Previous PageTable Of ContentsNext Page

1. CADRE GENERAL

Situé entre les 8e et 32e degrés de latitude Nord et les 11e et 24e degrés de longitude est, le Tchad est un vaste pays d’une superficie de 1.284.000 km², superficie qui le place au cinquième rang en Afrique après le Soudan, l’Algérie, le Congo Démocratique, la Libye et le vingtième au monde.

S’étendant du nord au sud sur 1.700 km et de l’est à l’ouest sur 1.000 km, il est le plus enclavé du continent. Ses distances d’accès à la mer à partir de N’Djaména sont de 1765 km à port Harcourt et 2.100 km à Apapa au Nigeria, de 2.750 km à Pointe Noire au Congo, et de 2.060 km au port de Douala.

En général, les liaisons entre le Tchad et ces ports sont assurées par voies routières puis ferroviaires.

La population résidente était de 6,3 millions d’habitants en 1993, ce qui représente une densité moyenne légèrement inférieure à 5 habitants au km². On peut toutefois noter que cette moyenne masque une répartition très inégale de la population entre les différentes régions. En effet, moins de 5% de cette population vit dans la moitié nord du pays, alors que près de la moitié est concentrée dans la zone soudano-guinéenne occupant la frange méridionale du territoire et qui ne couvre que 10% de la superficie totale.

Cette population dont le taux d’accroissement annuel est de 2,5% vit à 80% en milieu rural. Cependant, la croissance urbaine est bien plus rapide que celle rurale, tout particulièrement dans la capitale. En effet, entre 1984 et 1993, la population de la ville de N’Djaména a augmenté en raison d’un taux annuel moyen de 7%, pour s’établir à 530.000 habitants en 1993 et serait de 795.387 actuellement. En dehors de N’Djaména, on compte trois importants centres urbains secondaires, il s’agit de Moundou, Sarh et Abéché qui en 1993 avaient respectivement 98.000, 79.000 et 56.000 habitants. La population y croît moins vite qu’à N’Djaména, de sorte que le taux d’accroissement annuel moyen de ces quatre centres urbains a été de 5,2% entre 1984 et 1993.

Avec un produit intérieur brut par habitant de 220$ USen 1992 le Tchad est classé dans le groupe des pays les plus pauvres. Les indicateurs d’espérance de vie, de santé et d’alphabétisation y sont parmi les plus bas au monde. Au cours des dix dernières années il a enregistré un progrès assez lent, mais réel avec un taux de croissance du produit intérieur brut moyen de 4,9% pour la période 1984-1992 ; ce qui tenant compte de la démographie revient à une croissance de 2,4% par habitantpar an en moyenne.

La part de la production agricole dans la formation du produit intérieur brut est de 30 à 35%, secteur économique qui occupe plus de 80% de la population. La production industrielle est assez peu développée ; sa contribution au PIB est d’environ 20%. Si on tient compte de l’élevage qui représente environ 14% du PIB, on comprend facilement que la vie économique dans son ensemble connaît des variations importantes d’une année à l’autre ; d’autant plus que la production des ces principales activités est fortement influencée par les aléas climatiques.

L’agriculture occupe également une place importante dans le commerce extérieur. Le coton, première source de revenus en devises, représente 50% des exportations et fait vivre près du tiers de la population. Le deuxième produit d’exportation est le bétail qui destiné essentiellement au Nigeria et au Cameroun assure environ 30% des recettes en devise du pays.

L’exportation de la gomme arabique assure quant à elle près de 7% des revenus d’exportation. Toutefois, la balance de paiement serait déficitaire sans apport de devises sous forme d’aide offerte par la coopération internationale et destinée notamment à éponger le déficit budgétaire de l’Etat.

Le milieu naturel se caractérise par trois grandes zones correspondant aux principales divisions bioclimatiques à savoir la zone saharienne, la zone sahélienne et la zone soudanienne.

La zone saharienne comprend la grande partie de la préfecture du BET et couvre une superficie de 600.350 km². Elle subit un climat aride de type désertique ; les pluies y sont rares et très irrégulières ; l’isohyète 50 mm étant sensiblement situé le long du 16e parallèle remontant toutefois vers l’Est pour suivre la limite Nord du massif de l’Ennedi. Une poche plus humide entoure les sommets du massif du Tibesti mais seule la partie Sud-Est (Sud de l’Ennedi) bénéficie de précipitations appréciables, dépassant les 200 mm en année normale.

Du nord au sud, les températures maximales moyennes varient entre 38°-35° en août et, 29°-22° en janvier, les minima varient entre 28°-18° et entre 15°-12° pour les deux périodes. C’est aussi une zone qui se caractérise par l’intensité des vents du nord-est (harmattan) qui souffle tout le long de l’année et très violent entre décembre et mars.

L’insuffisance et l’irrégularité des pluies ne permettent pas à une végétation spontanée de se développer. Celle qui existe se rencontre dans des stations particulières bénéficiant des conditions édaphiques favorables : les lits d’oueds, les plaines d’épandage, les zones d’affleurement de la nappe. On y rencontre une steppe arborée et arbustive très clairsemée et un tapis herbacé à prédominance graminée vivace distribuée par touffes souvent déchaussées par les vents en même temps que les ligneux. L’ensemble du couvert diminue du sud au nord et en altitude.

La zone sahélienne couvre plus ou moins les préfectures du Batha, du Chari Baguirmi, du Guéra, du Kanem, du Lac, du Ouaddaï et du Salamat. Elle s’étend sur 550.000 km². Le CTFT/CIRAD, la découpe en zone :

Sahélo-saharienne comprenant le Biltine, le Kanem, le Lac, le Nord du Batha et le Nord du Ouaddaï où il pleut entre 200 et 400 mm ;

Sahélo-soudanienne comprenant le Sud du Batha, le Sud du Ouaddaï et le Nord du Chari Baguirmi où il pleut entre 400 et 600 mm ;

Soudano-sahélienne comprenant le Guéra, le Salamant et le Sud du Chari Baguirmi où la pluviométrie varie entre 600 et 800 mm.

La végétation y est caractéristique du domaine sahélien. Son aspect physionomiste est celui des steppes et savanes arbustives (et même boisées par endroits), variablement hautes, denses, continues, discontinues parsemées de vides et de quelques galeries. C’est en fait une mosaïque de peuplements purs ou mélangés marqués par la prédominance des espèces caractéristiques des climats arides et sub-arides et par la présence de quelques espèces rélictuelles du domaine soudanien.

L’inégale répartition des pluies et l’imbrication des différentes unités pédologiques corrélant des conditions pédo-climatiques relatives, confère à la végétation une répartition spatiale et une composition florale plus ou moins sélective.

La zone soudanienne regroupe l’essentiel des cinq préfectures du sud du pays (Logone occidental, Logone oriental, Mayo Kebbi, Moyen Chari et Tandjilé) couvrant une superficie totale de 130.040 km². La pluviométrie varie entre 800 mm et 1.200 mm avec une saison de pluies de 5 à 6 mois.

Toute une gamme de sols s’y rencontre parmi lesquels des vertisols hydromorphes, des sols ferrugineux tropicaux, des sols minéraux bruts tropicaux et des sols rouges ferralitiques.

La végétation va du nord au sud des savanes arbustives clairsemées aux îlots de forêts denses sèches en passant par des savanes arborées, boisées, des forêts claires et des galeries forestières.

 

 

Previous PageTop Of PageNext Page