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5. PROPOSITIONS DE COLLABORATION RÉGIONALE ET INTERNATIONALE


5.1. CONTEXTE
5.2. OPPORTUNITÉS
5.3. PROPOSITIONS DE RÉSEAUX
5.4. COLLABORATION INTERNATIONALE

5.1. CONTEXTE

En Afrique tropicale sèche, la forêt joue un rôle essentiel eu égard à la diversité des services rendus. En effet, dans un environnement qui tend de plus en plus vers la rupture des grands équilibres écologiques et socio-économiques, les forêts tropicales contribuent de façon déterminante à la satisfaction des besoins des populations en terme de ressources ligneuses, énergétiques, médicinales, fourragères, alimentaires, etc.

Cependant, avec une population en progression (environ 2,5%) constante et face à l'urgence et à la nécessité de satisfaire des besoins de plus en plus croissants en produits ligneux et non ligneux, le devenir de la ressource risque d'être compromis. Qui plus est, les sécheresses récurrentes des dernières décennies, la disparition progressive de la jachère consécutive à l'extension des terres de culture, la surexploitation des forêts et le processus de désertification qui en découle sont autant de facteurs qui menacent le maintien et le renouvellement de la ressource.

Face à cette situation, le véritable défi consiste à créer les conditions d'un rétablissement des bases d'une sécurité alimentaire et énergétique et du maintien de la diversité biologique avec la participation active de tous les acteurs dans les formations forestières. Même si des efforts ont été entrepris çà et là pour concevoir des politiques forestières et élaborer des programmes nationaux, force est de reconnaître que les résultats en termes de conservation des ressources génétiques forestières sont en deçà des espérances. Si bien que les rares plans d'aménagements élaborés ne garantissent pas tout à fait des rendements soutenus et la pérennité des ressources forestières.

Les principales contraintes à la conservation des ressources forestières sont (i) la faible capacité technique et financière des institutions nationales et (ii) l'insuffisance des ressources humaines capable de prendre en charge toute la problématique de la conservation des ressources génétiques forestières de manière globale, intégrée et multidisciplinaire. Pour pallier ces insuffisances, il apparaît urgent et nécessaire de mettre en place un programme coopératif sous-régional ou régional afin de contribuer à une plus grande efficacité dans la collaboration, la répartition du travail et la circulation de l'information entre les pays concernés.

5.2. OPPORTUNITÉS

Compte tenu des exigences de qualité et de la nécessité de maintenir une veille scientifique, la recherche forestière au Sénégal est ou a été impliquée dans plusieurs réseaux et programmes régionaux, entre autres SALWA RCS/Sahel, AFNETA, Jachères, CORAF - Forêt, Neem. Les domaines d'intervention de ces réseaux ou programmes sont d'une manière générale l'agroforesterie, l'aménagement sylvo-pastoral ou la génétique.

De toute évidence, il apparaît clairement que la question centrale de la conservation et l'utilisation des ressources génétiques forestières n'est quasiment pas prise en compte. C'est pourquoi elle mérite d'être affichée parmi les priorités dans le cadre d'un programme coopératif compte tenu de toutes les menaces qui pèsent sur ces ressources.

5.3. PROPOSITIONS DE RÉSEAUX

Une telle option de participation à des réseaux est en accord avec les grandes orientations actuelles en matière de bases/centres et de pôles d'excellence pour un partage adéquat des moyens et des taches en fonction des avantages comparatifs et des compétences des différents partenaires.

En effet, les pays d'Afrique tropicale sèche pris individuellement n'ont pas les moyens techniques, humains et financiers de faire face aux menaces qui ne cessent de peser sur les ressources génétiques forestières. D'où la nécessité et l'urgence de mettre en place des mécanismes de coopération à travers des réseaux susceptibles de renforcer les capacités nationales.

Compte tenu de la complexité du secteur forestier et de la diversité des approches en matière de conservation et d'utilisation durable des ressources génétiques forestières, l'option de mettre en place un réseau avec des groupes de travail par groupes d'espèces mérite d'être prise. Une telle approche permet de prendre en charge les préoccupations des uns et des autres dont seules des actions concertées pourraient résoudre du fait de la mise en place d'une masse critique de scientifiques multidisciplinaires.

C'est ainsi qu'il est possible de mettre en place un réseau portant sur la conservation, l'utilisation et l'amélioration des ressources génétiques forestières. Ce réseau comportera quatre groupes de travail portant sur:

- les espèces fruitières forestières;
- les espèces de bois d'œuvre et de service;
- les espèces fourragères;
- les espèces médicinales.
Pour chaque groupe, les espèces prioritaires seront identifiées en fonction de leur importance socio-économique ou des menaces de disparition ou encore des avancées scientifiques ou technologiques capitalisées.

Cette prioritisation se fera dans chaque pays membre et la coordination des activités identifiées sera assurée par le réseau. Ainsi, pour concilier les objectifs de conservation et d'utilisation durable il est nécessaire de créer une synergie entre l'ensemble des acteurs au niveau national c'est-à-dire décideurs politiques, scientifiques, techniciens, collectivités, ONG, privés et surtout la presse.

Le réseau, pour contribuer efficacement à la recherche de solutions aux problèmes de développement des partenaires doit asseoir une gestion souple décentralisée et évolutive. Il doit jouer le rôle de centre de coordination pour identifier les principaux thèmes qui intéressent les différents partenaires afin de trouver les ressources nécessaires leur permettant de mener à bien leurs expériences, éditer et publier la documentation transmise et constituer ainsi une base de données. Ce rôle ne pourra être pleinement rempli que lorsque la communauté des donateurs portera une attention à la conservation des ressources génétiques forestières.

5.4. COLLABORATION INTERNATIONALE

Les efforts internes des pays et la mise en place de réseaux ne suffiront pas à créer les conditions nécessaires à la mise en œuvre d'un programme coopératif. En effet, il faut que les donateurs participent dans l'effort de renforcement des capacités scientifiques, techniques et financières des pays mais surtout dans la collaboration en matière de transfert de technologies. Il faudrait également mettre à profit les opportunités de collaboration avec les organisations régionales africaines (CORAF, CILSS/INSAH, etc.) et les organisations internationales (FAO, DANIDA, ICRAF, etc.).


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