PARTICIPATING COUNTRIES AND ORGANIZATIONS IN ALPHABETICAL ORDER

DJIBOUTI -

Son Excellence Ismael Omar Guelleh, Président de la République de Djibouti


Permettez-moi d'exprimer ma sincère gratitute au Gouvernement et au Peuple italien pour l'accueil chaleureux et les marques d'attention dont ma délégation et moi-même faisons l'objet depuis notre arrivée dans cette belle cité de Rome.

Notre présence ici aujourd'hui témoigne une fois de plus du rôle de coordinateur, de rassembleur, que l'Italie ne cesse de jouer au sein de cette chaîne de solidarité mondiale qui se met progressivement en place dans notre combat commun contre la pauvreté et la famine. Je voudrais également rendre hommage à Monsieur Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, dont je salue la vitalité, l'enthousiasme et la remarquable efficacité.

En septembre 2001, à l'occasion du Sommet, du Millénaire, les nations du monde avaient formulé la promesse de faire reculer la pauvreté dans le monde d'ici l'an 2015. Atteindre ces objectifs sera bien sûr une tâche ardue dans un contexte où un chômage persistant s'ajoute à une grave crise économique au milieu de poussées récurrentes d'insécurité alimentaire. Néanmoins, les nations du monde s'y attèlent avec la conviction que l'action transformatrice de l'homme et la solidarité internationale pourront nous aider à faire face au défit et aux menaces de toutes sortes qui planent sur l'avenir.

En République de Djibouti les conditions climatiques extrêmement sévères ont une incidence négative sur les ressources naturelles caractérisées notamment par la rareté des sols fertiles, la salinisation des eaux et des terres, l'exode rural des nomades grossissant le rôle des chômeurs dans la capitale. Ceci se traduit naturellement par un déficit de la production agricole engendrant une insécurité alimentaire. Comme je viens de le mentionner, la disponibilité en eau constitue le principal facteur limitant du développement rural à Djibouti. C'est la raison pour laquelle mon Gouvernement accorde la plus grande importance à la mobilisation des ressources en eau, notamment grâce à l'acquisition d'équippement hydraulique au profit des populations rurales. Cette évolution se caractérise également par le fait que l'Etat encourage de plus en plus la participation des bénéficiaires à la réalisation, la gestion et la maintenance des ouvrages hydrauliques mis à leur disposition, afin d'en assurer la pérennité. C'est dans ce contexte que le Gouvernement a créé, l'an dernier, le Fonds national de l'eau, afin de facilité l'accès à l'eau potable pour l'ensemble de la population, en particulier en milieu rural.

Le séminaire sur l'action gouvernementale qui s'est déroulé à Djibouti du 3 au 10 février 2002 a été l'occasion d'un large débat regroupant l'ensemble du Gouvernement et la société civile, et ce afin de procéder aux réformes et aux orientations nécessaires dans le développement économique et social du pays. En intégrant cette écoute et cette réception de nouveaux efforts, les propositions qui en émergeront, auront toutes les chance de s'imposer et d'être couronnées de succès. Des programmes de lutte contre la pauvreté se mettent graves progressivement, notamment dans le cadre de l'Agence djiboutienne d'exécution et des travaux d'intérêt publique, du Fond social de développement, particulièrement en faveur des ONG et des Organisations des femmes. L'objectif global de cette stratégie vise à donner aux communautés locales des capacités leur permettant de favoriser un développement axé sur les gens.

En collaboration avec la FAO, la Banque mondiale, la Banque islamique de développement et le Gouvernement égyptien, le programme spécial pour la sécurité alimentaire devrait démarrer très prochainement. Ce projet est destiné en particulier aux petits agriculteurs, éleveurs et pêcheurs. De même, un projet pilote de micro-finance en milieu rural sera exécuté conjointement avec le Fonds monétaire international de développement agricole, dans les prochains mois en attendant la phase d'extension d'une durée d'environ dix ans, et dont les bénéficiaires seront des coopératives ou des particuliers en zone rurale pour la réalisation des micro-entreprises. Les politiques entreprises au niveau national ou régional ne pourraient à elles-seules suffire pour redresser et améliorer le nouveau de la production agricole et de l'alimentation dans les pays en voie de développement. Ensemble, nous devons réfléchir et accélérer la privation du plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, adopté en 1996, qui démontre, sans contestations possibles, que l'option fondamentale, consciente et délibérée, en faveur de la solidarité internationale aura un impact considérable dans notre lutte pour l'éradication de la faim dans le monde.

À l'heure de ce troisième Millénaire, la globalisation et les progrès vertigineux de la science et de la technologie, notamment dans le domaine de nouvelles technologies de l'information, nous risquons de voir se creuser davantage le fossé qui sépare les pays industrialisés et les pays en voie de développement, d'une part, les classes aisées, et les populations pauvres dans les pays les moins avancés, d'autre part.

Pour réduire ce fossé, deux possibilités s'offrent à nous. La première réside dans les négociations commerciales multilatérales sur l'agriculture dans le cadre de l'OMC et dans le cadre nouveau du parténariat pour le développement de l'Afrique. Ces négociations devraient aboutir notamment au transfert de technologies et de résultats de la recherche agronomique pour augmenter la production agricole dans les pays en développement. À ce propos, nous tenons à rendre hommage au Directeur général de la FAO, Monsieur Jacques Diouf, pour sa persévérance ayant permis l'adoption, lors de la trente-et-unième session de la FAO en novembre dernier, du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture.

Toutefois, nous constatons que certains obstacles entravent l'action au marché des exportations agricoles des pays en voie de développement. Parmi ces obstacles, je citerai les droits de douane productifs et l'escalade des tarifs. Dans ce domaine, il est indispensable de réduire les droits de douane et les tarifs pour les produits susceptibles d'être exportés par les pays en voie de développement, d'accroître l'accès aux marchés pour les exportations agricoles des pays en voie de développement. Dans le domaine de la concurrence à l'exportation, les mesures suivantes devraient être prises pour un commerce équitable, à savoir des réductions supplémentaires des subventions aux exportations notamment des produits agricoles, resserrement des mesures anti-contournement, resserrement des règles sur les restrictions à l'exportation des pays exportateurs. La seconde opportunité a trait à la réduction ou à la suppression de la dette extérieure en particulier en faveur des pays les moins avancés, dont les effets suffoquant les économies des pays en voie de développement.

L'application même partielle des mesures subventionnées contribuerait grandement à changer radicalement, d'une manière positive, la situation de l'agriculture, de l'alimentation et de la pauvreté dans les pays en voie de développement. Elle soulignerait également les faits et non seulement en paroles, la volonté sincère de la communauté internationale de contribuer à instaurer un nouveau type de relations sur une base égalitaire.

Dans les années 60-80, les sommets et les conférences internationales, porteurs d'espoir pour l'humanité, clamaient haut et fort les slogans suivants: santé pour tous en l'an 2000, éducation pour tous en l'an 2000, réduction et élimination de la faim et de la malnutrition dans le monde. Trente ans plus tard force est de constater que plus de 240 millions d'enfants de moins de 15 ans travaillent au lieu d'aller à l'école et que des centaines de millions de personnes n'ont pas accès au "sommet du pot", notamment celles atteintes par le sida, que plus de 800 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique. Ainsi trouver suffisamment de quoi se nourrir est un défi quotidient pour plus de trois milliards de personnes sur cette planète. Et ce, bien que l'agriculture mondiale ait considérablement progressé depuis ces trente dernières années. L'ampleur, la fréquence et parfois la violence constatées lors des manifestations anti-mondialisation en marge des sommets des grandes conférences internationales sur le développement témoignent l'exaspération des segments les plus vulnérables de nos sociétés.

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