Cette section décrit l'expérience actuelle dans le domaine de l'évaluation des ressources en PFNL. Elle couvre les inventaires, les mesures de rendement, les études de croissance, la détermination et le contrôle des niveaux de récolte. |
Ceci est souvent appelé "inventaire quantitatif".
La quantification des ressources peut signifier quelque chose de différent pour un écologiste, pour un forestier, ou pour un autre acteur. Mais les définitions reviennent à signifier : Une énumération rigoureuse sur le plan biométrique de l'abondance et de la distribution des populations ressources.
Il existe de très nombreuses conceptions différentes d'inventaires, en partie parce qu'il existe de nombreux types de PFNL différents - plante et animal. Bien que les méthodes d'inventaire des PFNL semblent être très différentes, elles contiennent toutes quatre éléments de base, comme le montre la Figure 3. Le choix de la méthode, parmi toutes celles qui sont utilisées à chaque étape de la conception d'un inventaire quantitatif de PFNL, sera discuté plus loin dans la Section 5.
Les méthodologies utilisées pour l'inventaire des PFNL sont une adaptation des nombreuses expériences disponibles à travers les sciences botaniques et animales. Les inventaires de PFNL ont utilisé relativement peu des méthodes disponibles pour les raisons suivantes :
• l' évaluation des PFNL est un sujet relativement
récent ;
• le type de ressource étudié - par exemple l'importance
disproportionnée accordée aux fruits ; et
• le contexte de l'évaluation des
PFNL - le PFNL n'est pas toujours l'objet principal
de l'inventaire.
Figure 3: Structure basique de la conception d'un inventaire quantitatif
Les méthodologies peuvent être adaptées selon l'espèce étudiée et la disponibilité de temps, d'argent et de ressources humaines. Le niveau d'adaptation dépend aussi de l'importance des PFNL dans l'inventaire. Trois contextes clairs peuvent être distingués :
• l'inventaire d'une ressource unique : lorsque l'inventaire cherche à évaluer quantitativement l'abondance et la distribution d'une seule espèce de PFNL ;
• un objectif unique, avec un inventaire de ressources multiples : lorsque l'inventaire s'intéresse à plusieurs ressources pour la même raison - c'est-à-dire un inventaire stratégique, pour plusieurs PFNL différents ; et
• un inventaire de ressource à usage multiple : lorsque l'inventaire de PFNL a lieu en même temps que d'autres inventaires pour d'autres objectifs, comme la gestion forestière pour le bois d'_uvre ou la protection des bassins versants.
Il existe peu d'inventaires réalisés pour une espèce unique - c'est une démarche coûteuse donc le produit doit avoir une valeur élevée (d'habitude pour l'exportation) ou soumis à une législation spécifique. Même dans ce cas, peu d'études aspirent en réalité à évaluer quantitativement l'espèce in situ et les méthodologies sont rarement façonnées spécifiquement aux caractéristiques de l'espèce.
Six raisons principales pour réaliser l'inventaire d'une espèce unique ont été identifiées :
• fournir une connaissance nouvelle/initiale des conséquences de l'exploitation sur une espèce (par exemple, les tapirs à Belize - Fragoso, 1991) ;
• évaluer le potentiel d'une espèce particulière pour soutenir la demande accrue (par exemple, pour les produits du palmier en Namibie - Sullivan et al., 1995) ;
• évaluer le potentiel d'un territoire pour une récolte durable d'un produit commercial (par exemple, les rotins dans l'île Barateng en Inde - Sharma et Bhatt, 1982) ;
• chercher où un produit commercial peut être trouvé (par exemple, les arbres fruitiers de savane au Bénin - Schreckenberg, 1996) ;
• fournir l'information permettant de déterminer des quotas de récolte pour une espèce soumise à une législation nationale ou internationale (par exemple, une espèce inscrite à la convention CITES, comme le caïman exploité pour sa peau au Venezuela - Velasco et al., 1996) ; et
• la recherche universitaire, pour mieux comprendre une espèce, pour des raisons écologiques, historiques ou culturelles (par exemple, la compréhension du rôle des ignames sauvages dans les régimes alimentaires humains actuels et passés en Afrique centrale - Hladick et Dounias, 1993).
Des exemples de conceptions d'inventaires utilisées dans ces études sont présentés dans le Tableau 7. En résumé, même si les inventaires d'une ressource unique constituent une bonne opportunité pour développer des protocoles d'inventaires de PFNL qui sont fiables, le travail réalisé s'est révélé insuffisant pour faire des progrès significatifs.
Tableau 7: Conceptions d'inventaire utilisées dans les études de ressources uniques
Type de produit |
Conception de l'échantillonnage |
Configuration des placettes |
Enumération |
Auteur |
Ecorce d'arbre |
Systématique (1%) |
Carré de 50x50 m |
Diamètre des arbres >10 cm |
Acworth et al., 1998 |
Sève d'arbre |
Campagne aérienne, 2 vols |
11 sites possibles |
Estimations visuelles |
Zieck, 1968 |
Fruit d'arbre |
Transects subjectifs |
Transects de 10 m de large et jusqu'à 1 km de long |
Diamètre des arbres >10 cm |
Shankar et al., 1996 |
Six transects systématiques distribués en rayon (placettes tous les 100 m sur une section de 3 km de long) |
Carré autour d'un point central |
Diamètre des arbres >3 cm et des souches >50 cm |
Schreckenberg, 1996 | |
Fibre de palmier |
Stratifié : Oxisols et podzols : plan des placettes non indiqué Sols à gley : placettes linéaire de 600 m de long, 20 m entre les placettes |
Oxisols et podzols: rectangle de 100x50 m Sol à gley: méthode des carrés centrés |
Hauteur mesurée pour tous les troncs de la placette |
Lescure et al., 1992 |
Rotins |
Sélection subjective du site |
Parcelle unique de 3 ha (300x100 m) divisée en sous-parcelles de 10x10 m |
Comptage des bouquets et des troncs |
Stockdale, 1994 |
Échantillonnage à plusieurs niveaux Sélection aléatoire de 32 blocs principaux sur 123 |
Trois blocs secondaires de 1 ha sélectionnés dans chacun des blocs principaux choisis |
Comptage des chaumes commerciales et non commerciales dans chacune des placettes |
Sharma & Bhatt, 1982 | |
Fibre d'herbacées |
Transects en ligne, distribution non indiquée |
Parcelle circulaire de 50 m² tous les 10 m. |
Comptage et pourcentage du couvert des plantes dans la parcelle |
Cevallos, non daté |
Tubercules |
Quatre sites - localisation des parcelles non indiquées sur 4 à 9 transects pour chaque site |
Transects de 4 m de large et jusqu'à 2.5 km de long |
Comptage des tiges d'ignames |
Hladik & Dounias, 1993 |
Grands oiseaux |
Sentiers et pistes disponibles (aléatoire - biaisé) |
180 transects de largeur variable |
Comptage des individus |
Silva & Strahl, 1991 |
Tapir |
Transects en ligne localisées de manière aléatoire Transects le long des rivières |
Méthode d'échantillonnage linéaire |
Indirecte (traces) |
Fragoso, 1991 |
Dans les études passées en revue, les espèces multiples représentent une gamme de PFNL et le but unique de l'inventaire est souvent de fournir une information quantitative pour aider la planification de la gestion.
Utilisation de méthodes de recensement pour des petites zones
Quelques inventaires de PFNL utilisent des méthodes déjà développées pour l'évaluation des ressources forestières (recensement des arbres exploitables pour le bois d'_uvre dans un secteur de récolte). Ces méthodes peuvent être utilisées pour mesurer l'abondance relative des PFNL pour différents types d'utilisation des terres (par exemple, Gronow et Safo, 1996). Bien que les méthodes de recensement fournissent des données vraiment précises, les utiliser a des inconvénients :
• elles ne tiennent pas compte des difficultés liées à la recherche des espèces comme pour les animaux, les petites herbacées ou les épiphytes ;
• les erreurs ne peuvent pas être quantifiées car il s'agit d'un échantillon unique ; et
• de telles enquêtes du type recensement sont chères, sauf sur de très petites zones.
Utilisation des techniques de diagnostic rural participatif (DRP)
(par exemple, Poffenberger et al., 1992).
Les méthodes basées sur la DRP ont été utilisées dans le manuel de Poffenberger pour guider l'inventaire et le contrôle dans le processus de gestion forestière conjointe (GFC) en Inde. Le manuel préconise un mélange de méthodes pour chiffrer les abondances relatives, au moyen d'échantillonnage par carrés et sans placette, pour étudier le changement de la végétation. Alors que les recommandations faites sont bien fondées, elles sont assez vastes et n'incluent pas de protocoles détaillés.
Utiliser les techniques de base de l'échantillonnage forestier par placette (par exemple, Cunningham, 1996a).
Cette méthode a été conçue pour permettre la quantification des plantes ressources clés - arbres et bambou - pour aider la planification de gestion dans un parc national en Ouganda. Dans cette étude particulière, seulement trois ou quatre échantillons ont été utilisés dans chacun des trois sites. Le manque de répétition signifie que les données peuvent être imprécises, inexactes et biaisées. Les résultats conviennent davantage à une planification stratégique qu'à une planification de gestion détaillée.
Échantillonnage sur terrain forestier et non forestier
(par exemple, Dijk, 1999a).
Faire une évaluation de peuplement pour un aménagement forestier :
Immédiatement avant les opérations de coupes, chaque arbre de la parcelle forestière est localisé, identifié, numéroté et mesuré. Cela donne en général une énumération à 100 % des bandes successives qui composent la parcelle. Les données résultant de l'évaluation du stock permettent de calculer le volume de bois qui peut être récolté de manière durable. Les arbres à couper sont sélectionnés en conséquence, pour garantir les récoltes futures.
Au Cameroun méridional, des échantillons de strates ont été identifiés par photos aériennes. Les données collectées sur des parcelles localisées dans chaque type d'habitat ont été utilisées pour préparer des tables de densité des peuplements de PFNL. Ces données ont été groupées par type de produit et en fonction de leur possibilité de commercialisation, pour dresser la carte de leur distribution. Considérer les PFNL sur les terres non forestières est important car beaucoup de PFNL sont recensés sur les "brousses agricoles" (terres cultivées sur des zones forestières coupées ou en régénération). Ces terrains sont le plus souvent étudiés en utilisant un grand choix d'approches participatives, comme décrit dans la Section 4.
L'intérêt croissant pour les PFNL se traduit par une tendance à les inclure dans les inventaires réalisés à d'autres fins.
Par exemple, les PFNL peuvent être incorporés dans les évaluations classiques des peuplements forestiers pour la commercialisation des grumes (Forgeron, 1995). L'inventaire forestier classique devient typiquement "un inventaire de ressources à usage multiple" (IRUM). Cela doit améliorer l'efficacité économique, aussi bien que la reconnaissance de la gamme croissante des produits et des services pour lesquels la forêt est gérée. L'expérience en forêts d'Etat est ici importante - l'autorité chargée de la gestion des forêts a généralement la responsabilité de tenir à jour les informations sur les ressources forestières importantes, qui peuvent inclure les PFNL importants.
Sur les IRUM, à lire également : Lund, 1998
Les PFNL sont généralement inclus dans l'inventaire forestier classique (typiquement tous les 10-20 ans) en Europe du Nord et de l'Est, où les baies, les champignons, les plantes médicinales et les résines sont traditionnellement importants (Lund et al., 1998). Cependant, peu de littérature est disponible ailleurs que dans ces pays. Aussi, alors que l'évaluation de la ressource fournit une information utile et biométriquement bonne sur la distribution, l'abondance et le potentiel des PFNL dans les forêts qui vont être exploitées pour leur bois, elle ne tient pas compte de la saisonnalité, ni des difficultés rencontrées pour trouver certaines espèces comme les animaux, les petites herbacées ou les épiphytes.
Sous les tropiques, la composante PFNL des IRUM se concentre sur les produits traditionnels d'exportation, tels que le bambou et le rotin - l'évaluation nationale des ressources est souvent réalisée par les agences forestières gouvernementales, particulièrement en Asie du Sud-Est et en Inde où l'exploitation est intense, avec un intérêt croissant en Afrique occidentale, comme le montrent les études de cas 2 et 3.
Aller au-delà de l'intérêt pour le seul bois d'_uvre
Inventaire quantitatif de bois d'_uvre .
Dans sa forme la plus basique, c'est un comptage de tous les individus d'intérêt dans une placette ou sur une section. Les totaux par placette permettent une estimation de la densité moyenne sur une zone donnée. Si le diamètre est mesuré, alors la surface terrière par arbre peut être calculée et le volume estimé par unité de surface, grâce aux tables de rendement.
La méthode est commune, bien comprise et en général incluse dans la formation professionnelle forestière
Typiquement les IRUM sont effectués par le personnel forestier et la gestion pour le bois d'_uvre reste la préoccupation principale. Cela limite souvent la gamme de produits et d'intérêts qui peuvent être inclus dans un IRUM, comme la récréation ou l'agriculture. La concentration des efforts sur la sylviculture peut aussi limiter la qualité de l'évaluation des PFNL, car elle représente une contrainte pour :
• le nombre de PFNL inclus - généralement environ 20 espèces peu communes seulement peuvent être identifiées sans expertise botanique (Kleinn et al., 1996). Les espèces incluses sont généralement limitées aux plus communes et aux plus commercialisées ;
• la difficulté d'inclure des espèces difficiles à trouver et qui peuvent nécessiter des méthodes spécifiques d'observation - par exemple, les animaux peuvent être nocturnes ou éviter les observateurs, les moisissures sont saisonnières. Quelques petites herbacées sont difficiles à voir - la recherche de certaines espèces est reconnue comme un problème majeur ;
• la compétence et l'effort avec lesquels ils sont évalués - le personnel forestier peut être plus compétent pour décrire les arbres, et la description des placettes est souvent limitée à ce qui peut être réalisé dans la journée. La prise en compte des PFNL est souvent limitée à quelques sous-échantillons ; et
• la conception de l'inventaire - elle est décidée en fonction des besoins d'information pour le bois d'_uvre, ce qui peut ne pas être idéal pour les PFNL. Les protocoles qui incluent les PFNL ne sont pas très développés et les tables de rendement qui permettent de convertir facilement des données de terrain en évaluations de ressource ne sont généralement pas disponibles. Un des échecs les plus importants des IRUM dans les pays tropicaux est qu'ils n'incluent pas d'animaux, malgré l'existence de la viande de brousse, par exemple, qui est souvent le produit le plus important pour la population locale.
Bien qu'il soit en général impossible, pour améliorer la valeur de l'information récoltée, de séparer les inventaires en fonction des différents groupes de PFNL à cause du coût et des contraintes logistiques, il devrait y avoir un certain équilibre et une coordination entre les différents éléments de l'IRUM. Par exemple, les layons coupés à travers la forêt tropicale pour inventorier le bois d'_uvre pourraient aussi être utilisés pour l'inventaire des animaux1. Faire le maximum pour profiter de telles opportunités peut réduire les coûts et améliorer l'information pour la planification de l'utilisation de la forêt.
Dans de nombreux cas, les espèces d'arbres produisant des PFNL sont incluses dans les inventaires forestiers classiques réalisés pour le bois d'_uvre. Il est parfois possible d'extraire et d'analyser des données sur les PFNL à partir des relevés réalisés dans le cadre d'inventaires pour le bois d'_uvre.
Des inventaires ayant pour seul objectif le bois d'_uvre ont été re-interprétés pour fournir des informations sur les PFNL et pour démontrer qu'il existe des données utiles pour les PFNL dans des inventaires plus anciens (voir l'étude de cas 4). Avec une image des arbres présents dans une zone, on peut prévoir quels autres plantes ou animaux sont susceptibles de s'y trouver.
D'après les sections précédentes, il apparaît que la responsabilité des PFNL se situe souvent entre les différents responsables et l'expertise professionnelle. Ceci a contribué à :
• un succès limité de l'utilisation, d'une manière fiable pour les PFNL, des méthodes d'inventaire reconnues; et
• un manque de méthodes spécialement élaborées pour les PFNL.
Des études pilotes consacrées aux méthodologies relatives aux PFNL végétaux ont été réalisées, principalement pour quelques-uns de ceux les plus importants sur le plan économique, tels que le rotin, les champignons et les plantes médicinales - L'encadré 2 et l'étude de cas 5 ci-dessous en donnent quelques exemples. Les études ont souvent été très innovatrices, mais à ce jour encore peu de comparaisons ont été réalisées entre les différentes approches. Ce qui est clair, c'est que différentes approches conviennent aux différents types de PFNL - ce qui complique davantage le développement de méthodologies standardisées.
Qu'est-ce que le rendement?
Le "rendement" se réfère typiquement à la quantité de produit disponible et utile pour la collecte ou l'exploitation à un moment donné (c'est-à-dire qui peut être utilisé commercialement). Cependant, le rendement peut également signifier le potentiel biologique total d'une espèce (c'est-à-dire quelle quantité pousse effectivement sur le site). La différence entre les deux définitions peut sérieusement influencer les conclusions d'une évaluation, la dernière étant bien supérieure à la première.
La mesure de la disponibilité du produit est généralement considérée comme l'évaluation du rendement. C'est la quantification de l'ensemble du produit qui peut être récolté dans une zone de la forêt.
Comment la mesure du rendement est-elle réalisée ? D'abord, la quantité de produit est mesurée sur un petit échantillon de la population. Le résultat est ensuite mis en corrélation avec une caractéristique facilement mesurable des individus étudiés dans l'inventaire global, en utilisant des modèles tels que des régressions.
Mesurer des parties. Les PFNL peuvent pratiquement être n'importe quelle partie d'une plante ou d'un animal et chacune d'elle doit être mesurée avec une technique appropriée. Il existe donc un très grand nombre de techniques d'énumération différentes en usage - le Tableau 8 en illustre un petit éventail.
Les méthodes de mesure. Les méthodes spécifiques sont peu nombreuses et il existe peu de standardisation, même pour un type de partie de plante iodentique - par exemple, le Tableau 8 montre trois différentes manières de mesurer des rendements de fruits. De telles différences peuvent être liées à :
• l'écologie : par exemple, marquer et répéter les comptages peut être la seule méthode si le fruit ne tombe pas quand il est mûr ou si la récolte peut stimuler la production de fruits ;
• la structure de l'arbre : par exemple, l'échantillonnage aléatoire des branches est réaliste seulement si les branches peuvent être atteintes alors que des collecteurs au sol sont la seule alternative pour récolter des fruits qui sont inaccessibles ou difficiles à voir depuis le sol ;
• les objectifs de l'évaluation qui peuvent influencer les unités devant être utilisées pour la mesure : par exemple, pour la commercialisation ou la législation - le rotin en Inde doit être mesuré en poid sec car c'est l'unité de mesure utilisée pour les permis, alors qu'en Indonésie, le rotin est quantifié en longueur ; et
• la propriété et le nombre des utilisateurs : par exemple, si un arbre appartient et est exploité par un seul individu, on peut lui demander de compter les fruits en train de mûrir.
Décider d'une technique de mesure implique donc de prendre en considération avec pragmatisme le type de produit, ses caractéristiques et les objectifs de l'évaluation concernant la méthode qui devrait fonctionner. La Section 5 donne quelques conseils techniques à ce sujet.
Tableau 8: Exemples de techniques utilisées pour quantifier le rendement d'un produit
Variable |
Méthodologie |
Source |
Rendement fruitier par saison |
Collecteurs au niveau du sol. Quatre arbres isolés ont été choisis, 15 placettes de 1 m² ont été localisées de manière aléatoire sous le houppier. Le nombre de fruits intacts, consommés, verts et mûrs est relevé tous les 7-10 jours sur chaque placette. |
Peters, 1996a |
Rendement fruitier par saison |
Le fruit est compté in situ sur des arbres échantillons à intervalles fréquents (chaque semaine). Le fruit compté est marqué avec de la peinture pour éviter de le compter deux fois. |
Peters, 1990 |
Fruits, feuilles, etc. |
Échantillonnage de branche aléatoire. Un schéma de branche est défini par un nombre d'entrenoeuds. La trajectoire du tronc au bout de la branche choisie est réalisée à l'aide d'une sélection aléatoire à chaque branche. Les fruits, feuilles, etc. sont comptés sur l'extrémité la plus distante de la trajectoire. La mise en commun résulte de plusieurs branches sélectionnées au hasard et constitue une méthode non destructrice, précise et fiable sur le plan statistique pour estimer le rendement fruitier d'un arbre. Il existe plusieurs perfectionnements de la méthode, comme p. ex. le choix d'un chemin proportionnel à la taille des entrenoeuds, basé sur l'importance de l'échantillonnage, etc. |
Gregoire et al., 1995 Jessen, 1955 Nguvulu, 1997 |
Feuilles |
Le modèle en tube. Une technique de régression non destructrice pour estimer la biomasse et la surface d'une feuille à partir de la surface d'une section transversale d'une branche. Le modèle du tuyau est basé sur le constat que le taux de transpiration de la canopée est proportionnel à la surface des feuilles, la surface transversale des tissus vasculaires et la conductivité des tissus transportant l'eau. La taille du tronc est donc proportionnelle à la masse et à la surface des feuilles. On peut donc estimer la masse et la surface des feuilles en mesurant la surface d'une section transversale d'une tige (NB : il faut être très précis ~mm). Les branches échantillons sont choisies systématiquement pour représenter les différentes hauteurs de branches. La régression qui résulte de l'analyse n'a pas de constante. |
Nygren et al., 1993 |
Feuilles de palmier |
Toutes les feuilles sont mesurées. Les feuilles partiellement ouvertes sont comptées comme des fractions de feuille ouverte. La longueur des feuilles est mesurée chaque mois pour suivre la croissance. |
Cunningham, 1988 |
Croissance des troncs de palmiers |
Les cicatrices des feuilles sont comptées à intervalles d'un mois. La croissance du tronc est quantifiée avec l'augmentation en hauteur par cicatrice de feuille. |
Olmstead & Alvarez-Buylla, 1995 |
Âge des palmiers |
Comptage des cicatrices de feuille, on suppose un taux constant de production de feuilles pour donner des estimations sur l'âge et le nombre d'années nécessaires pour atteindre des hauteurs déterminées. |
Pinard, 1993 |
Taille des bulbes |
Mesure de la largeur maximum de la feuille la plus longue de chaque plante. L'analyse de régression, réalisée sur un échantillon aléatoire de 50 plantes sur chaque site, a montré que la largeur maximum de la feuille la plus longue est fortement corrélée à la surface totale des feuilles. Il a déjà été montré que la surface totale des feuilles est un indicateur de la taille des bulbes. |
Rock, 1996 |
La biomasse de bambou |
Mesure de la dimension des bouquets sur des axes orthogonaux au niveau du sol, à 1 mètre et au niveau de la canopée sur toute son extension. Les résultats sont cartographiés comme des ellipses concentriques. La biomasse est déterminée grâce au volume du cône projeté vers le haut depuis la base du bouquet. Indice du site = _ volume des bouquets / densité des bouquets sur la placette. Surface des bouquets du site = _ surface de bouquet. |
Widmer, 1998 |
Poids de viande de brousse |
Relevés opportunistes du poids des animaux capturés dans trois villages, méthode utilisée pour compléter le recensement animal. |
Lahm, 1993 |
Alors qu'il existe de nombreuses manières de mesurer le rendement, le choix du plan d'échantillonnage pour la sélection des individus à mesurer est plus limité. L'utilisation d'un sous-échantillon contenant un petit nombre d'individus au sein de l'échantillon complet de l'inventaire est habituel - car la mesure précise de rendement sur chaque individu de l'inventaire est un travail difficile. Il existe deux façons principales pour échantillonner des individus sur lesquels on souhaite mesurer le rendement.
L'échantillonnage double : Il est réalisé séparément de l'inventaire principal et n'a pas besoin d'utiliser les placettes de l'inventaire principal. En utilisant un échantillon indépendant plus petit, des mesures détaillées de rendement sont prises sur des individus de la population. Les données issues de ces mesures sont alors traitées pour créer des modèles de rendement utilisant un indicateur facilement mesurable de la taille totale. Les rendements pour chaque unité de surface peuvent alors être extrapolés à partir des mesures prises dans l'inventaire principal. L'étude de cas 6 est un exemple utile, mais il existe d'autres exemples comme : une étude de l'épaisseur d'écorce indépendante de l'inventaire principal d'arbres Prunus; des rendements de baies à partir de placettes de recherche où l'on applique un inventaire de type IRUM en Finlande; un inventaire pour évaluer quantitativement la biomasse animale, en se basant sur le poids des corps pesés au marché. L'échantillonnage double présente quelques contraintes:
• l'échantillonnage des individus mesurés doit être statistiquement correct;
• l'échantillon mesuré doit avoir une variable prévisible en commun avec l'inventaire principal, c'est-à-dire au moins une des mesures prises doit l'être aussi dans l'inventaire principal (par exemple le diamètre des arbres ou la longueur des feuilles);
• idéalement, le sous-échantillon pour le rendement doit couvrir la gamme complète des sites de l'inventaire principal, c'est-à-dire qu'il doit être représentatif de l'ensemble de la zone d'inventaire.
L'échantillonnage multi-étages : Il est réalisé en marge de l'inventaire principal, mais utilise des sous-échantillons 'emboîtés' dans chaque placette d'inventaire, en créant une hiérarchie de placettes à l'intérieur des placettes. L'avantage de cette approche est que l'échantillon est également distribué à travers la zone d'étude, en faisant une estimation des rendements dans certaines parties de la zone. Une telle estimation spécifique par site peut être utile dans des zones où les conditions stationnelles influencent le rendement et où un sous-échantillon unique ne serait pas représentatif. Les étude de cas 7 et 8 présentent des exemples d'échantillonnage multi-étages.
Parmi les inconvénients et difficultés, on relève que :
• des mesures précises peuvent être impossibles, par exemple si l'équipement n'est pas portable; et
• il peut y avoir des échantillons insuffisants d'individus plus rares mais importants pour l'analyse statistique, comme les grands arbres peu fréquents qui contribuent d'une façon disproportionnée au rendement. Si c'est le cas, alors des sous-échantillons complémentaires peuvent s'avérer nécessaires ou l'échantillonnage double pourrait être préférable.
Les décisions concernant l'échantillonnage pourraient être influencées par la possibilité ou non de pratiquer les mesures. Par exemple, si des poids secs sont nécessaires, il se peut que l'échantillonnage dans des zones à forte densité soit préféré, dans le but de récolter suffisamment d'échantillons pour utiliser efficacement le matériel de séchage.
Le facteur clé de la bonne adéquation d'un plan d'échantillonnage est souvent dans le nombre de répétitions des sous-échantillons. Souvent, les estimations de PFNL en utilisent trop peu. Par exemple, une utilisation de seulement 8-15 collecteurs de fruits tombés par arbre pour huit arbres peut au mieux seulement fournir une estimation grossière du rendement total des arbres. Pour des objectifs de gestion sur des secteurs plus étendus, les répétitions doivent être beaucoup plus nombreuses, par exemple, en utilisant au moins 30 échantillons et de préférence sur des centaines d'arbres et dans plusieurs sites.
Facteurs de conversion? Habituellement, le total moyen de produit par individu. Selon le type de produit, cela peut être la taille moyenne d'un individu (par exemple fruit ou viande de chasse), ou le rapport poids sec/poids vert (non séché) (par exemple l'écorce utilisée à l'état sec).
Réaliser des estimations de rendement global
La mesure du rendement dans une zone sous-échantillon donne des résultats qui peuvent être appliqués aux données relatives aux densités de la population complète de l'inventaire principal, pour estimer un rendement total du produit sur la zone. Il existe plusieurs méthodes, utilisant des facteurs de conversion qui font le lien entre les rendements individuels et la quantité totale de produit. Le Tableau 9 ci-dessous en décrit brièvement quelques-unes.
Tableau 9: Résumé de quelques méthodes de calcul du rendement global
Méthode |
Description |
Utilisation |
Exemple |
Facteur unique de conversion |
La méthode la plus simple consiste à multiplier le rendement moyen par individu par le nombre total d'individus évalués par l'inventaire. Les ajustements peuvent utiliser seulement des individus accessibles ou de taille commerciale, issus de l'inventaire. |
Cette méthode est la plus appropriée quand la taille d'individus ne varie pas beaucoup ou n'est pas liée à la quantité de produit. |
Viande de brousse. La seule moyenne du poids corporel peut être appliquée à la population entière pour évaluer la biomasse totale de la viande de brousse (Lahm, 1993). |
Le rendement fonction de la taille |
Les méthodes les plus simples impliquent de séparer les individus par classe de taille, et de calculer un facteur de conversion pour chaque classe. Les ajustements de la méthode impliquent de relier, par des équations de régression, le rendement à une autre caractéristique mesurable des individus, comme la longueur ou l'épaisseur de l'écorce. |
Cette méthode est la plus appropriée lorsque le rendement est fortement lié à la taille - c'est-à-dire plus l'individu est grand, plus le rendement global est élévé. |
Méthodes traditionnelles. Utilisation du diamètre à hauteur de poitrine comme indicateur du rendement en volume de l'arbre. Rendement d'écorce d'ifs : on suppose que l'arbre est conique et la zone où se trouve l'écorce est la surface du cône. Volume d'écorce = surface x épaisseur. Le poids de l'écorce est alors estimé, en utilisant un facteur de conversion de poids sec/vert, comme le volume x 0.4 (Jong et Bonner, 1995). |
Les modèles d'estimation de rendement peuvent devenir plus sophistiqués avec plus de données et des études plus longues. Par exemple, en Europe de l'Est et du Nord, des modèles de rendement de baies sont fortement développés à partir d'études à long terme, en utilisant un inventaire régulier et des placettes d'échantillonnage permanentes. L'étude de cas 9 décrit des systèmes mis au point en Finlande.
De tels systèmes peuvent ne pas être entièrement appropriés sous les tropiques, mais ils ont des composantes utilisables. Les rendements de baie varient d'année en année. Pour représenter cette variation, les Finlandais ont considéré dans leurs modèles :
• les conditions météorologiques pendant chaque année.
L'averse peut être un indicateur de rendement particulièrement utile ;
• la qualité du site ;
• les
données de production pour des types d'années (bonne, moyenne et mauvaise) ;
et
• les données de plusieurs saisons, pour prendre en
compte la variation annuelle.
Peu de modèles de rendement de PFNL utilisent ces facteurs sous les tropiques. Au lieu de cela, ils sont typiquement très simples. L'utilisation de méthodes plus complexes peut apporter de grandes améliorations à la prévision des rendements de PFNL, en particulier pour les fruits.
Quelques mots sur les études de croissance et de productivité.
Les données d'inventaire fournissent une information instantanée sur la distribution et l'abondance d'une espèce ressource. La mise en _uvre de plans de gestion durables nécessite également des données fiables sur la dynamique de l'espèce, y compris l'information collectée sur de longues périodes de temps :
• dynamique de population - régénération, taux de
mortalité, migration ;
• taux de croissance et modèles
;
• productivité ; et
• impacts
de récolte sur l'espèce qui est récoltée.
Les méthodes utilisées pour déterminer la croissance et la productivité en vue de la gestion des PFNL sont issues d'études peu nombreuses, variées et le plus souvent à court terme. La plupart sont basées sur des méthodes forestières et sont vraiment appropriées seulement pour des arbres et des plantes pluriannuelles - très peu sont conçues spécifiquement pour les PFNL. Les exceptions remarquables sont pour les rendements de baies en Scandinavie (par exemple : étude de cas 9). Cette section décrit brièvement les types principaux de méthodes utilisées pour les PFNL.
Pour les arbres
Utiliser des PPE pour le bois d'oeuvre.
Tous les individus d'arbres sont marqués, cartographiés, identifiés et mesurés à intervalles réguliers (2-5 ans) sur de longues périodes de temps (+15 ans). L'objectif est de quantifier la croissance pendant toute la durée de vie des arbres. En pratique, on s'intéresse surtout à la croissance des arbres bien établis, et les observations des premiers stades de croissance et de la fructification sont souvent oubliées.
Les placettes permanentes d'échantillonnage (PPE) constituent le moyen le plus commun de contrôler la croissance et le rendement des arbres. Les données issues de telles placettes sont utilisées pour la prévision et la modélisation des rendements en bois d'_uvre. Les PPE sont essentielles pour l'étude des arbres qui ont une grande longévité et où le bois d'_uvre s'accumule lentement. Dans plusieurs cas, les PFNL ont été décrits dans des PPE et dans quelques études, des protocoles PPE ont été adaptés aux PFNL :
• en incluant des observations phénologiques -
c'est-à-dire rendements des semences et des fruits;
• en
se concentrant sur les premiers stades de régénération plutôt que sur la
croissance à long terme; et
• en utilisant des périodes
de temps plus courtes et des observations saisonnières pour observer la
fructification.
Au sujet des PPE, lire également: Adlard, 1990; Alder & Synott, 1992
L'utilisation des PPE a été adaptée à la production de fruits des arbres, palmiers et arbustes des Néotropiques. La plupart des travaux utilisent fondamentalement des protocoles similaires (voir l'encadré 3). Les protocoles ont tendance à se concentrer sur une espèce unique, soit parce que c'est la seule dans le peuplement, soit parce que c'est la seule intéressante. Cela diffère de la plupart des PPE pour l'étude du bois d'_uvre, qui inclut toutes les espèces pour fournir une compréhension plus large de la dynamique forestière, comme une communauté écologique, et anticiper des demandes changeantes pour telle ou telle espèce.
Pour les plantes qui ne sont pas des arbres
Des PPE ont également été utilisées pour des espèces de PFNL qui ne sont pas des arbres (par exemple des palmiers comme dans l'encadré 4), en utilisant le plus souvent des placettes déjà en place - l'utilisation de sous-placettes pour l'échantillonnage des PFNL à l'intérieur de PPE est commune pour se concentrer sur des jeunes plants et des jeunes arbres, et également pour observer la fructification et l'ensemencement des adultes.
Faits nouveaux
Il existe encore peu de systèmes de PPE développés spécifiquement pour les PFNL. Les utilisateurs de PPE pour les PFNL devraient considérer la longue expérience, dans le domaine végétal, des biologistes, des écologistes et des forestiers pour développer des systèmes efficaces et nouveaux pour les PFNL. L'utilisation d'un intervalle de temps approprié pour la re-mesure est une considération importante - cet intervalle devrait refléter la saisonnalité et la longévité des espèces ressources.
A lire également : Cunningham, 2001
Cette méthode utilise des observations de sites couplés, en employant souvent des placettes de type PPE. Les deux sites doivent avoir des conditions semblables (végétation, topographie, etc), l'un ayant été exploité alors que l'autre non. Il doit y avoir plusieurs paires de sites dans l'étude. Cela permet de tester statistiquement les différences entre les régimes de récolte et de non récolte, mais ne permet pas l'analyse des niveaux différents de récolte ou des types différents de pratique de gestion. Le Tableau 10 ci-dessous montre quelques exemples d'études de ce type, mais il convient de noter que la plupart d'entre elles présentent des faiblesses : répétitions insuffisantes, études à court terme et placettes subjectivement localisées. Des conceptions d'échantillonnage alternatives comparent des plantes plutôt que des placettes et considèrent les impacts de récolte sur les populations ressource.
Tableau 10: Etudes de productivité réalisées sur des sites d'étude couplés
Auteur |
Produit, localisation |
Sites |
Plan d'échantillonnage |
Répétitions |
Durée |
Waters et al., 1997 |
Truffes, Californie |
Deux sites représentant une plantation ancienne et mûre |
Systématique |
Quatre placettes à chaque site |
2 ans |
Olmstead et Alvarez-Buylla, 1995 |
Feuilles de palmier, Mexique |
Quatre sites représentant une forêt secondaire récoltée et non récoltée |
Subjectif |
Aucune répétition, une placette par site |
2 ans |
Runk, 1998 |
Feuilles de palmier et graines, Equateur |
Trois régimes de gestion, stratifiés par degré d'inondation |
Subjectif |
Aucune répétition, une placette par site |
1 an |
Konstant et al., 1995 et Sullivan et al., 1995 |
Palmier, Namibie |
Deux sites représentant des densités haute et basse de population humaine et de bétail |
Systématique |
Dix placettes à chaque site |
Non indiquée |
Cette méthode permet au chercheur de tester différents niveaux de récolte et d'évaluer ainsi l'impact de pratiques de gestion différentes.
Différents taux de récolte sont appliqués sur les différentes placettes. Les résultats sont comparés entre eux et avec une placette témoin, où il n'y a eu aucune récolte. C'est la façon la plus directe d'évaluer l'impact de la récolte de PFNL sur la population ressource. Cette méthode a été utilisée pour un certain nombre d'espèces très exploitées. Un exemple est présenté dans l'étude de cas 10.
Pour toutes les comparaisons de récolte, des procédures expérimentales standard devraient être suivies et une attention particulière devrait être portée pour s'assurer d'un nombre de répétitions suffisants et pour utiliser un échantillon témoin. La présence d'un témoin est particulièrement importante car il est probable qu'il y ait en premier lieu un haut niveau de variance incontrôlée entre les placettes. Les protocoles sont spécialement choisis pour chaque espèce ressource.
Cette méthode utilise les mesures répétées d'individus qui ne sont pas à l'intérieur de placettes permanentes. Les individus sont marqués et la productivité mesurée régulièrement pour déterminer la croissance au cours d'une période appropriée (c'est-à-dire le mois, la saison ou l'année - selon l'espèce ou le produit mesuré). L'étude de cas 11 en est un exemple. Pour être capable d'extrapoler le rendement total à partir de telles mesures, il est important d'avoir une estimation de la taille totale de la population.
Cette méthode présente des avantages par rapport à l'utilisation de PPE :
• le nombre adéquat d'arbres peut être rapidement
identifié, alors qu'il n'y a aucune garantie d'obtenir le nombre adéquat
d'échantillons dans des placettes ;
• il n'y a aucun
besoin de maintenir des placettes marquées de manière permanente, rendant la
méthode peu coûteuse et directe; et
• la méthode peut
être utilisée pour des animaux par marquage et re-capture, mais elle est
rarement utilisée car la capture est souvent difficile.
Les inconvénients de la méthode :
• un manque d'information détaillée sur le milieu dans
lequel se trouvent les échantillons (par exemple, sur la densité de la
végétation concurrente) ; et
• l'échantillonnage
présente le risque d'être opportuniste et subjectif, ce qui est faible d'un
point de vue biométrique.
Cette méthode peut être utile là où l'espèce ressource est largement dispersée et facilement observée, et où les interactions avec d'autres végétaux ne sont pas importantes. Elle est souvent utilisée dans des situations de savane et d'arbustes de ferme.
La complexité de la notion de "durabilité"
La durabilité est un concept complexe ayant de nombreuses interprétations, allant des définitions idéalistes aux guides pratiques.
Une définition plutôt idéaliste de l'exploitation durable des PFNL est la suivante :
"Si l'exploitation n'a aucun effet nuisible à long terme sur la reproduction et la régénération des populations récoltées, par rapport aux populations naturelles non récoltées. En outre, la récolte durable ne devrait avoir aucun effet défavorable perceptible sur d'autres espèces de la communauté, ou sur la structure et la fonction de l'écosystème." (Hall et Bawa, 1993)
Cependant, il est pratiquement impossible d'enlever quoi que ce soit des forêts naturelles sans créer un changement perceptible. Une approche plus pragmatique à la récolte durable pourrait exiger de n'avoir "aucune perte d'espèces et aucun changement irréversible dans les processus de l'écosystème" (Boot et Gullison, 1995), mais même cela est difficile à démontrer.
Pour la gestion durable du bois d'_uvre, on trouve les interprétations pratiques suivantes :
• les niveaux de récolte permis ne doivent pas excéder
un niveau qui peut être récolté à perpétuité dans la population sans endommager
sa vitalité; et
• la récolte annuelle doit être
constante et disponible à perpétuité.
A lire également : Cunningham, 2001
Même pour le bois d'_uvre où les taux de croissance sont lents et où il existe une expérience considérable de gestion de rendements soutenus, le maintien d'un niveau relativement constant de production est difficile. La recherche de la durabilité dans la gestion des PFNL est encore plus complexe :
• il y a souvent une forte variabilité annuelle de la
production (par exemple, une bonne récolte de fruit une année, une mauvaise
l'année suivante); et
• la gestion extensive et régulée
est peu commune.
La mise au point de ce qui est une exploitation "durable" pour beaucoup de PFNL reste problématique. La compréhension approfondie de leur productivité doit venir des études écologiques et d'exploitation. Ces études impliquent la détermination des taux et modèles de variation de la régénération, de la croissance, de la mortalité et de la reproduction. Elles doivent également déterminer comment ces modèles sont liés aux changements environnementaux et de gestion.
Il existe peu de faits nouveaux méthodologiques pour déterminer la durabilité, pour plusieurs raisons :
• une supposition courante est que les pratiques de
gestion traditionnelles sont durables ;
• les ressources
disponibles sont souvent limitées et elles sont rarement destinées à faire
l'objet de recherche biologique sur les PFNL ; et
• la
mise en _uvre d'une gestion durable est perçue comme coûteuse et infaisable,
donc le développement de tels systèmes n'est pas prioritaire.
Etudes de population et évaluation des récoltes
Les modèles matriciels prévoient le devenir des populations futures en utilisant des probabilités pour calculer les chances de survie, croissance, mort et reproduction des individus.
Les études réalisées pour essayer de mettre au point des rendements durables ont utilisé un certain nombre d'approches, parmi lesquelles :
Observer la dynamique de population - des approches biologiques utilisent des modèles matriciels simples ou des règles empiriques, basées sur la dynamique de population. Si des données suffisantes sur la naissance, la mort et les taux de croissance sont disponibles, alors ces approches permettent d'identifier les limites supérieures théoriques d'exploitation durable, c'est-à-dire la productivité totale.
Etablir des récoltes appropriées - examiner les impacts de récolte sur l'écosystème et les retours économiques des produits de la forêt. Des combinaisons d'estimations basées sur la ressource et d'enquêtes socio-économiques ne sont pas rares, avec une attention particulière accordée à la récolte et aux revenus, plutôt qu'aux niveaux biologiques d'exploitation durable.
Une méthodologie pas à pas, incorporant toutes ces approches, pourrait constituer un début utile pour déterminer des niveaux de récolte durable. La méthode suivante peut être proposée (Gould et al., 1998) :
• délimiter la zone ressource actuelle ;
• déterminer la ressource actuelle;
• estimer la croissance et le rendement de l'espèce cible
;
• déterminer la demande actuelle ;
• comparer l'offre et la demande à court terme et évaluer
des options de gestion ;
• évaluer les effets
écologiques secondaires ;
• répéter le processus pour
des périodes futures ; et
• résumer les résultats.
Certains des meilleurs exemples de détermination de rendement durable des PFNL se situent de nouveau au nord et à l'est de l'Europe, pour les baies - bien que les taux de récolte soient encore bien au-dessous des rendements disponibles (Rutakauskas, 1998; Saastomoinen et al., 1998).
A lire également sur l'ERV : Cunningham 1994, 1996a, 2001
Evaluer si une espèce est proche de la surexploitation
1 Les layons resteront ouverts seulement pour un temps limité et la communication entre les différentes équipes au sujet de la période d'accessibilité est importante.
La méthode d' "évaluation rapide de vulnérabilité" (ERV) rassemble l'information permettant d'identifier l'espèce, les ressources ou les sites qui peuvent être en danger de surexploitation. Elle a été développée comme un moyen rapide de collecter une information à la fois scientifique et locale sur une espèce ressource et a été utilisée pour recommander si cette espèce ressource se prêtait ou non à l'exploitation.
L'évaluation est faite en plusieurs étapes :
• des feuilles de relevés de terrain standardisées sont utilisées pour rassembler l'information sur chaque espèce ;
• l'information est évaluée selon des critères de durabilité, tirés des données écologiques, socio-économiques et économiques - quelques exemples sont montrés dans le Tableau 11 ; et
• on attribue alors à chaque espèce un type de gestion parmi une selection de huit, chaque type possédant un ensemble de recommandations de gestion.
Tableau 11: Critères utilisés pour l'évaluation rapide de vulnérabilité
Critères |
Potentiel pour une utilisation durable | |
Bas |
Elevé | |
Écologie |
Abondance faible |
Abondance élevée |
Croissance lente |
Croissance rapide | |
Reproduction lente |
Reproduction rapide | |
Reproduction sexuée seulement |
Reproduction végétative | |
Habitat spécifique |
Habitat non spécifique | |
Grande diversité d'habitat |
Faible diversité d'habitat | |
Diversité élevée de forme de vie |
Faible diversité de forme de vie | |
Forme de vie |
P. ex. l'utilisation d'herbacées sera probablement plus durable que celle des arbres | |
Les parties utilisées |
P. ex. l'utilisation de feuilles/fruit/tige est plus durable que celle des racines (si elle est destructrice) ou de la plante entière. | |
La méthode de récolte |
Le potentiel pour une récolte durable est plus élevé si des classes de taille/âge ne sont pas choisies - la récolte de seulement un âge ou une classe de taille particulière peut faire pression sur la population entière. |
Les exigences complètes de la méthode ERV fournissent une liste utile de contrôle pour collecter de l'information à partir d'un grand nombre de sources et donnent des informations qui serviront plus tard à une mise à jour ou à une modification, par exemple, pendant l'inventaire. Cependant, cette méthode ne réalise pas les éléments suivants :
• garantir une bonne information - qui souvent manque ;
• inclure les activités de l'inventaire - il s'agit d'un "coup d'_il" rapide d'une espèce ; et
• quantifier l'information - qui est sujette à interprétation.
Bien que cela puisse sembler compliqué de prime abord, l'expérience montre que les nouveaux utilisateurs de la méthode peuvent développer utilement des systèmes de points pour les critères et des moyens simples et transparents pour traduire ces critères en types de gestion. De tels systèmes d'évaluation constituent un premier coup d'_il très riche d'enseignement pour comprendre le problème et pour sélectionner l'espèce destinée à la commercialisation.
On a proposé une méthode simple et attractive pour adapter périodiquement les niveaux d'exploitation, de manière à s'assurer qu'elle est durable, en utilisant les taux minimaux de régénération comme niveau de base (par exemple, Peters, 1994, 1996a). L'encadré 5 donne plus de détails sur cette méthode et la Figure 4 illustre les principes de base du cycle.
Cette méthode doit être utilisée avec soin, à cause de certaines hypothèses qu'elle contient :
• elle suppose que les rendements annuels constants sont possibles et souhaités;
• la densité de régénération du seuil est décidée à partir de l'échantillonnage d'une saison seulement, en supposant qu'elle est constante. Étant donné que la reproduction varie notoirement d'année en année, cela peut être fortement imprécis;
• elle ne donne aucun conseil sur la façon de déterminer le niveau de récolte initial et semble supposer que les niveaux actuels sont une approximation du rendement durable;
• elle suppose que les effets destructeurs de la surexploitation peuvent être observés sur de courtes périodes. Cependant, pour des espèces à longue durée de vie et dépendantes de la régénération naturelle, les effets peuvent être visibles seulement après des années d'observations minutieuses.
Ce type de méthode pourrait être amélioré en introduisant l'échelle et le modèle de variabilité de la productivité. Cela exigerait des observations pendant plusieurs années et pourrait être complété par des données climatiques, en particulier la pluviométrie. Cela fournirait une base pour développer des modèles de prédiction de rendement, comme ceux mentionnés ci-dessus pour les baies en Europe du Nord. Des niveaux de récolte appropriés pourraient alors être décidés, liés aux éléments suivants :
• les rendements à long terme, le niveau de population futur, ou une prévision des rendements annuels; ou
• les demandes actuelles, avec une compréhension des impacts sur rendements futurs.
Figure 4: Diagramme de la stratégie de base pour établir une exploitation durable de plantes ressources en PFNL
Qu'est-ce que la dynamique du cycle de vie ?
Chaque individu traverse plusieurs étapes dans sa vie, depuis sa naissance ou germination jusqu'à sa maturité, sa vieillesse et sa mort. A chaque étape, les modèles peuvent appliquer des taux différents de croissance, de fécondité/nouvelles naissances et mortalité/morts.
Les modèles utilisent ces données pour prévoir l'état des futures populations dans différentes conditions.
Utiliser des modèles pour prédire le rendement futur des plantes
La durabilité à long terme d'une espèce exploitée dépend des impacts de la récolte sur l'ensemble de son cycle de vie. L'utilisation de modèles qui représentent la dynamique du cycle de vie peut contribuer au développement d'estimations fiables des niveaux de récolte durables.
Utiliser la dynamique du cycle de vie
Des modèles représentant le cycle de vie sont utilisés en foresterie et pour la gestion de faune sauvage, mais ils ont été utilisés seulement récemment pour la mise au point de niveaux de récolte durables de PFNL. Le modèle de population de PFNL le plus souvent utilisé est la "méthode matricielle" (Peters, 1996a). Ce modèle prévoit le nombre d'individus dans différentes classes d'âge ou de taille (la "structure en classe de taille") pour les populations futures et sous différents régimes de récolte, en se basant sur la population actuelle et sur les estimations de naissance, mort et taux de croissance pour chaque âge ou classe de taille.
Comment un modèle matriciel fonctionne-t-il ?
Il fonctionne par saut dans le temps, à intervalles de temps fixés, d'habitude un an. D'abord, la population est divisée en classes de taille (ou d'âge). La structure de la population actuelle est le nombre de plantes dans chaque classe, déterminé à partir des résultats d'enquêtes sur le terrain. Le modèle utilise la dynamique du cycle biologique pour évaluer les probabilités de survie de chaque individu entre un âge et un autre, sur des périodes de temps données. Ce travail est réalisé sur plusieurs années pour prévoir la structure de la population future. L'encadré 6 présente un exemple qui explique ce type de modèle. Le caractère durable de différents régimes de récolte est évalué en changeant les taux de reproduction et de mortalité, utilisés dans des classes de taille spécifiques du modèle (pour simuler la récolte).
Encadré 6: Un exemple de modèle matriciel à faire tourner Pour étudier une plante pérenne, on peut considérer les classes d'âge suivantes : 1=graine; 2=plant, plante non-reproductrice; 3= plante plus grande produisant quelques graines; 4= plante adulte pleinement reproductrice. Les étapes sont dans des intervalles d'un an, et l'année 1 est l'année actuelle. Exemple de calcul : Le nombre de plantes de l'année 2 dans la classe d'âge 3 est la proportion des plantes, maintenant dans la classe 2, qui survivront et croîtront assez rapidement pour entrer dans la classe 3 en un an. Le nombre de graines produites par chaque classe d'âge pendant l'année 1 donne le nombre de graines de la classe 1 dans l'année 2. Le taux de germination prévoit le nombre de graines de l'année 1 (dans la classe d'âge 1) qui sera dans l'année 2 de la classe d'âge 2. La matrice de transition représente ces données et calculs. Les probabilités utilisées peuvent être changées pour représenter différents niveaux de récolte et de régimes. La matrice d'état représente la structure de la population à un moment donné.
|
Adéquation biométrique au risque
Il existe plusieurs limites qui réduisent l'utilité de ces méthodes.
• Lecture complémentaire sur les échantillonnages pour étudier la dynamique des populations : Bowden et al., 2000); Gagnon, 1999. Voir aussi USGS. Programme de contrôle de la biodiversité. Site web:
www.mp1-pwrc.usgs.gov/ powcase/index.html
Les modèles nécessitent une information sur les PPE, y compris le niveau de floraison, la production, la dispersion, la germination et la prédation des graines. Ce type d'information exige des observations fréquentes, idéalement sur plusieurs saisons pour tenir compte de la variation. Comme nous l'avons remarqué plus haut, peu de PPE de PFNL ont été étudiées sur plus de un ou deux ans et fournissent rarement des données fiables sur le plan biométrique, mais plutôt une indication générale des taux. Cela signifie que souvent la base des modèles de cycle biologique peut ne pas être fiable.
• La plupart des impacts dus aux différentes méthodes de gestion sont hypothétiques et n'ont pas été démontrés par des observations ou des expériences.
• Ces méthodes supposent que la mortalité, la croissance et les taux de régénération restent constants, sauf s'ils sont changés par la gestion. En réalité ces paramètres varient également en raison d'autres facteurs, comme les feux de forêt ou les variations climatiques. Une approche alternative est la modélisation de la viabilité de population, qui essaye de prévoir si l'espèce peut résister à des événements fortuits au cours de longues périodes. Cela n'a pas encore été utilisé pour les estimations de PFNL.
A lire également sur le RMS : Caughley et Sinclair, 1994
La gestion en vue d'obtenir un rendement durable d'animaux est bien différente de celle des arbres et des méthodes diverses ont été développées par les gestionnaires de la faune sauvage. La dynamique de population est différente car la survie est généralement dépendante de la densité et il existe un seuil de capacité maximum sur toute zone du territoire. Le seuil de capacité est le nombre maximal d'animaux qui peuvent peupler une zone. À ce point, les naissances sont égales aux mortalités et la population est stable. Au-dessus de ce point, les mortalités augmentent et la population diminue. Au-dessous, la population s'accroît. Si le niveau de population descend trop bas, la reproduction ne se fait plus. Il existe un niveau de population optimal qui assure des taux de natalité maximaux et la survie des nouveaux individus. Ce niveau est connu comme étant le rendement maximum soutenu (RMS).
L'estimation directe du RMS est difficile - de nouveau, à cause du manque de données détaillées sur la dynamique de population et comment elles rendent compte de l'évolution de la densité des animaux. Avec cela à l'esprit, une approche simplifiée a été développée et est devenue commune (Robinson et Redford, 1991, voir l'encadré 7 pour plus de détails). Il s'agit de :
• déterminer le taux de croissance démographique et la densité de la population, pour :
• évaluer la production annuelle globale, ensuite :
_ mettre au point un niveau de récolte durable, à 20-40 pour cent de la production annuelle, selon la longévité de l'espèce.
Cette méthode a des limites :
• elle donne seulement une évaluation initiale des impacts de chasse et ne devrait pas être utilisée pour établir des quotas; et
• elle suppose que les animaux ne meurent pas avant qu'ils ne se reproduisent, surestimant ainsi la croissance démographique. L'inclusion de la mortalité des jeunes animaux met en évidence un niveau plus grand de surexploitation par rapport à celui précédemment évalué.
Qu'est-ce que la théorie du prélèvement optimal? Elle décrit les choix de chasse en termes de coûts et bénéfices en énergie d'une stratégie de chasse particulière pour le chasseur.
Les modèles utilisant la théorie du prélèvement optimal pour simuler les impacts des stratégies de chasse sur les populations de faune sauvage peuvent aussi être utiles. Un exemple de ces modèles (Winterhalder et Lu, 1997) simule le devenir des espèces ressources, en les classant selon le niveau de préférence des chasseurs. Cette approche tient compte des : différences de préférences locales; de la disponibilité des différentes espèces ressources; et des différents types de pratique de chasse. De cette façon, le modèle est calibré pour des situations réelles et multi-ressources, mais il peut être cher et complexe à mettre au point avec des données réelles.
Pourquoi un contrôle ?
Le contrôle permet d'évaluer si les interventions entreprises ont eu les effets positifs attendus et comment elles pourraient être améliorées. Il doit toujours faire partie du processus de gestion. Idéalement le contrôle doit commencer avant toute intervention pour fournir un état de référence permettant d'évaluer la réussite des actions de gestion.
Mesurer les changements dans le temps
Les évaluations fiables des changements provoqués par les actions de gestion exigent un inventaire quantitatif et rigoureux sur le plan biométrique. Cependant, des approches moins directes - comme par exemple, les enquêtes de marché, les comptes rendus d'exploitation, les indicateurs forestiers - sont utiles pour attirer l'attention sur les zones potentiellement à problèmes et pour renseigner les décisions de gestion.
Il n'y a pas de méthodologie spécifique pour contrôler la ressource - toutes les méthodes précédentes peuvent être utilisées. La différence est que l'inventaire est répété à intervalles réguliers, souvent chaque année ou tous les cinq ans. Ce qui est important, c'est la capacité du plan d'inventaire à mettre en évidence les tendances réelles, en les séparant des erreurs aléatoires dues aux estimations. C'est possible seulement si l'erreur d'échantillonnage est basse chaque fois que la ressource est mesurée. Cela exige un grand nombre de placettes, ce qui pourrait être trop coûteux. Le prix élevé d'un contrôle rigoureux explique qu'il n'a pas souvent été, s'il l'a jamais été, utilisé pour les PFNL sous les tropiques. Au contraire, les efforts se sont concentrés sur le développement d'indicateurs simples et bon marché.
Utiliser des indicateurs
Lecture complémentaire sur les indicateurs : Lindenmayer et al., 2000
Bien que les indicateurs soient très attractifs, il convient d'avoir le plus grand soin pour les choisir et les mesurer. En particulier, il y a un risque qu'ils ne reflétent pas bien l'état de la ressource. Les problèmes les plus importants sont les suivants :
• ils peuvent être difficiles à mesurer - par exemple, l'évaluation de la régénération est utilisée pour contrôler l'état de la population entière (Peters, 1994);
• l'assurance que les indicateurs soient représentatifs de la ressource entière - par exemple, l'utilisation de rapports de marché, sans connaître l'origine du produit, peut ne rien révéler sur l'épuisement local de la ressource (Milner-Gulland et Mace, 1998); et
• l'échec dans l'utilisation des indicateurs pour affiner ou ajuster les pratiques de gestion - mais ce cas semble assez rare, probablement à cause du manque de programmes de contrôle à long terme en place pour les PFNL.
Les deux approches principales pour le contrôle de l'impact de l'exploitation sur les PFNL sont :
• une approche forestière : contrôler la santé de la forêt et/ou des ressources restantes après la récolte ; et
• une approche marché : contrôler la taille et la qualité de ce qui est récolté (Watts et al., 1996).
Idéalement, les deux méthodes devraient être utilisées. Un contrôle participatif au niveau local est également utile pour améliorer la compréhension respective des régulateurs et des exploitants sur la ressource.
Lecture complémentaire sur les études d'impacts des récoltes : Cunningham, 2001
En foresterie, les PPE ont typiquement été utilisées pour contrôler les impacts de récolte sur les rendements futurs et sur d'autres éléments de l'écosystème forestier. Des programmes de contrôle des PFNL peuvent être mis en place de la même façon, mais il est important que ces programmes soient élaborés selon des principes biométriques stricts. Cela augmentera la probabilité que les données soient représentatives et utiles pour l'extrapolation sur de plus grandes zones. A ce jour, peu de protocoles ont été établis.
Les bénéfices du contrôle local.
Les données collectées loin de la forêt ont peu de chance de refléter ce qui se passe dans la forêt. L'information basée sur la ressource a donc plus de chance d'être plus proche de la réalité que les rapports de douanes et fiscaux.
De plus, les rapports réalisés après que le produit a quitté le village ne permet- tent pas de faire le lien entre le produit et son lieu de récolte.
Pour permettre une mesure correcte de l'impact de récolte, il doit y avoir un "état de référence" non récolté, avec lequel les indicateurs peuvent être comparés. Ce point est souvent négligé. Il devrait prendre la forme d'une enquête de pré-exploitation ou utiliser des comparaisons entre des sites récoltés et non récoltés. Les considérations suivantes sont importantes :
• s'assurer que les enquêtes sur l'état de référence soient faites le plus tôt possible et avant que des changements dus à la gestion n'interviennent ;
• vérifier que ces enquêtes mesurent efficacement les indicateurs appropriés de la condition et de la productivité de la forêt ;
• considérer l'aspect social (méthodes de diagnostic rural rapide (DRR), telle que la "promenade dans les bois") avec des approches plus techniques (quantification, cartographie) ; et
• limiter l'énumération à l'espèce ressource ou l'espèce indicatrice, plutôt qu'essayer de tout mesurer - c'est l'option préférée pour les espèces récoltées à l'extérieur des forêts, c'est-à-dire sur des terres cultivées.
Les PPE pour PFNL ont souvent été considérées comme de la haute technologie, des méthodes nécessitant beaucoup de données d'entrée et donc seulement utiles pour des zones relativement petites et gérées intensivement, comme les parcs nationaux (par exemple, Sheil, 1997).
Les comptes rendus de récolte constitutent un moyen populaire, rapide et direct pour contrôler les PFNL. Ils peuvent contenir des mesures quantitatives (poids et mesures absolus) ou qualitatives (mesures relatives - beaucoup, peu, etc) du produit récolté. L'étude de cas 12 donne un exemple d'utilisation de compte rendu de récolte.
La collecte des données peut avoir lieu en divers points de la chaîne d'exploitation :
• à la source, dans la forêt ;
• sur les marchés de village, locaux ou nationaux ; et
• au niveau du commerce international, comme les statistiques des Douanes et Taxes, ou les statistiques CITES sur l'import/export.
Les comptes rendus de récolte peuvent être utilisés pour des objectifs différents :
• les comptes rendus de marché peuvent permettre d'attribuer une valeur monétaire au produit, ce qui les rend utiles pour les enquêteurs de marché et les socio-économistes ;
• les comptes rendus de récolte détaillés sont souvent utilisés pour déterminer des quotas de chasse/cueillette pour la saison suivante, généralement confortés par des estimations directes de la population ; et
• comme un indicateur de changement des ressources, ils peuvent mettre en évidence le besoin d'études plus détaillées.
Les comptes rendus de récolte constituent la forme la plus répandue de données sur les ressources de PFNL. Cependant, il faut faire attention à quelques points importants en utilisant ces données :
• Il peut être difficile de distinguer si le produit présent sur le marché est d'origine sauvage ou domestique. Si la proportion de produit domestique est surestimée, il y aura une sous-estimation des quantités récoltées dans la population sauvage, ce qui peut rendre les décisions de gestion ou de quotas inappropriées.
• Les comptes rendus de récolte n'indiquent les changements qui peuvent intervenir concernant la manière dont les produits sont récoltés. Deux méthodes de récolte différentes peuvent produire la même quantité de produit sur le marché, mais l'une peut être destructrice de la ressource et non durable, alors que l'autre permet une récolte durable. Ce n'est pas rare, en particulier là où les étrangers ont été attirés dans une zone pour la valeur commerciale de ses produits.
• Leur utilisation a tendance à supposer que les changements de niveaux de récolte reflètent en réalité des changements de la ressource. Ce n'est pas toujours le cas - beaucoup de facteurs peuvent influencer les niveaux de récolte.
• Ils ne représentent pas souvent les changements sociaux, les facteurs prix ou marché. Par exemple, un produit très demandé restera présent au marché même si la ressource s'épuise - mais le prix augmentera pour refléter la pénurie. Ainsi, en mesurant la quantité de produit sur le marché, on peut prolonger la surexploitation jusqu'à l'écroulement de la ressource. L'étude de cas 13 en fournit un exemple. Si les mesures de marché ne sont pas utilisées conjointement avec une estimation des ressources, il est nécessaire de s'assurer que ces mesures sont vraiment rigoureuses et qu'elles sont bien calibrées par rapport à la disponibilité réelle de la ressource.
Il est important pour les locaux qui utilisent la ressource de PFNL qu'ils comprennent la raison des quotas et des autres prescriptions de gestion, de manière à rendre la gestion crédible à leur yeux. Leur participation dans le contrôle de la ressource peut être une stratégie intéressante pour obtenir un appui parmi les cueilleurs, en faveur des prescriptions de gestion.
Les locaux peuvent aussi adapter et améliorer des méthodes grâce à leur connaissance de la ressource. L'utilisation d'indicateurs de conditions de ressource choisis par les locaux peut augmenter leur engagement à la fois dans le contrôle et dans les ajustements de gestion qui peuvent en résulter.
Des méthodes appropriées peuvent être fondamentales pour atteindre un objectif de contrôle continu par les locaux. Cela explique l'intérêt répandu pour développer des techniques de contrôle participatives qui sont adaptées aux capacités locales.
De nombreuses études sur les PFNL se sont fortement concentrées sur l'implication des populations locales pour améliorer durablement leurs conditions de vie.
Lecture complémentaire sur la participation :
Ingles et al., 1999;
Carter, 1996
Impliquer la population locale
De nombreux professionnels soutiennent que si un inventaire de PFNL doit contribuer au caractère durable de l'amélioration des conditions de vie locales, alors les populations concernées doivent participer activement à toutes les étapes du processus décisionnel - en décidant si on fait un inventaire, ses objectifs et sa conception, le travail de terrain et l'analyse de données. L'idée est que l'approche participative peut :
• être une opportunité pour un processus d'étude pour les deux parties ;
• aider à promouvoir un sens de la responsabilité pour l'environnement ;
• aider la population à comprendre comment et pourquoi les décisions de gestion sont faites, en rendant les décisions plus acceptables localement à long terme et l'ensemble du processus plus durable ;
• aider la population à voir l'avantage économique potentiel des changements de gestion et donc s'assurer qu'elle adhèrera aux pratiques de gestion ;
• aider à résoudre les conflits entre les gestionnaires et les exploitants, en établissant la confiance et en garantissant l'accès (par exemple, Watts et al., 1996; Pilz et Molina, 1998) ; et
• permettre de s'assurer que les données effectivement rassemblées seront utiles pour la gestion.
Les niveaux de participation varient, comme noté dans le Tableau 12. Etablir qui possédera et bénificiera des "droits de propriété intellectuelle" sur l'information collectée devient de plus en plus important et doit être décidé tôt dans le processus.
Tableau 12: Degrés de participation - depuis la cooptation jusqu'à l'action collective
Modalité de participation de la population locale |
Le type de participation |
Le contrôle de l'extérieur |
Le potentiel pour soutenir l'action et la propriété locale |
Le rôle de la population locale dans la recherche et l'action |
Cooptation |
Changement fictif - des représentants locaux sont choisis, mais n'ont aucune participation réelle dans l'exercice du pouvoir |
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Sujets | |
Coopération |
Des tâches sont assignées, avec des motivations financières; les étrangers décident du programme et dirigent le processus |
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Utilisateurs / subalternes | |
Consultation |
Des avis sont demandés; les étrangers analysent l'information et déterminent un programme d'action |
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Clients | |
Collaboration |
La population locale et les étrangers travaillent ensemble pour déterminer des priorités; les étrangers ont la responsabilité de diriger le processus |
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*** |
Collaborateurs |
Co-formation |
La population locale et les étrangers partagent leurs connaissances pour créer une nouvelle compréhension et un nouveau travail en partenariat pour élaborer des plans d'action; les étrangers sont ici facilitateurs |
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****** |
Associés |
Action collective |
La population locale élabore et met en _uvre son propre programme; les étrangers sont absents |
********* |
Directeurs |
(adapté de Cornwall, 1995, dans Carter, 1996) ** indique les forces relatives
Message clé : le savoir local peut fournir des informations utiles sur la ressource, mais la vérification des données est en général nécessaire.
Utilisation et valeur du savoir local
Le savoir local peut être utile dans la conception et l'exécution d'un inventaire de PFNL pour diverses raisons, comme mis en évidence dans l'étude de cas 14 et présenté dans le Tableau 13. La participation peut améliorer l'efficacité de l'inventaire et optimiser les bénéfices locaux. Une meilleure efficacité peut venir de :
• la connaissance locale, qui fournit information de base sur la ressource (par exemple, à travers les méthodes ERV décrites dans 3.4); et
• une aide, pour se décider si un inventaire est vraiment nécessaire et, le cas échéant, choisir le type de plan d'échantillonnage et la méthode d'énumération qui sont appropriés.
Tableau 13: Exemples de domaines de savoir local et leurs utilisations possibles dans l'inventaire des PFNL
Connaissance locale |
Utilisation dans inventaire |
Identification d'espèces |
Des observateurs locaux d'arbres peuvent être utiles pour la détermination des espèces (mais voir la section ci-dessous sur la taxonomie) |
Espèces économiques importantes |
Peut mettre en évidence une espèce commerciale importante pour l'inclure dans l'inventaire (p. ex. ERV) |
Classification/description de la végétation |
Peut être utilisée pour la stratification |
Les types de microclimat et leur distribution |
Peuvent être utilisés pour la stratification |
Les types de sol et leur distribution |
Peuvent être utilisés pour la stratification |
Techniques et fréquence des récoltes |
Peut améliorer les méthodes d'énumération et leur fréquence |
Historique de la disponibilité |
Aide à donner une priorité aux espèces pour les inclure selon le niveau de menace ou de changement |
Evaluation actuelle de la disponibilité |
Aide à donner la priorité aux espèces à considérer - et influence la décision sur la nécessité de l'inventaire |
Ecologie et distribution des espèces |
Aide à choisir la méthode d'échantillonnage la plus appropriée |
Interaction humaine avec l'environnement (p. ex. la gestion actuelle) |
Influence les objectifs et la conception de l'inventaire |
Valeur de la forêt et de ses ressources |
Influence les objectifs de gestion et par là, ceux de l'inventaire |
Facteurs socio-économiques affectant la gestion des PFNL |
Influence la décision de savoir s'il faut un inventaire et quels sont ses objectifs et l'interprétation des résultats de l'inventaire |
Il convient de noter que ce tableau n'est pas complet et que les utilisations du savoir local citées ci-dessus sont des cas bien spécifiques, c'est-à-dire que les types de savoir local cités ne peuvent pas toujours être utilisés dans un inventaire tels que décrits.
Pour s'assurer que le savoir local est utile dans l'inventaire des PFNL, il faut bien veiller à :
• s'assurer que le savoir local est collecté et analysé en utilisant des méthodes appropriées et qu'il reflète la réalité; et
• concevoir l'inventaire pour examiner les zones de doute et permettre la flexibilité de pouvoir revoir la conception même si la collecte de données a commencé.
La consultation d'experts botaniques travaillant dans les herbiers nationaux ou dirigeant des jardins botaniques est souvent nécessaire pour identifier les échantillons et appliquer le nom botanique correct. Les spécimens doivent être préparés proprement et l'identification peut prendre des mois, voire même des années. Bien que cela puissent être coûteux et demander du temps, c'est le moyen de détermination le plus fiable. Développer des relations avec les herbiers aide à garantir une compétence dans la collecte des échantillons.
Combiner les savoirs local et scientifique
Le fossé existant entre les connaissances locale et scientifique ne peut pas être franchi si les noms vernaculaires et scientifiques ne peuvent pas être mis en correspondance. Les enquêtes sur les PFNL ont tendance à utiliser les noms locaux dans la collecte de données - plutôt que des codes ou les noms latins - parce que c'est plus facile pour le personnel et les collaborateurs locaux qui relèvent les noms qui leur sont familiers. Cependant, l'utilisation des noms locaux présente des problèmes importants:
Utilisation incomplète et incohérente des noms par les informateurs locaux - il existe une variabilité considérable des noms locaux. Par exemple, dans le Kalimantan central (Wilkie, 1998), moins d'un quart des noms locaux sont appliqués de manière cohérente et ce sont typiquement ceux qui sont d'une utilisation spécifique pour les informateurs ou sont particulièrement caractéristiques. La confusion entre le nom du produit et le nom de l'espèce est commune.
Mauvaise correspondance entre les noms locaux et scientifiques - l'analyse d'expériences en Ouganda montre que le nom local d'une espèce unique peut correspondre à plusieurs noms botaniques (Cunningham, 1996a). Les noms locaux se réfèrent souvent aux genres scientifiques plutôt qu'à l'espèce (voir le Tableau 14).
A lire également : Cunningham, 2001
Difficultés taxonomiques - la description taxonomique et la nomination des espèces dans les forêts tropicales sont notablement incomplètes, même pour des arbres. Cela signifie qu'il n'est pas souvent possible de donner une identité taxonomique à une espèce de PFNL localement nommée et que l'identification d'une espèce peut souvent seulement être considérée au niveau du genre. C'est le cas même pour des rotins dans la plupart des pays d'Asie du Sud, où les noms locaux décrivent des genres plutôt que des espèces (Stockdale, 1995a).
Cependant, il est essentiel de déterminer les noms scientifiques si l'information doit être comparée entre différentes zones - où des langues et des noms locaux différents peuvent être utilisés. Cela est difficile car peu de guides de terrain ou de clefs de détermination botanique sont disponibles pour les PFNL et les fleurs ou fruits leur sont nécessaires pour l'identification (souvent inaccessibles et saisonniers). Le moyen le plus fiable pour vérifier les identifications est de collecter des échantillons pendant l'inventaire et les faire identifier par des experts. Les tentatives successives de faire correspondre les noms aux échantillons ont été jugées non fiables. Cependant, la collecte et l'envoi de spécimens de détermination dans un inventaire peut être coûteuse, consommatrice de temps et exiger des compétences qui ne sont pas disponibles.
Tableau 14: Correspondance de noms vernaculaires et scientifiques
Correspondance |
Explication |
Correspondance* |
Correspondance un pour un |
Nom vernaculaire = espèce scientifique |
61 % |
Sous-différencié (I) |
Nom vernaculaire = deux ou plus espèces scientifiques du même genre |
21 % |
Sous-différencié (II) |
Nom vernaculaire = plus qu'un genre scientifique |
14 % |
Sur-différencié |
Plus d'un nom vernaculaire = une espèce scientifique |
4 % |
* Correspondance des noms Tzeltal Maya (n=471) d'après Berlin (1994) et noté dans Martin, 1994
Une certaine synergie entre les connaissances locale et scientifique se développe par des approches informelles ou participatives. Cependant, les méthodologies formalisées (voir l'exemple présenté dans l'encadré 8) pour traiter la connaissance locale collectée d'une façon informelle sont importantes pour acquérir une compréhension plus approfondie du savoir local et de ses relations avec les enquêtes scientifiques. Les méthodologies formalisées ont également le potentiel de vérifier plus objectivement l'information écologique qualitative, d'améliorer la capitalisation du savoir et de retrouver des connaissances.
Peu nombreux sont ceux qui mettraient en doute la valeur de la participation des populations locales dans l'évaluation des ressources. Cependant, il existe un grand débat pour savoir si l'inventaire participatif peut ou doit être rigoureux sur le plan biométrique.
• Les méthodes biométriques exigent typiquement des techniques sophistiquées, qui sont inadaptées et/ou indésirables pour l'utilisation par des populations locales non formées. Là où la participation et la formation sont plus importantes que la rigueur biométrique, il est convenu que cette dernière peut être sacrifiée.
• Cependant, les techniques de sciences sociales et non biométriques, rassemblent rarement une information qui soit assez fiable pour guider des décisions de gestion concernant les niveaux de récolte durables. Sacrifier la rigueur biométrique revient à nier que les populations locales ont besoin d'une information fiable ou de solides prescriptions de gestion.
Le risque de collecter des données faibles vient du fait que la population locale peu être déçue des résultats et perdre intérêt dans le processus. Il est important de s'assurer que tous les risques liés à la fiabilité de l'information doivent être clairement compris par la population locale et ceux qui viennent de l'extérieur. L'encadré 9 montre quelques exemples sur la façon dont la population locale peut apprendre et changer ses méthodes - le faire pour elle-même encourage l'apprentissage et la compréhension du processus.
Le défi? Faire en sorte que les méthodes biométriques soient accessibles aux communautés.
De plus en plus, on réalise que les communautés ont vraiment besoin de données biométriques (par exemple, pour fournir les données de base d'un
plan de gestion pour le soumettre à l'approbation du gouvernement). Parfois il peut y avoir un besoin urgent d'information fiable (par exemple, là où une ressource est sévèrement menacée). Dans ces circonstances, malgré les opportunités de formation en laissant les locaux agir à leur manière, il peut s'avérer approprié de leur suggérer qu'ils entreprennent un inventaire biométrique.
Il est toujours important de s'assurer que les données sont simples à collecter et analyser.
Cela ne signifie pas que les méthodes et les conceptions doivent être peu sophistiquées, mais qu'elles doivent être simplement présentées. Il existe des méthodes qui permettent à un protocole compliqué d'être exécuté, même là où l'alphabétisation est faible (voir l'encadré 10).
Les expériences et les débats ont montré que les méthodes doivent être adaptatives aux besoins locaux, tout en fournissant des données utilisables ailleurs et standardisées. Au Népal, les méthodes qualitatives qui ont émergé avec la promotion de la GFC n'ont pas fourni l'information détaillée qui était nécessaire et ont maintenant commencé à évoluer vers une quantification plus formelle des ressources.