DJIBOUTI

Son Excellence El Hadj Hassan Gouled Aptidon, Président de la République de Djibouti


C'est un plaisir pour moi de me trouver parmi vous pour représenter mon pays, la République de Djibouti, à ce Sommet historique qui se tient dans cette ville éternelle de Rome.

Avant d'apporter notre contribution à ce débat crucial sur l'alimentation, permettez-moi d'exprimer au peuple et au gouvernement italiens notre gratitude pour l'accueil chaleureux qu'ils nous ont réservé à moi ainsi qu'aux membres de la délégation djiboutienne.

Je voudrais ici féliciter le Directeur général de la FAO, Monsieur Jacques Diouf, pour tous les efforts déployés pour faire de ce Sommet une réalité.

Je voudrais saisir l'occasion qui m'est offerte pour rendre hommage au Secrétaire général des Nations Unies, M. Boutros Boutros-Ghali, qui n'a pas économisé ses efforts tout au long de son mandat en faveur de la paix et du développement dans le monde. Notre Sommet à Rome rejoint, dans ses objectifs de rechercher des solutions aux grandes crises de cette fin de siècle - les conférences internationales de Rio, du Caire, de Copenhague ou de Beijing.

Le thème de l'alimentation renferme, selon notre acception, toute la lutte contre la misère humaine, l'insécurité, la précarité. Bien que pays pauvre et vulnérable, nous ne ménageons aucun effort pour garantir à nos populations les besoins alimentaires vitaux. La sécurité alimentaire a toujours été et demeure notre préoccupation première dans notre stratégie de développement. Dans ce domaine, nous avons conjugué nos efforts avec le pays de la sous-région pour venir à bout de la sécheresse et du sous-développement. C'est ainsi qu'est née il y a dix ans, sous l'impulsion des chefs d'Etat de la sous-région, l'Autorité intergouvernementale sur la sécheresse et le développement, l'IGAD. Mon pays a été choisi pour abriter le siège de cette organisation dont les objectifs sont de lutter contre les effets dramatiques de la sécheresse, d'assurer la sécurité alimentaire à nos populations et d'oeuvrer pour le développement social. Malheureusement, les résultats n'ont pas été probants.

Cependant, la célébration du 10ème anniversaire de l'IGAD est l'occasion de faire le bilan pour corriger certaines erreurs du passé. Nous devons revoir notre organisation en terme d'efficacité pour souscrire entièrement aux objectifs du Plan d'Action visant à garantir la sécurité alimentaire universelle.

En 1974, à la Conférence mondiale de l'alimentation, la communauté internationale proclamait le droit inaliénable de chaque enfant, chaque femme, chaque homme, d'être libéré de la faim et de la malnutrition. Vingt-deux ans après, plus d'un cinquième de la population de cette planète n'a pour tout droit que la misère et la pauvreté, la faim et la mort dans le silence.

Nous appartenons à un continent récipiendaire de l'aide alimentaire, de mesures d'urgence et à court terme; un continent qui subit aujourd'hui les répercussions d'une crise internationale compromettant son processus de développement. La mondialisation de l'économie, conjuguée à des facteurs internes, génère de nouveaux obstacles à son développement. Une telle situation nous impose par conséquent le renforcement de la coopération internationale.

S'il est vrai que le développement nous incombe en premier, nous demeurons convaincus qu'il est difficilement réalisable sans une aide extérieure. Toutefois, nous ne voulons pas la dépendance à l'égard de l'aide extérieure mais nous cherchons, avec l'appui de la communauté internationale, à nous assurer un développement viable dans l'intérêt de cette planète.

Or, il n'est pas exagéré de dire que la solidarité de nos partenaires d'aujourd'hui n'est pas à la hauteur de nos attentes.

J'en appelle donc aux pays riches, du nord comme du sud, et à leurs opinions publiques à faire davantage preuve de solidarité à l'égard du reste de la planète qui est en proie à la famine, à la précarité, aux maladies, et ce dans l'intérêt de la stabilité mondiale comme de la protection de l'environnement. Il ne peut y avoir de paix, ni de protection du patrimoine commun de l'humanité - notre environnement - si le facteur essentiel - l'être humain - n'est pas pris en compte. Il faut que la communauté internationale s'emploie à favoriser le développement sur le continent africain en supprimant les diverses contraintes fragilisant son essor économique et social. Nous pensons que les efforts d'ajustement des réformes structurelles entreprises par nos pays commencent à donner des résultats encourageants. Néanmoins, l'objectif principal de ces programmes doit demeurer la viabilité des processus de développement préconisés.

Dorénavant, nos gouvernements et la coopération internationale devront mobiliser tous les moyens pour atteindre les objectifs du Plan d'action pour la sécurité alimentaire universelle. Dans ce sens, nous attendons des actes de solidarité au cours du Sommet de l'IGAD qui aura lieu dans quelques jours à Djibouti.


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