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GUINEA-BISSAU - GUINÉE-BISSAU

Son Excellence Monsieur Alamara Intchia Nhassé, Premier Ministre de la République de Guinée-Bissau


Permettez-moi, au nom du Gouvernement de la Guinée-Bissau, de la délégation et en mon nom, de féliciter très chaleureusement Monsieur le Président d'avoir été élu à la présidence des travaux de ce Sommet mondial de l'alimentation. Nous sommes convaincus que ce choix a été éclairé, car il est dû à vos qualités, à vos compétences personnelles et que cela permettra à nos travaux d'être couronnés de succès.

J'aimerais également féliciter Monsieur Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, pour le soutien inlassable qu'il a apporté à la réalisation de cet événement et je voudrais également féliciter son équipe technique qui a participé à cette préparation. J'aimerais aussi exprimer ma reconnaissance au Gouvernement de la République italienne, qui a accepté d'accueillir ce Sommet d'une très grande importance et je voudrais également le féliciter pour son hospitalité dans cette ville, berceau de l'humanité.

L'économie de la Guinée-Bissau dépend fortement de l'agriculture qui représente plus de 50 pour cent de notre produit intérieur brut et qui emploie plus de 85 pour cent de la population active et apporte 90 pour cent des produits d'exportation de notre pays. L'agriculture, ainsi que la pêche, constituent une des sources essentielles de l'activité économique de notre pays.

Le conflit politico-militaire qui s'est abattu sur notre pays en 1998 et qui a duré onze mois a mené à la suspension de plus de 23 programmes et projets de développement dans le domaine de l'agriculture, de la forêt, de l'élevage ainsi qu'à l'arrêt des activités de quasi tous les autres secteurs de l'économie ainsi que la paralysie de l'administration publique. Par ailleurs, cette situation de crise politico institutionnelle a paralysé toutes les négociations lancées avec les partenaires du développement pour appuyer la Guinée-Bissau pour la mise en oeuvre du Programme défini dans le plan d'action et a retardé la mise en oeuvre d'un grand nombre de projets. Je voudrais souligner, en outre, que l'impact de ce conflit continue à peser aujourd'hui sur notre population et notre pays a vraiment besoin de l'appui de la communauté internationale pour faire redémarrer son économie, en particulier la production agricole dans le but de garantir la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté. Un autre obstacle notable est le facteur climatique dont l'impact a été très négatif dans notre lutte contre la faim.

Autre handicap dont nous souffrons également est la chute des prix de certains produits d'exportation comme la noix de cajou. Malgré cela, et malgré tous ces obstacles, des réformes importantes ont été pris dans le secteur de l'administration fiscale, du système bancaire. Nous avons également encouragé le secteur privé visant ainsi à réduire la pauvreté. Notre Gouvernement s'efforce d'améliorer les conditions sociales et la compétitivité économique de notre pays, ce qui est absolument nécessaire, et pour cela, pardon, il nous faut absolument avoir recours aux partenariats internationaux.

Dans la perspective de la FAO, des appuis nous ont été apportés par le biais de programmes et de projets, dont certains, tout particulièrement, comme le Programme spécial de sécurité alimentaire qui couvre la production du riz, la désalinisation de l'eau et la production animalière de cycles courts comme les volailles et les porcs et les petits ruminants ; d'autres projets également, dans le cadre du Programme TéléFood, un soutien technique aux femmes horticultrices et un projet d'urgence avec le PNUD et la Suède.

La présence de notre pays dans le concert des Nations est là pour la lutte pour la défense des droits de l'homme, des valeurs de la démocratie, la lutte contre la pauvreté, la lutte contre la pandémie du VIH-SIDA, qui continue à faire des ravages. Par ailleurs, nous souhaitons que la nouvelle situation politique, sociale et économique présente des conditions favorables à la liberté mais également à la justice, à la prospérité, au progrès, au bien-être.

Combattre la faim et réduire la pauvreté, c'est bien là la première des priorités du Programme de notre Gouvernement, et atteindre l'équilibre pour le développement et, en particulier dans l'agriculture, est l'un des objectifs essentiels. Nous sommes convaincus que l'assistance alimentaire ne résoudra pas tous les problèmes de la faim en Guinée-Bissau, c'est pourquoi nous considérons extrêmement important que les pays qui possèdent des technologies de pointe apportent leur aide aux pays comme le nôtre afin de garantir la sécurité alimentaire à la fois dans le contexte local et sur le plan planétaire.

Les perspectives de production de la Guinée-Bissau dans les projections faites d'ici l'an 2010 montrent qu'il y aurait une augmentation du déficit alimentaire, ce qui signifie qu'environ 93 000 tonnes de céréales seraient importées d'ici 2010. C'est pourquoi il faut mettre en place des politiques et des stratégies avec des programmes d'investissement cohérents et appropriés sur la base également d'une discipline budgétaire cohérente. Malgré tous les obstacles et les difficultés que nous avons rencontrés au cours des dernières années, nous avons pu, dans le cadre du plan d'action de Rome, développer un certain nombre d'actions, en particulier, l'élaboration et l'adoption d'une Charte de la politique du développement agricole. Nous avons pris des contacts avec des partenaires du développement pour la mobilisation des ressources financières; nous avons élaboré, adopté une loi de la réforme agraire ; nous avons mis en oeuvre une stratégie, un plan d'action pour la conservation de la biodiversité ; nous avons créé un organe de gestion des zones côtières et un laboratoire de système d'information et de télédétection; nous avons mis en oeuvre un programme national de lutte contre le paludisme.

Pour terminer, je voudrais exprimer toute notre gratitude pour l'esprit de coopération dans lequel nous travaillons pour créer une planète verte sur laquelle nous puissions tous vivre en paix et dans la dignité, ce que méritent tous les êtres humains. Malgré les efforts que feront chacun des gouvernements, nous savons parfaitement tous que la solution à nos problèmes ne peut être qu'une solution mondiale pour répondre aux besoins de nos populations. Ainsi le Gouvernement de la Guinée-Bissau s'est engagé et a pris, dans les mesures de ses possibilités, des actions dans le contexte régional et international afin de mettre en oeuvre les mesures qui seront recommandées par ce Sommet.

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