PARTICIPATING COUNTRIES AND ORGANIZATIONS IN ALPHABETICAL ORDER

MONACO - MÓNACO

Son Altesse Sérénissime Albert de Monaco, Le Prince Héréditaire, Principauté de Monaco


C'est un grand honneur et un vif plaisir pour moi au nom de Son Altesse Sérénissime le Prince Rainier III de Monaco, mon père, de m'adresser à vous aujourd'hui.

Permettez-moi tout d'abord de féliciter Son Excellence Monsieur Silvio Berlusconi pour son élection en qualité de Président de ce Sommet mondial de l'alimentation et de remercier sincèrement et chaleureusement Son Excellence Monsieur Jacques Diouf, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), pour son action constante en matière de lutte contre la faim et pour l'initiative, prise en 1996, d'instaurer ce Sommet qui constitue une occasion unique de prendre des engagements publics en vue de réduire et de supprimer le fléau que constitue la sous-alimentation dans le monde.

Je tiens à adresser également tous mes remerciements au Gouvernement italien pour la qualité de son accueil et pour les facilités mises à disposition de l'ensemble des participants.

Nul ne conteste l'importance de l'enjeu qui réunit au cours de cette semaine à Rome les représentants de 184 pays. Chacun ne peut que se féliciter de cette nouvelle mobilisation de la communauté internationale pour défendre ce droit fondamental qu'est "manger à sa faim".

Le Sommet mondial de l'alimentation conclut une série de conférences internationales sur ce thème et à lieu en particulier après la réunion, organisée sous l'égide de l'ONU, qui s'est déroulée à Monterrey (au Mexique) du 20 au 23 mars dernier et qui a été l'occasion d'aborder les thèmes de la pauvreté et du financement du développement dans le tiers monde.

Je constate que la grande majorité des Etats est d'ores et déjà tombée d'accord sur un certain nombre d'objectifs et de considérations à caractère général. J'observe également que l'aide aux pays en voie de développement est devenue au fil des années une préoccupation sans cesse répétée tant au niveau des gouvernements qu'à celui des ONG (Organisations non gouvernementales).

Mérite par ailleurs d'être souligné le fait que de nombreux efforts ont porté, au cours de la dernière décennie, sur l'amélioration de la sécurité alimentaire, qui passe notamment par un développement durable et par la faculté à tirer le meilleur parti des potentialités et des ressources des zones concernées.

Malgré quelques progrès notables, la situation alimentaire mondiale demeure néanmoins très préoccupante à l'heure actuelle.

Je ne rappellerai pas ici les chiffres et statistiques que nous connaissons tous, hélas, trop bien. Je voudrais simplement vous faire part du sentiment que j'ai éprouvé en lisant récemment dans la presse que les pays dits riches n'étaient pas tous entièrement d'accord sur la stratégie à adopter à l'avenir pour accentuer les efforts en faveur de la lutte contre la faim.

Je suis persuadé que les mesures concrètes prônées par les uns - accroître encore l'aide au développement et arriver effectivement à un taux de 0,7 pourcent du PIB d'ici à 2015 - et les mesures sélectives envisagées par quelques autres - éviter les gaspillages et les abus et réserver les contributions aux seuls régimes démocratiques respectant les règles internationales - sont en réalité encore plus compatibles qu'on ne veut le laisser croire et peuvent par leur association permettre de dégager une voie consensuelle susceptible de permettre une amélioration à la fois quantitative et qualitative de l'effort international en faveur de la réduction de la sous-alimentation.

Cet effort, faut-il le rappeler, ne doit se limiter aux seules contributions financières et alimentaires mais concerne également de très nombreux domaines: on lutte contre la faim par l'information, par la communication, par la formation, par la culture, par les nouvelles technologies.

La Principauté de Monaco a toujours manifesté sa solidarité et son soutien à cette cause qui constitue l'un des plus grands défis du troisième millénaire.

Malgré sa petite taille, mon pays a développé une politique active de coopération internationale et assure, au sein de la FAO, le financement de trois projets de coopération Sud-Sud menés dans le cadre du Programme spécial pour la sécurité alimentaire en faveur des pays partenaires suivants: Madagascar-Vietnam, Niger-Maroc et Mauritanie-Chine, ce dernier accord devant être signé très prochainement.

Par ailleurs, il a fortement encouragé les ONG monégasques à vocation humanitaire à être présentes à travers le monde et à apporter une contribution effective et suivie aux opérations et initiatives menées aujourd'hui dans près d'une quarantaine d'Etats.

Enfin, Monaco étudie la possibilité d'organiser en Principauté une manifestation culturelle dont le bénéfice serait attribué à la FAO.

Il est vrai que l'une des préoccupations constantes de Monaco a été de vérifier l'utilisation des fonds et des marchandises envoyés dans ces pays et de s'assurer que ceux-ci correspondaient aux besoins. Cela a pu être mené à bien en se rendant sur le terrain et en mettant en place une organisation pragmatique et cohérente.

Le risque de gaspillage et d'octroi de subsides à des Etats insuffisamment scrupuleux ne doit pas constituer le prétexte à ne pas poursuivre et à ne pas accentuer les efforts en faveur de la lutte contre la faim et la sous-alimentation.

Les précautions nécessaires doivent accompagner les mesures concrètes que les pays développés se sont envisagés à mettre en oeuvre dans un proche avenir.

En tant qu'institution internationale en charge notamment de cette question. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture a bien entendu un rôle déterminant et décisif à jouer, à tous les niveaux, mais doit se voir doter de moyens financiers et humains suffisant pour remplir au mieux sa tache dans le contexte et complexe qui est le sien ainsi que pour garantir le contrôle des opérations.

Je voudrais, en conclusion, rendre un hommage en particulier à tous ceux et à toutes celles qui à travers le monde participent et contribuent à la lutte contre la faim, notamment aux personnes qui consacrent bénévolement une partie de leurs temps aux actions sur le terrain et à celles qui sont confrontées aux situations les plus difficiles et les plus pénibles.

Permettez-moi également d'adresser à nouveau mes très sincères remerciements à la FAO, à son Directeur général et à l'ensemble de ses personnels pour leurs efforts et pour l'activité inlassable qu'ils déploient.

Permettez-moi enfin de nourrir l'espoir que, lors du prochain Sommet mondial de l'alimentation, des résultats plus encourageants pourront être enregistrés à la suite des engagements pris durant cette semaine et surtout grâce au respect de ceux-ci.

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