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1. CONTEXTE ÉCOLOGIQUE ET SOCIO-ÉCONOMIQUE


1.1. ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
1.2. PRÉSENTATION SOCIO-ÉCONOMIQUE
1.3. ETAT DES RESSOURCES FORÈSTIERES
1.4. MENACES SUR LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES

1.1. ENVIRONNEMENT PHYSIQUE


1.1.1. Le relief
1.1.2. Le climat
1.1.3. Le réseau hydrographique
1.1.4. Les sols
1.1.5. La végétation

Le Sénégal est situé à l'extrémité Ouest du continent africain, entre les latitudes 12°00 et 16°30 Nord et les longitudes 11°30 et 17°30 Ouest, sur 196 720 kilomètres carrés.

1.1.1. Le relief

C'est un pays relativement plat avec un relief constitué d'une vaste plaine et d'une côte basse sablonneuse. En général, l'altitude ne dépasse pas 40 mètres. Cependant, ce paysage monotone présente quelques reliefs à l'ouest avec les collines des Mamelles (anciens massifs volcaniques situés à proximité de Dakar), au nord-ouest avec le massif de Ndiass et la falaise de Thiès pouvant atteindre une centaine de mètres et au sud-est avec les collines de Kédougou qui constituent les contreforts du Fouta Djalon jusqu'à plus de 500 mètres d'altitude.

1.1.2. Le climat

Le Sénégal est doté d'un climat tropical sec caractérisé par des températures modérées sur la côte qui s'élèvent au fur et à mesure que l'on s'en éloigne. Du Nord au Sud, quatre zones se distinguent:

- une zone aride ou semi-désertique avec des précipitations annuelles ne dépassant pas 350 mm;

- une zone semi-aride, de type continental sec, comprise entre les isohyètes 350 et 700 mm;

- une zone sub-humide, moins chaude et moins sèche que la précédente, caractérisée par une pluviométrie annuelle oscillant entre 700 et 900 mm;

- une zone humide caractérisée par d'importantes précipitations de l'ordre de 1 000 à 1 200 mm.

Trois masses d'air influencent ces différents types de climats:
- l'alizé maritime, issu des Açores, vent humide et frais mais inapte aux précipitations;

- l'harmattan, branche de l'alizé continental sahélien, particulièrement chaud et sec;

- la mousson, issue de l'anticyclone de Saint-Hèléne, très humide, apporte la pluie du sud-ouest.

1.1.3. Le réseau hydrographique

Le réseau hydrographique est représenté essentiellement par le fleuve Sénégal (1 700 km), la Gambie (850 km), le Sine-Saloum (bras de mer de 130 km) et la Casamance, vaste estuaire marin avec de nombreux affluents.

Le fleuve Sénégal constitue la principale ressource hydraulique du pays et alimente les nappes phréatiques ainsi que le lac de Guiers. Ce dernier est la plus importante réserve d'eau douce permanente du pays. D'importantes ressources souterraines sont disponibles pour la mise en œuvre d'un vaste programme hydraulique.

1.1.4. Les sols

Le Sénégal présente deux unités structurales géologiques:

- le socle ancien formé de terrains paléozoïques visibles uniquement dans l'Est du pays (affleurements);

- le bassin sédimentaire d'âge secondaire et tertiaire repose en discordance sur ces terrains anciens et occupe pratiquement tout le pays.

C'est dans ce cadre géologique et géomorphologique relativement simple, influencé par le climat, par la végétation et par les facteurs humains, que s'est déroulée la pédogenèse tropicale sénégalaise.

A chacune des zones climatiques correspond un grand groupe de sols (principe de la zonation horizontale):

- des sols steppiques (isohumides) sub-arides situés dans les régions nordiques sahéliennes;

- des sols ferrugineux tropicaux dans les régions soudaniennes;

- des sols ferralitiques dans les régions méridionales.

D'autres types de sols dits azonaux rencontrés dans les dépressions interdunaires des Niayes sont constitués de sols limono-argileux (bas-fonds) et sablonneux lessivés (sommet des dunes).

1.1.5. La végétation

La végétation est influencée par les zones climatiques, les sols et l'hydrologie (voir chapitre 1.3. sur les ressources forestières)

1.2. PRÉSENTATION SOCIO-ÉCONOMIQUE


1.2.1. La population
1.2.2. L'agriculture
1.2.3. Le secteur forestier
1.2.4. L'élevage

1.2.1. La population

La population du Sénégal est de 8 750 000 habitants avec un taux de croissance annuel élevé de 3%. Elle présente une prédominance de jeunes (58% de la population ont moins de 20 ans et environ 5,0% plus de 60 ans).

L'essentiel de cette population est concentré dans les régions de Dakar (22%), de Thiès (14%) et de Kaolack (12%). La région de Tambacounda regroupe 6% de la population sur environ un tiers du territoire national. Une telle répartition résulte des courants migratoires nés de l'urbanisation et des déséquilibres économiques et sociaux entre les régions.

La population citadine ne cesse de croître au détriment de celle de la campagne. Cette dernière représente aujourd'hui presque 68% contre 77% en 1960, année d'accession du Sénégal à l'indépendance.

1.2.2. L'agriculture

L'agriculture représente un des secteurs essentiels de l'économie du pays. Elle contribue pour une valeur relativement importante au Produit intérieur brut (20%). Elle pourvoit en matières premières les industries de transformation (huileries, sucrerie, filature et textile, menuiserie, etc.). Par ailleurs, elle constitue un débouché privilégié pour les usines de base (machines agricoles, engrais, pesticides, etc.) et le secteur commercial dont la vitalité est fortement liée au niveau des revenus du monde rural.

L'agriculture occupe 12% du territoire. Elle est fortement tributaire des conditions pluviométriques qui ne cessent de se dégrader ainsi que des disponibilités en terres productives. Ces dernières connaissent de plus en plus de problèmes d'érosion, de salinisation et de baisse de fertilité. L'essentiel de la production agricole est à l'actif des cultures pluviales, les superficies irriguées ne représentent que 4% des surfaces emblavées.

L'agriculture est peu diversifiée. Les principales cultures sont le mil, le sorgho, le maïs, le riz, le coton, l'arachide et le niébé. Le coton et l'arachide sont des cultures de rente et d'exportation. Le Sénégal n'a pas atteint son autosuffisance alimentaire, seulement couverte à 50-60%. Environ 500 000 tonnes de céréales sont importées chaque année.

La production agricole est essentiellement le fait du groupe familial. Il est toutefois estimé que 120 grandes exploitations, allant jusqu'à 10 000 hectares, relèvent du contrôle des marabouts. A part ces grandes unités, la majeure partie de la production provient de petites exploitations familiales dont près de 60% ont une superficie variant de 1 à 5 hectares et le reste de 6 à 10 hectares. Les exploitations les plus importantes sont généralement domiciliées au Nord où il existe de grandes possibilités d'irrigation. Les petites exploitations sont organisées autour des ménages comprenant le chef de famille et les membres de sa famille directe. En dehors des cultures de rente qui sont commercialisées, l'essentiel de la production est destiné à l'autoconsommation.

Les cultures maraîchères représentent une production de 150 000 tonnes. Elles sont essentiellement localisées dans la zone des Niayes. Celle-ci présente également d'importants potentiels fruitiers surtout en agrumes améliorés. L'arboriculture fruitière se développe bien aussi dans le Sud et Sud-Est du pays qui fournit l'essentiel des agrumes (oranges, citrons) et des bananes. Le Sénégal produit en moyenne 110 000 tonnes de fruits par an, avec une consommation très faible de 13 kg par habitant et par an. Les importations de fruits sont de 15 000 tonnes par an, représentant environ 3 milliards de francs CFA.

La production agricole a connu en général une baisse ces 10 à 15 dernières années du fait de trois causes principales:

- climatique (baisse de la pluviométrie de l'ordre de 35 à 45% au Nord et de 20 à 25% au Sud avec un raccourcissement de l'hivernage);

- baisse de fertilité des sols liée à la pression démographique (augmentation de l'intensité culturale) et à la mauvaise gestion des ressources naturelles;

- politique, due au désengagement de l'état.

1.2.3. Le secteur forestier

Bien que la part réelle du secteur forestier dans l'économie nationale soit reconnue unanimement comme importante, il a toujours été difficile de l'évaluer. Cette situation est essentiellement due au fait que l'administration forestière ne contrôle en réalité pas plus de 30% de la production totale du secteur (essentiellement la part consommée par les grandes villes). Ainsi, la contribution retenue dans les statistiques officielles ne dépasse pas 1% du Produit intérieur national et 5% de la part du secteur primaire.

En matière d'investissement, le secteur forestier n'a reçu que 10% environ de ceux effectués dans le secteur primaire au cours du VIIème Plan (1985-1989).

Ainsi, l'importance réelle du secteur forestier n'est reflétée ni dans l'évaluation des données économiques, ni dans les actions entreprises. Cependant, abstraction faite des autres aspects non moins essentiels, le rôle de la forêt est fondamental dans la vie économique du pays, notamment en contribuant (annexe 2):

- au maintien et à l'amélioration de la fertilité des sols (donc économie de fertilisants chimiques);

- à la satisfaction des besoins énergétiques (53% de l'énergie finale, contre 40% pour les produits pétroliers et 5% pour l'électricité) et en matériaux ligneux divers;

- à l'alimentation, à la santé et à l'habitat;

- à l'augmentation du potentiel pastoral;

- au maintien d'un environnement plus propice au développement.

1.2.4. L'élevage

Le Sénégal dispose d'un important cheptel évalué à 120 milliards de FCFA, soit près de 70% du PIB national. Ce cheptel, réparti sur l'ensemble du territoire, est estimé à 2,7 millions de bovins, 5,9 millions de petits ruminants, 11 millions de volailles, 37 000 équins, 30 000 asins et 18 400 porcins. Ce cheptel est en nette augmentation même si sa croissance reste inférieure à la démographie plaçant le Sénégal dans une situation de déficit en viande et en lait.

1.3. ETAT DES RESSOURCES FORÈSTIERES


1.3.1. Zone de la vallée du fleuve Sénégal
1.3.2. Zone sahélienne (zone sylvo-pastorale)
1.3.3. Zone sahélo-soudanienne
1.3.4. Zone soudano-guinéenne (Sud du Sénégal oriental et Casamance)
1.3.5. Zone des Niayes

La répartition des ressources sylvogénétiques est conditionnée principalement par le gradient climatique. Cinq zones sont ainsi distinguées du Nord au Sud.

1.3.1. Zone de la vallée du fleuve Sénégal

En partie inondable, la strate arborée est dominée par Acacia nilotica var tomentosa qui connaît un recul alarmant lié à la sécheresse et aux actions anthropiques. Sur les hautes terres dominent Acacia raddiana, Acacia seyal, Acacia nilotica var adansonii et les Combretacées.

1.3.2. Zone sahélienne (zone sylvo-pastorale)

Le couvert végétal est très ouvert et a été amplement dégradé par la surexploitation, la sécheresse persistante et les feux de brousse. La végétation sur le Ferlo sableux est à dominance arbustive. Elle est composée de Acacia raddiana, Acacia senegal, Boscia senegalensis, Balanites aegyptiaca, Combretum glutinosum. Des graminées légères y sont également rencontrées dont les plus communes sont Eragrostis tremula, Cenchrus bifloris, Schoenofeldia gracilis, Dactyloctenium aegyptium et Aristida adscensionis. Par contre, sur le Ferlo latéritique, la strate ligneuse est dominée par Pterocarpus lucens, Dalbergia melanoxylon, Acacia seyal et des Combrétacées. Des Graminées (Loudentia togoensis, Schoenfeldia gracilis) et des légumineuses non pérennes (Zornia glochidiata) y sont également rencontrées.

1.3.3. Zone sahélo-soudanienne

Cette zone correspond en gros au bassin arachidier. Elle est caractérisée par un paysage typique de parcs à Acacia au Nord et au Centre, à Borassus aethiopum et à Adansonia digitata à l'Ouest, à Cordyla pinnata, Sterculia setigera, Combretum sp et Grewia bicolor au Sud. En plus des graminées rencontrées dans la zone sylvopastorale, le tapis herbacé est essentiellement dominé par Andropogon sp., Schizchyrium exile, Pennisetum pedicellatum associées à Zornia glochidiata et Spermacoce stachydea.

Le bassin inférieur du Sine Saloum (bras de mer) se distingue par un paysage typique de «tannes» (sols salés) essentiellement dominé par Tamarix senegalensis pour la strate ligneuse et par Borreria verticillata et Ipomea asarifolia pour la strate herbacée.

1.3.4. Zone soudano-guinéenne (Sud du Sénégal oriental et Casamance)

La végétation est caractérisée par des espèces sub-guinéennes comprenant Khaya senegalensis, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Daniella oliveri, Chlorophora regia, Ceiba pentandra, etc. La strate herbacée est constituée de graminées grossières telles que les Andropogon associées à Spermacoce stachydea. L'estuaire de la Casamance est peuplé par une mangrove de Rhizophora racemosa et de Avicennia nitida.

1.3.5. Zone des Niayes

On retrouve toutes les espèces forestières sahéliennes auxquelles s'ajoutent des formes soudaniennes (Detarium senegalensis, Cassia sieberiana, Celtis integrifolia, Prosopis africana et Securidaca longipediculata). Parmi les graminées, on note la présence de Andropon sp.

1.4. MENACES SUR LES RESSOURCES GÉNÉTIQUES FORESTIÈRES


1.4.1. Les causes
1.4 2. Les menaces

1.4.1. Les causes

Les menaces qui pèsent sur les ressources génétiques forestières au Sénégal sont nombreuses et variées. Elles sont dues à trois principales causes:

- les causes naturelles (sécheresse et ses corollaires comme l'érosion éolienne, la salinisation, l'acidification, etc.);

- les causes anthropiques (feux de brousse, exploitation forestière, défrichements agricoles, surpâturage, etc.);

- les causes d'ordre institutionnel et juridique (réglementation inexistante, non ou mal appliquée, incohérente, etc.).

1.4 2. Les menaces

Dans l'ensemble du pays, il existe une dégradation des formations forestières et de leur potentiel de production. Cette dégradation a un caractère quantitatif et qualitatif.

Au plan quantitatif, les surcharges animales et l'émondage abusif des arbres par les éleveurs du Nord, les feux de brousse et surtout les prélèvements de combustibles ligneux avaient déjà, en 1980, occasionné une surexploitation du potentiel évaluée à 2 millions de mètres cubes chaque année par le Plan de développement forestier (PDDF). Ce volume de bois représente environ 100 000 hectares de savanes boisées en zone soudano-sahélienne ou 200 à 250 000 de savanes arborées, soit environ 1 à 2% des ressources ligneuses forestières.

Au plan qualitatif, la dégradation des ressources ligneuses, principalement liée au facteur climatique, s'est traduite par une forte mortalité des espèces ligneuses les moins résistantes d'où une érosion génétique importante et une modification de la composition floristique. L'ampleur de cette dégradation varie en fonction des zones écologiques.

Les ressources génétiques menacées sont les suivantes:

- Les peuplements à Acacia nilotica dans la vallée du Fleuve, de même que les peuplements à Acacia senegal, Pterocarpus lucens, Sclerocarya birrea et Dalbergia melanoxylon dans la zone sylvopastorale, sont en voie de disparition sous l'effet combiné de la sécheresse et de la surexploitation. Ces peuplements sont alors colonisés de façon importante par Calotropis procera surtout à proximité des forages et des zones dépressionnaires.

- La rôneraie du Cayor, de même que la Palmeraie en Casamance, recule sous l'effet de la sécheresse et de la salinisation.

- Dans le bassin arachidier, les formations à parcs telles que Acacia albida, Cordyla pinnata, Sterculia setigera, Parkia biglobosa et Tamarindus indica sont caractérisées par leur état de vieillissement. Elles sont par conséquent menacées à terme de disparition car leur mode de gestion (mécanisation des cultures, défrichements sur brûlis, divagation du bétail) reste incompatible avec une bonne régénération.

- Dans la zone soudano-guinéenne, les essences de bois d'œuvre telles que Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Daniella oliveri et Prosopis africana disparaissent progressivement du fait de l'exploitation abusive.

A la lumière de toutes ces contraintes, il apparaît important de définir les priorités nationales en matière de conservation des ressources génétiques forestières(annexes 3 et 4):
- préserver les acquis surtout en matière de conservation in situ à travers les parcs, forêts classées, réserves, etc.;

- de définir une politique participative de la conservation ex situ et in situ;

- encourager une utilisation durable de la ressource sur la base d'un partage équitable;

- de mettre en place des outils réglementaires appropriés et consensuels;

- de renforcer les capacités d'intervention et de gestion des collectivités et des services techniques;

- d'effectuer des inventaires nationaux pour une meilleure connaissance du potentiel de production des formations forestières.


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