L'aquaculture est chaque jour davantage considérée, par les décideurs et les acteurs du développement, comme une composante essentielle de la sécurité alimentaire et de l'activité économique. En Chine, l'aquaculture est une activité vieille de plus de 2500 ans. Cependant, elle ne s'est développée de façon constante et rapide qu'après les années cinquante, et surtout après 1978, pour couvrir la plus grande part de la production halieutique chinoise depuis le début des années 90. En 2000, l'aquaculture représentait environ 60 pour cent de la production halieutique en Chine, en 1950, elle représentait 17 pour cent et, en 1978, 27 pour cent. La Chine reste, à ce jour, le leader mondial de la production aquacole.
Bien qu'une abondante documentation existe sur l'aquaculture chinoise, il reste beaucoup d'aspects à connaître sur le développement du secteur en Chine. En particulier, on dispose de peu d'informations sur les raisons et les facteurs de son développement. Leur analyse pourrait jouer un rôle essentiel, non seulement pour prévoir le futur de cette activité en Chine, mais aussi pour faire progresser l'activité dans de nombreuses régions du monde. C'est dans ce cadre que le Département des Pêches de la FAO et le Gouvernement chinois ont mené une étude visant à analyser les politiques et les autres facteurs qui ont mené au développement durable du secteur. L'objectif de cette étude est aussi d'examiner comment l'expérience chinoise d'aquaculture durable et profitable peut bénéficier à d'autres pays possédant un potentiel aquacole, tout particulièrement les pays en développement. L'approche choisie pour mener l'étude a consisté à répondre aux quatre questions suivantes: pourquoi l'aquaculture s'est-elle développée en Chine; quel est le niveau actuel de production de l'aquaculture; comment ce développement a-t-il été atteint et où mène-t-il.
L'étude a couvert toutes les provinces de Chine, sauf la province de Taiwan: elle a été menée par sept experts Chinois en aquaculture d'eaux douces, d'eaux saumâtres et marines, ainsi qu'en commercialisation du poisson, en économie et en politiques de développement. L'équipe a rassemblé, résumé et analysé les données nécessaires à l'étude et à la préparation du présent rapport. Le rôle principal de la FAO a été de fournir des directives sur comment rassembler et organiser les informations obtenues afin d'atteindre les objectifs visés et d'apporter depuis la conception jusqu'à la réalisation du rapport, et où nécessaire, un apport technique ou autre.
L'information utilisée pour la rédaction de ce rapport provient principalement de documents existants, d'observations de terrain menées par l'équipe d'experts, et des propres connaissances de l'équipe. Les principaux acteurs du secteur aquacole, comme les décideurs et les responsables au niveau gouvernemental, les éleveurs, les responsables du marché des produits aquacoles, les transformateurs, les exportateurs et les consommateurs ont également fourni des informations précieuses pour rédiger cette étude.
En plus de l'introduction, le rapport comprend les chapitres suivants: l'historique; le rôle des politiques publiques sectorielles; l'avenir du secteur; et une courte conclusion.
En présentant un bref historique de l'aquaculture et en décrivant la situation actuelle du développement aquacole, par là même en décrivant la structure, l'organisation et la performance du secteur, le chapitre premier répond aux questions du pourquoi et de quel niveau de développement. A travers une discussion sur les politiques gouvernementales générales et spécifiques visant à lancer et à appuyer l'aquaculture, le deuxième chapitre traite la question du comment l'aquaculture s'est développée en Chine. Le troisième chapitre étudie le futur de l'aquaculture chinoise, et en particulier son rôle comme générateur de nouvelles technologies, son rôle dans la société chinoise, le développement potentiel de sa production, les marchés nationaux et internationaux, l'aquaculture et l'environnement, les forces et faiblesses, et l'orientation des politiques à venir, répondant par là même à la question «Où va l'aquaculture chinoise?».
