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PRÉFACE

Les forêts jouent un rôle essentiel dans le changement climatique. Elles contribuent aux émissions de carbone lorsqu'elles sont détruites ou endommagées et elles souffrent des changements de climat, de la sécheresse ou des conditions climatiques extrêmes. Lorsqu'elles sont gérées de manière durable, elles peuvent représenter un service exceptionnel en matière d'environnement en éliminant l'excès de carbone présent dans l'atmosphère et en le stockant dans la biomasse, les sols et les produits ligneux. De plus, le bois de feu produit de façon durable offre une alternative aux combustibles fossiles sans dommage pour l'environnement.

La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et le Protocole de Kyoto (PK) qui en découle confirment ce rôle des forêts. Durant la 7ème Conférence des Parties de la Convention-cadre à Marrakech, Maroc, en 2001, les gouvernements se sont mis d'accord sur le cadre final de mise en oeuvre du PK, qui oblige les gouvernements des pays industrialisés à réduire leurs émissions nettes de gaz à effet de serre aux montants fixés pour chaque pays. Le PK pourrait entrer en vigueur pendant ou juste après le Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesbourg, Afrique du Sud, en août/septembre 2002.

Cependant, les négociations internationales sur le changement climatique relatives aux forêts sont loin d'être terminées et évoluent rapidement. Plusieurs questions restent encore à régler comme par exemple les définitions relatives aux forêts, les directives pour mesurer, contrôler et faire rapport au Mécanisme pour un développement propre (MDP), ou le traitement des produits ligneux récoltés.

Les pays en développement n'ont pas d'objectifs spécifiques de réduction des émissions. Mais ils tentent de réduire leur part dans les émissions de gaz à effet de serre. Dans le secteur forestier, ils comptent sur les dispositions du Protocole de Kyoto qui pourraient aider à réduire les émissions comme conséquence de la déforestation et de la dégradation des forêts, à adapter les forêts aux changements de climat, renforcer le rôle comme puits de carbone des forêts, et en même temps favoriser le développement durable. Dans ce contexte, une attention particulière est portée au MDP qui pourrait aider à financer les activités relatives au développement durable du secteur forestier. De plus, l'Accord de Marrakech a créé des fonds qui pourraient couvrir des activités forestières qui ne sont pas actuellement possibles dans le cadre du MDP.

Bien que contribuant assez faiblement au changement de climat, l'Afrique pourrait souffrir d'insuffisances alimentaires sérieuses résultant de ce changement et en devenir ainsi l'une des principales victimes. La FAO reconnaît le lien très fort qui existe entre la gestion durable et la conservation des forêts, l'atténuation du changement climatique et la sécurité alimentaire. Elle essaie donc d'aider ses Etats Membres, en particulier les pays en développement, à venir à bout des défis et des opportunités offerts dans le cadre de la CCNUCC et du PK.

Le but de cette publication est de fournir des informations au secteur forestier africain sur les accords en cours concernant le changement du climat, le MDP et d'autres ressources pour conserver les forêts, les adapter et augmenter leur rôle comme puits de carbone, et les conditions de mise en oeuvre du PK and Afrique.

Ce rapport à été rédigé à la demande de la Division des produits forestiers (FOP) de la FAO et dans le cadre d'un contrat avec le CIRAD-Forêt (France). Il a été rédigé par Alain Karsenty, chercheur socio-économiste au CIRAD-Forêt, Cécile Blanco, agro-économiste, et Thomas Dufour, biologiste.

L'équipe de rédacteurs remercie Olman Serrano, Sous-Division des produits ligneux et non ligneux (FOPW), ainsi que Suzuko Tanaka et Dieter Schoene (FOPW) de la FAO pour l'aide qu'ils leur ont apportée dans la supervision du travail, Cheryl André de la Porte pour le travail effectué sur le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) et le Fonds français pour l'environnement mondial (FFEM), ainsi que Bruno Locatelli (CIRAD-Forêt) pour les précisions sur les données scientifiques, et Cyril Loisel (Office National des Forêts) pour celles portant sur les négociations.