FAO/SMIAR - Perspectives alimentaire No.5 - décembre 2002 p.6

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Commerce1

Fléchissement du commerce céréalier mondial en 2002/03

Les prévisions concernant les échanges céréaliers mondiaux pour 2002/03 indiquent 236  millions de tonnes, volume inchangé depuis le rapport précédent publié au mois d'octobre et inférieur de 5 millions de tonnes au niveau record de l'an dernier. La contraction des échanges céréaliers mondiaux prévue pour cette saison résulte principalement du déclin du volume global du commerce du blé, tandis que le commerce des céréales secondaires devrait, lui, augmenter légèrement. Sur le marché du riz, les perspectives initiales de commerce international pour 2003 laissent prévoir une année semblable à la précédente.

Contraction marquée du commerce mondial en 2002/03

Le commerce mondial du blé2 devrait, selon les prévisions, tomber à 102,5 millions de tonnes en 2002/03, soit un recul de 5 millions de tonnes relativement à la campagne précédente. La majeure partie du déclin prévu devrait découler d'une contraction très marquée des importations des pays développés, avec une réduction concomitante des importations des pays en développement.

Les prévisions actuelles d'importations globales de blé par les pays développés en 2002/03 donnent près de 24 millions de tonnes, soit environ 3 millions de tonnes de moins que durant la campagne précédente. Ce déclin est dû principalement à la situation de l'Union européenne, grande importatrice de blé. Au cours de la campagne précédente, l'Union européenne est devenue le principal importateur de blé, avec un volume estimatif d'au moins 10 millions de tonnes. Au cours de la campagne de commercialisation actuelle, le redressement de la production de l'Union européenne pour 2002 a contribué jusqu'ici à réduire les importations. Cependant, grâce au maintien d'une demande vigoureuse de blé destiné à l'alimentation animale à meilleur cours provenant de la mer Noire et principalement de la Fédération de Russie et de l'Ukraine, les importations de l'Union européenne pourraient encore atteindre, pour cette campagne, 7,5 millions de tonnes, soit un volume demeurant au-dessus de la norme. Étant donné que les licences d'importation enregistrées depuis le début de la campagne jusqu'à début novembre atteignaient un niveau proche de 6 millions de tonnes, le résultat final pour la campagne en cours sera déterminé par l'accueil réservé à la proposition de la Commission européenne visant à introduire, pour le blé, des contingents d'importation à partir de janvier 2003. Selon cette proposition, environ 3 millions de tonnes de blé de qualité inférieure à la moyenne pourraient, à terme, entrer sur le marché de l'Union européenne moyennant un droit réduit de 12 euros par tonne; toutefois, toute quantité dépassant ce contingent serait assujettie au taux prohibitif de 95 euros par tonne. Cette proposition doit encore recevoir l'approbation des États membres de l'Union européenne. Entre-temps, le projet a été débattu et, selon les informations reçues, accepté avec le Canada et les États-Unis, à savoir les deux États membres de l'OMC pour lesquels le marché du blé de l'Union européenne représente l'enjeu principal, tandis que les pourparlers se poursuivent avec l'Ukraine et la Fédération de Russie, pays non membres de l'OMC.toutefois, toute quantité dépassant ce contingent serait assujettie au taux prohibitif de 95 euros par tonne. Cette proposition doit encore recevoir l'approbation des États membres de l'Union européenne. Entre-temps, le projet a été débattu et, selon les informations reçues, accepté avec le Canada et les États-Unis, à savoir les deux États membres de l'OMC pour lesquels le marché du blé de l'Union européenne représente l'enjeu principal, tandis que les pourparlers se poursuivent avec l'Ukraine et la Fédération de Russie, pays non membres de l'OMC.

Selon les prévisions, les importations totales de blé par les pays en développement devraient décliner de 1 million de tonnes relativement à la campagne précédente, pour s'établir à 79 millions de tonnes. Cependant, ce déclin devrait intéresser principalement l'Asie, avec des importations totales de blé de 45 millions de tonnes en 2002/03, soit un recul de 2,5 millions de tonnes relativement à la campagne précédente. La majeure partie de ce déclin est attribuable à la République islamique d'Iran, dont les importations pourraient chuter de 40 pour cent pour s'établir à 3,5 millions de tonnes, du fait de la récolte exceptionnelle de cette année. Au Bangladesh et en Turquie, les bonnes récoltes engrangées pourraient également entraîner une réduction des importations; celles-ci devraient toutefois augmenter aux Philippines, principalement sous l'effet d'une forte demande de blé d'alimentation animale.

Les importations globales de blé des pays d'Afrique devraient, selon les prévisions, avoisiner 26 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus qu'en 2001/02. On s'attend aujourd'hui à ce que les importations de plusieurs pays d'Afrique du Nord dépassent les niveaux de l'an dernier, sous l'effet d'une chute de la production due à une sécheresse prolongée, particulièrement en Algérie et en Tunisie. Les importations totales des pays de la région subsaharienne devraient demeurer inchangées par rapport à la campagne précédente, avec un volume dépassant de peu 8 millions de tonnes. Parallèlement à l'augmentation prévue des importations du Kenya, de l'Éthiopie et de l'Érythrée, plusieurs pays, parmi lesquels la Mauritanie, la Tanzanie et le Zimbabwe, devraient réduire leurs importations de blé en 2002/03.

Une légère augmentation est prévue, durant cette campagne, pour les importations totales des pays d'Amérique latine et des Caraïbes, avec au premier plan le Mexique et le Brésil. Au Mexique, la demande vigoureuse de blé de qualité meunière devrait entraîner une augmentation des importations. S'agissant du Brésil, on prévoit une augmentation des achats de blé de l'ordre de 400 000 tonnes, pour un total de 6,6 millions de tonnes, compte tenu du léger déclin prévu de la production - qui devrait néanmoins, à ce niveau, rester supérieure à la moyenne. Au cours des dernières années, le Brésil s'est classé comme premier importateur mondial de blé, la majeure partie du blé importé provenant traditionnellement de l'Argentine; toutefois, les difficultés financières rencontrées par les deux pays ont conduit à de nouveaux accords commerciaux avec d'autres fournisseurs. Selon des nouvelles diffusées au Brésil, les minoteries du pays ont récemment décidé d'importer 500 000 tonnes de blé en provenance de la Fédération de Russie, en échange d'une valeur équivalente sous forme de viande de boeuf brésilien. Le secteur de la minoterie avait déjà signé une lettre d'entente en vue de l'acquisition de 500 000 tonnes métriques de blé ukrainien, peut-être en échange sucre.

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales

  Blé Céréales secondaires Riz (usiné) Total
2001/02 2002/03
prévis.
2001/02 2002/03
prévis.
2002 2003 2001/02 2002/03
prévis.
  (.............................................................millions de tonnes..................................................)
Asie 47,5 45,0 56,3 55,1 13,7 13,7 117,4 113,8
Afrique 24,8 25,6 14,9 17,4 7,3 7,2 47,0 50,1
Amérique centrale 6,7 6,9 12,5 14,0 1,7 1,7 21,0 22,6
Amérique du Sud 11,3 11,5 6,2 6,8 1,0 1,0 18,5 19,3
Amérique du Nord 2,9 2,1 6,5 7,2 0,7 0,7 10,1 10,0
Europe 13,2 10,9 7,9 6,3 1,6 1,6 22,7 18,9
Océanie 0,5 0,5 0,1 0,2 0,4 0,4 1,0 1,0
MONDE 106,9 102,5 104,4 107,0 26,4 26,21/ 237,6 235,8
Pays en développement 80,0 78,9 68,0 71,6 22,4 22,4 170,4 172,8
Pays développés 26,9 23,6 36,4 35,4 4,0 3,9 67,2 62,9

Source: FAO 1/ Très provisoire.

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Pour en venir aux exportations, les expéditions totales de blé des cinq principaux pays exportateurs devraient se monter, cette saison, à 69 millions de tonnes, soit un déclin d'environ 13 pour cent, ou 11 millions de tonnes, par rapport à la campagne précédente. La majeure partie de ce recul pourrait s'expliquer par la contraction d'environ 4 millions de tonnes que devrait subir cette année la demande mondiale d'importations.

Toutefois, il convient de tenir compte d'un facteur encore plus important, à savoir que des pays non reconnus jusqu'ici comme exportateurs tendent à devenir des acteurs importants du marché mondial du blé, entrant en concurrence avec les grands pays exportateurs, dont les volumes disponibles devraient décliner.

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S'agissant des grands pays exportateurs, l'Australie et le Canada sont particulièrement à court de volumes exportables pour cette saison, en raison du déclin marqué de leur production nationale. En fait, les rapports récemment obtenus donnent à penser que ces deux pays se préparent à importer du blé, en petite quantité très probablement, et d'une qualité correspondant à l'alimentation animale compte tenu de l'augmentation des cours intérieurs dans ce secteur. En revanche, les exportations de l'Union européenne pourraient augmenter de façon marquée relativement à la campagne précédente, pour atteindre 15 millions de tonnes. Cependant, du fait de la lenteur, depuis le début de la campagne de commercialisation, des émissions de licences d'exportation qui se chiffrent à moins de 5 millions de tonnes, il faudrait que les ventes connaissent une forte accélération au cours des mois restants de la campagne pour que cette prévision se concrétise. La lenteur des ventes d'exportation de l'Union européenne s'explique principalement par les volumes de blé plus importants disponibles auprès de sources non traditionnelles, en particulier la Fédération de Russie, le Kazakhstan, l'Ukraine et l'Inde. En fait, l'achat de quantités substantielles de blé à meilleur prix provenant de ces pays pourrait faire de l'Union européenne le principal marché destinataire pour la deuxième campagne consécutive. Dans l'ensemble, les exportations combinées provenant de ces quatre exportateurs non traditionnels devraient, selon les prévisions, dépasser durant cette campagne 22 millions de tonnes, soit un progrès de 4 millions de tonnes par rapport au niveau déjà élevé de 2001/02. Il convient de comparer ces chiffres aux exportations d'environ 26,5 millions de tonnes réalisées par les États-Unis, qui demeurent le principal pays exportateur de blé à l'échelle mondiale.

Légère augmentation du commerce des céréales secondaires en 2002/03

Le commerce mondial des céréales secondaires devrait, selon les prévisions, atteindre 107 millions de tonnes en 2002/03, soit un léger progrès relativement aux volumes réduits de la campagne précédente. La modeste augmentation par rapport à 2001/02 devrait être alimentée par le volume légèrement supérieur des échanges concernant le sorgho, qui pourrait atteindre 7,5 millions de tonnes, tandis que le volume échangé pour la plupart des autres céréales secondaires de large diffusion devrait demeurer stable par rapport à la campagne précédente. Sur le marché du maïs, les exportations de cette campagne devraient s'approcher du volume record enregistré l'année précédente, soit environ 78 millions de tonnes.

En Afrique, le total des importations devrait augmenter de 2,5 millions de tonnes par rapport à la campagne précédente, pour atteindre un nouveau sommet de plus de 17 millions de tonnes. Contrairement à la situation en Afrique du Nord, où les importations de la plupart des pays devraient demeurer analogues à celles de 2001/02, les graves pénuries alimentaires déclenchées en Afrique subsaharienne par les déficits de production et les guerres civiles ont encore augmenté, cette année, les besoins en importations. Les augmentations les plus marquées, exprimées en volume, devraient concerner le Zimbabwe (1,7 million de tonnes), le Kenya (300 000 tonnes) et la Zambie (255 000 tonnes).

En Asie, les importations globales de céréales secondaires devraient atteindre 55 millions de tonnes en 2002/03, soit un léger déclin par rapport à la campagne précédente. Les importations de la plupart des pays asiatiques devraient se maintenir au même niveau que l'an dernier, et cela en dépit d'une demande vigoureuse de céréales d'alimentation animale. Par ailleurs, les volumes importants de blé d'alimentation animale disponibles à bon prix sur les marchés mondiaux ont entraîné un remplacement partiel du maïs. Cette année, quelques pays seulement devraient réduire leurs importations de façon marquée, notamment la République islamique d'Iran, dont les importations devraient chuter de 500 000 tonnes par suite d'une reprise de la production intérieure, pour tomber au volume le plus bas depuis 1994/95.

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En Europe, le total des importations est évalué à un peu plus de 6 millions de tonnes, soit 1,6 million de tonnes de moins que pour la campagne précédente, principalement en raison des prévisions à la baisse concernant les achats de l'UE. Bien que, selon les estimations, la production de l'UE pour 2002 se situe en deçà du niveau de l'année précédente, la majeure partie de ce déclin concerne le maïs et le seigle, ce dernier représentant une céréale excédentaire. Le léger recul prévu cette année en ce qui concerne le maïs ne devrait pas nécessairement entraîner un supplément d'importations, compte tenu des amples réserves de blé fourrager disponible à faible cours sur le marché.

En Amérique du Nord, la sécheresse qui a sévi au Canada devrait susciter un renforcement marqué des importations de maïs et même d'orge, alors même que le pays est l'un des principaux exportateurs de cette dernière céréale. En Amérique centrale, l'on prévoit un accroissement des achats de maïs et de sorgho pour le Mexique, principalement lié à l'expansion de la demande intérieure de céréales fourragères, parallèlement à une légère réduction de la production. En Amérique du Sud, les importations du Brésil ont augmenté cette année, compte tenu du déclin marqué que l'on prévoit de la production intérieure de maïs.

S'agissant des exportations, l'on s'attend à ce que les expéditions de céréales secondaires du principal exportateur mondial, c'est-à-dire les États-Unis, dépassent le niveau de l'an dernier. Ce progrès des exportations américaines survient alors que, par suite d'une chute de la production, les approvisionnements intérieurs semblent se situer nettement en deçà de la campagne précédente. Toutefois, les États-Unis comptant parmi les fournisseurs résiduels du marché mondial, ils pourraient réaliser d'importants volumes d'expédition en prélevant sur leurs stocks. L'Argentine, quant à elle, pourrait voir ses exportations réduites par suite d'une réduction de la production. Abstraction faite des principaux exportateurs, le fait que la Chine continue d'exporter du maïs pourrait contribuer à stabiliser les marchés mondiaux, étant donné que d'autres exportateurs nets tels que le Brésil, la Hongrie et la République d'Afrique du Sud, disposent tous de volumes exportables réduits. Cette année, les expéditions de maïs de la Chine devraient approcher 11 millions de tonnes, soit 4 millions de tonnes de plus que la campagne précédente. L'on s'attend également, cette année, à une progression des exportations d'orge de l'UE, ce qui pourrait compenser dans une certaine mesure les déficits d'approvisionnements de l'Australie. Les disponibilités en orge devraient également s'améliorer en Turquie, et l'on prévoit également une bonne saison d'exportation d'orge pour la Fédération de Russie et pour l'Ukraine.

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Volume record de riz en 2002

À mesure que s'approche la fin de l'année, il apparaît de plus en plus nettement que le volume du commerce international de riz effleurera en 2002 le record mondial. Les prévisions de la FAO concernant le commerce mondial du riz pour l'année civile en cours se montent actuellement à 26,4 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de plus que les prévisions antérieures et près de 10 pour cent de mieux que l'estimation révisée pour 2001. Ce dernier chiffre s'explique principalement par les ajustements à la hausse des prévisions d'importation de plusieurs pays d'Afrique et de l'Indonésie, qui compensent largement la réduction substantielle prévue des volumes absorbés par la République islamique d'Iran.

Les flux de riz en direction de l'Afrique se montent, selon les prévisions actuelles, à 7,3 millions de tonnes, niveau légèrement inférieur au record de 2001 en matière d'importations, mais dépassant de 600 000 tonnes celui prévu dans le dernier rapport. Cette révision reflète une augmentation de 200 000 tonnes des livraisons prévues pour le Nigeria, aujourd'hui estimées au niveau record absolu de 1,7 million de tonnes, soit 4 pour cent de plus qu'en 2001, ce qui renforce la position du pays comme deuxième importateur mondial cette année. Les prévisions concernant le Sénégal et l'Afrique du Sud ont été augmentées de 100 000 tonnes respectivement, et les deux pays devraient, selon les derniers pronostics, importer 650 000 tonnes au cours de l'année. Quant à la Côte d'Ivoire, les prévisions d'importation font à présent état de 1 million de tonnes, volume légèrement inférieur à celui de 2001.

L'Indonésie conserve son rang de principal importateur mondial de riz, et le volume prévu pour 2002 a récemment été augmenté de près de 10 pour cent pour atteindre 3,5 millions de tonnes, dépassant de plus de 2 millions de tonnes la quantité soumise à transaction l'an dernier. Cet ajustement reflète les perspectives d'augmentation des achats effectués par l'Office commercial d'État, le Bulog, afin de renforcer les réserves du pays. En revanche, les importations de la République islamique d'Iran, réduites d'un tiers, se chiffrent à 800 000 tonnes.

La Chine figure parmi les autres pays dont les chiffres d'importations pour 2002 ont subi des modifications par rapport au dernier numéro de Perspectives de l'alimentation; en effet, les achats internationaux de la Chine (continentale), qui se composent exclusivement cette année de riz indica et de riz parfumé de haute qualité, ont été réduits à 200 000 tonnes. Par suite de la reconstitution de leurs réserves, les prévisions d'importations concernant le Bangladesh et l'Arabie saoudite ont été augmentées d'environ 100 000 tonnes, pour atteindre 300 000 et 900 000 tonnes, respectivement. Les livraisons de riz à Cuba pour l'année 2002 ont été portées à 550 000 tonnes, soit  10 pour cent de plus que l'an dernier, suite à la mauvaise campagne de paddy en 2001. Pour tous les autres grands pays importateurs, les prévisions d'importations de riz demeurent inchangées par rapport au numéro précédent de Perspectives de l'alimentation.

S'agissant des exportations de riz pour 2002, les prévisions concernant l'Inde ont été augmentées de 500 000 tonnes pour atteindre 5,5 millions de tonnes. Le resserrement des règlements émis par la Food Corporation of India (FCI) concernant les ventes de riz à l'exportation, ont provoqué une flambée de commandes avant leur entrée en vigueur au 1er  octobre. À cette date, les exportations globales étaient déjà estimées à 4,7 millions de tonnes. Cependant, la cadence des exportations s'est considérablement ralentie et au mois de novembre, la FCI a annoncé qu'elle augmenterait les prix de vente aux exportateurs de 350 roupies/tonne (7 dollars E.-U.) pour le riz de qualité ordinaire, et de 600 roupies/tonne (12 dollars E.-U.) pour le riz étuvé à compter du 1er janvier 2003.

Sur la base des volumes de riz expédiés entre janvier et octobre, les prévisions d'exportation de la Chine (continentale) ont également été révisées à la hausse de 400 000 tonnes depuis le dernier rapport, pour atteindre 1,7 million de tonnes, volume légèrement inférieur à celui de 2001. Cependant, le chiffre révisé concernant les exportations impliquerait toujours une réduction de plus de 1 million de tonnes par rapport à 2000, évolution conforme à la contraction substantielle de la production subie par le pays au cours des deux dernières campagnes.

Une révision à la hausse de 200 000 tonnes a également été effectuée pour les prévisions concernant les exportations du Viet Nam, qui se montent aujourd'hui officiellement à 3,2 millions de tonnes, volume toutefois inférieur de 300 000 tonnes à celui de l'an dernier, et le plus faible depuis 1996.

En revanche, les prévisions concernant les prévisions de riz du Myanmar pour 2002 s'établissent à présent à 700 000 tonnes, chiffre analogue aux estimations officielles concernant les exportations de 2001, mais inférieur de 1 million de tonnes aux prévisions antérieures. Le taux d'inflation élevé encourage les agriculteurs du pays à conserver leur production plutôt qu'à la vendre à prix fixe au gouvernement, détenteur du monopole des exportations de riz. Il s'ensuit que le volume acquis par les offices étatiques risque de ne pas suffire à alimenter l'augmentation substantielle des expéditions par rapport à l'an dernier.

Les ventes de riz réalisées par la Thaïlande jusqu'au mois d'octobre traduisent un déclin marqué des performances en 2002, avec un recul de 12 pour cent des expéditions par rapport à la même période l'an dernier. Une telle contraction reflète, dans une large mesure, l'intensification de la concurrence en matière de prix livrée par l'Inde sur les marchés traditionnels. Les exportations du pays devraient, selon les dernières prévisions, atteindre 7 millions de tonnes, soit 100 000 tonnes de moins que les derniers rapports reçus, et 500 000 tonnes en deçà du niveau record de la campagne précédente.

S'agissant des autres grands pays exportateurs, les prévisions de livraisons demeurent inchangées depuis le dernier rapport. Les exportations du Pakistan étaient estimées à environ 1,2 million de tonnes entre janvier et octobre, et l'on pense qu'elles atteindront près de 1,4 million de tonnes d'ici la fin de l'année, soit quelque 900 000 tonnes de moins qu'en 2001. Cette réduction prévue du volume annuel s'explique par la diminution des approvisionnements et par les cours relativement élevés. Les expéditions de l'Australie, de l'Argentine et de l'Uruguay continuent de laisser prévoir une contraction en 2002, tandis que les États-Unis et l'Égypte pourraient augmenter leurs livraisons de façon substantielle par rapport au niveau de 2001.

En 2003, le commerce du riz pourrait rester proche du niveau élevé de 2002

Depuis la publication du dernier rapport, les prévisions de la FAO pour le commerce mondial du riz en 2003 ont augmenté de façon marginale, pour s'établir à 26 millions de tonnes. Ces prévisions restent éminemment provisoires, étant donné que  bon nombre de pays en mesure d'influencer le volume du commerce mondial de riz en 2003 n'ont pas encore achevé la récolte de leurs cultures principales de riz.

Concernant les importations, on prévoit très peu de changements depuis le dernier rapport. Les prévisions concernant les expéditions vers l'Afrique ont été révisées à la hausse de 400 000 tonnes pour s'élever à 6,8 millions de tonnes, et le Nigeria devrait une fois de plus s'attribuer la majeure partie de la croissance du commerce régional. Les perspectives prometteuses de production du Bangladesh pour cette année pourraient entraîner une réduction d'un tiers du volume de livraisons de riz de ce pays en 2003. Au Brésil également, l'ampleur des approvisionnements intérieurs pourrait entraîner une réduction des importations de 100 000 tonnes l'an prochain. En revanche, les achats de l'Arabie saoudite ont été augmentés de 100 000 tonnes, pour un volume identique à celui de l'année en cours.

Parmi les importateurs traditionnels, les prévisions concernant l'Indonésie continuent de faire état d'un volume d'importations de 3,2 millions de tonnes de riz pour l'an prochain, soit 300 000 tonnes de moins qu'en 2002. Selon les rapports reçus, le gouvernement envisagerait de remettre à l'ordre du jour une proposition de renforcement des mesures de protection à la frontière; en cas d'application, celles-ci pourraient entraîner une contraction plus substantielle.

Les Philippines ont annoncé un certain assouplissement du monopole d'État de fait dans le domaine commercial (National Food Authority) à partir de l'an prochain. À compter de janvier 2003, les associations de producteurs seront autorisées à importer du riz de haute qualité. Toutefois, les prévisions d'importation concernant le pays restent de 1,2 million de tonnes de riz pour 2003, volume analogue aux estimations pour 2002.

S'agissant des exportations pour 2003, des révisions ont été apportées aux prévisions concernant certains grands fournisseurs à l'échelle internationale. À titre d'exemple, la récolte exceptionnelle attendue au Viet Nam cette année pourrait gonfler les exportations du pays jusqu'à 3,9 millions de tonnes de riz en 2003, soit 500 000 tonnes de plus que précédemment rapporté. Le pronostic concernant les exportations de la Chine (continentale) a été porté à 1,3 million de tonnes, mais l'on prévoit toujours, pour 2003, une contraction générale d'environ 400 000 tonnes. Le redressement de la production du Pakistan pourrait, cette année, augmenter ses exportations d'environ 100 000 tonnes, pour un volume de 1,5 million de tonnes en 2003. Enfin, si la campagne donne de bons résultats aux États-Unis, ce pays pourrait exporter environ 3,2 millions de tonnes de riz l'année prochaine, soit 100 000 tonnes de plus que les prévisions initiales.

En revanche, suite à la détérioration des perspectives de production au Myanmar, les prévisions concernant les exportations de ce pays en 2003 ont été ramenées à 700 000 tonnes, s'alignant ainsi sur les pronostics récents, moins optimistes pour 2002. Sur la base des disponibilités prévues de riz, les prévisions concernant les exportations de l'Égypte en 2003 ont été ramenées à 750 000 tonnes, soit 100 000 tonnes de moins que prévu cette année.

Pour ce qui est des autres grands exportateurs, aucun changement n'a été apporté aux prévisions antérieures. Les pronostics d'exportations de l'Inde demeurent à 4,5 millions de tonnes pour 2003, soit 1 million de tonnes de moins que les performances prévues en 2002. En revanche, les ventes de la Thaïlande pourraient augmenter jusqu'à 7,5 millions de tonnes, rejoignant ainsi le niveau record de 2001, tandis que les livraisons de riz par l'Australie pourraient tomber à leur niveau le plus faible depuis douze  ans, soit 400 000 tonnes, compte tenu du déficit de production largement escompté pour l'an prochain.


1. Le commerce mondial (exportions) du blé et des céréales secondaires est calculé pour une campagne se déroulant de juillet à juin, tandis que le calendrier du commerce du riz va de janvier à décembre.

2.  Y compris la farine de blé en equivalent grain.


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