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INTRODUCTION

Contexte de l'étude

Dans le cadre de l'Aménagement Durable de la Forêt (ADF) dans les pays africains et des caraïbes, signataires de la Convention de Lomé (ACP), la FAO en partenariat avec l'Union Européenne a démarré en 1998 pour une durée de trois (3) ans, un programme de collecte et d'analyse de données sur le secteur forestier.

Cet effort commun qui s'appuie fortement sur la participation de plusieurs experts nationaux permettra, à terme, aux pays concernés de disposer de données actualisées, cohérentes et fiables sur les ressources forestières, les produits forestiers et sur le commerce du bois.

Ces données, en tant que moyen d'analyse prévisionnelle et décisionnelle, sont la base de la planification de l'investissement dans le développement forestier et de la définition de politiques stratégiques appropriées.

La disponibilité de données constituera un atout pour mieux évaluer l'apport du secteur forestier aux plans économique, social et environnemental dans les économies nationales.La présente étude qui s'inscrit dans ce cadre s'applique à la République de Guinée. Elle soulève fondamentalement le problème de la mauvaise appréciation et de la sous-estimation de la contribution de la forêt et des arbres hors forêt en produits forestiers et plus particulièrement en Produits forestiers non ligneux (PFNL).

Dans le contexte guinéen, la Direction Nationale de la Comptabilité qui relève du Secrétariat d’Etat au Plan ne s'intéresse qu'aux sciages (madriers, planches, chevrons), au bois énergie (charbon de bois et bois de chauffe) et aux perches en utilisant des données peu fiables et non actualisées. Elle ne prend pas en compte les produits comme les plantes médicinales, les articles divers à usage domestique (nattes, vans, ustensiles de cuisines, paniers, etc.), les cure-dents, les éponges végétales, le miel, le Karité, les fruits sauvages, les noix de cola, les tubercules, les graines, les champignons,...

Cette situation ne permet pas de mesurer à sa juste valeur le poids économique réel du secteur forestier dans la comptabilité nationale et favorise implicitement sa marginalisation dans les affectations budgétaires.

La présente étude qui porte sur l'exploitation et l'utilisation des PFNL tente de démontrer que la prise en compte de ces produits dans l'évaluation des contributions de la forêt à l'économie nationale est une nécessité incontournable d’où la nécessité d’améliorer les méthodes de collecte des données sur les PFNL. Le présent travail à caractère exploratoire mérite d'être poursuivi et approfondi pour une meilleure connaissance des PFNL.

Mandat du consultant

Sous la supervision générale du chef, sous-Division de la Planification et des Statistiques Forestières, Division des Politiques et de la Planification Forestières, Département des Forêts et sous la supervision directe du Coordinateur du Programme de Partenariat UE-FAO sur la collecte et Analyse des données pour un Aménagement de la Forêt dans les Pays ACP et en collaboration étroite avec les forestiers concernés dans la réalisation du projet UE-FAO, le consultant choisi doit :

Collecter les données disponibles sur l'exploitation et l'utilisation actuelle des produits forestiers non ligneux (PFNL) en République de Guinée ;

Evaluer l'importance relative des différents PFNL étudiés ; Analyser les tendances passées, actuelles et futures de la consommation, la commercialisation et l'exportation des PFNL en République de Guinée ;

Analyser les contraintes et potentialités pour l'amélioration de la collecte des données statistiques sur les PFNL dans le pays.

Méthodologie de collecte des données sur les prix des produits forestiers non ligneux (PFNL)

Les enquêtes sur les prix des PFNL dont les résultats sont présentés dans ce rapport ont été menées dans la ville de Conakry.

L'étude s'est étendue sur les mois de février, mars et avril 2000 à raison de 1 ou 2 jours par semaine. Elle a consisté en la collecte de données auprès des vendeurs des PFNL dans six (6) des sept (7) principaux marchés de la capitale Conakry (Madina, Bonfi, Gbessia, Tanènè, Enta et Taouyah) où les transactions commerciales de PFNL sont les plus importantes.

Trois (3) à cinq (5) vendeurs choisis au hasard par catégorie de produits ont été invités à fournir des éléments de réponse au questionnaire qui avait préalablement été préparé aux fins d'enquête.

Par ailleurs, le commerce local des PFNL n'utilise pas généralement d'unités de mesure conventionnelles. Les écorces, les racines, les graines, les fleurs sont vendues par "tas", par "pots" (boîtes de conserve) ou par ‘’attaches’’. Les "tas", les "pots" et les "attaches" ont été pesés avec une balance manuelle soviétique marque Nagrouska 10 kg pour déterminer leur poids.

Des informations sur le circuit d'approvisionnement ont été également recueillies.

A noter que les marchés de la capitale sont dirigés chacun par un administrateur désigné par le Maire ou nommé par le Gouverneur de la ville. Il est assisté par un Comité de gestion ou de discipline de cinq membres ou plus. Le marché est subdivisé en secteurs et en sous-secteurs ayant chacun à sa tête un chef et son adjoint.

Ces structures ont largement facilité l'accomplissement de la mission d'enquête. Cependant, au marché de Madina, les vendeurs de plantes médicinales ont difficilement accepté de répondre aux questions prétextant avoir été désabusés dans le passé par les enquêteurs. De leur avis, ces derniers ont recueilli des informations sur les propriétés thérapeutiques de certaines espèces pour le compte de firmes étrangères sans leur verser aucun droit.

L'étude a porté sur les principaux produits suivants :

Les plantes médicinales (feuilles, écorces, racines, fleurs) ;

Les cure-dents ;

Les noix de cola ;

Le karité ;

Le miel ;

Les plantes alimentaires ;

Le vin de palme ;

La viande de gibier ;

Le rotin ;

Le bambou

Les fruits sauvages.

Ces produits sont couramment rencontrés sur les marchés en raison de leur importance aux plans économique, alimentaire, médicinal et socioculturel aussi bien en milieu urbain que rural.

Les informations recueillies au cours des enquêtes ont été complétées par des données fournies par les administrations centrales et déconcentrées des services des Eaux et Forêts, du conditionnement, de la santé, de la décentralisation, etc.

En ce qui concerne le vin de palme et le rotin, une partie des renseignements ont été extraits des rapports trimestriels de l'équipe de collecte des données sur les produits forestiers à la rentrée de Conakry au PK 36.

 

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