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I. INTRODUCTION

La forêt est un écosystème complexe et très diversifié qui abrite des milliers d'espèces végétales et animales dont les populations ont toujours appris à tirer le meilleur parti. Sa première fonction consiste à fournir aux populations locales un ensemble de produits utilisés directement ou indirectement pour la satisfaction de leurs besoins en générale et particulièrement de leurs besoins alimentaires.

A ce titre, il importe de souligner la valeur nutritive de certains fruits forestiers encore appelés " produits forestiers alimentaires" comme le pain de singe, fruit du baobab et le nété, qui sont particulièrement riches en vitamines, les feuilles du ficus et les graines de jujubier qui contiennent beaucoup de protéines ; certaines racines qui sont riches en hydrates de carbone et en sels minéraux.

En plus de ces aspects alimentaires la forêt, à travers les autres produits qu'elle procure, (feuilles, racines, écorces, piquets divers, fourrage, gibier, résines et gommes), contribue à la satisfaction d'autres besoins relatifs à l'habitat, à la médecine traditionnelle, à l'industrie, etc.….

De façon générale, la forêt procure de multiples types de produits qui ont une importance capitale dans la vie des populations, mais aussi elle fournit des services dont on tire les avantages tels que les revenus du tourisme ou de l'organisation des expéditions cynégétiques.

En effet, la chasse est une activité très importante et au Sénégal, la politique d'amodiation adoptée depuis quelques années permet d'en tirer meilleur profit. A coté de cette activité, la pêche dans les rizières et cours d'eau, situés en milieu forestier, fournit en abondance protéines et graisses animales.

Malgré la diversité et l'importance de ces produits, les forêts ont été toujours valorisées à partir de leurs potentialités ligneuses. Le Sénégal n'a pas échappé à cette règle. Ainsi, les efforts en cours dans les forêts situées dans les régions de Tambacounda, de Kolda et de Ziguinchor mettent davantage l'accent sur la satisfaction des besoins des populations en combustibles domestiques.

Toutefois, ces dernières années, la dimension multi-utilitaire de la forêt s'affirme de plus en plus ; l'importance des produits forestiers non ligneux se précise et l'on se préoccupe davantage du rôle qu'ils pourraient jouer dans la satisfaction des besoins des communautés rurales et de leur importance comme source de revenus complémentaires.

Ainsi, par delà l'adhésion des populations au programme de développement du secteur forestier, la valorisation des produits forestiers ligneux et non ligneux a été retenue comme stratégie de développement du secteur. Elle passe par l'accroissement de la contribution des dits produits au développement, dans un cadre complémentaire avec les produits de l'agriculture et de l'élevage mais aussi, par l'amélioration de la qualité des produits proposés sur le marché en vue de les rendre compétitifs par rapport aux autres produits de substitution (PAFS 1993).

La principale contrainte rencontrée dans ce domaine se situe dans le peu de renseignements disponibles sur les statistiques, sur l'amélioration des techniques de production et sur l'organisation du circuit de commercialisation. Le développement de cette filière passe par la levée de cette contrainte, ce qui contribuerait à une meilleure préservation des ressources forestières parce que prenant en compte les intérêts fondamentaux des populations rurales les premières concernées.

Les statistiques portant sur la production des espèces végétales forestières et des produits dérivés sont en général rassemblées par le Service forestier et concernent principalement les combustibles ligneux, le bois d’œuvre, le bois de service, les produits de cueillette à savoir principalement les produits forestiers alimentaires (PFA), encore appelés les fruits forestiers. Il ne s’agit pas d’enquête mais, de relevés mensuels envoyés par les services régionaux, au nombre de dix, sur la base des permis de coupe, qu’on peut encore appeler permis d’exploitation, délivrés après payement de la redevance forestière.

Ainsi, dans les domaines des espèces végétales, il est important de noter que le critère qui détermine la collecte des données est celui relatif à «l’exploitation à titre commercial ». Ce critère, sur lequel est basée la collecte des données statistiques, ne reflète malheureusement pas la contribution de ces produits forestiers non ligneux au bien être des populations, critère plus déterminant.

En ce qui concerne la faune sauvage, des décomptes sont effectués dans les Parcs et certaines réserves par la Direction des Parcs nationaux. L’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) ex ORSTOM effectue aussi des dénombrements principalement le long de la petite côte et dans le Ferlo.

Néanmoins, les données relatives aux gibiers abattus lors des campagnes de chasse organisées, chaque année, du mois de novembre aux mois d’avril sont centralisées et suivies par le service forestier. Il en est de même des espèces qui font l’objet de commerce international.

Les données sur le fourrage posent, quant à elles, de sérieuses difficultés de collecte. Certes, des actions de recherche sont menées par l’Institut de Recherche Agronomique du Sénégal (I.S.R.A.) particulièrement, au niveau du Centre de Recherche Zootechnique (CRZ) de Darha situé au Nord du Sénégal dans la zone du Ferlo et de celui de Kolda situé au Sud du pays. Ces recherches sur le fourrage portent sur l’amélioration du potentiel, sur le fauchage et la conservation et enfin sur les capacités de charge.

Parallèlement aux activités menées par la Recherche, le Centre de Suivi Ecologique (C.S.E.) fournit des renseignements sur la production de la biomasse végétale à partir des images satellitaires.

Dans la présente étude portant sur les données statistiques des produits forestiers non ligneux, il s’agira d’analyser l’importance relative de ces données, de faire le point sur leurs principales utilisations et de dégager une stratégie d'amélioration de leurs collectes.

 

 

 

 

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