MOROCCO - MAROC - MARRUECOS

Son Excellence Monsieur Abdellatif Filali, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Royaume du Maroc


Qu'il me soit permis tout d'abord de joindre ma parole à celle des orateurs qui m'ont précédé pour rendre hommage à Monsieur Jacques Diouf pour cette initiative qui nous vaut d'être réunis aujourd'hui dans la prestigieuse cité de Rome.

Je voudrais de même féliciter chaleureusement le Président Prodi pour sa brillante élection à la présidence de ce Sommet, en y associant ses collègues membres du Bureau.

Je voudrais, au nom de sa Majesté le Roi du Maroc, rendre un hommage particulier à leurs Excellences les chefs d'Etat qui ont bien voulu appuyer cette initiative par leur parrainage et leur soutien actif.

Je saisis enfin l'opportunité qui m'est offerte pour remercier le Gouvernement de la République italienne pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé et pour les conditions de travail qui ont été réunies pour faire de cet événement un moment fort de notre histoire contemporaine.

Avant notre arrivée à Rome, nous étions unanimement d'accord sur la gravité des fléaux de la faim et de la malnutrition dans le monde. A l'orée du troisième millénaire, les progrès de la science et de la technologie ouvrent les perspectives les plus prometteuses dans tous les domaines et les avancées réalisées dans la libéralisation du commerce permettent d'esquisser les contours d'un nouvel ordre économique mondial. Il n'est alors plus acceptable qu'une frange importante de la population soit exclue des bénéfices de la prospérité et maintenue dans la pauvreté et les privations de toute nature. En laissant persister cette situation, nous aurions contribué en définitive à créer les conditions d'une insécurité locale et régionale où nous favoriserions l'émergence de tous les extrémismes. Les événements dramatiques que vit le continent africain au moment même où nous sommes réunis sont une confirmation de l'impérieuse nécessité d'une mobilisation internationale en faveur des régions les plus défavorisées. A cet égard, la délégation du Royaume du Maroc ne peut qu'appuyer les propos de Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies et ne manquera pas à ses devoirs de solidarité à l'endroit de ses frères africains.

Nous avons pris solennellement et collectivement de nombreux engagements à Rio de Janeiro, au Caire, à Kyoto, à Leipzig, et notamment à Montréal à l'occasion de la célébration du cinquantième anniversaire de la FAO. Tous ces engagements auront un impact à un titre ou à un autre sur la sécurité alimentaire mondiale. Nous venons de proclamer la Déclaration de Rome, prenant ainsi d'autres engagements qui constituent l'aboutissement d'un processus visant à promouvoir l'économie mondiale sur la base d'un développement durable de la conservation des ressources naturelles, droit à produire et à accéder à un niveau de vie qui respecte la dignité humaine. Notre intention à ce stade n'est pas de faire le bilan des acquis de tous ces forums. Néanmoins, l'expérience accumulée dans la mise en oeuvre des résolutions prises montre l'importance qui s'attache à leur concrétisation effective. Elle montre également le caractère crucial du suivi des programmes à l'échelon national, régional et international. Cette expérience révèle enfin la nécessité d'une plus grande cohérence des actions des institutions nationales et multilatérales de développement, que ce soit en matière de financement de projets, d'assistance technique ou d'aide publique. Par delà ces considérations, il est essentiel que la communauté internationale s'engage à tout mettre en oeuvre afin que les restrictions de l'accès au marché des produits alimentaires ne soient plus imposées à quelque titre que ce soit.

En quatre décennies, grâce à une politique volontariste et multidimensionnelle, le Royaume du Maroc a pu garantir un niveau de disponibilités énergétiques alimentaires qui s'élève à 3 000 kilocalories par jour et par habitant, dépassant de 40% le standard minimum défini par la FAO.

Ce résultat a pu être atteint en dépit d'une croissance démographique qui a entraîné le doublement de la population marocaine au cours de la même période. Elle est le fruit d'actions ciblées dans le cadre d'une stratégie de développement rural intégré. Celle-ci, conçue avec la participation des bénéficiaires s'articule notamment autour de la maîtrise de l'eau, de la mise en valeur agricole et de l'adaptation de notre stratégie d'incitation et de financement aux besoins de compétitivité et d'efficience. La préservation et la conservation des ressources naturelles ne sont pas absentes de nos préoccupations.

Notre politique dans le secteur des pêches maritimes s'inscrit dans une démarche similaire qui vise entre autres la restructuration de la flotte de pêche aux fins de préserver la ressource et sa qualité, et l'amélioration aussi bien de l'offre que de la revalorisation des produits halieutiques.

Une telle politique ne serait pas viable à long terme sans une action concertée à l'échelon international pour mettre fin à la surexploitation des ressources halieutiques que la FAO n'a cessé de mettre en exergue.

Par ses actions et ses programmes, le Royaume du Maroc a accumulé une riche expérience, vérifié nombre de concepts et testé des technologies diverses. Ce patrimoine aussi modeste soit-il, continuera à être mobilisé au service de tous les pays en développement qui souhaiteraient en tirer avantage. Fidèle à une longue tradition, nos institutions de formation et de recherche et nos structures de développement demeurent ouvertes à toutes les compétences qui manifesteraient le besoin de se perfectionner comme elles l'ont toujours fait dans le passé.

Relever le défi de la misère et de la malnutrition nécessite un soutien financier et technologique au niveau régional et international, associé à une plus grande ouverture des marchés. L'appui aux agriculteurs et aux pêcheurs des pays en développement pour l'amélioration de leur compétitivité afin de mettre en oeuvre les échéances commerciales multilatérales s'avère indispensable dans ce contexte.

Reconnaitre n'en est pas moins indispensable le rôle capital qui échoit à la femme dans la stratégie que nous venons de faire nôtre. Je ne saurais clore cette intervention sans féliciter l'équipe de la FAO et le personnel d'appui de ce Sommet dont le concours aura été déterminant pour la réussite de ce forum.


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