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Rachat d'usines forestières : impacts sur les communautés et l'aménagement forestier1

Solange Nadeau 2, Thomas M. Beckley 3, Naomi T. Krogman 4, et Jeji Varghese 4


Résumé:

À travers le monde, la destinée de nombreuses communautés est liée à la forêt et à son exploitation. Dans ces milieux, le contrôle des ressources forestières et des entreprises de transformation fait l'objet de nombreuses discussions. D'une part, les modes de tenures et les règles qui les régissant sont pointés du doigt comme limites au développement d'une foresterie adaptée aux valeurs et aux besoins des communautés. D'autre part, l'absence des propriétaires des usines soulève des questions sur leur implication sociale et sur la répartition des bénéfices générés par l'activité industrielle. Cet article aborde ces enjeux en examinant les défis rencontrés dans la réalisation de projets de rachats d'usines de produits forestiers par des intérêts locaux, et les répercussions de ces projets sur les communautés et la gestion des usines et des forêts.

Dans toutes les communautés étudiées, les projets de rachat d'usines ont fonctionné et donné naissance à de nouvelles entreprises dont les structures organisationnelles traduisent la problématique locale. En général, l'implication d'intérêts locaux dans les nouvelles entreprises a permis aux communautés de capturer une plus grande part des retombées qu'elles génèrent, et a entraîné une redéfinition de la gestion de ces entreprises. Par ailleurs, l'effet de l'implication locale n'a pas engendré de changements immédiats dans la gestion des forêts boréales où s'approvisionnent ces compagnies. L'expertise limitée en gestion forestière et la rigidité des modes de tenures expliquent en partie le maintien du statu quo. En somme, les rachats d'usines ont permis aux communautés de démontrer des capacités d'adaptation et d'innovation insoupçonnées pour répondre à des situations de crises.


Introduction

Les forêts contribuent à assurer la subsistance de nombreuses personnes de par le monde et leur accessibilité constitue un enjeu important pour ces gens ; un enjeu étroitement lié au régime de propriété des ressources forestières et aux droits d'exploitation consentis sur ces ressources. Au Canada, la majorité des forêts appartiennent au domaine public et sont sous la responsabilité des gouvernements provinciaux. Ces derniers ont choisi d'appuyer le développement de l'industrie forestière en lui octroyant des droits d'exploitation sur les terres publiques. Ces droits s'accompagnent généralement d'un droit de regard sur l'aménagement des territoires publics alloués, ce qui accentue l'influence des industriels forestiers sur la gestion des forêts publiques.

L'instauration de telles politiques a pavé la voie à l'établissement d'usines de produits forestiers qui sont le pivot économique de centaines de communautés canadiennes. Plusieurs de ces communautés, comme bien d'autres de par le monde, font face aux défis posés par l'isolement géographique et par leur forte dépendance envers une industrie unique. Au point de vue social, plusieurs auteurs ont souligné des déficiences engendrées par la dépendance envers l'industrie forestière, en terme de leadership, de cohésion sociale, et d'entrepreneuriat (Drielsma 1984). L'omniprésence de multinationales soulève également des interrogations quant à la contribution de ces corporations à la vie communautaire. Outre la création d'emplois, Marchak (1983) note que l'implication sociale des multinationales forestières dans les communautés est minimale. Du point de vue de la gestion forestière, certains reprochent au modèle corporatif traditionnel sa quête de rendement à court terme qui laisse peu de place aux considérations d'ordre écologique, et promeuvent plutôt un modèle de gestion axée sur la communauté (Burda and M'Gonigle 1996).

Alors que les modèles de gestion corporative et communautaire représentent des extrêmes en terme de partage de pouvoir entre l'industrie et les communautés, Krogman et Beckley (2002) suggèrent que d'autres modèles en émergence méritent d'être étudiés. Pour amorcer cette analyse, ils ont examiné l'impact, sur la communauté et la gestion forestière, du rachat de deux usines de papier par des intérêts locaux. La présente étude étend cette réflexion à trois cas additionnels où la communauté a joué un plus grand rôle. Elle permet d'identifier les principaux défis posés par les projets de rachat d'usine et de documenter leurs effets sur les communautés ainsi que sur les activités en usine et en forêt.

Méthode

Cette recherche s'articule autour de l'étude de cas de cinq communautés forestières situées en forêt boréale qui ont été impliquées dans le rachat d'usine de produits forestiers. Une série d'entrevues semi-dirigées conduite dans les communautés a permis de recueillir l'opinion de gens impliqués ou affectés par les projets de rachat. De plus, des documents historiques et autres données secondaires ont servi à documenter les circonstances entourant ces rachats.

Situation des communautés au moment des rachats d'usines

Dans toutes les communautés étudiées, l'usine ayant fait l'objet du rachat était la principale source d'emploi, et les rachats visaient essentiellement à préserver ces emplois. Trois des communautés, Témiscaming (Qc), Kapuscasing (Ont.), et Pine Falls (Man.), dépendaient d'usines de papiers passablement âgées nécessitant des investissements majeurs. L'économie des deux autres communautés (Sacré-C_ur (Qc), Meadow Lake (Sask.)) reposait sur des usines de sciage qui, contrairement aux usines de papiers, étaient assez récentes mais déficitaires. Notons aussi que les deux usines du Québec étaient fermées, et que l'urgence d'agir était accentuée par un marasme économique et par l'exode de résidants qui emportaient avec eux une partie de l'expertise nécessaire à une éventuelle réouverture d'usine. Dans les trois autres communautés, les usines étaient à vendre et l'incertitude quant à leur avenir rendait attrayante l'idée d'en faire une propriété locale.

Les initiatives de rachat d'usine : les défis d'une nouvelle sorte de partenariat

L'analyse des initiatives de rachat révèle que, même si chacune a sa propre histoire, elles partagent plusieurs points communs. Chaque projet a nécessité l'expression d'un leadership crédible, la définition d'un projet rassembleur, la réunion d'expertise diversifiée, et l'appui du gouvernement et d'institutions financières. Les paragraphes suivants expliquent brièvement comment ces défis ont été surmontés.

Expression d'un leadership crédible

Dans tous les cas étudiés, les qualités de leader des individus ayant amorcé les projets ont été un élément déterminant de leur réalisation. Les instigateurs des projets ont su faire preuve de persuasion et de diplomatie pour trouver des alliers, et ce, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des communautés. Dans le cas des usines de papiers, des gestionnaires de ces usines ont assumé le leadership initial, alors que pour les projets de rachat d'usine de sciage ce leadership est venu de membres de la communauté sans lien d'emploi avec l'usine.

Définir un projet rassembleur

Au départ, l'idée d'une participation locale au rachat des usines créée rarement l'unanimité dans les communautés. Par exemple, la possibilité d'un rachat par une compagnie forestière exerçait un attrait pour certains travailleurs. En effet, cette option laissait présager un minimum de changements dans les conditions de travail et la gestion de l'entreprise alors que les projets de rachat locaux annonçaient un réaménagement des conditions de travail, une participation financière des travailleurs, et une redéfinition des relations employés/travailleurs. Les promoteurs des projets de rachat ont dû investir d'importants efforts pour former un consensus autour de leurs projets. L'appropriation des projets de rachat par les communautés étant essentielle pour légitimiser les démarches des promoteurs auprès des gouvernements et autres partenaires externes.

Réunir l'expertise nécessaire

L'expertise locale des gestionnaires et des employés était précieuse pour assurer le bon fonctionnement des usines, mais l'expertise pour la mise en marché des produits et la gestion d'entreprise faisait défaut dans plusieurs communautés et minait la crédibilité des projets. Pour pallier ces lacunes, il a fallu élargir le partenariat et recruter des partenaires à l'extérieur de la communauté. Les efforts en terme de recrutement d'expertise ont été concentrés sur les activités de gestion d'entreprises et de mise en marché, alors que les besoins en gestion forestière ont retenu peu d'attention.

Acquérir le support du gouvernement

Bien que l'implication gouvernementale varie énormément d'un projet de rachat à l'autre, elle a été capitale pour la réalisation des projets de rachat. D'abord parce que l'approvisionnement des usines provient des terres publiques. Ensuite, parce que les gouvernements ont fourni l'expertise technique pour aider à structurer les projets, ont forcé l'addition de partenaires extérieurs, ont garanti des prêts consentis aux nouvelles compagnies ou sont devenus actionnaires de ces compagnies. Il faut cependant noter que plusieurs communautés ont dû organiser des manifestations publiques pour capter l'attention et obtenir un appui gouvernemental.

Assurer le financement du projet

Le financement est sans contredit la clé de voûte des projets de rachat d'usine, les besoins financiers variant de quelques centaines de milliers de dollars pour l'achat de scieries à quelques millions de dollars pour l'achat d'usine de papiers. Dans tous les cas, l'ampleur du financement nécessaire dépassait la capacité financière des communautés, ce qui a nécessité l'ajout de partenaires extérieurs.

Le financement de tous les projets a reposé sur l'investissement direct, et sur les concessions faites par les travailleurs à propos du nombre d'emploi et des conditions de travail. Pour ce qui est du financement direct, une partie a été amassée auprès des partenaires locaux, à savoir les travailleurs, les gestionnaires et les membres de la communauté. Dans tous les cas, les travailleurs et les gestionnaires des usines ont été des investisseurs majeurs et ont obtenu le contrôle d'une importante part des actions des nouvelles entreprises, ainsi qu'une représentation au conseil d'administration (tableau 1). Trois des projets comportaient également un volet de financement communautaire qui donnait accès uniquement à l'actionnariat. Il importe de remarquer que l'investissement local reposait en grande partie sur le sens du devoir envers la communauté puisque les investisseurs locaux n'escomptaient pas de retour sur leurs investissements. Par ailleurs, plusieurs projets ont également fait appel à des investisseurs externes, et pour les convaincre de prendre part aux projets il a fallu que le gouvernement se porte garant de prêts et que le risque soit partagé entre plusieurs investisseurs.

Impact des rachats d'usines sur les communautés

Le changement de propriétaire a modifié les liens entre les propriétaires des usines et les communautés. D'abord, la mise sur pied des projets et les démarches pour obtenir l'appui des partenaires ont permis de développer une solidarité autour d'un projet commun. On note également qu'une relation plus égalitaire a remplacé la relation paternaliste qui existait entre les anciens propriétaires d'usines et les communautés.

Bien que les compagnies formées par les rachats d'usines ne soient pas des entreprises sociales, car elles visent principalement à générer des profits pour assurer leur survie, la forte composante locale de l'actionnariat affecte l'ampleur des retombées que génèrent ces entreprises dans les communautés. D'abord parce que les dividendes versés aux actionnaires ont un impact plus direct sur l'économie locale qu'avant. Ensuite, parce que certaines compagnies ont mis de l'avant des initiatives pour accroître leur contribution dans la communauté notamment par des politiques d'achat local, de bourses d'études, ou en dédiant 1 % de leurs profits à des projets communautaires. Finalement, on note que la forte cohésion sociale qui existait lors des rachats d'usines semble s'effriter avec le temps. Ce phénomène est particulièrement évident dans les communautés de Pine Falls, et Kapuscasing où l'usine a été cédée à d'autres intérêts après quelques années. Certains interviewés mettent alors en doute l'objectif initial des rachats (c.-à-d. la propriété locale) et suggèrent qu'il s'agissait d'un moyen trouvé par certains pour faire un coup d'argent.

Impact des rachats d'usines sur la gestion des usines

Tous les projets de rachats d'usines ont engendré une redéfinition de l'implication des travailleurs dans les entreprises. En plus des modifications aux conventions collectives, les rachats ont résulté en une plus grande participation des travailleurs dans la gestion des entreprises notamment par une participation au conseil d'administration.

Autre point important à noter, les compagnies issues des rachats qui ont opéré pendant plusieurs années ont fait face à certaines difficultés pour intégrer de nouveaux travailleurs. Cette difficulté tient en partie au fait que les instigateurs des projets ont omis de considérer comment de nouveaux travailleurs accéderaient à l'actionnariat pour éviter la création de deux classes de travailleurs. Le transfert et le rachat d'action de travailleurs retraités sont d'autres problèmes qui ont compliqué le maintien d'un actionnariat de travailleurs. Chez Tembec, ces problèmes se sont réglés lorsque la compagnie est devenue publique et qu'un plan d'achat d'action par les travailleurs a été instauré. Chez Boisaco, bien que certains ajustements aient été faits pour faciliter la participation des nouveaux travailleurs, le problème n'a malgré tout pas été entièrement résolu.

Impact des rachats d'usines sur la gestion des territoires forestiers

Le secteur de l'aménagement forestier est sans contredit celui où le changement de type de propriété s'est le moins fait sentir. Plusieurs motifs peuvent expliquer ce constat. D'abord, le volet industriel des projets de rachat était fort ambitieux et y inclure des modifications importantes en gestion forestière représentait peut-être un défi qu'il n'était pas nécessaire de relever à court terme. D'autant plus que l'expertise dont disposaient les nouvelles compagnies en matière de foresterie était concentrée dans le domaine opérationnel et plutôt limité en terme de planification et de gestion forestière. Ces lacunes limitaient l'innovation dont les compagnies pouvaient faire preuve. Finalement, qu'alors que les nouvelles compagnies étaient libres de réorganiser leurs activités industrielles comme elles l'entendaient, les ententes d'approvisionnement forestier conclues avec le gouvernement offraient moins de flexibilité et restreignaient les changements possibles aux activités forestières.

Conclusion

Cette étude a révélé des capacités insoupçonnées dans les communautés forestières pour faire face à des situations de crises. En effet, la menace qui pesait sur les usines a mené à l'expression d'une cohésion sociale et d'un leadership local qui faisait jusque-là défaut dans ces communautés. De plus, bien que le contexte économique, politique, et social influence les chances de succès des rachats d'entreprises impliquant des employés (Stern et Hammer 1978), les efforts investis par les résidants pour assurer la concrétisation des projets ont été cruciaux pour la concrétisation des projets. Ces efforts ont porté fruit puisque les usines sont toujours en activité et il appert que le succès de ces initiatives repose non pas sur l'application d'un modèle unique, mais sur l'adaptation du concept de propriété locale à une problématique particulière. Segarra (1991) identifie cette flexibilité dans la définition des projets de rachat, et leur ancrage dans la réalité locale, comme des facteurs de succès. Bien qu'il soit hasardeux de généraliser les résultats d'études de cas, il y a lieu de croire que d'autres communautés ont également le potentiel de répondre à des crises et il serait important de pouvoir évaluer ce potentiel avant qu'il ne soit sollicité.

Second constat, les répercussions locales des changements de propriété vont bien au-delà du maintien des emplois. En effet, la répartition des bénéfices et la gestion des entreprises ont été affectées par ce changement de cap. Là encore, les changements varient d'une communauté à l'autre, mais ils ont marqué un tournant important tant pour les communautés que pour les travailleurs. Cependant, il semble que les impératifs économiques liés aux opérations des usines et le peu d'intérêt montré pour les questions forestières dans l'élaboration des projets de rachats ont limité les changements en gestion forestière. La situation de stress des communautés lors de l'élaboration des projets explique en partie le peu d'intérêt porté aux pratiques forestières. De plus, les termes des contrats liant les nouvelles compagnies et le gouvernement s'apparentent plus à des contrats de gestion de stocks forestiers qu'à des contrats de gestion de territoires forestiers, ce qui limite la marge de man_uvre des entreprises.

Ainsi, alors que l'implication d'intérêts locaux dans les projets de rachat d'usines a généré des changements sociaux positifs assez rapidement, leur effet sur la gestion forestière se fait attendre. Ce décalage met en relief le fait que l'accès aux ressources par des intérêts locaux ne constitue pas en soi un gage d'une plus grande participation locale à la gestion forestière ou d'une gestion différente du modèle corporatif traditionnel. Comme le soulignent Gibson et Becker (2000), l'adaptation de la gestion forestière aux valeurs et besoins locaux nécessite en plus de l'accès, des capacités locales, des connaissances et un système de tenure adapté. Dans le cas des communautés étudiées, ces éléments n'étaient pas adéquats pour permettre de relever pleinement les défis d'une foresterie communautaire.

Références

Burda, C. and M'Gonigle M. 1996. Tree farm...or community forest? Making Waves 7[4], 16-21.

Drielsma, J. H. 1984. The influence of forest-based industries on rural communities. PhD. dissertation. Yale University, New Heaven, CT.

Gibson, C.C. and Becker, D. 2000. A lack of institutional demand: Why a strong local community in Western Ecuador fails to protect its forest. In People and forests: communities, institutions and governance. The MIT Press, Cambridge, MA. pp. 227-242.

Krogman, N. and Beckley, T.M. 2002. Corporate "Bail-outs" and local "Buyouts": pathways to community forestry? Society and Natural Resources 15: 109-127.

Marchak, P. 1983. Green gold: The forest industry in British Columbia. University of British Columbia Press, Vancouver, British Columbia.

Ross, M. 1995. Forest management in Canada. Canadian Institute of Resources Law, Faculty of Law, The University of Calgary, Calgary, Alberta.

Segarra, L. 1991. Employee ownership and community economic development. In Understanding Employee Ownership. ILR Press, Ithaca, NY. pp. 136-168.

Stern, R.N. and Hammer, T.H. 1978 Buying your jobs: factor affecting the success or failure of employee acquisition attempts. Human Relations 12: 1101-1117.

Tableau 1: Structure originale des compagnies forestières issues des rachats

 

Témiscaming

Kapuskasing

Pine Falls

Sacré-Coeur

Meadow Lake

Nom compagnie (fondée en)

Tembec
(1973)

Spruce Falls (1991)

Pine Falls Paper Co. (1994)

Boisaco
(1985)

NorSask Forest Products (1987)

Actionnariat initial: % d'actions, nombre de siège au conseil d'administration

Employés

         

Gestionnaires

39%, 4 sièges

52%, 3 sièges

28%, 2 sièges

-

22%, 1 siège

Travailleurs

31%, 2 sièges

30%, 2 sièges

66%, 6 sièges

18%, 1 siège

Groupe d'employés

-

-

15%, 0 siège

-

-

Partenaires locaux

       

Souscription populaire

8%, 0 siège

7%, 0 siège

-

33%, 3 sièges

-

Conseil de bande

-

-

-

-

40%, 2 sièges

Autre

-

-

3%, 1 siège

-

-

Partenaires externes

 

-

-

 

Gouvernement

10%, 2 sièges

 

-

-

20%, 1 siège

Autre

12%, 0 siège

41%, 3 sièges
0%, 3 sièges

24%, 1 siège
0%, 3 sièges

-

0%, 1 siège



1 Ce projet de recherche a été financé par : University of Alberta Social Sciences Research Programs, Ressources naturelles Canada-Service canadien des forêts, et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

2 Ressources naturelles Canada
C. P. 4000
Frédéricton, N-B
Canada, E3B 5P7
Téléphone : (506) 452-2074
Télécopieur : (506) 452-3525
Courriel : [email protected]

3 Faculty of Forestry and Environmental Management
University of New-Brunswick

4 Faculty of Agriculture, Forestry and Home economics
University of Alberta