Reconnaître les plantations intensives comme troisième force de la foresterie

0636-C5

Dr. B. MARTIN[1]


Résumé

Depuis une trentaine d'années, la foresterie mondiale vit une véritable révolution. Sous des pressions variées, écologiques, économiques et sociales, le secteur forestier évolue rapidement. Le monde consomme toujours plus de bois mais, au-delà d'un certain niveau de vie, les sociétés préfèrent protéger leurs forêts. Alors que dans les régions tropicales l'ampleur du défrichement des forêts naturelles n'a d'égal que le développement des plantations privées intensives hors forêt, en Europe, au contraire, la priorité est à la "multifonctionnalité" forestière. Cependant, en dehors d'une rémunération des fonctions environnementales, le compromis risque d'être bientôt impossible, le plus grand risque étant celui d'une non gestion forestière, encouragement définitif à la ligniculture tropicale et donc à la délocalisation des grandes entreprises de la filière bois. Alors pourquoi bannir les plantations intensives ? A l'heure de la déprise agricole, faut-il tout abandonner aux friches ? Il nous semble que nous devrions nous unir pour regarder enfin nos terres agricoles marginales, non pas comme un potentiel de forêts à usages multiples mais bien comme une possible facette lignicole de notre foresterie, l'enjeu des plantations intensives étant de conforter la filière bois, de renforcer l'économie rurale mais aussi de se donner les moyens de préserver davantage nos forêts naturelles.


Introduction

Le monde forestier est en pleine révolution. L'urbanisation et la mondialisation sont deux éléments inéluctables pesant lourdement sur la gestion des forêts et conduisant à une lente scission entre forêts naturelles et plantations intensives (Sedjo 2001). Une telle évolution semble mal perçue par les forestiers européens très "multifonctionnalistes". Pourquoi une telle évolution ? Quelles conséquences ? Quelles réactions ?

1 - Révolution en trois dimensions

Au plan écologique

Gestion durable sous pression écologiste

Au cours des trente dernières années, les polémiques ont été nombreuses (reboisements industriels, pluies acides, défrichements des forêts tropicales, exploitation minière des forêts boréales, etc.). On a même fini par dénoncer l'insuffisance des aménagements forestiers européens (pourtant basés sur la pérennité des massifs) et après avoir créé le concept universel de "l’aménagement durable", on en arrive à imposer celui de "l'écocertification" (davantage basé sur le respect de la biodiversité que sur la durabilité économique des exploitations). Malgré un considérable effort d'adaptation, les forestiers, trop peu nombreux et très dispersés, parfois pris eux mêmes dans le mouvement écologiste, n'ont pas su faire front. Ils en ressortent encore plus affaiblis et divisés, face aux groupes de pression toujours plus actifs.

Régression rapide des forêts tropicales

Les forêts tropicales risquent d'être défrichées avant d'avoir pu être aménagées. Une telle dégradation porte atteinte autant à l'environnement terrestre qu'à l'économie forestière mondiale. L'aménagement des forêts denses productives exige un énorme travail préalable, nécessitant l'implication des entreprises dans la gestion forestière, en partenariat avec l'Administration. Il s'agit d'un défi considérable, relevé aujourd'hui par certaines compagnies, comme par exemple au Gabon (ATIBT 2001). Cependant, malgré un tel effort, la production commerciale des forêts naturelles tropicales déclinera encore longtemps, même si les possibilités forestières (souvent très basses) venaient à être établies et respectées, car en dehors de tout plan de gestion, les récoltes sont généralement excessives, surtout par non respect des temps de repos.

Risques dûs aux changements climatiques

Comme le rappelle la terrible tempête survenue en France les 26 et 28 décembre 1999, les changements climatiques, possiblement dûs à la consommation rapide d'énergies fossiles, font craindre des conséquences de plus en plus catastrophiques sur les forêts tempérées. Au delà des pertes financières et environnementales pour les propriétaires privés les collectivités et les Etats, un tel risque réduit la valeur globale des forêts, abaisse leur rentabilité, et décourage les propriétaires, à une époque déjà si peu favorable aux investissements à long terme.

On n'a pas encore tiré toutes les conséquences sylvicoles d'une telle adversité mais, bien que cela devrait théoriquement conduire à une sylviculture plus dynamique (éclaircies plus fortes, révolutions plus courtes), le coût très élevé et les contraintes écologiques, poussent au contraire à la reconstitution par régénération naturelle, même éparse, avec des semenciers rares. Aussi on peut considérer sans trop se tromper que la force des tempêtes s'ajoute à celle des mouvements écologistes, forçant le gestionnaire à une sylviculture à moindre coût et à moindre risque, plus "proche de la nature" mais peu rentable, à court terme.

Au plan économique

Emergence d'un secteur forestier privé très compétitif

En région subtropicale et tropicale, parallèlement à l'arrêt de la plupart des programmes nationaux de reboisements pour le bois d'oeuvre (devenus trop chers, trop lents, trop peu productifs, trop difficiles à gérer), l'essor des plantations industrielles privées à croissance rapide a été fulgurant (pins, eucalyptus, acacias et plus récemment teck). Phénomène majeur du monde forestier actuel, d'énormes "gisements de bois" ont été créés en peu de temps dans ce que l'on a appelé les "nouveaux potentiels forestiers" (AFOCEL 1991). Concentrés principalement dans 9 pays (Afrique du Sud, Argentine, Australie, Brésil, Chili, Chine, Indonésie, Uruguay, et Nouvelle Zélande), cette ligniculture a une importance stratégique, par son étendue (13 millions d'ha), sa productivité (souvent supérieure à 30 m3/ha/an), son haut degré technologique et son intégration à une industrie très concurrentielle (pâte et panneaux). Ces capacités, encore très largement extensibles, menacent directement la suprématie des producteurs de l’hémisphère nord, lesquels, consommant une matière première beaucoup plus coûteuse, risquent de se délocaliser vers le Sud (Bianco, 2000).

Bois matière première contre bois matériau

En matière de trituration, l’amélioration de la qualité et la très grande homogénéité du bois des plantations industrielles, permettent des économies significatives d’intrants pour des rendements supérieurs. De plus, ces gisements fortement concentrés autour de très grandes unités industrielles, minimisent le transport. Pour les industriels européens la concurrence est très dure, tant en matière de prix que de qualité. D'autre part, les progrès technologiques de mise en œuvre des bois de petit diamètre et de basse qualité ouvrent déjà la voie du bois d'œuvre aux bois d'industrie. C'est ainsi que depuis 2 ans, la Société ARACRUZ (Brésil), produit déjà 20.000 m3/an de sciages d'eucalyptus de haute qualité, écoulés pour une bonne part sur le marché international (Aracruz, 1999). L'industrie des panneaux est également un domaine évoluant à grande vitesse. Les procédés OSB ("Oriented Strand Board") et LVL (Laminated Veneer Lumber), permettent une forte valorisation des petits bois de plantation alors que se profilent déjà des technologies nouvelles (Shield 2002) encore plus performantes comme par exemple le LSL (Laminated Strand Lumber). L’industrie du bois peut donc s'adapter très rapidement à des matériaux moins nobles mais plus homogènes et peu coûteux, alors que la reconstitution des potentiels de bois d’œuvre, toujours aléatoire, demande de très longs investissements. Chaque nouvelle avance technologique contribue un peu plus à la promotion de ces nouveaux "bois d’industrie" dans un monde où les conditions d’obtention de la matière première priment sur le résultat obtenu (Lévèque 1991).

Au plan social

Demande récréative en zone suburbaine

Avec l'augmentation du niveau de vie et l'urbanisation accélérée, la demande récréative en forêt suburbaine est devenue considérable, occultant l'objectif économique. A l'infrastructure d'accueil du public en forêt, s'ajoutent les aménagements paysagers et de très nombreuses contraintes de gestion (pas de coupe rase, irrégularité des peuplements, sécurité, etc.).

Demande paysagère et écologique en zone rurale

En zone rurale, avec le nombre croissant des résidences secondaires, l'intérêt pour les forêts change de nature, plus en faveur de la biodiversité et surtout de la faune sauvage. Aux traditions paysannes d'une nature façonnée par l'homme, succèdent désormais des besoins moins rationnels dans lesquels l'aspect paysager et la densité élevée du gibier freinent l'exploitation des ressources naturelles.

Foresterie paysanne en zone tropicale

Dans les PVD, les paysans, éloignés du développement, exercent des pressions considérables sur les forêts (défrichement, coupes illicites, incendies, pacage, etc..), et en l'absence de forêts communales, les Etats n'ont guère d'autre choix que de "communautariser" une partie de leur domaine forestier (zones tampon, forêts communautaires, séries agricoles ou agroforestières, etc.). Dans ses principes, les objectifs de la foresterie communautaire sont multiples et étudiés en concertation étroite avec les paysans qui deviennent des acteurs privilégiés dans l’exécution des programmes, et les bénéficiaires (au moins partiels) des produits forestiers. Cette nécessité d'approche participative est devenue peu à peu une nouvelle dimension de la foresterie tropicale. Il est vrai que, bien gérée, la force paysanne devrait être une chance pour les forêts, souvent éloignées des sources de main d'œuvre; mais dans des régions entières, les exemples de bonne coopération sont encore trop rares et ces aspects sociaux se révèlent finalement comme de lourds fardeaux financiers.

2 - Les trois forces de la Foresterie

La grande variété de milieux naturels et de besoins humains a conduit à une multitude de forêts et de foresteries. Toutefois, suivant leurs objectifs et leurs origines, les forêts se classent en trois catégories, correspondant à trois forces complémentaires de la foresterie:

Les forêts à multiple usage

Développé en Europe à l'occasion des aménagements des forêts domaniales ou communales, le concept de la forêt "à multiple usage" est un modèle déjà ancien. Soulignons que le capital forestier bien constitué et l'ancienneté de la gestion durable constituent des facteurs homéostatiques freinant tout changement d'objectif; c'est ainsi que le concept de la multifonctionnalité, renforcé par une forte demande alternative, s'est graduellement imposé dans toutes les forêts naturelles ou pseudonaturelles anciennes, et même bien au-delà. Par contre, la rentabilité de la production y est de plus en plus difficile: d'un côté il faudrait intensifier la sylviculture pour rester concurrentiel, mais de l'autre, on est obligé de faire face à la demande écologique et récréative. Le compromis semble de plus en plus insaisissable et pèse sur les décisions. Finalement, le manque d'argent conduit souvent à une gestion de plus en plus extensive, voire parfois à plus de gestion du tout.

Les forêts de conservation

Aujourd'hui les nouvelles générations, urbaines, coupées de leurs racines naturelles, sont d'autant plus perméables aux mouvements écologistes qu'elles ignorent les problèmes ruraux; elles sont en particulier d'une extrême sensibilité pour la préservation de toute vie sauvage, allant jusqu'à rejeter la chasse et même l'exploitation forestière. Nous ne savons pas si nous aurons assez de forêts pour produire tout le bois dont nous aurons besoin demain (WILSON 1996) mais nous devons avant tout protéger tout notre patrimoine génétique et écologique. En dehors des grands parcs nationaux et des réserves diverses édifiées en réseaux principaux et secondaires, des contraintes croissantes pèsent sur la gestion des forêts naturelles productives, le respect de la biodiversité devenant rapidement une règle universelle (protection des ressources génétiques, séries de conservation, séries paysagères, réseau Natura 2000, etc.).

A l'extrême, on arrive à une politique dite "d'exclusion" tendant à faire passer une part croissante des forêts, du domaine productif, au domaine protégé et poussant la plupart des forestiers (et d’abord ceux du secteur public) à ne plus investir (ni exploitation ni plantation) mais seulement à conserver, pour autant qu'ils trouvent encore les moyens d'assurer cette unique fonction. Ce mouvement est particulièrement actif aux USA, au Japon et en Australie où une bonne part des forêts domaniales sont déjà "exclues" et l'on peut se demander pendant combien de temps encore nous pourrons continuer à concilier écologie et économie (MARTIN 1985) car le concept de la "forêt à usage multiple" des forestiers européens risque de sévères "contradictions" si la fonction environnementale n'est pas rémunérée (Barthod, 2001).

Les plantations intensives

Dans un monde consommant toujours plus de bois, l'économie forestière reste fortement handicapée par un temps de production trop long. Les plantations intensives sont la réponse à un problème crucial: continuer à offrir du bois au prix du marché tout en restant rentable. Au prix d'un effort génétique et agronomique, cela débouche sur une culture clonale d'hybrides artificiels sélectionnés sur de nombreux critères. La meilleure image traditionnelle est celle de la populiculture et la plus récente celle des plantations industrielles d'eucalyptus couvrant déjà plus de 5 millions d'ha. Largement adopté par les grandes sociétés forestières internationales, le bois d'eucalyptus est devenu l'or vert de l'industrie papetière (Martin 2002) et attire toujours plus d'investisseurs, y compris du secteur financier (Neilson 2000). Avec la production future de bois d'oeuvre, il faut s'attendre à une compétitivité encore plus élevée mais aussi à une meilleure intégration des industries de la pâte dans le développement local.

Les plantations intensives ont été largement dénoncées par les écologistes, mais, les grandes compagnies forestières, ont su très vite réagir et trouver des arguments auxquels les écologistes ne sont pas restés insensibles (Moore 1999): cette ligniculture, établie en savane ou sur déprises agricoles, s'apparente plus à l'agriculture qu'à la sylviculture et réduit les pressions sur les forêts naturelles dont elle devient le complément indispensable. De plus, les périmètres plantés comprennent généralement des forêts naturelles protégées, et la Recherche toujours associée, permet de réduire les risques en intégrant les principaux aspects de l'écologie. Enfin, bon nombre de ces domaines aménagés durablement sont dores et déjà écocertifiés et certaines compagnies ont même signé la charte de la HAYE s'engageant à faire de l'écologie une de leur priorité.

3 - Conclusions et perspectives

Elargir ses horizons

A mesure que les sociétés se développent, le regard qu'elles portent sur les forêts se diversifie et le forestier, conciliateur, a la difficile tâche de rester à leur écoute sans bouleverser trop vite ses objectifs. Sa décision engage le futur et, à mesure que la mondialisation avance, sa vision doit être de plus en plus relativiste pour mieux situer son action dans l'espace et le temps. Il lui est donc absolument nécessaire d'élargir son horizon aux autres forêts et aux autres foresteries car sa décision ne peut plus se satisfaire du seul point de vue local. C’est en comparant ses propres systèmes aux autres qu’il pourra trouver les éléments d'un meilleur équilibre et donc une meilleure reconnaissance.

S'unir pour résister aux pressions

La foresterie s'inscrit dans la biologie comme une science très inexacte et les forestiers sont rarement d'accord entre eux, tant les forêts sont variées, les expériences diverses et les résultats contradictoires; il est cependant urgent que les forestiers de l'ensemble de la filière retrouvent un large consensus. Il leur faut effacer leurs différences, rechercher leurs complémentarités, créer des partenariats; en un mot, s'unir, pour mieux résister à la montée inéluctable des pressions.

Les forêts sont des éléments majeurs de l'équilibre des sociétés; le message des forestiers est donc essentiel. Nous devons résister aussi bien aux sectarismes qu'aux intérêts particuliers, rester objectifs et équilibrés et faire un énorme effort de communication. Il nous faut éviter toute dérive dogmatique et ne jamais oublier que les solutions uniques sont rares en foresterie, qu'en économie forestière si le prix est mondial le coût reste local, et qu'en écologie les demandeurs sont rarement les payeurs.

Reconnaître la ligniculture

La conjoncture forestière internationale est à la fois très complexe et très évolutive mais il s'en dégage deux tendances lourdes:

La planète n'est "qu'un village" et ces deux secteurs sont interdépendants. Notre monde consomme toujours plus de bois et nous souhaitons préserver encore d'avantage nos forêts; il est donc évident que seules les plantations intensives hors forêt peuvent nous sortir d'un tel dilemme.

Mais en Europe, les forêts à multiple usage sont de moins en moins économiques, les plantations de plus en plus assimilées aux forêts naturelles et les plantations intensives fréquemment considérées par les forestiers eux-mêmes comme "forestièrement incorrectes". Il s'agit d'un paradoxe écologique car au lieu de réduire la production forestière, la lutte contre l'effet de serre devrait au contraire conduire à remplacer un maximum d'acier, de plastique, de béton et de pétrole, par du bois !

En définitive, bannir les plantations intensives en Europe revient à les encourager ailleurs, et le bois que nous redoutons de produire dans nos champs risque fort d'arriver dans nos ports à des prix beaucoup plus bas encore ! Dans ces conditions, ne devrions nous pas considérer que le passage de l'agriculture à la forêt est un instant privilégié pour l'investissement forestier, probablement la dernière chance qui nous reste avant de tout abandonner à la ligniculture tropicale ? Ne devrions nous pas reconnaître les plantations intensives (agroforestières ou non) comme une des faces importantes de notre foresterie et les intégrer dans l'aménagement du territoire comme un des éléments forts de notre économie rurale ?

Références

AFOCEL - L'émergence des nouveaux potentiels forestiers dans le monde; 10ème Congrès forestier mondial - sept. 1991.

ATIBT - Un membre ATIBT à la pointe de la gestion forestière durable au Gabon; La lettre de l'ATIBT N° 14 2001, pp. 24-27.

ARACRUZ - "LYPTUS" Noble wood for the future; www.lyptus.com.br; ARACRUZ SA, 2000 - 14 p.

BARTHOD, C. - Politique forestière et patrimoines naturels forestiers; RFF n° spécial 2001, pp 29-36.

BIANCO, J.L. - La Forêt, une chance pour la France; RFF n°6, 1998.

LEVEQUE, F - Quelles matières premières pour les industries de transformation du futur; AFOCEL, sept 91.

MARTIN, B. - Impact de l'Homme sur la Forêt, Ecologie ou Economie ? RFF, XXXVII, 1985.

MARTIN, B. - Eucalyptus: a strategic forest tree; International symposium on eucalyptus plantations, Guangzhou, China, sept. 2002.

MOORE, P. - Trees are the answer; Greenspirit; http://www.greenspirit.com/trees_answer/printable.cfm;

NEILSON, D. - The global eucalyptus resource and some solidwood-panel product development issues. IUFRO Conference Launceston, Australia March 20, 2000.

SEDJO, R.A. - From foraging to cropping: the plantation forestry, and implications for wood supply and demand. In: Unasylva FAO forestry journal, n° 204, 2001.

SHIELD, E.D. - Utilisation of plantation eucalyptus: New resources....New approaches; In: International symposium on eucalyptus plantations, Guangzhou, China, sept. 2002.

WILSON, S. - Do We Have Enough Forests? Leader Forest Resources Project; International Institute for Applied systems Analysis; A - 2361. IUFRO Occasional paper n° 5; Laxenburg, Austria February 1, 1996.

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[1] ICGREF IGCI / chargé de mission ENGREF-Nancy France