0174-B5

L’arbre en ville, étude de foresterie urbaine à Brazzaville, Congo

D. N’zala[1]


Résumé

Le rôle des arbres urbains n’est plus à démontrer. A Brazzaville, le couvert végétal a sa propre physionomie, faite d’arbres en alignement, de jardins, de cours, en clôture et de plantations. La répartition de ces types d’arbres dans la ville est hétérogène selon les quartiers. On distingue deux grands ensembles constitués, d’une part par le centre de la ville avec tous les types d’arbres et d’autre part, par les quartiers périphériques où les arbres de cours et les arbres en clôtures dominent. Les principales espèces recensées sont: Milletia laurentii, Cassia siamea, Delonix regia, Mangifera indica, Eucalyptus spp, Acacia spp, Albizzia lebbek, Hura crepitans, Pinus caribaea, Lagerstroemia indica, Terminalia catappa

Elles ont été pour la plupart introduites surtout avant l’indépendance (1960) et sont à usages multiples: ornemental, ombrage, bois de feu, fruitier comestible, protection contre le vent et l’érosion.

La comparaison avec Nouakchott, Ouagadougou et Dakar confirme le caractère multifonctionnel des arbres urbains. Ici, le Neem (Azadirachta indica) est l’espèce la plus importante. Le développement de la foresterie urbaine africaine passe par les inventaires floristiques, la sélection des espèces et la mise au point des techniques culturales appropriées, une recherche adaptée et la participation des populations locales.

Mots clés: Arbre, Ville, Foresterie urbaine, Brazzaville, Espaces verts


Introduction

L’importance des arbres urbains n’est plus à démontrer (Nilsson et Randrup, 1996; Kuchelmeister, 2000). Ils constituent un élément essentiel de l’infrastructure urbaine pour un environnement vivable et durable.

La foresterie urbaine est une approche moderne de la gestion des arbres dans les villes, qui couvre à la fois la planification à long terme, la conception et la gestion des arbres et des peuplements forestiers ayant des valeurs d’agrément, situés dans les zones urbaines ou à proximité (Nilsson et Randrup, 1996).

Dans les pays industrialisés, la foresterie urbaine a été développée principalement pour des raisons esthétiques et pour ses bienfaits écologiques (Miller, 1997). Dans les pays en développement, la foresterie urbaine n’en est qu’à ses débuts et son rôle doit être avant tout de contribuer à satisfaire des besoins fondamentaux (Kuchelmeister et Braatz, 1993, Dutrève et al, 1998). La gestion multiressource est la meilleure façon d’y parvenir.

Le présent article décrit l’exemple de Brazzaville (Congo) qui est comparée à des villes ouest-africaines: Nouakchott, Ouagadougou et Dakar. Il présente la flore arborée urbaine et décrit sa gestion en vue d’optimiser les méthodes d’aménagement et de gestion des arbres et des espaces verts urbains.

Matériels et méthodes

Brazzaville, la capitale de la République du Congo (15°17’ E, 4°15’ S) a été fondée en 1884. Sa superficie, en nette progression, dépasse actuellement 6000 hectares. Sa population en constante augmentation est estimée à environ un million d’habitants, ceci n’est pas sans conséquence sur l’environnement urbain particulièrement sur le couvert végétal.

Le climat de Brazzaville est subtropical. La pluviosité moyenne annuelle est de 1500 mm et la température moyenne annuelle est de 26°C. L’humidité de l’air reste élevée toute l’année (80% en moyenne). Les chaleurs sont ainsi suffocantes et l’ombrage des arbres permet d’en atténuer les effets. Les vents violents, capables de renverser les arbres, sont cycliques (tous les 10 ans). Les sols sableux sont assez profonds mais pauvres en éléments minéraux. La végétation urbaine de Brazzaville comprend cinq types d’arbres:

- les arbres en alignement, plantés le long des artères d’accès d’un seul côté ou de part et d’autre de la chaussée, formant une sorte de haie;

- les arbres de jardin, celui-ci étant un espace aménagé, planté d’arbustes et d’arbres;

- les arbres de cour qui occupent l’espace vide à côté des bâtiments;

- les arbres en clôture qui constituent des clôtures vivantes, des haies vives limitant généralement les concessions privées;

- les arbres de plantations intra-urbaines, ceux-ci constituant des peuplements artificiels, généralement monospécifiques, d’essences exotiques.

La démarche poursuivie pour ce travail a consisté d’abord en la consultation de la carte géographique de Brazzaville (IGN, 1/200 000) puis à un échantillonnage floristique sur la base de la représentativité botanique actuelle de chaque site. Cet échantillonnage était constitué de huit jardins publics (il n’en existe que huit), 38 artères, 36 clôtures et 30 cours du domaine public et privé. Les plantations intra-urbaines n’ont pas fait l’objet d’inventaire floristique en raison de leur homogénéité et de leur faible nombre. Les inventaires effectués dans chaque site ont consisté à décrire chaque type d’arbres et à noter la présence de chaque espèce. On a également procédé à un comptage systématique des arbres (Mailliet, 1989).

Les entretiens avec les gestionnaires publics et les citoyens de la ville, guidés par un questionnaire, ont permis d’une part de caractériser la gestion des arbres urbains et d’autre part de caractériser le comportement et de recueillir les points de vue de la population vis à vis des arbres.

Résultats et discussion

Historique de l’implantation de la végétation en fonction du développement de la ville

Les archives municipales ne mentionnent aucune plantation d’arbres avant 1956. 2620 plants de dix espèces ont été installés en 1956 et 1958 comprenant Milletia laurentii, Delonix regia, Cassia siamea, Cassia spectabilis, Lagerstroemia indica, Schizolobium sp et Bauhania sp. Seules ces deux dernières ont disparu tandis-que Cassia siamea, Delonix regia et Milletia laurentii se développent mieux. Cette situation serait liée à l’adaptation ou non aux conditions pédo-climatiques de Brazzaville mais le manque de soins et de suivi des arbres peut constituer aussi la cause d’échecs (N’zala, 1980).

Après l’indépendance en 1960, très peu d’actions ont été menées en faveur des arbres. La création de nouveaux quartiers n’a pas été suivie par l’installation de nouveaux espaces verts. En 1984 a été instituée une journée nationale de l’arbre au cours de laquelle la population s’occupe particulièrement de l’arbre. C’est ainsi que le service forestier a procédé au regarnis des avenues, des jardins publics et à la création des plantations forestières.

Physionomie de la végétation urbaine

Brazzaville présente une répartition hétérogène des types d'arbres selon les quartiers. On y distingue deux ensembles: l'un avec une concentration de jardins et des artères plantées d'arbres en bordure, de plantations monospécifiques, est bien boisé; l'autre densément bâti offre peu d’artères, de jardins et de cours arborés. Cette différence s'explique à la fois par des faits historiques et par l'organisation actuelle du milieu urbain entre le centre et la périphérie. Le centre administratif a bénéficié de la plantation et de l'entretien des arbres pour lutter contre les vents et l'érosion, pour l'ombrage et l'embellissement de la ville pendant la période coloniale (1950 - 1960). Toutes les espèces plantées sont ornementales, exceptés le manguier et le cocotier. Elles sont caractérisées par la production des fleurs aux couleurs variées: rouges vermillon (Delonix regia, Spathodea campanulata), jaunes (Cassia siamea, Peltophorum pterocarpum, Acacia auriculiformis, Acacia mangium, Markhamia sessilis, Albizzia lebbek), mauves (Lagerstroemia indica, Milletia laurentii) parfois très odorantes (Cananga odorata, Gardenia jovis-tonantis). On y trouve aussi quelques arbres isolés ou en peuplement, plantés pendant "la journée de l'arbre". Il s’agit essentiellement des espèces exotiques: Eucalyptus spp, Acacia spp, Pinus spp, Terminalia. mantaly et une espèce indigène: Terminalia superba. À la périphérie de la ville, il n'y a pas d'espaces arborés aménagés. On trouve très peu d'arbres en alignement au bord des rues. Les types courants d'arbres sont l'arbre de cour et l'arbre en clôture.

Quelle que soit leur distribution géographique, les types d'arbres montrent une physionomie distincte. Les arbres en alignement sont assez hauts (jusqu'à 20 m). Ils sont espacés d'au moins huit mètres les uns des autres et se développent à près de trois mètres de la chaussée. Leurs cimes jointives protègent ainsi contre les chaleurs. Généralement, on rencontre une seule espèce le long d'une même artère, ce qui présente un développement uniforme des arbres. Les espèces Milletia laurentii, Cassia siamea, Peltophorum pterocarpum, Lagerstroemia indica, Delonix regia, Terminalia superba et Mangifera indica caractérisent les arbres en alignement; cette dernière étant la seule espèce fruitière utilisée en alignement. Les arbres de jardin de hauteur variée, sont disposés selon un plan. On observe selon la superficie des jardins, des arbres par pieds isolés ou mélangés pied par pied ou par groupes d'individus, d'espèces différentes. Les arbres isolés développent une ramification abondante et la pratique d'étêtage, certes irrégulière, limite la croissance en hauteur des arbres. Les espèces dominantes des jardins sont Cassia siamea, Milletia laurentii, Delonix regia, Acacia mangium, Eucalyptus spp, Pinus caribaea, Lagerstroemia indica, Terminalia catappa, Albizzia lebbek et Hura crepitans. Les arbres à l'intérieur des cours sont isolés dans l'espace sans plan précis. Leur hauteur varie et dépasse généralement le niveau des bâtiments qu'ils ombragent et protègent du vent. On note la présence de Cassia siamea, Delonix regia, Milletia laurentii, Hura crepitans, Terminalia mantaly, Tectona grandis; les espèces à croissance rapide (Pinus caribaea, Araucaria cunninghamii et Eucalyptus spp) et les espèces fruitières (Mangifera indica ou manguier, Dacryodes edulis ou safoutier et Persea americana ou avocatier) sont préférées. Les fruits comestibles sont une source de nourriture et de revenus pour certaines familles. Les arbres en clôture ne dépassent généralement pas 6 mètres à cause des tailles fréquentes. Les produits de la taille servent de bois de feu pour les ménages. Ces arbres sont constitués d'espèces diverses mélangées sans un ordre précis. Ils sont plantés généralement serrés sur les limites des concessions privées. Ils proviennent essentiellement soit des boutures soit des tiges enracinées. Aucune espèce ne domine particulièrement chez les arbres en clôture. Toutefois Spondias mombin, Eucalyptus ssp, Trilepisium madagascariensis, Gardenia jovis-tonantis, Hura crepitans et Dracaena fragans sont les plus fréquents; Spondias mombin produisant aussi des fruits comestibles tandis que les feuilles de Trilepisium madagascariensis sont prélevées et utilisées comme légumes. Les plantations intra-urbaines sont localisées sur des sites d'anciennes forêts naturelles. Elles forment des peuplements homogènes d'espèces exotiques à croissance rapide (Pins, Eucalyptus). Les arbres sont plantés en rang avec des écartements de 2,5 m x 2,5 m; 4 m x 4 m. Ils sont actuellement de grande taille pouvant atteindre 30 mètres chez les Eucalyptus. Ces peuplements ne reçoivent cependant aucun traitement sylvicole.

On remarque enfin que beaucoup d'espèces appartiennent à deux ou trois types d'arbres et sont donc à usages multiples (Kuchelmeister et Braatz, 1993) ((tableau 1).

Tableau 1: Caractéristiques des espèces dominantes des espaces verts à Brazzaville

Espèce

Famille

Origine

Situation

Intérêt / Particularité

Acacia spp

Mimosaceae

Australie

Rues, jardins

Ornemental, fleurs jaunes

Albizzia lebbek

Mimosaceae

Asie

Rues, jardins

Ornemental, fleurs jaunes

Araucaria cunninghamii

Araucariaceae

Australie

Jardins, cours

Ornemental, ramification étagée

Bambusa vulgaris

Poaceae

Asie

Rues, cours

Protection

Cananga odorata

Annonaceae

Asie

Cour

Ornemental, fleurs odorantes

Cassia siamea

Cesalpiniaceae

Asie / Amérique

Rues, jardins, cours

Ornemental, fleurs jaunes

Ceiba pentandra

Bombacaceae

Amérique

Cours

Ornemental

Cocos nucifera

Arecaceae

Amérique

Cours

Fruits comestibles

Dacryodes edulis

Burseraceae

Afrique

Cours

Fruits comestibles

Delonix regia

Cesalpiniaceae

Madagascar

Rues, jardins, cours

Ornemental, fleurs rouges

Dracaena fragans

Agavaceae

Afrique

Clôtures

Protection

Eucalyptus spp

Myrtaceae

Australie

Rues, jardins, cours, clôtures

Ornemental, croissance rapide

Gardenia jovis-tonantis

Rubiaceae

Afrique

Clôtures

Protection, fleurs odorantes

Hura crepitans

Euphorbiaceae

Amérique

Jardins, cours, clôtures

Ornemental, ombrage

Lagerstroemia indica

Lythraceae

Asie

Rues, jardins

Ornemental, fleurs mauves

Mangifera indica

Anacardiaceae

Asie

Rues, cours

Fruits comestibles

Markhamia sessilis

Bignoniaceae

Afrique

Jardins, cours

Ornemental, fleurs jaunes

Milicia excelsa

Moraceae

Afrique

Cours

Ornemental, ombrage

Milletia laurentii

Fabaceae

Afrique

Rues, jardins, cours

Ornemental, fleurs mauves

Peltophorum pterocarpum

Cesalpiniaceae

Asie / Amérique

Rues

Ornemental, fleurs jaunes

Persea americana

Lauraceae

Amérique

Cours

Fruits comestibles

Pinus caribaea

Pinaceae

Amérique

Jardins, cours

Ornemental

Spathodea campanulata

Bignoniaceae

Afrique

Rues

Ornemental, fleurs rouges

Spondias mombin

Anacardiaceae

Asie / Afrique

Clôtures

Protection, fruits comestibles

Tectona grandis

Verbenaceae

Asie

Cours

Ornemental, ombrage

Terminalia catappa

Combretaceae

Asie / Afrique

Jardins, cours

Ornemental, fruits comestibles

Terminalia mantaly

Combretaceae

Madagascar / Asie

Rues, cours

Ornemental, ombrage

Terminalia superba

Combretaceae

Afrique

Rues, jardins

Ornemental, branches horizontales

Trema guineensis

Ulmaceae

Afrique

Cours

Ornemental, ombrage

Trilepisium madagascariensis

Moraceae

Madagascar

Clôtures, cours

Protection, feuilles comestibles

Analyse floristique

L’inventaire floristique révèle 43 espèces appartenant à 33 genres et 20 familles dans les sites étudiés, ce qui constitue une faible diversité de la flore arborée de Brazzaville. 28 espèces supplémentaires ont été observées en dehors des sites retenus. Celles ci sont des reliques d'anciennes forêts ou savanes arborées ayant survécues au défrichement ou des espèces introduites après le lotissement des nouveaux quartiers. L’ensemble de cette flore est constitué de dicotylédones mais quelques monocotylédones de grande taille (Bambusa vulgaris, Dracaena reflexa, Dracaena fragans, Cocos nucifera) jouent également le rôle des arbres urbains.

Beaucoup d'espèces répertoriées à Brazzaville ne sont pas signalées dans la flore du Congo établie par Sita et Moutsamboté (1988) car originaires d’autres continents (Australie, Asie et Amérique tropicales), les conditions écologiques locales étant favorables à leur développement.

Gestion des arbres de la ville de Brazzaville

Les différents acteurs impliqués dans la gestion des arbres urbains sont la municipalité (service technique), le ministère en charge des forêts (direction régionale) et la population locale (individus, ONG). La gestion des arbres dans la ville de Brazzaville se caractérise par:

- L’absence de réglementation et de législation adaptées aux arbres en milieu urbain. Ces arbres sont pratiquement abandonnés et livrés au vandalisme des populations;

- L’absence de plan d’aménagement de la ville précisant les lieux de plantations possibles;

- L’absence d’une véritable foresterie urbaine (soins, traitements, sylviculture);

- Le manque d’adhésion des populations à la plantation d’arbres. Il ressort de nos enquêtes, que les Brazzavillois ont des sentiments controversés vis-à-vis de l’arbre. Ceux-ci varient en effet selon la situation géographique des résidences, la situation sociale et le niveau d’instruction des populations;

- Les coupes anarchiques des arbres pour la cuisson des aliments, la fabrication du charbon de bois, de mortiers et pilons et d’autres objets en bois.

Comparaison avec d’autres villes africaines

Des études de foresterie urbaine ont été réalisées dans d’autres villes africaines comme Nouakchott et Ouagadougou (Dutrève et al, 2000), Dakar et Thiès (Sène, 2000). La comparaison de ces études avec celle que nous avons réalisée à Brazzaville présente des similitudes remarquables. La foresterie urbaine n’est pas prioritaire pour la majorité des populations modestes des villes africaines contrairement à l’hygiène, l’habitat et la distribution d’eau. Le couvert végétal se caractérise par une biodiversité faible. En Afrique de l’Ouest, le Neem (Azadirachta indica) est la principale espèce. On distingue des espèces à large distribution géographique: Delonix regia, Cassia siamea, Casuarina equisetifolia, Ceiba pentandra, Eucalyptus spp., Peltophorum sp., Hura crepitans, Terminalia catappa, Terminalia mantaly, ... et d’autres très localisées telles le Neem, le caïlcedrat (Khaya senegalensis) ou le tamarinier (Tamarindus indica) (tableau 2). Ces arbres jouent différents rôles environnementaux mais ne reçoivent aucun traitement sylvicole ou sanitaire.

Tableau 2: Espèces utilisées en foresterie urbaine au Sahel (d’après Sène E H 2000)

Espèces*

Usages

Origine

Acacia holosericea

Clôtures, rues

i

Acacia sp *

Ornemental

L

Araucaria sp

Ornemental

i

Azadirachta indica

Ombrage, rues

i

Bauhinia thonningii

Ornemental

i

Bauhinia sp

Haies, ornemental

L

Bombax costatum

Ornemental,

L

Cassia siamea *

Rues, ombrage

i

Casuarina equisetifolia *

Ombrage, rues

i

Ceiba pentandra *

Ornemental

s

Cordia sp

Ornemental

i

Combretum paniculatum

Ornemental

L

Crescentia cujete

Ornemental

i

Cycas sp

Ornemental

i

Dalbergia sissoo

Ornemental

i

Delonix regia *

Ornemental

i

Eucalyptus spp. *

Ornemental, autres

i

Ficus thonningii

Ombrage, ornemental

L

Gaiacum officinale

Ornemental, clôtures

i

Gmelina arborea

Ornemental, ombrage

i

Grevillea robusta

Ornemental

i

Hura crepitans *

Ornemental, rues

i

Khaya senegalensis

Ombrage, ornemental, rues

L

Leucaena sp.

Ornemental, clôtures

i

Lonchocarpus sericeus

Ornemental, clôtures

i

Melia azedarach

Ornemental,

i

Moringa pterigosperma

Ornemental, nourriture

i

Peltophorum sp. *

Ombrage

i

Pithecellobium dulce

Haies, ombrage

i

Prosopis (chilensis + juliflora)

Haies, ombrage

i

Sapindus saponaria

Ornemental, religieux

i

Spondias purpurea *

Ornemental, clôture, fruit, ombrage

i

Tamarix sp.

Ombrage, ornemental

L + i

Tecoma pentaphylla

Ombrage, ornemental, rues

i

Tecoma stans

Ornemental, jardins

i

Terminalia catappa *

Ornemental, ombrage

i

Terminalia mantaly *

Ornemental

i

Thespesia populnea

Ornemental.

i

* = espèce ou genre commun (comparé avec la flore de Brazzaville).
i = espèce introduite (exotique)
L = espèce locale (indigène)
s = espèce subspontannée

L’absence de réglementation et de législation adaptées, intégrées à un plan cohérent d’aménagement de la ville, exposent les arbres urbains au vandalisme de la population et à des coupes anarchiques.

Conclusion

L'aménagement des espaces verts de Brazzaville passe par l’identification et la connaissance des arbres. La diversité d'utilisation ou de fonctions des arbres est assurée grâce à l'adaptation des espèces plantées aux conditions écologiques. L’étude met ainsi en évidence l’importance de la foresterie urbaine.

A Brazzaville comme à Nouakchott, Ouagadougou et Dakar, la situation de l’arbre urbain et son développement appellent quelques actions d’ordre technique et d’ordre juridique.

L’implication de la recherche, la formation du personnel technique et la sensibilisation de la population locale aux nouvelles fonctions des arbres urbains, s’avèrent cependant une nécessité pour une foresterie urbaine durable.

Bibliographie

Dutrève B., Pinatel M. et Besse F. 1998 Foresterie urbaine. Place de l’arbre urbain dans deux capitales ouest-africaines: Nouakchott et Ouagadougou. Le Flamboyant 47: 18 - 25

Kuchelmeister G. 2000 Des arbres pour le millénaire urbain: le point sur la foresterie urbaine. Unasylva 200: 49 - 55

Kuchelmeister et Braatz 1993 Nouveau regard sur la foresterie urbaine. Unasylva 173: 3 - 12

Mailliet L 1989 Approche méthodologique de la gestion de l’arbre en ville: quelques éléments de l’inventaire du patrimoine du patrimoine. Revue Forestière Française XLI, numéro spécial: l’arbre en ville: 119 - 124.

Miller R. 1997 Urban forestry: planning and management of green space. Prentice Hall, upper saddle River, New Jersey.

Nilsson K. et Randrup T. B. 1996 Urban forestry in the Nordic Countries. Actes d’un atelier nordique sur la foresterie urbaine, Reykjavik, Islande, du 21 au 24 septembre 1996. Danish Forest and Landscape Research Institute.

N’zala D. 1980 Dégradation de l’environnement forestier de Brazzaville. Mémoire ingénieur IDR/UMNG, Brazzaville, 68 p.

Sène E H 2000. Urban and peri-urban forests in Sub-Saharan: the Sahel. Unasylva 173

Sita P. et Moutsamboté J M. 1988 Catalogue des plantes vasculaires du Congo. Brazzaville, Congo. CERVE, Laboratoire de botanique, Brazzaville, 194 p.


[1] Laboratoire d’écologie appliquée et de protection de l’environnement. Institut de Développement Rural. Université Marien Ngouabi BP 13647 Brazzaville – Congo. Tél: (++242) 51 83 73 E-mail: [email protected]