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Les exploitants forestiers: de nouveaux gestionnaires en Afrique Centrale

Eric Chézeaux, Nicolas Bayol et Vincent Fesneau[1]


Résumé

Le mémoire dresse un bilan encourageant des premières actions de gestion forestière directement prises en main par les sociétés forestières attributaires de concessions forestières en Afrique Centrale, dans le cadre de la préparation, puis de la mise en œuvre opérationnelle des plans d’aménagement forestier sur le long terme.

Les raisons motivant ce changement de comportement, passant d’une stratégie de prédation minière pendant des décennies à une stratégie de gestion en “bon père de famille”, sont explicitées et montrent que les causes ne sont pas uniquement des contraintes externes.

Les nouvelles actions et méthodes de travail dans le domaine de la technique forestière, mais aussi la prise en compte complémentaire de considérations sociales et environnementales, ont induit de profondes mutations en entreprise: intégration de nouvelles compétences et de nouveaux outils de travail, formation et reconversion de personnel, mise en place de partenariats avec des intervenants extérieurs pour les aspects sociaux et environnementaux, etc....

Les principaux itinéraires techniques sont décrits et illustrés; pour bien gérer un territoire, il faut tout d’abord avoir une bonne connaissance de ce que l’on doit gérer. Ces inventaires et diagnostics, longs et coûteux, sont préparés selon des protocoles optimisés et permettent d’avoir au final une bonne connaissance de la ressource forestière et du contexte socio-économique et environnemental, en particulier pour ce qui concerne la grande faune sauvage.

Les premières expériences sont positives et encourageantes; néanmoins, l’effort doit être maintenu et soutenu dans la poursuite et la généralisation de ces actions à l’ensemble des acteurs. Ces efforts énormes doivent aussi être reconnus sur le plan international et enrichir les débats sur la gestion des écosystèmes forestiers tropicaux. La réussite du processus passe également par une sécurisation encore plus marquée des actes posés et un contrôle strict et efficace des administrations locales.

Mots Clés: Afrique Centrale forêt tropicale humide; société d’exploitation forestière; gestion et aménagement durable; plan d’aménagement; concession forestière; inventaire d’aménagement; inventaire d’exploitation; cartographie forestière; diagnostic socio-économique et environnemental


En Afrique Centrale, le domaine forestier permanent appartient généralement à l’Etat. Les exploitants forestiers reçoivent un droit sur l’exploitation du bois d’œuvre sur ces territoires. Jusqu’à ces cinq dernières années, le rôle de gestionnaire forestier semblait devoir être dévolu au propriétaire de la forêt, sur le modèle de ce qui se pratique en Europe.

Progressivement pourtant, l’idée de confier la gestion forestière aux acteurs de sa mise en valeur économique s’est mise en place. Les législations forestières nationales en ont intégré le principe, et responsabilisé le secteur privé dans la gestion de leurs concessions forestières. Fréquemment les seuls opérateurs présents sur le terrain, les entreprises d’exploitation forestière sont les seules pouvant mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation des tâches de préparation du plan d’aménagement et les plus à même de définir des orientations techniques et économiques en matière d’exploitation des ressources forestières. Cette démarche d’aménagement durable des permis forestiers se généralise aujourd’hui en Afrique Centrale (Gabon, Congo, République Centrafricaine et Cameroun) sous forme d’opérations intégrées en entreprise.

Comment expliquer cet investissement des opérateurs privés dans la gestion de forêts qu’ils exploitent depuis des décennies selon une démarche assimilable à une exploitation minière?

On cite souvent la mise en place de législations contraignantes et d’une fiscalité incitative comme moteur essentiel de la montée en puissance du processus d’aménagement. Ces facteurs peuvent jouer un rôle important aujourd’hui pour confirmer le processus, mais ils n’ont pas été cruciaux au départ. Les premiers opérateurs se sont engagés alors même que la législation en matière d’aménagement n’était que partiellement ébauchée et les premiers plans d’aménagement ont été rédigés et mis en œuvre avant même la promulgation des nouveaux codes forestiers. En outre, on constate aujourd’hui sur place qu’une bonne législation ne suffit pas, encore faut-il en définir les modalités d’application et donner les moyens aux Administrations d’en contrôler l’exécution.

Le souci de pérennisation de la ressource et de sécurisation des investissements installés (industrie, infrastructures forestières diverses) a probablement été prépondérant dans les premières décisions d’aménagement. En effet, le document d’aménagement préparé sur le long terme (entre 20 et 40 ans généralement) agréé par les Administrations et officialisé sous forme de conventions signées entre l’Etat et l’opérateur concrétise cette sécurisation.

La valorisation des investissements consentis et le renforcement de leur position sur le compétitif marché international obligent les exploitants à sécuriser la ressource. La pression internationale en faveur de la gestion durable s’exerce sur les Etats et les bailleurs de fonds, mais surtout sur les entreprises, jugées en grande partie responsables de la dégradation de l’environnement mondial. Les consommateurs concernés par la préservation du patrimoine naturel et des grands équilibres environnementaux deviennent demandeurs de produits “écocertifiés”, c’est-à-dire issus de bonnes pratiques de gestion.

Une meilleure connaissance de la ressource et la mise en œuvre de méthodes d’exploitation améliorées et plus respectueuses de l’environnement permettent aujourd’hui une valorisation de la ressource optimisée ainsi que des gains de productivité, ce qui compense au moins en partie les coûts importants de l’aménagement. Ces mesures s’intègrent désormais dans un vaste programme de gestion durable des concessions forestières, qui prend aussi en compte l’ensemble des préoccupations sociales et environnementales.

L’Administration forestière conserve le contrôle de l’ensemble des activités et définit les règles du jeu, les ONG et les chercheurs bénéficient de la dynamique des projets pour défendre leurs intérêts, les populations sont associées au processus. Les opérateurs privés, bien que n’ayant pas vocation à se substituer à l’Etat dans les domaines tels que l’aménagement du territoire, l’équipement en infrastructures, l’enseignement, la santé, le développement local, la sécurité des biens et des personnes, sont bien devenus les acteurs essentiels de l’aménagement des forêts du deuxième massif de forêts tropicales de la planète.

La mutation de l’entreprise

Les implications de la mise en place d’un processus de mise en aménagement d’une concession forestière sont multiples; chaque jour apparaissent de nouvelles adaptations à la structure initiale. Il s’agit d’un travail de longue haleine, qui exige une réflexion poussée en interne et une concertation accrue avec les partenaires externes.

Pour que les mesures préconisées dans les Plans d’Aménagement soient mises en œuvre efficacement, l’intégration parfaite des activités de gestion forestière au sein de l’entreprise est primordiale. Une Cellule d’Aménagement centrale chargée de coordonner et superviser l’ensemble des activités d’aménagement et de gestion forestière est mise en place. Sur le terrain, la mise en œuvre des documents d’aménagement et de gestion est assurée par un technicien forestier, au sein d’antennes locales d’aménagement sous la responsabilité du chef d’exploitation.

L’investissement en personnel pour l’entreprise est conséquent: un effort soutenu doit être consenti pour le recrutement ou la reconversion, et la formation, de ce nouveau personnel. Les prospecteurs botanistes et les prospecteurs de faune sont formés. Le personnel d’exploitation doit être capable de travailler selon de nouvelles méthodes progressivement introduites: formations en abattage contrôlé (illustrées par la photo n°1), à l’utilisation des cartes d’exploitation, sensibilisation de tous les employés, de leurs familles et des résidents à la nécessité de limiter les pollutions et d’améliorer l’hygiène sur les lieux de résidence,...

Photo n°1: Formation en abattage contrôlé sur un chantier forestier

Les changements s’observent dans tous les services de l’entreprise: la connaissance détaillée de la ressource sur le court et long terme par exemple se révèle une aide précieuse à la prise de décision des directions forestières, commerciales et industrielles.

Autour de l’entreprise, les partenariats existants sont redéfinis, de nouveaux partenaires apparaissent. L’aménagement forestier a permis d’instaurer un dialogue constructif entre des partenaires qui, il y a encore peu, n’avaient pas l’occasion d’échanger: participation par exemple des sociétés forestières aux débats internationaux de gestion de la faune,...

Itinéraires et choix techniques de l’aménagement

Dans chaque opération d’aménagement, des méthodologies de travail et des protocoles techniques sont développés et mis en œuvre par les opérateurs privés, pour atteindre des objectifs minimums; les principales tâches techniques concernées sont les suivantes:

- un inventaire d’aménagement, qui s’appuie sur des layons légers ouverts en forêt à intervalles réguliers (environ 2 à 4 kilomètres). Cet inventaire statistique permet de caractériser la ressource forestière et d’évaluer le potentiel disponible sur la concession à court, moyen et long terme. Les taux de sondage utilisés sont généralement compris entre 0,5% et 1,5%. Les essences forestières prises en compte sont nombreuses (jusqu’à 300 à 400 espèces d’arbres) et les diamètres de précomptage sont de l’ordre de 20 cm. Une prise en compte de relevés complémentaires sur la faune et les produits forestiers non ligneux est généralement associée aux relevés sur les arbres de façon à bénéficier des investigations de terrain à grande échelle. La carte n°1 présente un exemple de plan de sondage en inventaire d’aménagement.

Carte n°1: Extrait de plan de sondage d’inventaire d’aménagement

- des produits cartographiques opérationnels, aides à la décision pour l’aménagiste: une cartographie forestière qui identifie les différents types d’écosystèmes, met en évidence les milieux sensibles, les contraintes d’exploitation, les perturbations anthropiques. Des cartes de répartition des informations inventoriées grâce au Système d’Information Géographique développé (SIG) sont produites, (typologies forestières, cartes d’abondance des différentes espèces végétales et animales, carte de pression sur la faune,...). La carte n°2 montre un exemple de carte de répartition.

- un diagnostic socio-économique, à même de planifier les conditions de mise en œuvre des règles d’une bonne co-existence entre l’activité forestière de production et les populations locales résidentes dans la zone d’influence de la concession, et d’améliorer les conditions sociales des travailleurs de la société. Un exemple de diagnostic socio-économique est visualisé sur la carte n°3.

- une évaluation environnementale de la diversité floristique et faunique des écosystèmes.,

- la réalisation d’études d’accompagnement s’intéressant en particulier à la dynamique et l’évolution des peuplements forestiers (vitesse de croissance et mortalité naturelle estimées progressivement à partir de la mise en place d’un réseau de placettes permanentes) et à l’établissement de coefficients de récolement.

Carte n°2: Carte de répartition d’une espèce d’Andoung sur une concession forestière gabonaise

Carte n°3: Exemple de carte de diagnostic socio-économique

L’objectif final de l’aménagiste, permettre à l’entreprise d’organiser et planifier l’ensemble de ses activités pour une période de 20 à 40 ans, exige de fixer des objectifs ambitieux. En effet, les erreurs d’appréciation, du potentiel de production par exemple, pourront être lourdes de conséquence.

Le travail accompli est tel que l’on peut affirmer qu’avant la réalisation de ces inventaires d’aménagement par les opérateurs économiques forestiers, jamais une connaissance aussi fine sur des territoires aussi vastes en Afrique Centrale n’avait été acquise.

La ressource disponible en bois d’œuvre est désormais connue avec précision, et des simulations sur l’évolution des peuplements sont possibles, permettant une véritable réflexion à long terme sur les activités du concessionnaire en matière d’exploitation forestière et de transformation industrielle. Ces simulations, basées non seulement sur les résultats de l’inventaire, mais également sur les hypothèses en matière de dynamique des peuplements, sont à la base du calcul des paramètres de l’aménagement de la série de production, que sont la durée de rotation, la liste des essences objectifs et les Diamètres Minimums d’Exploitabilité.

La prise en compte de considérations sociales et environnementales

La gestion durable des milieux naturels est indissociable des hommes, qu’ils soient employés par l’entreprise ou résidents au cœur ou en périphérie de la concession. Un diagnostic socio-économique guide la préparation du volet social de l’aménagement. La gestion de l’espace forestier intègre aussi un diagnostic précis de la situation environnementale, en matière d’écosystème, de faune, d’espèces rares ou menacées. La pression de la chasse et du braconnage est évaluée et des solutions adaptées et pragmatiques sont recherchées pour que le prélèvement de la faune puisse se faire au seul bénéfice des populations locales résidentes dans la zone, sans être préjudiciable à la richesse faunique de la forêt.

Pour une entreprise traditionnellement tournée vers l’exploitation et la commercialisation de bois, il faut bien avouer que la prise en compte dans son activité de ces préoccupations nouvelles n’apparaît pas forcément comme immédiatement prioritaire, car les bénéfices en sont peu évidents et les coûts élevés. Placer 5% d’une concession en conservation, par exemple, est avant tout un sacrifice économique fort, surtout en plus s’il faut continuer à payer des taxes sur ces superficies dans un territoire sous aménagement. Des appuis extérieurs sont indispensables, notamment en matière de gestion de la faune et de lutte contre le braconnage.

A terme cependant, un bon équilibre de l’ensemble des composantes du milieu forestier sera profitable à tous, y compris à l’entreprise. Une meilleure intégration des travailleurs et des villageois dans leur environnement socio-économique est primordiale pour pérenniser une implantation en zone forestière.

La préparation du plan d’aménagement

La phase de rédaction du plan d’aménagement consiste à définir sur la base des résultats des études préalables, les objectifs affectés à la concession, à la découper en unités géographiques et à planifier dans le temps les actions et coupes à réaliser sur la durée de la rotation.

Le document d’aménagement est l’aboutissement de toutes les études et investigations de terrain réalisées. Mais c’est aussi et surtout le point de départ d’une véritable gestion durable des forêts, applicable et appliquée par tous.

L’un des enjeux majeurs de l’aménagement est de réussir l’adéquation entre besoins en production forestière et pérennisation de la ressource forestière, ce qui induit nécessairement pour le concessionnaire une adaptation de son développement forestier, industriel et commercial à la ressource disponible et une gestion dans le temps et l’espace de son capital forestier de manière à en tirer le meilleur parti possible.

L’entreprise prépare ici son avenir, décide de son projet d’entreprise, élabore son projet d’investissement et de fonctionnement. Les choix détaillés se feront en fonction des lois et règlements en vigueur dans le pays. Concernant la forêt, c’est le moment de décider des affectations du territoire. Des zones de conservation sont alors identifiées, témoins de l’écosystème originel, vouées à la protection d’une biodiversité remarquable ou de milieux fragiles. La série consacrée à la production de bois d’œuvre est découpée en unités forestières de gestion, le rythme et l’évolution du passage en exploitation sont arrêtés avec une certaine souplesse, les règles sont fixées pour que l’exploitation forestière soit assortie de mesures indispensables d’accompagnement et que son impact sur la forêt soit minimisé.

La mise en œuvre du plan d’aménagement

Le défi majeur de l’aménagement forestier réside dans sa mise en œuvre.

Préparer un document d’aménagement exige surtout un gros effort financier et pourrait même en théorie se faire à l’écart de l’entreprise (ce qui serait une grave erreur).

Au moment d’appliquer les engagements du plan d’aménagement en revanche, c’est l’entreprise seule qui gère véritablement l’écosystème forestier. Elle y parviendra d’autant mieux qu’elle s’y est préparée longtemps à l’avance, profitant de l’arrivée de nouvelles compétences, et de nouveaux outils et méthodes de travail.

Ainsi, le plan d’aménagement, puis les plans de gestion, définissent un panel de règles d’exploitation forestière progressivement traduites en un document opérationnel destiné au personnel de terrain.

Pour le volet forestier, l’étape clé de la mise en œuvre du Plan d’Aménagement c’est l’inventaire d’exploitation, planification à court terme de l’exploitation, rationalisation des opérations d’exploitation, à la base de la réduction de l’impact sur l’écosystème forestier. C’est d’ailleurs l’opération sylvicole de base de la gestion durable de ces forêts. Cet inventaire d’exploitation est mis en œuvre sur toute la durée d’application du Plan d’Aménagement. Il présente les caractéristiques suivantes:

- il intervient au moins un an avant le passage de l’exploitation, apportant une visibilité de la production inconnue jusqu’alors;

- il s’agit d’un inventaire “ en plein “, c’est à dire concernant l’ensemble des tiges sur un territoire donné (au contraire de l’inventaire d’aménagement, qui est un inventaire statistique);

- il inventorie toutes les tiges d’essences objectifs à partir d’un diamètre de précomptage au moins égal au diamètre d’exploitabilité; pour des raisons économiques cet inventaire à 100% se limite à ces tiges;

- il est couplé à une cartographie très fine gérée sous Système d’Information Géographique, à une échelle voisine du 1:2 500ème des arbres inventoriés, des éléments topographiques et des contraintes d’exploitation.

Les techniques employées sur le terrain reprennent largement des protocoles vieux de plusieurs décennies. Le traitement des données de cet inventaire par contre fait appel aux outils informatiques les plus modernes, notamment à des liaisons permanentes entre bases de données et Systèmes d’Information Géographique.

Des études menées sur les premiers territoires gérés de la sorte ont démontré l’intérêt d’une bonne planification des pistes pour la réduction des dégâts et ont précisé les règles à respecter pour une optimisation des réseaux de pistes de débardage: limitation des pentes et des longueurs de piste, protection des tiges résiduelles, protection des cours d’eau.

Une numérotation individuelle de l’ensemble des tiges exploitables (martelage) est effectuée. A l’issue de l’inventaire d’exploitation, des synthèses du potentiel disponible sur les Assiettes Annuelles de Coupe (AAC) et des cartes d’exploitation sont éditées avec positionnement de tous les arbres exploitables ainsi que des réseaux de pistes planifiées pour leur évacuation (exemple donné par la carte n°4). Ces outils permettent un suivi très fin de l’exploitation et une traçabilité complète des grumes. Le suivi, le contrôle de l’exploitation, et l’évaluation de la bonne application des règles d’exploitation peuvent alors être organisés au jour le jour.

Carte n°4: Exemple de carte d’exploitation

L’ensemble des autres mesures définies par le plan d’aménagement, concernant les aspects sociaux et environnementaux doivent également être mises en œuvre. Ici, des partenariats techniques et financiers doivent intervenir notamment pour la gestion de la faune et de la chasse, et la mise en place de programme d’actions sociales au profit des familles des travailleurs et sur les lieux de résidence.

La certification: la reconnaissance par les marchés de ces bonnes pratiques de développement durable

La certification constitue l’aboutissement logique de tous les efforts entrepris. Car si elle n’a pas motivé au départ l’engagement des concessionnaires vers la gestion durable, elle peut par contre apporter aujourd’hui la reconnaissance des bonnes pratiques de gestion développées sur les marchés, et donc auprès des clients utilisateurs de bois tropicaux.

L’avancement des opérations d’aménagement en Afrique Centrale

La plupart des grands groupes forestiers présents en Afrique Centrale sont désormais engagés, à des stades différents, dans la gestion durable de près de 16 millions d’hectares de concessions forestières. Le Gabon et le Congo sont les deux pays les plus avancés, avec respectivement près de 40% et 30% des surfaces concernées.

Beaucoup de travail reste néanmoins encore à effectuer, puisque seulement 8% des surfaces engagées disposent aujourd’hui d’un plan d’aménagement agréé. Près de 50% de ces surfaces ont des travaux engagés sur le terrain, et devraient voir leur document de gestion produits dans les deux ou trois prochaines années.

Ce réseau de concessions forestières complète efficacement un réseau d’aires classées en conservation (surface estimée à plus de 10 millions d’hectares) pour constituer le grand réservoir de la gestion-exploitation-conservation durable des écosystèmes de forêts denses et humides d’Afrique Centrale. La carte n°5 localise ce réseau.

Carte n°5: Aménagement forestier en Afrique Centrale en 2002

Sur les plans technique et scientifique des points particuliers restent à approfondir, les mécanismes de concertation entre les différentes parties engagées sur le terrain sont perfectibles, sur le plan financier l’effort d’aménagement doit être reconnu et des mesures incitatives fortes et efficaces restent à trouver.

La réussite passe par un renforcement des capacités des Administrations forestières dans leur lourde mission de suivi-contrôle des activités forestières: collecte actualisée et traitement de l’information, réflexions sur une bonne planification de la mise en valeur des territoires forestiers nationaux.

Les initiatives africaines prometteuses de ces dernières années enrichissent le débat technique international sur la gestion, contribuent au développement économique régional et à la valorisation des forêts tropicales humides de la planète.


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