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La présentation des produits forestiers non ligneux (P.F.N.L).

 

Les principaux P.F.N.L.

Le Service des Ressources Forestières conduit une étude floristico-écologique en cours actuellement dans les principales unités forestières qu’il gère. L’objectif principal est de déterminer les espèces qui caractérisent le milieu naturel (les habitats ). Dans cette étude nous extrayons un tableau que nous avons placé en annexe 1 et qui donne bien un aperçu sur les P.F.N.L. les plus importants. Nous avons utilisé aussi la documentation existante sur la flore et la faune.

Puis nous avons opéré dans le tableau indiqué précédemment un tri sur les P.F.N.L systématiquement consommés dans les différentes régions avoisinant nos massifs forestiers et vendus sur les principaux marchés du Pays. Ce travail a été fait en questionnant les paysans. Ceci nous a donné le tableau suivant qui correspond aux P.F.N.L. prioritaires suivants :

 

P.F.N.L prioritaires :

 

Nom vulgaire

Nom scientifique

Partie de la plante utilisée

Quantité/litre d'eau bouillie

 

 

 

 

 

 

 

 

Bois dine

Eugenia fragram

feuille

5-7 (Feuilles)

Camomille

Gnaphalium viscosum

Rameau feuillé

1-2 (branches)

Lanni

Foeniculum vulgare

Rameau feuillé

4-6 (branches)

Appetit

Drymaria cordata

Rameau feuillé

1-2 (branches)

Orègle

Plectranthus amboinicus

Rameau feuillé

3-4 (branches)

Géranium

Pelargonium hortorum

Feuillé

6-8 (feuilles)

Zo douvan

Eugenia Crenulata

Rameau feuillé

3-4 (branches)

Cannelle doux

 

 

Ecorce feuillée

3-5 grammes

Les espèces qui figurent dans ce tableau font aussi partie de la liste des plantes médicinales entrant dans le système de soins de santé traditionnelle du pays.

En questionnant les populations sur l’usage de ces plantes et les maladies traitées, nous avons dépouillé et analysé les données. Ainsi nous avons le tableau qui donne bien l’utilisation et l’importance des principaux P.F.N.L. Pour des commodités de lecture ce tableau est placé en annexe 2.

Comme les réponses sont données en créoles nous donnons les équivalents français dans la colonne des maladies traitées.

Le Chrisophyllum sp. est utilisé comme " Cicatrisant à Cuba"outre l’usage connu en Haïti

Le Ricinus communis est utilisé comme astringent puissant en Haïti et aussi utilisé aux U.S.A. et au Mexique dans la cosmétologie et dans l’industrie aéronautique.

 

La situation générale des P.F.N.L.

Les P.F.N.L végétales qui font l’objet de ce rapport sont trouvés en forêts naturelles publiques et exploitées librement. Un des grands dangers qui les menacent est justement l’exploitation non réglementée et le non-aménagement des P.F.N.L.

Quant aux tendances de leur utilisation actuelle, on peut espérer qu’elle va croissante étant donné le coût élevé des soins de santé moderne dans le pays.

 

La Description des P.F.N.L. prioritaires et leur système d’exploitation.

Nous faisons tout d’abord une description botanique des P.F.N.L. prioritaires tenant compte de l’usage fréquent que nous en faisons et du tableau des espèces prioritairement utilisées. Nous présentons aussi les six espèces parmi les plus importantes et plaçons un certain nombre en annexe 3 :

Pelargonium hortorum : Géranium

Espèces herbacées. Feuilles fortement aromatisées, à nervation digitée pennée, lobées ou disséquées. Fleurs multicolores. Fruit pentavalvé, les valves se replient en général au moment de la déhiscence.

Eugenia crenulata : Zo douvan

Arbrisseaux. Feuilles simples très aromatisées. Inflorescence racemeuse.

Fruit drupacé.

Foeniculum vulgare : lanni

Herbes caulescentes, fortement aromatisées - feuilles alternes, décomposées- pinnées, les segments filiformes. Fleurs jaunes ombellifères nues, composées.

Gnaphalium viscosum : Camomille

Herbes, tomenteux. Feuilles alternes, entières.

Capitules petits, cymeux, groupés en marres sphériques ; involucre formé de bractées scarieuses.

Eugenia fragans : Bois dine

Espèces arbustives. Feuilles simples, petites, ovées. Inflorescence cymeuse. Fruit drupacé.

Drymaria cordata : l’appétit

Espèces herbacées. Feuilles pourvues de petites stipules scarieuses. Fleurs disposées en cymes terminales. Capsule trivalvée.

 

Description du système d’exploitation

Il y a une tradition dans la cueillette en Haïti. Mais elle doit être améliorée. Par exemple pour l’autoconsommation les gens collectent : feuilles, fruits, branches et racines. Ce n’est sûrement pas la meilleure façon de pérenniser les ressources. Avec une tendance à la consommation sans cesse croissante tant dans les milieux urbains et ruraux - parce que ces produits sont très prisés en infusion, dans l’alcool local et des thérapies douces. Vu cette menace des mesures de divers ordres s’imposent. Ainsi donc nous envisageons un programme de recherche - formation - développement qui doit déboucher sur de meilleures méthodes d’exploitation et aussi sur une réglementation.

Les champignons

D’autres P.F.N.L. à valeur économique provenant des forêts naturelles existent. Mais leur commerce est beaucoup moins développé que les premiers.

Ce sont : les champignons, les fruits sauvages et la résine.

Parmi ces P.F.N.L. importants les champignons ne sont pas assez connus parce qu’il n’y a pas de travaux réalisés sur ce sujet.

 

TABLEAU 3 : Profil des champignons en fonction des milieux de développement.

Type de Champignons

Noms Scientifiques

Milieu de développement

Utilisation

Djondjon

Drosophila sp.

Souche d’arbre

Comestible

Morille

Mauricula sp.

Milieu forestier ouvert

Comestible cuit

Girolle

Giroilla sp.

Milieu forestier ouvert

Comestible

Cèpe ou Bolet

Boletus sp.

Milieu Forestier fermé

"

Fistule

Fistula hepatica

Tronc des palmachristi

"

Russule hémétique

Russula sp.

Milieu forestier fermé

Vénéneux

Amanite phalloïde

Amanites sp.

" " "

"

 

Les fruits sauvages sont :

le fraisier,

le framboisier et

le pêchier

 

Rendement de certaines espèces fruitières sauvages (fraisier, framboisier)

Pour le rendement de ces deux espèces, d’après l’évaluation de nos techniciens forestiers nous pouvons trouver en moyenne sur 4 m2 (2m x 2m).

0,90 kg de fraise

1,5 kg de framboise.

Ces mesures ont été réellement effectuées chaque fois que l’espèce est présente.

N.-B. Le pêchier est également une espèce fruitière très connue dans la zone mais son rendement n’a pas été évalué.

 

Estimation du coût

Autrefois le kilogramme de fraise se vendait à $ 6 et celui de framboise à $ 5. Cependant on ne vend plus ces fruits pour le moment.

 

Gemmage

Ce n’est pas une pratique courante en Haïti mais les possibilités d’extraction de résine existent. Il reste à trouver les marchés.

 

Les P.F.N.L. d’origine animale

 

Les produits forestiers non ligneux manufacturés (production de miel)

A Mare rouge, Unité forestière # 2 l’apiculture est une activité pratiquée par les paysans au pied du Massif dans les Localités suivantes : Bois Paul, Tèt Pichon, Tè Lonj et Ti Laura où on fabrique également de la cire et des bougies.

 

Consommation au niveau locale ou régionale –

Pas de données fiables disponibles pour ces zones situées en pied mont et dans le sud-est du pays.

D’après les paysans, la production de miel à forêt-des-pins, Unité forestière # 1, représentait autre fois une activité très importante dans diverses localités. De nos jours, cette activité connaît une baisse considérable, en témoigne le tableau ci-dessous.

 

Données collectées au près de deux paysans

Ruche #

Localité

Qté Produite

Prix unitaire

Période

Fréquence

I

 

II

Marie-Claire

 

Diopoun

16 gallons

 

5 gallons

G 150 /gallon

 

G 175/gallon

juillet - avril

 

avril - juin - nov

Chaque deux mois

Chaque quatre mois

N.B.

Les deux unités forestières forment un seul massif dénommé Forêt des Pins

Marie-Claire est une colonie agricole qui se situe à environ 1,5 km de la Forêt-des-Pins tandis que Diopoun se situe à l’intérieur de l’unité Forestière # 1.

Nous savons que ces données collectées chez deux paysans qui ont encore des ruches dans leur zone respective n’ont pas trop de signification statistique. Mais elles peuvent nous permettre de faire des comparaisons avec d’autres situations.

A titre d’exemple dans le Département du nord-est à Ouanaminthe il y a un massif forestier discontinu avec de bonnes reliques de feuillus dans toute la zone. D’après les informations relevées d’une fédération de coopératives, il existe cinq mille (5 000) apiculteurs possédant chacun en moyenne dix (10) ruches. Et pour cette dernière année il y a en stock près d’un million et demi de gallons de miel qui ne peuvent être écoulés - problème de marché. ( Ces informations ont été obtenues au Département de la production animale du Ministère qui prépare un travail actuellement sur le varroase dans le nord - d’Est du pays ).

Les gibiers de chasse et liste partielle des espèces.

Les Unités forestières # 1 et 2 abritent un nombre important d’espèces animales. Suivant l’habitat et l’époque de l’année, on rencontre les espèces suivantes :

Petit malfini ( Accipiter striatus),

Gros malfini (Buteo jamaicensis),

Grigri (Falco sparverius),

Caille (Colinus virginianus ),

ramier (Columba Aquamosa),

Tourterelle (Zenaida macroura),

Tacot (Saurothera longirostris),

Bouts Tabac (Crotophaga ani),

Effraies (Frize Tyto alba),

Cao (Corvus palmarum),

Rossignol (Mimus polyglottos),

Ouète (Turdus swalesi),

Charpentier bois (Nesoctites micromegas)

Petit Serin (Ti kit) (Coereba flaveola),

Ortolan, Perdrix,

CalÇon rouge (Temnotrogon roseigaster),

Pintade sauvage (.....).

A noter que la plupart des oiseaux composant cette avifaune sont nomades, tandis que d’autres migrent définitivement vers la République Dominicaine à cause de la destruction de leur habitat.

N.-B. Il existe un certain nombre d’oiseaux d’agrément très beaux, très agréables à voir et à observer :

Oiseau musicien (Myadestes genibarbis),

Jacquot (Amazona ventralis ),

Petit quatre yeux (Xenoligea montana),

Coucou, Frizé (Tito sp.)

- Des mammifères

Mangoustes (Herpestes hichneumon)

Chats à pieds noirs et chat doré (felis nigripes, Félis aurata)

-Hyménoptères (guêpes, abeilles)

- Des reptiles

Anolis, Couleuvres

-Des batraciens

Crapauds

-Des invertébrés

Escargots

CONCLUSIONS

 

Les principaux problèmes des P.F.N.L. sont :

La commercialisation : Les P.F.N.L. sont vendus sur les marchés locaux, régionaux et nationaux. Les P.N.F.L. sont cosmopolites et sont présents dans l’ensemble de nos massifs montagneux avec ou sans relique de forêt, exceptions faites de quelques espèces comme par exemple la "cannelle douce" qui ne se trouve qu’à Macaya et à l’unité forestière #2.

Les principes actifs de ces produits.- Ils ne sont pas connus. Ce qui nous obligera à avoir de sérieuses études biochimiques sur ces produits. Ceci nous permettrait d’envisager la présentation et la vente de ces produits sur les marchés internationaux théoriquement plus rémunérateurs.

Le développement de la production.- Il consistera à avoir de plus grande surface couverte en ces produits, à les gérer durablement (en formant les paysans ) et à offrir des offres conséquentes sur tous les types de marchés.

Les incendies et l’élevage libre.

Les élevages libres des animaux domestiques et les incendies de forêt constituent les menaces les plus importantes pour la plupart des P.F.N.L..Car ils détruisent les habitats des espèces tant animales que végétales.

Certaines espèces animales sont considérées comme nuisibles - nous avons des insectes de l’ordre des :

Coléoptères (papillons diurnes et nocturnes )

Diptères (mouches, moustiques )

Orthoptères

 

La présentation du service et activités dans l’écotourisme et de la chasse

Le service des ressources forestières comprend quatre unités qui sont : un responsable de reboisement et d’agroforesterie (qui aura pour tâche à traiter essentiellement avec les ONGs opérant dans le sous secteur et la planification des programmes de l’état), un responsable de cartographie et de statistique forestière, un responsable d’administration et un responsable de politique et d’aménagement forestier.

Mais tout ceci reste en plan et n’est pas encore approuvé par l’administration du Ministère.

Le service ne gère pas la chasse, car il y a un service des parcs et de la faune sauvage. Toutefois nous pouvons signaler que la chasse n’est pas organisée. Il y a une tradition d’accueil à l’unité forestière # 1. Celle-ci se tient encore et l’on essaie de la développer.

 

Organisation de la chasse

D’une manière générale, on pratique la chasse des animaux sauvages mais les lois en vigueur sont surannées et ne sont plus appropriées pour être appliquées actuellement. D’après cette loi n’importe quelle personne détenteur d’un permis de port d’arme peut chasser. Comme conséquence il y a une dilapidation de la faune. Actuellement nous sommes en train de remodeler toute la législation forestière y compris les lois sur la chasse.

Ecotourisme

A l’unité forestière # 1 où nous disposons d’une infrastructure d’accueil minimale (chalets, laines, W-C. , eau courante et électricité... etc.) et malgré un réseau routier pas tout à fait convenable, nous recevons annuellement en moyenne 250 touristes. Ces derniers y passent en général deux nuits plus couramment durant des fins de semaine. Ils payent 250 gourdes par nuit et par personne ce qui ferait à peu près quatre mille (4 000) dollars américains.

Actuellement, nous avons un programme de formation écotouristique axé sur le savoir-faire en la matière (l’accueil et les services à offrir) avec une demi-douzaine de jeunes habitants le massif. L’objectif final est de transférer ces activités aux populations attenantes et intérieures du massif.

 

CHAPITRE II

 

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