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1. RESSOURCES LIGNEUSES

Le Projet Inventaire des Ressources Ligneuses ( PIRL ) réalisé entre 1985 et 1991, dont la couverture exclut les zones pastorales et désertiques, fait apparaître que l’essentiel des ressources ligneuses du domaine forestier national, généralement estimé à 100 millions d’hectares, concerne 32,4 millions d’hectares, soit environ 26% de la superficie du pays, dont 1,3 millions d’hectares de forêts classées et 3,9 millions d’aires protégées (1,5 millions d’hectares à Mopti et 1,75 à Gao, auquel il faut ajouter les formations végétales agricoles ou anthropiques (cultures et jachères), estimées à 15,7 millions d’hectares (DNRFFH, 1995). Les peuplements naturels productifs se localisent principalement au sud du pays dans les zones humides soudano - guinéennes et guinéennes. Ils se composent de forêts claires et savanes arborées à arbustes, où dominent Isoberlina doka, Daniela Oliveri , Vitellaria paradoxa, Detarium microcarpum, Parinari curatelefolia, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis.

Le volume sur pied selon ce même inventaire est estimé globalement à 520 millions de m3, avec de fortes variations du nord au sud et par zone éco - climatique : moins de 10m3/ha pour les savanes arbustives du Nord, 20 à 40m3/ha pour la brousse tigrée, 50 à 80m3/ha/ pour les forêts de la zone soudano – Guinéenne et plus de 100m3/ha pour certaines forêts galeries et les forêts du Sud – Ouest du pays. La productivité moyenne est de 0,86m3/ha/an. Elle varie de 1 à 1,5m3/ha/an en zone Soudano – guinéenne à 0,3 et 0,05m3/ha/an en zone sahélienne et en zone saharienne. Dans de nombreuses zones, on peut déjà observer une surexploitation du potentiel ligneux sur pied (DNRFFH, 1995).

Ces formations naturelles ont subi de profondes modifications, dues essentiellement à l’aridité du climat, aux sécheresses successives et surtout aux activités anthropiques (défrichements agricoles, exploitation du bois de chauffe, surpâturage et émondage, feux de brousse, …). Selon la DNRFFH, plus de 100 000  ha de forêts disparaissent chaque année. Les seuls prélèvements pour le bois de chauffe et charbon de bois (qui constituent la principale source de l’énergie domestique ) sont estimés globalement à 5 millions de tonnes par an, ce qui correspond à l’exploitation de 400 000 ha et devraient atteindre ou dépasser 7 millions de tonnes en l’an 2000 (Stratégie Energie Domestique). Le potentiel de régénération est quant à lui estimé à 7 millions de tonnes par an.

A ces prélèvements, il faut ajouter le processus de désertification qui a tendance à s’étendre de manière alarmante, les effets conjoints de changements climatiques (périodes de sécheresse successives) et de la pression anthropique (agriculture, élevage, feux de brousse, coupe de bois, …).

Le Projet Inventaire et de Surveillance continue par Télédétection des Ressources Ligneuses du Mali, a été réalisé conjointement par le Centre Technique Forestier Tropical (Département du Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement - CIRAD) et par la Société d’Etude et de Conseil pour l’Aménagement Rural, l’Inventaire et la Gestion des ressources (BDPA/SCET-AGRI), sous la supervision de la Direction nationale des Eaux et Forêts du Mali (DNEF).

Ce projet de développement, qui a démarré en février 1985, avait pour but de fournir à la République du Mali, un outil performant pour la mise en place d’une politique de gestion de son patrimoine ligneux.

Il a été exécuté en deux grandes phases :

1 – Un inventaire au sol sur différentes zones test, visant à fournir une

base de vérité terrain à la fois qualitative et quantitative ;

2 – Une extension de ces résultats, ponctuels, à l’ensemble du Mali et

du 16ème parallèle par étude des images du satellite SPOT 1 et

prospections au sol.

Une base de données importantes sur les formations végétales du Mali et leurs caractéristiques a été constituée durant la 1ère phase (deux années de prospection au sol).

Le présent rapport sera basé sur les résultats de cet inventaire.

 

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