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2.0. PRESENTATION DU SECTEUR FORESTIER CONGOLAIS:

 

2-1-Principaux massifs:

On estime à vingt (20) millions d'hectares la superficie des forêts congolaises; ces forêts dont 80 % sont considérés commercialement productives présentent une grande diversité biologique avec plus de trois cents (300) essences. Elles se répartissent entre trois (3) massifs principaux, différents les uns des autres du point de vue étendue, composition floristique et mise en valeur; ce sont:

 

2-1-1-Massif du Kouilou- Mayombe:

D'une superficie de 1, 4 million hectare environ, c'est le massif le moins étendu; son exploitation a commencé timidement au début des années 30 et s'est accentuée après la Deuxième Guerre Mondiale. Aujourd'hui, il connaît un épuisement dû à la surexploitation favorisée par la proximité du Port de Pointe- Noire. Il contribue actuellement à la production nationale à hauteur d'un peu plus de 70.000 m3 grumes/an, soit 11 %. L Okoumé (Aucoumea klaineana) et le Limba (Terminalia superba) sont les principales essences.

 

2-1-2- Massif du Chaillu- Niari (3,5 millions ha environ):

C'est le deuxième en superficie avec 3, 5 millions hectares environ; son exploitation a commencé dans les années 60 avec la mise en service de la voie ferrée Comilog. L'Okoumé est l'essence principale (70 % du volume sur pied), suivi du Limba. Le massif connaît aussi un certain épuisement et participe à la production nationale à hauteur de 150.000 m3 grumes/an , soit 21 % environ.

 

2-1-3- Massif du Nord- Congo (15 millions ha environ):

C'est le plus important en terme de superficie (15 millions hectares environ dont 7 millions inondables) et des potentialités. Deux (2) essences principales sont fondamentalement exploitées: le Sipo (Entandrophragma utile) et le sapelli (Entandrophragma cylindricum). Ce massif participe à la production nationale à hauteur de 480.000 m3 grumes/an, soit 68 % environ.

 

2-2-Potentiel ligneux et non ligneux:

Le potentiel forestier congolais est encore mal connu, puisqu'à peine cinq (5) millions d'hectares (environ 25 % de la superficie forestière du pays) ont été inventoriés, à des taux de sondage très faibles (0,2- 2,5 %), sur la base d'une cartographie datant de plus de dix (10) ans dans certains cas.

Néanmoins, sur la base de l'extrapolation des résultats des différents inventaires réalisés, le potentiel exploitable des forêts congolaises est estimé à 170 millions m3 dont 150 millions au nord et 20- 25 millions au sud, pour une trentaine d'essences commercialisables. Les possibilités de production annuelle sont de l'ordre de deux (2) millions m3 grumes.

A ce potentiel naturel, s'ajoutent 73.000 hectares de plantation forestières, composées principalement d'eucalyptus (60.000 hectares), de limba (7.500 hectares), pins (4.500 hectares) et autres essences (1.000 hectares). Les produits forestiers autres que le bois, autrement dit produits secondaires ou non ligneux sont nombreux et jouent un rôle important dans l'économie congolaise. Entre dans cette catégorie, une gamme de produits dont la liste ne saurait être exhaustive: légumes, fruits sauvages, lianes, rotins, chenilles etc. La consommation de ces produits touche les domaines alimentaire, médical, culturel etc. Les quelques études réalisées sur ces produits depuis 1947 dans le Mayombe (Kouilou) et tout récemment par les projets GEF- Congo ( Likouala, Sangha, Pool, Kouilou) et ECOFAC (Cuvette- Ouest) ont permis d'identifier:

166 essences de plantes alimentaires appartenant à 55 familles;

800 essences de plantes médicinales appartenant à 1000 familles;

plusieurs autres essences utilisées pour les besoins divers: construction, vannerie, culture etc.

 

2-3- Déforestation:

Depuis une époque très récente, les forêts du Congo sont soumises au phénomène de déboisement; les principales causes sont les suivantes:

agriculture itinérante;

exploitation forestière irrationnelle;

exploitation pour les besoins en bois de chauffe.

L'évaluation des ressources forestières effectuée par la FAO en 1990 indique un taux de déforestation de l'ordre de 0,10-0,15 %, soit 25-35.000 hectares par an.

 

2.4. Faune et Aires protégées:

La faune sauvage congolaise n'a pas fait l'objet d'inventaires approfondis, ce qui ne permet pas de disposer d'informations complètes et détaillées sur cette ressource. Les quelques études réalisées dans ce domaine par l'UICN (1998) ECOFAC et GEF- Congo indiquent qu'il existerait au Congo:

200 espèces de mammifères terrestres dont 22 de primates; les espèces les plus couramment rencontrées sont: l'éléphant d'Afrique, le buffle, le guib harnaché, le sitatunga, l'hippopotame, les céphalophes. On note l'existence des espèces endémiques telles que le Bongo et l'hylochère dans les forêts du nord- Congo, le colobe rouge de bouvier dans les forêts ripicoles de la Léfini, le cob onctueux dans les savanes de la vallée du Kouilou- Niari et Nyanga.

Sur les 22 espèces de primates identifiées, les plus courantes sont le gorille de plaine, le chimpanzé, le moustac;

45 espèces de reptiles: crocodile du Nil, crocodile nain, varans, tortues etc.

400 espèces d'oiseaux.

Dix sept (17) aires couvrant une superficie totale de 2.551.720 hectares, soit 06 % du territoire national ont fait l'objet de classement , soit pour assurer la conservation des écosystèmes forestiers, soit pour favoriser le tourisme de vision, soit pour encourager la recherche scientifique etc.; ces aires protégées comprennent trois (3) parcs nationaux, huit (8) réserves, trois (3) Domaines de chasse et trois (3) sanctuaires. Dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière de faune sauvage et aires protégées, il est prévu les actions suivantes:

création d'un sanctuaire d'habituation des gorilles à la présence humaine dans

région de la Cuvette- Ouest, d'une superficie de 35.000 hectares (sanctuaire de Lossi);

extension du parc national d'Odzala jusqu'à 1.350.000 hectares

2-5-La forêt dans l'économie congolaise:

Pendant longtemps, le secteur forestier a été considéré comme le moteur de l'économie congolaise, susceptible de stimuler la croissance et de moderniser la campagne, en réalisant des infrastructures et des équipements à caractère social: écoles, routes, dispensaires etc.

En effet, l'exploitation forestière a constitué la principale source de devises entre 1955 et 1974; elle a contribué jusqu' à 85 % aux recettes d'exportation et à environ 10 % au PIB. Actuellement, le bois ne représente plus que 9 % des recettes d'exportation et 2 % du PIB. En 1993, la production est tombée à 510.000 m3 de grumes (contre 805.000 m3 en 1989) à cause du dysfonctionnement de la chaîne ATC, de l'environnement politique et économique défavorable et de la crise du système bancaire.

Compte- tenu de cette situation et, conscient du rôle que joue et peut jouer la forêt dans l'économie nationale, le Gouvernement a adopté une nouvelle stratégie du développement forestier articulée autour des axes suivants:

production, transformation et commercialisation des bois d'œuvre, d'industrie et de service;

valorisation des autres produits forestiers;

conservation des écosystèmes et de la biodiversité.

définition des programmes de formation, de perfectionnement e recyclage adaptés;

réalisation des inventaires et aménagement des ressources forestières en vue d'une meilleure connaissance du patrimoine forestier;

intensification des programmes de reboisement;

amélioration de la productivité des espèces naturelles en forêt dense.

 

La mise en œuvre de cette stratégie repose sur les principes fondamentaux suivants:

gestion durable des ressources forestières;

gestion participative impliquant à la fois les pouvoirs publics, les populations rurales, le secteur privé, les ONG etc.

gestion de la forêt en tant qu'écosystème;

déconcentration de la gestion des ressources forestières.

 

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