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UNITÉ 2: ALIMENTATION ET NUTRITION


Orientation

L’unité 2 est l’une des deux unités qui comporte des informations de base que tous les participants doivent avoir assimilées avant de passer aux autres explications et exercices du cours.

Cette unité contient des informations sur la nutrition, la santé et la sécurité alimentaire que les agents de terrain peuvent intégrer dans leur travail quotidien avec les communautés. Ce n’est pas un résumé de tout ce qui a été écrit sur la nutrition et la sécurité alimentaire.

Les exercices de l’unité 2 exigent que l’instructeur soit familier avec plusieurs concepts généraux de nutrition. Ce manuel ne rentre pas dans les détails de ces concepts. On les trouvera dans deux publications de la FAO parues en 1997: La nutrition dans les pays en développement de M.C. Latham, et dans Agriculture, alimentation et nutrition en Afrique.

L’instructeur trouvera en annexe de cette unité des extraits de ces deux publications. Il pourra faire des copies de passages en rapport avec cette unité et les remettre aux participants. L’annexe doit aussi servir de support à la préparation des sessions de discussions et d’exercices.

Si vous présentez, en tant qu’instructeur, des éléments de l’annexe aux participants, veuillez noter que ces éléments et les discussions s’y référant viendront s’ajouter au contenu du manuel et rallongeront le programme du cours. La quantité de détails que vous donnerez dépendra des connaissances que les participants auront déjà sur l’alimentation et la nutrition.

OBJECTIFS:

A l’issue de cette unité, les participants seront capables de:

OUTILS NÉCESSAIRES:

Supports de cours de 2.1 à 2.12 à distribuer.

Temps suggéré pour le cours: 1 heure 40 minutes.

Principaux points

1. Tous les nutriments que nous absorbons quotidiennement en mangeant sont utilisés par l’organisme pour fournir l’énergie nécessaire à son entretien, son travail, sa croissance et sa protection.

2. Il faut promouvoir la consommation d’aliments variés riches en nutriments pour prévenir la sous-alimentation et les carences nutritionnelles.

3. Les actions et les fonctions entreprises par les communautés pour obtenir et distribuer les aliments sont connus sous le nom de système d’approvisionnement alimentaire. Les obstacles présents dans une des parties de ce système peuvent aboutir à une situation d’insécurité alimentaire des ménages et entraîner un problème de malnutrition.

4. Les indicateurs de malnutrition chez les enfants comprennent les rapports poids/âge, poids/taille et la mesure du tour de bras (périmètre brachial).

1. Fonctions des nutriments dans l’organisme

Distribuer le support de cours 2.1 «Les nutriments dans le corps humain». Introduire la fonction des nutriments dans l’organisme en lisant ce support.

Les nutriments présents dans l’organisme proviennent des aliments que nous mangeons. Les aliments contiennent chacun des nutriments différents.

Ces nutriments sont utilisés pour:

Les aliments que nous consommons tous les jours doivent être variés et sains et contenir des quantités adéquates de tous les nutriments nécessaires à la santé.

Pour aider les personnes à choisir et à préparer des repas constitués d’aliments variés, bons pour la santé et garants d’une bonne nutrition, l’agent de terrain devra être capable de reconnaître les aliments locaux qui sont de bonnes sources en nutriments spécifiques. Il devra ensuite être capable d’expliquer ce que contiennent les aliments aux membres de la communauté, tout en présentant leurs atouts nutritionnels selon la variété, la quantité et la qualité.

Distribuer les supports de cours 2.2 «Les bonnes sources d’énergie et de protéines» et 2.3 «Les sources de vitamines et de minéraux». Les agents de terrain doivent connaître les aliments propres à leur communauté qu’il faut consommer pour puiser tous les nutriments nécessaires à la santé.

EXERCICE

Demander aux participants de se référer aux supports de cours 2.2 et 2.3

Leur expliquer qu’ils doivent se familiariser avec les listes d’aliments. Écrire ensuite dans les cases blanches les aliments qui sont disponibles dans leur communauté.

Leur demander s’ils connaissent des aliments qui ne sont pas répertoriés dans cette liste. Le travail peut être fait par petits groupes de discussion. Les participants doivent ensuite vérifier que la liste de chacun des groupes est bien complète.

2. Indicateurs de sous-alimentation et de malnutrition

Il y a sous-alimentation quand l’organisme ne reçoit pas la quantité suffisante de nourriture nécessaire à la croissance ou au maintien des fonctions du corps et pour être physiquement actif.

La malnutrition en micronutriments est provoquée par une alimentation inadéquate ou qui est sévèrement déséquilibrée du fait d’une quantité insuffisante de micronutriments. Chez les adultes, la malnutrition provoque la perte de poids et une faiblesse physique. Les enfants risquent plus de souffrir de sous-alimentation et de malnutrition en micronutriments que les adultes parce qu’ils ont davantage besoin de nutriments par unité d’aliment du fait de leur croissance rapide et de la petitesse de leur estomac. Une suralimentation provoquée par une consommation excessive d’aliments entraîne l’obésité chez les adultes comme chez les enfants, ainsi que des maladies non transmissibles comme le diabète, les maladies cardio-vasculaires et l’hypertension. Il faut éviter ces deux formes de malnutrition, sous-alimentation et suralimentation chez l’homme. Le terme malnutrition est utilisé dans les deux cas de figure.

Introduire plusieurs indicateurs qui peuvent être utilisés pour détecter la malnutrition, les plus courants étant le rapport poids/âge, poids/taille et la mesure du tour de bras.

Quels sont les signes de malnutrition chez les enfants?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

L’instructeur devra discuter des différents types de malnutrition en fonction de leur récurrence dans la région. Il peut illustrer son discours avec du matériel approprié qui aura été rassemblé par les agents sanitaires. La collaboration avec les agents sanitaires peut servir d’exemple de bonne coordination entre services. Il serait également bien de faire intervenir un agent de développement communautaire dans ces discussions.

Si les participants ont des enfants, ils les emmènent probablement dans un centre de soins pour enfants où ils sont généralement pesés. Le fait de peser régulièrement un enfant et de vérifier son poids avec la courbe correspondante à son âge permet de voir si ce dernier grandit correctement. Cela s’appelle la surveillance de la croissance.

Si le poids d’un enfant ne correspond pas à ce que devrait être son poids par rapport à son âge, ou en est loin, cela peut signifier qu’il n’est peut-être pas assez nourri. Cependant, une diarrhée ou une autre infection peut également en être la cause, car elle l’empêche d’absorber et d’utiliser la nourriture qu’il mange.

Un apport alimentaire inadéquat affecte plus rapidement le poids que la taille. Si un enfant est de petite taille pour son âge, c’est qu’il a probablement eu un régime alimentaire inadéquat sur une longue période. Sa croissance s’est arrêtée et la malnutrition observée est considérée comme étant chronique révélant des pratiques alimentaires inadéquates sur une longue période de temps.

À ce sujet, il serait bien que l’instructeur puisse distribuer aux participants les courbes de croissance qui sont utilisées dans les dispensaires locaux et qu’il explique comment les utiliser en se référant à la courbe en usage. Si cela n’est pas possible, utiliser le support de cours 2.4 «Courbe du rapport poids/âge» pour l’explication. Si vous pouvez obtenir une copie des courbes en vigueur, vous n’avez pas besoin, bien sûr, de recourir au feuillet 2.4.

Si le poids d’un enfant est faible par rapport à sa taille, il se peut qu’il y ait eu un changement soudain dans son apport alimentaire dont la cause est soit une pénurie alimentaire, soit des changements au niveau du pouvoir d’achat de la famille. Ce type de malnutrition est révélateur de récents changements dans l’état nutritionnel. Quand il y a un apport insuffisant d’aliments riches en énergie, une perte de poids apparaît, que l’on qualifie de sous-alimentation. Quand il y a des carences en nutriments, dont les besoins sont infimes, on parle de carences en micronutriments (ou oligo-éléments) ou de malnutrition en micronutriments. Ces conditions ne sont pas souhaitables pour l’adulte ou l’enfant car elles ont des conséquences terribles sur la santé et le bien-être des populations. Il est important que des mécanismes de surveillance soient mis en place à partir d’indicateurs appropriés.

Il y a plusieurs autres façons de mesurer la malnutrition chez les enfants. Distribuer le support de cours 2.5 «Mesurer la malnutrition» et voir les points 2 à 5 avec eux. Puis prendre le support de cours 2.6 «Points à mémoriser» et passer en revue cette liste qu’il faut avoir présente à l’esprit à chaque fois que les diverses méthodes de mesure décrites sont utilisées. Si vous avez du temps, vous pouvez demander aux participants de mettre en pratique la mesure du tour de bras (MUAC).

3. Nutriments dans l’alimentation

Pour savoir quels aliments choisir pour éviter des carences nutritionnelles et obtenir un état de santé optimal, il faut connaître leur contenu en nutriment. L’agent de terrain a besoin de connaître le contenu des aliments les plus courants de façon à conseiller la communauté et les familles sur les choix des aliments.

EXERCICE: LES ALIMENTS QUI PERMETTENT DE PRÉVENIR LES CARENCES ALIMENTAIRES

Quand il y a un problème de malnutrition dans une communauté, le type de carence alimentaire dépendra des aliments que les personnes consomment. Dans les pays en développement, les problèmes majeurs sont:

4. Système d’approvisionnement alimentaire

Démontrer qu’un bon système d’approvisionnement des aliments est essentiel pour la santé et qu’obtenir cet approvisionnement implique un ensemble complexe d’activités.

Quelles étapes sont impliquées dans l’approvisionnement en aliments de la communauté?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

Distribuer le support de cours 2.8 «Etapes de l’approvisionnement en aliments de la communauté».

Rappeler aux participants que les communautés ont organisé ces activités depuis longtemps sans l’aide des gouvernements ou de l’extérieur. Toutefois, les activités sont toutes dépendantes les unes des autres et influent à des degrés divers sur le maintien de l’état nutritionnel et de la santé de ses habitants. Des problèmes dans l’accomplissement de l’une de ces activités peuvent entraîner la malnutrition.

Démontrer que les agents de terrain ont besoin de reconnaître les situations qui peuvent causer des problèmes dans l’approvisionnement des aliments. De telles situations peuvent être causées par des problèmes à l’intérieur de la communauté, ou par des institutions, ou par des personnes extérieures à la communauté.

Quels éléments peuvent interférer avec, par exemple, les deux premières étapes de la chaîne alimentaire?

Parmi les réponses, nous devons avoir:

1. Défrichage de la terre

2. Plantation

Tous ces éléments peuvent influencer la chaîne alimentaire. Nous pouvons les appeler obstacles ou obstructions au système d’approvisionnement.

Distribuer le support de cours 2.9 «Le système d’approvisionnement alimentaire» qui explique certains obstacles dans le système.

EXERCICE

1. Diviser la classe en groupes de trois ou quatre personnes, en réunissant les participants par région.

2. Utiliser le feuillet 2.9 et leur demander de discuter en groupes des problèmes les plus fréquents rencontrés dans le système local. Temps accordé pour la discussion: 30 minutes.

3. Faire un résumé des informations par région, en utilisant un tableau, de façon à montrer chaque étape du système avec ses obstacles typiques. Utiliser les remarques suivantes pour vous aider.

Obstacles typiques dans le système d’approvisionnement alimentaire

1. Défrichage de la terre

2. Plantation

3. Culture

4. Récolte

5. Stockage

6. Transport

7. Vente et achat

8. Préparation des aliments

9. Partage au sein de la famille

10. Consommation

Rappeler aux participants de revoir fréquemment cette liste d’obstacles car ils peuvent être amenés à les rencontrer dans leur propre travail. Quand ils font une «évaluation de la situation» pour la région dans laquelle ils travaillent, ils doivent observer et rassembler les informations concernant ces obstacles. Leur travail en sera ensuite plus efficace.

Introduire le concept de sécurité alimentaire et nutritionnelle et distribuer le support de cours 2.10 «Sécurité alimentaire».

La sécurité alimentaire signifie l’accès de tous aux aliments nécessaires pour mener une vie saine.

Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:

Insister sur le fait que l’accès à une nourriture adéquate et nutritive, condition pour garantir la sécurité alimentaire des ménages, ne signifie pas automatiquement une amélioration de l’état nutritionnel de chaque membre du ménage. Il y a plusieurs raisons à cela:

La sécurité nutritionnelle se concentre sur le bien-être nutritionnel de chaque membre du ménage; le concept de sécurité nutritionnelle s’intéresse à la consommation et à l’utilisation physiologique de quantités adéquates de nourriture saine et nutritive par chacun des membres du ménage.

Distribuer les supports de cours 2.11 «Facteurs déterminants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages» et 2.12 «La chaîne alimentaire».

Le feuillet 2.11 est un résumé des facteurs qui influencent à la fois la sécurité alimentaire des ménages et les divers déterminants de la sécurité nutritionnelle. Il illustre également la relation mutuelle entre les deux conditions et souligne le rôle pivot que joue la sécurité nutritionnelle dans les efforts que font les personnes pour gagner leur vie.

Il devient évident que la sécurité nutritionnelle est influencée par un ensemble complexe de procédés qui s’opèrent au niveau de l’entité du ménage, à l’intérieur de celui-ci et au niveau de chacun de ses membres. La sécurité alimentaire des ménages est une condition préalable à la sécurité nutritionnelle.

Développer le concept de sécurité alimentaire en expliquant comment les problèmes peuvent apparaître à n’importe quelle étape de la chaîne alimentaire.

Terminer cette unité en montrant que toutes les étapes nécessaires pour produire de la nourriture, pour l’acheminer aux personnes et pour s’assurer qu’elle peut être réellement utilisée de manière efficace par l’organisme doivent fonctionner d’une façon harmonieuse si l’on veut obtenir un bon état nutritionnel dans la communauté. Un rapport de cause à effet a lieu, où chaque étape de déplacement des aliments change l’efficacité de l’étape qui suit.

LES NUTRIMENTS DANS LE CORPS HUMAIN

La santé, ainsi que le développement physique et mental sont directement liés à la qualité et à la quantité des aliments que nous mangeons. La nourriture apporte les nutriments nécessaires à l’entretien du corps, à son activité, à sa croissance, à la reproduction et à la lactation. Le graphique ci-dessous montre les nutriments présents dans l’organisme.

Fonctions (exemples)

Énergie

activité physique.

Croissance

nouveaux tissus, os, grossesse.

Régénération

renouvellement tissulaire.

Entretien des fonctions de l’organisme

température du corps, circulation sanguine, défenses contre la maladie.

Glucides

fournissent l’énergie nécessaire à l’activité physique, au maintien de la température corporelle et à diverses fonctions internes. Ces deux nutriments sont nécessaires en quantités plus importantes que les autres, l’eau mise à part. Un gramme de lipide fournit deux fois plus d’énergie qu’un gramme de glucide. Si l’apport énergétique est insuffisant par rapport aux besoins de notre corps pour assumer toutes les activités, il ira chercher l’énergie dans les réserves en graisse du corps – c’est ainsi que nous perdons du poids. Si l’apport énergétique est supérieur aux besoins du corps, l’excédent ira s’ajouter aux réserves lipidiques emmagasinées dans l’organisme – c’est ainsi que nous prenons du poids.

Protéines

entrent dans la constitution des tissus, de la peau, des os, des muscles, du sang, des cheveux. Elles fournissent également de l’énergie.

Les vitamines


Vitamines B

aident à l’assimilation correcte des autres nutriments.

Vitamine C

particulièrement importante pour la cicatrisation des plaies et la formation du sang.

Vitamine D

nécessaire à la formation des os.

Vitamine A

essentielle pour maintenir la peau en bonne santé, pour la vision et pour protéger le corps contre les maladies.

Les minéraux

interviennent dans de nombreux processus vitaux. Certains d’entre eux ont en plus une fonction particulière dans l’organisme.

Fer

entre dans la constitution du sang.

Iode

essentiel pour prévenir le développement du goitre.

Calcium

nécessaire pour maintenir les os et les dents en bonne santé.

Eau

intervient dans presque tous les processus vitaux. Elle sert à éliminer les déchets et à réguler la température du corps. C’est le nutriment le plus important en terme de quantité. On peut survivre des semaines sans manger, mais sans eau, on meurt en quelques jours.

LES BONNES SOURCES D’ÉNERGIE ET DE PROTÉINES

Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en énergie (c’est-à-dire les glucides et les lipides) et en protéines. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments que l’on trouve facilement dans votre région.

Aliments énergétiques

Aliments énergétiques

Maïs, toutes variétés

................................................................

Sorgho

................................................................

Mil

................................................................

Riz

................................................................

Blé, toutes variétés

................................................................

Manioc

................................................................

Pommes de terre, toutes variétés

................................................................

Ignames

................................................................

Taro

................................................................

Sucre et produits dits sucrés

................................................................

Bananes et plantains

................................................................

Avocats

................................................................

Huiles et graisses

................................................................

Arachides

................................................................

Soja, sésame et autres graines oléagineuses

................................................................

Pois et haricots (à maturité)

................................................................



Sources de protéines

Sources de protéines

Viande, tous types

................................................................

Poisson, tous types

................................................................

Arachides

................................................................

Soja

................................................................

Pois, haricots (à maturité)

................................................................

Insectes

................................................................

Rongeurs

................................................................

Œufs

................................................................

Lait, tous types

................................................................

Fromage

................................................................

Yaourt

................................................................

Volaille

................................................................

Oiseaux sauvages et viande de gibier

................................................................

LES SOURCES DE VITAMINES ET DE MINÉRAUX

Voici une liste non exhaustive d’aliments riches en vitamines et en minéraux. Dans la deuxième colonne, écrivez le nom des aliments qui sont disponibles localement.

Sources de vitamines

Sources de vitamines



Vitamines B

Vitamines B

Légumes verts

................................................................

Arachides

................................................................

Pois, haricots

................................................................

Céréales (en particulier complètes)

................................................................

Viande, poisson

................................................................

Œufs

................................................................



Vitamine C

Vitamine C

Fruits et légumes

................................................................

Foie

................................................................

Pomme de terre

................................................................



Vitamine A

Vitamine A

Fruits et légumes de couleur

................................................................

(plus la couleur est foncée, plus

................................................................

le contenu en vitamine est élevé.

................................................................

Exemples: feuilles de couleur vert foncé,

................................................................

papaye, mangue, goyave, carotte, avocat).

................................................................

Beurre, margarine enrichie, œufs, lait

................................................................

Foie

................................................................



Sources de minéraux

Sources de minéraux



Fer

Fer

Abats tels que le foie, les rognons

................................................................

Petits poissons consommés entiers

................................................................

Insectes

................................................................

Pois chiches

................................................................

Haricots secs

................................................................

Œufs

................................................................

Légumes à feuilles vert foncé

................................................................

Fruits secs

................................................................



Calcium

Calcium

Lait, fromage

................................................................

Pois chiches, haricots secs, soja

................................................................

Légumes à feuilles vert moyen et foncé

................................................................

Petits poissons consommés entiers

................................................................

Insectes

................................................................

COURBE DU RAPPORT POIDS/ÂGE

MESURER LA MALNUTRITION

Le premier signe apparent de malnutrition chez un jeune enfant est généralement une baisse du rythme de la croissance. Les indicateurs les plus courants utilisés pour le détecter sont:

1. Rapport poids/âge

C’est une méthode standard, utilisée dans la plupart des centres de soins pour enfants, pour suivre la croissance. Un poids trop faible indique un régime alimentaire inadapté (temporaire ou habituel). Il peut aussi refléter une maladie récente, telle que la diarrhée ou la rougeole.

2. Rapport taille/âge

L’alimentation a un effet moins immédiat sur la taille. Une petite taille par rapport à l’âge indique donc que le régime alimentaire habituel n’est pas adéquat.

3. Rapport poids/taille

Un rapport poids/taille qui est faible indique une baisse récente de l’apport alimentaire, la sévérité étant révélée par le degré de perte de poids ou d’amaigrissement. Ce rapport est très utile quand on ne connaît pas l’âge d’un enfant.

4. Périmètre brachial (MUAC)

L’amaigrissement dû à un régime alimentaire inadéquat sera démontré par une diminution du tour de bras. Cette méthode est un outil utile et pratique, en particulier pour détecter un poids anormalement bas chez les jeunes enfants. En effet, le tour de bras ne change pas énormément chez les enfants sains entre un et cinq ans. Avec un tour de bras au-dessus de 13,5 cm, on considère que l’état de santé de l’enfant est satisfaisant. Entre 12,5 et 13,5 cm, l’enfant est considéré «à risque». Inférieur à 12,5 cm, on considère que l’enfant souffre de malnutrition. L’avantage de cette méthode est qu’elle est rapide et facile à mettre en pratique. Elle ne nécessite pas un équipement coûteux ni sophistiqué et il n’est pas nécessaire de connaître l’âge de l’enfant avec une grande précision.

5. Sondage sur les aliments consommés durant les dernières vingt-quatre heures.

On peut démontrer qu’un régime alimentaire est inadéquat en examinant ce que les personnes mangent. La méthode la plus simple consiste en un sondage sur les aliments consommés sur une période de vingt-quatre heures. L’agent de terrain demande aux personnes de décrire ce qu’elles ont mangé durant les dernières vingt-quatre heures. Au lieu de débuter avec le repas du matin, commencer plutôt par le dernier repas et remonter ainsi dans le temps pour avoir tous les repas pris dans la journée. Il vaut mieux interroger les personnes quand elles sont seules pour qu’elles ne soient pas tentées d’en rajouter à cause de la présence d’autres personnes. Cette méthode permet d’estimer grossièrement les quantités d’aliments qui ont été absorbées.

PRISE DE MESURES: POINTS À MÉMORISER

Le poids:

Périmètre brachial (MUAC)

Le bras de l’enfant doit pendre souplement, le long du corps, sans bander les muscles. On mesure le tour de bras à mi-hauteur entre le coude et l’épaule. Noter immédiatement le chiffre et vérifier.

Mètre à ruban du tour de bras

EXERCICE: VALEUR NUTRITIONNELLE DES ALIMENTS DE BASE ET AUTRES ALIMENTS COURANTS

Utiliser ce tableau pour noter si les valeurs nutritives des aliments locaux sont bonnes (+), moyennes(0) ou faibles (-).

Types

Aliments locaux

Energie

Protéines

Fer

Vitamine A

Céréales
























Racines et tubercules
























Oléagineux et légumineuses
























Huiles et graisses
























Légumes
























Fruits
























Produits d’origine animale
























ÉTAPES DE L’APPROVISIONNEMENT EN NOURRITURE DE LA COMMUNAUTÉ

LE SYSTÈME D’APPROVISIONNEMENT ALIMENTAIRE

Utiliser la troisième colonne pour écrire les obstacles les plus importants rencontrés dans votre système d’approvisionnement local.

Etapes dans le système d’approvisionnement alimentaire

Obstacles courants rencontrés dans le système

Obstacles typiques dans votre système

Défrichage de la terre

· Difficulté à travailler correctement pour cause de malnutrition


· Effectifs trop faibles


· Outils à main limitant le rendement


· Mauvaise organisation entraînant le retard dans les labours


Plantation

· Variété restreinte de cultures


· Choix de cultures de rente


· Mauvais choix dans les plantations


· Cultures à faible rendement


· Mauvaise qualité des semences


· Mauvais système de distribution des semences


· Engrais inadéquats


Culture

· Aucun crédit


· Trop de pluies


· Destruction des cultures par les nuisibles


· Pas de personne disponible pour assurer le sarclage


Récolte

· Vol des cultures


· Manque de main-d’œuvre


· Dégâts commis par les nuisibles


Stockage

· Mauvaise méthode de stockage entraînant des pertes


· Pas assez de nourriture stockée


· Survente


· Produits chimiques de stockage non accessibles


Transport

· Camions qui tombent en panne


· Aucun camion


· Mauvais état des routes


Vente et achat

· Revenus insuffisants


· Nourriture achetée cher en petites quantités


· Profits trop importants des petits détaillants


· Argent dépensé en bières et non en nourriture


· Mauvaise influence de la publicité


· Argent gaspillé en achats d’aliments de faible valeur nutritionnelle


Préparation des aliments

· Ignorance des mères dans le choix des bons aliments à cuisiner


· Manque de combustible et/ou de temps


· Contamination due à de pauvres conditions d’hygiène et d’assainissement


· Perte de nutriments durant la cuisson des aliments


· Non-utilisation des aliments peu prestigieux


Partage au sein de la famille

· Les besoins particuliers ne sont pas pris en compte


· Le père mange plus que ce qui lui est dû


· Trop d’enfants


· Tabous alimentaires limitant le partage


· Les enfants plus grands mangent plus vite


Consommation

· Perte d’appétit durant la maladie


· Absorption des aliments par les parasites intestinaux


· Les diarrhées empêchent l’assimilation des aliments


· Préférences personnelles qui empêchent la consommation d’aliments utiles


SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

La sécurité alimentaire signifie l’accès à tous, à tout moment, à la nourriture nécessaire pour mener une vie saine.

Les enjeux majeurs pour atteindre cet objectif sont:

FACTEURS DÉTERMINANTS DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE DES MÉNAGES

LA CHAÎNE ALIMENTAIRE

Production agricole

|

Stockage

|

Manipulation et transformation des aliments

|

Vente en gros

|

Vente au détail

|

Manipulation et distribution des aliments dans le ménage

|

Consommation individuelle

|

État nutritionnel

Annexe de l’unité 2: Aliments, nutriments et régimes alimentaires

Vous trouverez dans cette annexe des informations sur les différents aliments, leur contenu en nutriments et leur rôle physiologique dans l’organisme, ainsi que les besoins nutritionnels et les facteurs qui les affectent.

A. ALIMENTS, NUTRIMENTS ET RÉGIMES ALIMENTAIRES

LES GROUPES D’ALIMENTS

Les aliments, comme les produits de l’agriculture, peuvent être classés et regroupés de différentes façons. Les agronomes distinguent les cultures de plein champ, les plantations, les cultures de rente, les plantes horticoles, le fourrage et les pâturages.

En nutrition, différentes méthodes de classement des aliments ont été proposées. On peut grouper les aliments selon leur constituant en nutriments majeur (par exemple, les aliments gras, les aliments riches en amidon et les aliments riches en protéines); selon leur rôle dans la nutrition humaine (par exemple, les aliments énergétiques, les aliments ayant un rôle protecteur et ceux qui servent à la constitution du corps); selon les nutriments (par exemple, les glucides, les lipides, les vitamines et les protéines); ou selon leur valeur commerciale (par exemple, les céréales, les racines et les tubercules, les noix et les oléagineux, les fruits et les légumes à feuilles).

Tous les aliments, d’origine animale ou végétale, contiennent un ensemble de nutriments. Le sucre blanc raffiné, qui est constitué de cent pour cent de glucides (saccharose) est une exception. Alors qu’il est possible de classer les aliments selon les constituants majeurs qu’ils renferment, la plupart des aliments rentreront dans plusieurs catégories.

Nutriments dans différents types d’aliments

Aliment

Apport élevé en

Apport modéré en

Céréales

Amidon, fibres

Protéines, vitamines B, nombreux minéraux

Racines amylacées et fruits

Amidon, fibres

Quelques minéraux, vitamine C si frais, vitamine A si chair jaune ou orange

Haricots et pois

Protéines, amidon, quelques minéraux, fibres

Vitamines B

Oléagineux

Lipides, protéines, fibres

Vitamines B, quelques minéraux

Huiles et graisses

Lipides

Vitamine A si orange ou rouge

Légumes vert moyen ou foncé

Vitamines A et C, folate

Protéines, minéraux

Légumes de couleur orange

Vitamines A et C

Fibres

Fruits de couleur orange

Vitamines A et C

Fibres

Agrumes

Vitamine C

Fibres

Lait

Lipides, protéines, calcium, vitamines


Œufs

Protéines, vitamines

Lipides, minéraux (excepté fer)

Viande

Protéines, lipides, fer


Poisson

Protéines, fer


Foie

Protéines, fer, vitamines


Source: King et Burgess. Nutrition for developing countries. Oxford University Press, Oxford 1993.

LES PRINCIPAUX NUTRIMENTS ET LEURS FONCTIONS

Manger est une activité naturelle et essentielle. La nutrition est la science qui explique le rôle des aliments et des nutriments dans le corps humain.

Pour comprendre la nutrition humaine, il est nécessaire de connaître les besoins en nutriments et d’appréhender le rôle joué par les aliments et les nutriments dans la croissance, la santé, les activités et la reproduction.

Les facteurs alimentaires essentiels peuvent être classés selon leur nature chimique, c’est-à-dire: les glucides (ou hydrates de carbone), les protéines, les lipides, les vitamines et les minéraux. On ajoute parfois à cette liste les fibres alimentaires et l’eau. Vous trouverez ci-après une classification simple des constituants alimentaires. Les vitamines et les minéraux peuvent aussi être désignés comme des micronutriments. Un régime alimentaire sain offre l’ensemble des nutriments indispensables en quantités appropriées. Les besoins de chaque individu varient selon la taille, l’âge, le sexe, l’état physiologique et le mode de vie.

Classification simple des constituants alimentaires

Constituant

Rôle

Eau

Assure l’équilibre hydrique, régule la température du corps

Glucides

Fournit l’énergie servant au travail et au maintien de la température

Lipides

Énergie et source d’acides gras essentiels

Protéines

Croissance et régénération

Minéraux

Formation des tissus, métabolisme et protection

Vitamines

Métabolisme et protection

Éléments non digestibles et non absorbables, dont les fibres

Servent à transporter les autres nutriments, augmentent l’effet de satiété, abritent la flore bactérienne et favorisent la bonne élimination des déchets

Les nutriments en tant que sources d’énergie

Certains nutriments sont interchangeables pour répondre à des besoins spécifiques du corps humain. Parmi les glucides (appelés également hydrates de carbone), on fait souvent la distinction entre féculents et sucres, les deux entrant dans la catégorie des aliments énergétiques. Les lipides sont aussi une source concentrée d’énergie. Si l’apport alimentaire est insuffisant, l’organisme ira transformer les protéines en énergie mais ce n’est pas leur rôle premier. Par conséquent, seuls les féculents, les sucres et les lipides sont considérés comme aliments énergétiques par les nutritionnistes.

Les fibres ne sont pas décomposées par les enzymes digestives comme le sont les autres nutriments. La plupart reste dans le tube digestif pour faciliter la digestion et le processus d’évacuation des selles. Les fibres solubles fermentent dans le gros intestin et produisent des acides gras et autres substances que l’organisme assimile et transforme en énergie.

Les féculents

Les glucides fournissent l’essentiel de l’énergie nécessaire à l’organisme. L’énergie dégagée par oxydation complète est de 4 kilocalories (kcal) par gramme.

Les aliments riches en amidon tels que les céréales, les racines et les tubercules sont les principales sources d’énergie et contiennent également d’autres nutriments, ainsi qu’une bonne quantité de protéines, en particulier dans le cas des céréales. Les légumineuses et les oléagineux sont également de bonnes sources d’énergie dans l’alimentation, grâce aux glucides et aux lipides qu’ils contiennent. Quand l’aliment de base est disponible en quantité suffisante pour répondre aux besoins énergétiques des personnes, il y a des chances pour que leurs besoins en protéines soient également satisfaits.

Huiles et graisses

Les huiles et les graisses sont des formes concentrées d’énergie. L’énergie dégagée par l’oxydation complète des acides gras est d’environ 9 kcal par gramme, en comparaison avec les 4 kcal par gramme des glucides et des protéines. L’énergie est stockée dans l’organisme pour un usage ultérieur sous la forme de graisses. Certaines plantes, en plus de stocker l’énergie sous forme de glucides, conservent aussi de l’huile dans leurs noix, leurs graines, leurs germes et leurs fruits. En Afrique, l’essentiel du contenu lipidique de l’alimentation traditionnelle provient des plantes oléifères telles que l’huile de palme, l’huile d’arachide, l’huile de coco et l’huile de sésame.

Si l’activité physique est peu importante (travail peu laborieux), les glucides fournissent généralement l’énergie suffisante. Toutefois, durant les longues périodes de dépense énergétique, l’organisme sera amené à rechercher l’énergie dans les lipides si l’apport en glucides est insuffisant. Il est également nécessaire de consommer une certaine quantité de lipides pour assurer une densité énergétique adéquate. Il importe notamment d’ajouter des petites quantités d’huile aux aliments de sevrage et à l’alimentation des jeunes enfants pour augmenter la densité énergétique des aliments solides que sont les farines de céréales, les racines et les tubercules.

Il existe d’autres raisons pour inclure des lipides dans un régime alimentaire équilibré. Les matières grasses alimentaires transportent les acides gras essentiels et les vitamines liposolubles A, D, E et K.

MICRONUTRIMENTS: VITAMINES ET MINÉRAUX

Les vitamines sont nécessaires en quantités modérées dans l’alimentation. On distingue les vitamines liposolubles et les vitamines hydrosolubles. Celles qui sont liposolubles peuvent être stockées dans l’organisme jusqu’à un certain degré et ne sont pas éliminées par les urines. Les vitamines hydrosolubles sont, elles, largement éliminées par les urines. Elles doivent donc être fournies quotidiennement par l’alimentation.

Les vitamines et leurs meilleures sources alimentaires

Vitamines

Meilleures sources

Vitamines liposolubles[1]


Vitamine A

Foie, huile de foie de poisson, jauned’œuf, lait et produits laitiers, légumesverts (en particulier feuilles de kale, d’amaranthe, de patates douces, de dolics et de manioc), fruits et légumes de couleur jaune et orange (carotte, citrouille, mangue, papaye, orange), patates douces à chair orange, huile de palme

Vitamine D

Huile de foie de morue, poissons gras, foie, jaune d’œuf

Vitamine E

Huiles végétales (maïs, soja, tournesol), noix, germes de soja, céréales, jaune d’œuf

Vitamine K

Légumes verts, huiles végétales, jaune d’œuf, bœuf, mouton, volaille

Vitamines hydrosolubles[2]


Thiamine (vitamine B1)

Mil, sorgho, blé, maïs, légumes secs, riz, foie, rognons, bœuf, noix

Riboflavine (vitamine B2)

Légumes verts, foie, rognons, lait, fromage, œufs, germes de céréales

Niacine (acide nicotinique, nicotinamide, vitamine PP)

Viandes maigres, volaille, poisson, arachides, légumes secs, blé, igname, pomme de terre

Acide pantothénique (vitamine B5)

Rognons, poisson, jaune d’œuf, la plupart des légumes et des céréales

Pyridoxine (vitamine B6)

Viande, volaille, poisson, jaune d’œuf, céréales complètes, banane, pomme de terre, légumes secs, lentilles, pois chiches

Biotine (vitamine H)

Arachides, légumes secs, jaune d’œuf, champignons, banane, pamplemousse, pastèque

Acide folique

Légumes verts (pertes élevées lors de la cuisson), fruits frais (en particulier jus d’orange), légumes secs, pois, noix, jaune d’œuf, champignons, banane, foie

Cobalamine (vitamine B12)

Foie, rognons, poulet, bœuf, poisson, œufs, lait, fromage

Acide ascorbique (vitamine C)

Agrumes, goyave, baobab, mangue, papaye, légumes verts, piment vert, pomme de terre, poivron vert, tomate

Les minéraux constituent un autre groupe d’éléments chimiques dont l’organisme a besoin et qui doivent être fournis par l’alimentation. Le contenu minéral des aliments est variable. Certains minéraux, tels que le calcium et le fer, sont souvent, comme les vitamines, sous une forme liée et donc difficilement absorbés dans le tube digestif humain. La plupart des minéraux ne sont nécessaires qu’en quantités infimes et ils ont tous des fonctions spécifiques dans l’organisme humain.

La vitamine A dans les aliments et son rôle dans l’organisme.

Elle est essentielle pour la vision car elle permet de garder le devant de l’œil (la conjonctive et la cornée) solide, clair et humide. Elle est importante pour son action dans la différenciation cellulaire, la reproduction et la croissance, et la réponse immunitaire. Elle contribue au maintien en bon état de la peau (cellules épithéliales) et des muqueuses freinant ainsi l’invasion du corps par des micro-organismes.

La vitamine D

Elle est nécessaire à l’assimilation du calcium et du phosphore. Elle aide à contrôler l’assimilation du calcium par l’intestin et à réguler le taux de calcium dans le sang et les os. Une carence en vitamine D entraîne une déformation des os, appelée rachitisme chez les enfants et ostéomalacie chez les adultes. On trouve la vitamine D dans le lait entier, la crème, le beurre et le fromage. Il y en a un peu dans la chair des poissons gras et dans les œufs. Par l’action du soleil sur leur peau, la plupart des enfants fabriquent suffisamment de vitamine D pour répondre à leurs besoins.

Les autres vitamines liposolubles

Les autres vitamines liposolubles sont les vitamines E et K. La vitamine E est essentielle pour maintenir une structure normale des membranes cellulaires de l’organisme et elle intervient dans la formation des globules rouges dans le sang. Elle a un rôle protecteur sur les poumons, le cœur et les autres tissus et contribue à éviter la destruction des globules rouges.

Les meilleures sources alimentaires de vitamine E sont les huiles végétales, les noix, la viande, les légumes verts, le germe de blé et le jaune d’œuf.

On trouve de la vitamine K dans les légumes verts, le jaune d’œuf, les huiles végétales, le fromage et le foie. Cette vitamine intervient dans le processus de coagulation sanguine en cas de blessures.

Les vitamines hydrosolubles

Les vitamines hydrosolubles incluent la vitamine C et les vitamines du groupe B.

La vitamine C est importante pour le développement et le maintien en bonne santé des os, des dents, des gencives, des ligaments et des vaisseaux sanguins.

Elle stimule les réactions immunologiques anti-infectieuses et intervient dans le processus de cicatrisation des plaies et des brûlures. En outre, elle favorise l’assimilation du fer non héminique, que l’on trouve dans les végétaux, les œufs et le lait. Ce fer est difficilement assimilable par l’organisme. Les agrumes, par exemple, qui contiennent de la vitamine C et de l’acide citrique, augmentent le pourcentage d’absorption du fer non héminique contenu dans un plat de maïs et de légumes secs ou d’une autre céréale associée à un mélange de légumes s’ils sont consommés en même temps.

Une carence prolongée en vitamine C engendre le scorbut, une maladie qui affaiblit le système immunitaire de l’organisme.

La vitamine B12 ne se trouve que dans les aliments d’origine animale tels que la viande, le poisson et les produits laitiers.

Le fer et l’anémie nutritionnelle

Le fer est un nutriment minéral qui est essentiel à la formation de l’hémoglobine et de certains enzymes dans l’organisme. L’hémoglobine est le pigment rouge présent dans les globules rouges et qui transporte l’oxygène dans le sang. Le fer est présent dans une variété d’aliments tels que le foie, la viande, les céréales (en particulier le grain complet), le poisson, les légumes verts, les noix et les légumes secs.

On distingue deux types de fer dans l’alimentation: le fer héminique et le fer non héminique. Le fer héminique est présent dans le sang et la viande d’origine animale, les oiseaux et le poisson. Bien qu’il soit relativement bien absorbé par l’organisme, seulement 15 à 35 pour cent de tout le fer puisé dans l’alimentation passe à travers la paroi du tube digestif.

Le fer issu des végétaux, des œufs et du lait s’appelle le fer non héminique. Le nourrisson est capable d’absorber 50 pour cent du fer du lait maternel.

Les autres composants d’un repas peuvent entraver l’absorption du fer non héminique. L’assimilation du fer non héminique augmente si on associe des aliments riches en vitamine C, en particulier des fruits, qui contiennent également de l’acide citrique. L’absorption conjointe de fer héminique (aliments d’origine animale comme le foie, le poulet ou le poisson) et non héminique dans un même repas favorise également cette assimilation. Des boissons telles que le café et le thé contiennent des tanins qui peuvent réduire l’assimilation du fer si elles sont prises au cours des repas.

La fermentation et la germination des graines et des légumes secs peuvent augmenter l’assimilation du fer non héminique.

Une carence en fer, aboutissant à l’anémie, peut être aggravée par des facteurs qui provoquent une diminution des globules rouges. Les ankylostomes, la bilharziose et autres parasites sont des infestations qui favorisent les hémorragies sanguines et le développement ultérieur de l’anémie nutritionnelle.

L’iode et son rôle physiologique

Parmi les minéraux présents dans le corps humain, l’iode est considéré comme un micronutriment ou élément-trace. En cas de carence, un goitre peut apparaître et, dans les cas les plus extrêmes, il peut conduire au crétinisme et à un retard du développement mental.

BESOINS ÉNERGÉTIQUES ET NUTRITIONNELS PARTICULIERS

Grossesse et lactation

Chez la femme enceinte, les besoins énergétiques et protéiniques augmentent pour préparer son corps à l’allaitement et pour répondre aux demandes croissantes du fœtus. Une femme correctement nourrie, ayant une activité physique importante telle qu’un travail agricole, peut avoir besoin d’un complément de 200 kcal par jour. Une femme sous-alimentée devrait augmenter son apport alimentaire de 200 à 285 kcal par jour pour réduire le risque de donner naissance à un bébé de petite taille et pour être capable de produire suffisamment de lait.

Une femme allaitante a besoin d’environ 500 kcal et de 18 à 21 grammes de protéines supplémentaires par jour. L’énergie et les nutriments entrant dans la composition du lait maternel proviennent, d’une part, de ce que la mère consomme et, d’autre part, des réserves de nutriments accumulées avant et durant la grossesse. Il vaut mieux accumuler de bonnes réserves avant la naissance pour produire un bon lait maternel que d’augmenter sa ration alimentaire une fois que le bébé est né.

Nourrisson et sevrage

Le lait maternel fournit tous les nutriments dont un nourrisson a besoin. Si la mère a une alimentation correcte, ces nutriments seront présents dans son lait exactement dans les bonnes proportions. Les nutriments présents dans le lait maternel sont plus facilement digérés et assimilés et sont mieux utilisés par l’organisme du bébé que ceux présents dans les préparations artificielles pour bébé (les biberons). Le lait maternel contient également des organismes vivants anti-infectieux qui protègent le bébé contre les infections. Les avantages de l’allaitement sont nombreux: il retarde l’arrivée d’une nouvelle grossesse, il coûte moins cher que l’allaitement artificiel et il renforce le lien entre la mère et son bébé.

Tant que le régime alimentaire de la mère est bon, l’allaitement maternel durant les quatre premiers mois de vie permettra à son bébé de se développer et de grandir de façon régulière. Si l’on introduit trop tôt des aliments solides, le bébé risque de diminuer sa consommation de lait maternel. Le processus progressif de sevrage que l’on recommande est de passer de l’allaitement exclusif (complète dépendance vis-à-vis du lait maternel) à un allaitement partiel en plus des aliments de sevrage, puis à l’allaitement occasionnel, quand l’enfant est capable de manger la nourriture familiale et qu’il arrêtera alors l’allaitement.

Des repas fréquents et une densité nutritive élevée dans le régime alimentaire du nourrisson contribueront à lui assurer un sevrage sain et réussi. Pour apporter à l’enfant des repas plus réguliers ou des aliments de sevrage plus denses, il est nécessaire de lui consacrer plus de temps et d’attention.

Les enfants d’âge scolaire et les adolescents

L’alimentation des enfants d’âge scolaire doit répondre aux besoins élevés d’un organisme en pleine croissance, d’une activité physique intense et du développement mental. Entre l’âge de 11 et 16 ans, les enfants grandissent très vite et ont besoin d’avantage de nourriture sous forme de goûters en plus des trois repas normaux.

Les enfants arrivant à l’école affamés ne pourront pas se concentrer sur leurs leçons et leur scolarité en souffrira. Un apport énergétique insuffisant conduit à l’inactivité et à une attention réduite; un état de dénutrition chronique empêchera un enfant de réaliser complètement son potentiel mental et physique.

Les personnes âgées

Au fur et à mesure que l’homme vieillit, ses besoins alimentaires et nutritionnels diminuent en même temps que ses activités. Si l’apport énergétique est diminué, il y a de fortes chances pour que les apports en vitamines et minéraux soient eux aussi moins importants. Il importe donc de s’assurer que les régimes alimentaires des personnes âgées ne deviennent pas trop monotones et restreints. À chaque fois que cela est possible, ils devraient consommer quotidiennement des légumes et des fruits frais, en particulier ceux qui sont riches en vitamines A, C et D.

B. SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION

La sécurité alimentaire est définie comme étant «l’accès de tous et à tout moment aux aliments nécessaires pour mener une vie saine». Pour atteindre cet objectif, trois conditions doivent être remplies:

La sécurité alimentaire est l’une des conditions importantes à assurer pour qu’un individu ait un état nutritionnel satisfaisant et se maintienne en bonne santé.

Le concept de nourriture adéquate est important pour la sécurité alimentaire des ménages. En clair, cela signifie que ce qui est adéquat pour un membre du ménage ne l’est pas pour un autre. Les besoins en nutriments varient selon les personnes et dépendent de plusieurs facteurs comprenant l’âge, le sexe, le niveau d’activité et l’état physiologique.

Plusieurs conditions importantes définissent une alimentation adéquate, permettant à chacun de rester actif et en bonne santé:

La sécurité alimentaire des ménages repose sur des revenus et des avoirs adéquats, y compris les biens tels que les terres et autres ressources productives. La sécurité alimentaire est intimement associée à l’accès à une nourriture nutritionnellement adéquate au niveau des ménages, c’est-à-dire la capacité des ménages ou des individus à se procurer suffisamment de vivres pour avoir un apport alimentaire adéquat à tout moment.

La sécurité alimentaire des ménages peut se traduire par un état nutritionnel satisfaisant si les membres du ménage ont une sécurité nutritionnelle, une condition qui associe:

Stratégies pour améliorer et faire durer la sécurité alimentaire des ménages

Une production alimentaire accrue et l’accès à celle-ci sont des facteurs cruciaux pour aboutir à une amélioration nutritionnelle importante. L’accès à des disponibilités alimentaires stables, variées et durables est une condition préalable à l’établissement de la sécurité alimentaire au niveau des ménages.

Les stratégies pour une diversification des aliments aux niveaux de la communauté et des ménages incluent une gamme d’activités basées sur l’alimentation. Ces activités comprennent:

La durabilité des approvisionnements alimentaires se réfère à la capacité d’assurer une stabilité permanente des réserves alimentaires du ménage et l’aptitude des ménages à répondre aux besoins alimentaires et aux moyens de subsistance de façon continue.

Pour cela quatre conditions sont nécessaires:

La première est un système de production agricole qui soit durable. Dans les zones où les ménages dépendent des ressources naturelles pour tirer leurs revenus et se nourrir, il importe que les pratiques de production n’entrent pas en conflit avec l’environnement ou le perturbent, ce qui aurait des conséquences négatives sur les productions ultérieures.

La deuxième est que la productivité future soit protégée. La durabilité exige que les aliments soient obtenus d’une manière qui n’entraîne pas une perte de la capacité productive des ménages.

La troisième est que les personnes ne doivent compter que sur elles-mêmes (se suffisent à elles-mêmes), c’est-à-dire sur leurs propres efforts et leurs ressources, les échanges ou les procédés commerciaux pour se procurer de la nourriture plutôt qu’être tributaires de la charité, des aides, des associations philanthropiques ou du bénévolat. Une aide sociale directe ou des actions génératrices de revenus ciblées, à l’égard de ceux qui sont les plus pauvres dans la société, peuvent être envisagées.

La quatrième, enfin, est que les efforts des ménages pour assurer la sécurité alimentaire sous-entendent l’accès à d’autres besoins fondamentaux considérés comme importants par les ménages comme l’éducation, la santé, l’eau potable et le logement.

Les groupes les plus vulnérables face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition

Souvent les personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire doivent aussi faire face à d’autres problèmes d’ordre socio-économiques, écologiques, démographiques et éducatifs, pour ne citer que ceux-là. Par exemple, les mêmes personnes qui souffrent de malnutrition vivent aussi dans un environnement défavorisé, sans assainissement, sans système éducatif ou de formation et n’ont pas d’opportunités de travail. Le milieu dans lequel elles vivent peut être dégradé ou pollué. Il peut y avoir surpeuplement ou pas assez de ressources pour nourrir tout le monde. Le fait que ces différents problèmes coexistent dans la même communauté aggrave la situation.

Compte tenu des variations régionales et locales, les ménages qui sont les plus susceptibles d’être vulnérables face à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition sont les suivants:

Parmi tous ces ménages, ceux ayant des enfants de moins de cinq ans et des femmes en âge de procréer sont les plus vulnérables. Le risque est augmenté quand l’accès aux services de santé n’est pas adéquat.

Risques d’insécurité alimentaire et populations affectées

Risques

Ménages et individus à risque

Production agricole

(ravageurs, sécheresse, etc.)

· Petits exploitants dont les revenus sont peu diversifiés et qui ont un accès limité aux technologies améliorées (par exemple, semences améliorées, engrais, irrigation, lutte contre les ravageurs)


· Travailleurs agricoles sans terre

Commerce agricole

(interruption des exportations et des importations)

· Petits exploitants spécialisés dans un produit d’exportation


· Petits éleveurs


· Ménages pauvres fortement dépendant des aliments importés


· Citadins pauvres

Prix des aliments

(hausse importante et soudaine des prix)

· Ménages pauvres qui doivent acheter toute leur nourriture

Emploi

· Les ménages salariés


· Employés du secteur informel dans les zones périurbaines et dans les zones rurales en cas de mauvaises récoltes imprévues

Santé

(maladies infectieuses pouvant entraîner une baisse de productivité)

· Collectivités mais surtout les ménages qui ne peuvent se permettre des soins préventifs ou curatifs et les membres vulnérables de ces ménages

Politiques et échec des politiques

· Ménages résidant dans des zones perturbées(guerre, troubles civils)


· Ménages résidant dans des zones à faible potentiel non reliées aux centres de croissance par des infrastructures

Démographie

(risques individuels touchant de larges groupes)

· Femmes, surtout si elles ont peu ou pas accès à l’éducation


· Ménages dont le chef est une femme


· Enfants durant la période de sevrage


· Personnes âgées

VIH/SIDA[3] et son impact sur la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages

Les carences énergétiques et alimentaires, souvent associées à des infections et à des maladies parasitaires, altèrent les performances physiques de l’adulte et sa capacité de travail. La perte de productivité qui en résulte entraîne souvent des conséquences graves pour la sécurité alimentaire des ménages affectés. Peu d’infections ont plus d’influence sur la capacité de production alimentaire et l’état nutritionnel que le VIH responsable du SIDA. Le SIDA a probablement une influence déterminante sur l’aptitude de la population à produire, transporter, vendre et acheter les aliments.

En plus de l’impact direct sur l’agriculture, les conséquences indirectes sérieuses sont la disparition des structures traditionnelles familiales de prise en charge, la perte d’une main-d’œuvre formée et la baisse des revenus familiaux. Le nombre d’orphelins est en hausse constante.

Outre la perte de capacité de travail de la personne atteinte du VIH occasionnée par sa maladie et de sa mort éventuelle, les membres de la famille doivent lui consacrer du temps pour la soigner et, par conséquent, négligent leurs activités à la ferme et à l’extérieur.

L’impact du VIH/SIDA est sans doute plus grave sur les groupes déjà vulnérables, tels que les personnes souffrant de malnutrition et en insécurité alimentaire. Les programmes les plus performants sont ceux qui permettent aux personnes de faire face à la perte de travail. Il faut faire l’effort d’intégrer tous les aspects de réduction de la pauvreté, le travail domestique et agricole, les besoins des orphelins et autres jeunes gens en matière d’éducation, la sécurité alimentaire et la nutrition, et les sources de revenus.


[1] Vitamines contenues et/ou solubles dans les huiles, les graisses et les matières grasses.
[2] Vitamines solubles dans l’eau, par opposition aux vitamines liposolubles.
[3] VIH/SIDA est l’abréviation pour virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise.

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