Durabilité de l’exploitation forestière-(Cas chantier forestier Mimbelli-Nord Congo)

0909-B4

Georges Claver BOUNDZANGA
Louis BOUTA


Résume

La forêt dense naturelle du Congo qui s’étend sur 20-millions d’hectares, couvre près de-60% du territoire national. Des solides bases de gestion durable ont été mises en place, pour garantir la durabilité de l’exploitation forestière dans les Unités Forestières d’Aménagement (UFA) ouvertes à la production des bois d’œuvre.

L’expression des opérateurs économiques forestiers qui se résume en la garantie de la durabilité de l’exploitation forestière affiche déjà quelques indices positifs, remarquables sur le terrain. Le présent mémoire a pour but de faire un état de lieux de cette expérience analysée lors d’une étude de cas conduite en juin-2002, dans le chantier de Mimbelli, concédée à la société forestière «Industrie de Transformation des Bois de la Likouala (ITBL)». Le chantier Mimbelli, qui couvre 189.200-hectares, est un des huit chantiers forestiers de la zone Ibenga-Motaba dans la région de la Likouala.

De l’examen des données collectées sur le terrain, on note que le constat sur l‘état du milieu n’est pas encore désolant. L’exploitation forestière s’exécute suivant les règles établies par la législation et la réglementation nationale en matière de gestion durable des forêts: bonne préparation et exécution des coupes annuelles, respect des diamètres minima d’exploitabilité (DME) et des volumes de coupes autorisées, etc.

Les superficies dégagées par l’exploitation forestière (trouée d’abattage, ouverture des routes, des parcs, de la base vie, etc.) représentent entre 1,5-et-1,7% de la superficie de la coupe annuelle. La moyenne des prélèvements, qui prend bien en compte la densité des peuplements, dépasse très rarement la moyenne de 1-pied à l’hectare.

L’expérience que nous présentons suit son cours dans un contexte beaucoup plus avantageux, caractérisé aujourd’hui par l’augmentation de la superficie de l’UFA Mimbelli qui a presque doublé.


Introduction:

La forêt dense naturelle du Congo Brazzaville s’étend sur-20-millions d’hectares dont plus de 15-millions dans le Nord Congo. Conscient de cette importante couverture végétale qui occupe-prés de-60%-du territoire national, de solides bases de gestion durable ont été mises en place, à savoir:

- En 1972, débutent les premières réflexions sur l’aménagement des forêts congolaises. Deux années après (1974), le Congo adopte son premier code forestier, entreprend ses premiers programmes d’inventaires avec l’appui du PNUD et de la FAO et procède à la subdivision du territoire en 34 circonscriptions forestières de base appelées Unités Forestières d’Aménagement (UFA), en vue de l’exécution facilement contrôlable des tâches de gestion durable (11dans le Sud Congo et 23 dans le Nord Congo). En Juin 2002 ces limites ont été légèrement modifiées pour se conformer aux dispositions du nouveau code forestier adopté et promulgué en 2000.

- Tous les exploitants forestiers sont soumis à l’obligation de prélever sur une surface bien déterminée appelée coupe annuelle, un volume de bois correspondant au VMA (Volume Maximum Annuel), autorisé par l’administration forestière. Les coupes annuelles ne sont constituées, que par des surfaces ayant fait l’objet de comptage intégral des arbres exploitables. L’administration forestière se charge de vérifier l’exactitude desdits comptages et des limites définies pour la coupe annuelle, avant la délivrance de l’autorisation de coupe L’abattage des arbres qui obéit aux principes de l’abattage directionnel est exécutée de manière à éviter le plus de bris aux arbres voisins. Tous les arbres abandonnés après abattage, par suite de pourriture de cœur, de roulure, éclatement ou autres défauts sont inscrits dans les documents de chantier (mémoires et carnets de chantier), de façon à mieux apprécier le niveau des dégâts et des abandons.

- Courant 1991-1992, le Congo soucieux de confirmer sa ferme volonté à œuvrer continuellement pour la gestion durable de ses écosystèmes, a adhéré au processus du Plan d’Action Forestier Tropical (PAFT) et du Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE). La modification de la loi n° 32/82 portant code forestier, enclenchée au terme des études du PAFT et du PNAE à abouti à une nouvelle loi (loi 16-2000 du 20-11-2000). Ce qui a bien pris en compte les principales recommandations de Rio de Janeiro (1992), notamment la déclaration des principes forestiers et l’agenda 21.

- Au Congo, c’est aussi une approche dynamique en matière de reboisement. -Les premières plantations en forêt naturelle ont été mises en place dans le Mayombe au début des années 50. Avec la maîtrise du bouturage de l’Eucalyptus en 1974, il a été initié un important programme de plantation. Le Congo compte déjà plus de 100.000 hectares de forêts plantées. Depuis 1998, un projet pilote en matière d’enrichissement des zones déjà exploitées, de suivi de la dynamique des arbres et d’agroforesterie est en cours d’exécution dans certains chantiers forestiers..

Depuis le début de ce millénaire, tous les exploitants forestiers sont soumis à l’obligation d’élaborer et de mettre en œuvre les plans d’aménagement pour leurs concessions forestières. L’expression des opérateurs économiques forestiers de garantir la durabilité de l’exploitation forestière s’affiche bien sur le terrain. Elle peut s’apprécier à travers cette synthèse que nous avons tiré d’une étude de cas que nous avons conduite au Nord Congo courant Juin 2002, dans le chantier de la société forestière Industrie de Transformation des Bois de la Likouala (ITBL). C’est donc pour partager cette expérience que nous présentons ici la synthèse sus-titree.

I - Brève présentation du chantier Mimbelli:

Le chantier Mimbelli ouvert dans l’Unité Forestière d’Aménagement (UFA) Mimbelli, est un des huit chantiers forestiers que compte la région de la Likouala. Cette UFA, classée dans la zone forestière Ibenga-Motaba et géré par la société forestière Industrie de Transformation des Bois de la Likouala (ITBL), couvre une superficie de 189.200 hectares dont 164.781 hectares de foret dense sur sol ferme. Son climat est de type guinéen forestier avec une pluviométrie annuelle de l’ordre de 1200 à 2000mm. Ses sols sont de type férallitique et son réseau hydrographique est assez dense (rivières Ibenga, ibalinki, mouali, lokoko, logné). Quelques 500 personnes regroupées autour d’une centaine de familles, vivent dans et/ou autour de l’UFA Mimbelli

II - Méthodologie et matériels utilisés:

La méthodologie utilisée consistait à:

- apprécier le potentiel ligneux en place et l’état de la canopée avant et après les coupes ou les dégagements des arbres;

- suivre les équipes de terrain sur l ensemble des opérations d’exploitation forestière;

- évaluer le degré d’impact de l’exploitation forestière sur le milieu;

Le matériel de travail était composé de:

- fiches de collecte de données;

- instruments de mesure de dimensions et de temps pour la détermination des volumes et du temps de travail;

- textes réglementant l’exploitation des bois d’œuvre au Congo en général et dans l’Unité Forestière d’Aménagement (UFA) Mimbelli.

III - Résultats obtenus:

Les données collectées en Juin 2002, qui rejoignent à peu d’écart près les conclusions de notre mission d’Avril 2001, soulignent que les activités du chantier sont assez bien conduites. Elles s’exécutent dans le respect des règles de l’art et des principes édictés par les lois et règlements forestiers. Sur le terrain on note: la bonne préparation et de l’exécution assez régulière des coupes annuelles. Au niveau du peuplement forestier, l’état de la canopée des zones exploitées ne présente pas encore des graves signes d’inquiétudes.

Les impacts les plus compromettant sont surtout ceux générés par le fait de l’inobservation des normes et principes établis pour la durabilité de l’exploitation forestière.

3.1 - Du diamètre minimum d’exploitabilité (DME):

Les diamètres minima des arbres abattus à Mimbelli sont ceux fixés par les textes en vigueur, notamment le décret n°84/910, portant code forestier (article 25)

Tableau 1: DME des arbres abattus à Mimbelli: mètre

Essences exploitées

DME réglementé

Diamètre moyen des arbres abattus

Limba, Ohia et Bossé

0,60

0,80

Ayous et Iroko

0,70

0,80

Acajou, Sipo, Sapelli, Tiama, Kossipo et Dibétou,

0,80

0,85

Tous les bois abattus aux fins de leur mise en valeur ont un diamètre moyen supérieur ou égal au DME autorisé.

3.2 - Du volume Minimum Annuel (VMA):

Le volume maximum annuel (VMA), fixé pour la mise en valeur de l’UFA Mimbelli, est de 150.000m3 de bois en grume, conformément aux textes en vigueur réglementant l’exploitation forestière dans la zone Ibenga-Motaba. Depuis la mise en route du chantier ITBL, la production n’a pas encore atteint le niveau ainsi fixés.

Tableau 2: Production des bois en grume dans le chantier Mimbelli: m3

Indications

2000

2001

VMA fixé pour l’UFA

150.000

150.000

Production réalisée (volume brut)

51.562

91.991

Ecart

-98.438

-58.009

3.3 - De la préparation de la coupe annuelle (prospection et cartographie):

La coupe annuelle délimite bien des parcelles rectangulaires de 50 hectares sous la forme des mailles bien distinctes de 1000 m × 500 m. Sur les layons larges d’environ 1 à 1,5 mètres, les équipes de layonnage dégagent essentiellement: les petites tiges et les compteurs procèdent aux légères entailles des arbres pour symboliser les comptages effectués. Tous les autres arbres et arbustes composant la végétation de la bande ouverte sont laissés sur pied. Le taux d’ouverture des layons est négligeable comme l’indique le tableau ci-après.

Tableau 3: Taux d’ouverture des layons ouverts en 2001 et 2002 à Mimbelli:

Désignation

Coupe annuelle 2001

Coupe annuelle 2002

Nombre de layons

38

65

Longueur des layons

342,9 km

374,5 km

Surface d’ouverture des layons

51,435 ha

56,175 ha

Surface autorisée à la coupe

12.250 ha

12.800 ha

Taux d’ouverture des layons dans la coupe

0,42%

0,44%

3.4 - De l’ouverture des routes forestières:

Sur le terrain, le profil des routes ouvertes présente les caractéristiques universellement acceptées.

- 7 à 10 mètres de largeur les chaussées des routes principales;
- 4 à 7 mètres de large pour les chaussées des routes secondaires;
- 3 à 4 mètres au maximum pour les pistes de débardage.

L’ouverture des routes principales et secondaires occasionne généralement la destruction de la végétation sur l’ensemble de la superficie planifiée. Sur toutes les pistes de débardage, planifiées au préalable (du fait du positionnement des arbres sélectionnés pour la coupe), les passages aller et retour des bulldozers occasionnent le tassement par piétinement de la végétation en place.

Pour les coupes annuelles 2001 et 2002, le taux d’ouverture des routes varient entre 0,37 et 0,38% de l’assiette de la coupe.

Tableau 4: Taux d’ouverture des routes à ITBL-Mimbelli:

DESIGNATION

VMA 2001

VMA 2002

Nombre de kilomètres de routes

76,7 km

81,6 km

Surface potentiellement occupée par les routes

46,02 ha

48,96 ha

Surface autorisée pour la coupe annuelle

12.250 ha

12.800 ha

Taux d’ouverture des routes dans la coupe annuelle

0,37%

0,38%

3.5 - De la mise en place des digues et ponts:

Les responsables du chantier de Mimbelli commencent à prendre en compte les problèmes de gestion des eaux de surface, conformément aux dispositions légales et réglementaires sur la protection de l’environnement (loi n°003/91 de 1991) et la gestion durable des ressources hydriques dans les UFA (circulaire n°483 de 1998 du Ministère chargé des Forets). On note déjà quelques améliorations sur les phénomènes d’abandon des longrines et culées dans les cours d’eau lors des travaux de réparation et de construction des ponts et buses.

3.6 - De l’abattage et de l’étêtage des arbres:

Les abattages suivis à Mimbelli obéissent bien aux règles de sécurité et d’abattage directionnel. Pour renforcer la dynamique de la réduction maximale des impacts et l’amélioration des rendements matière, une formation a été dispensée courant Juin 2002 à l’ensemble des abatteurs ITBL.

Deux semaines après l’abattage, les équipes d’étêtage circulent dans les parcelles exploitées pour éculer et étêter les arbres abattus. La période de 2 voire 3 semaines est observée pour faciliter l’éxudation des arbres abattus et permettre aussi la réduction des tensions internes; ce qui réduit au maximum les pertes ou dégâts dus aux fentes et roulures. Les types de dégâts observés au niveau de l’abattage se résument comme suit:

Tableau 5: Point sur les dégâts d’abattage enregistrés à Mimbelli en Juin 2002

Dégâts

Effectifs par classe de diamètre (cm)

10 à 19,9

20 à 39,9

40 à 59,9

60 à 79,9

80 et plus

Sur les végétaux voisins







* Couronnes cassée

-

2

1

1

0


* Arbres détruits

4

2

1

0

0


* Ecorces endommagées

nd

-

nd

1

1

Sur les arbres abattus







* arrachement (chapeau gendarme)





1


* Roulures





1


* Déchirure/éclatement





1

Cette situation est le résultat des 100 abattages suivis au cours de l’étude de cas. La chute des arbres occasionne généralement des trouées d’environ 0,027 hectare. Ce qui en 2001, a favorisé pour les 5.858 arbres abattus, des ouvertures de l’ordre de 158 hectares, soit 1,3% des 12.250 hectares autorisées pour la coupe.

3.7 - Débardage des bois et parc de préparation et de conditionnement des billes:

La technique de débardage pratiqué est le traînage des bois au moyen des tracteurs à chenilles et les tracteurs à pneus. C’est un débardage en une seule phase. Les distances moyennes observées ne dépassent jamais les 500 mètres. Les dessertes sont relativement planifiées par la cellule d’aménagement forestier. Elles tiennent de la topographie, de la nature du terrain, des distances de débardage, des volumes et longueur des bois.

Les types de dégâts observés ont essentiellement été constatés sur la végétation et sur le sol. Il s’agit particulièrement des écorchures des arbres de diamètre important, la destruction des tiges d’avenir et des jeunes repousses situées le long du trajet et le tassement du sol. Les observations faites sur les pistes empruntées par les engins ayant débardés 100 fûts, indiquent que sur une bande de 2 mètres de large, toute la végétation est piétinée au passage et 2 arbres en moyenne (rarement 4) sont égratignés soit par la pelle ou le coté du bulldozer, soit par le fût débardé. Sur la base du principe d’un parc au point d’intersection de deux (02) parcelles de 100 hectares, soit des ratios de l’ordre de 0,04/100 ou 0,009/100, le taux d’occupation ou d’ouverture des parcs est de 0,04% à 0,09%. Ainsi, pour les 123 parcs temporaires de la coupe annuelle 2001, la surface ouverte a avoisiné les 6 hectares. En 2002, elle pourrait couvrir les 6,5 hectares pour les 128 parcs prévus.

Tableau 6: Point sur les parcelles et parcs dans les coupes annuelles 2001 et 2002 à Mimbelli

Désignation

VMA 2001

VMA 2002

Nombre de parcelles de 50 hectares

245 parcelles

256 parcelles

Superficie totale de la coupe annuelle

12.250 ha

12.800 ha

Nombre de parcs forêts

123 parcs

128 parcs

Superficie totale occupée par les parcs

6 ha

6,5 ha

IV - Analyse des résultats et suggestions:

4.1 - Analyse des résultats:

La société qui a fait l’objet de l’étude de cas considère à juste titre que l’aménagement des forêts constitue une base primordiale pour la planification des ressources forestières. Fort de cet argument, elle s’emploie à regrouper les financements nécessaires à l’élaboration d’un plan d’aménagement forestier. Les inventaires d’aménagement qui seront complétées par des études écologiques, socio-économiques et autres, sont en cours.

L’examen et l’analyse de l’ensemble du processus qui concoure à la mise en place des layons, de la cartographie thématique et des résultats de comptage démontre que l’impact du layonnage sur le peuplement forestier est relativement très faible. Le réseau des layons observé et les entailles marquant les arbres comptés reviennent à leur état initial dès la deuxième année. Du coté de la faune sauvage les prélèvements de gibiers pour l‘alimentation des équipes de prospection sont modérés.

La question de la route, qui soulève souvent de vives réactions, trouve déjà une solution consensuelle dans les grands chantiers forestiers du pays pour la réduction des impacts. L’essor économique d’un pays passe surtout par l’amélioration du réseau routier. Le réseau routier ouvert dans le chantier Mimbelli obéit bien aux prescriptions légales et ne présente pas encore des signes de menaces sur le milieu.

Pour le cas de l’abattage, les meilleurs abatteurs que nous avons suivis et abordé et qui exercent pour certains depuis 20 ans ou plus, apprécient à sa juste valeur la technique de l’abattage directionnelle pour la réduction des impacts et l’amélioration substantielle des rendements matières.

De façon générale, les superficies dégagées par le fait de l’exploitation forestière representent entre 1 et 2% de la superficie de la coupe annuelle. En 2001 à Mimbelli, ce taux a avoisiné 1,7%.

Tableau 7: Niveau de dégagement des arbres dans la coupe annuelle 2001 à Mimbelli en hectares

Désignation

Superficie

Superficie de la coupe annuelle 2001 (VMA 2001)

12.250

Superficie totalement dégagée[1]



** pour le quadrillage des parcelles (layons)

Négligeable


** pour les routes et pistes

46


** pour les parcs

6


** par les trouées d’abattage

158

s/total

210

Superficie restante

12.040

4.2 - Suggestions:

4.2.1 - Au sujet de la taille des concessions forestières:

Il est souhaitable et recommandable que les concessions forestières soient de grande ou moyenne taille (supérieure ou égale à 150.000 hectares). L’obligation de réaliser des lourdes. infrastructures, de créer des installations ayant une certaine pérennité exige à tout point de vue que les concessions affectées à l’exploitation forestière aient la taille correspondant à la durée des amortissements nécessaires.

4.2.2 - Au sujet de la mise en place des plans d’aménagement forestier:

L’exploitation du bois est une étape importante dans la gestion durable. Elle doit se fonder sur une planification efficace, susceptible de clarifier les préoccupations suivantes: Qu’est ce qui doit être fait, pourquoi, où, quand, par qui et comment ?. L’objectif fondamental est d’éviter de compromettre la régénération naturelle de la forêt.

4.2.2.1 - Au sujet des assiettes de coupes annuelles:

Le programme annuel devra être préparé chaque année. Elle devra se baser sur une connaissance précise de la ressource à partir de l’inventaire d’exploitation en plein. Ce qui permettra de mieux apprécier: la possibilité de la parcelle ou le volume maximum à exploiter (les résultats de comptage reportés sur une carte au 1/20.000), les propositions définitives de l’implantation des parcs et du tracé des routes et pistes (carte au 1/50.000 indiquant les parcs, routes et pistes (anciens et futurs) et les programmes pertinents à mettre en œuvre dans la parcelle de coupe.

Il est aussi important de prendre en compte le coefficient de commercialisation de façon à mieux évaluer les proportions de volume-fûts à abattre et à utiliser effectivement.

4.2.2.2 - Au sujet des Diamètres Minimum d’Exploitabilité (DME):

Il est tout indiqué de poursuivre l’observation scrupuleuse des normes fixées au titre des DME par essence, de manière à garantir une reconstitution satisfaisante des peuplements forestiers et assurer ainsi la pérennité des essences pris en compte dans les programmes de coupes annuelles. Ici, l’importance de la notion de coefficient de prélèvement est à prendre en compte dans la mesure où il permet d’apprécier les proportions de pieds de diamètre supérieur ou égale au DME fixé et dont la qualité justifie l’abattage

4.2.2.3 - Au sujet des travaux routiers:

Les travaux routiers devront continuer à se faire selon les règles de l’art, en évitant les fortes pentes, les têtes de rivières et autres sites d’intérêt écologique.

4.2.2.4 - Au sujet des opérations d’abattage:

La pratique des abattages contrôlés est à vulgariser dans tous les chantiers forestiers. Etant donné que la direction des chutes est toujours restée variable en raison de nombreux facteurs endogènes et exogènes, la prudence, le courage, le sens du devoir bien fait et l’application de l’abattage suivant un professionnalisme poussé, sont à observer avec rigueur. La moyenne des prélèvements devra tenir compte de la densité du peuplement.

4.2.2.5 - Au sujet des opérations de débardage:

Le procédé actuel de traînage des arbres est considéré comme unique démarche rationnelle à moyen et long terme au regard du poids souvent impressionnant des arbres en place. Dans la mise en œuvre des opérations de débardage les conducteurs d’engins lourds devraient davantage éviter les zones de fortes pentes (20 à 30%), les sols qui ne seraient pas en mesure de supporter la pression mécanique des bulldozers et tirer les bois dans le respect des règles de durabilité écologique (respect de la capacité technique de l’engin, des distances conventionnelles de débardage, des autres végétaux tout au long du débardage).

4.2.2.6 - Au sujet de bois de récupération et des opérations post exploitation:

En milieu forestier, le recyclage des déchets fermentescibles est d’application continue à un degré appréciable. Sans vouloir abandonner l’idée du phénomène naturel de recyclage biologique par le pourrissement des déchets de chantier, il serait surtout souhaitable et bien indiqué d’intensifier la récupération des bois par les techniques de carbonisation et de sciage artisanal. Ce qui aurait l’avantage d’améliorer les rendements matières et constituer des sources supplémentaires de revenus et d’approvisionnement des populations

Au titre de la réhabilitation des surfaces déjà parcourues par l’exploitation forestière, il est indiqué de poursuivre les pratiques de nettoyage des eaux obstruées directement ou indirectement par l’exploitation forestière, de vidange des bois abattus, de fermeture des parcs et des routes dans les anciennes assiettes de coupe, ainsi que la réalisation des travaux de sylviculture par le dégagement des jeunes plants, l’amélioration du peuplement par régénération naturelle et artificielle.

**Conclusion:

Les activités de la société forestière ITBL continuent de s’exécuter suivant les règles établis par la législation et la réglementation nationale en matière de conservation et de gestion durable des forêts. Ce qui constituent déjà une réelle garantie de pérennisation des ressources de l’UFA Mimbelli.

L’expérience que nous venons de présenter suit son cours dans un contexte plus avantageux caractérise aujourd’hui par l’augmentation de la superficie de l’UFA Mimbelli qui passe de 189.000 hectares à plus de 300.000 hectares. L’aménagement et l’exploitation des forêts basées sur les concessions de grandes superficies permettant des rotations de 25 à 30 ans, traduisent la volonté du Congo de garantir une exploitation forestière pérenne et un plus grand bénéfice de la diversité biologique pour les générations actuelles et futures.

Ce cas cité comme expérience en matière de durabilité de l’exploitation forestière est assez représentative de ce qui se passe dans le Nord Congo. Il serait souhaitable d’encourager le processus en cours sur l’élaboration des plans d’aménagement forestier par quelques facilités d’accès aux crédits.

Bibliographie

Contrat de transformation industrielle de bois n° 8 ITBL Mimbelli, Décembre 1989. Brazzaville-Congo

Arrêté n°1149/MEF/SGEF/DF définissant les conditions d’exploitation dans la zone Ibenga-Motaba (Région Likouala)-février 1982. Brazzaville-Congo.

Loi n° 32/82, portant modification de loi n° 004/74 du 4 Janvier 1974, portant code forestier congolais. Ministère des Eaux et Forêts, Juillet 1982. Brazzaville-Congo

Loi n°16-2000, portant code forestier congolais. République du Congo-Brazzaville, Novembre 2000. Brazzaville-Congo.

Décret n°84/910 portant application du code forestier-Octobre 1984. Brazzaville-Congo

Arrêté 930/MEFPRH/DGEF/DF-SGF du 22 Septembre 1999 modifiant certains articles de l’arrêté n° 1149/MEF/DGEF/DF du 2 février 1982 Brazzaville-Congo.


[1] Superficie ayant perdu sa végétation (dégagement totale sur la surface ouverte)