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3. DESCRIPTION PAR ZONES (contd.)

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 61

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Les prises d'espèces démersales signalées en 1981 ont atteint un total d'environ 9 millions de tonnes auxquelles il faut ajouter une partie du million de tonnes de poissons seulement inventoriés comme “poissons marins”. La plupart des stocks sont probablement fortement pêchés (Gulland, 1983).

Gulland (1983) fait une distinction entre les secteurs situés au nord de cette région, la mer d'Okhotsk et les eaux côtières japonaises dqui ont un plateau continental réduit et où les espèces démersales n'ont pas beaucoup d'importance, et la mer Jaune et l'est de la mer de Chine, où le plateau continental est étendu et où les espèces démersales sont les plus importantes.

GADIDAE

Cette famille domine dans les pêcheries de la région comme dans les eaux de l'Atlantique nord.

Theragra chalcogramma Lieu de l'Alaska

Cette espèce est pêchée dans ce qui est la plus grande pêcherie monospécifique du monde. Les captures dans la zone 61 dépassent couramment 3 millions de tonnes et semblent s'être maintenues à un niveau relativement stable durant les années passées (FAO, 1981). Cette espèce est largement répartie dans toute la partie nord de la zone et on pense qu'elle est pleinement exploitée (FAO, 1981). Le lieu de l'Alaska constitue une nourriture importante pour les phoques à fourrure du nord (Callorhinus ursinus) dans la mer du Japon et dans la mer d'Okhotsk (Lander et Kajimura, 1982). Ils sont également mangés par de nombreuses autres espèces en particulier les rorquals et les petits rorquals (Tomilin, 1967). On ignore les effets de cette pêcheries sur les prédateurs ou vice versa. Swartzman et Haar (1984) ont trouvé que, durant la période d'expansion de la pêche au lieu de l'Alaska, les phoques à fourrure du nord se sont mis à manger de plus en plus de ce poisson quoique la taille des poissons consommés ait baissé. Ils pensent que ceci est peut-être dû au fait que la pêcherie prend le poisson de plus grande taille et comme cette espèce est cannibale, une diminution du nombre des poissons de grande taille permet à plus de poissons de petite taille de survivre. Evidemment, la dynamique de cette compétition n'est pas simple.

PLEURONECTIFORMES

La majorité des captures de poissons plats (202 000 tonnes) n'est pas ventilée par espèces dans les statistiques de pêche. Il est évident que cette pêche est importante. Toutefois, on connait relativement peu de mammifères marins qui se nourrissent de poissons plats; il y a les orques, les bélougas, les otaries et probablement d'autres pinnipèdes. Plus au sud, la composition spécifique change et de nombreuses espèces plus tropicales constituent une part importante des quantités débarquées. Certains pensent que les stocks de poissons démersaux seraient surexploités dans la partie est de la mer de Chine (FAO, 1981a).

SCIAENIDAE

Comme ailleurs, dans les eaux chaudes, les tambours et les maigres sont parmi les espèces commerciales les plus importantes. Les maigres jaunes (Pseudosciaena spp.) constituent une espèce particulièrement importante, avec des captures dépassant 100 000 tonnes mais qui, d'après les rapports, ont baissé considérablement (FAO, 1981a), probablement du fait de leur surexploitation.

Parmi les autres stocks démersaux importants de la zone 61 figurent le maquereau de Atka (Pleurogrammus azonus), qui a produit 123 000 tonnes en 1981, ce qui représente une chute par rapport aux 296 000 tonnes de 1976. On sait que les orques s'en nourrissent dans cette région. Les lancçons (Ammodytes personatus) ont fourni entre 224 000 et 103 000 tonnes de captures depuis 1976 (FAO, 1983). On sait qu'ils sont mangés par les rorquals, les petits rorquals, les mégaptères et probablement par d'autres espèces.

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Les captures pélagiques totales ont dépassé 7 millions de tonnes en 1981 (FAO, 1983). Comme les stocks démersaux, ils passent tous pour être fortement exploités (FAO, 1981a). D'après Gulland (1983) les espèces pélagiques sont plus importantes que les espèces démersales dans les zones nord autour du Japon et de la mer d'Okhotsk. L'abondance de beaucoup de ces stocks a largement fluctué (Nagasaki, 1973).

CLUPEIDAE

Sardinops melanosticta Pilchard japonais

La plus grosse pêcherie dans cette zone est consacrée au pilchard japonais qui a produit 3,6 millions de tonnes en 1981. Les stocks se sont reconstitués de façon spectaculaire depuis les captures très basses du début des années 60 (FAO, 1981a). Présent essentiellement dans les eaux côtières du Japon (FAO, 1981), on peut s'attendre à ce qu'il constitue la nourriture de nombreux mammifères marins quoique la seule évidence qu'on en ait soit fournie par les orques et les orques pygmées (voir plus haut). Il est probable que d'autres petits cétacés côtiers managent ce poisson qui semble abondant. Le dauphin commun qui, on le sait, mange ailleurs des quantités considérables de sardines (voir zone 37) vient immédiatement à l'esprit.

Clupea pallasi Hareng du Pacifique

Cette espèce prédomine dans les eaux du nord autour de l'ile Sakkaline, en mer d'Okhotsk et dans les régions situées à l'ouest de la mer de Béring. Elle a produit 130 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983) ce qui représente une baisse par rapport aux 405 000 tonnes de 1973 (FAO, 1978). On a trouvé des harengs dans les estomacs des rorquals, des petits rorquals, des mégaptères, des narvals, des bélougas et des otaries à fourrure, mais cette liste n'est probablement pas exhaustive.

Oncorhynchus spp. Saumon

Les saumons sont parmi les espèces commerciales les plus importantes dans cette zone. On en prend 6 espèces. Le saumon chien représente la plus importante en poids avec des captures qui ont dépassé 100 000 tonnes en 1981. Les prises, toutes espèces confondues, atteignent un total de 150 000 tonnes (FAO, 1983). Les principales frayères sont au Kamtchatka, mais il y a de grosses pêcheries qui emploient des filets maillants dans la plus grande partie des eaux du large de la zone 61 et dans certaines eaux côtières. Les saumons sont très souvent mentionnés dans les régimes alimentaires des mammifères marins, comme le démontre une rapide inspection des espèces indiquées plus haut. Comme ces poissons ont une valeur économique, tout prédateur de saumon a des chances d'engendrer un conflit avec les pêcheurs. Toutefois, le cas du phoque gris dans les eaux écossaises devrait mettre en garde contre l'idée que chaque fois que l'on trouve du saumon dans l'estomac d'un mammifère marin, celui-ci constitue pour lui un aliment essentiel ou régulier.

Parmi les autres espèces pélagiques importantes figurent le maquereau et, comme dans d'autres zones, le thon, divers carangues et petits clupéidés ainsi que le balaou du Pacifique et quelques comètes (Decapterus spp.).

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Comme ailleurs en Extrême-Orient, les crevettes constituent une ressource économique importante en particulier dans la mer Jaune. On en a pris plus de 300 000 tonnes en 1981. Plus au nord, les crabes prennent plus d'importance, en particulier les crabes “Tanner” (Chionectes spp.) dans les eaux côtières du Japon et le crabe royal (Paralithodes) dans la mer d'Okhotsk (FAO, 1981). La place qu'occupent ces crustacés relativement grands dans la nourriture des mammifères marins n'est pas évidente. Une ou deux espèces, notamment le marsouin noir dans les eaux du sud, pourraient entrer en compétition avec les pêcheries pour certaines de ces espèces.

CEPHALOPODES

Plus de 600 tonnes de céphalopodes figurent dans les statistiques de pêche pour la zone 61 en 1981 (FAO, 1983). Okutani (1977) fournit une description des pêcheries de céphalopodes japonaises. Il existe actuellement au moins certains stocks d'encornets qui semblent surexploités. D'après Okutani, la pêche à la turlute de Todarodes pacificus peut avoir eu un certain effet sur les stocks. On dit que les poulpes sont aussi pleinement exploités autour du Japon. Cependant, Okutani fait également remarquer une possibilité d'exploiter des encornets océaniques de la famille des Ommastrephidae. L'interaction entre la pêcherie des encornets et les mammifères marins est un sujet qui a été très peu étudié. Vu le nombre d'espèces qui se nourrissent essentiellement ou en partie d'encornets, il y aurait lieu d'accorder une place plus importante à des études sur ce problème, en particulier dans une zone comme celle-ci où certains stocks d'encornets ont déjà été fortement exploités et où il semble y avoir également une perspective d'accroissement de la pêcherie.

LES PECHERIES DE LA ZONE 61

Gulland (1983) a fait un résumé sur les pêcheries de la région. Au nord, les bateaux soviétiques sont surtout des chalutiers de moyenne à grande taille, principalement pour la pêche au lieu de l'Alaska. Les navires japonais consistent à la fois en petits bateaux côtiers qui utilisent une grande variété d'engins de pêche et en navires hauturiers, senneurs et chalutiers. On pêche également le saumon au chalut et aux filets maillants à l'aide de navires hauturiers. Zhu De-Shan (1980) donne une description des pêcheries chinoises. Les petites embarcations de pêche à moteur prédominent, les navires de plus grande taille étant seulement au nombre de 1 600. Les principales méthodes de pêche employées dans le sud de la mer de Chine seraient le chalutage et aussi la pêche à la senne coulissante pour les comètes, le maquereau, le hareng rond et les sardines. A l'est de la mer de Chine, dans la mer Jaune et la mer Po-Hai, l'emploi des filets maillants et des lignes complète celui des chaluts et des sennes. D'après Gulland (1983) les pêcheries coréennes se sont développeées pratiquement comme les pêcheries chinoises mais on connait très peu de choses sur les activités de pêche nord-coréennes. La pêcherie de l'île chinoise de Taîwan est une pêcherie dans laquelle les bateaux de taille petite à moyenne sont importants et emploient des engins de pêche variés en zone côtière et surtout des chaluts et des sennes coulissantes au large. On sait que la pêcherie coréenne à la senne coulissante prend accessoirement quelques petits cétacés (CIB, 1982).

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 61

Il semblerait que des conflits soient inévitables dans cette zone de pêche qui est la plus productive du monde, où presque tous les stocks de poisson sont apparemment fortement exploités ou surexploités et où on enregistre une grande variété d'espèces de mammifères marins. Les conflits avec les engins de pêche sont courants dans les eaux japonaises et semblent faire l'objet d'une documentation assez abondante dans les rapports à la Commission baleinière internationale. Les interactions dans d'autres zones semblent toutefois avoir reçu très peu d'attention ou bien ne sont pas disponibles à l'heure actuelle.

Interactions opérationnelles

  1. La communication de Miyazaki (1983) donne un résumé de toutes les captures accidentelles signalées pour 14 espèces de petits cétacés sur une période de 6 ans. Les espèces les plus couramment prises sont les dauphins bleus et blancs, suivis du marsouin de Dall, du souffleur et du lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique.

  2. La pêcherie du saumon au filet maillant, qui s'étend de la zone 61 jusque dans la zone 67, capture accessoirement un nombre important de marsouins de Dall dans les eaux du Pacifique nord. Le total des mortalités pourrait atteindre 20 000 animaux par an (Jones, 1983).

  3. Naito (1976) signale 4 espéces de phoques (phoque commun, phoque annelé, phoque circumpolaire et phoque barbu) capturées occasionnellement dans des filets.

  4. Les faux orques passent pour attaquer les thoniers-palangriers dans cette zone ainsi que dans d'autres régions (Mitchell, 1975a).

  5. On a signalé une fois que des mégaptères ont dérangé des pêcheurs de saumon dans les eaux soviétiques (Tomilin, 1967).

  6. Watson (1981) a signalé la capture, non confirmée, de deux baleines à dents de ginkgo sur de longues lignes à thon.

  7. Quatre espèces de dauphins ont été abattues à l'ile Iki à cause de leur interférence avec la pêcherie de sériole qui y est localisée. Toutefois on peut aussi y voir l'expression d'une interaction biologique.

  8. Le rapport du Sous-comité des petits cétacés à la CIB (1982) a indiqué la capture accidentelle de quelques petits cétacés dans la pêcherie coréenne de maquereau à la senne coulissante.

Interactions biologiques

On peut supposer qu'il existe un grand nombre d'interactions biologiques dans cette zone. La pêcherie d'encornets, en particulier, peut avoir mis de nombreuses autres espèces autrement périphériques en compétition avec les pêcheries. Malgré certains travaux détaillés, il n'y a apparemment pas d'exemples évidents prouvant qu'une telle compétition affecte les mammifères marins ou les pêcheries. En d'autres termes, il faudra beaucoup plus d'études avant que l'on ne comprenne, même partiellement, l'étendue de ces interactions.

3.12 ZONE 67: PACIFIQUE NORD-EST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 67

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

Selon le rapport du séminaire sur la baleine de Biscaye (CIB, SC/35/Rep.2, 1983) on n'a pas estimé la population de cette espèce dans le Pacifique nord-est mais on rapporte avoir vu jusqu'à 8 animaux en une journée. D'après Berzin et Vladimirov (1981) la population serait de l'ordre de 200 à 500 animaux pour tout le Pacifique nord. Les cartes de Townsend (1935) montrent que cette espèce fut autrefois abondante dans ces eaux. Selon Omura et al. (1969) elle ne se nourrit que de crustacés pélagiques dans le Pacifique nord. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Balaena mysticetus Baleine du Groënland

Ces baleines migrent des mers de Beaufort et Chuckchi dans la zone 18 à la mer de Béring en hiver. Ce stock a été décimé au siècle dernier (Tomilin, 1967). On l'a estimé entre 3 390 et 4 325 animaux (Braham, 1982). Cette baleine ne consomme pas de poisson (Marquette et al., 1982) et il n'y a aucune indication d'interactions avec les pêcheries.

Eschrichtius robustus Baleine grise

D'après Watson (1981), ces animaux migrent des mers de Chuckchi et de Béring à la Californie et au Mexique pour se reproduire, traversent le golfe d'Alaska et parcourent environ 185 km par jour. Wolman et Rice (1979) estiment que leur population avoisine 11 000 individus. Ces baleines ne mangent pas de poisson. Il est peu vraisemblable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries actuelles.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

On ignore l'importance de la population de cette espèce dans la zone 67 mais Berzin et Vladimirov (1981) estiment qu'il existe entre 14 et 19 000 animaux dans le Pacifique nord. Tomilin (1967) donne une description de sa nourriture dans l'ouest du Pacifique nord. Elle consiste notamment en poissons, pour la plupart des petits poissons vivant en bancs comme les capelans, le hareng, le lieu et les lançons, ainsi qu'en une variété de crustacés pélagiques voire quelques encornets. Malgré la présence présumée de poisson dans leur nourriture, il ne semble pas y avoir de conflit notoire avec les pêcheries.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

Berzin et Vladimirov (1981) évaluent la population entre 1 400 et 1 900 individus dans le Pacifique nord. La baleine bleue ne mange pas de poisson (Tomilin, 1967). Il est peu probable qu'il y ait des interactions avec les pêcheries.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

La taille de la population dans le Pacifique nord-est est inconnue mais un chiffre de 100 000 animaux dans cette zone parait très raisonnable. D'après Tomilin (1967), sa nourriture dans le Pacifique nord consiste en lieu, morue, hareng, capelan, lançons et crustacés pélagiques. Il n'existe apparemment aucune indication d'interactions avec les pêcheries, bien que leur nourriture puisse exercer une action conjointe sur certaine prises commerciales.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

La taille de sa population dans cette zone est inconnue mais Berzin et Vladimirov (1981) suggèrent un nombre de 8 600 à 21 000 pour tout le Pacifique nord et un chiffre approchant 10 000 parait raisonnable pour la zone 67. La nourriture consiste principalement en crustacés pélagiques bien que, d'après Tomilin (1967) il puisse également se nourrir d'encornets et de petites quantités de poisson. Rice (1977) single cependant qu'au moins au large de la Californie, l'anchois (Engraulis mordax) constitue sa nourriture principale; il assure également que le rorqual de Rudolf se nourrit de balaou (Cololabis saira) et de chinchard du Pacifique (Trachurus symmetricus). Malgré cela, il n'existe pas de conflits entre cette espèce et les pêcheries.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

Berzin et Vladimirov (1981) suggèrent une population allant de 1 200 à 1 600 animaux pour tout le Pacifique nord; une partie de la population du Pacifique nord migre de la mer de Chuckchee à la Californie et au Mexique. On dit que son régime alimentaire comprend du poisson et Rice (1977) a trouvé que sa nourriture était constituée de 60% d'anchois du Pacifique nord (Engraulis mordax) et 40% de krill (Euphausia pacifica). Apparemment aucun conflit avec les pêcheries n'a été signalé, mais tout maillage pourrait affecter une si petite population.

Berardius bairdii Baleine de Baird

La taille de la population de la baleine de Baird est inconnue; Laevastu et al. (1980) ont avancé le chiffre de 10 000 pour le Pacifique nord. Sa nourriture consisterait en grande partie en encornets et aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Mesoplodon stejnegeri Mésoplodon de Stejneger

Signalée au sud jusqu'à Monterey en Californie, cette espèce passe pour s'échouer très souvent sur les îles Aléoutiennes (Leatherwood et Reeves, 1983), zone où elle pourrait être très répandue. Ce mésoplodon se nourrit sans doute d'encornets; aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Mesoplodon carlhubbsi Mésoplodon de Hubbs

Selon Leatherwood et Reeves (1983), cette espèce se situe entre le 50° et le 30°N. On la connait seulement grâce à quelques échouages. Elle se nourrit probablement d'encornets et aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée.

Ziphius cavirostris Ziphius

On ne possède pas suffisamment de données pour estimer la population de ziphius qui vit dans le nord jusqu'à la mer de Béring (Mitchell, 1975). Sa nourriture est composée sans doute en grande partie d'encornets. Il ne semble pas y avoir d'interactions avec les pêcheries.

Physeter macrocephalus Cachalot

La population de cachalots dans la zone 67 est inconnue mais pourrait s'élever à quelques dizaines de milliers d'animaux. Sa nourriture se compose d'encornets et de quelques poissons parmi lesquels les espèces d'eaux profondes comme le grenadier, les poissons de roche, le chabot et la morue tiennent une grande place (Berzin, 1972). Les experts ont des divergences d'opinions sur l'importance du poisson dans le régime alimentaire du cachalot dans cette zone. Il ne parait pas y avoir de conflits avec les pêcheries dans la zone 67.

Monodon monoceros Narval

Pour Mitchell (1975) et Tomilin (1967) cette espèce est confinée dans l'Océan Arctique, mais Leatherwood et Reeves (1983) pensent que son aire géographique peut s'étendre jusqu'à la mer de Béring. Sa nourriture comprend des espèces de poissons commerciales (Tomilin, 1957) mais étant donné que le narval est très peu fréquemment rencontré dans la zone 67, les conflits semblent peu probables.

Delphinapterus leucas Bélouga

D'après Mitchell (1975) on trouve le bélouga dans les eaux subantarctiques peu profondes. On ignore l'importance de sa population dans la zone 67 mais l'étude de Gurevich donne à penser qu'elle est de plusieurs milliers. On a signalé qu'il se nourrissait, entre autres, de salmonidés, de hareng, de morue arctique , de poissons plats et d'éperlans dans cette région (Gurevich, 1980). Lowry et Frost (1984) ont noté que les pêcheurs de la baie de Bristol ont déjà jugé cette baleine comme état une menace. Au cours des années 50 ils l'effrayaient pour la tenir à l'écart des remontées de saumon depuis la reprise des stocks de saumon rouge. Tout en notant le manque de données disponibles sur son alimentation et ses relations trophiques dans la zone, les auterus pensent qu'il pourrait y avoir des interactions entre les bélougas et les pêcheries, quoique “leur mobilité réduit la probabilité d'interférences importantes”. Mate (1980) signale que les bélougas endommagent les filets maillantes en Alaska mais ne prennent pas le poisson; ils se nourrissent de façon saisonniere diferlans et de saumons. Ils ont été chassés avec succès de l'estuaire de la rivière kvichak, où ils consomment des smolts, au moyen d'enregistrements sonores d'orques (Fish et Vania, 1971).

Orcinus orca Orque

La taille de sa population est inconnue dans la zone 67. McAllister (1981) avance un chiffre de 1 000 dans la seule mer de Béring, en été. La population de l'ensemble de la zone 67 pourrait être grossièrement estimée à 10 000 individus environ. Sa nourriture n'a pas fait l'objet d'études détaillées dans cette région mais Braham et Dalheim (1982) pensent qu'il mange soit du poisson s'il est abondant localement soit des mammifères marins si le poisson est rare. Tomilin (1967) ajoute que cette espèce mange du hareng, de la morue, des raies, de l'éperlan, du capelan, des flétans, des requins et des salmonidés. Pour Matkin et Fay (1984), les orques sont associés à la pêche au saumon mais n'ont pas été considérés comme des facterus importants dans quelque conflit que ce soit. Selon Mate (1980) les orques effraient le saumon en Colombie britannique, rendant leur capture difficile.

Globicephala macrorhynchus Globicéphale tropical

On ne possède pas d'estimations de population pour la zone 67 pour cette espèce quie l'on trouve seulement au nord du golfe de l'Alaska (Mitchell, 1975). Le globicéphale tropical se nourrit sans doute pour une grande part d'encornets. On n'a pas enregistré d'interactions avec les pêcheries bien que des pêcherus aient été par cette espèce en Californie (voir la zone 77).

Lagenorhynchus obliquidens Lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique

Selon Leatherwood et Reeves (1983) l'aire géographique de cette espèce s'étend jusque au nord de la mer de Béring. L'importance de sa population est inconnue mais pourrait se chiffrer à quelques dizaines de milliers. Son régime alimentaire consisterait en merlu (Merluccius products), anchois (Engraulis mordax) et encornets de sorte qu'une certaine compètition pourrait se produrire lors de la pêche de ces espèces. Il n'y a cependant pas de signalements de conflits.

Grampus griseus Dauphin de Risso

Cette espèce existe au nord jusqu'à la Colombie britannique (Mitchell, 1975) mais il n'y a pas d'estimations de son abondance dans la zone 67. En principe, son régime alimentaire consiste principalement en encornets et il n'y a pas de signalements précis d'une quelconque interaction avec les pêcheries dans cette zone.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

Marcuzzi et Pilleri (1971) situent tous les deux la limite nord de cette espèce au sud de la mer de Béring, autour des îles Aléoutiennes. Les statistiques d'abondance manquent dans cette zone, mais une population de l'ordre de 100 000 individus est possible. Ailleurs, son régime alimentaire consiste en petits poissons mésopélagiques. Il n'y a aucun signalement d'interactions avec les pêcheries dans cette zone.

Lissodelphis borealis Lissodelphis boréal

Rice et Scheffer (1968) situent cette espèce au nord, à la Colombie britannique. L'importance de sa population a été estimée dans le Pacifique nord à 40 000 individus environ par Laevastu et al. (1980). Sa nourriture comprend des encornets et des poissons lanternes sans interaction apparente avec les pêcheries de cette zone.

Phocoena phocoena Marsouin commun

La limite nord où l'on trouve cette espèce se situerait à Point Barrow en Alaska. Sa population dans le Pacifique nord a été estimée à environ 20 000 parmi lesquels 5 000 pourraient se trouver à l'est de la mer de Béring, dans le goife de l'Alaska et sur la côte ouest de l'Amérique (Laevastu et al., 1980). Selon McAlister (1981) la nourriture du marsouin commun consiste essentiellement en poissons benthiques tels que la morue, le hareng, les alevins, la plie et rarement quelques invertébrés.

Lowry et Frost (1984) pensent qu'il existe une possibilité relativement grande d'interaction avec les pêcheries de la mer de Béring si l'on considère que ce marsouin se nourrit dans une large mesure d'espèces commerciales bien que sa mobilité réduise la probabilité d'interactions considérables. Matkin et Fay (1984) indiquent également cette espèce comme étant de moindre importance dans les interactions avec la pêche au saumon de l'Alaska du sud-est et estiment également que 50 marsouins environ pourraient être pris dans des filets à saumon chaque année, pour une pêcherie précise.

Phocoenoides dalli Marsouin de Dall

Sa population dans le Pacifique nord et la mer de Béring pourrait atteindre 1 million d'animaux (Bouchet, 1983). Son régime alimentaire comprend essentiellement des poissons lanternes mais aussi des encornets, du balaou, du merlu, du hareng, du chinchard du Pacifique, du poisson benthique bathypélagique et d'eaux profondes (Crawford, cité dans McAlister, 1981). Lowry et Frost (1984) ne classent pas cette espèce parmi celles qui représentent des concurrents potentiels importants pouvant affecter les pêcheries, ils estiment que sa population est actuellement réduite par les captures accidentelles et les mortalités qui en résultent. Ces dernières sont élevées dans les pêcheries hauturières de saumon utilisant des filets dérivants et peuvent atteindre le chiffre de 20 000 animaux pour tout le Pacifique nord. Matkin et Fay (1984) ont trouvé que cette espèce a une importance moindre dans les interactions opérationnelles avec les pêcheries de saumon au filet maillant, au sud-est de l'Alaska.

Eumatopias jubatus Otarie de Steller

On la trouve dans les eaux du plateau continental de la mer de Béring jusqu'à la Californie; elle se reproduit des îles Pribilof jusqu'à la Californie. On estime la population reproductrice dans la zone 67 à un peu moins de 200 000 animaux (Mate, 1982a). On sait que son régime alimentaire se compose de nombreuses espèces commerciales, notamment de lieu, de poissons plats, de labre, de capelan, d'éperlan, de chabot et de saumon. Dans leur étude des interactions biologiques entre les mammifères marins et les pêcheries commerciales dans la mer de Béring, Lowry et Frost (1984) estiment en se basant sur leurs habitudes alimentaires et leur démographie, que c'est l'une des trois espèces pouvant générer le plus d'interaction avec les pêcheries. Matkin et Fay (1984) signalent des interactions opérationnelles avec les pêcheries de saumon au filet maillant au sud-est de l'Alaska où les mammifères marins causeraient des dommages estimés à 350 000 dollars E-U par an aux engins de pêche et aux prises. Ces dommages sont essentiellement causés par les otaries et les phoques. On pense que 400 otaries environ sont tuées dans cette pêcherie. Everitt et al. (1981) signalent des dommages semblables dans l'Etate de Washington dont certains sont attribues a des otaries de Steller. D'apres Loughlin et Delong (1983) celles-ci se font prendre dans les chaluts de la pêcherie au lieu de l'Alaska américanosud-coréenne, dans le détroit de Shelikof en Alaska. Le nombre d'otaries tuées dans des chaluts est estimé à 1 393 en 1982 et à 222 en 1983, la différence provenant sans doute de lieux et de dates de pêche différents les deux années. Mate (1980) indique que cette espèce prend également les flétans et les morues charbonnières sur les palangres dans les eaux de l'Alaska. On prétend que jusqu'à 50% des morues charbonnières peuvent être endommagées de cette manière au cours d'opérations de pêche à la palangre par les japonais, au sud des Pribilof. Il est probable que cette espèce soit tuée accidentellement dans toute son aire géographique. On a recueilli des données détaillées que pour un petit nombre de sites. Il semblerait qu'il y ait des conflits avec les pêcheurs un peu partout.

Zalophus californianus Otarie de Californie

Odell (1981) considère que l'aire géographique de cette espèce s'étend au nord jusque à la Colombie britannique. La taille de sa population n'est pas connue de manière certaine mais s'élève probablement, dans la zone 67, à quelques dizaines de milliers (total de la population: 75 à 100 000; Mate, 1982). Son régime alimentarie n'est pas bien défini non plus mais pourrait consister en merlu, anchois du Pacifique et céphalopodes entre autres. Les interactions entre cette espèce et les pêcjheries sont très répandues. Everitt et al. (1981) rendent compte de ce problème dans les eaux côtières de l'Etat de Washington où les mammifères marins, y compris les otaries, peuvent endommager jusqu'à 30% des prises dans une seule pêcherie de saumon au filet dérivant. De interactions de compétition s'avèrent possibles bien qu'aucune analyse détaillée de ce problème n'ait été faite. Cette espèce a cependant été accusée de causer une baisse des prises de saumon pour la pêche sportive du Washington et de l'Orégon (Mate, 1980).

Callorhinus ursinus Phoque à fourrure du nord

D'après Gentry (1981) on trouve cette espèce dans le Pacifique est, aux alentours des îles Pribilof, dans la mer de Béring, le long du plateau continental de l'Amérique du Nord jusqu'à la Californie. Il estime cette partie de la population à près de 1,3 million d'animaux. Perez et Bigg (1981) ainsi que Kajimura (1984) discutent à fond les habitudes alimentaires de cette espèce dans la zone 67. Son régime est varié et se compose de plus d'une cinquantaine d'especes, les principales étant le lieu de l'Alaska (Theragra chalcogramma), le capelan (Mallotus villosus), l'anchois du Pacifique nord (Engraulis mordax). le merlu du le hareng (Clupea harengus), l'anchois du Pacifique nord (Engraulis mordax), le merlu du Pacifique nord (Merluccius productus), le balaou de Pacifique (Cololabis saira) et les poissons de roche (Scorpaenidae) et dans certains endroits, le saumon. Ce régime alimentaire, lié à l'abondance des phoques à fourrure dans la mer de Béring, amène Lowry et Frost (1984) à conclure que cette espèce est l'une de celles qui a le plus de probabilité d'entrer en compétition avec les pêcheries de cette zone. Swartzmann et haar (1984) ont examiné l'hypothèse qu'un accroissement de l'effort de pèche et des prises de lieu de l'Alaska, espèce importante dont se nourrissent les phoques à fourrure, pourrait entraîner une baisse du taux de survie de ces derniers dans la mer de Béring et être à l'origine du déclin actuel de leur population. Leur étude ne confirme pas cette hypothèse, ce qui donne à penser que les phoques à fourrure ont consommé plus de lieu après le développement de cette pêcherie. Cette étude, fondée sur de nombreuses données alimentaires, est l'une des rares qui ait essayé de relier la dynamique de population d'un mammifère marin avec les activités d'une pêcherie et jusqu'à maintenant, bien que Lowry et Frost aient trouvé que cette espèce entre très probablement en compétition avec les pêcheries, ils n'ont pu mettre en évidence un tel effet sur la dynamique de la population our sur le comportement alimentaire.

Les interactions opérationnelles entre les phoques à fourrure et les pêcheries sont très répandues. En particulier on se soucie de plus en plus des dangers que représentent pour la population, les morceaux de filets flottant à la dérive, notamment ceux provenant de la pêcherie de saumon aux filets dérivants. Fowler (1982) a étudié les relations entre les phoques à fourrure et les pêcheries et a conclu que la compétition n'étition n'était pas à l'origine de la diminution de leur nombre. Il estime que le maillage peut être en grande partie responsable du déclin observé, 5% ou plus de la population mourant de cette manière, ce qui représente plus de 50 000 phoques par an.

Odobenus rosmarus Morse

Cette espèce est confinée à la mer de Béring dans la zone 67. La population de la région de Béring-Chukchi est estimée à 200 000 animaux environ (Fay, 1981). Le régime alimentaire du morse est constitué en grande partie d'invertébrés benthiques. Lowry et Frost (1984) ainsi que Harwood (1981) ont mis l'accent sur le potentiel d'interactions de compétition entre cette espèce et les pêcheries. Le morse passe pour être très rigide dans ses habitudes alimentaires, se concentrant sur des espèces sédentaires sans intérêt commercial. Si une pêcherie des espèces en question venait à se développer, des conflits pourraient surgir.

Phoca vitulina Phoque commun

Cette espèce est distribuée le long de la côte et ne migre pas; sa population dans la zone 67 s'étend de la mer de Béring à la Californie (Bigg, 1981). On ne connait pas son importance, qui pourrait dépasser 250 000 animaux (Laevastu et al., 1980). On dit que le phoque commun se nourrit opportunément d'une grande variété de poissons (Bigg, 1981). Lowry et Frost (1984) ont trouvé que c'était l'une des espèces les plus susceptibles d'entrer en compétition avec les pêcheries dans la mer de Béring, en particulier pour la pêche au lieu, au hareng et au saumon.

Les interactions opérationnelles sont très répandues en ce qui concerne cette espèce. Mate (1980) rapporte que les morses représentent un problème pour les pêcheries de saumon au filet maillant dans le delta de la rivière Colombia et dans la baie de Bristol. Matkin et Fay (1984) ont trouvé que le phoque était l'une des deux principales espèces considérées responsables des dommages causés aux captures et aux engins de 2 pêcheries de saumon au filet maillant, dans le sud-est de l'Alaska. Les dégâts se sont élevés à environ 350 000 dollars E-U par an. De plus, on pense qu'approximativement 500 phoques meurent dans des filets maillants à saumon, encore que ceci ait peu d'effet sur la dynamique de population de ce stock. Dans l'Etat de Washington, les phoques communs sont tenus comme principaux responsables des pertes et dommages causés aux captures de saumon au moyen de filets maillants (Everitt et al., 1981). Selon Mate (1980) 30% des captures de saumon de la rivière Colombia pourraient être endommagés, en grande partie par les phoques. Cette espèce a aussi été blâmée de causer une baisse des prises par les pêcheurs sportifs.

Phoca largha Phoque circumpolaire

Cette espèce est très proche de la précédente mais se reproduit sur la glace et non à terre. Sa distribution est de ce fait confinée à la mer de Béring où 250 000 animaux peuvent mettre bas (Bigg, 1981). Ce phoque se nourrissant dans une large mesure dans les eaux septentrionales, Lowry et Frost (1984) estiment qu'il pourrait ne pas entrer en compétition avec les pêcheries comme le phoque commun. Les interactions opérationnelles sont probablement limitées du fait de son habitat.

Phoca hispida Phoque annelé

C'est une autre espèce de phoque des glaces, confinée dans la zone 67 jusqu'au nord de la mer de Béring (Frost et Lowry, 1981). On peut trouver jusqu'à 200 000 phoques annelés dans la partie est de la mer de Béring à certaines périodes de l'année (Laevastu et al., 1980). Leur nourriture consiste largement en morue polaire (Boreogadus saida) et en gros zooplancton. Cette raison et l'éloignement de son habitat rendent les interactions avec les pêcheries peu probables.

Phoca fasciata Phoque à bande

Espèce confinée à la mer de Béring. On peut trouver jusqu'à 100 000 animaux pendant une partie de l'année dans la région est (Laevastu et al., 1980). On connait peu son régime alimentaire qui pourrait comprendre des crustacés et du poisson (Burns, 1981). Des interactions avec les pêcheries semblent improbables.

Erignathus barbatus Phoque barbu

La population du phoque barbu pourrait atteindre 250 000 individus dans l'est de la mer de Béring (Laevastu et al., 1980) pendant une grande partie de l'année. Son régime alimentaire consiste principalement en organismes benthiques mais quelques bancs de poissons démersaux sont également consommés (Burns, 1981). Le régime alimentaire et l'habitat éloigné rendent les interactions avec les pêcheries peu probables pour le moment.

Mirounga angustirostris Eléphant de mer du nord

L'aire géographique de cette espèce se situe sur la côte ouest-américaine jusqu'à la Colombie britannique, bien que les sites de reproduction soient tous dans la zone 77. On ne connait pas, sur une population estimée à 50 000 individus, la proportion qui se nourrit dans la zone 67. Le régime alimentaire consiste pour une grande part en poissons d'eaux profondes et une compétition avec les pêcheries semble improbable. Il n'y a pas de signalements de conflits avec les engins de pêche dans la zone 67 bien que des maillages occasionnels puissent se produire.

On connait probablement mieux les régimes alimentaires et les tailles de population des mammifères marins dans cette zone que dans aucune autre région statistique. Ces dernières années on a accordé beaucoup d'attention au problème des interactions entre mammifères marins et pêcheries dans cette zone. Cela est sans doute dû au fait de l'importance économique de la pêche au saumon qui passe souvent pour entrer en compétition avec les mammifères marins et peut-être parce que, du moins dans la mer de Béring, la densité de la biomasse des mammifères marins est très élevée. Cette zone dispose également de centres halieutiques bien placés pour étudier ce problème, notamment le centre des pêcheries du nord-ouest de l'Alaska.

Parmi les 33 espèces inventoriées plus haut, on en connait au moins 15 qui consomment des espèces de poissons commerciales notamment des anchois, du hareng, du lieu et du saumon.

Sept autres espèces mangent principalement des encornets bien que parmi celles-ci, le cachalot et les globicéphales consomment aussi des poissons; on ignore dans quelles proportions. Parmi les espèces restantes, 3 baleines ne consomment pas de poisson, les baleines grises et les morses mangent des invertébrés benthiques et d'autres espèces non commerciales, les dauphins bleus et blancs et le lissodelphis boréal se nourrissent apparemment d'espèces de poissons non commerciales comme les myctophidés alors que les éléphants de mer consomment principalement des espèces de poissons d'eaux profondes. Enfin, 3 phoques des glaces sont distants des pêcheries et n'ont aucune chance d'entrer en compétition avec elles.

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 67

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Les poissons démersaux sont pêchés sur le plateau continental de la mer de Béring, dans le golfe de l'Alaska et dans une moindre mesure le long du plateau plus étroit de la côte nord-américaine. On dit que les pêcheries de cette zone sont étroitement contrôlées par les états côtiers (FAO, 1981a), de sorte que de nombreux stocks semblent être en assez bon état. Le total des prises de poissons démersaux en 1981 a avoisiné 1,6 million de tonnes (FAO, 1983).

GADIDAE

Theragra chalcogramma Lieu de l'Alaska

C'est la plus grande pêcherie monospécifique de la zone; les prises ont dépassé un million de tonnes en 1981 (FAO, 1983). D'après Gulland (1983) cette espèce se trouve à un niveau très voisin de la surexploitation et l'on ne peut espérer augmenter beaucoup son rendement. Il apparaît que cette pêcherie est conduite en grande partie par des bateaux étrangers dans la zone 67 et en particulier dans la mer de Béring. Le lieu constitue une nourriture importante pour de nombreuses espèces de mammifères marins comme on l'a déjà mentionné. Il semble que sa pêche ait eu des effets imprévisibles tout au moins sur l'alimentation de quelques mammifères marins. Swartzman et Haar (1984) ont trouvé que pendant la période de pêche, les phoques à fourrure consommaient davantage de petits lieux. Ils pensent que cela peut provenir de l'accroissement du nombre des poissons de petite taille du fait que la pêcherie prend les poissons plus grands qui sont cannibales.

Gadus macrocephalus Morue du Pacifique

La morue du Pacifique se trouve dans les mêmes zones que le lieu, c'est-à-dire dans le sud de la mer de Béring et le long de la bordure aléoutienne. Les captures en 1981 ont atteint 100 000 tonnes, ce qui correspond à peu près à la potentialité estimée (90 000 tonnes: FAO, 1981) mais il est possible (FAO, 1981b) que ces données puissent s'améliorer du point de vue quantitatif.

Merluccius productus Merlu du Pacifique nord

Le merlu du Pacifique nord ou merlan présente un potentiel estimé à 150 000 tonnes (FAO, 1981) légèrement supérieur aux 120 000 tonnes prises en 1981 (FAO, 1981a). Il se répartit le long de la côte ouest-américaine, jusqu'au nord de la Colombie britannique. C'est un élément important du régime alimentaire de certaines espèces et plus particulièrement de l'otarie et du phoque à fourrure.

PLEURONECTIFORMES

Limanda aspera Limande du Japon

La limande du Japon a été fortement pèchée dans le passe mais sa population est probablement en recrudescence de nos jours (FAO, 1981a). La zone principale concernée par ces espèces se situe dans le sud de la mer de Béring. En 1981, les captures n'ont atteint que 77 000 tonnes (FAO, 1983). Peu d'espèces de mammifères marins autres que celles se nourrissant sur le fond sont susceptibles de consommer cette limande mais c'est un stock commercial non négligeable.

Parmi les autres stocks démersaux importants se trouve le flétan du Pacifique (Hippoglosus stenolepis) qui est pêché tout le lon gdu bord du plateau continental, avec une prise totale de plus de 15 000 tonnes en 1981. Ce stock a été pêché intensivement par la pêcherie locale à la palangre mais s'est reconstitué après que des mesures d'aménagement aient été prises (Chapman et al., 1962). Les pêcheries au chalut d'autres espèces peuvent affecter les prises de fletan par la prise accessoire de quantités importantes de jeunes individus. On a signalé que des flétans pris sur des palangres ont été endommagés par des otaries de Steller bien que ceci soit sans doute moins répandu que dans les décennies précédentes lorsque la pêcherie était plus importante (Mate, 1980).

RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Gulland (1983) fait remarquer que ces ressources pélagiques ne sont pas assez importantes pour attirer les bateaux étrangers et n'atteignent pas des prix suffisamment élevés pour attirer les bateaux locaux. Le saumon fait exception à cette constatation. Le potentiel global de cette zone a été estimé à 1,2 million de tonnes mais les captures ont été inférieures à 0,5 million de tonnes en 1981 (FAO, 1983)

Clupea pallasi Hareng

Le hareng est l'une des rares espèces pélagiques pêchées dans cette zone actuellement. Les captures en 1981 ont atteint 83 000 tonnes (FAO, 1983) et à l'exception de la zone autour de l'île de Vancouver, les stocks sont peu pêchés. On sait que le hareng est mangé par de nombreuses espèces de mammifères marins, mais en fonction des pêches très réduites, la concurrence avec les pêcheries n'est pas significative.

Oncorhynchus spp. Saumon

Les prises ont totalisé 364 000 tonnes en 1981. Elles ont été pratiquées à la senne coulissante, aux filets maillants et à la traîne. La flottille est d'une dimension qui dépasse largement ce qu'il faut pour prendre ce volume de capture; le maintien d'un frai convenable n'est obtenu que par le contrôle très strict du type, du lieu et de la date de la pêche commerciale. Il y a aussi de nombreux pêcheurs americains et sportifs. Il est toujours important de prendre les saumons en considération dans l'interaction entre mammifères marins et pêcheries du fait de leur valeur marchande. Ceci est particuliêrement vrai dans cette region ou les saumons et les mammifêres marins sont tous deux abondants. Presque tous les mammiferès marins ichtyophages qui s'y trouvent ont au moins un peu de saumon dans leur ordinaire. Plus importante pêut-etre, l'une des principales methodes de péche - l'emploi des fillets maillants - semble particulierèment sensible à la déprédation et aux dommages de la part des pinnipèdes. Il semble que des conflits soient inévitables dans cette zone actuellement, étant donné l'abondance des mammifères marins, la valeur des prises et les méthodes de pêche.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Bien qu'il soit reconnu que les mamifères marins se nourrissent de crustacés, ceuxci sont principalement des espèces pelagiques et il y a peu de conflits avec les pêcheries. Les principales pêches de crustacés sont celles au crabe royal (Paralithodes spp.) et au crabe des neiges (Chionectes spp.) mais on pêche également quelques crevettes.

CEPHALOPODES

Les prises annoncées dans la zone 67 en 1981 ont été insignifiantes, n'atteignant que 5 000 tonnes (FAO, 1983). Voss (1973) a suggéré une potentialité globale de plus de 600 000 tonnes. Fiscus (1982) a étudé la destruction des encornets par les mammifères marins dans cette zone, mais en l'absence de pêcheries d'encornets l'interaction n'est pas significative.

LES PECHERIES DE LA ZONE 67

Les prises dans cette zone font apparaitre une séparation intéressante entre les flottilles locales et étrangères. Le Japon a les prises les plus importantes (900 000 tonnes en 1981) dont la plus grande partie concerne le lieu de l'Alaska et en moindre nombre les poissons plats, la morue du Pacifique et le merlu. Ces stocks sont pêchés par des chalutiers japonais. Par contre, les prises américaines et canadiennes sont juste supérieures à 950 000 tonnes dont plus d'un tiers concerne le saumon. L'exploitation des autres espèces commerciales telles que le crabe sont limitées aux états côtiers (FAO, 1983; Gulland, 1983).

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 67

Dans une zone où les mammifères marins ont la réputation de consommer plus de poisson que n'en capturent au total les pêcheurs (Laevastu et Favorite, 1977), les interactions prennent une importance significative. Dans une zone où le saumon est la capture la plus importante et où les engins de pêche efficaces sont explicitement interdits, des conflits entre les pêcheurs et les pinnipèdes en particulier semblent inévitables.

Interactions operationnelles

Le petit nombre de pêcheries dans cette zone limite le nombre de conflits potentiels avec les engins de pêche. L'utilisation du filet maillant pour le saumon est en fait la principale source de conflits, bien que, sans aucun doute, d'autres cas existent mais soient moins bien connus dans d'autres endroits, en particulier dans les pêcheries côtières du Canada et des Etats-Unis.

  1. Le filet maillant à saumon est connu pour être l'une des sources principales de conflits. Il existe souvent des prédations importantes sur les poissons et de sérieux dommages aux engins. Les mammiferes marins concernés sont principalement des pinnipès et plus particulièrement des phoques et des otaries. Quelques morts accidentelles de mammifères ont aussi été signalées au cours de ces conflits. Mate (1980) indique également que les phoques et les otaries entravent la pêche à la traine au saumon en Colombie britannique.

  2. Les morceaux de filets monofils à la dérive non décomposables, piègent et tuent des mammiferes marins en nombre qui pourrait être important, en particulier le phoque à fourrure du nord. On possède peu de données sur ce problème actuellement.

  3. Les pêcheries de flétan et de morue charbonnière sont perturbées par les otaries qui prélèvent le poisson capturé dans les palangres.

  4. Les orques ont la réputation d'effrayer le saumon, rendant leur capture difficile (Mate, 1980).

Interactions biologiques

Le problème des interactions biologiques entre les mammifères et les pêcheries dans cette zone a fait l'object d'une attention particulière, spécialement dans les centres de pêche du nord-ouest et de l'Alaska à Seattle. laevastu et Favorite (1977) ont estimè le tonnage de poisson consommè par les mammiféres marins dans la mer de Bèring à 2,4 millions de tonnes. De telles quantitès de poisson consommè permettent d'affirmer très sérieusement que la concurrence entre les mammifères marins et les pêcheries dans cette zone est intense.

Bien qu'on ait généralement admis que la consommation par les mammifères marins de poissons commercialisables représente des tonnages importants, le mécanisme de la concurrence entre les deux groupes de “predatéurs” est plus difficile à cerner. L'unedes rares études concernant ce sujet n'a pas éte en mesure d'établir une corrélation entre le développement de l'effort de pêche et les prises de lieu et de hareng d'une part, et la régression du taux de survie de l'un des principaux prédateurs, le phoque à fourrure du nord de l'autre. Contrairement à toute attente, la destruction du lieu a progressé en même temps que les campagnes de pêche se développaient.

Dans cette zone comme partout ailleurs, la concurrence entre les mammifères marins et les pêcheries a éte difficile a démontrer, même si les pêcheurs et les spécialistes des pêches la considàrent comme importante.

3.13 ZONE 71: PACIFIQUE CENTRE-OUEST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 71

Balaenoptera physalus Rorqual commun

Connue pour exister dans “toutes les mers” Hershkovitz, 1966), comme la plupart des baleines, cette espèce a rarement éte identifiée sous les tropiques. Soegiarto et polunin (1982) confirment sa presence dans la mer de Java, l'identifiant comme l'une des espèces de cétaces existant dans les eaux indonésiennes. Il n'existe pas d'estimations sur sa population ni d'informations sur sa nourriture dans cette zone pas plus que de rapports sur des interactions avec les pêcheries.

Balaenoptera musculus Baleine bleue

Selon Tomilin (1967) cette espèce est pratiquement cosmopolite préférant le large et fuyant les tropiques. Soegiarto et polunin (1982) l'identifient actullement dans les eaux indonésiennes entre le sud de Java et la mer de Savu. Il n'existe presque pas d'estimations de population ni d'informations concernant sa nourriture. Sa population n'excède vraisemblablement pas la centaine à n'importe quelle période de l'année. Aucune interaction avec les pêcheries n'a été signalée et semble avoir peu de raison d'exister.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

Répertorie par Soegiarto et Polunin (1982) dans le détroit de Malacca, le nord de Sumatra jusqu'au sud de Java et à la mer de Savu. On ne possède pas d'indications précises sur sa population, ni de statistiques sur sa nourriture pas plus que de signalements d'interations avec les pêcheries. Sa population n'excèderait pas quelques dizaines de milliers au plus, à n'importe quelle période de l'année.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Répertorié par Soegiarto et Polunin (1982) de Kalimantan jusqu'à Java et à la mer de Savu. Il n'existe pas de données précises de population ni d'informations sur sa nourriture pour la zone 71 et on n'a pas rapporté d'interactions avec les pêcheries. Une estimation de population de quelques milliers parait raisonnable.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

Identifiee dans le détroit de Malacca et la mer de Savu par Soegiarto et Polunin (1982). Une fois encore, on ne possède pas de statistiques détaillées sur cette espèce. On peut supposer qu'elle transite moins que les autres baleines dans cette zone et par comparaisonavec les autres zones, il se pourrait qu'elle mange un peu de poisson.

Megaptera novaeangliae Mégaptère

Les cartes de Townsend (1935) signalent des captures dans les iles Mariannes et dans la mer de Corail. Soegiarto et Polunin (1982) ont donné des releve de visu pour l'Indonésie orientale. Une fois de plus, il n'existe pas de données détaillees sur cette espèce dans la zone. Sa population ne devrait actuellement pas exceder quelques centaines d'individus.

Mesoplodon pacificus Mésoplodon de Longman

Des deux seuls speciméns repérés, le premier l'a été au Queensland (Australie) (Rice et Sheffer, 1968). Il n'existe pas de données valables sur cette espèce que l'on doit considerer à l'heure actuelle comme très rare.

Mesoplodon densirostris Másoplodon de Blainville

Soegiarto et Polunin (1982) ont identifiá cette espèce en Papouasie Nouvelle-Guinée orientale. Il n'existe pas d'autres signalements dans cette zone mais il est généralement admis qu'elle habite les eaux de la zone 71 (Leatherwood et Reeves, 1983). One ne possède aucune donnée précise mais comme toutes les espèces du type Mesoplodon, elle ne semble pas commune.

Mesoplodon layardii Mésoplodon de Layard

Watson (1981) signale cette espèce au nord du Queensland. On ne le connait pas dans d'autres régions de la zone 71. Sa population doit être considérée comme faible.

Mesoplodon bowdoini Mésoplodon de Andrew

Si Nishiwaki (1962) le signale dans son répertoire des espèces du Japon, sa répartition peut être étendue à toute la zone 71 jusqu'à la Nouvelle-Zélande où il a été signalé par Leather wood et Reeves (1983).

Mesoplodon ginkgodens Mésplodon à dents de ginkgo

Cette espèce a été relevèe au Japon et à Sri Lanka et de ce fait est práesumée vivre dans la zone 71, mais on ne possède aucune statistique à ce sujet.

Ziphius cavirostris Ziphius

Connue dans toutes les mers; Soegiarto et Polunin (1982) signaient cette espèce dans la mer de Java et la mer de Savu. On ne possède pas de statistiques sur la zone 71.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cartes de Townsend (1935) mettent en évidence un éparpillement des captures à l'est autour de la Nouvelle-Guinée et a l'équateur (sur la ligne). Plus récemment, des cachalots ont été capturés par des pêcheurs de baleines de deux villages sur l'ile de Lomblen, à Nusu Tenggara en Indonésie orientale. Aucune estimation de population dans cette zone n'a été réalisée; il est peu vraisemblable qu'elle excède quelques centaines de mille.

Kogia breviceps Cachalot pygmee

Le cachalot pygmée vit généralement dans les eaux chaudes des mers tropicales (Mitchell, 1975 par exemple). Soegiarto et Polunin (1982) ont répertorié de visu cette espèce au Kalimantan et au Nusu Tenggara en Indonésie . Mitchell (1975) citant Weber (1923), précise que cette espèce átait chassée et l'est sans doute toujours par les villageois du Nusu Tenggara. On ne possède pas de données statistiques sur le nombre et l'alimentation de cette espèce mais en fait, on ne peut la considérer comme commune où que ce soit.

Kogia simus Cachalot nain

Il s'agit d'une autre espèce peu commune. Soegiarto et Polunin (1982) signalent ce cachalot dans la mer de Savu. Il n'existe pas de statistiques pour cette zone et des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Steno bredanensis Sténo

Tas'an et Leatherwood (1983) signalent la prásence de cette espèce au nord de Java. Il ne semble pas y avoir d'autres données déetaillés en dehors de ceci pour la zone 71. C'est une espèce océanique rarement vue et que l'on peut considérer comme peu susceptible d'avoir des interactions avec les pêcheries.

Sousa chinensis Sousa indo-pacifique

Selon Soegiarto et Polunin (1982) cette espèce est répertoriée sur toutes les ôotes généralement vaseuses de l'Indonésie. Letherwood et Reeves (1983) indiquent que son aire géographique s'étend jusqu'au Japon. Bannister (1977) recense la capture accidentelle de cette espèce dans des filets à requins au Queensland, mais précise que seuls 13 petits cétacés ont été dénombrés dans les filets en une annee pour une seule zone. Il semble tout à fait vraisamblable que le sousa ait été fréquemment capturé dans les filets le long de la plupart des côtes, mais on ne possède pas de statisques le prouvant.

Orcaella brevirostris Dauphin de l'Irrawaddy

Recensè par soegiarto et Polunin (1982) dans toutes les eaux côtières vaseuses de l'Indonèsie et dans la rivière Mahakam au Kalimantan. Watson (1981) a établi qu'il était relativement commun dans toute son aire géographique. Bannister (1977) l'identifie dans les filets à requins au large du Queensland mais n'en précise pas le nombre.

Tas'an et Leatherwood (1983) en décrivent un groupe dans le Lac Semayang au Kalimantan se nourrissant de carpes (Cyprinidae) où 14 dauphins ont été capturés et transportés vivants à Djakarta. C'est une des espèces qui semble susceptible d'être capturée accidentellement dans toute cette zone, mais les statistiques manquent.

Peponocephala electra Péponocéphale

Recensé par Soegiarto et Polunin (1982) dans la mer de Savu et decrit comme une espèce commune par Hammond et Leatherwood (1983) autour des Philippines. Il n'est pas démontre statisquement qu'il se nourrisse sur les pêcheries. Le fait que cette espèce soit commune au moins autour des Philippines implique que quelques captures accidentelles soient possibles.

Feresa attenuata Orque pygmée

Son aire géographique comprend sans doute la zone 71 bien que la seule identification ávidente soit fournie par Soegiarto et Polunin (1982), de visu, bà l'est de Nusu Tenggara. Il n'existe pas de statistiques concernant son alimentation ou d'éventuelles interactions avec les pêcheries dans cette zone. A l'heure actuelle ces dernières semblent peu probables.

Pseudorca crassidens Faux orque

Soegiarto et Polunin (1982) ont identifié cette espèce de nombreuses fois dans toute l'Indonésie. Marcuzzi et Pilleri (1971) indiquent qu'elle est pélagique et océanique Bannister (1977) a relevé un nombre non précisé de captures dans des filets à requins, au large du Queensland. Harwood et al. (1983) ont trouvè un petit cétacé parmi 46 d'entre eux qui avaient été identifiés et capturés dans les filets maillants d'une pêcherie taïwanaise de thon, de maquereau et de requins, au large de l'Australie.

Il n'est pas chair si cela s'est várifié dans la zone 57 ou la zone 71 mais ces captures surviennent probablement dans les deux zones. Les captures accidentelles de cette espéce dans les eaux australiennes laissent penser que d'autres ont aussi pu se produire en différents points de la zone 71 mais n'ont pas été signalées. La condition actuelle de la population n'est pas clairement définie. L'insinuation de Mitchell (1975a) selon laquelle elle provoquerait des dégâts aux pêcheries de thon à la palangre, peut fort possiblement s'appliquer à cette zone.

Orcinus orca Orque

Soegiarto et Polunin (1982) recensent l'orque au Kalimantan et en mer de Savu. Il semble y avoir peu d'autres repérages de cette espece bien que Sivasubramanian (1964) signale qu'elle détéruiore les palangres à thon dans toute cette zone ainsi que dans l'Océan Indien. Il n'existe pas d'estimations de population ni dde données sur son alimentation et en dehors des dommages causès aux palagres à thon et aux captures il n'y a pas d'autres signalements d'interactions.

Globicephala macrorhynchus Globicephale tropical

Soegiarto et Polunin (1982) le situent à Java, Sumatra et dans la mer de Savu. Selon Leatherwood et Reeves (1983) sa répartition dans l'hémisphère sud est peu connue. Aucune interaction avec les pêcheries n'est signalée.

Lagenodelphis hosei Dauphin de Fraser

Selon Hammond et Leatherwood (1983) c'est l'espèce la plus visible et la plus fréquemment rencontrée, en général en larges troupeaux, dans un rayon de 100 miles autour de la ville de Cébu aux Phillippines. On pense qu'elle existe dans la zone entiere (perrin et al., 1973a). On n'a pas encore signalé d'interactions avec les pêcheries mais ceci pourrait être vraisemblable pour les sennes et les filets maillants si ce dauphin est aussi courant dans le reste de la zone 71 que dans la région de Cébu.

Tursiops truncatus Souffleur

Apparenment commun dans toute cette zone, il est signalé dans nombre d'incidents avec des engins de pêche. Tas'an et Leatherwood (1983) signalent la capture “accidentelle d'un souffleur par des pêcheurs près de Manago, au nord-est du Sulawesi”. Harwood et al., (1983) précisent que 36 des 46 petits cétacés identifiés et capturés dans les filets maillants au large de l'Australie du nord étaient des souffleurs. Ils estiment que 2 000 petits cétacés sont tués de cette facon chaque année et qu'une importante proportion est présemée appartenir à cette espèce. Ceci peut avoir un effet significatif sur une population locale mais Il n'existe pas de statistiques publiées sur ces effets.

Grampus griseus Dauphin de Risso

Signalé par Soegiarto et Polunin (1982) dans le sud le la mer de Chine. Leatherwood et al. (1983) ont également été informés de la présence de cette espèce dans les eaux autour de Pénang. Il n'y pas de statistiques de population dans la zone 71 en dehors de commentaires sur le fait qu'elle est “relativement commune” (Watson, 1981). Il n'y a pas d'interations apparentes avec les pêcheries dans cette zone.

Stenella longirostris Dauphin à long bec

Le dauphin à long bec est present dans toute la zone. Tas'an et Leatherwood (1983) signalent la capture accidentelle de 9 animaux dans la mer de Java et précisent qu'on le trouve généralement loin des eaux cotieres peu profondes. Harwood et al. (1983) signalent la presence de 6 animaux de cette espece sur les 46 cétacés identifies dans les filets maillants au large de la côte nord de l'Australie. Ils estiment que plus de 2 000 petitscétaces sont ainsi captures chaque année. Bannister (1977) précise qu'à cette epoque, aucune pêche à la senne coulissante associant le thon au dauphin n'avait lieu dans les eaux australiennes.

Il n'existe pas d'autrescas d'interactions apparentes avec les pêches dans cette zone mais comme les pêcheries indiennes à partir des côtes sont connues pour en faire une prise accessoire (Jones, 1976), de tels incidents ne peuvent être exclus dans cette zone qui comprend des pêches extensives à partir des côtes.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

Bien qu'il soit recensé par Soegiarto et Polunin (1982) dans les mers de Java et de Savu, on n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries de cette zone. Il n'y a aucune donnée sur sa population.

Stenella attenuata Dauphin tachete

Hammond et Leatherwood (1983) signalent, à une demi-douzaine d'occasions, des groupes de 2 à 800 dauphins tachetés vus au large de Cébu aux Philippines. Cette espèce a été signalée en petit nombre (3 parmi 46 cetaces identifies) dans la pêcherie au filet maillant du nord de l'Australie. On ne possede pas de statistiques d'abondance mais c'est une espèce généralement commune. Il n'exste pas de signalements precis d'interactions avec les pêcheries de cette zone.

Delphinus delphis Dauphin commun

Vu dans le détroit de Malacca par Leatherwood et al. (1983), cette espèce ne semble pas avoir été recensee dans les captures accidentelles de cette zone bien que cela puisse sembler possible. Pas de statistiques d'abondance, mais ailleurs, il s'agit d'une espèce commune. Il n'existe pas non plus d'indications sur son regime alimentaire dans cette zone.

Neophocoena phocaenoides Marsouin noir

Selon Leatherwood et Reeves (1983) cette espèce est répartie le long des eaux cotières dans toute l'Indonesie et au nord, jusqu'au Japon. Tas'an et Leatherwood (1983) recensent 2 animaux capturés accidentellement dans des filets maillants au nord de Java. Il serait étonnant que d'autres interactions du même genre ne se reproduisent pas avec cette espèce cotiere. Selon Leatherwood et Reeves (1983) son régime alimentaire consiste en petits encornets, bouquets et crevettes ainsi qu'en petits poissons.

Dugong dugon Dugong

Présent dans presque toute cette region (Bertram et Bertram, 1973), le dugong a vu sa population sérieusement affectée par des morts accidentelles dans des filets maillants. Pour Soegiarto et Polunin (1982) “l'Indonesie reste un important refuge pour le dugong dans l'Asie du sud. Il existe peu d'informations sur sa population car, comme partout, il s'agit d'un animal insaisissable et aux sens très développés”. Environ 1 000 animaux sont pris chaque année autour de l'ile de Aru en Indonésie orientale (Compost, 1980). Heinsohn (1972) indique qu'après l'introduction de filets à requins au large de certaines plages du Queensland, 158 dugongs ont été capturés entre 1964 et 1971. La population de l'ile Magnétique a été pratiuement détruite en totalité en une annee. Ceci est un exemple de l'effect des filets maillants sur cette espèce dans son aire géographique. Marsh et al. (1984) estiment à plus de 1 000 les dugongs qui pourraient être pris accidentellement près des côtes ou dans les estuaires par les filets maillants de pêcheries de barramundi et de némiptéridés dans les eaux septentrionales de l'Autralie.

Il n'existe pratiquement pas de renseignements sur les habitudes alimentaires de cette espèce de mammiferes marins dans cette zone et, de ce fait, il est difficile d'établir une relation entre l'alimentation des mammifères marins et les pecheries.

Six espèces de baleines existent dans cette zone mais on ne connait pratiquement rien sur leur régime alimentaire sous les tropiques., en admettant qu'il existe; la baleine de Bryde pourrait être une exception. Leatherwood et al. (1983) signalent en avoir vu une mangeant du maquereau pres de Sri Lanka, ce qui laisse supposer qu'elle mange également d'autres poissons.

Parmi les 24 autres mammifères marins cités ci-dessus, 6 sont des baleines à bec qui se nourrissent généralement d'encornets comme les globicéphales et les cachalots. Les dugongs se nourrissent sur les herbiers et l'on dit que le marsouin noir mange des bouquets et des crevettes ainsi que de petits encornets et du poisson (Leatherwood et Reeves, 1983). Leatherwood et al. (1983) pensent que le dauphin de l'Irrawaddy mange du poisson-chat. Les régimes alimentaires des 14 dernières espèces sont pure conjecture.

LES STOCKS DE POISSON DE LA ZONE 71

RESSOURCES HALIEUTIQUES DEMERSALES

Les captures globales en poissons démersaux sont légèrement supérieures à 0,5 million de tonnes, mais selon Gulland (1983) les captures ne font pas toujours l'objet de compterendus, notamment dans les communautés rurales de pêcheurs éparpillées le long de la cote. Les stocks de poisson des eaux côtières et peu profondes sont probablement fortement pêchés, en particulier à partir des côtes à forte densite de population, mais de nombreux stocks de poisson d'eaux profondes sont encore probablement peu pêchés. Les captures globales sont composées d'un très grand nombre d'espèces groupées pour la plupart en genre ou famille dans les statistiques de pêches. La peche est en grande partie artisanale dans cette zone, utilisant notamment quelques chaluts dans le golfe de Thailande (Gulland, 1983).

Selon Gulland (1983) toutes les espèces capturées dans cette zone présentent de grandes similitudes. Dans le golfe de Thailande on trouve 200 à 300 espèces ou plus (Tiews, 1973). Lsa communauté démersale est composée de petites espèces de poissons sans valeur, d'une variété d'espèces de taille intermédiaire et de poissons prédateurs plus grands, qui atteignent des prix plus élevés. Gulland (1983) parmi d'autres, a noté le changement qui se produit dans la composition des espèces lorsque ces communautés sont pêchées intensivement.

LEIOGNATHIDAE

Les blanches sont parmi les plus petits des poissons pris commercialement. Ils se nourrissent de petits invertébrés vivant sur le fond dans des eaux peu profondes. Les prises signalées ont été assez stables, autour de 100 000 tonnes pendant six annees au moins dans toute la zone 71. Toutefois, dans le golfe de Thailande, l'introduction de la pêche au chalut dans les années 60 à conduit a un changement dans la composition des espèces, dans lequel la prise totale de ces espèces a décliné de maniere spectaculaire (Ritragsa, 1974).

Les autres poissons de taille moyenne sont des Nemipteridae (Threadfin bream), des Scolopsis (Monocle bream) et des rougets (Mullidae) qui se nourrissent en grande partie d'invertébrés benthiques et servent de proies à des poissons plus grands. Les prises signalées pour ces 3 groups ont représenté un total d'environ 90 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983).

Parmi les poissons prédateurs de plus grande taille, on trouve les lutjanidés et les mérous qui atteignent des prix plus eleves que les poissons plus petits et que l'peut pêcher de facon sélective, au moyen de lignes a main par exemple (Gulland et al., 1974).

De nombreux stocks de poissons démersaux sont sans doute surexploités actuellement (Gulland, 1983) mais les évaluations se heurtent a des difficultés considérables notamment au problème que posent les prises qui contiennent plusieurs centaines d'espèces.

D'après Gulland, certains des stocks d'eaux plus profondes sont sous-exploités mais sont hors d'atteinte des pecheurs de la côte. Il n'est pas toujours possible d'employer des chalutiers dans de telles situations quand il y a compétition avec les pêcheurs artisanaux. C'est pour cette raison que l'Indonesie a banni le chalutage dans ses eaux (Keppres n°3/1980. et Inpres 11/1982: Indonesia Times, 14.8.1982).

Il est assez difficile d'évaluer les efets de l'exploitation des stocks de poissons démersaux en particulier ceux dus au changement d'espèces. Essayer actuellement d'évaluer dans cette région le degré d'interation entre les mammiferes marins et les pêcheries semble être une tâche ardue, ne serait ce que parce qu'on ne dispose d'aucune donnée sur l'alimentation des mammifères marins.

LES RESSOURCES HALIEUTIQUES PELAGIQUES

Les prises signalées pour toutes les espèces pélagiques se situaient juste au-dessous de 2,5 millions de tonnes en 1981. Une fois encore se pose le probleme de l'identification des espèces. Certains stocks sont peut-être déjà fortement pêchés tandis que d'autres pourraient supporter des prises plus fortes.

Les sardinelles, l'espèce Decapterus et les maquereaux indiens (Rastrelliger spp.) constituent une partie importante des prises pélagiques, chacun de ces groupes ayant fourni plus de 200 000 tonnes en 1981.

Parmi les autres espèces importantes se trouvent les thons qui, globalement, fournissent plus de 500 000 tonnes dans cette région.

A nouveau on rencontre des difficultés si l'on essaie d'évaluer les interactions potentielles entre les mammiferes marins et ces stocks de poisson quand on ignore les régimes alimentaires des premiers et quand il est difficile d'évaluer les stocks. D'après Gulland (1983), certains stocks de maquereau sont surexploités, alors que nombreux sont les stocks de chinchard (Decapterusspp.) qui pourraient fournir des prises plus importantes.

RESSOURCES EN INVERTEBRES

CRUSTACES

Les crevettes jouent un rôle important dans l'économie des pêches de la plupart des pays de cette zone. En Indonésie, les crevettes banana (Penaeus merguiensis) représentaient 54 000 millions de roupies en 1979, soit plus de deux fois la valeur de toutes les autres espèces (Indonésie - Statistiques de pêches, 1981).

Les pêcheries de crustacés utilisent le chalut ou une variété d'autres enine de pêche. L'état des stocks n'est pas clair mais, de facon générale, ils sont sans doute déjà pleinement exploités (Gulland et al., 1974). On ne sait pas de manière précise ce que cela implique pour les mammifères marins comme neophocoena.

CEPHALOPODES

Le total des prises de céphalopodes atteignait 150 000 tonnes en 1981 (FAO, 1983) mais il ne semble pas exister de publications sur l'estimation du potentiel de céphalopodes dans cette zone.

LES PECHERIES DE LA ZONE 71

Selon Gulland (1983), elles sont principalement artisanales, avec l'exception de la peche au chalut du golfe de Thailande. Les engins artisanaux comprennent une variété de sennes locales ainsi que les plus classiques lignes à main, sennes de plage, filets à crevettes, filets soulevés et des pièges divers.

Les pêcheries artisanales sont principalement confinées à une bande côtière étroite jusqu'à 12 miles de la terre. C'est la zone où il y a la plus forte densité de poissons et où l'on trouve de gros bateaux qui ont tendance a pêcher également pres du rivage ou les stocks sont les plus denses. Ceci provoque une distribution très inégale de l'effort de pêche impliquant un réseau inégal d'exploitation.

Cette distribution inégale de l'effort de pêche peut être interessante pour les mammifères marins vivant au large, avec moins d'interations opérationnelles ou biologiques que si l'effort de pêche était plus répandu. Sur le bord, les espèces côtières ou neritiques de mammifères marins pourraient être cependant susceptibles d'entrer en conflit avec les pêcheries. Une zone de pêche intensive n'impliquerait pas seulement un grand nombre de captures accidentelles de mammifères marins, pour la plupart a l'aide d'engins artisanaux, mais la baisse locale des stocks halieutiques mentinnee par Gulland (1983) pourrait également mettre de telles espèces côtières dans une situations de “conflit biologique” à travers une réduction de la biomasse en tant que proie.

RESUME DES INTERACTIONS ENTRE MAMMIFERES MARINS ET PECHERIES DANS LA ZONE 71

Toutes les interactions de pêche signalées dans cette zone sont opérationnelles de nature, ce qui n'est peut-être pas surprenant dans l'des 4 zones de pêche les plus productives du monde (Gulland, 1983) et ou toutes les pêches sont effectuées par des pêcheries à petite échelle.

Interactions opérationnelles

  1. On sait qu'une pêcherie hauturière a la palangre, au nord de l'Australie, de maquereau, requin et thon, prend accessoirement des petits cétacés dont 46 ont été identifiés. Parmi ceux-ci, 36 étaient des Tursiops truncatus (souffleur), 6 des Stenella longirostris (dauphin à long bec), 3 des S. attenuata (dauphin tacheté) et 1 un Pseudorca crassidens (faux orque). Le nombre total des petits cétacés capturés dans les pêcheries est estimé à plus de 2 000 par an (Harwood et al., 1983).

  2. Sivasubramanian (1964) s'est plaint que les orques endommageaient les palangres et les thons captures dans cette zone.

  3. Les filets à requins, au Queensland, prennent de nombreuses espèces comprenant des dugongs, des souffleurs, des dauphins de l'Irrawaddy, des sousas et au moins un faux orque (Bannister, 1977).

  4. Au nord de Java, les filets maillants ont pris des marsouins noirs (Tas'an et Leatherwood, 1983).

  5. Au Sulawasi, on a signalé la prise accidentelle d'un souffleur.

Interactions biologiques

On n'en a signalé aucune bien que sur la zone côtière où de nombreux stocks halieutiques sont fortement exploités on peut s'attendre a un certain degré d'interations avec les espèces-proies.

3.14 ZONE 77: PACIFIQUE CENTRE-EST

MAMMIFERES MARINS DE LA ZONE 77

Eubalaena glacialis Baleine de Biscaye

Le rapport du Groupe de Travail sur la baleine de Biscaye (CIB, SC/35/Rep.2, 1983) indique qu'elle est présente le long de la côte ouest de l'Amerique du Nord jusqu'à la Baja California et a été signalée une fois a Hawaï. Les sites de reproduction dans cette région sont inconnus, ainsi que la taille de sa population qui n'excede sans doute pas quelques centaines actuellement. Il n'existe apparemment klpas de conflits avec les pêcheries mais des maillages sont à craindre et pourraient avoir des consequences significatives.

Eschrichtius robustus Baleine grise

Le stock de cette espèce dans le Pacifique est a été estimé à 16 000 individus (Rice et al., 1981). Rice et ses co-auteurs estiment qu'il est proche de la dimension de la population originelle. Le régime alimentaire de la baleine grise a été tudie par Zimusko et Ivashin (1980). Elle ne consomme aucune espèce commerciale dans la zone 77. Wolman et

Rice (1979) estiment que l'accroissement du trafic de bateaux pourrait effrayer la population reproductrice et Miller et al. (1983) signalent 3 individus tues en 1980 dans des filets maillants en Californie pour 3 a 5 filets maillants détruits par les baleines grises chaque année.

Balaenoptera physalus Rorqual commun

Berzin et Vladimirov (1981) ont estimé la population du rorqual commun entre 14 000 et 19 000 dans le Pacifique nord. Leur nombre est inconnu dans la zone 77 mais il ne semble pas y avoir de signalements d'interactions avec les pêcheries, à l'exception d'un éventuel maillage dans un filet dérivant à requin en Californie (Miller et al., 1983).

Balaenoptera musculus Baleine bleue

La taille de la population de la baleine bleue dans la zone 77 est inconnue mais Berzin et Vladimirov (1981) l'estiment entre 1 400 et 1 900 pour le Pacifique nord, ce qui implique qu'elle ne peut exceder quelques centaines d'animaux pour cette zone. On n'a pas signalé d'interations avec les pêcheries.

Balaenoptera acutorostrata Petit rorqual

Il n'existe pas d'estimations de la population des petits rorquals dans cette zone, ni de donnees relatives à leur alimentation; des interactions avec les pêcheries semblent improbables et aucune n'a été signalée.

Balaenoptera borealis Rorqual de Rudolf

Gambell (1977) donne des estimations de population pour cette espèce; sa taille était d'environ 8 000 animaux en 1967 dans le Pacifique nord-est. Cela laisse à penser que la population totale actuelle ne dépasse pas 15 000 animaux. D'après nemoto et kawamura (1977) il se nourrit principalement de copépodes et les poissons ne représentent que 3,4% de son alimentation dans cette zone. Ceci laisse supposer qu'il y a très peu d' interactions avec les pêcheries et aucune n'a été signalée jusqu'a ce jour.

Balaenoptera edeni Baleine de Bryde

Il n'existe pas d'estimations de population de cette espèce dans la zone 77 mais Ohsumi(1977) a suggéré un chiffre superieur à 9 000 animaux dans les eaux du pacifique nord à l'est de 150°E. Son regime alimentaire dns le Pacifique nord-est ne semble pas avoir été étudié mais on peut penser qu'il comprend des poissons vivant en bancs tels que les sardines ainsi que des crustaces vivant egalement en bancs. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Megaptera novaeangliae Mégaptere

Les captures concernant cette espèce ont été notées par Townsend (1935) le long des côtes mexicaines et de la Baja California. Le mégaptère se reproduit dans ces eaux et autour de Hawaï (Tomilin, 1967). Il ne semble pas exister d'estimations fiables de population pour la zone 77 mais elle est probablement de l'ordre de quelques milliers.

Le mégaptère se nourrit en général dans les eaux plus froides (Mackintosh, 1965) at il ne semble pas y avoir d'interations avec les pecheries dans cette zone.

Berardius bairdii Baleine de Baird

L'aire géographique de cette espèce s'étend au sud jusqu'à la Californie du sud, dans le Pacifique nord-est. Le nombre d'animaux se déplacant dans cette zone est inconnu et leur régime alimentaire se compose d'encornets ici comme ailleurs. Aucune interaction avec les pecheries n'a été signalée.

Mesoplodon densirostris Mésoplodon de Blainville

Galbreath (1963)signale cette espèce autour de l'île de Midway et est généralement admis qu'elle est présente dans les eaux tropicales et tempérées chaudes (Mitchell, 1975). On ne possède pas de dénombrement de population ni de données sur son alimentation dans cette zone. Des interactions avec les pêcheries semblent peu vraisemblabes.

Mesoplodon hectori Mésoplodon de Hector

Leatherwood et Reeves (1983) signalent cette espèce une fois en Californie. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon ginkgodens Mésoplodon à dents de ginkgo

Selon Leatherwood et Reeves (1983) un seul spécimen de cette espèce a été trouvé dans cette zone, à Del Mas en Californie. On ne possède pas de données détaillées sur l'abondance de sa population ni sur sa nourriture mais l'espèce pourrait être commune dans la zone 61. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Mesoplodon carlhubbsi Mésoplodon de Hubbs

Selon Leatherwood et Reeves (1983) cette espèce est signalée au sud jusqu'à San Diego, Californie. Comme pour l'espèce précédente, il n'existe pas de statistiques mais Leatherwood et Reeves supposent que son aire géographique est plus large dans le Pacifique est que dans le Pacifique ouest. Des interactions avec les pêcheries semblent peu probables.

Ziphius cavirostris Ziphius

Orr (1948) signale le ziphius en Californie et Galbreath (1963) àa l'âle Midway. Il n'existe pas de statistiques sur le régime alimentaire ni sur le nombre d'animaux de ce type dans cette zone et aucune référence évidente n'a été faite à propos d'une quelconque interaction avec les pêcheries, ce qui semble peu probable.

Physeter macrocephalus Cachalot

Les cartes de Townsend (1935) montrent une répartition continue de cette espèce, tout au long de l'année, allant du large de la côte équatorienne, le long de l'équateneur, avec des concentrations plus petites au large de la Baja California. Bien qu'il n'y ait pas d'estimations de la taille de la population dans la zone 77, Rice (1977) estime que dans une région allant de 10° à partir de la ligne équatoriale à 80–100° ouest, elle pourrait être de l'ordre de 80 000, selon un dénombrement à vue, effectué au cours de croisières de surveillance. Les interactions avec les pêcheries ne sont pas évidentes.

Kogia breviceps Cachalot pygmée

Signalée de l'Etat de Washington à la Californie (Leatherwood et Reeves, 1983), cette espèce ne semble pas être très nombreuse dans cette zone pas plus qu'ailleurs. Quelques échouages ont été signalés. On ne possède pas de statistiques détaillées sur son alimentation dans cette zone et des interactions avec les pêcheries semblent peu vraisemblables.

Kogia simus Cachalot nain

Leatherwood et Reeves (1983) signalent cette espèce dans cette zone uniquement entre la Californie centrale et la Baja California. Comme l'espèce précédente, elle semble peu commune et peu susceptible d'avoir une interaction d'une certaine envergure avec les pêcheries.

Steno bredanensis Sténo

Signalée en Californie et aux îles Galapagos (Hershkovitz, 1966); Perrin et Watkin (1975) ont trouvé dans l'estomac de quelques-uns de ces animaux des poissons et des mollusques. Les sténos sont connus pour se faire prendre de manière accidentelle dans les sennes utilisées pour la pêche au thon dans le Pacifique tropical-est. La taille de la population impliquée dans cette pêche a été estimée a 450 (CIB, 1978, annexe E). Il n'a pas été clairement précisé si cela concernait la popultion entière de la zone 77 mais selon Berzin (1978), “le Steno bredanensis est universellement considéré comme rare” et de ce fait, la population totale de la zone 77 peut être évaluée à quelques milliers. En dépit de son apparente rareté, cette espèce passe pour ôter les appâts (Decapterus sp.) des palangres dans la pêche au thon, au makaire et au requin a Hawaî (Mate, 1980).

Peponocephala electra Péeponocéphale

Rarement signalé comme capture accidentelle dans les pêcheries au thon du Pacifique est-tropical (Perrin, 1976). On ne possède aucune estimation de population de cette espèce dans la zone 77 et aucune autre indication sur d'éventuelles interactions avec les pêcheries.

Feresa attenuata Orque pygmée

Cette espèce n'a également été que rarement signalée car les captures dans les filets à thon du Pacifique est-tropical ne sont pas fréquentes (Mitchell, 1975). Elle est géneralement considérée comme une espèce rare mais il n'y a pas de statistiques ni d'informations concernant le régime alimentaire de cette espèce dans la zone 77. On n'a pas signalé d'interactions avec les pêcheries.

Pseudorca crassidens Faux orque

Perrin et Oliver (1982) signalent une capture accidentelie dans les pêcheries à la senne tournante. Mitchell (1975) cite des donnees non publiees par Nishiwaki relatives àa 30 à 50 animaux pris accidentellement au cours d'opérations de pêche au thon à la palangre “dans le Pacifique” et fait également état de faux orques ayant endommagé, dans le monde entier, le poisson capturé à la palangre. Mate (1980) rapporte également que les pêcheurs d'Hawaî se sont plaints de ces animaux qui volent le thon sur les palangres. Il n'y a pas d'estimations de population pour cette espece dans la zone 77. Perryman et Foster (1980) indiquent que le faux orque se nourrit de dauphins dans cette zone ainsi que de poissons et d'encornets.

Orcinus Orca Orque

Dalheim et al. (1983) ont trouvé que les énchouages d'orques autour et à l'intérieur de la zone 77 n'éetaient pas communs. Ils comptent seulement 11 signalements. Des indentifications de visu étaient fréquentes dans quelques régions et 581 cas non publiés ont été signalés. D'après ces auteurs, le régime alimentaire de l'orque dans leur zone d'étude est inconnu. Il n'existe pas de rapport relatif à des interactions avec les pêcheries.

Globicephala macrorhynchus Globicephale tropical

D'après Donovan (1983) on a vu régulièrement ces animaux au cours de croisières de recherche, au sud de la zone 77. On ne possède pas de données détaillées sur son régime alimentaire mais d'après Perryman et Foster (1980), cette espèce chasse occasionnellement les dauphins. On a signalé des captures accidentelles dans des sennes coulissantes pour la pêche au thon. La taille de sa population est estimée a 60 000 animaux (CIB, 1978, annexe E). De Master et al. (1984) mentionnent un conflit avec les encornets dans une pêcherie de Californie, Miller et al. (1983) indiquent que près de 30 animaux de ce type peuvent être tués dans chacune des pêcheries au requin et à l'encornet employant des filets maillants. D'après Miller et al. (1983) le globicéphale ferait peur aux encornets et les ferait fuir des filets des pêcheurs, mais ils n'ont pas pu fournir de précisions.

Lagenorhynchus obliquidens Lagénorhynque à flancs blancs du Pacifique

Signalé au sud jusqu'à la Baja California (Mitchell, 1975), son régime alimentaire comprend des merlus, des anchois et des encornets (Fitch et Brownell, 1968). Il existe peu de données détaillées sur sa population mais sa zone principale de repartition se situe dans la zone 77.

Il ne semble pas y avoir de conflits avec les pêcheries bien que son régime alimentaire puisse laisser supposer une certaine concurrence.

Lagenodelphis hosei Dauphin de Fraser

Bien qu'on le juge extrêmement rare, les informations concernant cette espèce dans les autres zones suggèrent qu'il n'est peut être pas si peu commun qu'on le pense. Perrin et al. (1973a) en signalent 3 dans un filet à thon de la zone 77. Une estimation de population basee sur de telles captures donne un chiffre de 7 800 individus pour la population impliquée dans cette pêcherie (CIB, 1978, annexe E). Jackson (1980) signale 60 animaux localisés lors de vols de surveillance effectués dans le Pacifique est-tropical. Il ne semble pas exister de données relatives à son regime alimentaire dans la zone 77.

Tursiops truncatus Souffleur

Cette espèce est apparemment nombreuse dans cette zone ainsi que dans les eaux chaudes d'autres régions. Quelques individus ont été attrapés dans les filets à thon. Allen et Goldsmith (1981) estiment les cas de mortalité dans ces conditions à 9 par an. La taille de la population concernée est estimée a 588 000 environ (CIB, 1978, annexe E). Leatherwood et Reeves (1982) citent Iverson et Shallenberger en spécifiant que le souffleur vole également des poissons sur les palangres à Hawaî; il vole aussi des bonites à ventre rayé et endommage les engins de pêche à la trame ou a la turlute, toujours à Hawaï. Mate (1980) signale également dans cette même région des souffleurs prenant les appâts sur les lignes à main pour les poissons de fond. D'après Leatherwood et Reeves (1982) près de 50 animaux trouvent chaque année la mort dans les filets maillants de pêche au requin ou au bar, dans le golfe de Californie, en particulier près de San Felipe au Mexique. Il existe peu de données sur son régime alimentaire dans cette zone.

Grampus griseus Dauphin de Risso

On le trouve dans les eaux tropicales et tempérées (Mitchell, 1975). Leatherwood et al. (1980) décrivent les déplacements et la répartition de cette espèce qu'ils situent jusqu'a 50°N avec une plus forte densité près de la baie de Monterey en Californie. Cette espece se fait piéger de manière tout à fait accidentelle dans des filets à thon. On estime à 7 500 individus la population impliquée dans cette pêcherie (CIB, 1978, annexe E). On pense que son régime alimentaire est constitué essentiellement d'encornets.

Stenella longirostris Dauphin à long bec

Perrin (1975) a décrit 3 populations différentes dans cette zone, toutes concernées par les pêches au thon à la senne. Perrin (1969) décrit la pêche au thon dans le Pacifique est-tropical, dans laquelle les pêcheurs placent leursfilets autour des bancs de dauphins qui, on le sait, suivent le thon. En utilisant les dauphins comme indicateurs, les pêcheurs localisent les bancs de thon, mais au cours de la pêche, quelques dauphins sont également tués par maillage dans les filets. Une population de plus de 1,8 million de dauphins à long bec peut être associée à ces pêcheries dans le Pacifique est-tropical. Hammond et Kao-Tsai (1983) ont estimé que 7 à 9 000 dauphins à long bec ont été capturés au cours d'opérations de pêche au thon en 1981. C'est un chiffre considerablement inférieur àa la quantité dénombrée dans les années 60, qui atteignait la centaine de mille. De ce fait, le stock est sans doute en cours de reconstitution après cette régression Perrin et Henderson (1979) ont estimé qu'à cette époque, la population des dauphins à long dec dans l'est se situait entre 38 et 83% de sa population d'origine. Perrin et al. (1973a) ont trouvé des poissons mésopélagiques et des encornets épipélagiques et émesopélagiques dans son régime alimentaire.

Stenella coeruleoalba Dauphin bleu et blanc

Cette espèce n'a pas été aussi sévèrement affectée par la pêche au thon que les autres espèces de Stenella. En 1981, seulement 60 d'entre eux auraient été capturés (Hammond et Kao-Tsai, 1983). La population a été estimée à environ 250 000 (CIB, 1978, annexe E). Miyazaki et al. (1973) ont trouvé principalement des poissons mésopélagiques dans les contenus stomacaux de cette espèce au Japon.

Stenella attenuata Dauphin tacheté

Selon Perrin (1969) ces dauphins ont été très sévèrement affectés par les pêcheries de thon. On estime qu'en 1981, 24 à 33 000 animaux ont été pris dans des filets à thon (Hammond et Kao-Tsai, 1983). En 1978 la population était estimée à plus de 3,5 millions d'animaux. En 1979, les stocks, au large, ont été evalues entre 34 et 55% de leur niveau de 1959 (NMFS LJ-79–41, 1983). Ces stocks sont sans doute en voie de reconstitution. Le régime alimentaire dans cette zone devrait consister en poissons épipélagiques tels que les poissons volants et en encornets (Perrin et al., (1973).

Delphinus delphis Dauphin commun

C'est une autre espèce impliquée dans la pêche au thon. On pense que 1 400 animaux ont été tues dans les sennes en 1981 (Hammond et Kao-Tsai, 1983). Sa population en 1978 éetait estimee à 1,5 million d'animaux au total pour le Pacifique est-tropical. On presume qu'un tel taux de capture ne devrait pas avoir une grande incidence sur sa population. Le “stock centre-tropical” a été estimé entre 86 et 100% de son niveau de 1959, période à laquelle il a commencé à être impliqué avec les pêcheries (NMFS LJ-79–41, 1979). Le régime alimentaire de cette espèce ne semble pas avoir été étudié de manière très détailléee dans la zone 77.

Lissodelphis borealis Lissodelphis boreal

Selon Mitchell (1975) on trouve cette espèce au jusqu'à la Baja California. Il n'existe pas de statistiques d'abondance mais ce n'est pas une espece très commune dans les eaux plus chaudes de la zone. Son réegime alimentaire comprend des encornets et des myctophides. Il ne semble pas y avoir d'interactions avec les pecheries dans cette zone.

Phocoena phocoena Marsouin commun

Pour Gaskin et al. (1974) cette espèce est présente dans le sud jusqu'à San Pedro en Californie, ce qui laisse supposer qu'elle n'est pas très nombreuse dans la zone 77. Gaskin (1983) estime que la population dans la baie de Monterey est d'environ 600 indidividus et, selon lui, sur la côte ouest des Etats-Unis, 20 animaux de ce type sont pris chaque annee, illégalement, par des pêcheurs sous-marins et accidentellement. Son régime alimentaire consiste en un grand nombre d'especes et comprend des especes commerciales telles que les maquereaux, les clupéidés et les gadidés. Quelques interférences avec les pêcheries commerciales semblent possibles dans cette zone comme ailleurs, bien que ceci n'ait pas encore donné lieu à des conflits.

Phocoena sinus Marsouin du Pacifique

Selon Brownell (1983) qui a analysé les renseignements sur cette espèce, elle est probablement limitée à la partie supérieure du golfe de Californie où 30 animaux ont été signalés. C'est la seule indication d'abondance. Brownell insiste sur le fait que cette espèce est considérée comme vulnérable par le Red Data Book de l'UICN. Son régime alimentaire comprend des grondeurs rayés (Orthopristis reddingi) et des maigres du golfe (Bairdiella icistius) ainsi qu'un peu d'encornets. Brownell décrit des captures accidentelles de cette espèce et avance qu'avant 1975 des marsouins, dont le nombre peut être évalue entre 10 et 100, ont été capturés dans les filets maillants d'une pêcherie de requins et de maigres. Cette pêcherie a été officiellement fermée en 1975 mais Brownell pense que les captures accidentelles ont pu persister dans les pêches d'autres scianidés et de requins aux filets maillants ainsi que dans les pêches aux crevettes au chalut. Ces effets combinés peuvent représenter un impact substantiel sur une population localisée et relativement petite.

Phocoenoides dalli Marsouin de Dall

Selon Mitchell (1975) l'aire géographique de cette espèce s'étend au sud jusqu'à la Baja California. La taille de sa population dans la zone 77 est inconnue mais la zone principale de répartition s'étend vers le nord. Le régime alimentaire comprend du merlan (Merluccius productus), des encornets (y compris Loligo opalescens) et du chinchard (Scheffer, cité dans Wilke et Nicholson, 1958). Il ne semble pas y avoir de signalements d'interactions avec les pêcheries bien qu'une certaine concurrence soit possible.

Eumatopias jubatus Otarie de Steller

Mate (1982a) donne la répartition et l'étact actuel de cette espèce dont la population totale, qu'il estime stable dans les eaux californiennes, se situe aux alentours de 5 000 à 7 000 animaux, bien que dans certaines zones (au sud), elle soit en régression. Fiscus et Baines (1966) ont étudié son régime alimentaire qui comprend des poissons plats et des poissons de roche dans cette zone. Bien que Mate (1982a) fasse référence à des conflits avec les pêcheries, ils ne semblent pas très importants dans la zone 77. Néanmoins, le régime alimentaire laisse supposer quelques interactions avec les pêcheries commerciales en ce qui concerne les proies.

Zalophus californianus Otarie de Californie

Mate (1982) decrit l'état et la répartition de cette espèce. Son aire géographique s'étend du Canada au Mexique, avec une sous-espèce (Z.c. wollebaeki) se reproduisant dans les îles Galapagos. La population californienne a été très fortement exploitée au siècle dernier, mais elle reste stable ou s'avère être en progression avec un chiffre de 7 500 à 100 000 animaux. On pense que 20 000 d'entre eux se nourrissent dans les Galapagos. D'après Mate, son régime alimentaire comprend des encornets, des poissons de roche variés, des Clupea et autres petits poissons tels que Engraulis et Merluccius mais la concurrence avec les pêcheries pour la nourriture n'est pas évidente. La protection de l'otarie de Californie dans une zone fortement pêchée a contribué à un grand nombre d'interactions opérationnelles entre les pêcheurs et cette espèce. De Master et al. (1984) ont résumé la situation en Californie oùu cette espèce et les phoques ont la reputation de causer de nombreux dommages aux engins et aux captures. La pêche à la traîne au saumon aurait subi une perte de plus de 130 000 dollars E-U en mai 1980, sans compter les dégâts causés aux engins. Les otaries de Californie ont appris à suivre les bateaux et à s'emparer du poisson accroché aux hamecons. Les pertes des autres pêcheries de saumon s'élèveraient à environ 17 000 dollars E-U. Les otaries de Californie interfèrent également avec les pêcheries à filet maillant en rivière et la pêche sportive où les pertes en captures peuvent atteindre environ 700 000 dollars E-U. Les pêches océaniques au filet maillant et au trémail sont également affectées. De Master et ses co-auteurs estiment les pertes occasionnées à environ 80 000 dollars E-U.

On sait que les otaries de Californie se prennent dans les mailles de tels engins et peuvent infliger des pertes financières considérables en endommangeant les filets et les captures de ces pêcheries. Miller et al. (1983) estiment qu'aux Etats-Unis, une somme globale annuelle de l'ordre de 380 000 dollars E-U est perdue en poissons et en engins par les pêcheries de saumon et d'environ 120 000 dollars E-U par les pêcheries a filets maillants, la responsabilité de ces pertes incombant en grande partie à l'otarie de Californie. Ils estiment également que 1 900 otaries de Californie meurent chaque année durant des opérations de pêche.

Callorhinus ursinus Phoque a fourrure du nord

La colonie se reproduisant le plus au sud se trouve à l'île San Miguel au large de la Californie. La population s'élève à 2 000 animaux (Gentry, 1981) ce qui correspond approximativement à la population présente dans la zone 77 une grande partie de l'année. Selon Kajimura (1984) les principaux éléments de sa nourriture dans les eaux californiennes sont l'anchois (Engraulis mordax), le merlu du Pacifique (Merluccius productus), l'encornet comestible (Loligo opalescens) et en moindre quantité, le balaou du Pacifique (Cololabis saira), le chinchard du Pacifique (Trachurus symmetricus), les pcissons de roche, la morue charbonnière et les encornets oceaniques. Son regime alimentaire laisse supposer certaines interactions avec les espèces commerciales mais jusqu'à present peu de conflits ont été signalés dans cette zone, sans doute en raison de la petite taille de sa population, surtout si on la compare aux autres especes de mammiféres marins.

Arctocephalus townsendi Otarie à fourrure de la Guadeloupe

Sa population a sérieusement décliné et se confine à la zone de la Baja California. Il ne semble pas y avoir d'interactions avec les pêcheries (voir également la description par espèce).

Arctocephalus galapagoensis Otarie à fourrure des Galapagos

Sa population a sévèrement diminue et se situe actuellement autour de 5 000 animaux (Clark, 1979). Son régime alimentaire consiste en céphalopodes. Les interactions avec les pecheries semblent peu vraisemblables du fait que les îles Galapagos sont une réserve.

Phoca vitulina Phoque commun

Le phoque commun est visible dans le sud jusqu'à la Baja California (Bonner, 1979c) Bigg (1981) estime que 40 000 animaux sont présents entre la Colombie britannique et la Basse Californie. Son alimentation se compose de harengs, d'anchois et de poissons de roche (Bigg, 1981). De Master et al. (1984) pensent que cette espece cause des dommages considérables aux pêcheries californiennes. Les phoques communs prennent le saumon dans les filets maillants et quelques-uns d'entre eux s'y emmêlent. On sait qu'ils volent des harengs dans différents types d'engins. Miller et al. (1983) estiment qu'environ 200 animaux sont tués en Californie chaque année dans les filets maillants des pêcheries en mer et, dans la rivière Klamath, dans les filets maillants à saumon. Ils estiment également que des poissons pour une valeur de 74 000 dollars E-U sont endommagés dans cette pêcherie en rivière chaque année.

Monachus schauinslandi Phoque moine d'Hawaï

Kenyon (1981) donne une description de cette espèce. Sa population est jugée en danger et peut-être méme en déclin avec un nombre actuel inferieur à 700 animaux. Son régime alimentaire comprend des homards, des anguilles, des poissons plats, des scorpaenidés et des poulpes. Kenyon pense qu'il existe quelques interactions avec les engins de pêche ce qui pourrait contribuer au déclin de l'espèce. Sur certains animaux on a observé la présence de cicatrices semblables à celles causées par les filets sur d'autres espèces. On a vu également d'autres animaux s'emmêlant dans des engins de pêche et Kenyon cite le cas, sans toutefois fournir de documentation à l'appui, d'un animal trouvé mourant dans un piege à poisson.

Mirounga angustirostris Eléphant de mer du nord

Les sites de reproduction de cette espèce sont limités à la zone 77 en Baja California, sur les îles au large jusqu'aux îles Farallon, à l'ouest de San Francisco. La population peut atteindre 50 000 et est en progression après un recul au siècle dernier (McGinnis et Schusterman, 1981). McGinnis et Schusterman citent les statistiques de Huey (1930) relatives à l'alimentation de cette espèce qui comprend la chimère d'Amérique, la roussette, le requin, le compère, les raies et l'encornet ainsi que toutes les espèces d'eaux profondes. Le seul exemple d'interactions avec les pê cheries semble actuellement être le maillage d'un petit nombre d'éléphants de mer dans les filets maillants et les trémails de pécheries océaniques (Miller, 1981).

Dix au moins sur les 42 espèces mentionnees ci-dessus consomment des espèces commercialisables ou sont supposées le faire et l'on présume que 8 ou 9 autres mangent principalement de l'encornet. Sept espéces de baleines se nourrissent peu dans cette zone et le régime alimentaire des 16 espèces restantes n'est pas précisé.


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