PARTICIPATING COUNTRIES AND ORGANIZATIONS IN ALPHABETICAL ORDER

MADAGASCAR

Son Excellence Monsieur Georges Ruphin, Ambassadeur de la République de Madagascar


La tenue du Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après, me donne l'agréable occasion, au nom de la délégation malgache, d'adresser mes sincères félicitations à vous-même, Monsieur le Président, et aux autres membres du Bureau pour votre élection, pour diriger nos travaux, et au Directeur général de la FAO, Monsieur Jacques Diouf, ainsi qu'à l'ensemble du Secrétariat, tous mes remerciements pour tous les efforts déployés afin que ce Sommet ait finalement lieu malgré le contexte international difficile.

Malgré les progrès accomplis dans le domaine agricole, la situation alimentaire mondiale demeure préoccupante, notamment dans les pays en développement. Selon les dernières estimations de la FAO, le nombre des personnes sous-alimentées dans le monde s'élève à 815 millions dont 777 millions dans des pays en développement, 27 millions dans des pays en transition et 11 millions dans des pays industrialisés, malgré des stocks importants de vivres dans les pays riches. Faut-il souligner que la culture de la solidarité a disparu de la conscience mondiale.

Au cours des années 90, le nombre des personnes sous-alimentées dans les pays en développement a diminué à un taux annuel largement insuffisant de 6 millions. Au rythme actuel, il faudrait plus de 60 ans pour atteindre l'objectif fixé en 2015. Ainsi, pour atteindre l'objectif fixé par le Sommet mondial de l'alimentation de 1996, il faudra des actions vigoureuses pour réduire le nombre de personnes qui souffrent de la faim, de 2 2 millions par an.

Devant un tel paradoxe et au milieu de contradictions internationales déchirantes, où les inégalités s'aggravent chaque jour, les représentants des pays ici présents, riches ou pauvres, doivent prendre des mesures concretes. Il est donc indispensable de faire preuve d'une solidarité accrue, de renforcer le partenariat et de maintenir le dialogue permanent au niveau des organisations du système des Nations Unies, afin d'atteindre les objectifs dans un monde en pleine transformation.

Les Etats membres doivent assumer leurs responsabilités face à un enjeu qui est surtout politique et éthique. Car il s'agit en effet de volonté politique et de nulle autre chose. Quel prix, quelle priorité attache-t-on au droit dont dispose tout être humain à se nourrir? Faire des pays en développement des partenaires fiables et viables devient une condition sine qua non de la paix et de la sécurité mondiale dans le futur. Huit cent quinze millions de personnes mal nourries et de santé précaire constituent une poudrière difficile à contenir et à contrôler. Beaucoup de hauts responsables des pays industrialisés ont compris qu'il faudrait aider les pays en développement à trouver des solutions sur place pour ces populations déshéritées mais jusqu'à présent, les mesures prises restent très limitées. Les pays en développement continuent à s'appauvrir en consacrant les ressources dont ils disposent à régler les dettes au lieu d'investir dans le développement malgré l'annonce et l'application de l'initiative pour les pays pauvres très endettés (IPPTE).

Plusieurs événements internationaux se sont déroulés depuis le Sommet mondial de l'alimentation de 1996 et au cours desquels les objectifs du Sommet ont été évoqués et réaffirmés, à savoir:

  • Déclaration du millénaire adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies;
  • Communiqué final de réunion au sommet du G-8 tenue à Gênes;
  • Déclaration ministérielle adoptée à l'occasion de la quatrième session de la Conférence ministérielle de l'OMC tenue à Doha;
  • Résolution sur le droit à la nourriture adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies;
  • Consensus de Monterrey sur le financement du développement.

Encore une fois, triste constat, la volonté politique et la mobilisation de ressources n'ont pas été au rendez-vous de la solidarité humaine. L'aide publique au développement a fortement chuté et l'on assiste de plus en plus au renforcement du protectionnisme par l'accroissement des subventions agricoles dans les pays riches. De telles mesures ne peuvent que réduire les chances d'accès des produits agricoles des pays pauvres au marché international. Ainsi, à notre humble avis, pour lutter efficacement contre la faim et la pauvreté, il faudra mener le combat sur deux fronts. En cas de crise due aux catastrophes naturelles sou aux conflits, il sera nécessaire d'apporter une aide immédiate et ciblée en faveur des populations affectées. Mais la seule solution durable est celle qui consiste à aider les communautés rurales pauvres à se passer de l'aide alimentaire en accroissant leur propre production par l'autoconsommation d'abord, et la commercialisation ensuite.

Madagascar qui a souscrit à la Déclaration de Rome sur la sécurité alimentaire mondiale et au plan d'action du Sommet mondial de l'alimentation, a traduit sa volonté d'observer les normes internationales en matière de sécurité alimentaire et a engagé, après le Sommet, la mise en oeuvre des stratégies et programmes dans divers domaines. La réalisation de la sécurité alimentaire, qui est un droit fondamental de l'Homme, constitue une priorité. Cette sécurité alimentaire ne peut être atteinte que par une augmentation importante de la production agricole, par un approvisionnement correct et régulier des pays en développement en denrées de première nécessité.

Madagascar se félicite de l'initiative pour le Nouveau partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD) et voudrait s'associer aux déclarations es Chefs de délégations africaines qui nous ont précédés pour appuyer ce programme, notamment le volet agricole qui figure parmi ses priorités et lance un appel à la Communauté internationale pour son financement, afin de promouvoir la sécurité alimentaire en Afrique. Par ailleurs, je me réjouis de la création du Fonds fiduciaire à contribution volontaire pour le financement du Programme de la FAO qui ouvre la voie à la lutte contre la faim dans de nombreux pays.

Pour terminer, ma délégation est d'accord avec l'adoption de la Déclaration du Sommet mondial de l'alimentation; cinq ans après, intitulée Alliance internationale contre la faim, fruit d'un travail remarquable du Groupe de travail à composition non limitée.

Nous espérons qu'après ce Sommet historique, l'aide au développement, notamment dans le domaine de l'agriculture, sera conséquente. A cet égard, je me réfère au consensus de Monterrey, conférence internationale sur le financement du développement.

* Texte inséré sur demande.

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