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I. INTRODUCTION : LE BOIS-ENERGIE EN GUINEE

En Guinée, il est aujourd'hui difficile d'établir une quelconque situation du BOIS-ENERGIE sans faire recours au rapport "RPTES 1998", élaboré dans le cadre de l'Examen des Politiques, Stratégie et Programme du Secteur des Energies Traditionnelles ; ceci pour causes :

Le rapport rptes a été élaboré par une équipe Nationale multidisciplinaire, composée essentiellement des acteurs impliqués dans la gestion du bois-énergie en Guinée, en particulier les cadres des Directions Nationales de l'Énergie et des Eaux et Forêts ;

Le rapport présente une revue globale de la situation des énergies traditionnelles y compris les données existantes ;

Son contenu a été adopté par une lettre de politique, signée par les Chefs des 2 départements ministériels directement impliqués dans ce secteur : Le Ministre de l'Hydraulique et de l'Énergie et le Ministre de l'Agriculture de l'Elevage et des Eaux et Forêts.

Il faudra aussi noter que par rapport à la question du présent mandat CE-FAO, le dit rapport couvre non seulement la période des données(les cinq dernières années), mais aussi affiche la participation effective des cadres nationaux dans son élaboration.

C'est pourquoi, la revue portera essentiellement sur les données du rapport, complétées par celles du rapport d'études de faisabilité (PANEB, GUINEE-CE), récemment élaboré dans le cadre de la préparation du Programme d'Appui National pour l'Économie du Bois-énergie. Ce second document présenté par la Direction Nationale de l'Énergie a largement contribué à l'amélioration des données existantes.

1.1. Aperçue de l'offre :

En se basant sur les résultats des différentes études réalisées depuis 1958, l'on s'aperçoit que la Guinée, historiquement, dispose d'une potentialité forestière importante par rapport à la diversité des formations végétales existantes.

L'ensemble de ses formations couvrait (selon les informations de 1989-1990) 53,60% du territoire national (24.586.000 ha), ajoutées des jachères et savanes arbustives dont le taux de couverture du pays a été estimé à 30,51%.

Ces ressources sont réparties essentiellement entre le domaine classé de l'État et le domaine non classé, avec respectivement des taux de couverture estimés à 4,6% pour 1.142.183 ha et 85,4% pour 20.999.389 ha.

Tableau. 1: Etat actuel des superficies des formations boisées en Guinée

Type de formation

Superficie (1000 ha )

%

Mangroves

250

1,02

Forêts denses humides

700

2,85

Forêts claires et forêts denses sèches

1600

6,51

Savanes boisées

10.636

43,25

Sous total formations boisées

13.186

53,63

Jachères et savane arbustive

7.500

30,51

Total formations forestières ligneuses

20.686

84,14

Couverture agricole

1.700

6,10

Autres

2.200

9,76

Total

24.586

100

SOURCE: RPTES 1998

Ces formations représentent l'essentiel de l'offre et constituent la principale source d'approvisionnement en bois- énergie, soit 90% des besoins du pays. Dès lors, on comprend que le bois- énergie consommé en Guinée est produit essentiellement sur la base de l'exploitation des ressources forestières : ramassage ou coupe.

Les autres produits et sous produits ligneux obtenus à base de transformation (liqueur noire, briquettes, agglomérés...) sont encore à des valeurs négligeables en Guinée comme on pourrait contrairement le trouver dans certains pays de la sous région.

La sciure de bois obtenue dans le secteur informel de menuiserie-ébenisterie à Conakry est directement utilisée dans le fumage de poissons comme additifs de combustible (bois de feu) ; ce pour de donner une meilleure coloration aux poissons fumés.

Tableau 2 : Volume bois-énergie accessible

Formations boisées

Superficie (1000ha)

Produit naturel

Production brute

Accès et brut

Accès et Utilisation locale %

Mangroves

260

5-8

1.690

20

338

Forêt dense

800

3-5

3.200

20

640

Forêt claire

2.700

2-3

4.250

40

1.700

Savane boisée et arborée

12.000

1-2

18.000

50

9.000

Brousse et jachère

6.150

0,5-1

412,5

50

2.062,5

Total

   

31.752,5

 

13.740,5

SOURCE : RPTES 1998

1.2. Les combustibles ligneux :

Malgré la place importante qu'occupent les combustibles ligneux (bois- et charbon de bois) dans le bilan énergétique du pays, le potentiel reste encore mal connu. L'évaluation du potentiel disponible n'a pas encore fait l'objet d'études exhaustives couvrant l'ensemble des 4 régions naturelles du territoire national.

A part la Guinée Maritime (sans BOKE) qui a connu un inventaire de la biomasse en 1992 (rapport ; 136/93 TCP-GUI 38 ), les informations disponibles sur le potentiel du pays sont généralement très anciennes et résultent pour la plupart des estimations disparates dont le degré de rigueur dénote une certaine flexibilité.

En 1986, le programme conjoint PNUD/BANQUE MONDIALE, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie pour l'énergie domestique en Guinée, sur la base des données de superficies de formations boisées du tableau I, estimait la production annuelle brute des formations forestières du pays à 31,753 millions de m3, pour un volume accessible en bois énergie d'environ 14 millions de m3.

En 1988, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie de la politique forestière nationale, J. GUILLARD proposait une disponibilité technique totale d'environ 10 millions pour un volume de bois- énergie de 8,45 millions de m3.

En 1990, dans le cadre de l'élaboration de la stratégie pour l'énergie domestique en Guinée dont le rapport a été publié en 1994, ESMAP, estimait le potentiel de production annuelle en bois-énergie des formations boisées du pays à 30 millions de m3 environ, pour une accessibilité équivalente à 13,3 millions de m3.

C'est bien face à ce dilemme que les chefs de départements en charge de gérer ce secteur, en préfaçant le rapport sur les ÉNERGIES TRADITIONNELLES devraient déclarer ; citation:

Une des caractéristiques du secteur des énergies traditionnelles en Guinée est qu'il y a eu peu d'interventions de l'Etat. Les deux départements directement impliqués dans ce secteur, le Ministère des Ressources Naturelles et de l'Energie pour les aspects de consommation en énergie et le Ministère de l'Agriculture et des Eaux et Forêts pour les aspects offre en bois de feu et charbon de bois n'avaient pas jusqu'à présent intégré spécifiquement ce domaine dans leurs interventions :

Pour ce qui est de l'énergie, la stratégie adoptée dans le cadre du programme de développement économique et financier comprenait une restructuration du secteur des énergies conventionnelles par une amélioration des structures de gestion et d'opération et le développement d'un environnement propice aux investissements privés, il n'était pas tenu compte des énergies traditionnelles.

Dans le domaine forestier, les programmes engagés en faveur de la préservation de l'environnement n'ont, pour la plupart, jamais intégré la dimension énergétique du bois. La priorité donnée à ces programmes était de lutter contre l'érosion des sols, les feux de brousse et le déboisement, ce qui constitue en effet une priorité pour préserver les bassins versants dans le Fouta Djalon, activités essentielles à la conservation du potentiel agricole et à l'équilibre écologique du pays. Seul un projet en zone de mangrove proche de Conakry est intervenu sur la filière bois avec succès (fin de citation).

C'est dans ce contexte que nous aborderons la présente revue de données en s'appuyant comme préalablement énoncé sur les 2 principaux documents (le RPTES/1998 et le PANEB/1998) qui ont fait l'objet de compilation de presque toutes les données liées à la gestion du bois - énergie pendant les huit dernières années (1990 -1998), grâce à :

La Direction Nationale de la Statistique, en ce qui concerne les informations liées à la Démographie ;

Le Projet Foyers Améliorés GUINEE-CE de la Direction Nationale de l'Énergie, en ce qui concerne les résultats des enquêtes liées à la Demande des combustibles dans certaines zones (urbaine et rurale) du Pays.

La Direction Nationale des Eaux et Forêts en rapport avec ses projets de gestion des ressources forestières, en ce qui est de l'Offre.

QUELQUES DONNEES TECHNIQUES :

Avant d'aborder les questions principales du mandat, voici présentées quelques données à partir desquelles les informations ont pu être abordées et amendées.

Tableau 3 : ratios de consommation : (Humidité base sèche)

 

BOIS kg/hbt/j

CHARBON DE BOIS kg/hbt/j

CONAKRY

O.8

0.3

ZONE URBAINE

1.0

0.4

MILIEU RURAL

2.4

0.5

Source : DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)

Tableau 4 : taux d'utilisation des combustibles ligneux par milieu d'utilisation

 

BOIS(%)

CHARBON DE BOIS(%)

CONAKRY

20

80

ZONE URBAINE

70

30

MILIEU RURAL

92

8

Source:DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)

Tableau 5 : taux d'utilisation des combustibles ligneux par secteur de consommation

SECTEUR DE CONSOMMATION.

TAUX DE CONSOMMATION (%)

MENAGES

82

SECTEUR IN FORMEL

18

Source : DNE (PFA/PANEB Guinée UE 1999)

Toutes ces données de la demande proviennent des enquêtes de consommation, menées à Conakry dans le cadre du suivi du PFA, et à l'intérieur du Pays (4 Préfectures par zone naturelle) dans le cadre de la préparation du programme d'appui national pour l'économie du bois-énergie ; tandis que les données sur la population sont obtenues des projections de l'unité de population 1995 sur les données du recensement de 1983 (Direction nationale de la statistique/BNR).

Aussi, afin d'exprimer les différents types de combustibles d'origine ligneuse dans une base énergétique commune et déterminer le montant total de bois exigé pour les produire, nous avons adopté les facteurs de conversion en utilisant des procédures bien connues (UN, 1982, 1987 et 1991) comme le noterait le document de la FAO. Ainsi, les coefficients suivants ont été adoptés :

Pour la densité en bois, 725kg/m3 ;

Pour la production de charbon de bois, 165kg/m3 pour un rendement de 16,5% des meules utilisées, soit 6,06kg de bois pour 1kg de charbon de bois.

 

 

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