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LA FORESTERIE URBAINE ET PÉRIURBAINE EN ASIE (continuer)

LE CAS DE SINGAPOUR (continuer)

QUESTIONS INSTITUTIONNELLES ET ACTEURS CONCERNÉS

Politiques

La section 14 de l'acte relatif aux parcs et aux arbres (Parks and Tree Act) impose, dans tous les plans d'urbanisation, la plantation d'arbres et la présence d'espaces libres. La construction de nouvelles routes et l'expansion des zones résidentielles, industrielles et commerciales (centres commerciaux, hôtels et bureaux) devra obligatoirement être associée à la plantation d'arbres et à l'aménagement paysager. Dans certains cas, les arbres existants peuvent être conservés et incorporés dans les plans, en vertu de la section 5 de l'acte. L'Institut d'architecture de Singapour (Singapore Institute of Architects) fournit des directives sur l'aménagement paysager et la conservation des arbres adultes.

Encadré 4: Questions techniques - le choix des espèces arborées
Le choix des espèces arborées est quelque peu limité par l'environnement urbain. Un problème potentiel réside dans la forte pollution atmosphérique. Les concentrations d'anhydride sulfureux et d'ozone enregistrées dans les zones industrielles de Singapour risquent d'endommager les espèces délicates, bien qu'aucun dégât n'ait encore été signalé (Antipollution Unit, 1984). En outre, le choix des arbres reflète le type de sol. L'une des caractéristiques principales de la ville de Singapour est la dégradation des sols qui ont perdu leur couche superficielle et qui se sont tassés sous l'effet des activités de construction, aggravant par là les problémes de drainage et d'aération. Les terres récupérées créent de graves difficultés à la plantation d'arbres (Chua et Lee, 1985). Cette récupération a permis à la ville de gagner une superficie égale à 6 pour cent de son étendue dont une grande partie a été affectée à la création de parcs. Le matériel de récupération consiste en sable marin et sous-sol argileux provenant d'autres projets de construction. Les dépotoirs remplis de sable ont une faible capacité de rétention de l'eau et une basse teneur en éléments nutritifs. Un autre problème relatif aux plans de récupération récents réside dans l'existence d'une nappe d'eau salée qui subsiste sous le terrain récupéré pendant de nombreuses années et qui peut limiter la profondeur d'enracinement de certaines espèces. Les essences indigènes côtières sont adaptées à ces conditions et peuvent tolérer les vents forts et l'intensité lumineuse des zones côtières récupérées. Ces espèces comprennent Hibiscus tiliaceus, Calophyllum inophyllum, Spathodea campanulata et les casuarinas. Le remplissage à base d'argile est utilisé communément dans les projets de récupération sur l'île principale et le matériel est tassé autant que possible pour en assurer la stabilité. De ce fait, le sol perd sa structure, l'aération et le drainage sont inadéquats et la fertilité est très faible. Rares sont les espèces qui prospèrent dans ces conditions. Chua et Lee (1985) donnent des détails concernant 60 espèces forestières qui ont été testées sur ces deux types de remplissage. Les espèces favorites poussant de préférence dans l'argile comprennent les suivantes: angelin, casuarina, Peltophorum pterocarpum, angsana (Pterocarpus indicus) arbre de pluie, Tabebuia rosea, Erythrina spp., Eucalyptus spp., Eugenia spp., Ficus spp. et Khaya spp.
Le climat sans saisons de Singapour rend encore plus difficile le choix des essences appropriées. Les tentatives faites pour produire les masses fleuries d'arbres d'alignement propres aux autres villes tropicales se sont soldées par un échec. Les espèces qui fleurissent de façon spectaculaire dans les zones arrosées suivant un rythme saisonnier, ou qui bénéficient pendant l'année d'une période nettement plus fraîche, fleurissent de façon irrégulière à Singapour (Crolett, 1992). Les arbres à fleurs comprennent l'angsana, le flamboyant, Tabebuia rosea, le cassier (Cassia fistula) et Lagerstroemia speciosa. Toutefois, un arbre d'un bel effet qui fleurit régulièrement à Singapour est le tembusu indigène (Fragraea fragrans); il produit une profusion de fleurs de couleur crème et parfumées en mai, suivi de grappes de baies rouges en septembre, avec parfois une floraison moins spectaculaire en octobre.
On donne aussi la priorité aux arbres qui atteignent une hauteur compatible avec celle des grands immeubles. Malheureusement, parmi les arbres potentiellement élevés, il paraît se produire un phénomène de compensation entre le taux de croissance et la résistance du bois. L'albizia est peut-être l'arbre à croissance rapide le plus élevé de Singapour mais son bois est peu résistant. D'autre part, le tembusu qui a un bois très dur pousse lentement. Dans de nombreux lotissements, on choisit l'acajou africain (Khaya grandifolia) qui est un arbre de grande taille mais dont les habitudes de croissance sont trop irrégulières pour en faire un arbre d'alignement. Les palmiers sont de plus en plus répandus à Singapour; ils sont plantés pour leur taille élevée et leur forme particulière car, en définitive, ils ne donnent ni ombre ni couleur ni parfum. Les très belles avenues formelles que l'on observe dans les jardins botaniques, sont bordées de palmiers royaux Alexandra (Archontophoenix alexandriae) et de palmiers royaux (Roystonea regia).
Les essences plantées à Singapour changent constamment en raison de nouvelles introductions et des progrès accomplis dans les méthodes de multiplication. Les unités d'introduction des plantes du Département des parcs et des activités récréatives et les jardins botaniques de Singapour sont chargés de tester et d'introduire les nouvelles espèces obtenues à la suite d'échanges avec des jardins botaniques étrangers, achetées dans des pépinières commerciales ou trouvées au cours d'expéditions de collecte organisées expressément. Parmi les introductions les plus réussies figurent les acajous africains qui sont maintenant largement diffusés. Parmi d'autres essences figurent Terminalia ivorensis d'Afrique, Dalbergia latifolia, le palissandre de l'Inde et Hamelia patens de l'Amérique tropicale. On note aussi un intérêt croissant porté aux arbres indigènes. Il existe une «forêt cultivée» à Marina City Park et des refuges pour oiseaux ont été construits dans l'East Coast Park et ailleurs pour attirer les oiseaux du lieu. Parmi les arbres les plus appétés par les oiseaux sont les figuiers, notamment Ficus microcarpa et Ficus benjamina qui prolifèrent et donnent plusieurs fois par an une quantité abondante de fruits comestibles et qui hébergent une riche faune d'insectes (Corlett, 1985).
L'emploi d'une large gamme d'essences sur une longue période a permis d'évaluer leur capacité à long terme de servir d'arbres urbains. De ce fait, certaines espèces ont été écartées. L'albizia s'est avéré dangereux en raison de ses racines superficielles et de ses faibles branches. Un inconvénient semblable a été observé chez le tulipier du Gabon dont les racines vigoureuses obstruent les drains et causent des dégâts aux fondations. Le pong pong non seulement a des racines qui endommagent les drains, les trottoirs et les routes mais il produit aussi de grands fruits qui peuvent rompre les pare-brise et laissent de grosses taches rouges sur les trottoirs. Le tamarinier de l'Inde paraît avoir créé des processions de chenilles migrantes qui causent des inconvénients aux maisons voisines. Les acacias et le saga deviennent désordonnés avec l'âge et laissent tomber une abondante litière de feuilles. L'angsana universel a aussi manifesté une tendance à l'instabilité lorsqu'il est multiplié par bouturage. Ses branches se brisent et il exige un émondage fréquent. Désormais, il est rarement planté en bordure de routes à partir de boutures mais on le plante encore comme arbre né de semences (Corlett, 1992d). Par ailleurs, l'arbre de pluie, Peltophorum pterocarpum et le bois de nèfle sont encore largement plantés et une nouvelle introduction, Erythrophleum guineense, est aussi devenue populaire.

Coordination

Il existe deux principaux groupes de coordination s'occupant des arbres à Singapour. Le Comité de coordination de l'ouverture des routes du Ministère des travaux publics (Public Work Development) est composé de fonctionnaires de l'Organisme des télécommunications (Telecommunications Authority), de la Commission des services publics (Public Utilities Board), du Département du drainage et des égouts (Drainage and Sewerage Department) du Ministère de l'environnement, de la Division des routes (Roads Division) du Département des travaux publics et de la Police de la circulation (Trafic Police). Ce comité coordonne le creusement de routes et de sentiers pour l'installation et l'entretien des services publics afin de réduire au minimum les inconvénients pour les citadins. Les services publics sont installés dans des espaces souterrains spécifiques qui sont indépendants de ceux réservés aux arbres d'alignement. Le comité est chargé de régler tout différend découlant de la nécessité tant de protéger les racines des arbres que d'entretenir les services publics.

Photo 9

R. Webb

Photo 9: Des massifs verts en bordure de rue avec dallage à joints ouverts et canal en béton caverneux pour la collecte des eaux d'orage qui favorise le développement des arbres d'alignement à Singapour

Le Comité d'action de la ville-jardin (Garden City Action Committee) a été établi pour surveiller et coordonner les efforts du gouvernement visant le verdissement de Singapour. Ce comité, qui se réunit tous les deux mois, comprend le Département de la réinstallation (Resettlement Department), le Bureau des terres (Lands Office), l'Organisation de redéveloppement urbain (Urban Redevelopment Authority), le Département de la production primaire (Department of Primary Production), le Département des travaux publics, le Département des parcs et des activités récréatives, les jardins botaniques et la Commission du logement et du développement (Housing and Development Board), et est présidé par le Secrétaire permanent du Ministère du développement national (Ministry of National Development). Le comité a commencé par identifier les principales rues menant au centre de la ville: de l'aéroport, du port principal et de la route provenant de la Malaisie, ainsi que celles traversant les centres principaux. Les plans de ces zones ont été remis aux membres du comité préalablement à un tour d'inspection conjoint qui a permis d'identifier les sites problématiques et d'élaborer des plans d'action coordonnés.

Le Département des parcs et des activités récréatives

Le Département des parcs et des activités récréatives relève du Ministère du développement national. Il est articulé en trois divisions, à savoir planification, développement et entretien et services administratifs.

La végétation luxuriante produite au cours des trois dernières décennies est devenue l'une des caractéristiques de la ville. En 1994, le département entretenait 4 716 ha de parcs, d'espaces libres, de terres publiques vacantes et d'accotements herbeux, y compris quelque 803 000 arbres (incluant des palmiers) et environ 6,3 millions d'arbustes. Sur cette superficie totale, 964 ha sont occupés par 52 grands parcs et espaces libres. Le département envisage d'affecter aux parcs une superficie additionnelle de 700 ha au cours des cinq prochaines années. La planification des parcs et des espaces libres est intégrée dans le processus de planification par le bais de plans de développement. Le département fournit aussi des conseils et du matériel de plantation à la Commission du logement et du développement; à la Corporation Jurong Town (Jurong Town Corporation), qui est responsable des grandes zones industrielles; et au Conseil sportif de Singapour (Singapore Sports Council) qui est aussi chargé de vastes terrains aménagés. Les projets du secteur public et du secteur privé doivent être approuvés par l'Unité du contrôle de la planification (Planning Control Unit) du département qui assure que les plans de construction sont compatibles avec l'aménagement paysager. Les projets d'abattage et les plans d'aménagement sont soumis à la Division du contrôle des constructions (Building Control Division) qui relève du Département des travaux publics et sont approuvés par le Département des parcs et des activités récréatives. Une fois le travail achevé, et après une année d'entretien, la caution versée par le constructeur est débloquée par le gouvernement. Désormais ces dépôts ne sont plus nécessaires car les constructeurs se rendent compte que leurs travaux d'urbanisation se vendent beaucoup mieux s'ils sont sertis dans un paysage attrayant.

Outre les travaux d'aménagement paysager en cours, le département organise chaque année le «jour de l'arbre» à laquelle participent des notables, les écoles et des groupes communautaires. A part cette activité, le département ne recherche pas activement la participation des ONG et ne joue aucun rôle éducatif. Cependant, les fonctionnaires du département sont chargés de conseiller les écoles et le grand public sur des questions relatives au paysage, et ont contribué à la formation de clubs de jardinage et de clubs de nature dans de nombreuses écoles. Certaines écoles sous-traitent maintenant leur propre entretien horticole.

Le département a un programme permanent de construction de parcs et s'emploie à l'heure actuelle à relier tous les parcs existants à l'aide de «couloirs verts». On tend de plus en plus à conserver dans les parcs des espaces naturels avec leurs herbes et leurs plantes indigènes, et à choisir des arbres appartenant à la flore indigène. Le département fournit également des arbres d'ombrage pour les trottoirs, les carrefours et les arrêts d'autobus car des restrictions croissantes sont imposées aux voitures privées et l'on encourage l'utilisation des transports en commun.

Les travaux d'entretien se subdivisent en quatre secteurs dotés chacun de cinq unités. Chaque unité est dirigée par un fonctionnaire. L'entretien des arbres est sous-traité à des entreprises horticoles car le département ne dispose pas d'arboriculteurs spécialisés dans ce domaine. A l'heure actuelle, les résidus de l'émondage sont jetés dans les décharges. Le budget annuel affecté à l'entretien est d'environ 20 millions de $S14.

Il n'existe pas d'inventaire détaillé des arbres urbains mais ils sont inscrits dans un registre au fur et a mesure de leur plantation, et le registre est mis à jour chaque fois qu'un arbre reçoit des soins. Les jeunes arbres sont inspectés une fois par an et les arbres adultes deux fois. Ces données sont mises à présent sur ordinateur et seront utilisées pour dresser les budgets annuels et préparer les programmes de gestion. Tous les arbres fruitiers dans les écoles, les parcs et les zones publiques, à l'exception de ceux des logements sociaux, sont entretenus par le département. Ce dernier possède aussi une pépinière centrale qui produit 400 000 plantes par an. Le département a été primé récemment par la Commission de promotion du tourisme de Singapour (Singapore Tourism Promotion Board) pour sa contribution au verdissement de la ville.

14 20 millions de $S = environ 14 millions de $EU

Commission du logement et du développement

Le concept de logements sociaux a été introduit à Singapour dans les années 60, après l'éclatement d'un incendie dans une zone de squatters. Une situation semblable s'était produite à Hong-Kong en 1953. Cependant, à la différence de Hong-Kong, les appartements qui en ont résulté appartiennent aux occupants. La commission a été fondée en 1959 afin de poursuivre le travail de la Fondation de Singapour pour les améliorations (Singapore Improvement Trust) et d'affronter le problème pressant des logements.

Dans les années 60 et 70, la plantation d'arbre a été introduite dans le programme des logements sociaux pour fournir de l'ombre et de la verdure. Initialement, on a utilisé des arbres à croissance rapide et aux cimes larges et denses. Des exemples typiques sont l'angasana, l'arbre de pluie, Peltrophorum pterocarpum et l'angelin. Dans les années 80, on a mis davantage l'accent sur la couleur et les fruits comestibles. Dans les nouveaux lotissements, des palmiers ont été introduits en certains endroits pour créer un effect tropical, comme le veut le thème national «Vers une ville tropicale d'excellence».

La commission considère la plantation d'arbres comme l'aspect le plus important des travaux d'aménagement paysager. Les arbres changent le microclimat et fournissent de l'ombre et de la verdure, adoucissant les lignes des structures en béton des immeubles. Les résidents semblent apprécier la présence d'arbres et l'aménagement paysager dans les programmes de logements sociaux et considèrent la verdure comme un élément important de leur environnement.

Le premier architecte paysager de la commission a été engagé en 1979. Le Département de l'architecture a maintenant deux architectes paysagistes et deux experts en horticulture. Ils sont chargés de concevoir et de mettre en oeuvre le programme paysager de plantation. Ils ont une compétence professionnelle, disposent d'un personnel horticole muni de diplômes et de certificats d'horticulture ornementale délivrés par les jardins botaniques de Singapour, et contribuent à la planification et à la direction des entreprises sous-traitées pour la mise en oeuvre du programme. La commission ne dispense pas de formation en arboriculture en cours de service et ne s'occupe ni des programmes d'éducation en matière d'arbres à l'intention des résidents des logements sociaux ni de projets de plantation communautaires.

L'équipe paysagiste a préparé un ensemble de directives d'aménagement pour souligner le concept d'enceinte utilisé dans la planification des logements sociaux. Le pourtour et les entrées, les chemins verts et les points focaux, de même que les cours et les espaces destinés à la récréation sont tous ornés d'arbres, de palmiers et d'arbustes à fleurs ou à feuillage. Chaque enceinte a son propre thème végétal. La flore naturelle et les arbres existants sont conservés dans la mesure du possible.

A l'intérieur des zones de logement, il est requis de planter des arbres fruitiers comme réserve alimentaire stratégique dans la proportion d'un arbre fruitier pour cinq arbres ornementaux. Ils sont plantés à l'extérieur des enceintes pour éviter l'effet toxique sur les logements que produiraient les insecticides. Les arbres fruitiers sont plantés dans des sites et des sols appropriés, le long des routes d'accès et les rives des cours d'eau et dans les grands espaces libres comme les parcs de quartier. On plante souvent le jacquier, Artocarpus heterophyllus, le long des routes et des sentiers des logements sociaux ainsi que des manguiers, des cocotiers nains et d'autres espèces.

Au programme de plantation d'arbres fruitiers participe le comité des résidents qui se charge d'entretenir les arbres, de les défendre contre le vandalisme et le vol et de mobiliser les fonds nécessaires pour leur fertilisation, car un entretien régulier est essentiel pour assurer la fructification. En échange, les membres du comité ont le droit de récolter et de distribuer les fruits qui sont généralement donnés aux familles nécessiteuses. Les cueilleurs clandestins sont frappés d'une amende de 2 000 $S15 mais la police semble traiter avec indulgence les contrevenants.

Les parcs de quartiers mesurant environ 1,5 ha et situés à l'intérieur des zones de logement sont planifiés par la commission. Sur la base des données des dix dernières années, la commission a planté environ 23 000 arbres et palmiers par an. Le budget affecté aux arbres et à l'aménagement paysager est établi à 150 $S16 par unité de logement pour les nouvelles urbanisations. Tout le travail de plantation est réalisé par des entreprises sous-traitées par la commission. Jusqu'en décembre 1994 on utilisait les boues résiduaires des égouts pour améliorer le sol mais cette méthode n'est plus pratiquée en raison de la présence d'éléments toxiques. On utilise à la place des coques de noix de coco déchiquetées. Après six mois d'entretien, la plantation est remise aux conseils municipaux citadins pour les opérations de suivi qui comprennent le nettoyage, le ramassage des déchets et l'entretien des arbres et du gazon, opérations réalisées par des sous-traitants. Le budget à affecter à la gestion des arbres est dressé par le conseil municipal.

La commission gère efficacement une pépinière à Kay Siang qui couvre une surface de 7,5 ha. Elle a ses propres étangs d'irrigation et son propre châssis de propagation Cependant, du fait que le coût de gestion de la pépinière est supérieur de 20 pour cent à ce qu'il aurait été en Malaisie, et que la pépinière occupe un site présentant un intérêt commercial, il est envisagé de la fermer. A l'avenir on fera venir de la Malaisie la plupart des plantes utilisées à Singapour, à cause de la différence de prix de la terre. C'est une situation qui ressemble à celle de Hong-Kong par rapport à la Chine continentale.

15 2 000 $S = environ 1 400 $EU
16 150 $S = environ 105 $EU

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CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Les trois études de cas fournissent un certain nombre de leçons qui pourraient aider d'autres villes à promouvoir des programmes de foresterie urbaine réussis. Ces leçons incluent la nécessité de mettre au point une politique efficace et structurée de verdissement citadin, d'établir une collaboration entre les organismes gouvernementaux intervenant dans les activités de foresterie urbaine et d'encourager la participation publique aux programmes de plantation et d'entretien des arbres.

Il est essentiel de pouvoir compter sur un appui gouvernemental fort et sur une politique forestière urbaine structurée pour obtenir les financements nécessaires et assurer la collaboration entre les différents organismes s'occupant des programmes de verdissement urbain. On l'a vu à Singapour, où la promotion active de la campagne de verdissement lancée par le premier ministre et son personnel a représenté un facteur clé dans la promotion dans l'image de Singapour présentée comme une ville-Etat économiquement progressive mais consciente de son environnement.

La plantation d'arbres d'alignement peut s'avérer compliquée car elle relève normalement de nombreux ministères. Un département peut être responsable de la plantation proprement dite, un autre de la délivrance des permis pour le creusement des trous de plantation dans les trottoirs, alors que d'autres encore sont responsables des drains et des égouts. La coordination de ces intérêts parfois conflictuels est essentielle pour garantir l'efficacité des activités de foresterie urbaine. L'une des raisons du succès du programme de verdissement de Singapour, par exemple, a été la constitution du comité d'action de la ville-jardin qui a réuni tous les acteurs au plus haut niveau de la gestion, et qui avait la volonté aussi bien que le pouvoir de réaliser des changements efficaces. La coordination à Kuala Lumpur a été assurée grâce au fait que l'unité de plantation relevait du département responsable des routes et des infrastructures. A Hong-Kong, la formation du Groupe de travail interdépartemental sur les arbres urbains a créé un système de communication efficace entre les départements concernés et a permis de rationaliser toute la procédure administrative.

Le document de réflexion de la FAO sur les potentialités de la foresterie urbaine dans les pays en développement (Carter, 1993), a souligné l'importance de la participation publique au processus de verdissement. Une analyse des études de cas montre que, sur les trois villes, Hong-Kong est celle qui a su le mieux galvaniser l'intérêt de la population et l'inciter à participer activement aux initiatives de foresterie urbaine. De fait, alors que Singapour s'est limitée à réunir chaque année les citadins pour une journée de plantation d'arbres, et que Kuala Lumpur a alloué quelques ressources à des programmes éducatifs scolaires sur les arbres, Hong-Kong a organisé une campagne efficace de promotion et de participation publique, y compris des expositions de fleurs et des foires d'arbres annuelles, des publications, des concours, des conférences publiques et des démonstrations sur les aspects de l'horticulture ainsi que des journées de visite aux pépinières. En outre, l'idée d'inciter la population locale à agir en qualité de «gardiens des arbres» de leur zone gagne en importance et s'est avérée d'un grand intérêt pour les équipes d'entretien surchargées de travail.

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ANNEXE 1

Tableau 1. Résumé des mesures à prendre et des caractéristiques à rechercher dans la sélection des arbres d'agrément (d'après Jim, 1990 ci-dessus)

1. Caractéristiques de l'habitat

Espace de croissance
Encombrement superficiel
Encombrement souterrain
Exposition et ombrage
Microclimat
Conditions du sol
Utilisation des terres adjacentes
Végétation existante

2. Objectifs paysagers

Ornement
Amélioration de l'environnement
Atténuation du bruit et de la pollution
Ecran visuel
Motifs d'architecture
Rideau-abri
Conservation de la faune
Production (bois d'oeuvre, bois de feu, fruits)
Préférence de la communauté
Préférence professionnelle

3. Connaissance de l'espèce

Expérience locale
Informations pertinentes
Résultat d'enquêtes et de recherches
Communication avec des personnes compétentes

4. Capacités de gestion

Compétences arboricoles
Main-d'oeuvre
Formation
Expérience
Matériel
Plan logistique et de gestion
Ressources financières

5. Matériel de plantation

Disponibilité locale
Connaissance des techniques de pépinière
Sources extérieures
Origine des semences
Méthodes d'acheminement
Spécification (santé et vigueur)
Quantité
Dimensions

6. Sélection des espèces

Indigènes ou exotiques
Dimensions finales
Taux de croissance et d'établissement
Forme de l'arbre
Caractéristiques ornementales
Traits arboricoles désirables
Traits indésirables
Tolérance à l'environnement
Habitudes adaptées
Remplacements acceptables

ANNEXE 2

CARACTÉRISTIQUES DE CERTAINES DES ESPÈCES FORESTIÈRES LES PLUS RÉPANDUES DANS LES VILLES OBJET DE L'ÉTUDE DE CAS

Cette annexe technique ne concerne que les espèces les répandues dans les villes faisant l'objet l'étude de cas. La plupart de ces espèces sont plantées pour leur ombrage et leurs qualités ornementales et non pour la production de bois d'oeuvre ou d'autres produits. Pour une gamme plus étendue d'espèces le lecteur peut se reporter aux références citées dans l'annexe 1.

ESPÈCE:Acacia mangium (Mimosacées)
Mangium
Origine:Queensland, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Hauteur:15 m
Houppier:5 à 8 m
Caractère:Sempervirente avec une cime légèrement oblongue, ouverte et d'aspect dense dû aux larges phyllodes.
Taux de croissance:Très rapide, ne vit que 50 ans.
Tolérance:Tolère les vents, les embruns, la pollution, la sécheresse, les feux et les sols pauvres et peu profonds, N'est pas adaptée aux sites très exposés ou menacés par les cyclones où Acacia auriculaeformis serait plus approprié.
Racines:Enracinement profond; fixateur de l'azote.
Fleurs:Fleurs blanches en forme d'épi au début de l'été, bonne plante mellifère
Utilisations:Bords de route, sites industriels, idéale pour la mise en valeur des collines, notamment dans la lutte contre l'érosion du sol et la protection des bassins versants surtout en combinaison avec les plantations de vétiver sur courbes de niveau. Bon écran visuel et acoustique. Produit un bon bois d'oeuvre et des perches au bout de cinq ans dans un site adapté.
Multiplication:A partir de semences

Photo 10

R. Webb

Photo 10: Acacia mangium de sept ans sur une zone de récupération mise en valeur, Hong Kong

ESPÈCE:Aleurites moluccana (Euphorbiacées)
Bancoulier
Origine:Malaisie, Polynésie
Hauteur:12 m
Houppier:Etroit, 8 à 10 m.
Caractère:Sempervirente, grandes feuilles vert foncé.
Taux de croissance:Rapide, vit de 20 à 50 ans.
Tolérance:Tolère bien la sécheresse et la pollution. Faible résistance au vent et aux embruns.
Sols:Limons bien drainés
Racines:Superficielles, étalees, peuvent soulever les pavés.
Fleurs:Grappes de fleurs blanchâtres au début de l'été, faiblement spectaculaires.
Utilisations:En premier lieu comme arbre d'ombrage le long de rues, des routes ou dans les parcs, et comme écran visuel. Bois d'oeuvre sans valeur commerciale. Cultivé en Chine pour ses noix dont on extrait l'essence de tung. Très répandue comme arbre d'alignement dans les rues de Hong-Kong.
Multiplication:Aisée par semences que l'on trouve normalement dans le commerce.

Photo 11

R. Webb

Photo 11: Aleurites molucanna, Hong Kong

ESPÈCE:Bombax malabaricum (Bombacées)
Kapokier
Origine:Asie tropicale
Hauteur:Jusqu'à 40 m avec l'âge, normalement 20 m.
Houppier:12 m
Caractère:Décidue, cime étroite et ouverte, branches formant des verticilles.
Taux de croissance: Moyen, arbre longévif.
Tolérance:Tolère la sécheresse et moyennement la pollution. Faible résistance au vent et aux embruns.
Sols:Préfère les sols sablo-limoneux friables.
Racines:Enracinement profond avec formation de contreforts chez les vieux arbres qui rendent l'espèce inadaptée aux trottoirs.
Fleurs:Grandes fleurs rouges en forme de cloche en février se transformant en gousses remplies de coton.
Utilisation:Bordure de routes et parcs, idéale pour grands espaces. Le coton est utilisé comme matériel de rembourrage. Les fleurs séchées utilisée dans la pharmacopée populaire,
Multiplication:A partir de semences obtenues facilement dans le commerce.

Photo 12

R. Webb

Photo 12: Bombax malabaricum, kapokier. Hong Kong

ESPÈCE:Delonix regia (Caesalpiniacées)
Flamboyant
Origine:Madagascar
Hauteur:15 m
Houppier:15 m
Caractère:Grande extension, ombre légère, feuillage vaporeux.
Taux de croissance: Rapide à modérée, arbre longévif.
Tolérance:Tolère modérément la pollution et les embruns.
Résiste à la sécheresse mais non aux intempéries.
Sols:Gamme étendue de sols.
Racines:Envahissantes, superficielles.
Fleurs:Masse flamboyante de fleurs écarlates en été à la suite d'une saison sèche fraîche.
Utilisations:Arbre d'ombrage pour pares et grands espaces. Le plus attrayant, peut-être, de tous les arbres tropicaux ornementaux aussi bien pour ses fleurs que pour son feuillage.
Multiplication:Se multiplie aisément par semences obtenues facilement dans le commerce et supporte bien la transplantation.

Photo 13

R. Webb

Photo 13: Delonix regia, Flamboyant. Hong Kong

ESPÈCE:Fragraea fragrans (Loganiacées)
Tembusu padang
Origine:Malaisie et Asie du sud-est, dans les bas-fonds marécageux
Hauteur:Jusqu'à 30 m
Houppier:10 m
Caractère:Un arbre de haut fût, mince, sempervirent, à couronne arrondie et écorce profondément fissurée. Les feuilles sont elliptiques, vert clair et poussent en petits bouquets faisant plier l'extrémité des branches. Les jeunes arbres ont une couronne dense mais celle des vieux arbres est légère et ouverte.
Taux de croissance: A croissance lente
Tolérance:Tolère les sols humides, la pollution, mais modérément le vent.
Sols:Préfère les limons profonds à bonne rétention d'eau.
Racines:Peu profondes et étendues mais sans contreforts.
Fleurs:Petites, de couleur crème, très parfumées et placées en bouquets axillaires pédonculés. Fleurit pendant quatre mois dès le début de la saison sèche. Les fleurs sont suivies de petites baies rouge orange que dispersent les oiseaux et les chauve-souris mangeuses de fruits.
Utilisation:Plantée en espacements rapprochés pour délimiter une zone ou créer un écran élevé. En bordure de routes et dans les parcs et les espaces libres des zones résidentielles. Le bois de bonne qualité entre dans la fabrication de meubles.
Multiplication:La germination à partir de semences exige 1,5 mois. Si l'on ramasse les déjections séchées des chauve-souris au pied de l'arbre, les semences qu'elles contiennent germeront facilement. L'arbre peut être transplanté après 5 à 8 mois dans un lit de semence. Les plantules sont de très petite taille et la croissance initiale est très lente.

Photo 14

R. Webb

Photo 14: Fragrea fragrans, Tembusu. Singapour

ESPECE:Melaleuca leucadendron (Myrtaceae)
Cajeputier
Origine:Australie
Hauteur:12 m
Houppier:Etroit, en forme de colonne
Caractère:Sempervirent, couronne ouverte à feuilles étroites.
L'écorce blanche à consistance de papier s'écaille et résiste au feu et aux impacts mineurs.
Taux de croissance: Rapide, arbre longévif.
Tolérance:Tolère les vents forts, les embruns, les sols salins et la pollution.
Sols:Sols argilo-limoneux à marécageux, les dépressions interdunaires inondables sont son habitat naturel
Racines:Fortes, superficielles et envahissantes.
Fleurs:Fleurs blanches en forme de rince- bouteille, bonne plante mellifère.
Utilisations:L'étroite couronne et l'écorce blanche qui reflète la lumière en fait un arbre d'alignement idéal et il est souvent planté dans les plates-bandes médianes des rues ou le long des avenues, ou comme pare-feu dans les projets de mise en valeur des pentes et dans les sites maritimes en association avec Casuarina equisetifolia. Il est utilisé aussi dans les zones exposées aux inondations et comme écran dans des lieux restreints. L'essence de cajeput distillée à partir des feuilles est un produit pharmaceutique.

Photo 15

R. Webb

Photo 15: Melaleuca leucadendron, cajeputier. Hong Kong

ESPÈCES:Peltophorum pterocarpum (Légumineuses)
Origine:Sud de l'Inde, Indochine et Malaisie
Hauteur:15 à 20 m
Houppier:12 m
Caractère:Décidue, large houppier dense aux feuilles vert foncé bipennées.
Taux de croissance: Taux de croissance moyen, durée de vie de 80 ans
Tolérance:Supporte le vent, les embruns et un niveau modéré de pollution. Résiste au feu.
Sols:Préfère les limons et les sols sableux friables. Habitat naturel: les dépressions interdunaires inondables.
Racines:Profondes, étalées, fixatrices de l'azote.
Fleurs:Abondantes gerbes de fleurs jaunes très ornementales et de longue durée suivies de masses de longues gousses à graines de couleur chocolat, aussi très décoratives. Fleurit mal à Singapour.
Utilisation:Bordure de route, alignement, parcs et grands espaces, plantations côtières. Excellent arbre d'ombrage utilisé comme tel dans les plantations de café et pour son bois de feu en zone rurale. L'écorce a des propriétés astringentes et on l'utilise dans la médecine traditionnelle. Elle produit une teinture utilisée dans la fabrication du batik. Supporte les feux lalang et peut être utilisée dans la mise en valeur des herbages sur les pentes.
Multiplication:Facile à partir de semences.

Photo 16

R. Webb

Photo 16: Peltophorum pterocarpum. Singapour

ESPÈCE:Pterocarpus indicus (Papilionacées)
Angsana
Origine:Inde jusqu'en Polynésie à travers l'Asie du sud-est
Hauteur:Jusqu'à 20 m
Houppier:Jusqu'à 15 à 20m
Caractère:Magnifique essence décidue à la large couronne en forme de dôme lorsqu'elle est adulte.
Les branches inférieures rasent le sol. Le tronc des arbres adultes est cannelé avec des contreforts ce qui déconseille son utilisation comme arbre d'alignement. Feuilles pinnées très particulières.
Taux de croissance:Rapide. Peut vivre jusqu'à 100 ans et davantage.
Tolérance:Tolère la pollution, la sécheresse, les embruns et les sols pauvres et peu profonds.
Supporte modérément le vent mais les branches plus faibles risquent d'être endommagées par les cyclones.
Sols:Se développe dans les sols peu drainés saturés d'eau. Préfère les sites ouverts aux sols riches, profonds et humides.
Racines:Profondes et étendues, fixatrices de l'azote. Les racines superficielles peuvent soulever les pavés.
Fleurs:Groupes spectaculaires d'abondantes fleurs jaunes parfumées en été, bonne plante mellifère
Utilisation:L'un des plus beaux arbres ornementaux des tropiques et un excellent arbre d'ombrage. Idéal pour les parcs, les grands espaces et les bords de route où les racines ne gênent pas le pavage. Produit du bois commercial de qualité élevé, très apprécié commercialement et qui résiste à la décomposition et aux termites. Il est utilisé dans la fabrication de meubles, de panneaux et de bateaux. Du fait qu'il finit par devenir encombrant dans la plupart des sites urbains, il faudrait éviter de le laisser trop se développer. Bon potentiel de rotation dans la foresterie urbaine et possibilités d'exploitation pour produire des revenus. Excellent arbre pour le reboisement de pentes flancs dénudées, la conservation du sol et des eaux et comme espèce pionnière dans la remise en état de forêts surexploitées.
Multiplication:Se multiplie aisément à partir des semences. On le produisait autrefois à partir de boutures tirées des résidus d'émondage pour obtenir des «arbres instantanés». Cette pratique n'est plus recommandée car la jonction entre la branche et le tronc est faible et peut se briser sous l'effet des vents forts.

Photo 17

R. Webb

Photo 17: Pterocarpus indicus, Angsana. Singapour

ESPECE:Samanea saman (Enterobolium saman) (Mimosacée)
Arbre de pluie
Origine:Amérique centrale
Hauteur:Jusqu'à 25 m
Houppier:30 m ou davantage
Caractère:Magnifique arbre à large couronne jetant de l'ombre sur une vaste zone. Le tronc et les branches massifs sont profondément fissurés et soutiennent normalement une grande variété d'épiphytes, y compris des fougères et des orchidées, ce qui ajoute de la biodiversité aux zones urbaines. Les feuilles bipennées se ferment généralement la nuit.
Taux de croissance:Arbre à croissance rapide et longévif.
Tolérance:Sols humides pendant de courtes périodes. Eviter les sols lourds et les lieux ombragés.
Sols:Préfère les sols humides, bien drainés à réaction légèrement acide.
Racines:Superficielles, largement étalées, peuvent gêner les drains et les pavés. Fixatrices de l'azote
Fleurs:Ornementales en grappes roses et blanches; bonne plante mellifère.
Utilisation:C'est, par excellence, un arbre d'ombrage tropical d'un grand effet. C'est aussi une essence à usages multiples pour la foresterie urbaine. Cultivé largement comme arbre ombrage pour les bords de route, les parcs et les grands espaces. Idéal comme arbre pour les parkings. Les longues gousses contiennent une pulpe sucrée très appréciée par les enfants, le bétail, les chevaux, les chèvres et les porcs. Les longues feuilles servent de fourrage et d'engrais vert à teneur en azote élevée pour les jardins. Le bois est riche et foncé, à texture fine et un excellent matériau pour la fabrication d'articles d'artisanat. Il peut être utilisé dans la construction légère et lourde, le placage, la fabrication de piquets de haie et comme bois de feu. Bien qu'il produise du bois d'oeuvre, l'abattage d'un arbre d'ombrage aussi spectaculaire ne manquera pas de déclencher l'hostilité de la population.

Photo 18

R. Webb

Photo 18: Samanea saman. Arbre de pluie. Singapour

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier la Division des ressources forestières de la FAO pour avoir sollicité cette étude et notamment Susan Braatz pour ses conseils et ses commentaires pendant sa préparation A Hong-Kong mes remerciements vont aux membres du Groupe de travail interdépartemental sur les arbres urbains qui ont contribué à la stratégie de foresterie urbaine, à Richard Corlett du Département de la biodiversité et de l'écologie de l'université de Hong-Kong pour m'avoir autorisé à accéder à la documentation sur son travail à Singapour, à C.Y. Jim du Département de géographie et géologie de l'université de Hong-Kong et à Graham Walker, architecte paysager principal du Département du logement.

A Singapour, je voudrais exprimer ma gratitude pour le précieux appui fourni par Boey Yut Mei, architecte principal de la Commission du logement et du développement; Yong Kong, horticulteur rattaché à la Commission; Ho Kee Yan, directeur adjoint, Division des services administratifs, et directeur (éducation) des jardins botaniques de Singapour; et Lee Sing Kong, chef de la Division de biologie, Ecole de science, Université technique de Nanyang, Institut national d'éducation.

A Kuala Lumpur, mes remerciements vont à Ayuob Jussin, directeur du Département des parcs et des activités récréatives pour l'aide qu'il m'a donnée; à Nur Ashiha, architecte paysager principal, et à Mohammed Abdul Latif, fonctionnaire technique, appartenant tous deux à ce même département. Je tiens aussi remercier Yap Son Kheong, fonctionnaire principal chargé de la recherche (foresterie urbaine et gestion des parcs) auprès de l'Institut de recherche forestière de Malaisie, et Robbert van Nouhuys, directeur d'Aspinwall Clouston à Kuala Lumpur.


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