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XIV. ANNEXES

1. Définitions des forêts : types (classés) de végétation

DEFINITIONS :

La Forêt Dense Sèche –

concerne les massifs forestiers parfois (à tort) dénommés forêts semi-humides, cantonnés au Sud du Rio Grande de Buba. Les peuplements sont fermés, à plusieurs strates ; les arbres dominants ont une forte hauteur moyenne et sont pour la plupart défeuillés durant la saison sèche ; le sous-bois arbustif est soit sempervirent, soit décidu et le tapis graminé discontinu, voire inexistant.

Les espèces caractéristiques de l'étage supérieur sont l’Alstonia congensis (non commercial : Emien, Tagara en Crioulo : langue locale), l’Antiaris africana (Ako ou Pau de Bitcho Branco) ainsi que le Chlorophora sppl. (Iroko au Pau de Bitcho Amarelo) assez fréquent. A noter absence quasi totale de Khaya senegalensis (Caïlcédrat ou Bissilon) et des autres espèces caractéristiques des forêts claires du nord telles que : Afzelia africana (Pau de Conta, Linqué ou Lingué) ou Pterocarpus erinaceus (Pau de Sangue, Vène). Est à noter la présence de bambous/ Oxythenanthera abyssinica).

La Forêt Claire –

Concerne l’ensemble des peuplements ligneux du Nord du pays qui présentent une ouverture du couvert plus ou moins importante en fonction de l’impact humain. Ces différents stades de dégradation sont floristiquement semblables et constituées d’un petit nombre d’espèces composant la futaie telles que : Parinari excelsa (Mampataz), detarium senegalense (Mambode), Erythrophleum guineense (Mancone), Daniellia Oliveri (Pau de Incenso), Dialium guineense (Pau veludo) ainsi que les trois espèces précédemment citées : Afzelia Africana (Pau Conta), Pterocarpus erinaceus (Pau de Sangue) et surtout Khaya senegalensis (Bissilon) qui constituent l’essentiel de l’exploitation forestière.

Les arbres dominants de forêt claire ont un port différent de ceux de forêt dense sèche ; ils sont de moindre hauteur, ont des fûts plus courts, souvent divisés et rarement droits et présentent en général un houppier large avec de grosses branches. Le sous-bois constitue une seconde strate, assez basse, comprise entre 3 et 5 mètres de hauteur dont la densité peut être très forte en absence prolongée de défriches et de feux.

La forêt claire regroupe un certain nombre de profils de végétation qui vont de la forêt presque totalement fermée avec un mince tapis graminée jusqu’à la savane arborée ou arbustive et qui par la pratique ancestrale des feux ont été floristiquement ramenés à un cortège restreint d’espèces présentant divers degrés de résistance au feu (il s ‘agit d’espèces pyrorésilientes).

Il faut par ailleurs, souligner qu’il existe, au sein de ces forêts claires de Guinée-Bissau, un gradient d’Ouest en Est se traduisant par un passage très progressif des formations forestières ouvertes aux savanes arborées, puis arbustives du fait de la diminution de l’intensité annuelle des pluies.

Les formations de forêts claires sont en fait, moins vulnérables que la forêt dense sèche et peuvent par leur richesse (relative) en espèces de valeur et par leur dynamique de reconstitution, être destinées à la protection et à la production dans le cadre d’aménagements forestiers non seulement pour le bois d’œuvre, mais aussi pour le bois de chauffe et de service.

La Mangrove :

Les mangroves de Guinée-Bissau occupent des surfaces importantes 287.000 ha d’après l’inventaire de 1985, du fait de la pénétration profonde des eaux marines par de larges estuaires et du relief peu accusé. On peut distinguer les mangroves hautes, jusqu’à 10 m de haut, bordant les rives des fleuves sur 20 à 100 m de large avec Rhizophora sp. Et par endroits Laguncularia racemosa et Conocarpus erectus et les mangroves basses, en arrière des précédentes, qui constituent l’essentiel des surfaces de mangrove, avec Rhizophora sp. et Avicenna sp.

Les objectifs majeurs dans le cadre d’une production durable de cet écosystème seraient :

la production de volume ligneux pour le charbon à partir surtout de Rhizophhora racemosa ;

la production de perches de bois de service ou de tanin grâce à Avicennia africana (Tarafe) ;

et le maintien de l’écosystème (non-touché) de sorte qu’il puisse assurer la protection des rivages et le développement de la faune aquatique.

Cet écosystème floristiquement pauvre (moins d’une demi-douzaine d’espèces ligneuses) représente une biomasse aérienne maximale de 300 tonnes par hectare (en poids sec), mais sa productivité est mal connue.

Cet écosystème dit «fragile» dépend de :

L’alimentation régulière en eaux douces et océaniques, les espèces halophytes de la mangrove exigent des doses précises de chlorure de sodium pour leur survie et pour leur dynamique et tout accroissement de la salinité du sol et de l’eau (augmentation de l’aridité, construction de digues, …) entraîne une baisse du nombre d’espèces, une forte diminution de production et voire une disparition (pour aboutir à des «tannes»).

Formations de moindre extension

Les rôneraies, peuplements denses et homogènes de rôniers (cibe : Borassus Aethiopium) couvrent environ 6.000 ha, mais on rencontre également et très souvent des rôniers dispersés dans le paysage.

Les palmeraies d’Elaeis guineensis (palmeira de azeite) forment aussi des peuplements denses de grande étendue (par exemple sur l’île de Bubaque), mais ceux-ci ont le plus souvent été défrichés pour les cultures agricoles. Aussi rencontre-t-on mes palmiers sous forme de bouquets ou de pieds dispersés au milieu des formations forestières ou agricoles. Les surfaces des palmeraies sont estimées à 100.000 ha.

Les forêts galeries ou «forêts ripicoles» sont également des formations forestières denses au milieu des savanes arborées. Elles bordent les rives des cours supérieurs des fleuves et rivières. Leur surface cumulée est importante (environ 80.000 hectares pour l’estimation de la SCET International).

2. Division administrative ou Agro-écologique

Cette division administrative se fonde essentiellement sur une division agro-écologique.

La zone I

Les limites de la zone I sont :

au Nord, le Sénégal,

au Sud, le Canal de Rio Geba,

à l’Ouest, l’Océan Atlantique

à l’Est, la ligne joignant Sitato à Enxalé, soit du nord-est de Farim à l’Ouest de Bambadinca.

La superficie totale est de 10.670 km2, les surfaces exondées – y inclus les mangroves – s’étendant sur 9.393 km2. Administrativement, cette zone a été divisée en trois régions. Ainsi, on a, hormis le secteur autonome de Bissau :

pour la région de l’Oio, les secteurs de Bissorã, Farim, Mansabá, Mansoa, Nhacra ;

pour la région de Cacheu, les secteurs de Bigene, Bula, Cacheu, Caio, Cantchungo, San Domingos ;

pour le région de Biombo, les secteurs de Biombo, Prábis, Safim.

La zone II

La zone II est limitée au nord par le Sénégal, à l’est et sud par la Guinée-Conakry, au nord-ouest par la zone I et au sud-ouest par le cours inférieur du Rio Corubal, marquant la frontière avec la zone III. La superficie totale est de 14.515 km2, dont 8.705 km2 appartenant à la seule région de Gabú, le reste à celle de Bafatá. Elle comprend deux régions administratives, Gabú et Bafatá regroupant les secteurs de Gabú, Pirada, Pitche, Sonaco et Boé pour la région de Gabú, Bafatá, Contuboel, Bambadinca, Galomaro, Gã-Mamudo et Xitole pour la région de Bafatá.

La zone III

Les limites naturelles de zone III sont au nord, le Canal du Geba, à l’ouest l’Océan Atlantique, à l’est, la rive gauche du Rio Corubal. A l’extrême sud-est, elle fait frontière avec la zone II et au sud, avec la Guinée-Conakry. Sa superficie est de 6.170 km2.

La zone III est divisée administrativement en deux régions/

le Quinara, avec les secteurs de Fulacunda, Tite, Buba et Empada.

le Tombali, avec les secteurs de Catio, Cacine, Quebo et Bedanda.

 

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