PARTICIPATING COUNTRIES AND ORGANIZATIONS IN ALPHABETICAL ORDER

CAPE VERDE - CAP VERT - CABO VERDE

Son Excellence Monsieur Jose Maria Pereira Neves, Premier Ministre de la République du Cap Vert (Langue originale portugais)


Je voudrais, pour commencer, exprimer la grande satisfaction que je ressens. En 1996, dans cette même ville de Rome, le premier Sommet mondial de l'alimentation a été organisé. Les Chefs d'Etat et de Gouvernement de presque tous les pays du monde se sont engagés, par le biais du Plan d'action du Sommet à réduire de moitié le nombre de personnes mal nourries d'ici à l'année 2015.

Cela étant dit, il est apparent que quelque chose n'a pas bien fonctionné, puisque depuis, au lieu d'être le témoin d'une réduction du nombre de 20 millions de personnes souffrant de la malnutrition par an, il n'y a une réduction que de 8 millions, situation qui, bien sûr, mettra en péril le Plan d'action, si rien n'est fait pour inverser la tendance. Lorsque nous regardons ce qui se passe et lorsque nous observons les effets qui sont ceux de la fin de la guerre froide et de la mondialisation, bien sûr, certains de ces effets sont positifs, nous voyons que les pays les plus pauvres sont confrontés à certaines incertitudes qui découlent des aspects négatifs de ces phénomènes. Il y a eu multiplication des conflits. Il y a eu accès restreint aux marchés pour les pays pauvres. Il y a eu des actes de terrorisme, prévalence des réseaux des trafics de drogue, explosion du nombre de personnes souffrant du VIH et d'autres maladies.

Tous ces éléments creusent le fossé des riches des pauvres. Face à cela, nous devons en tant que communauté internationale, redoubler d'efforts et faire preuve de plus de responsabilité. En tant que Gouvernement, nous devons assumer les responsabilités qui nous reviennent. Ce Sommet, nous le pensons, va nous permettre d'atteindre deux objectifs: d'abord, renforcer notre volonté politique, et je pense notamment à la volonté politique des pays industrialisés, il faut qu'il y ait renforcement de la volonté d'atteindre les objectifs qui ont été fixés en 1996, et il faut que nous rendions disponibles un certain nombre de ressources qui feront que la FAO et d'autres pays seront à même d'aider ceux qui en souffrent de sortir d'une situation de faim et de misère.

Nous souhaitons, au Cap Vert, renouveler notre plein engagement eu égard à la Déclaration de Rome de 1996. Nous soutenons, par ailleurs, toutes les initiatives qui ont comme objectif de garantir à chacun l'accès à l'alimentation. Le droit à l'alimentation est un droit auquel nous croyons, un droit que nous souhaitons voir respecter.

Nous notons, avec grand plaisir, l'initiative du Directeur général de la FAO - vous savez que c'est grâce à lui qu'un fonds fiduciaire a été créé. L'objectif de ce fonds est de financer des programmes des projets qui seront des mécanismes extraordinairement efficaces dans le cadre des activités que mènent sept organisations pour aider le monde de façon générale, et plus particulièrement le continent africain, dont je suis issu.

Je voudrais également saluer l'initiative prise par le Gouvernement italien vis-à-vis de l'Afrique. Vous savez que nous avons célébré la tenue de la journée parlementaire Italie-Afrique. Cette journée a été célébrée le 23 mai dernier à Rome. Par cette initiative, le Gouvernement italien a démontré quelle était la solidité de sa volonté politique, quelle était la solidité de son engagement pour le développement du continent africain. Nous espérons que l'exemple, qu'a donné l'Italie, sera suivi par de nombreux autres pays.

L'Afrique a démontré quelle était sa volonté politique, volonté de sortir d'un cercle vicieux, d'un cercle qui broie sa population. Nous voulons sortir une fois pour toutes de l'état de sous-développement dans lequel nous nous trouvons depuis tant d'années. Le NEPAD est l'expression la plus récente de cette volonté. Le document fondateur du NEPAD comprend un certain nombre de volets relatifs au développement, je pense notamment au volet agriculture, qui prévoit un certain nombre de mécanismes pour augmenter la production agricole. Ce qui, nous l'espérons, nous permettra d'éliminer la famine et de renforcer la sécurité tant au plan régional que national. Le Cap Vert pense lui-aussi que les valeurs et les principes de l'Etat démocratique et de droit sont des conditions essentielles, alors qu'il s'agit de garantir la paix et la sécurité internationale. Les conflits, la pauvreté, la faim ont un effet très délétère sur tous les pays qui en souffrent; et l'Afrique sait le prix qu'il faut payer lorsque les conflits éclatent, et lorsque la pauvreté et la faim règnent.

Je voudrais, ici, attirer l'attention de ceux qui sont présents ici, sur le sort de la population de l'Angola. L'Angola souffre depuis des années, des décennies, d'un conflit civil. Le Gouvernement angolais fait face à des défis humanitaires considérables, et nous espérons que la communauté internationale sera se mobiliser pour apporter une aide efficace à l'Angola, afin que l'Angola, lors de ses prochaines élections, fasse le choix de la démocratie. Nous espérons qu'après les prochaines élections, un nouvel environnement de liberté et de paix se fera jour en Angola. C'est par l'apaisement et la réconciliation que l'Angola pourra reprendre sur de nouvelles bases.

Vous savez quelles sont les contraintes géoclimatiques et économiques qui s'exercent sur le Cap Vert. Vous savez quelles difficultés nous rencontrons, dès lors qu'il s'agit de prendre part aux échanges internationaux. Nous souffrons d'un grave déficit en matière de production céréalière, qui est à la base de notre régime alimentaire, et dans de telles difficultés, il ne faut pas oublier de prendre en compte prioritairement ceux qui souffrent et ceux qui ont faim. Nous sommes devenus indépendants en 1975, et nous avons toujours essayé de surmonter les difficultés qui nous empêchaient d'aller de l'avant. Nous avons beaucoup fait pour tâcher d'améliorer les conditions de vie de notre population. Nous avons essayé de jeter les bases qui nous permettront de mener à bien des politiques, qui permettront à la population de sortir de la situation pénible dans laquelle elle se trouve. Nous avons donné la priorité à l'hygiène, à l'éducation, à la prise en charge sociale. Cela ne suffit pas, bien sûr ! Et il faut que chaque pays trouve en lui les moyens d'assurer sa sécurité alimentaire. Nous avons des ressources alimentaires limitées, nous faisons face à une croissance très poussée de notre population; dois-je vous rappeler que nous sommes un Etat du Sahel, nous avons donc encore beaucoup de travail à accomplir. Mais à l'aube de ce nouveau Millénaire, au tout début de ce nouveau Millénaire, nous nous tournons avec espoir vers la FAO, car nous pensons qu'un partenariat avec la FAO et avec des pays industrialisés et des organisations internationales, nous arriverons à travailler efficacement. Nous arriverons, nous l'espérons, à trouver le financement dont nous avons besoin.

Nous voudrions lancer, ici, un appel. Il faut absolument se pencher plus attentivement sur le sort des Etats insulaires à fort revenu, qui ont à faire face à des défis bien particuliers. Nous espérons qu'une attention toute particulière sera donnée à l'étude de mesures qui pourraient améliorer la production agricole de ces Etats, que je viens de décrire.

Nous souhaitons rappeler l'initiative qui a été celle de la FAO qui a permis d'organiser la Conférence ministérielle sur l'agriculture dans les petits Etats insulaires. Cette conférence s'est tenue en mars 1999 à Rome. Il y a eu également le Plan d'action des barbardes, plan d'action mené en faveur des petits Etats insulaires. Toutes ces initiatives restent aujourd'hui encore une source d'inspiration. Nous souhaitons voir ces initiative renouvelées, et nous espérons pouvoir à l'avenir continuer de bénéficier de votre aide, de votre assistance.

Nous pensons au Sommet de Johannesbourg sur le développement durable, qui se tiendra en septembre prochain. Nous pensons que ce Sommet nous donnera la possibilité de réaffirmer la nécessité de réserver un traitement différencié aux Etats insulaires. Il faut promouvoir le développement de ces Etats, qui souffrent de vulnérabilité.

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