils savent qu'ils paieront moins cher le transport et qu'ils ne perdront pas de temps pendant la collecte des produits.
- Concurrence entre les commerçants. Les commerçants sont nombreux sur les marchés où abondent les céréales et où les conditions de transport sont meilleures. Il se crée une concurrence inévitable entre ces commerçants qui proposent alors aux producteurs des prix d'achat élevés. Dans les zones où la production est faible, le nombre de commerçants sur le marché hebdomadaire est limité; si ce nombre est réduit il n'y aura guère de concurrence et les prix qu'ils proposeront aux paysans seront relativement bas.
La période des achats
Les prix des produits agricoles sont en général saisonniers; bas pendant la période de récolte, ils remontent progressivement jusqu'à atteindre les niveaux les plus élevés pendant la période de soudure.
Dans certaines régions du Burkina Faso, par exemple, les récoltes des différentes céréales (maïs, sorgho et mil) débutent au mois de septembre; à partir de ce mois jusqu'en février-mars c'est la période de mise en marché et les prix d'achat au producteur sont relativement faibles. À partir du mois d'avril, les prix commencent à monter et pendant la période de soudure (juillet-août) ils sont très élevés.
L'évolution des prix au consommateur est, logiquement, conforme à celle des prix au producteur car le prix d'achat est le poste le plus important dans la structure de prix établie par la plupart des commerçants. Cependant, certains facteurs peuvent influencer le caractère saisonnier des prix, à savoir:
- La constitution de stocks au niveau des consommateurs. Lorsque les chefs de famille ont l'habitude de stocker leurs produits après la récolte, leur demande sera relativement faible au moment de la soudure, ce qui empêchera les prix d'augmenter de façon marquée.
- Une production relativement importante des champs entourant les centres urbains et semi-urbains. Beaucoup d'habitants des zones périphériques s'adonnent à des activités agricoles plus ou moins intenses; lorsque la production de ces zones est importante et qu'elle s'accompagne des dons de céréales habituellement offerts aux ménages urbains par les membres de la famille restés dans les villages, la demande des consommateurs citadins baisse et freine (ou limite) la hausse saisonnière des prix.
- L'insuffisance de locaux de stockage au niveau des petits producteurs. Quelques mois après la récolte, certains producteurs peuvent souffrir du manque de magasins où conserver leurs grains; ils pourront aussi s'apercevoir que les coûts de transport ou les prix dissuadent les commerçants de revenir acheter dans leur village au cours de l'année. Ils ne pourront donc plus envisager un stockage à long terme et les ventes anticipées qu'ils sont forcés de faire empêcheront les prix d'atteindre le niveau normal de la saison.
- Le stockage à long terme au niveau des agriculteurs et des gros commerçants. Dans le centre et le nord du Bénin, les grands producteurs de céréales (qui sont aussi producteurs de coton) disposent de magasins de stockage qu'ils gèrent à travers leur Union sous-préfectorale des groupements de producteurs (USPP). Dans l'ouest du Burkina Faso, les grands producteurs de céréales (également producteurs de coton) utilisent des cribs pour emmagasiner le maïs. Dans les deux cas, les producteurs ont la possibilité de conserver pendant plusieurs mois les céréales et d'attendre la période où les prix sont élevés pour vendre aux commerçants. Dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, les gros commerçants de céréales mettent régulièrement au point une stratégie de stockage pour augmenter leurs gains. Ils profitent des faibles prix de la période de récolte pour faire d'importants achats de céréales qu'ils emmagasinent pour les vendre en période de soudure où les prix sont les plus élevés. Cependant, il peut se révéler que, pour diverses raisons, aussi bien les gros commerçants que les producteurs mettent sur le marché les stocks avant la période de soudure. Le stockage est un élément essentiel de l'étalement de l'offre sur l'année et un mécanisme important de régulation des prix sur les marchés.
- Les importations massives de céréales concurrentes. Les importations massives de céréales des pays voisins ou même de l'étranger contribuent à faire baisser les prix sur les marchés même pendant la période de soudure. En Guinée, les importations de riz américain ou asiatique, beaucoup moins cher que le riz local, obligent de nombreux agriculteurs de certaines régions (Fouta Djalon et Basse-Guinée notamment) à abaisser le prix de leur riz.
- Les appels aux bailleurs de fonds pour une aide alimentaire. La prévision d'une crise alimentaire dans les régions du Sahel crée un état de tension qui fait hausser les prix aussi bien au niveau des producteurs qu'à celui des commerçants. Cette situation est souvent accentuée par les appels d'aide alimentaire que le gouvernement lance à ses partenaires bilatéraux et multilatéraux.
La disponibilité de l'information
La disponibilité des informations sur les marchés a une influence certaine sur le niveau des prix. A titre d'exemple on peut faire les remarques suivantes:
- la diffusion d'informations sur les prix dans les zones de production donne aux producteurs les éléments de référence nécessaires pour fixer les prix de leurs céréales ou, simplement, pour mieux se préparer à négocier avec les commerçants;
- si les paysans et les commerçants savent que la récolte a été mauvaise dans certaines parties du pays ou dans un pays voisin, ils pourront prendre la décision de stocker leurs produits en prévision d'une hausse des prix;
- l'exploitation des informations sur les marchés par les producteurs et les commerçants limite les risques et réduit les différents coûts de commercialisation (transport, stockage, etc.). Il sera ainsi plus facile de savoir quels marchés atteindre et quelles quantités de produits vendre sans provoquer de frais inutiles;
- la publication des prix permet aux consommateurs de comparer les prix de détail sur différents marchés et de choisir les meilleurs prix par rapport à la qualité ou la quantité de céréales désirée.
Recueillir des informations sur les prix
La qualité des produits
À l'époque du commerce céréalier étatique, des normes de qualité fixaient les taux d'humidité, de brisures, d'impuretés ou de matières étrangères, etc., admis. Cependant, dans ce système, le contrôle de la qualité était entravé par les lourdeurs administratives et l'inefficacité technique.
Dans les différents pays d'Afrique de l'Ouest, il existait généralement une direction générale du conditionnement rattachée soit au Ministère de l'agriculture, soit au Ministère du commerce; cette direction avait dans toutes les régions du pays des antennes dotées d'effectifs assez importants. Les services de conditionnement n'avaient pas les moyens techniques nécessaires pour réaliser correctement les contrôles techniques; la plupart de ces services se consacraient plutôt à la perception des taxes de conditionnement destinées au budget national ou local qu'au contrôle technique.
Dans le système de commerce libéralisé, on impose des normes de qualité pour les produits agricoles destinés aux exportations; pour ceux qui alimentent les circuits du commerce intérieur, notamment les céréales, il n'existe pratiquement plus de normes de qualité. Cependant, dans beaucoup de pays (Guinée, Bénin, etc.), les services de conditionnement continuent de prélever des taxes indues sur les céréales sans pour autant contribuer à l'amélioration de leur qualité.
L'un des problèmes rencontrés par les commerçants et les consommateurs est le peu d'intérêt que certains paysans portent à la qualité des produits. En général les céréales contiennent des impuretés (poussière, cendres, cailloux etc.) car elles ne font pas l'objet d'un reconditionnement soigné (vannage, tri, etc.). Certains producteurs cherchent même à tromper les commerçants en mettant dans le sac de grosses pierres ou d'autres objets lourds. C'est le rôle de l'encadreur et du contrôleur de qualité d'expliquer aux producteurs que de telles pratiques nuisent à l'image de leurs produits et compromettent leurs relations futures avec les commerçants.