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APPROCHES ET MÉTHODES POUR LA MISE À JOUR DES PROGRAMMES D'ENSEIGNEMENT FORESTIER (Cas du Royaume du Maroc)

OMAR M'HIRIT
Directeur de l'école nationale forestière d'ingénieurs
Rabat, Maroc


INTRODUCTION

Les forêts et les espaces boisés marocains s'étendent sur 9 millions d'hectares, formés de plus de trente écosystèmes terrestres complexes et diversifiés, qui occupent un éventail très large de bioclimats du saharien aux bioclimats perhumide et de haute montagne. Ces espaces ont constitué, de temps immémorial un élément fondamental pour la vie des habitantsi et fournissent divers produits: bois d'œuvre, d'industrie et de feu, du liège et autres produits non ligneux tels que l'alfa, les plantes aromatiques et médicinales. En outre, la production des parcours forestiers estimés à 1,5 milliards d'unités fourragères, soit 17% de la production fourragère nationale, constitue l'un des aspects les plus importants de l'usage pastoral de ces écosystèmes. La gestion, la mise en valeur et la conservation de cet ensemble est naturellement une tâche qui ne va pas sans poser de nombreux problèmes d'ordre écologique, technique, économique et social.

Aussi, la nécessité d'un système de formation et de recherche pour assurer à la fois la charge de l'étude des problèmes fondamentaux et pour répondre aux besoins techniques et socio-économiques d'une gestion rationnelle des écosystèmes forestiers, a-t-elle conduit à la création d'institutions d'enseignement, de formation et de recherche depuis plus d'un demi-siècle au Maroc. L'option d'un enseignement a deux niveaux, le niveau ingénieur et le niveau technicien a été maintenue.

Les changements globaux des politiques forestières et leurs implications quant à la gestion durable des ressources naturelles et la protection de l'environnement ont induit une revue et analyse approfondies des systèmes d'enseignement et de recherche.ii iii L'enseignement forestier n'a pas échappé à cette mouvance.

La présente note, après avoir esquissé la problématique de gestion et de conservation des forêts et des espaces boisés du Maroc, présente une analyse du système d'enseignement forestier et ses tendances. La conception et l'évaluation du cursus de formation, qu'impose l'évolution du contexte environnemental du secteur forestier et de la stratégie forestière sont analysées; l'accent est mis sur les approches et les méthodes pour la mise à jour des programmes d'enseignement.

1. LE FORET MAROCAINE: ESPACE MULTIFONCTIONNEL

Le Royaume du Maroc couvre 715.000 km2. Sa situation géographique entre la Méditerranée au Nord et l'Océan Atlantique à l'Ouest, le Sahara au sud, l'importance des chaînes de montagnes, dont certaines sommets dépassent 4000 m, lui confèrent une grande variété bioclimatique (bioclimats sahariens, aride, semi-aride, subhumide, humide et climat de haute montagne) et une importante diversité bioécologique (4.700 espèces végétales dont 537 endémiques, 106 espèces de mammifères, 326 espèces d'oiseaux, etc.). Les forêts et les espaces boisés, qui occupent neuf millions d'ha soit 12% du territoire national.

Le tableau ci-après présente les domaines phytogéographiques et les types de forêts du pays.

DOMAINES PHYTOGÉOGRAPHIQUES ET TYPES DE FORETS DU MAGHREB

I. DOMAINE MÉDITERRANÉEN

    Forêts de chênes sclérophylles: Quercus ilex, Q.suber, Q. coccifera
    Forêts décidues de chênes méditerranéens: Quercus faginea, Q.afares, Q.canariensis, Q.pyrenaica
    Forêts méditerranéennes de résineux:
    Forêts de pins: Pinus halepensis, P.pinaster, P.nigra, P.pinea, etc.
    Forêts de thuya: Teraclinis articulata
    Forêts de genévriers: Juniperus phoenicea, J.thurifera, J.communis
    Forêts de cèdre: Cedrus atlantica
    Forêts de sapins: Abies marocana, A.numidica
    Formation arborée de l'Oléolenticetum: Olea europea, Pistacia atlantica,Ceratonia ciliqua
    Formations arbustives et buissonnantes: Formation de haute montagne, maquis et garrigues méditerranéens.

II. DOMAINE SUBMEDITERRANEEN

    Formations arbustives d'arganier: Argania spinosa
    Formation arbustives d'acacia: Acacia gummifera et A. tortilis, Zizyphus lotus
    Formations steppiques: Stipa tenacissima

III. DOMAINE SAHARIEN: Acacia sahariens, Maerua crassifolia, Balanites aegyptiaca, Rhus tripartitum; Tamarix sp.

Le Maroc est un pays à prédominante agricole. L'eau et le sol sont la base du développement de ce secteur. Ces deux ressources sont largement tributaires de l'état des écosystèmes forestiers. En effet, les formations forestières, sont actuellement soumises à de multiples contraintes dont notamment: (i) la surexploitation des ressources pour la satisfaction des besoins des ruraux; (ii) la pression due à l'expansion urbaine; (iii) le faible niveau d'investissement et d'encadrement en milieu forestier. Ces contraintes entraînent diverses formes de dégradation qui se traduisent par la disparition de l'équivalent de 30.000 hectares de forêts annuellement.

La forêt marocaine relève du domaine privé de l'État dans presque sa totalité. La gestion de la forêt est régie par un ensemble de 24 textes législatifs et réglementaires ordonnés autour d'une loi principale: le Dahir du 10 octobre 1917 sur la conservation et l'exploitation des forêts qui consacre la domanialité et l'inaliénabilité du domaine forestier.

La forêt est un espace boisé multifonctionnel et multi-usages dont l'aménagement et la gestion sont difficiles à mettre au point; les fonctions souvent concurrentes, parfois incompatibles, sont susceptibles des varier en importance relative et en priorité dans le temps et dans l'espace. Les problèmes de droits d'usage compliquent la gestion; tandis que le renouvellement de la ressource est difficile, aléatoire et lent. Les terres techniquement reboisables situées hors forêt sont rares et souvent convoitées par l'agriculture.

Ainsi, la problématique forestière est à la fois d'ordre environnemental et socio-économique; elle conditionne les stratégies et les choix politiques de développement forestier et de protection de l'environnement ainsi que les orientations en matière d'éducation, de formation et de recherche.

2. SITUATION ACTUELLE DU SYSTÈME D'ENSEIGNEMENT FORESTIER

2.1 Formation Des Techniciens

Créé en 1948, rénové en 1960, l'ITREF forme des techniciens forestiers pour la gestion d'unités forestières. La formation du technicien le prépare, d'une façon pratique, à être l'exécutant qui traduit dans la pratique les programmes et les actions conçues, programmées et organisées à l'échelon supérieur, à être un homme parfaitement inséré dans le milieu forestier, mais aussi dans le monde rural, ayant des qualités personnelles de courage, de ténacité et des aptitudes à s'adapter à chaque situation.

Les élèves, du niveau du Baccalauréat de l'enseignement secondaire sont recrutés par voie de concours et d'un test basé sur des critères de sélection liés aux conditions particulières du travail en forêt: aptitude physique, qualités morales et capacités intellectuelles. La durée des études est de 2 années.

La formation des techniciens est polyvalente, qualifiante et opérationnelle. Le référentiel de formation répond à des situations professionnelles variées: gestionnaire d'un massif forestier, technicien d'exploitation et de mobilisation des produits forestiers, agent de police forestière, gestionnaire d'une chasse ou d'une aquaculture, technicien de recherche.

La formation, qui se déroule selon les règles de la discipline paramilitaire, comprend des matières de base scientifique et des disciplines techniques, juridico-administratives et socio-économiques, des exercices d'application, des séances de travaux pratiques en forêt et des stages dans les services forestiers qui mettent les stagiaires en situation professionnelle réelle. Les élèves ainsi formés, sont opérationnels dès leur sortie de l'école. L'ITREF a formé, depuis sa mise en service, 812 agents techniques, 792 techniciens. Il compte parmi ces lauréats 357 français et 8 mauritaniens.

2.2 L'ENFI Modèle De Cooperation Régionale

Avant 1968, les cadres forestiers, ingénieurs de travaux et ingénieur de conception, ont été formés, dans leur grande majorité, en France, respectivement à l'École des Barres et à l'École Nationale du Génie Rural des Eaux et Forêts à Nancy. Lors de la première réunion de Tunis, en 1967, de la première semaine forestière maghrébine, les chefs des administrations des pays du Maghreb ont convenu du principe de former les cadre supérieurs dont ils ont besoin. La similitude des conditions écologiques et socio-économiques permet de concevoir et de rendre souhaitable une formation spécifique, mieux adaptée aux besoins et aux réalités de cette partie du bassin méditerranéen.

L'École Nationale Forestière d'Ingénieurs (ENFI) a été créée, à cet effet, en 1968, avec l'appui du PNUD et de la FAO «Projet Éducation et Formation Forestière» en vue de répondre aux besoins en cadres forestiers supérieurs des pays du Maghreb. En 1975, la formation a été élargie à d'autres pays d'Afrique et du Proche Orient. Depuis sa création, l'ENFI a formé 760 ingénieurs forestiers dont 485 ingénieurs marocains et 265 étrangers représentant plus de 20 nationalités.

L'ENFI dispense un enseignement relatif principalement à la conservation, à l'aménagement et à la gestion durable des forêts, des ressources naturelles et à la promotion de l'économie montagnarde. La formation se déroule en trois cycles de deux années chacun comme le montre le schéma ci-après. Elle est relativement polyvalente, mais le degré de polyvalence et les capacités d'analyse et de synthèse sont confortées par une formation scientifique, technique et socio-économique et de solides connaissances en économie forestière, planification, organisation et administration. Un mémoire de recherche couronne le cycle de formation de l'ingénieur.

Parallèlement à sa mission d'éducation et de formation, l'ENFI apporte une contribution importante à la réalisation d'études et de programmes de recherche dans les différents domaines de la foresterie en rapport avec les orientations et les besoins du département des Eaux et Forêts.

Néanmoins, le Maghreb a continué à diversifier la formation durant les dernières décennies. Dans le cadre de programmes de coopération, une partie des cadres forestiers ingénieurs, chercheurs ou enseignants-chercheurs ont été formés dans les écoles et universités européennes et nord-américaines, en particulier en France, en Belgique, aux États-Unis et au Canada.

L'enseignement et la recherche sont organisés dans le cadre de quatre départements: (1) département d'écologie et de gestion des ressources naturelles; (2) département de sylviculture et aménagement forestier; (3) département de restauration et conservation des terres forestières et (4) département d'économie et valorisation des produits forestiers. Ces départements sont appuyés par des laboratoires spécialisés de botanique, de pédologie, de géomatique et de biométrie et informatique. Deux instances, le conseil intérieur de l'école et le conseil de perfectionnement coordonnent et orientent les activités d'éducation, de formation et de rechercheiv.

L'ENFI participe à l'élaboration et à l'exécution de projets de développement forestier nationaux. Elle contribue aussi largement aux activités de l'administration forestière en matière de préparation de plans de développement économique et social, de préparation de programmes de reboisement, de lutte contre l'érosion, d'aménagement forestier, de contrôle et de suivi des travaux des sociétés d'études, etc. La collaboration avec les institutions de recherche et d'enseignement supérieur est développée dans le cadre de convention et d'accords cadre. Ils se traduisent par des échanges, de conférences, de travaux de recherches en commun, etc.

Au niveau international, l'ENFI a toujours bénéficié de l'appui de la FAO, de l'USAID, de la Coopération française et espagnole, aussi bien au niveau des équipements que de la formation des formateurs. Cet appui a permis de nouer des relations avec de nombreux organismes étrangers en France, en Espagne et aux États-Unis, qui se traduisent actuellement par la mise sur pied de conventions de recherche. Dans le cadre d'appui au caractère régional, l'ENFI a été choisie comme Centre régional d'enseignement spécialisé en agriculture (CRESA) en foresterie méditerranéenne aride et semi-aride.

Quoique la recherche relève principalement des centres et instituts de recherche forestière existant dans les trois pays: l'Institut National de Recherche Forestière en Algérie (INRF), le Centre National de Recherche Forestière au Maroc (CNRF) et l'Institut National de Génie Rural, des Eaux et Forêts en Tunisie (INGREF) au sein des départements chargés de l'agriculture et des Forêts, il n'en demeure pas moins que plusieurs établissements d'enseignement supérieur, les universités, les instituts de recherche scientifique développent des recherches en rapport avec la foresterie, par exemple, la Faculté des Sciences d'Agadir est focalisée sur le système Arganier; l'Institut de recherche de Médenine est orienté sur les problèmes de sylvopastoralisme et de lutte contre la désertification au sens large dans le sud tunisien.

La recherche se situe à deux niveaux. Le premier niveau consiste en une activité qui rentre dans le cadre de la préparation et l'encadrement des mémoires de 3ème cycle, des thèses de doctorats en collaboration avec les autres institutions de formation. Le second niveau concerne la recherche appliquée dans un cadre conventionnel; il permet de contribuer à des solutions aux problèmes posés en matière forestière et environnementale. La latitude est laissée aux étudiants étrangers pour réaliser leurs travaux de recherche de 3ème cycle dans leurs pays d'origine avec l'encadrement conjoint de l'ENFI et de la structure d'origine de l'étudiant.

Dès la mise en place de la formation forestière, des efforts continus d'adaptation à l'évolution des besoins de la foresterie et de la société ont été entrepris. Trois tendances fondamentales marquent cette évolution. La première demeure axée sur la gestion forestière; la seconde vise à embrasser divers aspects de l'environnement ou, au moins, tous ceux qui s'intéressent à la sauvegarde de l'aménagement des ressources et la troisième cherche à transcender les deux premières et à confier la responsabilité dans le domaine de la forêt ou de l'environnement à des cadres de fonctions largement polyvalentes, capables d'aborder les synthèses qu'implique un aménagement global de l'espace rural.

3. CONCEPTION ET ÉVOLUTION DES CURSUS DE FORMATION

3.1 Méthodologie De L'évaluation De La Formation

L'évaluation en matière d'éducation et de formation est définie comme un processus continu et systématique consistant à estimer la valeur actuelle ou la valeur potentielle des programmes de formation. Le processus consiste à définir des critères en fonction des préoccupations des personnes auxquelles l'estimation est destinée, à réunir les données relatives à ces critères et à fournir des informations relatives à ces préoccupations. Le but fondamental de l'évaluation est généralement de déterminer dans quelle mesure le programme a atteint ses buts et ses objectifs. Elles peuvent fournir un cadre d'orientation pour l'avenir, contribuer à améliorer le programme en cours et constitue une base pour la planification future des programmesv

L'évaluation de la formation repose sur le choix d'un certain nombre d'indicateurs selon l'information qu'ils sont susceptibles de fournir. Les indicateurs sont généralement classés en deux types: (i) indicateurs de réalisation pour la mesure qualitative et quantitative des, activités de formation sous les aspects des thèmes diffusés, de l'organisation et des méthodes pédagogiques; (ii) Indicateurs d'impact et d'efficacité: appréciation de la qualité de mise, en œuvre de nouvelles techniques et des contraintes ayant freiné, le cas échéant leur adoption, etc.

Plusieurs méthodes sont préconisées pour l'évaluation des activités de formation et particulièrement l'évaluation de l'impact: (i) l'expérience sur le terrain; (ii) la méthode des échantillons assortis; (iii) l'étude avant et après; (v) l'enquête. Généralement les deux premières méthodes sont rarement utilisées parce qu'elles sont très chères et d'un maniement difficile; l'étude avant et après repose sur des observations faites avant et après le programme de formation. L'enquête, la méthode la plus utilisée, est généralement plus aisée à mettre en œuvre et moins coûteuse, mais moins précise. Il faut signaler que l'on peut utiliser ces méthodes d'une manière concomitante.

La méthodologie et la démarche utilisées pour la conception et la révision des cursus de formation à l'ENFI sont présentées dans le schéma ci-après. Il repose sur l'évolution du contexte et de l'environnement du secteur forestier et sur le souci de l'administration forestière de planifier le futur de la forêt pour une gestion durable traduits par la mise en place du Second projet forestier et de la restructuration de l'administration forestière.

3.2. Profils et Programme de Formation

Dans le but de planifier le futur de la forêt pour une gestion durable l'administration forestière, a préparé dès 1990 un projet de développement et de conservation des ressources forestières, avec l'appui de la Banque Mondiale pour la période 1992-1998: «le Second Projet Forestier» financé dans le cadre des prêts sectoriels par cette même banque et la Banque Africaine de Développement (BAD); ce projet comprend huit composantes:

La dernière composante a fait l'objet d'un projet FAO/TCP/MOR/0052 (A) «Restructuration de l'administration forestière au Maroc» d'octobre 1990 à décembre 1992. Ce projet a conduit d'une part aux nouvelles structures décrites dans les paragraphes (1.56 à 1.62) et à un projet révisé du code forestier marocain et, d'autre part, à une analyse diagnostique de la recherche et l'enseignement forestier et à des propositions validées dans le cadre de l'Atelier ENFI du 3 au 5 décembre 1992. Cette analyse est réalisée sur la base d'un diagnostic d'interviews, à partir d'un questionnaire d'enquête à tous les personnels dans tous les services centraux et extérieurs et sur les domaines d'attribution confiés à l'administration forestière sont de deux ordres: les tâches forestières spécifiques de protection et de valorisation des espaces boisés, mais aussi, de multiples et importantes tâches hors forêts.

Le profil de formation est, d'une manière générale l'ensemble des compétences et qualités que le techniciens ou le cadre doit avoir ainsi que les tâches qui lui incombent pour la promotion et le développement des actions forestières dans le cadre d'une politique et d'une stratégie définie. Il est élaboré à partir des orientations de la politique forestière, de l'analyse de la situation professionnelle du technicien c'est à dire les fonctions qu'il doit assurer et des compétences liées à ces fonctions.

La complexité et la diversité éco-sociologique du Maroc comme des pays dont les ressortissants fréquentent l'ENFI, les implications du développement et de la diversification des demandes qui s'adressent aux ressources forestières imposent une approche propre dans les méthodes comme dans les instruments de la gestion et dans le développement des ressources forestières et des autres ressources naturelles. Ainsi, les fonctions scientifiques, techniques, socio-économiques et organisationnelles que l'ingénieur doit assurer dans les différentes situations professionnelles (secteur public ou privé), sont en rapport avec:

Ces fonctions consistent pour l'ingénieur forestier à savoir répondre avec efficacité aux besoins qu'une demande pressente et multiforme fait peser sur les services que peuvent produire les ressources forestières et les ressources naturelles, tout en préservant et améliorant leur potentiel productif et, à être en mesure d'appliquer des approches intégrées à objectifs multiples dans la conception, la planification, la gestion et les techniques d'aménagement de gestion des ressources naturelles.

Ces fonctions doivent se traduire par un certain nombre d'aptitudes et de capacités, en particulier:

Le plan de formation et le cursus correspondant ont été élaboré dans le cadre d'une série de réunions et de concertations entre l'ensemble du corps enseignant et des responsables de l'administration forestière principale utilisateur et des intervenants dans le secteur forestier.

Les domaines de formation retenues et validées par le Conseil de Perfectionnement de l'ENFI dans sa session d'avril 1994 sont présentées ci-après:

MODULE 1: Biologie et milieux forestiers : Sols, microbiologie et nutrition des arbres forestiers, biologie végétale et physiologie, botanique générale et forestière phytosociologie et phytoécologie - écophysiologie, génétique et amélioration des arbres forestiers, lutte contre les ennemis de la forêt;

MODULE 2 : Sylviculture (Sciences et Techniques de la constitution, de la régénération et de la conduite des peuplements forestiers) : dendrométrie, sylviculture des essences reboisement, aménagement et gestion technico-économique, équipement et exploitation forestière;

MODULE 3: Conservation et restauration des sols et des parcours forestiers : aménagement des parcours, agronomie et agroforesterie, conservation des eaux et des sols, hydrologie et aménagement des bassins versants;

MODULE 4: Sciences économiques, juridiques et sociales: économie (générale, forestière, rurale), estimation, géographie, droit (général, civil, pénal, administratif, forestier, pêche, chasse, législation du travail), gestion des entreprises (comptabilité, fiscalité, marketing, code des investissements), communication et développement expression écrite et ora1e, langues, sociologie rurale;

MODULE 5: aménagement de l'espace, chasse et cynégétique, hydrobiologie, pêche continentale, aquaculture, protection de la nature, aires protégées;

MODULE 6: Sciences et techniques de l'ingénieur: mathématiques appliquées (statistiques, mécanique et R.D.M.), informatique (pratique d'un langage et des logiciels les plus courants), topographie - cartographie, télédétection et géométrique;

MODULE 7: Domaine des sciences des produits forestiers: connaissances scientifiques de base (xylologie, chimie, propriétés physique et physico-chimiques, propriétés mécaniques et variabilité), propriétés technologiques et mises en œuvre (mise en forme du matériau, préservation, les composites, valorisation chimique et énergétique, les industries de transformation du bois), le liège et autres produits de la forêt (exploitation et valorisation), La filière-bois de l'arbre au produit fini (les acteurs, intervention de l'état, le commerce national et international).

Si les méthodes pédagogiques d'enseignement, la réglementation des études et l'évaluation des connaissances n'ont pas subi de changements majeurs, il n'en reste pas moins que les nouvelles missions de l'école, le profil et les domaines de formation ont induit une meilleure restructuration de l'école, de ses départements et des options de spécialisation et permis une large ouverture sur l'environnement de la recherche.

4.1 Orientations Nouvelles De La Politique Forestière

Au cours de la dernière décennie, il y a eu des mouvements très importants en faveur du développement des questions de foresterie durable et de gestion forestière à l'échelle globale. La CNUED (RIO 1992) a été le point de départ et de repère de ce processus. (Agenda 21, Principes forestiers, Congrès forestier mondial de Paris 1991 et d'Antalya 1996, Conventions internationales sur la diversité biologique, sur la désertification et sur les changements climatiques). Les programmes forestiers nationaux (PFN) constituent le cadre stratégique et l'instrument de planification de ces différents processus.

La reconnaissance de l'importance des espaces boisés de la région méditerranéenne pour le développement a donné lieu, depuis longtemps à des efforts de coopération et à la mise en place de programmes spécifiques. En particulier le Programme d'Action Forestier Méditerranéen, (PAF-MED)vimis en œuvre, en 1993, par la FAO dans le cadre des activités de «Silva mediterranea» fournit un cadre conceptuel à partir duquel les pays du Maghreb ont élaboré et mis en œuvre des plans forestiers nationaux (PFN). Le concept et le principe des PFN ont été traduits sous forme de propositions d'action lors du dialogue intergouvernemental sur les forêts (Groupe intergouvernemental sur les forêts et Forum intergouvernemental sur les forêts, 1996-2000, de la Commission du Développement Durable des Nations Unies).

L'analyse stratégique effectuée récemment, au Maroc, sur les grandes tendances des vingt prochaines années a mis en relief les principaux enjeux, en rapport avec les futurs possibles des forêts et des espaces boisés. De profonds changements de la politique forestière dans ses orientations et ses modalités de mise en œuvre sont apparus indispensables. Les enjeux s'articulent autour des axes suivants:

Face à ces enjeux, la gestion durable des ressources forestières est actuellement au centre des préoccupations des pouvoirs publics et de la société marocaine. Cette prise de conscience s'est traduite par l'élaboration et la mise en œuvre d'une série d'études sous-sectorielle d'appui à la planification stratégique et à l'action. L'ensemble de ces études a été mis en cohérence dans le cadre du Programme Forestier National (PFN).vii viii

Le PFN constitue ainsi, le cadre politique et stratégique de gestion durable du secteur forestier et le cadre de mobilisation, de programmation et d'allocation des moyens pour atteindre les objectifs suivants: (i) sauvegarder et conserver le patrimoine forestier (ii) conserver le sol et lutter contre l'érosion (iii) préserver et valoriser la biodiversité des milieux naturels (iv) aménager et valoriser les ressources productives (v) promouvoir le développement intégré des zones forestières et périforestières. La stratégie du PFN repose sur une approche à la fois patrimoniale, partenariale et participative et territoriale.

La stratégie, pour atteindre ces objectifs et conduire à la mobilisation des moyens et à des programmes d'action, s'articule autour de trois approches principales: (i) une approche patrimoniale fondée sur la responsabilisation de tous les acteurs intervenants dans l'aménagement du territoire; (ii) une approche territoriale basée sur l'intégration des actions dans le cadre d'une dynamique de développement rural (politique de montagne, d'énergie, de gestion des parcours, d'aménagement hydraulique; (iii) une approche participative et partenariale impliquant l'adhésion des populations usagères, des collectivités locales et du secteur privé au processus d'aménagement durable des ressources.

La mise en œuvre des PFN est tributaire d'un renforcement institutionnel; elle a constitué l'occasion d'une réflexion approfondie et d'une restructuration des institutions. A cet effet, l'adaptation de la formation et de la recherche constitue autant de leviers sur lesquels il faudrait agir pour une réalisation efficace des plans d'action émanant du PFN.

4.2 Atouts Et Faiblesses Du Système D'enseignement Forestier.

L'enseignement forestier au Maroc présente des atouts en rapport avec une culture scientifique forestière ancienne, une ouverture nationale et internationale et un potentiel humain et technique non négligeable. Toutefois, malgré la diversité de ses missions les efforts de restructuration et d'adéquation aux besoins du développement du secteur forestier, le système d'enseignement connaît des problèmes d'ordre structurel et organisationnel (14),en particulier:

La faiblesse technique et scientifique est particulièrement marquée pour certains domaines: agroforesterie, aménagement intégré des bassins versants, foresterie urbaine, foresterie des zones marginales et arides, lutte contre la désertification et la planification de l'utilisation des terres et, pour certaines disciplines en rapport avec les récents progrès scientifiques: systèmes de documentation par ordinateur, analyse des systèmes, construction et utilisation de modèles, biologie forestière, écophysiologie, génétique moléculaire, bio- diversité, etc.;

Les relations entre les établissements d'enseignement forestier et les services chargés de la recherche sont insuffisantes. Cette situation est le résultat d'une séparation structurelle de la recherche et de l'enseignement. La recherche est conduite par des instituts de recherche qui n'ont que peu de liens avec l'université. Les établissements poursuivent des activités de recherche en liaison avec l'enseignement du 3ème cycle, mais, ces travaux sont souvent sans relation directe avec les programmes des systèmes nationaux car le choix dépend, au premier chef, de l'initiative des enseignants.

La quasi-absence de système d'évaluation périodique du chercheur, de l'enseignant-chercheur et des programmes.

4.3 Tendances Actuelles Du Système D'enseignement Supérieur

Le système d'enseignement et de recherche scientifique en général et agricole en particulier, en tant que vecteur de dynamisation et de croissance, d'entreprise de production scientifique et technologique, a fait l'objet, durant la dernière décennie, d'une revue et d'une analyse approfondie quant aux enjeux que pose le nouveau contexte de développement durable et de ses implications politiques, économiques et sociales et quant aux défis à relever et réformes à entreprendre.ix xLes établissements d'enseignement supérieur et de recherche agricole ne sont pas restés à l'écart de cette mouvance. Plusieurs Projets de réforme et de restructuration ont été initiés voire promulgués (Projet de Charte Nationale d'Éducation et de Formation octobre 1999, Loi 01.00 du 19 mai 2000 portant organisation de l'enseignement supérieur et Projet de Loi relative à la recherche scientifique et technologique).

Les tendances actuelles de la structuration de l'enseignement supérieur (3) peuvent être résumées comme suit:

4.4 Orientation Pour L'action

La gestion durable et multifonctionnelle des forêts au Maroc ne peut se raisonner de manière isolée de leur environnement géographique, économique et sociale, elle doit être perçue comme une composante du développement durable. Ce nouveau concept de la gestion requiert l'appui d'une éducation et formation et d'une recherche structurée, efficace et ouverte basée sur le développement des connaissances scientifiques et techniques par la communauté scientifique capable de faire face aux enjeux.

La conduite du changement de l'enseignement forestier, à la lumière des nouvelles orientations, des nouveaux besoins du PFN et des réformes de l'enseignement supérieur,xixiist entreprise à l'ENFI à travers les actions principales suivantes: la révision du cursus de formation des techniciens, l'adaptation du profil de l'ingénieur, la mise en place d'un plan de formation continue et la promotion d'une recherche inter institutionnelle.

4.4.1 Révision du cursus de formation des techniciens

La mise en place d'un nouveau cursus de formation élaboré suivant une approche appropriée de l'ingénierie de formation, permet de former des techniciens dont le rôle sera essentiel dans la mise en œuvre des programmes et des actions du PFN.

Aussi est-il apparu nécessaire de revoir cet enseignement dans le but: (1) d'évaluer le programme dispensé actuellement à l'ITREF et le situer par rapport aux besoins des utilisateurs actuels et potentiels; (2) d'apporter les ajustements nécessaires pour adapter l'enseignement et (3) d'élaborer un nouveau référentiel selon la méthode de l'ingénierie pédagogique qui consiste à dispenser un enseignement par objectif sensé être plus efficace et donnant meilleur résultat que la formation académique classiquexiii

La fiche descriptive d'activité présente de manière synthétique les grandes catégories de taches correspondantes à l'ensemble des différentes situations professionnelles susceptibles d'être occupées par le technicien forestier. Cette fiche a été élaborée à l'aide d'entretiens avec les principaux partenaires impliqués dans la formation technique et validée auprès d'un échantillon de techniciens répartis dans les différentes régions du pays considérées comme représentatives des diverses activités qu'assume le technicien.

L'étude et l'analyse de la fiche descriptive d'activité ont permis de dégager sept objectifs terminaux d'intégration (encadré ci-après) qui correspondent à l'évaluation d'un ensemble de capacités pour lesquelles le niveau minimum exigé correspond à un seuil requis pour la délivrance du diplôme préparé. Ils intègrent les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être considérés comme fondamentaux et minimaux.

Objectifs terminaux d'intégration
(EC: être capable)

EC d'assurer l'installation, la conduite technique et l'exploitation des peuplements forestiers et de périmètres sylvo-pastoraux.

EC de réaliser les projets de développement et de restauration du sol.

EC d'assurer l'organisation, le contrôle du travail, de gérer les ressources humaines conformément à la législation en vigueur, d'élaborer et d'utiliser les documents administratifs.

EC de veiller à l'application de la loi et de la réglementation en vigueur en matière de forêt, chasse et pêche.

EC de s'intégrer dans son milieu de travail et dans son environnement socio-professionnel.

EC d'utiliser et /ou entretenir le matériel et les équipements du domaine forestier et d'assurer le contrôle et le suivi des travaux d'aménagement.

EC de mobiliser les connaissances scientifiques en rapport avec les techniques forestières pour comprendre et résoudre des situations professionnelles.

La formation du technicien forestier est organisée en 6 unités structurées en 33 modules auxquels s'ajoutent un module d'éducation physique et sportive et un autre de séminaires et projets.

UNITÉ U1: «sciences et techniques appliquées a la foresterie» (473 heures): Botanique, Étude du milieu, Agronomie, Topographie, Dendrologie, Mathématiquesappliquées, Informatique.

UNITÉ U2 «production forestière» (489 heures): Pépinière, Reboisement, Sylviculture, Aménagements de forêts, Technologie du bois, Économie Forestière.

UNITÉ U3 «environnement juridique de la gestion forestière» (330 heures): Droit administratif et forestier, Organisation administrative, Législation forestière, Service des préposés, Législation de la chasse et de la pêche.

UNITÉU4 «protection et conservation du milieu» (324 heures): Défense et Restauration des sols et Aménagement de bassins versants, Cynégétique, Pisciculture, Sylvo-pastoralisme, Protection phytosanitaire des forêts, luttes préventives et actives contre les feux de forêts.

UNITÉ U5 «environnement socio-professionnel» (322 heures): Instruction des préposés (formation paramilitaire), Techniques de communication, Sociologie, secourisme, Hippologie et Équitation (Relation publique et savoir être du technicien).

UNITÉ U6 «équipement et matériel» (142 heures) : Elle procure au technicien des connaissances et des savoirs en matière d'équipement, de Machinisme agricole et de Télécommunication. Les savoirs ainsi acquis permettent au technicien d'utiliser de manière rationnelle les équipements mis à sa disposition et de leur assurer un entretien régulier.

Module d'éducation physique et sportive (100 heures): Ce module constitue un aspect des activités socioculturelles que l'élève est tenu d'effectuer durant son séjour dans l'établissement.

Module «projet et synthèse» (190 heures) : Le programme de formation comprend des cours théoriques, des applications pratiques en salle ou en forêt, des visites techniques et des stages. Au total, la formation s'effectue en 2370 heures. La formation à l'extérieur de l'institut tient une place privilégiée dans l'enseignement technique forestier.

4.4.2 Adaptation du profil de l'ingénieur

Une réflexion est entreprise pour la révision et l'adaptation de l'enseignement forestier. Elle s'appuie sur la stratégie forestière et les objectifs prioritaires à l'horizon 2020 du PFN pour définir le profil de l'ingénieur forestier à travers les domaines d'emploi, les capacités d'analyse et de synthèse requises, le savoir, le savoir-faire et le savoir-être pour aboutir à une architecture pertinente de la formation et de son contenu

Les orientations et les programmes d'action ou de changement qui émanent du PFN militent en faveur de la formation d'un cadre forestier polyvalent capable de prendre en charge, non seulement la gestion des ressources forestières ou même celle des espaces naturels mais aussi tous les autres problèmes d'un aménagement d'ensemble de l'espace rural. Cette formation doit être l'aboutissement logique de l'importance prépondérante reconnue à un développement rural» réellement intégré.

Ce type de profil de formation de cadres supérieurs en foresterie exige une formation de base polyvalente agronomique poussée avec une initiation de façon théorique et pratique aux techniques les plus modernes (informatique, statistiques etc.) avant d'intégrer la formation forêt-environnement proprement dite.

4.4.3 Mise en place d'un plan de formation continue.

L'évolution des connaissances, la diversité, la complexité et les interrelations des tâches et des activités dans le processus de gestion durable des forêts sont telles que la formation permanente (recyclage, perfectionnement, stages, séminaires etc.) doit être le principe fondamental de toute dynamique des capacités techniques et professionnelles pour accompagner le PFN.

La démarche mise en œuvre comprend les différentes étapes successives suivantes: (1) recensement des postes fonctionnels, (2) description des activités professionnelles par poste; (3) énoncé des déficits de compétence par poste et (4) établissement des besoins de formation.

Le schéma ci-après résume la méthode d'élaboration du plan de formation continue

Le Plan de formation continue représente donc, une offre collective de formation sur une période de cinq ans, dans lequel chaque personne pourra rechercher une réponse à sa demande individuelle, selon des modalités explicitées par ailleurs. Les besoins de formation émergeants sont essentiellement de deux types: formation de mise à niveau, de perfectionnement et formation d'accompagnement au changement.

Au total 80 modules de formation sont identifiés représentant l'équivalent de 377 sessions et 25 500 journées de formation durant les cinq prochaines années.

4.4.4 promotion d'une recherche finalisée inter institutionnelle.

L'enseignement a pour finalité de préparer les générations que montent à relever les défis de la gestion durable des forêts. Des problèmes nouveaux apparus dans le cadre du PFN appellent des solutions nouvelles. C'est pourquoi, il est essentiel que l'enseignement soit très relié à la recherche car c'est celle-ci qui prépare l'avenir. La recherche constitue une activité vitale et indispensable dans le système de formation forestière supérieure, c'est à travers elle que l'enseignement perfectionne ses connaissances scientifiques et améliore le niveau de son enseignement.

Les départements de l'ENFI doivent établir des programmes en fonction des besoins prioritaires exprimés par le département des forêts dans le cadre du Conseil de l'établissement voire du Conseil d'orientation et de planification de la recherche. La recherche doit s'orienter vers la résolution de problèmes prioritaires définis dans la stratégie forestière et du Programme national de la recherche forestière. Elle doit être mené en étroite collaboration avec les autres institutions nationales en particulier et développer des programmes de recherche-développement à moyen terme en collaboration avec les utilisateurs.

À côté des liaisons existant avec l'université, les instituts de recherche, l'ENFI doit en entretenir et en créer également avec les instances de terrain, non seulement lors des tournées des élèves, mais aussi, par le moyen de manifestations, de séminaires, de journées d'étude ou d'information... Les tentatives que font les praticiens et les usagers du terrain pour trouver des solutions à leurs problèmes et à leurs besoins constituent, à côté de la recherche, une autre source de progrès.

Les liaisons ENFI-Instituts de recherche ne doivent pas se limiter au niveau des professeurs et des chercheurs, mais englobe les étudiants. C'est dans la mesure où ceux-ci seront associés que, plus tard, ils continueront, tout au long de leur carrière, de travailler avec les Instituts de recherche.

La promotion de la recherche reste tributaire des mécanismes de financement continu et souple. La mobilisation de financement national et international pour la recherche est nécessaire et doit avoir l'appui des responsables eu égard aux orientations nouvelles du pays dans ce sens.

Toutefois, la mobilisation du corps enseignant s'impose pour conduire les changements et adapter continuellement l'enseignement et la formation. Mais, il a besoin de bénéficier des moyens de la formation et de la recherche pour continuer leur perfectionnement, pour assurer une veille technologique et une large ouverture au niveau national et international, en particulier, participation à des séminaires, à des colloques et des voyages d'études sur des thèmes variés tant au Maroc qu'à l'étranger; promotion d'échanges d'enseignants entre institutions, etc.

CONCLUSION

La problématique forestière de la région au Maroc conditionne les stratégies et les choix politiques de gestion et de conservation des forêts et de l'environnement naturel, mais aussi les orientations en matière d'éducation, de formation et de recherche forestières.

L'analyse de la situation actuelle du système d'enseignement supérieur a permis de mettre en relief les atouts et les faiblesses de ce système. Dans ce sens, l'École Nationale Forestière d'Ingénieurs de Salé, au Maroc, présente un modèle de coopération des pays du Maghreb dans le domaine de la formation des cadres supérieurs forestiers.

Le Sommet de Rio et les processus qui l'on suivi, ont permis l'émergence d'une nouvelle vision de la foresterie en terme de gestion, de conservation et d'exploitation écologiquement viable de tous les types de forêts. Dans cet ordre d'idée, le Maroc a élaboré et développé des instruments stratégiques d'appui à la planification, en particulier, le programme forestier national (PFN). L'adaptation et le renforcement de l'enseignement et de la formation et de la recherche constituent autant de leviers sur lesquels il faudrait agir pour la réalisation efficace des plans d'actions émanant du PFN.

Les tendances générales de l'enseignement et de la recherche évoluent d'une manière générale vers la clarification des missions, le renforcement institutionnel, l'adaptation des profils et des contenus de formation, l'amélioration de la gouvernance, des priorités et de la programmation de la recherche et du financement.

La méthodologie et la démarche utilisée par la conception et la révision des cursus de formation au niveau moyen et supérieur repose sur l'évolution du contexte de l'environnement du secteur forestier et sur le souci de l'administration forestière de planifier le futur de la forêt par une gestion durable traduit par la mise en œuvre du programme forestier national à l'horizon 2020.

Le système de formation au niveau supérieur et au niveau moyen sont caractérisés par une grande faculté d'adaptation aux changements de la politique forestière. Ainsi la conception de l'enseignement forestier, basée sur des objectifs de formation clairement définis et revus périodiquement avec les formateurs et les utilisateurs garantit la relation étroite entre l'évolution des besoins et des exigences de développement et l'orientation des profils et des contenus de la formation.

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