IV EVOLUTION DES SUPERFICIES DES FORMATIONS FORESTIERES
4.1 Généralités sur l’occupation des sols
Pour appréhender les problèmes d’occupation des sols en Mauritanie, il a fallu se référer aux documents «analyse du secteur forestier et propositions de la Mauritanie élaborée en 1982 par le Club du Sahel P.29 et celui portant sur le Bilan et diagnostic du Secteur agricole sahélien et interrogations sur l’avenir du Sahel, élaboré en 1997 P.4 »
Pour le premier document élaboré en 1982, les données relatives à l’occupation du sol sont les suivantes :
- Superficie totale 103070000 ha,
- Superficie des sols 103040000 ha,
- Terres arabes (y compris jachères) 195000 ha,
- Pâturages permanents 39250000 ha,
- Forêts et savanes 15134000 ha,
- Autres 48461000 ha,
Pour le second document élaboré en 1997, elles se résument comme suit :
-le potentiel agricole 500000 ha (soit 0,5 % environs) ;
-les formations ligneuses 4387000 ha (soit 4,4 %), inclus 48000 ha de forêts classées ;
-les formations herbacées 15161000 ha (soit 15,1 %).
Après quinze (15) années consécutives, l’analyse des documents, fait ressortir :
-Premièrement sur le plan agricole, les potentialités qui étaient à 195000 ha en 1982, sont actuellement évaluées à 500000 ha (en 1997), soit une augmentation de 305000 ha.
-Deuxièmement sur le plan forestier, la couverture forestière qui était estimée à 151340000 ha en 1982 a chuté en 1997 à 4339000 ha, soit une régression nette de 10795000 ha.
-Troisièmement sur le plan de la couverture herbacée, elle était estimée à 39250000 ha en 1982 pour chuter à 15161000 ha en 1997, soit une régression de 24089000 ha.
4.2 Potentialités agro-sylvo-pastorales
Sous réserve de très larges approximations faites dans leurs estimations, la répartition des affectations potentielles du territoire national selon les différentes wilayas est récapitulée dans le tableau ci-après où les superficies sont exprimées en km².
Wilaya |
Surface Totale |
Potentialités Agricole |
Sylvo Pastoral |
Forêts Classées |
Autres |
||||
Pluviale |
Décrues |
Oasis |
Irriguées |
Pastoral |
Classées |
||||
NKTT |
120 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
120 |
|
H.Ech. |
182700 |
700 |
80 |
- |
- |
35000 |
- |
146920 |
|
H. EL Gh |
53400 |
420 |
160 |
5 |
- |
30000 |
15 |
22800 |
|
Assaba |
36600 |
150 |
85 |
15 |
- |
25000 |
160 |
11190 |
|
Gorgol |
13600 |
250 |
250 |
- |
383 |
11000 |
45 |
1670 |
|
Brakna |
33000 |
130 |
191 |
- |
497 |
13000 |
90 |
19090 |
|
Trarza |
67800 |
- |
180 |
- |
473 |
10000 |
85 |
57060 |
|
Adrar |
215300 |
- |
280 |
20 |
- |
- |
- |
215000 |
|
NDB |
17800 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
17800 |
|
Tagant |
95200 |
- |
125 |
15 |
- |
7000 |
60 |
88000 |
|
Guidim |
10300 |
550 |
40 |
- |
21 |
7000 |
25 |
2660 |
|
T.Zem |
258580 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
250580 |
|
Inchiri |
46300 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
46300 |
|
Mauritan |
1030700 |
2200 |
1391 |
55 |
1374 |
138000 |
480 |
887190 |
Source : Politique et stratégie générale pour le développement du secteur rural horizon 2010
En comparant les données portant sur les potentialités enregistrées dans les documents stratégiques respectivement : Programme Multisectoriel de Lutte Contre la Désertification (PMLCD. P.31) élaboré en 1991 et Stratégie générale pour le développement du secteur rural SGDSR. horizon 2010. P.22), élaboré en 1998, il ressort ce qui suit :
(i) au niveau du pluvial, les superficies cultivées n’ont connu aucune évolution significative durant la période considérée, ce qui démontre une nette stabilité dans l’exploitation des sols. Les raisons de cette stabilité peuvent être liées à l’irrégularité des pluies ;
(ii) au niveau des décrues, on constate que les superficies qui couvraient 1550 km2, soit 155000 ha, ont connu une légère régression pour être portées actuellement à 1391 km², soit 139100 ha ;
(iii) au niveau des superficies Oasiennes, sylvopastorales et forêts classées, les donnés sont restées stationnaires de 1991 à 1998 dans les deux documents ;
(iv) au niveau de l’irrigué, les superficies enregistrées dans le Programme Multisectoriel de Lutte Contre la Désertification (PMLCD) ont connu une sensible augmentation ces dernières années pour aller de 1005 km² en 1991 à 1374 km² en 1991. Cette amélioration est due aux superficies additionnelles enregistrées au niveau du Gorgol, Brakna, Trarza et particulièrement le Guidimakha, qui ne figurait pas dans le document PMLCD, a enregistré à lui seul 21 km², soit une couverture de 2100 ha.
4.3 Couvertures des Ressources Forestières
4.3.1 Couverture des formations naturelles
On ne dispose pas d’inventaire fiable et précis sur la production sylvicole des potentialités ligneuses de la Mauritanie. Le document PMLCD (P.27), élaboré en 1991, a cependant essayé de dégager des ordres de grandeurs à partir des données rassemblées. Ainsi les formations forestières couvraient les superficies suivantes au niveau de chaque wilaya.
Wilaya |
Superficie en Km² |
Hodh Echarghi |
35000 |
Hodh El Gharbi |
30000 |
Assaba |
25000 |
Gorgol |
11000 |
Brakna |
13000 |
Trarza |
10000 |
Tagant |
7000 |
Guidimaka |
7000 |
Total |
138000 |
Sources PMLCD 1991
Malgré ces données, il convient de préciser par ailleurs qu’une tentative d’estimation des surfaces des formations ligneuses forestières a été effectuée en 1981 par l’USAID.
Cette étude dont les résultats sont ci-dessous présentés n’a concerné en réalité que les zones Sud Ouest et Sud Est :
Région du Sud Ouest
L’estimation des surfaces des formations ligneuses faites par J. Fontes (Evaluation des ressources forestières en Mauritanie. Situation 1980-1985) est basée sur l’interprétation de la carte 1/50.000 (USAID, 1981). Les superficies obtenues se répartissent ainsi :
2.670.000 ha de formations naturelles arbustives ;
460.000 ha de formations naturelles arborées mixtes ;
24.000 ha de formations arborées denses, dont 2.000 ha environ de palmeraies.
Région du Sud Est :
L’auteur a utilisé pour l’évaluation, les documents de LANDSAT qui font suite à la carte USAID de l’Ouest. les superficies estimées sont :
1.115.000 ha de formations naturelles arbustives ;
65.000 ha de formations naturelles arborées mixtes ;
5.000 ha de formations naturelles de denses ;
Le cumul des deux domaines donne pour le pays, une couverture globale de :
77.000 ha de formations arborées denses qui englobe 48.000 ha de forêts classées non répertoriées par l’étude USAID et dont 13.733 ha situés dans la vallée ;
525.000 ha de formations arborées mixtes ouvertes ;
3.785.000 ha de formations arbustives.
Ainsi la couverture des formations ligneuses en Mauritanie avoisine 4.387.000 ha soit 4,25 % de la superficie totale du pays.
Les superficies forestières accessibles aujourd’hui sont estimées à 3.500.000 ha, ce qui représente une couverture de moins de 3,5 % de formation végétale constituée de savanes claires, de steppes à Accacia et de brousses arbustives dont les possibilités naturelles moyennes sont évaluées à 0,16 m3/ha/an d’où une production actuelle de 560.000 m3.
4.3.2 Couverture des Forêts classées
Négligeant les pertes enregistrées les années antérieures (1970 à 1977), le programme multisectoriel de lutte contre la désertification (PMLCD), denier document officiel élaboré en 1991 attribuait aux peuplements forestiers classés de la vallée une couverture globale de 23.629 ha répartis entre 24 massifs forestiers classés dont 19 forêts couvrant ensemble près de 21.378 hectares dans les wilayas de Trarza, Brakna et Gorgol et 5 forêts couvrant ensemble près de 2.251 hectares dans la wilaya de Guidimakha. (Voir Programme multisectoriel de lutte contre la Désertification. P.27)
Wilaya |
N° |
FORETS |
|
DESIGNATION |
SUPERFICIE |
||
TRARZA |
1 2 3 4 5 6 |
Forêt de Bou Hajra Keur Mour Gani M’Barwadji Dioldi Koundi |
320 ha 450 ha 2200 ha - 627 ha 4.470 |
BRAKNA |
7 8 9 10 11 12 13 14 |
Tessem Mboyo Dar el Barka Olo Ologo Silbé Afina + Toueidieri Lopel Ganki |
453 ha 2.940 ha 328 ha 217 ha 2.736 ha 507 ha 582 ha 600 ha |
GORGOL |
15 16 17 18 19 |
Diorbivol Dinde Dao Yame N’Diaye N’Goye |
754 ha 395 ha 958 ha 530 ha 1.825 ha |
GGUIDIMAKHA |
20 21 22 23 24 |
Melgué Seydou Bouli Kaliniro Oued Jrid |
606 ha 320 ha 600 ha 610 ha 115 ha |
Source : PMLCD, 1991
L’interprétation de ces données prend en compte un certain nombre de superficies, non seulement sans végétation, mais transformées pour quelques-unes unes en périmètres irrigués qui devraient être soustraites pour refléter la réalité du terrain.
Ainsi les estimations, auxquelles nous sommes parvenues permettent de mettre en évidence l’importance de l’accélération du processus de dégradation des forêts classées au niveau de la vallée.
Pour caractériser les wilayas qui ont le plus souffert, nous avons jugé utile de présenter le pourcentage des pertes comme suit :
- 69,01 % des superficies boisées de la wilaya du Trarza étaient transformées
soient en parcelles de culture ou en zones dépourvues de toutes végétations. Pour l'instant il n’existe plus que 2.650 ha renfermant les surfaces occupées par les forêts respectivement de Gani (2200 ha) et Keur-mour (450 ha).
- 47,74 % des superficies boisées de la wilaya du Brakna avaient été également
transformées ces dernières années soient en terrain de culture ou en zones de production
de charbon de bois. Actuellement les superficies classées se résument à 4.370 ha de
couverture boisée. (Cheikhna 98).
- Pour ce qui est du Gorgol et du Guidimakha nous ne disposons pas encore de données chiffrées sur les superficies transformées pour estimer les pertes, mais il convient de souligner que ces deux wilayas constituent depuis les années 1980 pour le Gorgol et 1990 pour le Guidimakha et ce jusqu’à présent, les grands foyers de production de charbon de bois pour le ravitaillement des grands centres urbains.
En considérant 13.733 ha de couverture boisée pour la vallée ce qui semble refléter la réalité, comparée à 20.104 ha en 1977, nous remarquons une régression générale du couvert végétal au niveau de la vallée de 31,69 % correspondant à une superficie perdue de 6.371 ha pour une période (de 1977 à 1999) de presque 22 années pour une moyenne annuelle de 289,59 ha de destruction massive des formations végétales.
Tableau synthèse des superficies actualisées des forêts classées
Wilaya |
Ancienne superficie |
Superficie actuelle |
Pourcentage de perte |
Trarza |
8553 ha |
2650 ha |
69,01 % |
Brakna |
8363 ha |
4370 ha |
47,74 % |
Gorgol |
4462 ha |
4462 ha |
- |
Guidimaka |
2251 ha |
2251 ha |
- |
Total |
23.629 ha |
13.733 ha |
41,88 % |
Source : Cheikhna Ould Mbaré
4.3.3 Recouvrement
En terme de définition simple, la couverture forestière est un moyen descriptif utilisé pour grouper des peuplements de même caractère à l’égard de leur composition et de leur développement qui sont liés à certains facteurs écologiques par lesquels ils peuvent être différenciés d’autres groupements ou formations végétales. (Voir Inventaire des ressources sud-ouest mauritanien).
Comme l’état de la végétation peut changer en fonction des périodes, le document de l’USAID, 1982, intitulé «Inventaire des ressources du sud-ouest mauritanien », a établi une carte de couverture forestière pour la zone comprise entre la côte et le 11ème dégré de longitude Ouest et entre le 15ème et le 18ème degré de latitude Nord.
Cette zone d’une superficie globale 150000 km², présente un recouvrement végétal très riche et diversifié qui, à partir des données de terrain, des photos aériennes et des images Landsat intensifiées par ordinateur, a pu renfermer 47 types de couverture forestière.
Ainsi la nomenclature des types de couverture a été basée sur les espèces ligneuses présentes au moment de l’échantillonnage.
La classification des formations végétales a été faite sur la base des combinaisons d’espèces qui, prises ensemble, représentaient au moins 50 % de la couverture boisée. En général un ou deux noms d’espèces étaient suffisants pour décrire les composantes principales. Les noms des types de couverture forestière ont été donnés dans l’ordre d’importance numérique à l’intérieur de l’association.
Des espèces indicatrices existaient dans plusieurs groupements de plantes. Elles aident principalement à désigner la localisation géographique du type de couverture. (Voir document inventaire des ressources sud-ouest mauritanien, 1982.P.153-158).
Types de couvertures forestières, le pourcentage par type, ainsi que la surface en km²
Type de couverture |
Pourcentage |
Kilomètre carré |
1 Acacia flava |
7,41 |
11140 |
2 Acacia nilotica |
0,23 |
350 |
3 Acacia nilotica, Acacia macrostachya |
0,08 |
120 |
4 Acacia nilotica, Acacia raddiana |
0,08 |
120 |
5 Acacia raddiana |
5,10 |
7670 |
6 Acacia raddiana, Leptadenia pyrotechnica |
7,70 |
11580 |
7 Acacia raddiana, Acacia senegal |
3,61 |
5430 |
8 Acacia raddiana, Balanites aegyptica |
4,42 |
6650 |
9 Acacia senegal |
3,44 |
5170 |
10 Acacia senegal, Balanites aegyptiaca |
4,13 |
6210 |
11 Acacia seyal |
0,53 |
800 |
12 Balanites aegyptiaca |
9,06 |
13630 |
13 Balanites aegyptiaca, Guiera senegalensis |
0,87 |
1310 |
14 Boscia senegalensis, Capparis decidua |
4,06 |
6110 |
16 Balanites aegyptiaca, Leptadenia pyrotechnica |
3,52 |
5290 |
17 Caparis decidua, Balanites aegyptiaca |
0,48 |
720 |
18 Combretum glutinosum |
0,72 |
1080 |
19 Combretum glutinosum, Adansonia |
2,15 |
3230 |
20 Combretum glutinosum, Sclerocarya birrea |
0,54 |
810 |
21 Commiphora africana, Maerua crassifolia |
0,60 |
900 |
22 Europhorbia balsamifera, |
3,50 |
5260 |
23 Euphorbia balsamifera, Adenium obesum |
1,48 |
2230 |
24 Euphorbia balsamifera, Salvadora persica |
1,71 |
2570 |
25 Euphorbia balsamifera, Tamarix senegalensis |
0,48 |
720 |
26 Guiera senegalensis |
0,30 |
450 |
27 Guiera senegalensis, Combretum glutinosum |
0,61 |
920 |
28 Hyphaene thebaica |
0,98 |
1470 |
29 Leptadenia pyrotechnica |
0,05 |
80 |
30 Mitragyna inermis, Balanites aegyptiaca |
1,69 |
420 |
31 Commiphora africana, Acacia raddiana |
0,28 |
14450 |
32 Salvadora persica |
9,61 |
620 |
33 Sclerocarya birrea |
0,20 |
300 |
34 Tamarix senegalensis |
0,81 |
1220 |
35 Ziziphus mauritiana |
0,53 |
800 |
36 Ziziphu s mauritana |
2,08 |
3130 |
37 Guiera senegalensis, Pterocarpus luscens |
0,26 |
390 |
38 Commiphora africana, Pterocarpus luscens |
2,83 |
4260 |
39 Ziziphus mauritiana, Mitragyna inermis |
0,28 |
420 |
40 Acacia flava, Acacia seyal |
0,06 |
90 |
41 Acacia nilotica, Acacia seyal |
0,12 |
180 |
42 Balanites aegyptiaca |
3,00 |
4510 |
43 Acacia nilotica, Anogeissus leiocarpus |
0,15 |
230 |
44 Commiphora africa, Leptadenia pyrotechnica |
2,57 |
3870 |
45 Salvadora persica, Tamarix seneglensis |
1,12 |
1680 |
46 Acacia flava, Leptadenia pyrotechnica |
2,16 |
3250 |
47 Euphorbia balsamifera, Boscia senegalensis |
3,35 |
5040 |
Roche |
0,35 |
530 |
Oua oua |
0,08 |
120 |
Lac R’Kiz |
0,08 |
120 |
Zone agricole |
0,14 |
210 |
Source Inventaire des ressources Sud – Ouest mauritanien, 1982 P.158
4.4 Actions pour l'amélioration de la couverture végétale
4.4.1 Reboisement
La DEAR a procédé ces dernières années à travers ses différents projets à la plantation annuelle qui ont pour la plupart un objectif de protection. Le tableau suivant résume les superficies de ces plantations.
Campagne annuelle |
Superficie en ha |
1990 – 1991 |
632 ha |
1991 – 1992 |
1224 ha |
1992 – 1993 |
2637 ha |
1994 – 1995 |
3907 ha |
1995 – 1996 |
5262 ha |
1996 – 1997 |
7202 ha |
1996 – 1997 |
2087 ha |
Total |
22951 ha |
Source différents rapports des Projets / DEAR/SPN.
Il ressort du tableau ci dessus qu’entre 1990 et 1997, il a été reboisé un total 22951 ha, soit une surface globale de 229,51 km². Cet effort s’inscrit dans le cadre des actions de lutte contre la désertification. Les essences utilisées pour ces actions de reboisement portent essentiellement sur deux aspects complémentaires qui sont notamment : (i) économique tels que l’Acacia sénégal, Acacia nilotica, Ziziphus mauritiana, Mangifera indica, citrus sp, et (ii) protection des sols tels que : Proposis juliflora, Parkinsonia aculeata, Azadirachta indica, Balanites aegyptiaca, Leptadenia pyrotechnia, Salvadora persica, Euphorbia balsamifera, Panicum turgidum, Aristida pungens, etc.
4.4.2 Mise en Défense
La mise en défens a porté sur la conservation et la régénération du milieu naturel. Dans ce cadre une superficie globale de 6790 ha a été mise en défens. Cette activité a été entreprise par les projets tels que : Ceinture verte de Kaédi, PLEMVASP, GIRNEM et PGRNF, durant la campagne 1990-1997.
Campagne annuelle |
Couverture en hectare |
1990-1991 |
240 ha |
1991 – 1992 |
240 ha |
1993 – 1994 |
840 ha |
1994 – 1995 |
1445 ha |
1995 – 1996 |
3105 ha |
1996 – 1997 |
680 ha |
Total |
6790 ha |
Sources : DEAR
4.5 Les Eléments ayant contribué à la Perte du Couvert Végétal
4.5.1 la Sécheresse
Un survol effectué en août 1997 entre Rosso et Matam en rive droite en vue d’évaluer les pertes dues à la sécheresse, a permis de constater une forte destruction des forêts classées en Mauritanie, d’où une réduction considérable du potentiel de production, car même si l’aire forestière demeure inchangée, la diminution du peuplement fait chuter ce potentiel.
En supposant un taux de croissance de 3,5 m3/ha/an, la perte réelle de 10.027 ha réduira le potentiel de production de 35.094 m3/ha soit 8 stères /an. (Voir OMVS évaluation des effets sur l’environnement d’aménagements prévus/ Rapport partiel sur Forêts/ Gannett Fleming USA.P.23).
Estimation des pertes de forêts dues à la sécheresse de 1972 à 1977
Forêts classées |
Surface avant sécheresse |
Superficie perdue (ha) due à la sécheresse |
Pourcentage des pertes % |
Dagana |
540 |
81 |
15 |
Gani |
1.050 |
420 |
40 |
Dioldi |
627 |
533 |
85 |
Koundie |
4.470 |
3.129 |
70 |
Mboye |
3.400 |
1.700 |
50 |
Dar El Barka |
330 |
33 |
10 |
Olo Ologo |
220 |
209 |
95 |
Silbé |
2.676 |
268 |
10 |
Lopel |
582 |
175 |
30 |
Ganki |
600 |
60 |
10 |
Oualaldé |
321 |
80 |
25 |
Djiorbivol |
741 |
112 |
15 |
Dindi |
395 |
40 |
10 |
Total |
15.956 ha |
6.840 |
- |
(Voir OMVS évaluation des effets sur l’environnement d’aménagements prévus/ Rapport partiel sur forêts/Gannet Fleming USA.P.24).
4.5.2 Feux de brousse
D’importantes superficies bien fournies en végétation sont chaque année décimées par les feux de brousse.
Une telle contrainte contribue davantage à la dégradation de l’environnement en général et la perte des formations ligneuses et herbacées en particulier.
Selon les données compilées annuellement à la Direction de l’environnement et l’aménagement rural (DEAR), la situation des superficies se présentent comme suit :
Pendant la campagne de 1994 – 1995, les feux de brousse se sont déclenchés dans 5 wilayas du pays, respectivement le Hodh Echarghi, le Hodh El Gharbi, l’Assaba, le Guidimakha, et le Gorgol pour une superficie brûlée de 2322 km² soit 232200 ha.
Quant à la campagne 1995 – 1996, le feu s’est déclenché dans 4 wilayas respectivement le Hodh Echarghi, l’Assaba, le Guidimakha et le Brakna donnant une superficie brûlée de 3815 km² soit
381500 ha.
Quant à la campagne de 1996 – 1997, le feu s’est déclaré également dans 4 wilayas respectivement l’Assaba, le Guidimkha, le Gorgol et le Brakna pour une superficie brûlée de 639 km², soit 63900 ha. Le cumul de ces données donne un total de 3553 km², 355300 ha.
(Source messages adressés par les délégations régionales à la DEAR).
Feux de brousse
Wilaya |
Période |
Superficies brûlées |
Hodh Echarghi |
1994-1995 |
105 km² |
1995-1996 |
105 km² |
|
Hodh El Gharbi |
1994-1995 |
459 km² |
Assaba |
1994 – 1995 |
409 km² |
1995 – 1996 |
3223 km² |
|
Guidimakha |
1994 – 1995 |
864 km² |
1995 – 1996 |
467 km² |
|
Gorgol |
1994 – 1995 |
485 km² |
1995 – 1996 |
- |
|
1996 – 1997 |
425 km² |
|
Brakna |
1994 – 1995 |
- |
1995 – 1996 |
5 km² |
|
1996 – 1997 |
44 km² |
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355300 km² |
Actuellement, cette zone ne représente plus qu’une végétation relique de certaines espèces qui ont démontré leur résistance à la sécheresse, aux défrichements incontrôlés, à la hache des charbonniers et au broutage excessif du bétail (caprins et camelins). Il s’agit là de quelques rares peuplements diffus d’Acacia nilotica et Borassus flabelier (roniers) déjà en dégénérescence ainsi que de quelques individus isolés d’Acacia albida, d’Acacia sieberiana, de Ziziphus mauritiana, … Par contre, des espèces comme le Tamarix senegalensis et le Salvadora persica se développent rapidement sur des sols salés du delta.
4.5.3 Défrichement
Le rythme des aménagements pour la culture irriguée est passé de 6000 ha (entre 87 et 94) à 2.000 ha / an don nant une moyenne annuelle de 4000 ha / an qui sont prélevés sur les superficies des formations végétales (enquête sur les périmètres irrigués Sonader, juin 94).