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2. DESCRIPTION DES ESPECES: MAMMIFERES MARINS DU MONDE (contd.)

2.2 PINNIPEDES

OTARIIDAE

Eumatopias jubatus (Schreber, 1776) Otarie de Steller

Répartie en bordure du Pacifique nord à partir de la mer du Japon au nord au voisinage du 66°N puis au sud le long de la côte des Etats-Unis et du Canada jusqu'à l'île San Miguel en Californie. Sa population totale est estimée autour de 230 000 animaux ou plus dont la masse principale (200 000) se trouve dans les eaux de l'Alaska. La population des zones méridionales est plus petite et est peut-être en déclin car celle-ci se retire vers le nord (Mate et Gentry, 1979). Près de 15 000 animaux sont tués en Alaska, au Japon et en URSS, la plupart au cours d'opérations de pêche (Mate, 1982a). Leur nourriture consiste essentiellement, dit-on, en espèces de poissons non commerciales et de céphalopodes mais on peut aussi inclure quelques espèces commerciales comme le saumon (Fiscus et Baines, 1966). Wilke et Kenyon (1952) ont également trouvé de petits gadidés, des poissons plats et des lançons dans deux estomacs qu'ils ont examinés. Schusterman (1981) cite l'étude de Keye (1968) des données récoltées sur la nourriture de cette espèce et y compte le flétan, la morue, le flet, le lieu, l'éperlan et les hexagrammidés. Schusterman cite également Mathison et al. (1962) qui ont trouvé que sa nourriture consiste en 27% de poissons, 35% de céphalopodes, 20% de bivalves et 8% de crevettes et de crabes. On sait qu'il existe quelques conflits entre cette espèce et les pêcheurs (voir les zones 61, 67 et 77).

61 67 77

Zalophus californianus (Lesson, 1828) Otarie de Californie

D'après Mate (1979) il existe pour cette espèce trois sous-populations qui se reproduisent séparément. La Colombie britannique (51°N) constitue la limite nord de l'aire de la population californienne/mexicaine. C'est la que vont les mâes la reproduction. La limite de son aire pendant la saison de reproduction est autour de 34°N. Apparemment quelques mâles migrent aussi vers le sud jusqu'à Manzanillo au Mexique (19°N). Le groupe des Galapagos se reproduit et habite dans la région qui entoure les îles Galapagos et le troisième groupe qui se reproduisait dans la mer du Japon est sans doute éteint. On sait également que cette espèce existe en petit nombre sur la côte orientale des Etats-Unis, ayant échappé à la captivité mais qu'elle ne s'y est pas reproduite jusqu'à maintenant (Caldwell et al., 1971). Mate (1982) indique que la population californienne/mexicaine avoisine, au total, 75 à 100 000 animaux et la population des Galapagos, 20 000. La premiàre, après avoir été fortement exploitée au siècle dernier, peut maintenant être en augmentation et s'étender vers le nord. Il indique également que cette espàce se nourrit dans les eaux peu profondes selon l'opportunité et que sa nourriture consiste, pense-t-on en encornets, notamment Loligo et en petits poissons tels que Engraulis, Merluccius, Clupea et divers petits poissons de roche. Bailey et Ainley (1982) ont confirmé l'importance de Merluccius productus dans son alimentation. On sait qu'il existe de nombreuses interactions entre cette espèce et les pêcheries commerciales dans la région de la Californie (voir les zones 67 et 77).

31 (61) 67 77

Otaria flavescens (de Blainville, 1820) Elephant de mer sud-américain

Réparti le long des côtes d'Amérique du Sud, du voisinage du 23°S sur la côte brésilienne jusqu'à la Terre de Feu vers le sud, puis vers le nord jusqu'aux alentours de 4°S sur la côte du Pérou (Scheffer, 1958). La population totale a été estimée par plusieurs auteurs à environ 273 000 animaux (Vaz-Ferreira, 1979), les deux tiers se trouvant dans les eaux argentines. La structure de cette population a changé au cours de l'histoire, ayant diminué dans quelques endroits comme les îles Malouines mais augmenté dans d'autres comme au Pérou depuis la fin de son exploitation commerciale. Elle est encore un peu exploitée en Uruguay et probablement au Pérou (Vaz-Ferreira, 1979). Vaz-Ferreira (1982) résume ce que l'on sait de la nourriture de cette espèce. On sait qu'elle consiste en poissons, en mollusques et en crustacés. Parmi les poissons communément mangés, on trouve Sebastodes oculatus, Merluccius gayii, Clupea benetinckii et Engraulis anchoita ainsi que des poissons benthiques, des encornets et au moins occasionnellement des pingouins. On sait qu'il y a des conflits entre cette espèce et les pêcheurs dans la plupart des endroits où elle se trouve, en particulier pour le dommage qu'elle cause aux filets et aux prises (voir les zones 41 et 87).

41 87

Neophoca cinerea (Peron, 1816) Otarie d'Australie

Eparpillée autour de la côte sud de l'Australie, cette espèce se reproduit principalement sur les îles et possède une colonie sur la terre ferme en Australie du sud. La colonie la plus occidentale se trouve au large de l'Australie ouest (autour de 28°S) et son aire se continue autour de la côte sud des îles Kangaroo, au large d'Adélîde (138°E) (King et Marlow, 1979). Warneke (1982) évalue sa population totale entre 3 000 et 5 000 animaux. D'après King et Marlow, on sait qu'elle se nourrit de poissons locaux et d'encornets et l'on a observé qu'elle mange des pingouins et de la raie guitare Trygonorhina sp. (Warneke, 1982). On a signalé quelques conflits entre cette espèce et les pêcheurs (voir la zone 57).

57

Phocarctos hookeri (Gray, 1844) Otarie de Hooker

Marlow et King (1979) indiquent que cette espèce est concentrée sur les îles Auckland à 300 milles au sud de la Nouvelle-Zélande et qu'elle se trouve également dans quelques autres îles subantarctiques (l'île Snares et Campbell) et est disséminée jusqu'à l'île Macquarie. Ils évaluent sa population à environ 4 000 animaux, chiffre pouvant être stable. Yaldwyn (1958) signale qu'elle se nourrit de céphalopodes, de crevettes, de langoustes et de crabes. Des pingouins ont été aussi mangés, à l'occasion (Marlow et King, 1979). Il y a quelques interactions avec les pêcheurs de la région (voir la zone 81).

81

Callorhinus ursinus (Linnaeus, 1758) Phoque à fourrure du nord

D'après Lander (1979), cette espèce se reproduit sous les hautes latitudes du Pacifique nord sur les îles Commander, Pribilof et Kouriles, ainsi que sur l'île Robben et l'île San Miguel. En hiver, ces phoques migrent vers le sud en direction des côotes japonaises et américaines jusqu'au voisinage du 34°N. Lander a évalué sa population totale à environ 1 765 000 animaux dont près des trois quarts se reproduisent dans les îles Pribilof et migrent vers les eaux américaines en hiver. Cette espèce fair l'objet d'une exploitation fondée sur une gestion continue. En hiver, Wilke et Kenyon (1952) ont trouvé que la nourriture de 148 animaux qu'ils ont examinés se composait pour près de 99% de harengs et que le reste était du lieu Theragra chalcogramma. Cependant, Lander (1979) affirme que la nourriture varie avec la saison, l'âge et l'endroit et se compose de nombreuses espèces, notamment d'encornets, de hareng, de merlu, d'anchois, de lançon, de capelan, de morue du Pacifique occidental, de Pleurogrammus et d'éperlan d'eaux profondes. Perez et Bigg (1981) donnent une description détaillée de la nourriture de cette espèce et indiquent que le merlu Merluccius productus, l'anchois du Pacifique nord Engraulis mordax, le balaou du Pacifique Cololabis saira, la sébaste, le hareng, le saumon et le capelan ainsi que de nombreuses espèces d'encornets y sont tous importants. Des interactions entre cette espèce et des pêcheries commerciales ont été signalées (voir les zones 61, 67 et 77).

61 62 77

Arctocephalus townsendi (Merrim, 1897) Otarie à fourrure de la Guadeloupe

Limitée à une petite partie de son aire initiale, cette espèce se reproduit maintenant sur certains endroits de l'île de la Guadeloupe, dans la baie de Californie, bien que des individus aient été repérés dans d'autres endroits, autour de la baie de Californie, en particulier à l'île San Miguel (Peterson et al., 1968, cité par Hubbs, 1979). Hubbs estime que sa population peut dépasser 500 individus, celle-ci, pense-t-on, étant en augmentation. L'espèce est entièrement protégée après avoir failli disparaître avec la chasse aux phoques qui a détruit leur forte population d'environ 200 000 animaux. Apparemment on ne dispose pas d'informations sur les habitudes alimentaires de cette espèce et aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée. Toutefois, on ne peut exclure de telles interactions en particulier pour une population en augmentation.

77

Arctocephalus philippii (Peters, 1866) Otarie à fourrure de Juan Fernandez

Cette espèce est étroitement liée à la précédente (Repenning et al., 1971) et est confinée à l'archipel de Juan Fernandez au large de la côte centrale du Chili. On pense que sa population atteint moins de 1 000 individus, peut-être 750 environ, du fait qu'elle a été réduite de son niveau extrêmement abondant il y a 300 ans, après le massacre de plusieurs millions d'animaux, jusqu'à 1824. La population est peut-être en train de s'accroître maintenant (Aguayo, 1979). Aguayo indique aussi que sa nourriture se composerait de plusieurs sortes de poissons, de céphalopodes et d'une langouste locale (Jasus frontalis). Un certain nombre ont été tués par des pêcheurs locaux (voir la zone 87).

87

Arctocephalus galapagoensis (Heller, 1904) Otarie à fourrure des Galapagos

Confinée aux îles Galapagos, cette espèce également a été presque exterminée par la chasse aux phoques depuis 1535. Sa population a pu croître jusqu'à 5 000 individus aujourd'hui, quoique d'autres estimations avancent un chiffre voisin de 1 000. Clarke et Trillmich (1980) ont trouvé qu'elle se nourrit exclusivement de céphalopodes, 94,6% étant des encornets ommastrephidés. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheurs. De toute manière cette espèce est totalement protégée (Clark, 1979).

77

Arctocephalus australis (Zimmerman, 1783) Phoque à fourrure sud-américan

Répartie autour de la côte sud de l'Amérique du Sud, de Rio de Janeiro au Brésil, vers le sud, y compris les îles Malouines, à la Terre de Feu et de là le long de la côte du Chili et du Pérou jusqu'à Lima (Repenning et al., 1971). La population totale dépasse peut-être 320 000 animaux dont 252 000 se reproduisent en Uruguay et l'on pense que celleci s'accroît globalement (Vaz-Ferreira, 1979a). Sa population est gérée en Uruguay, où 8 000 à 10 000 animaux sont capturés chaque année (FAO, 1983). Vaz-Ferreira poursuit en indiquant que d'après ce que l'on sait, cette espèce se nourrit de nombreux poissons comme Engraulis anchoita, Trachurus lathami, Cynoscion striatus, Pneumatophorus japonicus et Peprilus sp. ainsi que de quelques céphalopodes et crustacés. Elle se nourrit sur une vaste zone du plateau continental et au-delà. Vaz-Ferreira (1982a) indique que les otaries à fourrure causent peu ou pas de perturbations aux pêches commerciales.

41 87

Arctocephalus pusillus (Schreber, 1776) Phoque à fourrure du Cap

Il y a deux sous-espèces reconnues, A. pusillus pusillus et A. pusillus doriferus (Repenning et al., 1971). La première se reproduit le long de la côte et sur les îles au large de la Namibie et de l'Afrique du Sud; elle se déplace au nord jusqu'à l'Angola et à l'est jusqu'à East London (28°E) (Shaughnessy, 1982). La seconde s'étend du voisinage de 152°E sur la côte de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu'aux alentours de 138°E au sud de la Tasmanie (Warneke, 1982). Les populations sont apparemment isolées les unes des autres. La population totale de A. pusillus pusillus est estimée à environ 850 000 animaux, soit 73% de sa population initiale, environ 78 000 jeunes étant tués chaque année (Shaughnessy, 1979). La population australienne est évaluée à environ 20 000 individus et elle peut être stable maintenant (Warneke, 1982). Rand (1959) a trouvé que plus de 60% du volume de toute la nourriture qu'elle consomme se compose de petits poissons qui vivent en bancs et il en donne une analyse détaillée. Le phoque à fourrure du Cap se nourrit en grande partie de poissons et aussi d'encornets, en particulier des espèces Trachurus trachurus, Loligo spp. et de pilchards (Shaughnessy, 1979). On connaît moins bien la nourriture des otaries à fourrure d'Australie mais elle peut se composer en grande partie d'encornets (Notodarus, Sepioteuthis) ainsi que d'espèces variées comme les thyrsites et à l'occasion, de nombreuses autres espèces de petits poissons, par exemple de rougets, de pilchard et de poissons-perroquets. Les deux espèces passent pour avoir des interactions dans une certaine mesure avec les pêcheries, en particulier en Afrique du Sud (voir les zones 47, 57 et 81).

47 57 81

Arctocephalus forsteri (Lesson, 1828) Otarie à fourrure de Nouvelle-Zélande

Il existe également deux populations de cette espèce qui sont isolées géographiquement. Les groupes reproducteurs se répartissent sur des îles autour de la côte sud d'Australie, de la pointe sud-ouest de l'Australie ouest (117°E) à l'île Kangaroo en Australie du sud. La seconde population se trouve autour de la côte et des îles avoisinantes de l'île au sud en Nouvelle-Zélande et de certaines îles subantarctiques telles que les îles Macquarie, Chatham, Bounty, Stewart, Antipodes et Auckland. En hiver, son aire s'étend au nord le long des côtes de l'île, du nord jusqu'à 34°S (Crawley et Warneke, 1979). On ne connait pas l'importance du stock australien mais il peut ne pas dépasser quelques milliers d'individus et on pense qu'il est stable (Warneke, 1982). Le stock de Nouvelle-Zélande a été évalué à environ 38 000 animaux et on pense qu'il est en train de se remettre de la décimation qu'il a subie au siècle dernier (Crawley et Warneke, 1979). D'après Warneke (1982) elle se nourrit essentiellement de barracouta (thyrsites) mais aussi de poulpes, d'encornets et d'autres petits poissons. Il peut se produire des conflits avec les pêcheries dans son aire de répartition (voir les zones 57 et 81).

57 81

Arctocephalus gazella (Peters, 1875) Otarie à fourrure des Kerguelen

Cette espèce se trouve sur les îles situées au sud du cercle antarctique, notamment la Géorgie du Sud, Orkney du sud, Sandwich du sud, Boutevoya, Shetland du sud, les îles Heard et McDonald et peut-être les Kerguelen. On pense que sa population s'accroît rapidement après avoir été décimée par la chasse commerciale. Elle a été évaluée à environ 363 000 individus en 1976 dont 350 000 se trouvent en Géorgie du Sud (Bonner, 1979). Bonner (1982) pense que la population totale projetée se stabilisera autour de 1,5 à 2,5 millions d'animaux. Sa nourriture passe pour être essentiellement à base de krill mais on sait qu'elle mange aussi des poissons, des oiseaux et des encornets (Bonner, 1979). On ne dispose pas de documents concernant les interactions avec les pêcheries mais cellesci pourraient se matérialiser si la pêche au krill s'intensifie dans la région (voir les zones 48, 58 et 88).

48 58

Arctocephalus tropicalis (Gray, 1872) Otarie à fourrure de l'Atlantique tropical

Connue pour se reproduire dans de nombreuses îles subantarctiques, notamment à Gough, la Nouvelle-Amsterdam, Saint-Paul, Prince Edouard et Marion, ainsi qu'aux îles Nightingale et Inaccessible et occasionnellement sur Tristan da Cunha, cette espèce est aussi signalée à l'occasion sur la côte d'Afrique du Sud, à l'île Macquarie, dans l'Archipel Crozet et en Géorgie du Sud (Bonner, 1979a). Shaughnessy (1982a) estime que la population totale dépasse 23 400 alors que Bonner (1979a) donne un chiffre supérieur à 120 000. La population semble bien se développer après avoir approché l'extinction au siècle dernier (Laws, 1973). Rand (1956) a trouvé que les céphalopodes constituent le groupe le plus important dans la nourriture de cette espèce, qui consiste aussi en euphausiacées et en quelques poissons notothénidés. D'après Shaughnessy (1982a) d'autres auteurs ont indiqué qu'elle se nourrissait aussi de pingouins. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries et Shaughnessy (1982a) les considère comme improbables.

47 51 57

ODOBENIDAE

Odobenus rosmarus (Linnaeus, 1758) Morse

Deux ou peut-être trois sous-populations ont été reconnues en Atlantique, dans le Pacifique et probablement dans la mer de Laptev. Sa répartition dans l'Atlantique va de la partie est de l'Arctique canadien et du Groënland ouest au Spitzberg, la Terre François Joseph, la mer de Barents et la mer de Kara. Dans le Pacifique, elle va de la mer de Béring et la mer Chukchi à la mer de Laptev. On pense que les stocks du Pacifique avoisinent 140 000 animaux et ceux de l'Atlantique moins de 20 000. Les stocks se remettraient actuellement d'avoir été surexploités bien que quelques milliers d'animaux soient encore capturés chaque année. Le morse mange jusqu'à 45 kg de nourriture par jour consistant en invertébrés benthiques qu'il prend dans les eaux peu profondes, en particulier des mollusques, des échinodermes, des tuniciers, des crustacés, des échiuroides et des priapulidés (Brenton, 1979). Bien qu'on n'ait pas signalé d'interactions avec les pêcheries pour le moment, le développement de pêcheries de mollusques dans les eaux arctiques pourrait affecter les populations de morses (Harwood, 1981) (voir les zones 18, 61 et 67).

18 21 27 61 67

PHOCIDAE

Phoca vitulina (Linnaeus, 1758) Phoque veau marin

Espèce largement répandue que l'on trouve de l'Islande, de la Norvège, de la Grande-Bretagne et de l'est-atlantique jusque dans le sud de la mer du Nord et également épars en Baltique. Dans l'ouest de l'Atlantique l'espèce s'étend du Maine vers le nord le long de la côte du Canada et l'ouest Groënland jusqu'à la baie d'Hudson et au cercle arctique. Dans le Pacifique, son aire s'étend de la baie de Californie vers le nord juqu'à la baie de Bristol et de l'île Herschel en Alaska. On le trouve également dans les îles Kouriles, au nord d'Hokkaido et dans les îles Aléoutiennes. On pense que leur nombre avoisine, 400 000, plus de la moitié étant en Alaska et qu'il y a environ de 30 000 à 50 000 animaux de chaque côté de l'Atlantique; la population est sans doute stable. On en tue quelques milliers chaque année. Sa nourriture est très éclectique et comprend une grande variété de poissons pélagiques et démersaux ainsi que des céphalopodes et des crustacés. On y trouve des gadidés, des clupéidés, des pleuronectidés, des salmonidés et autres poissons ayant une valeur commerciale (Bonner, 1979c). Cette espèce est capturée dans les filets (par exemple Naito, 1976) et mange des espèces de poissons commerciales. Elle provoque de ce fait des interactions avec les pêcheries (voir les zones 21, 27, 61, 67 et 77).

18 21 27 31 61 67 77

Phoca largha (Pallas, 1811) Phogue circumpolaire

Certains auteurs considèrent cette espèce comme une sous-espèce de P. vitulina (cf. Naito, 1976). On la trouve dans toute la mer d'Okhotsk, de Béring, de Chukchi, de Mac-kenzie, de Po-Hai et dans la partie nord-ouest de la mer Jaune. Elle apparaît occasion-nellement au large des côtes japonaises et coréennes. Elle est plus étroitement associée aux glaces que le phoque veau marin car elle se reproduit de préférence sur la glace plutôt que sur la terre ferme. On ignore son effectif total mais on pense qu'il dépasse largement 250 000 sujets. Elle est faiblement chassée aujourd'hui. Il n'y a pas beau-coup d'informations sur la nourriture de cette espèce mais on sait qu'elle se nourrit de poissons, notamment de saumon, ainsi que de céphalopodes et de crustacés (Bonner, 1979b). Quelques interactions avec les pêcheries ont été signalées (voir la zone 61).

18 61 67

Phoca hispidas (Schreber, 1775) Phoque annelé

Sa répartition est circumpolaire dans l'Arctique et souvent étroitement associée avec la présence de glace. Elle a comme limite sud, la mer d'Okhotsk, le nord de la mer de Béring jusqu'au pack, l'intérieur de la baie d'Hudson, le pourtour du Groënland et jusque au Labrador, la glace de mer d'Eurasie, la partie supérieure de la mer Baltique et les lacs Ladoga et Saimaa (Stirling et Calvert, 1979). Frost et Lowry (1981) décrivent les populations vivant dans les lacs Saimaa et Ladoga, dans la mer d'Okhotsk et en Baltique comme étant respectivement les sous espèces P.h. saimensis, P.h. lagodensis, P.h. ocho-tensis et P.h. botnica. On dit que c'est le phoque le plus abondant de l'Océan Arctique, avec une population totale de l'ordre de 6 à 7 millions d'individus que l'on pense assez stable. Des dizaines de milliers sont tués, chaque année pour leur peau (Stirling et Calvert, 1979). D'après Popov (1982) près de 90% de sa nourriture en hiver se compose de morue polaire (Boreogadus saida) dans les eaux du nord de l'Europe, les autres espèces qu'il mange alors étant la morue arctique, l'aiglefin, le lançon et le flet. En été, les crustacés constituent sa nourriture principale. Dans d'autres régions comme la mer Blanche et la mer de Barents, celle-ci peut inclure des espèces commerciales comme le hareng et la morue arctique. Il consomme des espèces similaires dans le Pacifique. Il mange aussi des saumons, en particulier autour de la Péninsule de Kola. On a aussi signalé des captures accidentelles (voir les zones 27 et 61).

18 21 27 61 67

Phoca sibirica (Gmelin, 1788) Phoque du lac Baîkal

Confiné aux lacs Baîal et Oron, on estime son effectif à 50–60 000 phoques, essentiellement au lac Baîkal. Deux à trois mille d'entre eux sont tués chaque année (Popov, 1982). Popov (1982) indique que la nourriture de cette espèce consiste pour 72% en poids en Comephoris baicalensis; pour le reste (25%) essentiellement en chabots (Cottus sp.). Les espèces commerciales passent pour représenter moins de un pour-cent de sa nourriture. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries (Popov, 1982).

04

Phoca caspica (Gmelin, 1788) Phoque de la Caspienne

Confiné à la mer Caspienne, on estime son effectif total à 500–600 000 individus. Soixante à 65 000 jeunes sont tués chaque année. Sa nourriture est variée mais le sprat Clupeonella delicatula passe pour être l'essentiel. On sait que les autres espèces mangées consistent notamment en petits poissons tels que les chabots (Myoxocephalus scorpius), les lançons, les harengs, les gardons, les carpes, les sandres, les crevettes, les amphipodes et les écrevisses. On pense qu'il n'a pas d'interactions avec les pêcheries (Popov, 1982).

04

Phoca groenlandica (Erxleben, 1777) Phoque du Groënland

Trois stocks ont été reconnus pour cette espèce, le premier est concentré sur le pack de la mer Blanche, un autre autour de l'île Jan Mayen et un troisième autour de Terre-Neuve et de la côte du Labrador au Canada. En été, les animaux vont chercher leur nourriture vers le nord en suivant le pack qui régresse jusqu'à Thulé au Groënland ouest et dans la partie nord de la mer de Barents et dans la mer de Kara au nord de Svalbard. Les trois stocks sont chassés: chaque année, environ 40 000 animaux, essentiellement de jeunes individus, sont pris dans la population de la mer Blanche, près de 10 à 15 000 dans les stocks de Jan Mayen et 150 000 dans ceux de Terre-Neuve, ce dernier étant beaucoup plus important que les deux autres (Lavigne, 1979). L'importance de la production de jeunes dans chacune de ces zones, et partant, la taille supposée de leurs populations, ont fait l'objet de nombreuses controverses. Toutefois, il semblerait que l'effectif total se situerait entre 1,2 et environ 2,5 millions d'animaux (CIEM, 1982). Beddington et Williams (1980) ont résumé les informations existantes pour la nourriture du phoque du Groënland dans le nord-ouest atlantique. Celle-ci est variée et consiste notamment en crustacés quand l'animal est jeune, en particulier Thysanoessa spp. et Pandalus borealis. Parmi les poissons qu'il consomme, le capelan occupe une place importante (Mallotus villosus) mais il faut mentionner aussi le hareng, la morue, les poissons plats et les sébastes. Lavigne (1979) souligne que la morue arctique (Boreogadus saida) est une nourriture importante aux plus hautes latitudes, tandis que Popov (1982), affirme que c'est aussi le cas de Arctogadus glacialis et de Mallotus villosus en mer Blanche et dans les eaux de Barents. Ils mangent également des céphalopodes mais on ignore quelle est leur importance dans le régime alimentaire. On a signalé de nombreuses interactions entre cette espèce et les pêcheries (voir les zones 21 et 27).

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Phoca fasciata (Zimmerman, 1783) Phoque à bandes

Trouvée en mer d'Okhotsk et dans la mer de Béring et, dans une moindre mesure, dans la mer de Chukchi, cette espèce s'étend jusqu'à la limite du pack dérivant. Il fait l'objet d'une certaine chasse commerciale, environ 9 000 individus sont pris dans la mer de Béring et on ignore le nombre dans la mer d'Okhotsk. On a estimé sa population entre 200 et 250 000 animaux et elle pourrait être sur le déclin. On a rapporté que sa nourriture se compose de crustacés (crevettes, crabes et mysidacés), suivis des poissons (notamment Boreogadus saida, Theragra chalcogramma et Gadus macrocephalus dans la mer d'Okhotsk) et de céphalopodes en troisième lieu (Burns, 1981). Il ne semble pas qu'il y ait d'interactions appréciables entre cette espèce et les pêcheries commerciales.

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Erignathus barbatus (Erxleben, 1777) Phoque barbu

Cette espèce a une répartition arctique circumpolaire; elle préfère le pack dérivant aux eaux peu profondes; on sait qu'elle descend vers le sud jusqu'à l'Ecosse, le golfe du Saint-Laurent, Hokkaîdo et la Norvège. On ne dispose pas d'estimations pour sa population mondiale mais celle-ci dépasse probablement 500 000 animaux. On en tue plus de 10 000 chaque année et il se peut qu'elle soit en déclin dans certaines régions (Stirling et Archibald, 1979). D'après Popov (1982) cette espèce passerait pour manger plus de 70 espèces, notamment des poissons (la morue polaire mais aussi des harengs, de la morue arctique, des flets et des lançons), des mollusques, des crabes, des crevettes et des vers. Quelques interactions mineures avec des pêcheries ont été signalées (voir la zone 61).

18 21 27 61 67

Cystophora cristata (Erxleben, 1777) Phoque à capuchon

Le phoque à capuchon se reproduit au large de l'île Jan Mayen et au large de Terre-Neuve, dans le détroit de Davis et en très petit nombre dans le golfe du Saint-Laurent et le sud-est de la mer de Béring. On peut le trouver le long des deux côtes du Groënland en été. La population de Jan Mayen est apparemment la plus importante des deux; environ 30 000 jeunes sont tués chaque année alors que la moitié de ce nombre est prélevée sur la population de Terre-Neuve (Sergeant, 1979). On ne dispose pas de données suffisantes pour faire une quelconque estimation de population à partir du nombre de jeunes tués et des programmes de marquage qui lui sont associés (Goodman, 1982) mais sa population totale se chiffre probablement en centaines de milliers vu le nombre de jeunes qui ont été tués pendant de nombreuses années. Ainsi Popov (1982) maintient que la population totale compte 500–600 000 animaux, 80 à 90% appartenant au stock de Jan Mayen. Il y a aussi une controverse sur le fait que le niveau d'abattage affecte ou non aujourd'hui la stabilité de la population (CIEM, 1983). Cette espèce se nourrit de Gonatus fabricii, Sebastes marinus (rouget), Rheinhardtius hippoglossoides (flétan du Groënland), Mallotus villosus(capelan) et de Boreogadus saida (morue polaire) (Sergeant, 1979) ainsi que de harengs, de saumon, de brosmes, d'étoiles de mer, de poissons-chats, de lançons, de raies, d'amphipodes et de buccins (Oritsland, comm.pers.) On a signalé quelques interactions mineures avec des pêcheries (captures accidentelles dans les filets pour la pêche au saumon) mais Sergeant laisse entendre que la petite taille du stock, sa nourriture éclectique et ses habitudes migratoires rendent très improbable une aggravation de la situation. (voir les zones 21 et 27).

18 21 27

Halichoerus grypus (Fabricius, 1791) Phoque gris

On a identifié trois stocks, un stock dans l'ouest de l'Atlantique qui se répartit autour du golfe du Saint-Laurent, Terre-Neuve et des états maritimes, un stock baltique confiné à la mer Baltique et un stock est-atlantique qui se reproduit principalement autour de la Grande-Bretagne, en particulier de l'Ecosse, mais qui s'étend aussi jusqu'à l'Islande, la Norvège et autour de la côte nord de la Russie ainsi qu'à l'Irlande et aux Féroés. Ce dernier stock est de loin le plus grand des trois (Bonner, 1979d). On pense que les stocks de l'Atlantique est et ouest sont actuellement en augmentation après avoir été sérieusement réduits au siècle dernier (Bonner, 1979d) alors que celui de la Baltique est en train de diminuer et ne compte peut-être pas plus de 3 000 à 5 000 animaux aujourd'- hui (Sterman, 1978). La population britannique passe pour représenter 60% de la population totale (Bonner, 1981a) et en 1983 l'unité de Recherche sur les mammifères marins estimait que le nombre de phoques qui se reproduisaient dans les îles britanniques était de l'ordre de 80 000, ce qui laisse présumer une population mondiale d'environ 130 000 animaux. On sait qu'il se nourrit de saumon et de morue mais des études récentes ont montré que ces deux espèces étaient probablement peu importantes dans la consommation des phoques gris dans les eaux britanniques (voir la zone 27). On a trouvé que les espèces les plus importantes dont il se nourrit sont de petits poissons qualifiés d'“industriels” en particulier le lançon Ammodytes et également d'autres poissons dont lesmerlans et les lingues (NERC, 1984). Bonner (1981a) indique aussi que les raies, les céphalopodes et les crustacés sont listés comme une nourriture importante dans certaines études. Le phoque gris s'est trouvé impliqué dans de nombreuses controverses avec les pêcheries (voir les zones 21 et 27).

21 27

Monachus monachus (Hermann, 1779) Phoque moine de Méditerranée

Autrefois abondante en Méditerranée, dans la mer Noire et le long de la côte du nordouest de l'Afrique, cette espèce est aujourd'hui réduite à une poignée de groupes isolés dans son aire de répartition initiale, notamment dans quelques-unes des îles grecques (Boulva, 1979). On ignore l'importance de sa population totale, mais à partir d'observations visuelles, on l'a estimée aux environs de 5 à 800 individus et en diminution constante (Ronald et Healey, 1982). Il passe pour se nourrir d'anguilles, de carpes, de merlans, de sardines, de bonites, de poulpes, de langoustes, de Dentex, de Labra, de poissons blancs, de Mullus Surmuletus, de Boops boops, de Mugil cephalus et d'autres espèces de poissons plate (Boulva, 1979). On a signalé quelques interactions entre les pêcheurs et cette espèce en Méditerranée (voir la zone 37).

27 34 37

Monachus tropicalis (Gray, 1850) Phoque moine des Caraîbes

Considérée comme éteinte, cette espèce se trouvait autrefois dans la région des Caraîbes et du golfe des Bahamas à la Floride et du Yucatan et au Nicaragua. On n'en a identifié aucun de façon certaine depuis 1951 (Boulva, 1979).

31

Monachus schauinslandi (Matschie, 1905) Phoque moine d'Hawaî

On trouve le phoque moine d'Hawaî sur un certain nombre d'îles à l'ouest et au nordouest d'Hawaî; leur nombre est probablement en déclin du fait des perturbations apportées par l'homme (Kenyon, 1972). La plus récente estimation de sa population fondée sur des observations visuelles donne une population totale d'environ 700 à 1 000 animaux. On connaît très peu de choses sur la nourriture, mais on pense qu'elle comprend des céphalopodes et des poissons de récif (Brenton, 1979a). Quelques conflits avec des engins de pêche ont été indiqués (voir la zone 77).

77

Mirounga leonina (Linnaeus, 1758) Eléphant de mer du sud

D'après Laws (1979), il y a trois principaux stocks, concentrés en Géorgie du Sud mais incluant aussi des parties du continent d'Amérique du Sud; celui de l'arc malouin et scotia où ils sont au nombre d'environ 300 000; celui des îles Kerguelen et Heard, environ 200 000 et le troisième sur l'île Macquarie et sur les îles subantarctiques de la Nouvelle-Zélande près de 100 000. On pense que ces populations sont plus ou moins stables. La nourriture des phoques éléphants se compose à la fois de poissons et d'encornets. Pascal (1984) a suggéré que les pêcheries ont pu affecter la dynamique de la population du stock des Kerguelen mais ceci a été controversé par McCann (1983) (voir la zone 58).

41 48 57 58 81 88

Mirounga angustirostris (Gill, 1866) Eléphant de mer du nord

Son aire de répartition s'étend au nord jusqu'à la Colombie britannique et à 240 km au moins de la côte. Les sites de reproduction de cette espèce sont confinés aux îles du large qui se trouvent de la baie de Californie au centre de la Californie. On estime actuellement l'effectif de sa population à 45 000 et celle-ci continuerait de croître rapidement depuis son point bas de moins de 100 individus à la fin du 19e siècle (Le Boeuf, 1979). On sait qu'il se nourrit de nombreux poissons, notamment de poissons benthiques et d'élasmobranches, ainsi que de certains encornets (Morejohn et Baltz, 1970). On a signalé quelques interactions avec des engins de pêche (voir la zone 77).

67 77

Lobodon carcinophagus (Hombron et Jacquinot, 1842) Phoque crabier

Confinée au pack antarctique, on pense que c'est l'espèce la plus nombreuse de tous les pinnipèdes, avec une population totale d'environ 15 millions d'animaux. Depuis la réduction des stocks de baleines dans l'Antarctique, cette espèce a pu s'accroître abondamment. Elle se nourrit presque exclusivement de krill, essentiellement Euphausia superba (Laws, 1979a). On n'a pas signalé d'interactions avec des pêcheries, mis à part la réaction possible à la pêche commerciale à la baleine déjà mentionnée. Il convient de noter cependant que toute prédation sur des espèces commerciales (krill) pourrait avoir des conséquences importantes sur la taille de la population.

48 58 88

Ommatophoca rossi (Gray, 1884) Phoque de Ross

Généralement limité au pack consolidé de l'Antarctique. Un individu a été repéré au nord du 55°S à l'île Heard. Sa population mondiale atteint peut-être le nombre de 220 000, chiffre probablement stable. On pense que sa nourriture consiste en céphalopodes (Laws et Hofman, 1979). Il n'existe pas actuellement d'interactions entre cette espèce et les pêcheries.

48 58 88

Hydrurga leptonyx (de Blainville, 1820) Phoque léopard

La répartition de cette espèce est similaire à celle du crabier, c'est-à-dire à travers le pack non consolidé de l'Antarctique. Toutefois, on a repéré des animaux isolés dans la plupart des continents sud. Il est assez abondant dans les îles subantarctiques. Sa population mondiale pourrait atteindre 500 000 individus. On sait qu'il se nourrit de pingouins et de phoques, ainsi que de krill mais on ignore leur importance relative. Il est possible que le crabier soit l'aliment principal des animaux adultes (Hofman, 1979). On n'a pas signalé d'interactions entre cette espèce et une pêcherie quelconque pour le moment.

47 48 57 58 81 88

Leptonychotes weddelli (Lesson, 1826) Phoque de Weddell

Cette espèce habite la région des glaces compactées de l'Antarctique mais on sait également qu'elle se reproduit au nord jusqu'en Géorgie du Sud. Elle a été repérée également en Uruguay, aux Malouines, aux îles Juan Fernandez, en Nouvelle-Zélande, en Australie du sud, ainsi qu'aux îles Macquarie, Heard et Kerguelen. Sa population mondiale est évaluée à 750 000 animaux au moins, ce qui est une sous-estimation car les régions côtières n'ont pas été étudiées. On pense qu'il se nourrit essentiellement de poissons, entre autres des espèces Dissostichus mawsoni, Trematomus sp. et Pleuragramma antarcticum (de Master, 1979). Jusqu'à maintenant, l'absence de pêcheries dans les zones où réside cette espèce fait qu'il n'y a pas eu d'interactions de signalées.

41 48 57 58 81 87 88

2.3 SIRENIA

TRICHECHIDAE

Trichechus senegalensis (Link, 1795) Lamentin du Sénégal

Husar (1978) décrit la répartition de cet animal comme allant du Sénégal à l'Angola, le long de la côte de l'Afrique de l'ouest, dans les estuaires et les fleuves, remontant jusqu'à plusieurs centaines de milles à certains endroits. Il n'existe pas d'estimations de sa population ni de son abondance mais Husar décrit sa population comme sérieusement réduite bien qu'il soit présent dans certains endroits en nombre considérable. Quoique protégé maintenant à peu prés partout, il continue à être chassé illégalement dans de nombreux endroits. Les animaux passent pour préférer les estuaires peu profonds avec des herbiers car ils se nourrissent de plantes aquatiques vasculaires (Husar, 1978). La pose de filets contre les requins passe pour avoir un effet considérable sur cette espèce (voir les zones 34 et 47).

34 47

Trichechus manatus (Linnaeus, 1758) Lamentin des Antilles

Bertram et Bertram (1973) décrivent la répartition de cet animal comme allant de la Caroline du Nord, le long de la Floride jusqu'au Texas dans le golfe du Mexique, le long des côtes caraîbes et atlantiques de l'Amérique centrale jusqu'aux Guyanes et à la côte atlantique du nord du Brésil ainsi qu'aux Bahamas et aux Grandes Antilles. Il n'existe pas d'estimations de sa population totale, mais on pense qu'elle décline dans toute son aire de répartition (FAO, 1978). On pense que sa population en Florida se chiffre à environ 1 000 (Campbell et Powell, 1976). Il se nourrit de plantes aquatiques vasculaires en eau douce et en eau salée (FAO, 1978). Le déclin de sa population peut étre dù en partie aux pêcheries locales (voir la zone 31).

31

Trichechus inunguis (Natterer, 1883) Lamentin du Brésil

Le lamentin du Brésil est limité au bassin de l'Amazone et probablement de l'Orénoque (FAO, 1978). On a suggéréqu'il y a un minimum de 10 000 animaux éparpillés dans toute la zone (IUCN, 1976). La population passe pour étre sérieusement réduite. La nourriture de cet animal est la méme que les autres siréniens, des plantes aquatiques vasculaires (FAO, 1978). On sait que les opérations de péche affectent sa population (voir la zone 41).

41 (03)

DUGONGIDAE

Dugong dugon (Muller, 1776) Dugong

Bertram et Bertram (1970, 1973) décrivent les répartitions de cette espéce comme remontant des eaux côtiéres peu profondes de Madagascar et du Mozambique vers la côte d'Afrique jusqu'á la partie la plus au nord de la mer Rouge; á l'est, en Inde jusqu'à l'Asie du sud-est; au nord jusqu'aux íles Ryukyu et au sud et à l'est jusqu'à Yap, Guam, Papouasie Nouvelle-Guinée et la Nouvelle-Calédonie, enfin au sud jusqu'aux côtes nord, est et ouest de l'Australie. On ne dispose pas d'estimations pour sa populations totale, mais Bertram et Bertram (1970) la qualifient de rare dans toute son aire de répartition sauf au nord de l'Australie et en Papouasie Nouvelle-Guinée. Sa nourriture est la méme que celle des lamentins. Le déclin de cette espèce a été précipité en partie par les pécheurs et dans toute son aire de répartition, sa capture accidentelle dans des filets est une source importante de mortalité (FAO, 1978) (voir les zones 51, 57 et 77).

51 57 67


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