De tradition, le fourrage provenant des ligneux sert tout d'abord soit de complément soit de réserves dans des périodes de carence en fourrage en saison sèche notamment.
Devant, un manque de terrain pour des plantations étendues d'herbes fourragères, des chercheurs en collaboration avec des agri- éleveurs ont été intéressés depuis les années 80 à l'inventaire des arbres et arbustes pouvant assurer une nutrition correcte du bétail au courant de toute l'année. Au Burundi, on distingue deux types d'arbres et arbustes fourragers:
· arbres et arbustes fourragers naturels;
· arbres et arbustes introduits.
2.1.1 Les arbres et arbustes fourragers naturels
De 1984 à 1986, l'Institut de Recherche Agronomique et Zootechnique (IRAZ) en collaboration étroite avec les instituts du Burundi (ISABU), du Rwanda (ISAR), et de la République Démocratique du Congo (INERA) s'est efforcé de répertorié avec l'aide des agri-éleveurs, les espèces autochtones à port arbustif déclarées comme étant consommées par le cheptel.
Après confrontation des synonymes et élimination d'espèces douteuses, une liste épurée de 135 espèces a été arrêtée au niveau du cheptel.
A cet effet, 62 espèces ont été retenues pour le Burundi. Les renseignements collectés comprennent: le nom vernaculaire, le nom botanique, la description de l'espèce, les organes appétés, les animaux concernés (bovins, ovins, caprins), l'époque de consommation et la région naturelle de provenance.
Le tableau n_6 indique le nom vernaculaire et botanique des espèces déclarées comme source de fourrage pour le cheptel. Les parties généralement consommées sont les feuilles et les graines.
Tableau n_6: Liste des arbres et arbustes fourragers naturels au Burundi
Nom vernaculaire |
Nom botanique |
Nom vernaculaire |
Nom botanique |
1. Agakomakoma |
Grewia platyclada |
32. Umunyankuru |
Clerodendrum schweinfurthii |
2. Igifumbe |
Piliostigma thonningii |
33. Umunyari |
Euphorbia tirucalli |
3. Igihungere |
Protea madiensis |
34. Umurinzi |
Erythrina abyssinica |
4. Igikororombe |
Grewia pubescens |
35. Umusagamba |
Hymnocardia acida |
5. Igitovu |
Acanthus pubescens |
36. Umusagara1 |
Rhus longipes |
6. Umuryohera |
Galiniera coffeoides |
37. Umusagara2 |
Rhus natalensis |
7. Inganigani |
Dracaena afromontana |
38. Umusagara3 |
Rhus vulgaris |
8. Umubirizi |
Vernonia amygdalina |
39. Umusange |
Entada abyssinica |
9. Umubogere |
Erythrococea bongensis |
40. Umusaranda |
Triumfetta cordifolia |
10. Umubundankwavu |
Pseudosabicea arborea |
41. Umusasa1 |
Dodonea viscosa |
11.Umubwirwa |
Securinega virosa |
42. Umusasa2 |
Sapium ellipticum |
12 . Umufumbegete |
Rumex usambarensis |
43. umusebeyi |
Albizzia gummifera |
13. Umugano |
Arundinaria alpina |
44. Ushayishayi |
Harungana madagascarensis |
14. Umugenge |
Acacia gerrardii |
45. Umushiha1 |
Kostchya aeschynomenoides |
15. Umugimbu |
Bridelia brideliifolia |
46. Umushiha2 |
Kostchya africana |
16. Umugirigiri |
Balanites aegyptiaca |
47. Umushiha3 |
Kostchya strigoza |
17. Umugoti |
Syzygium cordatum |
48. Umushonge |
Dissotis trothae |
18. Umugunguma |
Maytenus arbutifolia |
49. Umusororo |
Indigofera arrecta |
19.Umugururansheshi |
Maerua angolensis |
50. Umusunu |
Oxythenantera abyssinica |
20. Umurwampore |
Trema orientalis |
51. Umutinti |
Erythrococca trichorocca |
21. Umuhangahanga |
Maesa lanceolata |
52. Umutobotobo |
Solanum aculeastrum |
22. Umukarakara |
Embelia schimperi |
53. Umuturuka |
Phyllanthus ovalifolius |
23. Umukizikizi |
Virectaria major |
54. Umutwenzi |
Croton macrostachyus |
24. Umukoma |
Grewia bicolor |
55. Umuvuma |
Vernonia lasiopus |
25 . Umukoni |
Synadenium grantii |
56. Umuvumereza |
Lindackeria kivuensis |
26. Umukubarwa |
Psorospermum febrifugum |
57. Umuvyiru |
Vitex doniana |
27. Umukungwa |
Dombeya baggshawei |
58. Umuyogoro |
Milletia dura |
28. Umumanda |
Ficus thonningii |
59. Umwayi |
Canthium venosum |
29. Umunazi |
Parinari curatellifolia |
60. Umwerangabo |
Anthocleista schweinfurthii |
30. Umunyagasozi |
Securidaca longepedunculata |
61. Uruhago |
Acacia sieberana |
31. Umunyamabuye |
Pavetta ternifolia |
62. Urukoko |
Brillantaisia cicatricosa |
Source: Rapport du Séminaire National d'Agroforesterie au Burundi (1985)
2.1.2 Légumineuses arbustives fourragères introduites au Burundi
En 1984, la division d'Agrostologie de l'ISABU a débuté un programme de recherche sur les arbustes fourragers exotiques. Ces recherches ont porté sur les essences suivantes: Leucaena sp, Calliandra calothyrsus, Sesbania sp, Gliricidia sepium, Codariocalyx gyroïdes.
Les résultats de ces recherches ont donné des renseignements portant sur: leurs valeurs nutritives, la toxicité, la productivité de la biomasse fourragères, leurs conditions d'adaptabilité, etc.
Leucaena leucocaephala
Le Leucaena leucocaephala est une légumineuse arbustive, de la famille des Mimosaceae avec un enracinement profond. L'espèce donne de bons résultats en plaine (Imbo, Savanes de l'Est et dans le Bugesera). Pour les altitudes supérieures à 1400 m, le Leuceana diversifolia et le Calliandra calothyrsus sont les mieux indiqués.
Il est reconnu pour les qualités suivantes: Plante brout pérenne, croissance vigoureuse, rendement en fourrage très élevé, très appété et d'une haute teneur en protéines. La productivité en feuilles vertes se situe entre 30 et 40 tonnes/ha/an à raison de 3 à 4 taille par an.
A côté de cela, il assure l'amélioration des parcours de basse altitude et son intégration dans un système vivrier se fait sans difficultés. Sa teneur élevée en mimosine (acide aminé non protéinique à action dépilatoire) constitue son facteur limitant (Brandelard, 1990).
Leuceana diversifolia
Introduit au Burundi à partir du Rwanda (Butare), le Leuceana d. est une plante moins résistante à la sécheresse. Des précipitations supérieures à 900 mm sont exigées et l'altitude optimale conseillée va de 1200 B 1600 m.
Ses usages et qualités sont similaires à ceux du Leuceana leucoceaphala à part qu'il contient moins de mimosine . Bien que cette espèce ait une production en biomasse foliaire inférieur à la précédente, son rendement est de loin supérieur. Le tableau n_7 montre la productivité annuelle en feuille observées dans les régions de Moso et l'Imbo (Rukoko).
Tableau n_7: Productivité annuelle de la biomasse foliaire en tonnes/ha
Production annuelle Lieu |
Année 1 |
Année 2 |
Année3 |
Moso |
6 |
32.2 |
20.5 |
Rukoko |
10.3 |
13.5 |
0 |
Source: Rapport annuel ISABU, 1990
Rukoko, une zone de basse altitude, caractérisée par une longue saison sèche allant de plus de 6 mois n'est une zone écologique qui n'est favorable.
Le Calliandra calothyrsus
Favorable aux altitudes supérieures à 1400 mm, aux sols acides et à texture légère, la Calliandra c. donne des résultats satisfaisants dans les régions de Mugamba et du Bututsi. L'arbuste s'avère une excellente production de fourrage, qui suplante les Leuceana dans les conditions de la crête Congo-Nil et avec comme avantage, l'absence de mimosine.
Les parties non ligneuses du Calliandra offrent tellement d'avantages qui méritent d'être évoqués ici:
Fourrage: ses feuilles riches en protéine (22%MS) constituent un excellent fourrage pour le bétail. La productivité annuelle de feuilles vertes s'élève à 40 tonnes par hectare par an à raison de 3 à 4 coupes . Ces feuilles peuvent également être incorporées dans un concentré pour le volailles à raison de 5% maximum.
Lutte Anti-érosive: le Calliandra dispose d'un système racinaire superficiel et profond, lui conférant ainsi des propriétés anti-érosives sur les pentes, les ravines et les berges de rivières. Son feuillage dense donne également une bonne couverture du sol.
Amélioration du sol: Par son pouvoir fixateur d'azote et la production de la litière. La chute naturelle des feuilles et leur décomposition rapide entraînent la formation d'un humus qui allège la texture du sol. Les racines pénétrant extraient les minéraux en profondeur, et les amènent en surface par le cycle des feuilles, les rendant ainsi disponibles pour les cultures vivrières intercalaires ou alternées.
Miel: L'arbuste fleurit pratiquement toute l'année en altitude moyenne et basse, ce qui en fait une bonne source de nourriture pour les abeilles. L'expérience montre qu'il est possible de produire 1000 kg de miel à l'hectare de Calliandra.
Ornementation: Grâce à ces magnifiques fleurs rouges, le Calliandra est aussi un arbustive d'ornement et être planté le long des routes et dans les jardins.
2.2.1 Les champignons
Les champignons les plus connus sont ceux des forêts claires de Rumonge, Makamba et Cankuzo. En total, 109 espèces réparties dans 24 genres et 10 familles ont été répértoriées. Les familles les plus abondantes sont: Russulaceae (52), Cantharellaceae (10), Aminataceae (15) (Bigendako M.J, 1997). Le tableau n_8 montre le détail de ces champignons connus au Burundi.
Tableau n_8: Les champignons les plus connus au Burundi
Famille |
Genres |
Nombre d'espèces |
Cantharellaceae |
Cantharellus |
10 |
Aminataceae |
Aminata Termitomyces |
14 5 |
Cortinariaceae |
Cortinarius Indybe |
1 1 |
Agaricaceae |
Pleurotus Collibia Tricholoma Lentinus |
1 1 1 2 |
Gyrodontaceae |
Phlebopus Rubonobolatus Gyrodon |
3 3 1 |
Xerocomaceae |
Phylloporus Tuboseata Xerocomus |
3 2 2 |
Boletaceae |
Boletus Leccinum Porphyrellus Pulveroboletus |
1 1 1 1 |
Strobilomycetaceae |
Afroboletus Strobilomyces |
1 1 |
Russulaceae |
Russula lacterius |
42 10 |
Hymnogastraceae |
Dendrogaster |
1 |
Total 10 |
24 |
109 |
Selon l'inventaire de Buyck et Nzigidahera (1994-1995), plus de 50 espèces de champignons sont comestibles. Les champignons les plus abondants sont ceux vivant en symbiose avec les espèces dominantes des forêts claires . Les champignons des termitières sont les plus répandus et bien connus partout dans le pays. Comme le tableau n_9 le décrit, les champignons poussent mieux dans les zones forestières que dans les zones à ciel ouvert.
Tableau n_9: Les champignons comestibles au Burundi
Espèce |
Mode de vie |
Milieu de vie |
Cantharellus congolensis |
Ectomycorrhizique |
Forêt claire |
C. cibarius |
_ |
_ |
C. cyanoxanthus |
_ |
_ |
C. densifolius |
_ |
_ |
C. rufopunctatus |
_ |
_ |
C.cyanescens |
_ |
_ |
C. splendens |
_ |
_ |
C. symoensii |
_ |
_ |
C. pseudocibarius |
_ |
_ |
C. ruber |
_ |
_ |
Tricholoma spectabilis |
_ |
Forêt de montagne |
Collybia aurea |
Saprophyte |
Bauhinia |
Lentinus tuberregium |
_ |
Forêt claire |
Suillus lateus |
Ectomycorrhizique |
_ |
S. granulatus |
_ |
_ |
Aminata loosii |
_ |
_ |
Aminata rubescens |
_ |
_ |
A. pudica |
_ |
_ |
A. robusta |
_ |
_ |
A. spec. Nov |
_ |
_ |
Termitomyces robustus |
Termitières |
Partout au Burundi |
T. letestui |
_ |
_ |
T.striatus |
_ |
_ |
T. titanicus |
_ |
_ |
T. microcarpus |
_ |
_ |
Russula cellulata |
Ectomycorrhizique |
Forêt claire |
R. phacocephala |
_ |
_ |
R. pataullardii |
_ |
_ |
R. senjuncta |
_ |
_ |
R. viscidula |
_ |
_ |
Lactarius edulis |
_ |
_ |
L. inversus |
_ |
_ |
L. kabansus |
_ |
_ |
L. angustus |
_ |
_ |
Rubinoboletus balloni |
_ |
_ |
Strobilomyces echinatus |
_ |
_ |
Afroboletus luteolus |
_ |
_ |
Xerocomus subspinulosis |
_ |
_ |
Dendrogaster congolensis |
_ |
_ |
Les champignons les plus consommés sont ceux du genre Cantharellus. Ces champignons commencent à être exportés. En 1995, plus de 1000 kg de chanterelles en provenance de forêts claires de Rumonge ont été exportés vers l'Allemagne.
Impact de l'élevage des champignons dans les aires protégées
Dans le souci d'impliquer la population dans la gestion des aires protégées, l'Institut National pour l'Environnement et la Conservation de la Nature (INECN) encadre des groupements de la population dans les parcs et réserves aux différentes techniques d'élevage des champignons.
Cette stratégie offre des avantages suivants:
· Une protection des ressources naturelles par la communauté assurée;
· Amélioration de l'alimentation de la population;
· Augmentation des revenus des ménages ruraux (tableau n_10);
· Génération des devises aux pays en 1995, plus de 1000 kg de chanterelles en provenance des forêts claires de RUMONGE ont été exporté vers l'Allemagne.
Tableau n_10: Productivité annuelle des champignons dans les régions du sud et de l'est du pays
Commune |
Production annuelle en kg |
NYANZA-LAC |
2526 |
MABANDA |
2774 |
RUMONGE |
1150 |
Total |
6450 |
Le prix d'un kg varie entre 250 à 300 FBU dans les marchés de Mabanda et Makamba.
Source: Rapport annuel, CRS Makamba, 1998.
2.2.2 Les végétaux à organes comestibles
Quoi que très limitées, les forêts burundaises renferment des produits végétaux qui participent à l'alimentation quotidienne de la population surtout en période de soudure, aux éleveurs pendant la période de transhumance, aux animaux vivant dans le milieu. Certains sont consommés sous forme de fruits, et d'autres sous forme de feuilles tableau n_11.
Dans les inventaires des produits forestiers non-ligneux comestibles fait par Nzigidahera (1994) dans la partie de l'est et du sud du pays, la majorité des produits végétaux comestibles proviennent des forêts claires et de divers types de savanes. L'estimation quantitative de ces produits est difficile car:
· Ces formations constituent un système à accès libre et ouvert à tout le monde, les produits cueillis sont souvent auto- consommés et échappent ainsi au contrôle.
· La productivité de ces formations n'est pas aussi régulière.
· Cette irrégularité de la productivité est due aux incendies répétitifs des forêts, à leur exploitation abusive, etc.
· Cependant, certains fruits comestibles se rencontrent dans les marchés locaux comme Anisophyllea boehmii, Garcinia huillensis, Parinari curtellifolia et Myrianthus holstii observés aux marchés de Rusigabagenzi à Cankuzo (Gisagara), aux marchés de Makamba, Mabanda et Bugarama sur la route Bujumbura - Kayanza.
Le tableau n_11 fait état des produits végétaux comestibles déjà inventorié
Espèces |
Organes consommés |
habitat |
Anisophillea boehmii |
Fruits |
Forêtsclaires, savane arbustive |
Annona senegalensis |
_ |
Forêts claires et divers types de savanes |
Garcinia huillensis |
_ |
_ |
Parinari curatellifollia |
_ |
_ |
Strychnos spinosa |
_ |
_ |
Strychnos cocculoïdes |
_ |
_ |
Uapaca nitida |
_ |
Forêts claires |
Uapaca kirkiana |
_ |
_ |
Uapaca zanzibarica |
_ |
_ |
Vitex mombassae |
_ |
Forêts claires et divers types de savanes |
Vitex donniana |
_ |
_ |
Phoenix reclinata |
_ |
Galerie forestière |
Syzygium guineense |
_ |
_ |
Tamarindus indica |
_ |
Bosquet xérophile |
Myrianthus arboreus |
_ |
Forêt périguinéenne |
Myrianthus holstii |
_ |
Forêt de montagne |
Uvira angolensis |
_ |
Forêt claire |
Landolphia kilkir |
_ |
_ |
Landolphia owariensis |
_ |
Galerie forestière |
Leptactinia benguellensis |
_ |
Forêt claire |
Gardenia ternifolia |
Feuilles |
_ |
Lannea schimperi |
_ |
_ |
Xymenia caffra |
_ |
_ |
La liste des produits forestiers non ligneux comestibles n'est pas exhaustive. La collecte des informations y relatives sur toute l'étendue du pays s'avère nécessaire.
A côté de ces produits issus des forêts, des arbres et arbustes fruitiers, éparpillés dans les exploitations familiales, contribuent à l'amélioration de l'alimentation humaine. Ils sont également générateur des revenus. Ces arbres sont notamment: avocatiers, agrumes, Goyaviers, Pruniers du Japon, etc.
Au cours de cette étude, nous nous sommes intéressés à connaître les quantités de ces denrées produites dans le pays par consultation les rapports de l'Institut des Statistiques et Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU). Comme le tableau n_12 le montre, les enquêtes n'ont pas porté sur tout le territoire national. Dans les régions ayant fait objet d'enquête, c'est la région de BWERU, qui a produit beaucoup de fruits en 1992.
Avec la crise, beaucoup d'arbres fruitiers ont été décimés sous forme de bois de feu surtout dans la région de Buyenzi (Ngozi) qui en 1994 a connu un afflux massif des réfugiés Rwandais. La réactualisation de ces données sont indispensables.
Tableau n_12: Estimation de la production fruitière dans certaines régions du pays en 1992
Saison Régions |
A (Kg) |
B(kg) |
C (kg) |
Total |
Bugesera |
1006.8 |
1421.4 |
533 |
2961.3 |
Buyenzi |
3092.3 |
4365.6 |
1637.1 |
9095.1 |
Buyogoma |
1156.7 |
1633 |
612.4 |
3402.1 |
Bweru |
15226.6 |
21496.4 |
8061.1 |
44784.1 |
Imbo |
764.6 |
1079.4 |
404.8 |
2248.8 |
Kirimiro |
6559.7 |
9260.8 |
3472.8 |
19293.2 |
Mugamba |
3904.7 |
5512.5 |
2067.2 |
|
Total |
31711.4 |
44769.1 |
16788.4 |
93269 |
Source: ISTEEBU, 1995
2.2.3 Animaux comestibles
Malgré l'interdiction de la chasse et du piégeage au BURUNDI, ils sont restés longtemps les voies de source de protéines d'origine animale touchant les mammifères, les herbivores, les reptiles, jusqu'aux animaux minuscules par la population riveraine (tableau n_13).
Le tableau n_13: Les espèces animales les plus consommées dans le pays
Famille |
Genre |
Espèces |
Zone écologique |
Herbivores |
Tragelaphus |
Tragelaphus scriptus T. spekei Sylvicarpa geimmia |
-Plaine de l'IMBO, MOSO, BUYOGOMA (CANKUZO) |
Suidae |
Potamochoerus |
Potamochoerus poreus P.aethiopicus |
IMBO,MOSO, |
Felidae |
Leptailurus Leporidae Lepus |
Leptailurus serval Lepus Whytei Lepus Crashayi |
PN de la Ruvubu, de la Kibira |
Cricetomidae |
Cricetomys |
Cricetomys gambianus |
|
Muridae |
Trachyoryetes |
Trachyoryetes splendeus |
|
Oiseaux |
Lagonostrita senegola Numida moleagris etc |
||
Reptiles |
Piythos sabae Bitis gabonica Crocodilus niloticus |
Sud-Ouest du Partout au Burundi | |
Termites |
Varanus niloticus sp |
MOSO, BURAGANE, BUYOGOMA Plateaux centraux |
Source: SNEB.1997
Au Burundi, la grande majorité de la population recourt à la médecine traditionnelle. Cette médecine se pratique à l'aide des plantes médicinales autochtones et des organes des animaux.
La politique de valorisation des plantes médicinales s'est traduite dans un premier temps par la culture du Quinquina, plante introduite par le colonisateur belge.
Dans un deuxième temps, des Associations des Tradi-praticiens du Burundi (ATRAPRABU) ont vu le jour et ont été agréées par le Ministère de l'intérieur et de la sécurité publique.
Ainsi, alors qu'hier les tradi-praticiens travaillaient en cachette, aujourd'hui ils travaillent au grand jour. Ils collaborent également avec le Ministère de la Santé Publique en ce qui concerne le contrôle des normes et qualités des médicaments prescrits et Mutuelle de la Fonction Publique pour les médicaments qu'ils ne disposent pas.
Les recherches sur la pharmacopée burundaise sont opérationnelles depuis la deuxième moitié du vingtième siècle.
Les chercheurs Kamirindi (1950), Durand (1953, 1958) et Lewalle et al (1968) ont rassemblé les premières informations sur les plantes médicinales du pays.
Depuis 1980, les recherches sur les plantes médicinales sont coordonnées par le Centre de Recherche Universitaire sur la pharmacopée et la Médecine traditionnelle au Burundi (CRUPHAMET). En 1983, Dr FUMBA, achevait son livre sur les plantes médicinales antivenimeuses existant au Burundi.
Les données statistiques annuelles des patients fréquentant le Centre de Buta dirigé par le Père Léopold MVUKIYE montrent que la médecine traditionnelle occupe une place de choix dans la société burundaise.
Tableau n_14: Taux de fréquentation du Centre de Buta.
Année |
Nombre de Patients |
1994 1995 1996 1997 |
1447 1869 2880 1797 |
2.3.1 Plantes utilisées dans la Médecine traditionnelle
La flore médicinale du Burundi est riche et variée. Selon le Centre de Recherche et de promotion de la médecine traditionnelle de Jabe (CRPROMET), c'est la plaine de l'Imbo où l'on trouve beaucoup d'arbustes ayant beaucoup de propriétés médicinales. Les guérisseurs utilisent plus les feuilles par rapport à d'autres parties. Le tableau N_ 15 montre que plus de 80% des parties servant à la médecine traditionnelle sont non ligneuses.
Tableau n_15: La proportion des parties utilisées en médecine traditionnelle
Partie de la plante |
% |
Feuille Tige feuille Ecorce de la tige Les graines Les fleurs Fruits Racine Tige Ecorce de la racine Plante entière |
74 7,8 7,2 1,2 0,8 0,4 6,7 3,3 1,6 0,2 |
Source: BIGENDAKO , 1989.
Selon Bearts M. et Lehmann J. (1989) et des informations obtenues des tradi-praticients, les familles les plus riches en espèces médicinales sont les Asterareae, les Fabaceae, les Euphorbiaceae, les Rubiaceae, les Laminiaceae et les Solanaceae. Les principales maladies traitées par ce centre sont les suivants: Foie, amibes, zona, hyper-tension, rhumatisme, foie jaunis, Hépatites B virale, Candidose asphargelle, le manque d'appétit.
2.3.2 Espèces animales en médecine traditionnelle
Selon Nzigidahera (1996) et Nshimirimana (1995), des animaux jouent également un rôle important en médecine traditionnelle.
Les produits animaux sous forme de peaux de mammifères, de cornes de diverses espèces d'antilopes, de têtes et de corps complets d'oiseaux, etc. se rencontrent dans presque tous les marchés du pays (tableau n_16). Ce rôle curatif des animaux contribue énormément à leur disparition par la chasse ou capture.
Le recours à de telles pratiques varie d'une région à une autre. Le constat a été que ce sont les régions de Kumoso, de l'Imbo et de Kirundo qui se démarquent dans l'usage de ces produits (Bigendako, 1997).
Tableau n_16: Animaux curatifs en pharmacopée traditionnelle
Classe |
|
Organes utilisés | |
Mammifères |
|||
Hippopotames amphibus |
peau | ||
Polamochoerus porcus |
os | ||
Cricetomps gambianus |
peau | ||
Chrysochloris rhina |
peau | ||
Auo malusum derbeanus |
os | ||
Hysterix piquat |
|||
Litra maculecollis |
peau | ||
Genetta div.sp |
peau | ||
Poccilogale albunicha |
peau | ||
Canis adustus |
peau | ||
Civettictis cevetta |
peau | ||
Profelis aurata |
peau | ||
Helogale fervula |
peau | ||
Tragelaphurs scriptus |
peau | ||
Felis hybica |
peau | ||
Cephalophus sylvicultor |
sabot | ||
Tragelaphus spekci |
peau | ||
Sylvicz-pia grimméa |
peau | ||
Lepus uhytei |
poils | ||
Cescopithecus mitis |
peau | ||
Papro anubis |
os | ||
Nandinia binotota |
peau | ||
Cerco pithenus aethiopis |
peau | ||
Osonictis paservora |
peau | ||
Atilax paludinosus |
pénis | ||
Mamis gegantea |
écailles | ||
Reptiles |
|||
|
Python sebae |
peau | |
|
Atheris mthei |
peau | |
|
Naja nigricollis |
peau | |
|
Despholidus typus |
| |
|
Bitis Orictans |
peau | |
|
Varanus niloticus |
peau | |
Crocodilus nilotilus |
peau | ||
Camelea div.sp |
peau | ||
Oiseaux |
|||
Triapias nomacus |
plumes |
||
Cucullus solitarius |
plumes | ||
Pycnonotus barbatus |
plumes | ||
Videca macroura |
plumes | ||
Ardeala ibis |
plumes | ||
Colius striatus |
Plumes | ||
Hirundo abyosiniea |
plumes | ||
Merops div.sp |
plumes | ||
Cossypha henglinii |
plumes | ||
Logonistea senegala |
plumes | ||
Insectes termites (diverses espèces) |
corps entier . |
Source: INECN 1997.
2.3.3 Contraintes du secteur
La crise socio-politique
L'insécurité persistante dans le pays ne permet pas aux récolteurs d'accéder aux forêts car celles-ci sont devenues le fief des rebelles, et par voie de conséquence le manque des produits de base. Les incendies de forêts consécutives à la crise contribuent à la disparition progressive de certaines espèces importantes.
La pauvreté de la population
En période de crise, la population souvent perturbée ne produit pas et par conséquent n'est pas solvable. Cette situation a des retombées négatives sur le fonctionnement des tradi-praticiens faute de moyens financiers pour payer le personnel.
La recherche
Le recourt à la médecine traditionnelle par une grande partie de la population, contribue à l'épuisement des ressources naturelles car très peu de guérisseurs pensent à la multiplication des plantes qu'ils utilisent. En plus, la multiplication de ces espèces autochtones demandent une certaine technicité que les tradi- praticiens ne maîtrisent pas. La recherche et la vulgarisation des techniques de multiplication de ces plantes à haute signification culturelle permettraient une gestion durable et responsable de cette ressource.
Le manque de fonds de roulement
Les tradi-praticiens rencontrés évoquent le manque de fonds de roulement et d'équipements. Les institutions bancaires sur place ne facilitent pas l'octroi des crédits. Ceux qui ont la chance d'en avoir, le taux d'intérêt est très élevé.
En vue de limiter la surexploitation des espèces de la faune et de la flore sauvages par suite au commerce international, une convention a été signée à Washington le 3 mars 1973 par diverses nations du monde dont le Burundi.
Il s'agit de la Convention sur le commerce International des espèces de la faune et de la flore sauvages menacées d'extinction , CITES en sigle. Cette convention a été mise en vigueur au Burundi depuis 1988. La partie suivante montre quelques grands groupes d'animaux ayant été exportés au cours des dernières années.
2.3.1 Exportation des reptiles
Les rapports annuels 1991 et 1992 sur la convention CITES montre que les serpents sont de loin les organismes les plus exportés du BURUNDI (tableau n_17).
Le Chamaeleo johnstoni, une espèce de forêt de montagne, est la plus exploitée par ce commerce.
Tableau n_17: Exportation des reptiles
Espèces |
Quantité 1991 |
Quantité 1992 |
Total |
Atheris nitchei |
288 |
200 |
448 |
Bitis gabonica |
319 |
169 |
448 |
Bitis mesicornis |
528 |
163 |
691 |
Boaedon bineatus |
195 |
- |
195 |
Boaedon sp |
1 163 |
486 |
1 649 |
Dasypeltis scabra |
53 |
- |
53 |
Dasypertis atra |
10 |
- |
10 |
Dasypeltis sp |
194 |
161 |
355 |
Causus resimus |
233 |
47 |
280 |
Atractaspis sp |
20 |
0 |
20 |
Theolotornis sp |
36 |
5 |
41 |
Dispholidus typus |
86 |
5 |
91 |
Phylotamnus sp |
100 |
135 |
235 |
Dendroaspis jamensoni |
94 |
5 |
99 |
Naja melanoleuca |
88 |
2 |
90 |
Python sebae |
19 |
0 |
19 |
Kinixys belliana |
50 |
0 |
50 |
Chamaeleo johnstoni |
6 368 |
4 490 |
10 858 |
Chamaeleo delepis |
3 282 |
2 756 |
6 038 |
Chamaeleo ellioti |
1 937 |
2 321 |
4 258 |
Caranus nilotiens |
2 140 |
2 835 |
4 975 |
Total |
17 203 |
13 780 |
30 983 |
2.3.2 Exportation des oiseaux
Les oiseaux touchés par ce commerce proviennent en grande partie des forêts claires et savanes boisés de l'Est du pays. Les plus préférés sont ceux de la famille des Psittacidae tels que les Perroquets et Agapornis pullaria, etc. Le tableau n_18 montre la quantité d'oiseaux exportés au cours des années 1991 et 1992.
Tableau n_18: Exportation des oiseaux
Espèces |
Quantité 1991 |
Quantité 1992 |
Total |
Agapornis pullaria |
4 |
- |
4 |
Perroquets (esp. Non déterminée) |
34 |
- |
34 |
Oiseaux (esp.non déterminé) |
- |
105 |
105 |
Total |
38 |
105 |
143 |
2.3.3 Exportation des mammifères
Les mammifères sont aussi touchés par ce commerce. A côté de l'exportation des animaux vivants, des organes des mammifères sont également commercialisés à des fins ornementaux, de la médecine traditionnelle.
A titre d'exemple, les 7 511 kg de dents d'hyppopotames montrent que les individus tués pour libérer ces dents sont nombreux (Bigendako M.J., 1997).Le tableau n_19 indique la quantité d'animaux vendus au cours des années 1991 et 1992.
Tableau n_19: Exportation des mammifères et autres
Espèces |
Quantité 1991 |
Quantité 1992 |
Total |
Panthera pardus |
2 |
- |
2 |
Hippopotamus amphibius |
7 511kg(de dents) |
- |
7 511kg |
Rongeurs (non déterminés) |
- |
448 |
448 |
Insectivores (non déterminés) |
- |
100 |
100 |
Chéropthères (non déterminés) |
- |
14 |
14 |