PC 89/5 (b)


Comité du Programme

Quatre-vingt-neuvième session

Rome, 5-9 mai 2003

Évaluation du programme 2.2.2 (Informations en matière d’alimentation et d’agriculture) - Activités liées aux statistiques agricoles dans le contexte de FAOSTAT

Table des matières



RÉSUMÉ

1. Les travaux menés par la FAO pour rassembler et diffuser des informations statistiques sur l'alimentation et l'agriculture constituent un aspect indissociablement lié au mandat de l'Organisation: aux termes de l'Article premier de son Acte constitutif, la FAO a reçu pour mission de réunir, analyser, interpréter et diffuser tous renseignements relatifs à la nutrition, l'alimentation et l'agriculture.

2. La présente évaluation est le résultat d'une étude interne menée par le Service de l'évaluation avec le concours de consultants de l'extérieur recrutés pour des périodes de courte durée. Elle a pour but de faire le bilan des activités statistiques de la FAO, en particulier pour déterminer, d'une manière générale, les activités à mettre en œuvre en vue de répondre aux besoins des usagers en mettant à leur disposition des données statistiques fiables ainsi que d'identifier les principaux problèmes rencontrés et enseignements retirés de l'expérience. Son but est également de contribuer aux consultations internes qui se poursuivent au sujet des solutions les mieux appropriées à adopter et des engagements à long terme à prendre en ce qui concerne la Base de données statistiques fondamentales de l'Organisation (FAOSTAT).

3. Les principales constatations à tirer de l'étude sont les suivantes:

4. Les principales recommandations sont les suivantes:

I. INTRODUCTION

5. Les travaux menés par la FAO pour rassembler et diffuser des informations statistiques sur l'alimentation et l'agriculture constituent un aspect indissociablement lié au mandat de l'Organisation: aux termes de l'Article premier de son Acte constitutif, la FAO a reçu pour mission de réunir, analyser, interpréter et diffuser tous renseignements relatifs à la nutrition, l'alimentation et l'agriculture (le terme "agriculture" englobant les pêches, les produits de la mer, les forêts et les produits bruts de l'exploitation forestière). À sa première session, en 1945, la Conférence de la FAO a expliqué en ces termes la raison d'être de ce mandat: "Si l'on veut que la FAO puisse s'acquitter efficacement de sa tâche, elle doit savoir où et pourquoi la faim et la malnutrition existent, quelles formes elles revêtent et quelle en est l'envergure. Ces données serviront de base à l'élaboration de plans, à l'évaluation de l'efficacité des mesures mises en œuvre et à un examen périodique des progrès accomplis".

6. Cela est vrai aussi en dehors de l'Organisation: les autres organisations internationales, les gouvernements, les entreprises commerciales, les associations d'agriculteurs et les institutions de recherche ont tous besoin d'informations crédibles, récentes, à jour et appropriées pour pouvoir prendre leurs décisions en pleine connaissance de cause.

7. Beaucoup d’institutions publient des données concernant l'agriculture, notamment des universités, des organisations industrielles et des gouvernements nationaux. Des organisations internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) jouent également un rôle majeur en publiant des statistiques concernant tous les secteurs de l'économie. Tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système des Nations Unies, la FAO apparaît comme l'institution qui occupe le premier rang en matière de statistiques relatives à l'alimentation et à l'agriculture et comme la seule source de statistiques mondiales sur les pêches.

8. Depuis sa création, l'Organisation s'est efforcée d'être toujours à même de traiter, valider, harmoniser et analyser les données qui lui sont communiquées et de générer des informations exactes. Elle a attaché une priorité élevée à améliorer la qualité, la transparence et la couverture de ces données statistiques et à en faciliter l'accès, notamment en aidant les pays à renforcer leurs capacités statistiques dans le domaine de l'agriculture.

9. Le système statistique établi et administré par la FAO est marqué par une couverture mondiale qui repose sur les données statistiques communiquées par les pays membres (complétées par des données provenant d'autres sources), par la publication de données comparables au plan international grâce à l'application de définitions et de normes communes et par un contenu très complet qui englobe les principaux aspects de la production, du commerce et de la consommation dans chaque pays membre des principaux produits alimentaires et agricoles. Comme les principales sources d'information sont les statistiques officielles publiées par les pays, la qualité des données dépend directement de la capacité des systèmes statistiques nationaux. Les activités statistiques de la FAO sont facilitées par leur intégration aux autres activités de collecte et de traitement des informations et de données ainsi que par l'existence de tout un réseau de contacts avec différentes institutions techniques et statistiques.

10. L'importance que revêtent les statistiques est sans cesse réitérée dans les documents directifs de l'Organisation et est reconnue par ses organes directeurs: le développement des statistiques agricoles et le Centre mondial d'information agricole (WAICENT) – le principal programme de gestion et de diffusion de l'information de l'Organisation – ont ainsi été au nombre des domaines prioritaires protégés approuvés par la Conférence de la FAO en 1999. L'actuel cadre stratégique met en relief les activités statistiques dans le contexte de l'objectif E: amélioration de la prise de décision grâce à la diffusion de l'information et à l'évaluation et renforcement de la gestion du savoir dans les domaines de l'alimentation et de l'agriculture, et en particulier de l'objectif E.1: base d'information intégrée portant des statistiques sur informations et connaissances à jour, pertinentes et fiables auxquelles puissent avoir accès tous les clients de la FAO. En outre, la nécessité d'améliorer les statistiques et informations sur la pêche est reconnue depuis longtemps par le Comité des pêches (COFI) qui doit lors de sa prochaine session, en 2003, examiner un projet de stratégie de la FAO pour l'amélioration de l'information concernant la situation et les tendances des pêches de capture (voir l’encadré 2).

11. La qualité des activités statistiques de la FAO dépend de différents facteurs. Comme les données officielles publiées par un certain nombre de pays sont incomplètes dans différents domaines ou pour diverses variables, les informations primaires utilisées pour les bases de données de la FAO contiennent non seulement des renseignements communiqués par les pays, mais aussi des estimations établies par l'Organisation. Les différences de concepts statistiques ont suscité des problèmes de comparabilité des données, et l'on a constaté notamment que les données provenant des recensements de l’agriculture et des enquêtes sont parfois incompatibles et que l'exactitude des données varie d'un pays à un autre. Simultanément, il est demandé à l'Organisation de plus en plus d'informations et d'analyses nouvelles ou supplémentaires concernant des problèmes émergents, particulièrement dans le contexte de la lutte contre la faim et la pauvreté. En outre, la base de données statistiques de la FAO, à savoir la Base de données statistiques fondamentales de l'Organisation (FAOSTAT), a été affectée par des problèmes techniques et des problèmes de qualité des données1. Les changements apportés à la politique de l'Organisation en ce qui concerne la gestion et la diffusion de l'information (en particulier la création de WAICENT) ont affecté les activités des services statistiques traditionnels et dans une certaine mesure – dans le cas de la Division de la statistique – les ressources qui leur sont allouées.

Approche de l'évaluation

12. Cet examen a essentiellement pour objectif de faire le bilan des activités statistiques de la FAO eu égard au rôle de centre d'excellence technique que celle-ci a joué et en particulier de déterminer dans quelle mesure lesdites activités sont pertinentes et utiles compte tenu des données statistiques fiables dont ont besoin les usagers, ainsi que d'identifier les principaux problèmes qui se posent et les enseignements à tirer de l'expérience. L'examen porte principalement sur les systèmes de compilation, d'analyse et de diffusion des données statistiques de l'Organisation (en particulier ceux qui sont liés à la base de la FAOSTAT) ainsi que sur l'appui technique que l'Organisation apporte aux pays et aux organisations régionales pour renforcer leurs capacités statistiques ainsi que dans d'autres domaines connexes. L'un de ses objectifs est de contribuer aux consultations internes qui se poursuivent sur les solutions appropriées à adopter et les engagements à prendre à long terme dans le contexte de FAOSTAT.

13. L’examen a revêtu la forme d’une étude interne du Service de l'évaluation, avec le concours de consultants de l'extérieur recrutés pour des périodes de courte durée2 pour aider à définir l'approche et la portée générales de l'étude, passer en revue la présentation des données affichées sur les sites Web de la FAO et discuter des premières constatations retirées. Ainsi, l'analyse a comporté:

  1. des discussions avec les fonctionnaires intéressés, en particulier de trois unités – ESS, Unité de l’information, des données et des statistiques concernant les pêches (FIDI) et Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FONS) - et une étude de la documentation disponible;
  2. le recours à des experts de l'extérieur pour guider l'examen et analyser des questions spécifiques;
  3. l’envoi d'un questionnaire aux États Membres de la FAO, aux principales organisations internationales associées et à des usagers internes sélectionnés des informations statistiques de la FAO;
  4. une étude interne des évaluations des projets d'appui au développement des capacités statistiques nationales (des fonctionnaires du Service de l'évaluation ont participé à deux de ces évaluations);
  5. l'examen du présent rapport par un groupe d'experts de l'extérieur (voir Observations du Groupe d'examen externe).

II. FONCTIONS STATISTIQUES ET ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS

14. Le système statistique de la FAO, FAOSTAT, comprend des données concernant 800 produits agricoles et 250 produits de la mer et produits forestiers et couvre 230 pays et territoires, ainsi que leurs agrégats aux échelons régional et sous-régional. Le système comprend des séries de données chronologiques dans des domaines comme la démographie, l'agriculture, la pêche et la foresterie (ressources et intrants agricoles, production et commerce extérieur, utilisation, balances des produits et prix), des données sur les courants commerciaux (produits agricoles, produits de l'élevage, produits de la pêche, produits forestiers, produits primaires et produits dérivés, intrants et machines agricoles) et d'autres bases de données sur des sujets sélectionnés, comme les recensements de l’agriculture, les comptes nationaux et l'aide au développement. Il comprend également des agrégats et des indicateurs calculés par la FAO aux fins de différentes analyses. Les principales séries de données statistiques sont tenues dans le système FAOSTAT dans le cadre de WAICENT.

15. À la FAO, les activités statistiques relèvent de la responsabilité de la Division de la statistique (ESS), qui rassemble, analyse et diffuse des données statistiques sur l'alimentation et l'agriculture dans le monde, fournit des conseils et une assistance aux États Membres et supervise le travail des statisticiens des bureaux régionaux et sous-régionaux de l'Organisation. En ce qui concerne les secteurs de la pêche et de la foresterie, les activités statistiques sont menées séparément par des unités plus restreintes des Départements des pêches et des forêts, à savoir le FIDI et la Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FONS), qui s'acquittent l'une et l'autre de tâches semblables à celles de la Division de la statistique dans leurs secteurs respectifs. Les principales fonctions de ces trois unités sont résumées au tableau 1, qui expose leurs programmes de travail, principaux domaines d'activité et effectifs respectifs (à la mi-2002).

Tableau 1: Principaux programmes et unités responsables des activités statistiques3

Programmes/Entités de programme (EP)

Principaux domaines d'activité

Unité

Effectifs
cadre organique/SG

Programme 2.2.2

  • PE 222P1 (Statistiques sur les ressources et les revenus agricoles, y compris profils sexospécifiques)

 

Analyse les statistiques économiques et agricoles et les données démographiques; compile, évalue et diffuse des statistiques sur les intrants agricoles, l'utilisation des sols et les prix des produits agricoles; dérive des indicateurs de la production agricole, de la sous-alimentation et de la productivité; est responsable des questions relatives aux statistiques environnementales.

ESS

ESSA4 (Service des analyses statistiques)

 

CO 8/SG 7

  • PE 222P2 (Production agricole, statistiques sur les échanges commerciaux et bilans alimentaires)

Compile, évalue et contrôle, tient et diffuse des statistiques sur la production, le commerce international et les disponibilités nationales ainsi que sur les comptes d'utilisation des cultures et des produits de l'élevage et les disponibilités alimentaires et d'autres statistiques dérivées; diffuse des métadonnées et des indicateurs de qualité des données.

ESSB (Division des données de base)

CO 11/SG 20
  • PE 222P3 (Élaboration de statistiques agricoles)
     
  • PE 222A2 (Initiative FAO/Banque mondiale/USDA pour les statistiques agricoles en Afrique-Phase I)
     
  • PE 222S1 (Appui technique aux États Membres et Programme de terrain)

S'emploie à développer et améliorer les systèmes nationaux de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture; à promouvoir l'évaluation, l'application et la diffusion de méthodes appropriées, spécialement pour les recensements et enquêtes agricoles, notamment au moyen d'activités de formation, de séminaires et d'autres réunions techniques;

Facilite la collecte et la diffusion de données dans les domaines présentant un intérêt social et économique;

Fournit un appui technique pour la formulation et le soutien des projets.

ESSS (Service de développement statistique)

CO 7/SG 35

Programme 2.3.1

  • PE 231P1 (Fourniture d'informations et de statistiques sur les pêches)
     
  • PE 231S1 (Conseils et soutien technique aux États Membres et aux organes régionaux des pêches)

 

Compile et contrôle, tient, diffuse, suit et analyse des statistiques sur la production des pêches de capture et de l'aquaculture, la production et le commerce international des produits de la pêche, la consommation de poisson, les flottes de pêche et l'emploi dans le secteur des pêches;

Réalise des activités de formation et élabore des méthodes, outils (par exemple ARTFISH), directives et références ainsi que des projets de terrain.

 

FIDI (Unité de l'information, des données et des statistiques sur les pêches)

 

CO 5.5/SG 8

Programme 2.4.3

  • PE 243P3 (Statistiques sur la production et le commerce de produits forestiers)

 

Rassemble, traite, analyse et diffuse des statistiques nationales, régionales et internationales sur les forêts et les ressources de l'industrie forestière, la production et le commerce et d'autres variables socio-économiques importantes;

Fournit des avis techniques et un appui aux programmes forestiers nationaux, réalise des activités de formation, élabore des méthodes, outils, directives et références; fournit un appui technique pour les projets de terrain.

 

FONS (Sous-Division de la planification et des statistiques forestières)

 

CO 1,5/SG 7

16. Les principales séries statistiques établies par ces unités se trouvent dans la base de données FAOSTAT, qui constitue également le cadre institutionnel de la collaboration entre la Division de la statistique et les unités intéressées. En outre, les Départements des pêches et des forêts élaborent et administrent leurs propres bases de données, comme le Système informatisé sur les captures mondiales (FISHSTAT Plus) et le Système d'information sur les ressources forestières (FORIS), qui contiennent des informations plus détaillées et/ou plus spécifiques que celles qui se trouvent dans FAOSTAT. Du point de vue institutionnel, ces départements ont également tendance à travailler avec d'autres commissions internationales et d'autres organes touchant leurs activités statistiques spécifiques. La Division de la statistique, en revanche, collabore avec les commissions régionales de statistique (dont elle assure le secrétariat) et les autres organismes du système des Nations Unies qui s'occupent de l'agriculture.

17. Les activités statistiques de la FAO ne sont pas limitées aux programmes et unités figurant au tableau 1 – en fait, beaucoup d'unités tiennent leurs propres bases de données spécialisées dans leurs domaines de compétence technique respectifs, avec des degrés divers d'interface avec le système principal. Par exemple, le Programme 222 (Division des produits et du commerce international [ESC]) tient depuis longtemps des statistiques sur un certain nombre de produits qui entrent dans le commerce international. Simultanément, comme l'Organisation est appelée à fournir de plus en plus d'informations au sujet de l'insécurité alimentaire à des fins d'alerte rapide et de prévisions, d'autres unités de la FAO ont commencé à rassembler, traiter et diffuser des données statistiques. Il est apparu des initiatives nouvelles directement tributaires de statistiques comme le Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité (SICIAV). Dans le secteur de la foresterie, le Service de la mise en valeur des ressources forestières (FORM) mène des évaluations des ressources forestières au plan international depuis 1947, notamment au moyen d'évaluations mondiales des ressources forestières, et fournit un appui aux pays pour les aider à réaliser leurs propres évaluations nationales.

18. Le tableau 2 illustre les ressources allouées aux principaux programmes statistiques pendant la période 1996–2001 au titre du programme ordinaire (budget et dépenses). Toutefois, les chiffres ne sont pas toujours rigoureusement comparables par suite des modifications qui ont été apportées à la structure des programmes. Deux sous-programmes/entités de programme qui sont restés relativement inchangés – Développement statistique (S-P 2222, PE 222A2/P3/S1) et Analyses statistiques et données de base – ont vu leurs budgets diminuer de 23,5 et 3,3 pour cent respectivement. Apparemment, les activités statistiques de base de la Division de la statistique ont fait l'objet de compressions budgétaires de 14,1 pour cent. (Certaines de ces compressions budgétaires ont été imputables à la création du SICIAV et aux sous-programmes concernant les ressources d'information et la bibliothèque virtuelle.). En comparaison, la diminution des ressources allouées à tous les programmes techniques et économiques au titre du programme ordinaire pendant la même période a été de 2,3 pour cent. Le budget des statistiques concernant les pêches a augmenté en 1998 et 1999 pour revenir en 2000-2001 à ses niveaux antérieurs mais, en termes de dépenses, les ressources ont baissé de 15,5 pour cent. S'agissant des statistiques concernant les forêts, les ressources allouées au titre du programme ordinaire ne sont pas rigoureusement comparables étant donné qu'en 2000-2001, la structure de l'entité du programme et par conséquent la composition du budget ont changé.

Tableau 2: Budget (Programme ordinaire) et dépenses pour les programmes de statistiques (en milliers de dollars)6

Sous-programmes/
Entités de programme (PE)

1996–1997

1998–1999

2000–2001

Budget

Dépenses

Budget

Dépenses

Budget

Dépenses

2221 (Analyses statistiques et données de base); 222P1/P2

8 891

8 958

8 111

8 344

8 599

7 753

2222 (Développement statistique); 222A2/P3/S1

4 602

4 443

3 624

3 334

3 521

3 303

2223 (WAICENT/FAOSTAT); 222P6

2 041

2 253

1 647

1 485

1 227

1 017

222 Total

15 534

15 654

13 382

11 678

13 347

12 073

2312 (Données et statistiques concernant les pêches); 231P1

3 507

4 181

3 809

4 245

3 598

3 533

2432 (Statistiques forestières et analyses sectorielles); 243P3

1 199

1 426

1 480

1 539

1 000

860

Total pour les statistiques

20 240

21 261

18 671

18 947

17 945

16 466

19. Du fait des compressions budgétaires et du transfert de certaines attributions à d'autres unités, les ressources en personnel de la Division de la statistique ont considérablement diminué. Les effectifs autorisés de cette dernière (y compris les agents des bureaux régionaux et sous-régionaux) sont tombés de 36 postes du cadre organique pendant l'exercice biennal 1994-1995 à 32 pendant l'exercice biennal 2002-2003, et même à 29 pendant l'exercice biennal 2000-2001. Cependant, le nombre de postes pourvus a toujours été bien inférieur: 29 au maximum pendant l'exercice biennal 1994-1995 et 25 au minimum pendant l'exercice biennal 2001-2002. Dans la catégorie des services généraux, la réduction a été encore beaucoup plus marquée: entre les exercices biennaux 1994–1995 et 2000–2001, les effectifs autorisés sont tombés de 57 à 38 postes, soit une diminution de 33 pour cent et, en termes de postes pourvus, la réduction a dépassé 40 pour cent. La réduction des effectifs de la Division de la statistique a été imputable principalement au non-remplacement de fonctionnaires partis à la retraite, tandis que plusieurs postes ont été transférés à d'autres unités, principalement dans le contexte de la création de WAICENT. L'une des conséquences immédiates de cet état de choses a été la cessation de la publication de statistiques sur les prix à la production en 1998 (les données les plus récentes de FAOSTAT à ce sujet remontent à 1995).

20. Pendant la période considérée, il a été entrepris 99 projets dans le cadre du programme opérationnel de statistiques. La Division de la statistique vient en tête en ce qui concerne aussi bien le nombre de projets de terrain que les budgets (voir tableau 3). Du point de vue géographique, la plus large part des ressources est allée à l'Afrique avec 41 pour cent. (Pour les projets concernant la pêche, cette part a été de 46 pour cent, pour les projets de la Division de la statistique de 43 pour cent, et pour les projets forestiers, de 31 pour cent.

Tableau 3: Programme opérationnel de statistiques, par unité et par région (1996-2001)

Afrique

Asie

Europe

Projets inter-régionaux

Amérique latine

Proche-Orient

Total

Secteur

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

ESS

32

13 932

20

11 457

1

200

14

2 674

9

4 446

76

32 709

FIDI

11

1 836

2

465

1

1 568

1

118

15

3 987

FONS

3

2 291

1

920

1

2 571

2

616

1

986

8

7 384

Total

46

18 059

23

12 842

1

2 571

4

2 384

15

3 660

10

4 564

99

44 080

21. Pour ce qui est du nombre de projets et des sources de financement, le plus grand nombre de projets sont financés au titre du Programme de coopération technique (PCT), bien que les projets financés au titre de FF/Programme de coopération avec les gouvernements représentent une plus grande proportion des budgets (voir tableau 4).

Tableau 4: Programme opérationnel de statistiques, par source de financement et par région (1996-2001)

Afrique

Asie

Europe

Projets inter-régionaux

Amérique latine

Proche-Orient

Total

Fonds

Nombre de projets.

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets.

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

Nombre de projets

Budget total (milliers de dollars)

PCTP

31

6 051

14

2 962

12

2 128

7

1 627

64

12 768

FF/PCG

3

9 334

7

9 447

1

2 571

4

2 384

1

986

16

24 722

FF/FFU

4

842

2

433

2

546

3

2 937

11

4 758

PNUD

8

1 832

8

1 832

Total

46

18 059

23

12 842

1

2 571

4

34 964

15

3 660

10

4 564

99

44 080

III. MISE EN ŒUVRE ET RÉSULTATS

22. Les activités statistiques de l'Organisation ont essentiellement un double objectif: i) fournir aux usagers de la FAO comme de l'extérieur des informations statistiques récentes, fiables et comparables pour appuyer le suivi et l'analyse de la situation et des problèmes de l'alimentation et de l'agriculture (y compris des pêches et de la foresterie); et ii) renforcer la capacité des gouvernements nationaux de développer et d'utiliser leurs systèmes statistiques.

23. La réalisation de ces objectifs fait intervenir quatre fonctions principales:

Normes

24. La Division de la statistique produit des publications détaillées concernant les méthodes et normes statistiques dans la collection FAO: Développement statistique. Parmi les publications récentes, il y a lieu de citer le Programme pour le recensement mondial de l'agriculture de 2000 (1995) qui contient des indications en vue des recensements nationaux de l'agriculture menés pendant la période 1996-2005 et – pour la première fois – des informations sur l'environnement et le développement durable et des données ventilées par sexe. Des directives supplémentaires ont été publiées au sujet de l'amélioration des statistiques concernant les femmes (1996), l'emploi (1997) et l'aquaculture (1997). D'autres manuels portent sur les enquêtes agricoles à base multiple (1996 et 1998), les comptes économiques relatifs à l'alimentation et l'agriculture (1996) et les facteurs de conversion technique pour les produits agricoles. En outre, la Division élabore une série de publications (dont des manuels de formation) consacrées aux concepts, définitions et méthodologies. En règle générale, ces documents reflètent les normes et approches acceptées au plan international et sont fréquemment vérifiés par des consultations d'experts organisées par la FAO, comme le Groupe de travail sur les statistiques commerciales, créé au cours des dix dernières années.


Encadré 1: Les bilans alimentaires

Un bilan alimentaire présente une vue d'ensemble de la situation alimentaire d'un pays pendant une période de référence spécifiée. Il indique les sources d'approvisionnement et l'utilisation de chaque produit alimentaire, c'est-à-dire de chaque produit primaire et de différents produits traités potentiellement disponibles pour la consommation humaine. La quantité totale de denrées alimentaires produites dans un pays, ajoutée à la quantité totale de produits alimentaires importés, et ajustée pour tenir compte des variations des stocks qui ont pu se produire depuis le début de la période de référence, permet de calculer le total des disponibilités alimentaires pendant la période considérée. En ce qui concerne l'utilisation, les quantités sont différenciées selon qu'elles sont exportées, utilisées comme aliments pour les animaux ou comme semences, utilisées pour des opérations de fabrication ou à d'autres fins, perdues pendant le stockage et le transport ou utilisées comme aliments pour la consommation humaine. La disponibilité par habitant de chaque produit alimentaire destiné à la consommation humaine est obtenue en divisant la quantité totale du produit dont il s'agit par le nombre de personnes qui le consomment. Les données relatives aux disponibilités alimentaires par habitant sont exprimées en termes de quantité et, par l'application de coefficients appropriés liés à la composition de tous les produits alimentaires primaires et traités, de valeur calorique et de teneur en protéines et en lipides.

Ces données revêtent une importance capitale pour l'analyse et la formulation des politiques car, en leur absence, il serait impossible de comprendre la dimension de la malnutrition et de la faim dans le monde. Elles constituent des informations extrêmement utiles sur les régions où l'insécurité alimentaire est la plus forte, ainsi que pour le suivi des tendances de la sécurité alimentaire avec le temps. Elles sont utilisées aussi pour établir des projections de l'insécurité alimentaire future. Les bilans alimentaires de la FAO complètent utilement ces deux principales publications statistiques, l'Annuaire FAO de la production et l'Annuaire FAO du commerce international, dans la mesure où ils replacent les statistiques concernant la production et le commerce dans le contexte des disponibilités et de l'utilisation des produits alimentaires.
 

25. Depuis des dizaines d'années, les bilans alimentaires établis par la FAO ont beaucoup contribué aux recherches sur l'insécurité alimentaire et la malnutrition et sont largement utilisés et cités par les économistes, les chercheurs, les services nationaux de santé publique et les organismes d'aide ou de développement7. Un Manuel pour la préparation des bilans alimentaires et plusieurs publications connexes ont été rédigés et distribués à un grand nombre d'usagers8. En outre, des indications sont fournies aux usagers au sujet de l'utilisation de ces données et des efforts considérables ont été déployés pour surveiller la qualité des données et pour en améliorer l'utilité. Néanmoins, comme les bilans alimentaires sont établis sur la base de données nationales et de documents de qualité variable – spécialement en ce qui concerne les données de base – il subsiste des problèmes de qualité des estimations.

26. Il a été dit aussi que les méthodes et directives préconisées par la FAO ne sont pas suffisamment adaptées aux besoins des pays en développement les plus pauvres qui n'ont pas les ressources financières et humaines nécessaires pour mener à bien des recensements de grande envergure ou des enquêtes complètes. C'est ainsi par exemple qu'en 2001, un séminaire organisé par la FAO à Pretoria (Afrique du Sud) – la Commission des statistiques agricoles pour l'Afrique – a recommandé à la FAO d'entreprendre des expériences et des études méthodologiques concernant, entre autres, les nouvelles méthodes de collecte de données sur les superficies cultivées et la production.

27. Par ailleurs, l'Unité de l'information, des données et statistiques sur les pêches (FIDI) s'occupe de développer et de coordonner les activités statistiques aux échelons international et national:

28. Pendant la période considérée, la FIDI s'est employée à élaborer le Système mondial d'information sur les pêches (FIGIS),12 qui a pour but de mettre à la disposition des décideurs des informations stratégiques, récentes et fiables sur la situation et les tendances des pêcheries à l'échelle mondiale, et notamment les statistiques sur les pêches élaborées par la FAO. Organisées dans une base de données, les informations se présentent sous forme d'un bulletin d'information illustré de cartes, d'images et de graphiques statistiques élaborés sur la base des séries chronologiques disponibles. Des fiches sont publiées par Internet ainsi que sur CD-ROM et sur papier. Le Groupe de travail chargé de coordonner les statistiques sur les pêches a examiné le système FIGIS pour déterminer s'il pourrait être utilisé pour rassembler les rapports sur la situation et les tendances des pêcheries (et d'autres informations sur les pêches) et a considéré qu'il constituait un mécanisme approprié et pratique, à condition que les sources d'information sur les pêches l'utilisent comme un système moderne et de haute qualité pour la surveillance de la situation et des tendances des ressources halieutiques dans le monde. À cette fin, le système FIGIS encourage l'application de normes et l'amélioration des pratiques concernant les pêches et les activités connexes. Comme les capacités qui existent dans les pays membres varient, le principe fondamental consiste à utiliser les "meilleures preuves scientifiques disponibles" plutôt que de vouloir appliquer des normes de qualité uniformes.

29. La Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FONS) travaille souvent en collaboration avec d'autres unités techniques qui s'occupent des forêts pour fournir des avis techniques et un appui aux pays membres afin de les aider à élaborer et à mettre en œuvre des programmes forestiers nationaux grâce à l'élaboration de méthodologies, d'outils, de directives et d'instruments de référence, ainsi qu'à des activités de formation et à des projets de terrain. Des études pilotes financées au moyen de fonds extrabudgétaires ont été entreprises pour élaborer et mettre à l'essai des méthodes efficaces de collecte et d'analyse des données, parfois dans le contexte d'un recensement de l'agriculture (par exemple au Togo, dans le cadre du projet GCP/TOG/014/EC).

Compilation de données

30. La fonction de compilation de données est peut-être, avec les activités de diffusion de l'information, l'activité statistique la plus connue de la FAO. Comme elle fait fond principalement sur des sources nationales, la FAO s'emploie, à des degrés divers, à promouvoir l'application de normes internationales et à renforcer les capacités statistiques nationales. Les unités de statistique compilent les statistiques fournies par les pays, les organes régionaux et l'industrie (par exemple, pour les données concernant la commercialisation et le commerce international), vérifient directement les données reçues pour s'assurer de leur cohérence interne ou pour déceler des tendances anormales (en ajoutant les données manquantes en cas de besoin) et se mettent en contact avec les pays intéressés pour résoudre les problèmes rencontrés ou élucider les anomalies détectées.


Encadré 2: Vers une stratégie d'amélioration de l'information sur la situation et
les tendances des pêches

Tous les documents directifs concernant les pêches, comme la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, l'Accord sur les stocks de poissons conclu sous les auspices de l'ONU, le Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable et les plans d'action internationaux récemment adoptés par la FAO, reposent sur les statistiques élaborées par l'Organisation. Par exemple, les préoccupations suscitées par la surexploitation manifeste d'importants stocks de poissons ont amené le Comité des pêches à entreprendre l'élaboration du Code de conduite pour une pêche responsable.

Toutefois, la validité des rapports publiés sur la situation et les tendances des ressources halieutiques a souvent été compromise par des affirmations non étayées et contestables. Une amélioration étant manifestement nécessaire, une consultation technique qui s'est tenue à Rome du 25 au 28 mars 2002 a adopté un projet de stratégie de la FAO pour l'amélioration de l'information sur la situation et les tendances des pêches de capture. Ce projet de stratégie a été élaboré dans le cadre du Code de conduite pour une pêche responsable et a pour but de dynamiser les efforts de collecte de données de recherche ainsi que de compilation et de diffusion de l'information. Ses objectifs sont les suivants:

  • Constituer un cadre pour l'amélioration des connaissances sur la situation et les tendances des pêcheries pour faciliter l'élaboration des politiques et promouvoir une gestion et une utilisation rationnelles des ressources halieutiques;
  • Permettre aux pays, aux organes régionaux chargés des pêcheries et à la FAO de rassembler plus systématiquement, grâce au système FIGIS, des informations sur la situation et les tendances des pêches; et
  • Renforcer les capacités des pays en développement.

Les principes qui sous-tendent cette stratégie sont les suivants: durabilité, communication des meilleures preuves scientifiques disponibles, participation et coopération, objectivité, transparence, ponctualité et flexibilité. Le projet de stratégie indique quelques unes des mesures à adopter:

  • Renforcement des capacités dans les pays en développement et mise en place de mécanismes efficaces, économiques et durables de collecte, d'analyse, de communication et d'échange de données répondant aux besoins des pays ainsi que des organismes régionaux chargés des pêches et de la FAO;
  • Renforcement des capacités de collecte, de validation et d'analyse des données concernant les pêches artisanales et les pêches d'espèces multiples, qui sont souvent sous-estimées;
  • Élargissement de la portée de l'information à des fins de gestion et élaboration d'indicateurs de développement durable;
  • Appui à la compilation d'un répertoire mondial des pêches et des stocks de poissons afin d'améliorer la complétude des informations sur la situation et les tendances des pêches;
  • Appui au développement du système FIGIS afin de faciliter une synthèse systématique des informations sur la situation et les tendances des pêches recueillies aux échelons national, régional et mondial;
  • Établissement de critères et de méthodes afin de garantir la qualité, la transparence et la sécurité des informations;
  • Création de groupes de travail afin d'évaluer la situation et les tendances des pêches et d'améliorer la transparence de l'information.

Cette stratégie constituera un cadre à l'intérieur duquel pourront être créés des partenariats afin de faciliter la communication systématique des informations nationales sur la situation et les tendances des pêches aux organismes régionaux et mondiaux, y compris le système FIGIS. En outre, elle vise à relancer les engagements pris par les pays de rassembler, d'analyser et d'échanger des informations ainsi que de mobiliser parmi les organismes de développement associés un appui en faveur du renforcement des capacités des pays en développement.
 

31. La FAO insiste généralement sur le caractère “officiel” des sources nationales des données rassemblées au moyen de questionnaires annuels. Les données communiquées sont revues, analysées et ajustées en cas de besoin. Lorsque des données manquent, l'on a recours à des publications nationales et à d'autres rapports pour compléter les séries. Dans ce contexte, le processus d'assurance qualité repose sur les considérations ci-après:

32. Malgré tout, garantir la qualité des données figurant dans les séries statistiques de la FAO a constitué un défi majeur car la disponibilité de données fiables varie beaucoup d'un pays à un autre et même à l'intérieur d'un même pays. En 1997, la Division de la statistique a estimé que 16 des 54 pays d'Afrique seulement avaient des statistiques de base fiables (pour les cultures et l'élevage). De même, il ressort d'un examen de FAOSTAT réalisé en 2001 que 30 pays de différentes régions du monde n'avaient pas de statistiques pertinentes pour cinq années, voire dix. Dans le système FAOSTAT, les données officielles ou semi-officielles manquantes doivent être remplacées par des estimations faites au moyen de différentes méthodes. Le problème persistant que pose la qualité médiocre des données est une source de préoccupation majeure pour la FAO, qui a besoin de disposer de données complètes et fiables.

33. En 2000, la Division de la statistique a élaboré un projet de Bulletin d'affichage sur la collecte, la diffusion et la qualité des statistiques agricoles (ABCDQ) afin d'améliorer la qualité de FAOSTAT13. Il est fourni pour chaque pays des métadonnées sur la collecte et la diffusion d'informations, concernant par exemple les organisations et personnes à contacter, les sources d'information (recensement total, enquête par sondage, archives de l'administration ou autres sources), les méthodes de collecte des données, les spécifications des données, la couverture des données, le format de diffusion, la périodicité, l’actualité des données et la période de validité des informations.

34. La FAO collabore avec des autres organisations qui rassemblent des statistiques agricoles (comme l'OCDE et Eurostat, qui compilent des données sur les pays développés ou industrialisés), notamment pour harmoniser les concepts et définitions utilisés pour la collecte de données primaires, par exemple grâce à l'utilisation de questionnaires communs. Ces questions sont étudiées activement par, entre autres, la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, la FAO, l'OCDE, Eurostat et le Sous-comité des activités statistiques du Comité administratif de coordination (CAC) dans des domaines comme la production et le commerce international des produits agricoles et des produits de l'élevage, les prix à la production et les pêches.

35. Les statistiques sur les pêches dépendent non seulement de la collaboration avec les pays mais aussi, dans une large mesure, de l'interaction entre la FIDI et les organisations régionales des pêches. En particulier, la plupart des données utilisées pour les analyses mondiales de la situation des stocks qui sont élaborées et publiées par la FAO proviennent directement des groupes de travail de la FAO et d'organisations régionales des pêches reliées à l'Organisation ainsi que d'autres organes. En outre, on a recours aux ouvrages scientifiques, lesquels sont complétés par les informations publiées dans les revues spécialisées ou provenant de sources sans rapport avec les pêches comme les données liées au commerce international. Lorsque les informations sont inexistantes ou incomplètes, il est établi des estimations avec l'aide d'experts ou au moyen de consultations spécialisées. Pour certains postes, la FIDI utilise des questionnaires qui sont pour la plupart élaborés et administrés par d'autres unités et organisations (comme le questionnaire de la Sous-Division des données de base pour les données relatives au commerce international).

36. L'assurance qualité constitue un aspect de plus en plus important pour les données relatives aux pêches. En effet, les données requises sont de plus en plus nombreuses du fait de l'inclusion de considérations relatives aux écosystèmes ou de considérations économiques et sociales, indépendamment de celles qui concernent les capacités de pêche et l'administration des pêcheries, mais il arrive souvent que les systèmes de collecte de données ne permettent pas de rassembler les données et information traditionnelles requises, et encore moins celles qui concernent des aspects nouveaux. La qualité des informations concernant la situation au plan mondial que les pays communiquent à la FAO s'est dégradée. En 1980, par exemple, 3 pour cent environ seulement des statistiques sur les pêches de capture étaient fondées sur des estimations de la FAO plutôt que sur des données qui lui avaient été communiquées, mais cette proportion a atteint 10 pour cent ces dernières années, et les statistiques communiquées sont d'une exactitude douteuse et sont loin d'être assez détaillées. Pour l'est de l'océan Indien, le Pacifique nord-ouest, le centre-ouest du Pacifique et les eaux intérieures d'Asie et d'Afrique, de 25 à 75 pour cent des prises ne sont pas identifiées au niveau de l'espèce ou même de la famille, ce qui nuit beaucoup à l'utilité de ces statistiques. Dans ce contexte, le système FIGIS devrait permettre de rassembler des statistiques sur les pêches qui soient à la fois plus récentes et plus exactes.

37. En ce qui concerne les statistiques forestières, l'on a beaucoup avancé sur la voie de l'élaboration de questionnaires communs. Le Département des forêts a mené à bien ses évaluations mondiales des ressources forestières en utilisant un format commun en collaboration avec les pays membres et les institutions associées, comme le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT). Le département s'emploie actuellement à mettre au point, avec Eurostat, la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe et l'OIBT, un deuxième questionnaire conjoint sur le secteur des forêts. Ce projet marque le prolongement de plus de dix ans d'élaboration de questionnaires conjoints sur les produits forestiers par la FAO, le Commission économique pour l'Europe et Eurostat. Cependant, chaque organisation publie des données de façon indépendante, selon ses besoins spécifiques.

38. D'une manière générale, le Département des forêts a tendance à confier aux unités techniques intéressées la responsabilité de la collecte et de l'analyse des données et de la diffusion de l'information. La plupart des données forestières actuellement compilées par la Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FONS) et le Service de la mise en valeur des ressources forestières (FORM) ont pour but de faciliter l'élaboration de programmes nationaux sur les forêts, la formulation des politiques et les négociations au plan international, la planification des investissements et la planification stratégique, l'évaluation prospective des projets et les études de marchés. Les projets du programme de Partenariat Commission européenne-FAO ont renforcé la capacité des pays d'Afrique, d'Asie et des Caraïbes de rassembler et de compiler des informations fiables et de les utiliser pour l'élaboration de leurs politiques forestières (voir l’encadré 3).


Encadré 3: Collecte et analyse de données pour l'aménagement durable des forêts dans les pays ACP – Joindre les efforts nationaux et internationaux (GCP/INT/679/EC)

Ce projet, qui doit durer quatre ans et qui est doté d'un budget total de 1 026 279 dollars, est devenu opérationnel en janvier 1998.

L'objectif d'ensemble de ce projet de partenariat Commission européenne – FAO sur les forêts était de promouvoir une gestion durable des arbres et des forêts dans les pays d'Afrique et des Caraïbes en aidant ces derniers à élaborer des politiques intégrant judicieusement tous les aspects économiques, environnementaux et sociaux pertinents de la foresterie, et ce en renforçant la capacité des pays intéressés de rassembler et de compiler des informations fiables sur la foresterie et d'utiliser cette information pour l'élaboration de leurs politiques forestières.

La plupart des activités ont été exécutées par des institutions nationales et régionales d'Afrique avec une assistance technique et des indications de la FAO. Les principaux résultats du projet peuvent être résumés comme étant une prise de conscience accrue de l'utilité de la collecte de données par un grand nombre des ministères des forêts des pays d'Afrique et des Caraïbes:

  • Les 48 pays d'Afrique et les 15 pays des Caraïbes membres du Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) ont participé au projet;
  • 219 experts nationaux de pays d'Afrique et des Caraïbes ont mis à jour, rassemblé et analysé des données concernant la gestion des forêts dans leurs pays respectifs;
  • 44 études prospectives du secteur forestier, cinq études sous-régionales et une étude régionale ont été établies dans le cadre de l'Étude prospective du secteur forestier en Afrique (FOSA) et de l'Étude prospective du secteur forestier dans les Caraïbes (CFSOS);
  • il a été organisé 17 ateliers sous-régionaux concernant la collecte et l'analyse des données, les perspectives du secteur et les politiques forestières auxquels ont participé 474 personnes au total;
  • 126 rapports thématiques ont été rédigés par des experts nationaux et diffusés par le site Web de la FAO;
  • cinq pays ont mené des études pilotes sur la collecte et l'analyse de données qui ont débouché sur 18 rapports;
  • les banques de données et le site Web de la FAO ont été considérablement enrichis par les données nationales, lesquelles ont été validées par les directeurs des départements de la foresterie d'Afrique et des Caraïbes.

Les résultats de ce projet ont servi de base, dans différents domaines spécifiques, à un nouveau projet (GCP/RAF/354/EC), qui a été approuvé pour l'Afrique et qui a commencé en janvier 2000. Deux autres nouveaux projets Commission européenne-FAO concernant l'amélioration de l'information et le développement des connaissances concernant la gestion durable des forêts sont actuellement exécutés en Asie (GCP/RAS/173/EC) et en Amérique latine (GCP/RLA/133/EC).
 

Élaboration de statistiques et diffusion de l'information

39. Par le passé, les annuaires statistiques étaient le moyen généralement utilisé par l'Organisation pour diffuser des informations sur l'agriculture mais, depuis la fin des années 80, la majeure partie des données rassemblées par la FAO sont entrées dans la base de données FAOSTAT, qui contient actuellement plus de 4 millions de séries chronologiques. Cette base de données, dont les informations se rapportent à la période qui s'est écoulée depuis 1961, contient des statistiques agricoles décomposées aux échelons national, régional et mondial concernant des domaines comme la production, le commerce international, les bilans alimentaires, les engrais et pesticides, l'utilisation des sols et l'irrigation, les produits forestiers, les produits de la pêche, la population, les machines agricoles, et l'aide alimentaire. L'abonnement annuel à FAOSTAT permet d'interroger la base de données et de décharger les informations qu'elle contient dans des limites généreuses et de décharger, sans limite d'accès, les fichiers FTP. Il ressort des statistiques sur la consultation des sites Web de la FAO depuis 1998 que FAOSTAT est celui qui est le plus régulièrement consulté et que la plupart des consultations proviennent de pays développés (plus de 80 pour cent). C'est ainsi également que 15 seulement des 209 abonnés à FAOSTAT, au début de 2002, se trouvaient dans des pays en développement. La très grande majorité des abonnés sont des sociétés commerciales, des universités et des organismes nationaux et internationaux officiels de pays de l'OCDE.

Tableau 5: Consultation du site FAOSTAT

Oct.–Déc.
1995

1996–1997

1998–1999

2000–2001

Nombre de collections de données statistiques de FAOSTAT

8

24

38

48

Consultations de la banque de données FAOSTAT (usagers externes)

3 560

725 186

2 335 890

4 390 194

Fichiers déchargés de FAOSTAT (usagers externes)

186 882

100 962 601

303 543 963

442 438 160

Moyenne de consultations par Internet (par mois)

1 138 109

3 711 357

16 543 475

Nombre moyen de consultations par Intranet (par mois)

n.d.

563 995

1 483 895

40. Compte tenu des problèmes techniques croissants que posait l'utilisation du système FAOSTAT, l'on a commencé à travailler sur un nouveau système en septembre 2001. Le système FAOSTAT2 a pour but: i) d'offrir une interface améliorée avec les usagers, des modalités de fonctionnement améliorées et un environnement technique stable et fiable pour le système de travail FAOSTAT; ii) d'améliorer la qualité des données en constituant un outil robuste pour compiler, valider, estimer et analyser les données au siège de la FAO comme au niveau des pays; iii) d'incorporer les nouvelles exigences des usagers en ce qui concerne la fonctionnalité du système et l'accès aux nouvelles séries de données; iv) de faciliter l'accès des usagers aux données de FAOSTAT en perfectionnant les mécanismes de diffusion des données et en en créant de nouveaux, y compris pour ce qui est de l'accès aux données relevant de différents domaines; et v) d’améliorer l'intégrité des données en garantissant une application systématique des méthodes et des normes les mieux appropriées.

41. La mise au point de CountryStat, version à échelle réduite de l'application FAOSTAT2 qui donnera aux pays les moyens de compiler, valider, analyser et diffuser leurs données nationales, constituera une amélioration importante. Des produits de CountryStat pourront alors être facilement entrés dans le système FAOSTAT2 pour être diffusés par le site Web, des publications et des CD-ROM de la FAO. Cela permettra d'améliorer l'entrée et le traitement des données en ligne, qui ne sont actuellement possibles que dans une mesure limitée, par le biais d'un questionnaire virtuel sur la toile.

42. La FAO appuie les recensements nationaux de l'agriculture depuis sa création, et leurs résultats sont reflétés dans la base de données provenant des recensements agricoles, qui contient les données les plus récentes pour 92 pays. En outre, le Service des analyses statistiques (ESSA) analyse les données relatives à la population, aux disponibilités alimentaires et à la consommation dans le monde pour établir des indicateurs de la situation de l'alimentation et de la nutrition, et établit des études mondiales à ce sujet, en particulier l'Enquête mondiale sur l'alimentation. À ce jour, il a été réalisé six études sur l'alimentation. Ces dernières années, ce service a entrepris de rassembler des informations sur des domaines nouveaux, comme les investissements dans les cultures, les indicateurs agro-environnementaux, l'infrastructure rurale et les revenus agricoles et non agricoles des populations rurales. Cependant, les ressources existantes se sont avérées insuffisantes pour pouvoir aller aussi loin dans ces domaines que cela serait souhaitable.

43. Ainsi, les fonctions de service de la Division de la statistique et des autres unités statistiques comprennent non seulement la diffusion mais aussi des tâches d'analyse et de suivi et la présentation de rapports. Certaines de ces activités concernent l'élaboration et la mise en œuvre de méthodes sur les indicateurs et d'autres d'analyse d'aspects clés de la situation de l'alimentation et de l'agriculture. Ces dernières années, il a été demandé à l'Organisation de plus en plus d'analyses régulières et complètes aux échelons mondial, régional et national des progrès accomplis dans la lutte contre la faim et dans le développement agricole, et cela est reflété dans le mandat de la Division, auquel il a été ajouté des tâches spécifiques concernant le suivi de l'organisation des objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et des objectifs de développement du Millénaire. Indépendamment de l'Enquête mondiale sur l'alimentation, qu'il continue de publier tous les dix ans, le Service des analyses statistiques élabore maintenant aussi des chapitres clés de l'État de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI) et la contribution de la FAO au Rapport global des Nations Unies sur le suivi des objectifs de développement du Millénaire qui paraît chaque année et contribue aux activités liées au SICIAV. En outre, la Division de la statistique prépare des analyses et des rapports spéciaux pour d'autres publications de la FAO comme le rapport sur la Situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (SOFA) et l'Agriculture vers l’horizon 20XX, ainsi qu'à d'importantes réunions comme celles du Comité sur la sécurité alimentaire ou le Sommet mondial de l'alimentation. Les unités statistiques du Département des pêches et des forêts, pour leur part, participent à l'élaboration de documents comme les rapports sur la Situation mondiale des pêches et de l'aquaculture (SOFIA) et la Situation des forêts du monde (SOFO).

44. Pendant les années 90, la FAO a complètement révisé les séries chronologiques disponibles sur la production de la pêche de manière à informatiser les données en remontant jusqu'en 1950, ajouté les données manquantes, ventilé les données par zones de pêche compte tenu de l'évolution de la situation politique (par exemple l'apparition de nouveaux pays), ajusté l'identification par espèces (conformément à l'évolution de la taxonomie) et subdivisé la production entre aquaculture et pêches de capture. Les données relatives aux pêches contenues dans FAOSTAT comprennent des données sur la production de poisson, qui couvrent le volume de la production de poisson (c'est-à-dire captures et aquaculture) par pays, par groupes d'espèces (au nombre de 50) et par grandes zones de pêche de la FAO (au nombre de 29) à des fins statistiques. Les données sont présentées par pays, sous forme de séries chronologiques sur le volume de la production annuelle (captures et aquaculture), la production de produits traités et en conserve et le commerce international, en termes de volume et de valeur, de ces groupes de produits.

45. FISHSTAT+ diffuse des données plus détaillées que celles que contient la base de données de FAOSTAT. Une autre base de données, FISHERS, contient des informations sur le nombre de personnes employées dans le secteur de la pêche sous forme de moyennes nationales annuelles depuis 1961, selon le temps qu'elles consacrent à cette occupation. Les données portant sur la période postérieure à 1990 portent également sur l'emploi dans l'aquaculture, sont séparées selon qu'il s'agit de pêche dans les eaux intérieures ou de pêche en mer et sont ventilées par sexe.

46. Les bilans alimentaires de FAOSTAT concernant les divers pays contiennent des statistiques sur la consommation apparente de poisson par rapport à la consommation alimentaire nationale totale. Ces statistiques sont les seules concernant les pêches pour lesquelles FAOSTAT les utilisent comme un système de travail. Toutes les autres statistiques relatives aux pêches sont tenues par les systèmes de travail des départements qui sont actuellement intégrés à Oracle, base de données FIGIS, à laquelle il sera possible d'avoir accès à travers FAOSTAT2 et inversement.

47. La FIDI produit des publications statistiques spécialisées dont trois annuaires (concernant les pêches de capture, la production de l'aquaculture et des produits), des circulaires biannuelles sur la consommation de poisson et le nombre de personnes employées dans le secteur de la pêche et des publications occasionnelles sur les statistiques concernant les flottes de pêche. Il ressort des statistiques sur le site Web du Département des pêches que les bases de données et logiciels de statistiques sont les bases du Département qui sont le plus fréquemment consultées (plus de 2 600 consultations en mai 2002).

48. Indépendamment des données sur la production et le commerce international de produits forestiers tenues dans FAOSTAT, la FONS diffuse également des statistiques forestières, lesquelles sont conservées dans deux bases de données: la Base de données sur les produits forestiers et les Statistiques du commerce bilatéral. La première contient des données annuelles sur la production et le commerce international de produits forestiers depuis 1961 et les secondes sont des statistiques commerciales (volumes et valeur des importations et des exportations) concernant tous les produits forestiers. Les statistiques conservées dans cette base de données sont ventilées de manière à pouvoir identifier les importations et exportations entre divers pays14.

49. En outre, la FONS produit chaque année l'Annuaire des produits forestiers et une Enquête sur les capacités de la pâte et du papier15. Ces publications contiennent toutes les statistiques figurant dans la base de données sur les produits forestiers pour les cinq dernières années ainsi qu'une série complète de notes et de descriptions des statistiques et quelques tableaux récapitulatifs qui ne sont pas disponibles dans la base de données sur les produits forestiers.

50. Le Service de mise en valeur des ressources forestières (FORM) publie sous forme imprimée ainsi que sur Internet, différents rapports périodiques comme la Situation mondiale des ressources forestières 2000. Des statistiques pays par pays sur les ressources forestières, y compris le couvert forestier, les plantations, le volume, la biomasse et les incendies de forêt sont conservées dans la base de données FORIS.

Développement

51. La Division de la statistique a pris un certain nombre d'initiatives afin d'améliorer les systèmes statistiques nationaux et régionaux, notamment en organisant des tables rondes et des ateliers, en participant activement au Partenariat statistique au service du développement à l'aube du XXIème siècle (PARIS21) 16 et à l'initiative FAO/Banque mondiale/Ministère de l'agriculture des États-Unis (USDA) concernant les politiques agricoles, ainsi qu'en fournissant une assistance technique. Presque tout l'appui technique aux pays financé au moyen de fonds extrabudgétaires est fourni par le Service de développement statistique (ESSS).

52. Les activités de la FAO ont tendu principalement à améliorer la disponibilité, l'accessibilité et la qualité des informations sur l'alimentation et l'agriculture, et en particulier à améliorer les méthodes statistiques et à harmoniser les nomenclatures, classifications et techniques utilisées pour la collecte, le traitement et la diffusion des données afin de promouvoir ainsi la comparabilité internationale des informations. Il a été fourni un appui pour l'organisation de consultations d'experts, de séminaires et de réunions afin de renforcer les services statistiques nationaux et systèmes d'alerte rapide utilisés pour appuyer les programmes d'atténuation de la pauvreté et de renforcement de la sécurité alimentaire17. Un groupe de travail inter-secrétariat sur les statistiques agricoles18 (IWG.AGRI), créé en 1991, aide les pays en transition à adapter leurs systèmes de statistiques agricoles aux besoins d'une économie de marché, notamment en coordonnant les programmes d'assistance technique en matière de statistiques agricoles réalisés à l'intention des pays d'Europe centrale et orientale et des États Nouvellement Indépendants.

53. Dans le cadre du programme de terrain, ESS a appuyé pendant la période considérée 76 projets (32 en Afrique, 20 en Asie et 14 en Amérique latine et 9 au Proche-Orient et 1 projet mondial). Ces projets, y compris les activités au titre du programme ordinaire réalisées au plan régional ou national, sont en cours ou viennent d'être achevés dans les régions suivantes:

54. Les efforts déployés par la FAO pour promouvoir le programme sur le Recensement mondial de l'agriculture ont été couronnées d'un succès marquant, à savoir le premier recensement de l'agriculture jamais réalisé en Chine, en 1997, avec une assistance technique fournie par la FAO au moyen d'un projet financé par l'Italie (voir encadré 4).

55. L'initiative FAO/Banque mondiale/USDA tendant à appuyer le renforcement des systèmes nationaux de statistiques de l'alimentation et de l'agriculture en Afrique est devenue opérationnelle au Ghana en novembre 1997 et, en septembre 2001, avait été étendue à 13 pays19. Cette initiative tend à promouvoir une approche intégrée du développement des systèmes nationaux de statistiques agricoles pour faciliter l'harmonisation et la rationalisation des activités de collecte et de diffusion des données. Tous les éléments d'information statistiques relatifs au secteur agricole seront développés dans le cadre de ce système commun ou ralliés à celui-ci, tel sera notamment le cas des statistiques sur les forêts et les pêches, les informations sur les marchés, les données utilisées pour les systèmes d'alerte rapide et les prévisions des récoltes ainsi que les données relatives à la sécurité alimentaire. Le système fournit également des données pour le suivi et l'évaluation des principaux programmes d'investissement dans l'agriculture et pour la réalisation d'évaluations d'impact.

56. La plupart des projets concernant les statistiques sur les pêches ont été réalisés en Afrique, mais plusieurs ont été entrepris aussi pour fournir un appui dans ce domaine en Asie et en Amérique latine. Pendant la période considérée, la FIDI a participé à 15 projets dont 11 en Afrique, deux en Asie, un au Proche-Orient et un projet interrégional. La plupart des projets ont été financés au titre du PCT (12 avec un budget global de 1,9 million de dollars), et 2 projets du Programme de coopération FAO/gouvernements (1 projet en Asie et 1 projet interrégional de développement de FIGIS) ont été financés par le Japon (à concurrence de 1,8 million de dollars) ainsi qu'un petit projet du PNUD au Gabon (250 000 dollars). Une assistance supplémentaire, sous forme de services consultatifs de courte durée et/ou de l'organisation de cours de formation, de consultations, etc., a été fournie dans le cadre du programme ordinaire.

57. La Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FONS) fournit également des avis et un appui techniques aux pays pour les aider à mettre en oeuvre leurs programmes forestiers nationaux. En particulier, elle organise des programmes de formation, élabore des méthodologies, outils, directives et références et exécute des projets de terrain, en coopération avec les pays, pour améliorer les systèmes nationaux d'informations forestières. La FONS a conçu et appuyé neuf projets20: trois projets interrégionaux, trois projets régionaux (partenariats avec la Commission européenne), deux projets nationaux en Afrique et un projet national en Europe. Les projets de la FONS se distinguent par le fait qu'aucun d'entre eux ne concerne spécifiquement les statistiques, mais plutôt, surtout, la gestion des forêts.


Encadré 4: Recensement de l'agriculture (Phases II et III) en Chine (GCP/CPR/010-020-025/ITA)

Ce projet, devenu opérationnel en août 1993, a été réalisé pendant six ans et quatre mois avec un budget de 10,52 millions de dollars fournis par les donateurs.

Ce projet avait pour objectif général de permettre au gouvernement (par l'entremise du Bureau national de statistiques) de réaliser le premier recensement de l'agriculture suivant les normes acceptées au plan international et de contribuer ainsi à l'établissement d'un système statistique exact et rapide pour le secteur rural et agricole. L'objectif spécifique de la deuxième phase du projet était d'arrêter les méthodes de recensement et d'assurer le développement des capacités techniques des Centres nationaux et régionaux de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture (CSAA) – qui avaient été créés pendant la première phase – en vue de l'exécution du recensement (prévue pour 1997), et d'étendre le réseau de CSAA (il était initialement prévu 16 CSAA régionaux) ainsi que la formation du personnel des CSAA et de quelque 13 000 statisticiens au niveau des provinces et du pays. Pour la troisième phase, l'objectif principal était de fournir un appui technique à la réalisation du recensement (y compris dans les domaines du traitement et de la tabulation des données) et la diffusion des résultats.

La mission d'évaluation finale qui s'est rendue sur le terrain fin 2000 a constaté que le projet était exécuté d'une manière très efficace, que les ajustements nécessaires avaient été apportés en temps opportun aux programmes de formation et aux activités techniques, à la lumière des modifications apportées au programme national de recensement, notamment afin d'élargir l'horizon de ces CSAA. L'exécution du projet avait été facilitée par le ferme engagement des pouvoirs publics, la compétence de la direction nationale (du BNS) et l'approche globale qui avait été suivie pour la planification du projet, qui avait intégré l'élaboration de méthodologies, la formation du personnel et le renforcement des institutions, le tout appuyé par d'intenses consultations techniques aux échelons national et international.

Tous les principaux produits et résultats prévus ont été atteints, et parfois dépassés.

Le recensement ayant été couronné de succès, le projet a eu un impact considérable sur l'utilisation des résultats du recensement et sur l'amélioration des systèmes de statistiques agricoles à divers niveaux. L'on peut citer notamment: i) l'utilisation de certains des résultats du recensement pour la préparation des prochains plans quinquennaux de développement aux échelons national et provincial et spécialement l'utilisation des données concernant l'utilisation des terres agricoles et l'élevage, domaines dans lesquels il s'était avéré que les statistiques disponibles étaient très sous-estimées ou surestimées); ii) le rapprochement et la rationalisation des statistiques existantes à la lumière des données recueillies lors du recensement et des méthodes appliquées à cette fin; iii) de multiples initiatives tendant à améliorer les systèmes d'information statistiques aux échelons national et provincial, notamment grâce à l'utilisation de techniques avancées d'analyse des données; et iv) désir d'utiliser davantage les statistiques améliorées à des fins d'analyse ainsi que pour la planification des activités concernant le développement agricole et le développement rural.

La mission est parvenue à la conclusion que, d'une manière générale, le projet avait été extrêmement utile et efficace. Toutefois, elle a attiré l'attention sur trois problèmes importants qui risquaient de compromettre la durabilité des résultats significatifs qui avaient été obtenus: i) certaines lacunes et faiblesses dans les capacités techniques des équipes des CSAA; ii) difficultés d'accès aux résultats du recensement; et iii) incertitudes qui entouraient le statut qu'aurait à l'avenir la structure des CSAA.
 

IV. ÉVALUATION SOMMAIRE

Utilité pour les objectifs stratégiques de l'Organisation et les pays membres

Les soucis prioritaires de la FAO

58. Le mandat de la FAO consiste au premier chef à stimuler et à faciliter l'adoption de politiques de lutte contre la faim et la malnutrition. Ses activités de plaidoyer et son appui en matière de prise de décisions et de formulation des politiques dépendent de la disponibilité de données fiables et pertinentes. Les statistiques sont indispensables à l'examen et au suivi des progrès accomplis dans ce domaine par les États Membres dans des rapports comme SOFA, SOFIA, SOFO et SOFI. De même, la réalisation des objectifs du SMA et des engagements pris à cette occasion doit être vérifiée au moyen de statistiques. D'autres initiatives récentes tendant à promouvoir les politiques de lutte contre la faim, comme le SICIAV, ne peuvent être menées à bien que si l'on dispose de statistiques pour recenser et dénombrer les groupes qui vivent dans l'insécurité alimentaire et qui sont vulnérables.

59. Pendant la période considérée, toutefois, le système statistique de l'Organisation a eu peine à maintenir et à améliorer la qualité et la couverture des données et à fournir les nouvelles données statistiques qui lui sont demandées. En outre, le montant des ressources ordinaires allouées aux statistiques diminuait pendant la période considérée, particulièrement dans le cas de la Division de la statistique, de sorte qu'il a été difficile de continuer à combiner certaines des séries de données traditionnelles, et encore plus d'avancer rapidement dans la modernisation très nécessaire de la base de données FAOSTAT.

60. Qui plus est, la qualité des données que différents pays communiquent à la FAO a diminué, ce qui a affecté la capacité de l'Organisation de maintenir et d'améliorer l'intégrité de ses bases de données.

Utilité des activités statistiques pour les pays membres (réponses au questionnaire)

61. Les pays membres ont maintes fois confirmé l'importance qu'ils attachent aux activités statistiques de la FAO, comme en témoignent les réponses au questionnaire qui leur a été distribué. Toutefois, le taux relativement réduit de réponses au questionnaire (62 pays seulement ont répondu, c'est-à-dire 30 pour cent environ du total) montre que la communication entre la FAO et les États Membres dans le domaine des statistiques semble être un processus lent et peu maniable. Une autre preuve en sont les plaintes de la Division de la statistique touchant le nombre de pays qui ne communiquent pas de statistiques à l'Organisation.

62. La fréquence avec laquelle la plupart des gouvernements utilisent les statistiques de la FAO est modeste (une fois par mois) et ils y ont accès surtout au moyen des annuaires (69 cas); Internet venant au deuxième rang comme moyen d'accès aux statistiques21 (57 cas) et les CD-ROM/disquettes venant au dernier rang (24 cas)22.

63. L'interaction entre la FAO et les services nationaux de statistiques est généralement considérée comme satisfaisante (de 50 à 61 pour cent des réponses); les motifs d'insatisfaction les plus fréquemment mentionnés (25 pour cent) concernent "les mécanismes d'appui et d'orientation disponibles pour la fourniture d'une assistance pour les activités de développement statistique". Différentes observations relèvent l'absence d'informations en retour et/ou dans les coûts de communication directe avec les unités statistiques intéressées ainsi que le fait que la FAO n'a pas donné suite à des interventions antérieures. S'agissant des améliorations qui pourraient être apportées aux activités statistiques de l'Organisation, plusieurs pays ont souligné qu'il faudrait étendre la couverture des données à de nouveaux domaines (principalement les données concernant les coûts de production et les prix, mais aussi des produits spécifiques, les questions liées à l'utilisation des sols, etc.). Beaucoup de pays n'ayant pas de systèmes informatisés ont demandé une assistance dans les domaines de l'informatique et de l'accès à Internet et ont également exprimé le souhait d'avoir des communications plus directes avec la Division de la statistique.

64. Il ressort des réponses au questionnaire que les gouvernements apprécient particulièrement les aspects ci-après des statistiques de la FAO: leur qualité technique (44 pour cent des pays ayant répondu ont souligné cet aspect très positif), leur neutralité (39 pour cent) et leur utilité (38 pour cent). Sous réserve de quelques exceptions concernant les données relatives au commerce international et à la démographie, la FAO est presque invariablement considérée comme une meilleure source de statistiques agricoles que les autres organisations. Néanmoins, quelques autres aspects sont considérés comme laissant à désirer, et tel est notamment le cas de l'actualité des données (23 pour cent des pays ont répondu), la complétude de la couverture des données (14 pour cent) et leur exactitude (13 pour cent). Nombre des pays ayant répondu ont souligné qu'il fallait élargir la couverture des données économiques, particulièrement celles qui concernaient les coûts de production, les prix et l'utilisation des sols.

65. Pour ce qui est de l'ordre de priorités entre les différents types d'appui de la FAO, il se dégage clairement une tendance en faveur des projets de terrain d'appui au renforcement des capacités, tandis que l'appui fourni dans le cadre du programme ordinaire, comme les ateliers et les séminaires, est apprécié mais n'est pas toujours considéré comme répondant aux besoins spécifiques du pays (beaucoup d'activités du programme ordinaire ont une orientation régionale plutôt que nationale).

Satisfaction des besoins des pays membres

66. Par le passé, la FAO a toujours appuyé la création de capacités nationales d'enquête et en particulier de recensement en mettant l'accent davantage sur l'exactitude des données plutôt que sur leur actualité. Pendant la période considérée, une assistance a été fournie dans le cadre aussi bien du programme ordinaire (guides méthodologiques, manuels, directives et ateliers) que de projets de terrain (environ 99 projets représentant une valeur totale de 44 millions de dollars). Toutefois, beaucoup de pays n'ont pas été à même de maintenir ou de développer leurs moyens statistiques comme il l'aurait fallu. Simultanément, ceux qui, de plus en plus nombreux, demandent des données plus récentes ne sont pas toujours disposés à admettre que ces types de données risquent inévitablement d'être moins fiables, ce qui représente un dilemme pour les unités statistiques dont les ressources sont limitées.

67. Dans le contexte de l'initiative FAO/Banque mondiale/USDA concernant les statistiques, l'Organisation a pu fournir une assistance à quelques pays d'Afrique, mais certainement pas répondre à tous les besoins prioritaires. La présence de la FAO est limitée au Proche-Orient: très peu de projets sont réussis dans cette région, et le poste régional de statisticien a été supprimé au début des années 90. Pour remédier à cette carence, la Conférence régionale a, à sa session de 2002, demandé le rétablissement de ce poste. Beaucoup de pays en transition doivent moderniser leurs systèmes statistiques, mais la FAO n'a pas pu répondre comme il aurait fallu aux demandes qui lui ont été présentées par la Communauté d'États indépendants (CEI) et les pays d'Europe orientale, faute de ressources et de capacités. Les contraintes affectent également la capacité de l'Organisation d'élaborer de nouvelles méthodes et techniques pour les systèmes statistiques nationaux ainsi que de fournir un appui direct aux États Membres. Les ressources en personnel sont limitées aussi dans d'autres domaines. Dans le contexte du scénario de croissance réelle pour 2002-2003, il a été proposé de créer un poste de statisticien régional spécialisé dans les pêches pour appuyer le développement des statistiques dans la région de l'Asie et du Pacifique, mais il n'a pas été donné suite à cette demande.

68. Il est dû de noter que le renforcement des capacités statistiques dans les pays en développement est une activité qui comporte des avantages mutuels. C'est ainsi que la participation accrue de ESSB et de ESSA aux ateliers de formation et à l'assistance directe aux pays leur a permis d'établir des relations plus personnelles avec leurs homologues des services statistiques nationaux. À cela notamment est imputable l'amélioration récente des rapports statistiques communiqués par les pays d'Afrique.

Adéquation des arrangements de collaboration entre les principales unités statistiques

69. L'examen des activités de la Division de la statistique réalisé fin 2001/début 2002 par trois analystes de l'extérieur a porté, entre autres, sur les relations de travail au sein de la division ainsi qu'entre celle-ci et les autres unités statistiques de la FAO23. Bien qu'il n'est pas été fait de synthèse des informations formulées par les analystes, (certaines de leurs recommandations s'excluant mutuellement), leurs principales constatations semblent valables:

    1. Au sein de la division, la position de ESSB est sous-estimée par rapport à celle des deux autres unités (lesquelles, en tant que services, sont hiérarchiquement plus importantes). Traditionnellement, la sous-division est à l'origine de la majeure partie des données de base produites par la division, qui revêtent une importance stratégique pour les comptes des disponibilités et de l'utilisation et les bilans alimentaires. Ces dernières années, spécialement dans le contexte du développement de FAOSTAT2, des compétences nouvelles allant au-delà des activités de routine de tenue de la base de données revêtent une importance de plus en plus grande, notamment pour ce qui est du développement du système de base de données et de l'élaboration de méthodes statistiques pour les analyses de la demande et de l'offre de produits alimentaires. Autrement dit, les responsabilités croissantes que la Sous-Division est appelée à assumer en matière d'analyse ne sont pas reflétées dans son statut.
    2. La coordination entre les différentes unités de la Division de la statistique pose des problèmes. Par exemple, il est arrivé que ESSB et ESSS aient préconisé des codages différents des données pour le même pays et que d'autres activités spécifiques au niveau des pays n'aient pas toujours été coordonnées. De plus, il n'y a guère eu d'échanges périodiques d'informations ou de consultations sur leurs activités respectives.
    3. En ce qui concerne la coordination et la collaboration entre ESS, FIDI et FONS, et bien qu'il existe des contacts (par exemple, pour les séries de données de FAOSTAT, l'utilisation de questionnaires communs, et le Groupe de travail FAOSTAT2), il n'existe aucun mécanisme formel pour que les unités statistiques de la FAO puissent se concerter et trouver le moyen d'améliorer les services de fourniture de données de l'Organisation. Les autres unités statistiques ne participent généralement pas aux réunions externes de la Division de la statistique, et inversement.

Interaction avec les autres unités de la FAO24

70. La Division de la statistique est à la FAO le principal fournisseur de statistiques agricoles. Les réponses à un questionnaire adressé aux usagers internes ont confirmé que la planification des activités de l'Organisation est fondée sur les statistiques de FAOSTAT (y compris pour les analyses et les perspectives). Toutefois, la plupart des unités souhaiteraient disposer de données et d'informations supplémentaires (notamment de données économiques, par exemple concernant les prix et les investissements dans l'agriculture; de statistiques au plan infranational, de métadonnées et d'informations concernant des thèmes spécifiques comme l'utilisation des sols) et ont exprimé des préoccupations touchant à l'actualité et la qualité de certaines données. S'agissant de l'information en retour des usagers, la qualité des mécanismes existants paraît limitée, bien qu'il existe un groupe interdépartemental d'usagers pour FAOSTAT2 (les membres du groupe autres que les représentants des unités statistiques sont le Cabinet du Sous-Directeur général [AGD], l'Unité de la coordination des programmes [ESDP], le Service de l'environnement et des ressources naturelles [SDRN] et le Service de soutien aux politiques agricoles [TCAS]) ainsi que certains contacts informels périodiques entre les usagers des données et la Division de la statistique, et spécialement ESSB. Plusieurs réponses au questionnaire mentionnent les incompatibilités apparentes entre les définitions et les codages utilisés dans les statistiques de la FAO. Il semble par conséquent que les unités statistiques de la FAO devraient mettre un accent particulier sur les définitions statistiques et, à l'heure actuelle, l'un des principaux domaines d'activité interdisciplinaire prioritaire (PAIA) a trait aux définitions, normes et méthodologies et à la qualité de l'information25. Il existe par conséquent bien des possibilités d'améliorer les services d'appui et les services consultatifs fournis aux usagers internes ainsi qu'aux usagers de l'extérieur, dans la mesure où la Sous-Division n'a pas été à même de répondre à un grand nombre de demandes d'avis et d'informations spécifiques.

71. Un autre type de collaboration qui doit retenir l'attention tient au fait que des données semblables sont compilées par différentes unités. Par exemple, la Division des produits et du commerce international (ESC) collecte des données, par source et par destination, sur les exportations de céréales destinées à l'aide alimentaire. Elle génère également des données sur la production, la consommation, le commerce et les stocks pour le système d'alerte rapide (c'est-à-dire les données "courantes" qui ne se trouvent pas dans FAOSTAT en ce moment, mais qui devraient y être incluses pour pouvoir diffuser plus rapidement les données dont ont besoin un grand nombre d'agents publics et privés). Les données devraient être considérées comme complémentaires mais, par le passé, il y a eu des écarts entre les chiffres présentés dans les publications de la Division (Perspectives de l'alimentation, pénuries alimentaires et situations d'urgence, situation des disponibilités alimentaires, et Perspectives des récoltes en Afrique subsaharienne) et ceux de FAOSTAT. Les écarts sont sans doute dus à des différences de cadres temporels, de circonstances et de couverture, mais ils suscitent des difficultés pour les usagers car la base de données ne contient pas d'explications sur les données. Ce problème met également en relief la nécessité pour ESS et ESC d'élaborer une approche commune pour vérifier l'exactitude des données relatives à la production, à la consommation, au commerce et aux stocks.

Coordination/harmonisation avec d'autres sources de statistiques agricoles

72. Toutes les unités statistiques de la FAO travaillent avec leurs homologues nationaux, groupes de travail, commissions régionales et autres organes établis respectifs. Leurs objectifs communs sont d'évaluer la situation et les tendances des statistiques, d'améliorer la qualité et la transparence des informations statistiques et de renforcer les capacités dans ce domaine, soit directement en fournissant une formation et des avis spécialisés aux statisticiens, soit indirectement par le biais de projets nationaux entrepris sur l'initiative d'organes régionaux.

73. Parmi les exemples particulièrement réussis de collaboration avec des organisations internationales, il y a lieu de citer l'initiative ESS/Banque mondiale/USDA en Afrique et le partenariat FONS/Commission européenne en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et du Sud. Le contrôle de la qualité et l'amélioration et l'harmonisation des systèmes de rapports ont été des priorités communes pour nombre d'organisations internationales. Il en est résulté des questionnaires unifiés: FONS et FORM, en particulier, se sont entendus sur un arrangement conjoint pour la communication de données avec la Commission économique pour l'Europe, Eurostat et l'OITT. La Division de la statistique envisage de conclure des arrangements semblables avec quelques institutions associées. Le FIDI a une longue tradition de coordination au plan international26 et dans tous les cas où cela est possible, il utilise les données recueillies au moyen des questionnaires standard de ESSB.

Qualité des produits, services et efficacité

74. La FAO est, et de loin, le principal dépositaire des statistiques relatives à l'agriculture et est reconnue comme étant la seule source de statistiques mondiales sur les pêches et l'agriculture. Ses statistiques sont largement utilisées partout dans le monde par d'innombrables particuliers et institutions. Ses bases de données statistiques sont tenues non seulement pour faciliter la diffusion de statistiques nationales relatives à l'alimentation et l'agriculture (y compris les forêts et les pêches) au moyen d'annuaires et d'Internet, mais aussi pour calculer des agrégats mondiaux et régionaux qui permettent de suivre les progrès accomplis par les États Membres dans des documents comme SOFA, SOFIA, SOFO et SOFI. Les États Membres de la FAO ont à maintes reprises confirmé l'importance que revêtent les statistiques pour la formulation des politiques et la gestion.

75. Cela étant, les unités de statistiques elles-mêmes sont conscientes de la nécessité d'améliorer la couverture des données et la qualité de leurs services, ce à quoi elles s'emploient avec des degrés d'efficacité divers. De manière générale, compte tenu de l'évolution des besoins des usagers de données, la FAO s'efforce de publier non plus tant des statistiques simples, mais des statistiques de la valeur ajoutée des indicateurs, dont la portée et la couverture, initialement limitées aux statistiques physiques (production, commerce, intrants), s'étendent peu à peu à des statistiques de caractère économique (prix, revenus, données ventilées par sexe, environnement). Il est devenu plus facile d'avoir accès aux statistiques de la FAO par Internet et leur valeur a été rehaussée par la fourniture d'informations de référence (par exemple des métadonnées).

76. La qualité des données statistiques revêt une importance capitale si l'on veut pouvoir diffuser des informations objectives, fiables, cohérentes, harmonisées et crédibles, et l'aspect le plus critique des activités statistiques de la FAO semble être son travail de compilation et d'analyse des données. Étant donné les carences qui caractérisent les données nationales dans un grand nombre de pays, les unités statistiques de la FAO ont été obligées d'employer des données secondaires et/ou des estimations pour compiler leurs propres données officielles. En effet, les données nationales présentent des lacunes, dans la mesure où elles laissent de côté certaines régions géographiques et certains facteurs économiques ou environnementaux. Un problème connexe est celui de la transparence, lorsque les données officielles sont remplacées par des estimations de la FAO: nombre d'usagers, tant à l'Organisation qu'à l'extérieur, considèrent qu'il faudrait indiquer plus clairement lorsque de telles estimations sont utilisées.

77. Les normes et concepts statistiques sont importants aussi si l'on veut améliorer la qualité des données statistiques et la FAO a obtenu des résultats notables dans ce domaine en harmonisant les approches qu'elle-même et les autres organisations compétentes appliquent. Comme les usagers demandent de plus en plus d'analyses, il faut élaborer des statistiques plus complexes, qui reposent souvent sur des données dérivées. Or, la crainte a été exprimée qu'il n'ait pas été accordé une attention suffisante aux métadonnées (bien que ESS ait entrepris d'étudier cette question) et – ce qui est plus important – que certaines statistiques officielles n'aient pas été mises à jour.

78. De plus en plus, les statistiques sont diffusées par FAOSTAT, et de moins en moins par CD-ROM ou au moyen des annuaires statistiques, FAOSTAT a certainement l'avantage que l'on peut avoir accès à une très vaste gamme de données, comme les valeurs imputées et beaucoup de métadonnées27. Cependant, tout au moins dans l'actualité de FAOSTAT, les statistiques sont défaillantes à certains égards: i) l'accès aux bases de données est inégal; ii) la conception n'est pas toujours cohérente; iii) dans certains cas, les données sont mal présentées28; iv) certains graphiques ne représentent pas les données d'une manière statistiquement exacte; v) le texte est présenté comme une simple copie de documents imprimés; vi) le manque de contrôle de la qualité est évident, comme en témoignent notamment les indications erronées pour la navigation; et vii) il ne peut pas être fourni de détails complets pour certaines statistiques (par exemple concernant les pêches).

79. De plus, beaucoup de pays en développement qui n'ont pas accès au site Web de la FAO continuent de s'en remettre aux annuaires et ne peuvent donc pas profiter de certaines fonctionnalités nouvelles introduites ces dernières années qui ne sont disponibles que sur Internet, comme le système ABCDQ.

80. L'appui qui a été fourni aux pays dans le cadre du programme de terrain a été limité. D'une manière générale, les projets pour lesquels l'ESSS, le FIDI et la FONS ont fourni un appui technique pendant la période considérée ont porté principalement sur les recensements de l'agriculture/enquêtes, les systèmes continus de statistiques agricoles (renforcement des capacités institutionnelles et techniques des systèmes statistiques nationaux), les statistiques agricoles destinées aux programmes d'amélioration de la sécurité alimentaire et aux systèmes d'alerte rapide, le traitement des données statistiques et les bases de données statistiques. Les approches suivies ont essentiellement consisté à élaborer et/ou introduire des méthodes améliorées et normalisées de collecte, de traitement, d'analyse, de diffusion et d'échange de données, à mettre à la disposition des pays le matériel et les fournitures nécessaires (principalement ordinateurs et logiciels), et à leur fournir une assistance technique; et à former le personnel (notamment au moyen d'ateliers, de voyages d'études, etc.).

81. Il ressort des rapports d'évaluation et des études internes que la plupart des projets ont beaucoup contribué à renforcer les capacités institutionnelles et techniques des services statistiques nationaux. Comme indiqué ci-dessus, l'appui que la FAO a apporté aux Centres de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture (CSAA) en Chine est l'un des exemples les plus notables mais on peut citer aussi l'appui qui a été apporté au recensement de l'agriculture au Togo, le Programme de partenariat Commission européenne/FAO sur les statistiques forestières et le projet, financé par le Japon, d'appui aux statistiques agricoles de l'agriculture et des pêches en Asie et dans le Pacifique (en coopération avec l'aide bilatérale parallèle japonaise). À quelques exceptions près, toutefois, la durabilité des résultats obtenus grâce à l'assistance de la FAO demeure problématique. Les constatations retirées de l'expérience soulignent constamment la nécessité de mobiliser des ressources humaines accrues pour renforcer les capacités des services statistiques et qu'il conviendrait de poursuivre l'assistance pendant la phase de suivi. À ce propos, il est préoccupant que l'assistance technique fournie pour le développement des services de statistiques doive reposer sur des projets du PCT dont le budget et la durée sont relativement limités.

V. PROBLÉMES, CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

Principaux problèmes et conclusions

82. Comme il est de plus en plus demandé à la FAO des données plus détaillées et des analyses plus spécifiques, la charge de travail des trois unités considérées (ESS, FIDI et FONS) s'est alourdie et l'Organisation a été conduite à créer d'autres centres de compilation, d'analyse et de diffusion des données. Il importe pour la FAO que les données publiées soient fiables et exactes, faute de quoi la valeur de ses bases de statistiques s'en trouvera compromise. L'Organisation est par conséquent confrontée aux problèmes consistant à fournir les nouveaux services attendus de ses systèmes statistiques en une période de stagnation des ressources.

Impact du manque de ressources sur les systèmes statistiques nationaux

83. Dans de nombreux pays et régions, la qualité des données pose des problèmes, surtout dans le cas des pays les moins avancés, qui manquent de ressources aussi bien financières que techniques. Dans le cas spécifique de l'Afrique, la Commission des statistiques agricoles pour l'Afrique a relevé en 2001 que la plupart des pays continuaient de se heurter à des difficultés de financement, qu'un financement adéquat de l'État était l'exception plutôt que la règle, que l'analyse des données provenant des recensements de l'agriculture continuaient d'être entravée par le manque de personnel dûment qualifié et que les donateurs, déçus par les performances des services statistiques nationaux, appuyaient de plus en plus des activités de collecte de données non coordonnées réalisées en dehors du système officiel par des organisations non gouvernementales (ONG).

Déficience des systèmes nationaux de communication de données

84. Les déficiences des systèmes nationaux de communication de données revêtent des formes multiples comme la surestimation des estimations par les principaux pays producteurs compromettent la crédibilité des statistiques de la FAO sur la production et faussent les agrégats mondiaux et régionaux (comme dans le cas des statistiques sur les pêches), tandis que la sous-estimation ou la communication incomplète de données sur l'agriculture et les pêches artisanales et de subsistance (ainsi que sur l'utilisation de produits forestiers par les communautés locales) sous-estime l'importance de ces secteurs et les marginalise dans la formulation des politiques. Par ailleurs, la communication tardive des données en réduit l'utilité pour leurs usagers. Certains pays communiquent leurs chiffres sous une forme qui ne répond pas aux directives et recommandations touchant les concepts, les définitions et la couverture des données. Ces pays appliquent des facteurs de conversion, des taux d'extraction et des informations accessoires semblables inexactes; affectent aux produits des coefficients de nutriments douteux; et donnent des chiffres contestables concernant l'utilisation de différentes récoltes à des fins d'alimentation pour les animaux, à des fins industrielles comme déchets.

85. Toutefois, l'utilité des statistiques mondiales publiées par la FAO dépend en définitive de la mesure dans laquelle les systèmes statistiques nationaux peuvent atteindre et/ou maintenir des normes statistiques acceptables. S'il s'agit certes là d'un objectif de longue haleine, il faudrait que l'Organisation envisage également d'appliquer des mesures concrètes à plus court terme, consistant par exemple à réduire la charge de travail que la communication de données représente pour les pays (en s'entendant avec les autres institutions sur des arrangements conjoints pour la présentation de l'information); et en s'employant à améliorer la collecte de données existantes dans les pays, ce qui exigerait une collaboration plus étroite entre les unités de la FAO, y compris les statisticiens régionaux, et les organismes nationaux qui s'occupent d'activités statistiques.

Diminution des ressources allouées aux statistiques à la FAO

86. La diminution des ressources mises à leur disposition, spécialement au titre des ressources ordinaires, constitue un problème majeur pour les trois unités statistiques. Face à cette situation, celles-ci doivent à la fois améliorer le rapport coût-efficacité de leurs arrangements de travail, mieux intégrer et coordonner leurs activités et élaborer une stratégie axée sur un plus petit nombre d'activités prioritaires de sorte qu'il puisse être affecté à chacune d'elles une proportion accrue des ressources limitées qui sont disponibles. Cela suppose des choix difficiles.

87. Dans le cas de la Division de la statistique, il est demandé de plus en plus de données et de meilleure qualité, alors même que les ressources qui lui sont allouées sont en baisse, ce qui n'a été compensé qu'en partie par la délégation de certaines tâches (concernant principalement la diffusion de l'information) à d'autres unités. Un élément important des séries de données de l'Organisation – les prix des denrées agricoles à la production – n'a pas été mis à jour depuis 199829. Généralement, il n'est pas facile de réactiver des données dépassées parce qu'il n'existe plus de relations directes avec les services techniques nationaux, que la mémoire institutionnelle de la division concernant le contrôle et l'imputation des données manquantes a disparu et que le vide dans les séries chronologiques est trop long pour pouvoir faire des estimations. Étant donné les ressources dont dispose actuellement la Division de la statistique, il est peu probable que le service intéressé (ESSA) puisse traiter différentes séries de données sur les prix, comme les prix mensuels, les prix de gros, etc. De même, ESSS ne dispose pas du personnel nécessaire pour élaborer de nouvelles méthodes et techniques (indispensables pour maintenir et améliorer les systèmes statistiques nationaux) et pour fournir un appui direct aux pays pour les aider à les appliquer.

Ressources allouées à FAOSTAT2

88. FAOSTAT2 représentera une modernisation indispensable du système de statistiques de l'Organisation. La mise en service de FAOSTAT2, prévue pour 2005, ne sera possible que si les arriérés de contributions sont acquittés ou s'il est reçu des ressources extrabudgétaires. Les bases d'une amélioration d'importance stratégique sont donc précaires et il apparaîtrait justifié de formuler un plan de rechange ou une approche progressive pour l'introduction de FAOSTAT2.

Attention insuffisante accordée aux activités de maintenance et de modernisation de la base de données

89. L'importance que revêtent les données qui servent de base aux activités d'analyse et aux prévisions, n'a pas été reconnue comme elle aurait dû l'être, comme en témoigne le statut de l'Unité chargée des statistiques de base (ESSB): c'est une sous-division, tandis que les deux autres unités de la division sont des services dont les postes sont, par conséquent, de classes plus élevées. Si ce statut de sous-division a pu être approprié par le passé, les nouvelles modalités de collecte et de traitement des données ont rendu le travail plus complexe, ce qui, compte tenu également des activités de coordination menées par ESSB à l'intérieur et à l'extérieur de la Division de la statistique, justifierait de rehausser le statut de cette unité.

Insuffisance de la collaboration au sein de la Division de la statistique

90. Les attributions des trois unités de la division sont clairement définies mais semblent s'être ossifiées avec le temps. Les unités semblent n'avoir entre elles qu'une interaction limitée (par exemple, les différentes conventions de codage préconisées dans le même pays par les différentes unités de la division ont suscité des problèmes) et les projets de pays – généralement exécutés par ESSS – n'ont pas toujours reflété la liste des pays prioritaires identifiés par ESSB. Certaines indications permettent néanmoins de penser que cette direction se développe. Sous la nouvelle direction de la division, il a été pris un certain nombre d'initiatives pour parvenir à une interprétation commune des problèmes qui se posent et un accord sur des approches à suivre à l'avenir.

Nécessité d'améliorer la coordination statistique au sein de la FAO

91. La FAO a l'un des systèmes statistiques les moins centralisés de toutes les organisations internationales. La coopération et la coordination entre ESS, FIDI et FONS et entre ESS et les autres producteurs et usagers de statistiques n'ont généralement été ni fréquentes ni régulières: il y a bien une interaction entre les statisticiens et les principaux usagers des données, mais pas avec tous les usagers effectifs et potentiels de l'Organisation30. Il n'a pas été créé d'instance de caractère général chargée de passer en revue les problèmes statistiques et il n'existe pas non plus de mécanisme efficace permettant d'éviter les chevauchements d'activités statistiques et de permettre un échange de données d'expérience et de compétence, ce qui ne manque pas d'avoir des incidences sur l'établissement d'un ordre de priorités et entre les activités statistiques de la FAO et la sélection à opérer parmi celles-ci ainsi que sur le contrôle de la qualité et l'appui des statistiques. Un autre aspect tient à la qualité des questionnaires statistiques distribués par la FAO: des 72 questionnaires envoyés en 1998, neuf seulement émanaient de la Division de la statistique. Bien qu'en théorie, les questionnaires statistiques envoyés par les unités de la FAO sont vérifiés par la division, cette tâche n'est pas accomplie dans la pratique.

92. Certains des problèmes de données pourraient être résolus au moyen d'un nouveau PAIA concernant les définitions, les normes et méthodologies et la qualité de l'information, mais ce programme paraît avoir une portée trop large pour pouvoir se substituer à un organe qui serait chargé spécifiquement des questions statistiques. En tout état de cause, le PAIA n'a pas encore dépassé ses premiers stades.

Présence régionale limitée

93. La présence régionale de la FAO pour ce qui est des statistiques agricoles (celles concernant les pêches et les forêts) est fragmentée. Plusieurs postes de statisticien régionaux/sous-régionaux sont vacants, ou le sont restés pendant de longues périodes. En particulier, les pays de la région du Proche-Orient, de la CEI et de l'Europe orientale sont pratiquement laissés en marge des activités d'assistance statistique. Plusieurs propositions tendant à créer de nouveaux postes régionaux (pour ESS dans la région du Proche-Orient et pour les pêches dans la région de l'Asie et du Pacifique) n'ont pas encore été appliquées, faute de ressources.

Choix entre des méthodes d'enquête concurrentes

94. Les méthodes de développement statistique et de collecte des données doivent être adaptées à la mesure des données demandées, qui va d'informations très générales à des données extrêmement détaillées. La demande croissante de données plus récentes et plus détaillées suscite un conflit entre le désir d'appliquer des méthodes d'enquête rigoureuses, qui exigent inévitablement du temps et de l'argent, et la nécessité d'obtenir tout de suite des données et moyens de méthodes rapides statistiquement non vérifiables. Les deux approches coexistent à la FAO, ESS défendant habituellement la rigueur statistique. Cependant, un choix doit parfois être opéré entre des méthodes statistiques orthodoxes et des méthodes d'évaluation rapide, qui peuvent moins surcharger les capacités nationales existantes.

95. Pour ESS, le défi consiste à trouver le moyen de concilier ces nouvelles approches et de déterminer dans quels cas l'assistance fournie aux pays devrait continuer d'être orientée vers une couverture complète (recensements) et ceux où des méthodes d'enquêtes rapides très limitées seraient mieux appropriées. Des indications devraient être données aux pays quant à la gamme de méthodes pouvant être envisagées, mais ESS n'a pas les ressources nécessaires pour entreprendre un travail méthodologique détaillé.

Excès de confiance dans les données

96. Un autre problème tient à la surinterprétation des données disponibles. Les Enquêtes mondiales sur l'alimentation publiées par la FAO contiennent maintes mises en garde quant à la fiabilité des données concernant les divers pays, mais certains documents qui s'adressent à une audience plus large essaient de chiffrer la situation des différents pays en ce qui concerne la faim et la malnutrition. Comme l'a démontré le colloque récemment réuni par la FAO sur les méthodes d'estimation de l'insécurité alimentaire en juin 2002, des experts ne sont pas d'accord sur les caractéristiques qui font qu'une méthodologie est valable. Ainsi, pour maintenir l'intégrité professionnelle et la crédibilité de l'Organisation, il faut procéder avec prudence pour veiller à ce que de telles statistiques soient utilisées judicieusement lors de la présentation d'analyses fondées sur des méthodes caractérisées par des limitations inhérentes.

Démonstration de l'efficacité des statistiques par rapport à leurs coûts

97. Dans de nombreux pays en développement, le financement alloué aux activités statistiques a été limité et tel a également été le cas à la FAO par le passé, et il se peut que ESS et la FAO n'aient pas démontré comme il convient comment des statistiques améliorées peuvent faciliter la prise de décisions concernant l'agriculture. Récemment, des initiatives internationales ont centré l'attention sur les questions d'améliorer la situation du financement, mais il semble que les avantages, par rapport à leurs coûts, que des données fiables peuvent présenter pour la planification et la mesure des objectifs de développement n'aient pas encore été apportés de façon convaincante. Il faudrait sans doute pour cela une interaction accrue entre les statisticiens et les usagers de leurs produits.

Perspectives

98. Dans ce contexte, ESS et les autres unités statistiques se sont efforcées de résoudre les problèmes qui ont surgi et d'élargir la portée et la couverture des statistiques. L'information communiquée aux usagers s'est améliorée depuis que l'on a commencé à diffuser des métadonnées et introduit le projet ABCDQ d'amélioration de la qualité des données. En ce qui concerne la diffusion de l'information, FAOSTAT2 souhaite améliorer l'accessibilité et la convivialité des statistiques de la FAO mais un aspect préoccupant à cet égard est le nombre considérable de services statistiques de pays en développement qui n'ont pas accès à Internet, ou seulement dans une mesure limitée. Faute de services informatiques modernes, les pays ne pourront pas tirer profit de ces améliorations.

99. D'une manière générale, les organes directeurs de la FAO paraissent enclins à accorder la priorité à l'activité statistique. La stratégie de la FAO tendant à améliorer l'information sur la situation et les tendances des pêches de capture, si elle est adoptée par le Comité des pêches, constituera un cadre permettant d'améliorer les statistiques, ce qui devrait encourager les organismes donateurs associés à appuyer les efforts de renforcement des capacités.

100. Le Plan à moyen terme (PMT) pour 2004–2009 reflète clairement l'intention de l'Organisation de s'attaquer aux limites de l'actuel système FAOSTAT (avec le lancement de FAOSTAT2 prévu pour 2005) ainsi que d'approfondir l'aspect d'analyse de ses activités statistiques: le projet PE 222P1 (Statistiques sur les ressources et les revenus agricoles) devrait permettre de rassembler des données statistiques sur la population, la population active, les prix, les revenus et d'autres variables socioéconomiques. Cependant, cela soulève à nouveau la question de la disponibilité de ressources additionnelles, particulièrement pour FAOSTAT2. De même, il est prévu que le projet PE 222A2 (Initiative FAO/Banque mondiale /USDA pour les statistiques agricoles en Afrique) prendra fin pendant l'exercice biennal 2004-2005 pour être remplacé à partir de 200631 par le projet TP 222A6, et le renforcement des capacités statistiques nationales est demeuré un domaine relativement mineur dans le projet PE 222P3 (Développement des statistiques agricoles). Parmi les régions précédemment identifiées comme problématiques (comme le Proche-Orient, des pays en transition, ou des pays en développement pauvres en ressources), une assistance spécifique n'a été prévue que pour l'Afrique.

Recommandations

1) Engagement international en faveur de la qualité des statistiques

101. Au cours des dix dernières années, il n'a pas été assez pris conscience de l'importance stratégique que revêtent les systèmes statistiques nationaux. Cette situation semble avoir changé ces dernières années et la communauté internationale a peu à peu commencé à se rendre compte du problème. Comme des données et des rapports de meilleure qualité sont indispensables si l'on veut pouvoir élaborer des stratégies efficaces pour renforcer la sécurité alimentaire et atténuer la pauvreté, il est recommandé que l'Organisation alloue des ressources adéquates à ses activités statistiques et renforce son rôle de plaidoyer pour mobiliser un appui de la communauté internationale en vue du développement des capacités statistiques nationale. En particulier, il faudrait déployer des efforts concertés plus énergiques pour mobiliser des ressources extrabudgétaires dans le cadre de nouveaux programmes de partenariats avec les donateurs pour appuyer les activités statistiques prioritaires à caractère normatif, spécialement celles qui concernent la sécurité alimentaire et l'atténuation de la pauvreté. De même, la FAO devrait collaborer avec ses partenaires pour faire en sorte que les engagements pris au plan international dont il est prévu de suivre la réalisation reposent sur des ressources adéquates pour que les pays puissent produire et communiquer les informations nécessaires, y compris renforcer leur capacité à cette fin.

2) Appui au développement statistique et à la compilation des données

102. Étant donné la dégradation des statistiques relatives à l'alimentation et à l'agriculture dans de nombreux pays, il est recommandé que la FAO explore et adopte différentes mesures pour aider ces pays à développer leurs capacités statistiques:

    1. Il faudrait mobiliser des ressources extrabudgétaires pour appuyer le développement des capacités statistiques dans les pays résolus à avancer dans cette voie. Il faudra, lors de la conception de ces services d'appui, accorder une attention particulière à la nécessité d'obtenir des résultats concrets qui soient durables. L'accent devra être mis sur la recherche de moyens novateurs et économiques de développer les capacités, par exemple en concentrant les efforts sur des domaines prioritaires sélectionnés ou en introduisant des méthodes et des approches simplifiées (par exemple, pour les enquêtes et l'analyse des données) au moyen de projets pilotes et/ou de programmes de formation visant à éliminer les goulets d'étranglement critiques. De même, il faudrait redoubler d'efforts pour coordonner l'assistance fournie au développement des capacités statistiques classiques et celles tendant à établir de nouveaux systèmes d'information, par exemple, dans le contexte de la sécurité alimentaire et de l'atténuation de la pauvreté. Tous ces types d'appui devraient tenir compte des ressources financières et humaines limitées et des faiblesses institutionnelles de ces pays.
    2. Il faudrait élargir les mesures tendant à faciliter la transmission des données à la FAO et à réduire la charge de travail que représente la préparation des rapports à cette dernière. Il faudrait pour cela resserrer les contacts personnels entre les fonctionnaires de la FAO et leurs homologues nationaux, au moyen d'ateliers et de visites dans les pays, pour que chacun puisse mieux comprendre les procédures, responsabilités et les rôles respectifs. Simultanément, les unités de la FAO qui s'emploient à rassembler des statistiques devraient rationaliser le processus de collecte et de communication des données en ajustant la portée et/ou la fréquence des questionnaires adressés aux pays ainsi qu'en encourageant l'élaboration de questionnaires conjoints entre les unités de la FAO et avec d'autres institutions ainsi que la réalisation d'enquêtes conjointes au niveau des pays.
    3. Beaucoup d'organisations et de spécialistes, aux échelons local, national et régional, pourraient utilement contribuer à la collecte de statistiques agricoles. Jusqu'à présent, ce type de concours a été sous-exploité, principalement du fait de l'accent que la FAO met sur les sources officielles. Il faudrait s'employer à nouer plus de contacts avec de nouveaux producteurs de données pour exploiter les sources d'informations supplémentaires.
    4. Il arrive fréquemment que les pays emploient des systèmes de codage et des approches méthodologiques qui ne sont pas conformes aux conventions internationales. La FAO devrait promouvoir et appuyer la participation accrue de spécialistes de cette question aux groupes de travail de statisticiens et organes semblables. Les pays devraient être engagés instamment à adopter les recommandations formulées par ces organes au sujet des définitions, normes et procédures statistiques.
    5. Le système FAOSTAT2 proposé devrait faciliter la solution de ce dernier problème mais la Division de la statistique – en particulier – devrait resserrer la coopération entre ces unités en identifiant les principales lacunes dans les données communiquées par les pays et en élaborant des mesures conjointes pour y remédier.
    6. Il faudrait améliorer la coordination et l'intégration des activités statistiques de la Division de la statistique et des bureaux décentralisés en permettant aux fonctionnaires détachés sur le terrain de participer aux discussions avec leurs collègues du siège au moyen de réunions au siège ainsi que par le biais de forums de discussion par courrier électronique.

3) Resserrement des relations avec les experts des pays membres

103. À la différence des statisticiens spécialisés dans les pêches et les forêts, la Division de la statistique n'entretient pas de liens réels sur le plan mondial avec les États Membres, si ce n'est par le biais des réunions qui sont organisées conjointement de temps à autre par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe, l'OCDE, la Communauté européenne et la FAO. Cela étant, il est recommandé, indépendamment des réunions régionales de statisticiens, d'établir une instance mondiale pour institutionnaliser les contacts avec les experts des pays membres. Cette instance aurait plusieurs avantages:

4) Groupe consultatif sur les statistiques

104. Il ressort des discussions avec les experts ainsi que des réponses que les usagers internes et les pays ont données aux questionnaires que des demandes de séries de données spécifiques et de statistiques déterminées ne sont pas satisfaites, ce qui, joint au manque de ressources, montre qu'il est nécessaire de revoir les priorités relatives de la série d'activités statistiques actuelles dans une perspective stratégique. Il est recommandé de créer un groupe consultatif international sur les statistiques pour examiner les besoins de données et approches d'analyse, mieux répondre aux demandes de données, s'informer sur les problèmes que suscitent actuellement les données et consulter les méthodes statistiques.

105. En particulier, étant donné le changement récemment intervenu à la tête de la division, le groupe consultatif recommandé au paragraphe précédent devrait formuler des suggestions concernant l'orientation et la portée des futures activités statistiques de la FAO pour aider celle-ci à sélectionner judicieusement les domaines d'activités prioritaires. Ainsi, l'on pourrait être amené à mettre fin à certaines séries statistiques ou à réduire la fréquence avec laquelle elles sont mises à jour, tout en établissant des partenariats avec d'autres organisations statistiques qui peuvent être mieux à même de fournir ce type de données.

5) Engagement interne en faveur de la qualité des statistiques

106. Pour améliorer la qualité et l'utilité de ses informations statistiques, la FAO devrait investir dans certains domaines (par exemple dans FAOSTAT2), réduire la portée de ses activités dans certains domaines et rationaliser les arrangements de travail entre les unités intéressées, en la qualité aussi bien de fournisseurs que d'usagers de données. Dans ce contexte, ainsi que dans celui de FAOSTAT, il est recommandé ce qui suit:

    1. Il faudrait, au sein de la Division de la statistique, renforcer la Sous-Division des données de base (ESSB) et rehausser son statut car ses fonctions jouent un rôle capital dans l'administration et l'amélioration de l'élément le plus important de la base de données de l'Organisation et dans la diffusion de l'information. Étant donné son rôle (qui sera encore accru lors de la mise en service de FAOSTAT2), sa coopération plus étroite avec les États Membres et ses effectifs, la sous-division devrait être reclassée au rang de service.
    2. Il faudrait adopter des mesures pour mieux intégrer les opérations des trois unités de la Division de la statistique, et notamment formuler des approches communes afin de garantir la qualité des données, de répondre aux demandes de nouvelles données statistiques et de fournir un appui aux pays, tout en renforçant la cohérence et la synergie des fonctions et des programmes de la Division.
    3. Pour éviter les confusions, les changements et malentendus, il faudrait constituer un comité de coordination des statistiques de la FAO qui rassemblerait toutes les unités clés (ESS, FIDI, FONS, et autres fournisseurs de statistiques et principaux usagers des données) pour passer en revue les méthodologies, identifier les besoins de données prioritaires et proposer des mesures correctives, en cas de besoin. L'objectif de ce comité serait de veiller à ce que les méthodes de collecte, de traitement et d'analyse des données, de communication et d'échange soient rationnelles et cohérentes et à ce que les données statistiques produites répondent aux besoins prioritaires des États Membres ainsi que de la FAO et de ses partenaires. Cet organe devrait être dirigé par ESS sous le chapeau du nouveau PAIA concernant les définitions, normes et méthodes et la qualité de l'information, dont les attributions comprendront l'harmonisation des approches et des définitions statistiques.
    4. De même, il faudrait mettre en place un mécanisme central de contrôle de la qualité des enquêtes pour passer en revue et améliorer toutes les procédures de collecte de données statistiques à la FAO. À un degré moindre, le comité chargé de coordonner les statistiques de la FAO devrait se réunir périodiquement pour passer en revue les activités d'enquêtes et autres activités de collecte de données ainsi que les questionnaires élaborés par toutes les unités de la FAO afin de veiller à ce qu'ils soient conformes aux normes de qualité établies.

6) FAOSTAT2

107. La nouvelle base de données statistiques FAOSTAT2 qui est prévue constitue un élément indispensable si l'on veut que la FAO puisse satisfaire les besoins et relever les défis qui l'attendent au cours des années à venir. Il est vivement recommandé qu'un niveau adéquat de ressources soit dégagé pour pouvoir achever l'élaboration de FAOSTAT2 et le mettre en service d'ici à 2005. Étant donné qu'il s'agit d'un projet ambitieux, il est également recommandé que FAOSTAT2 soit conçu et mis au point sur une base modulaire de sorte qu'il puisse être mis en service progressivement et ne soit pas dépassé par sa propre complexité.

 

ANNEXE 1: OBSERVATIONS DU GROUPE D'EXAMEN EXTERNE32

Introduction

108. Le Groupe d'examen externe, qui s'est réuni au siège de la FAO, à Rome, du 4 au 6 novembre 2002, avait été organisé pour passer en revue et commenter le rapport d'évaluation, ce travail étant conçu comme faisant partie intégrante du processus d'évaluation. En particulier, le groupe avait été invité à commenter la qualité de l'évaluation en termes de rigueur de l'analyse et de validité des conclusions. Pour porter une appréciation sur les constatations, conclusions et recommandations formulées dans le projet de rapport, le groupe s'est entretenu avec de hauts fonctionnaires des principales unités statistiques de la FAO, c'est-à-dire ESS, FIDI et FONS. Il s'est également entretenu avec les usagers internes des données, c'est-à-dire de ESDG, TCAS, ESCB et ESCG.

109. Le groupe est convenu que le projet de rapport établi par PBEE était objectif, équilibré, bien charpenté et complet. Le rapport constituait une base solide pour une révision des activités de collecte et de diffusion d'informations statistiques sur l'alimentation et l'agriculture menées par la FAO. Il décrivait clairement et en détail les programmes statistiques de la FAO, leurs différentes attributions et produits et les arrangements institutionnels. Il contenait également des informations sur les budgets et sur les ressources humaines mis à la disposition des programmes.

110. Le groupe tient en particulier à mettre en relief les aspects ci-après des conclusions: i) les statistiques communiquées par les pays sont inadéquates à de nombreux égards, ce qui a un impact direct sur la qualité et la valeur des bases de statistiques mondiales de la FAO; ii) des mesures appropriées devraient être adoptées pour préserver la qualité et la crédibilité de ces bases de données, et notamment resserrer la coordination entre les unités de la FAO ainsi qu'avec les autres organisations internationales en ce qui concerne aussi bien la collecte de données auprès des pays et l'appui au développement des systèmes statistiques nationaux; iii) les unités de la FAO ont un rôle central à jouer dans le contrôle de la qualité, de la collecte et du traitement des données, ce pourquoi il faudrait resserrer encore plus la coordination et la collaboration entre ESS ainsi qu'entre les fournisseurs et usagers de données, notamment en créant un mécanisme central chargé d'établir un ordre de priorité parmi les activités statistiques de la FAO et de les sélectionner, de les harmoniser, de les suivre et de les évaluer; iv) la Division de la statistique aurait besoin de plus de personnel et de ressources pour répondre à ce que l'on attend d'elle; et v) le système FAOSTAT devrait être amélioré pour remédier à ses défaillances.

Recommandations

  1. Sur la base des conclusions qu'il a lui même retirées de ses entretiens et des conclusions et justifications apportées à l'appui des recommandations formulées dans le projet de rapport, le groupe, d'une manière générale, a souscrit à ces dernières. En particulier, il souscrit à la recommandation selon laquelle la FAO devrait renouveler son engagement d'améliorer la qualité des données en veillant à ce que des ressources additionnelles soient dégagées pour ses activités statistiques et en menant des efforts de plaidoyer, ainsi qu'à la recommandation tendant à ce que la FAO contribue à renforcer les capacités des pays pour consolider et rationaliser leurs systèmes de collecte de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture et améliorer ainsi la qualité de leurs données.
  2. Le groupe considère que ces recommandations proposent deux grands objectifs stratégiques, à savoir: a) la FAO devra recouvrer son rôle de premier plan dans le développement des statistiques agricoles dans le monde, et b) la Division de la statistique devra renforcer le rôle central qu'elle joue dans le programme statistique de la FAO, spécialement pour ce qui est du contrôle de la qualité des données.
  3. Le groupe recommande que les mesures ci-après soient adoptées pour contribuer à réaliser le premier de ses objectifs stratégiques: i) les postes de statisticiens des bureaux régionaux de la FAO devraient être pourvus; ii) les commissions régionales existantes devraient être utilisées comme moyen d'établir des contacts réguliers entre les pays ainsi qu'entre ces derniers et la FAO; iii) il faudrait introduire dans les programmes des centres régionaux de formation à la statistique des modules de statistiques agricoles qui permettraient d'enseigner les normes et méthodologies recommandées par la FAO; et iv) les bureaux régionaux de la FAO devraient resserrer leur collaboration avec les groupements économiques sous-régionaux dans les domaines de la collecte des données et de la promotion des normes statistiques.
  4. Le groupe considère que l'objectif stratégique b) reflète l'engagement interne de la FAO d'améliorer la qualité des statistiques, ce pourquoi l'Organisation devra rehausser le rôle de la Division de la statistique. À cette fin le groupe appuie la recommandation tendant à ce que la division soit restructurée de manière à accorder une importance égale à ses trois fonctions (collecte, analyse et développement), ce qui signifie que la Sous-Division des données de base doit être transformée en service sur la base des justifications données dans le rapport d'évaluation.
  5. Pour que l'objectif stratégique b) soit atteint, il faudra que l'évaluation et le contrôle de la qualité des données soient considérés comme un aspect indissociable de toutes les activités de la Division de la statistique. À cette fin, le groupe recommande: i) de proposer une définition opérationnelle de la qualité des données, aussi bien pour celles communiquées par des pays que pour celles qui ont été traitées à la FAO; ii) de procéder à une évaluation et de rendre compte régulièrement de la qualité des données; et iii) d'améliorer les méthodes employées à cette fin, conformément aux recommandations formulées par un groupe consultatif international d'experts.
  6. Le groupe souscrit à la recommandation tendant à créer un groupe consultatif international d'experts, pour toutes les raisons citées à juste titre dans le rapport d'évaluation. Ce groupe international pourra être partenaire objectif et neutre de l'examen périodique des programmes statistiques de la FAO, afin d'étudier les méthodes d'analyse suivies, de recommander des stratégies à suivre pour améliorer la qualité des données fournies par les pays et de consolider les méthodes statistiques.
  7. Le groupe suggère, afin de rehausser la crédibilité des statistiques de la FAO et de renforcer l'obligation redditionnelle dans ce domaine, que la FAO devrait avoir pour objectif à long terme de regrouper au sein d'une même unité tous ses services de production de données statistiques; cette unité serait la Division de la statistique. Si cela risque de ne pas être possible dans un avenir immédiat étant donné les arrangements institutionnels existants, le groupe recommande que, tout au moins, la Division soit chargée d'administrer un entrepôt global pour toutes les données statistiques de l'Organisation afin de faciliter la création, l'administration et la mise à jour des bases de données et le contrôle de la qualité des informations qu'elles contiennent. Ainsi, la Division de la statistique serait responsable en dernier ressort des données (concernant l'agriculture, les pêches et les forêts) diffusées auprès des usagers de l'extérieur.
  8. Le groupe recommande en outre que la FAO établisse (lorsqu'ils n'existent pas) ou renforce (lorsqu'ils existent déjà) des réseaux régionaux de statisticiens afin d'assurer un moyen de contact systématique entre les statisticiens des bureaux régionaux de la FAO et leurs homologues des bureaux statistiques, établissements universitaires, instituts de recherche et autres organismes producteurs de données nationaux. De tels réseaux pourraient faciliter les échanges de données, la diffusion des questions d'actualité affectant les systèmes nationaux de statistiques agricoles et permettraient de mieux coordonner l'exécution des programmes de terrain.
  9. Le groupe recommande par ailleurs de s'attacher en priorité à mobiliser un financement additionnel pour: i) appuyer le développement statistique dans les pays; ii) recruter de jeunes spécialistes qualifiés pour pourvoir les postes vacants de la Division de la statistique; et iii) développer les systèmes (par exemple FAOSTAT2).

111. Pour ce qui est des engagements pris récemment au plan international (par exemple Objectifs et développement du Millénaire, Sommet mondial de l'alimentation, Éradication de la pauvreté, etc.), le groupe considère qu'il s'offre à la FAO une occasion de renforcer et d'améliorer des cadres existants pour le développement des systèmes de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture en particulier, et sur le secteur rural en général. En outre, il peut constituer un support pour encourager la coopération internationale et l'échange de ressources entre les pays et au niveau de la communauté internationale de donateurs, comme envisagé dans le partenariat PARIS21. Un exemple en est l'initiative FAO/Banque mondiale/USDA qui tend à promouvoir non seulement les statistiques agricoles, mais aussi un ensemble plus vaste de statistiques rurales contenant la plupart des nouvelles données (concernant notamment les revenus ruraux, les investissements ruraux, le bien-être, la pauvreté), qui sont de plus en plus demandées depuis quelques années.

 

ANNEXE 2: RÉPONSE DE LA DIRECTION

112. L’Examen des activités statistiques de la FAO a été réalisé par le Service de l’évaluation (PBEE) avec l’aide de consultants externes engagés à court terme. L’examen du rapport par un groupe d’experts externes faisait partie intégrante du processus d’évaluation et le rapport du groupe d’experts est joint en annexe du rapport de PBEE. La réponse de la Direction concerne les deux rapports, sauf indication contraire.

113. Tant l’Examen que le Groupe d’experts reconnaissent que les activités de collecte et de diffusion d’informations statistiques sur l’alimentation et l’agriculture est un élément fondamental du mandat de la FAO. En substance, les rapports soulignent qu’au cours de la période à l’étude, le système a été soumis à de fortes sollicitations afin de maintenir et d’améliorer la qualité et la couverture des données et de répondre à des demandes croissantes de données statistiques complémentaires. Vu ces sollicitations, et la réduction des ressources du Programme ordinaire allouées aux statistiques, l’Organisation doit répondre aux nouvelles demandes adressées à ses systèmes statistiques, alors même que les ressources stagnent.

114. La Direction se félicite en général de l’examen et souscrit dans l’ensemble à ses conclusions et recommandations. Elle note avec satisfaction qu’il est reconnu que des demandes croissantes de statistiques sont adressées à l’Organisation, alors que les ressources du Programme ordinaire allouées aux statistiques étaient en baisse pendant la période à l’étude, et elle accueille favorablement la recommandation visant à allouer des ressources adéquates aux activités statistiques et à mobiliser un appui pour renforcer les capacités statistiques nationales. En outre, la Direction pense, comme le Groupe d’experts externes, que l’examen est objectif, équilibré, bien organisé et détaillé. La réponse de la Direction présentée ci-dessous se concentre sur la structure et la philosophie de base des conclusions et recommandations de PBEE et du Groupe d’experts plutôt que sur les questions de détail évoquées dans les deux rapports.

115. La Direction tient à souligner le fait qu’il est plus constructif et productif de se concentrer sur les préoccupations exprimées dans les rapports à propos de la qualité de la couverture des statistiques dans une perspectives à long terme de durabilité et de s’attacher au fossé croissant entre les réalisations effectives et potentielles obtenues dans le cadre d’activités statistiques, plutôt que d’examiner les résultats passés d’un point de vue comptable.

116. Comme dans tout environnement en butte à une augmentation des demandes et à une baisse des moyens mis à disposition, on peut poursuivre trois pistes différentes pour trouver une solution au problème, voire combiner celles-ci. La première consiste à accroître les moyens soit en réaffectant les ressources existantes, soit en trouvant de nouvelles ressources. La deuxième réside dans une réduction des objectifs ou des besoins à satisfaire. La troisième consiste à accroître l’efficacité et donc à chercher à répondre à un nombre croissant de demandes avec moins de ressources. L’Examen et le Groupe d’experts recommandent de suivre la première et la troisième pistes et reconnaissent qu’à part des gains de ressources minimes qui pourraient obtenus par une meilleure définition des priorités de travail, les besoins du système statistique devraient être probablement augmenter.

117. Nous classons ci-après les recommandations de PBEE et du Groupe d’experts dans le cadre décrit ci-dessus et présentons nos réponses ainsi que les plans d’action envisagés:

A. Recommandations visant à accroître les ressources allouées aux activités statistiques

118. Nous appuyons pleinement les recommandations engageant l’Organisation à allouer des ressources adéquates à ses activités statistiques d’une part et à accroître son rôle de plaidoyer pour une mobilisation d’un appui international afin de renforcer les capacités statistiques nationales, de l’autre. S’il est vrai qu’un travail acharné et des progrès en informatique ont permis de compenser par le passé la baisse des ressources, la durabilité du système est désormais menacée, tout comme la capacité à répondre à des demandes croissantes à l’avenir.

119. Il est convenu qu’outre l’allocation de ressources adéquates aux unités techniques chargées des activités statistiques au siège et de ressources destinées à accroître les capacités statistiques des systèmes nationaux, une attention particulière doit être accordée à la base de données statistiques de la FAO (FAOSTAT). La nouvelle base de données statistiques prévue, FAOSTAT2, représente pour la FAO un progrès nécessaire afin de satisfaire les besoins et de répondre aux défis des prochaines années. Le projet FAOSTAT2, qui a été préparé par les unités techniques, examiné largement par toutes les parties concernées et approuvé par la Direction de la FAO et par les organes directeurs, devrait démarrer en 2003 à l’aide de ressources allouées sur les paiements d’arriérés. Un groupe interdépartemental de pilotage présidé par le Directeur de la Division ESS a déjà été formé afin de superviser et de suivre le projet FAOSTAT2. En conséquence, les préoccupations exprimées dans l’Examen concernant le projet FAOSTAT2, qui dépendait des ressources allouées sur le remboursement des arriérés et sur des ressources extrabudgétaires, ne sont plus fondées pour le stade d’investissement, compte tenu de l’arrivée récente de paiements d’arriérés. Toutefois, ces préoccupations restent d’actualité pour la maintenance du système FAOSTAT2, lorsqu’il aura été mis en place et qu’il sera opérationnel.

B. Recommandations concernant l’identification et la modification des priorités

120. La Direction souscrit à la recommandation visant à créer un Groupe consultatif international d’experts, pour toutes les raisons évoquées avec propos dans l’Examen. Le Groupe international d’experts peut être un partenaire objectif et neutre de la FAO pour l’examen régulier de ses programmes statistiques et des ses méthodes analytiques et la recommandation de stratégies visant à améliorer les capacités des pays et à consolider les méthodes statistiques. Le Groupe consultatif international peut également contribuer à l’identification de domaines prioritaires ainsi que de domaines et d’activités méritant une attention moins prioritaire, où la FAO pourrait réduire son engagement.

121. Des premières mesures ont été prises dans cette direction et il est prévu de convoquer la première session du Groupe plus tard en 2003, étant entendu que le coût de cette session sera financé en partie à l’aide d’économies réalisées sur les ressources existantes du Programme ordinaire et en partie en choisissant initialement un nombre important de membres du groupe parmi les chefs des Bureaux statistiques du systèmes des Nations Unies. On s’efforcera lors du prochain exercice biennal, en 2004-05, d’allouer des ressources à ce Groupe international important et hautement nécessaire pour lui permettre de fournir régulièrement des directives sur les activités statistiques.

C. Recommandations visant à accroître l’efficience et les économies

122. La plupart des conclusions et recommandations de l’Examen et du Groupe d’experts concernent l’accroissement de l’efficience des activités statistiques de la FAO. Celles-ci peuvent être regroupées en trois grandes catégories ou niveaux, soit le niveau national, le siège de la FAO et le niveau international.

123. La Direction reconnaît que la qualité des statistiques de la FAO dépend en dernière analyse de la capacité des systèmes statistiques nationaux, qui doivent être en mesure de respecter des normes acceptables dans le domaine statistique. De graves lacunes dans les capacités statistiques nationales et dans la qualité des données présentées par les pays à la FAO en raison de ressources financières et techniques insuffisantes imposent à leur tour de graves contraintes et risques au système statistique de la FAO. Nous appuyons donc pleinement les quatre groupes ci-après de recommandations visant à appuyer le développement des statistiques et la compilation des données au niveau national:

  1. Renforcement des relations avec les experts des pays membres, y compris mise en place ou amélioration d’un réseau régional de statisticiens, en utilisant les commissions régionales existantes pour établir des contacts réguliers entre les pays ainsi qu’entre la FAO et les pays, et renforcement de la collaboration entre les Bureaux régionaux de la FAO et les groupements économiques sous-régionaux pour la collecte de données et la promotion de normes.

  2. Amélioration de la présence régionale en pourvoyant les postes vacants de statisticiens dans les Bureaux régionaux de la FAO et, si nécessaire, en créant de nouveaux postes. Le Département des pêches a proposé, pour le scénario de croissance réelle du PTB 2004-05, la création d’un poste de statisticien régional des pêches dans le Bureau régional pour l’Asie et le Pacifique et la Division ESS a proposé la création d’un nouveau poste de statisticien dans le Bureau régional pour le Proche-Orient.

  3. Introduire dans les programmes régionaux de formation à la statistique des modules sur les statistiques agricoles permettant d’enseigner les normes et méthodologies recommandées par la FAO. L’élément CountryStat du projet FAOSTAT2 devrait permettre de faire un grand pas dans cette direction. Une consultation d’experts a été prévue en mars 2003 afin d’examiner la structure et le contenu de ce module important de FAOSTAT2, qui devrait contribuer non seulement à faciliter l’échange de données statistiques entre les pays et la FAO, mais aussi aider à l’élaboration des politiques.

  4. Réduction des rapports demandés aux pays, en évitant les demandes faisant double emploi et en facilitant l’amélioration des méthodes de collecte de données. Les données nécessaires aux bases de données statistiques de la FAO sont dérivées de diverses sources: visite d’experts de la FAO dans les pays, publications nationales, sites Internet nationaux, questionnaires imprimés, disquettes, bandes, transferts en ligne de données et questionnaires virtuels. On s’efforce, dans la mesure où les capacités des pays rédigeant les rapports le permettent, de réduire la charge de travail attendue des pays ainsi que des services du siège en demandant les séries de données existantes dans le format électronique et au moyen de questionnaires virtuels. On reconnaît toutefois qu’il y a encore une marge d’amélioration dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la coordination des différentes demandes adressées par plusieurs unités de la FAO ainsi que par d’autres organismes aux pays membres pour les mêmes séries de données. Le module CountryStat de FAOSTAT2, lorsqu’il sera pleinement mis en place, devrait miniser la charge de travail liée à la collecte de données tant pour le personnel du siège que pour les pays membres participant, en harmonisant les bases de données statistiques des pays et les bases de la FAO et en mettant à jour simultanément les protocoles.

124. Trois grands groupes de recommandations ont été présentés afin d’améliorer l’efficacité et l’efficience des activités statistiques au siège. Ils concernent l’évaluation de la qualité, la restructuration et la coordination:

  1. Nous sommes d’accord avec la recommandation visant à établir une définition opérationnelle de la qualité des données, tant pour les données fournies par les pays que pour celles qui subissent un traitement à la FAO, afin d’évaluer régulièrement la qualité des données et de faire rapport à ce sujet; et à améliorer la méthodologie utilisée à cette fin, conformément aux recommandations du Groupe consultatif international d’experts. La Division ESS a déjà pris des mesures dans ce sens et a lancé le projet ABCDQ (Tableau d’affichage sur l’agriculture, consacré à la collecte et à la diffusion des données et à la qualité des statistiques) en 2000 pour donner des directives aux usagers souhaitant obtenir des informations sur les sources et méthodes de collecte et de diffusion des données agricoles au niveau national. Le projet ABCDQ est actuellement en cours de réalisation. La version actuelle, disponible sur la page Web de la Division ESS, est destinée à stimuler les apports nationaux ainsi qu’à rassembler, de façon organisée et systématique, des métadonnées nationales. Il est prévu d’améliorer ABCDQ et de l’incorporer à FAOSTAT2, avec des métadonnées sur la qualité, pour toutes les statistiques de la FAO.
  2. Nous sommes d’accord avec la recommandation visant a restructurer la Division ESS, notamment à reclasser et renforcer le service ESSB, compte tenue du rôle central qu’il assume dans la compilation, la mise à jour et l’amélioration de l’élément le plus important de la base de données de l’Organisation. La Division ESS a déjà préparé une proposition, sans effet sur les crédits budgétaires, visant à restructurer la Division en trois services, en reclassant ESSB au niveau de service, et elle a inclus cette proposition dans le PTB 2004-05.
  3. Comme les activités statistiques de la FAO ne relèvent pas d’une seule unité technique, mais sont plutôt réparties entre différentes unités, il est clair qu’une coordination efficace s’impose. La Direction souscrit donc aux observations concernant la nécessité de mieux coordonner le travail entre les unités concernées et avec la recommandation de l’Examen qui préconise, dans cette optique, la création d’un mécanisme interne de coordination sur les statistiques de la FAO, la Division ESS étant appelée à jouer un rôle plus actif dans le processus de coordination. Deux initiatives sont déjà en place à cette fin. La première est un nouveau DPAI (Domaine prioritaire pour une action interdisciplinaire) concernant les définitions, les normes, les méthodologies et la qualité de l’information, qui pourrait s’occuper de certaines questions d’ordre général, même si son champ d’action est trop vaste pour qu’il puisse se substituer à un organisme chargé spécifiquement des questions statistiques. La seconde initiative est le Groupe de travail FAOSTAT sur la gestion des données et les méthodes statistiques, qui a pour mandat de documenter la classification des données, les normes de codification, les définitions de données et méthodologies employées à la FAO, mettre en commun les informations entre les unités et prendre une décision sur la structure administrative appropriée afin d’appuyer les activités statistiques en cours. Il reste toujours possible d’affiner ultérieurement ces mécanismes et d’en créer de nouveaux pour coordonner de façon plus efficace les activités statistiques.

125. Le Groupe d’experts va plus loin que l’Examen et suggère à long terme de regrouper tous les services de production de données statistiques de la FAO au sein d’une seule unité – ESS. La Direction estime qu’il s’agit là d’une mesure qui doit être examinée attentivement car elle aurait des incidences importantes pour d’autres activités transversales de la FAO.

126. La Direction reconnaît que la collecte, l’analyse et la diffusion d’informations est désormais une partie intégrante du travail de nombreuses unités techniques de la FAO. Compte tenu du caractère hétérogène de l’information qui est rassemblée, analysée et diffusée, il est pratiquement impossible de centraliser cette activité au sein d’une seule unité, même au sein d’un seul département. La nature des compétences techniques requises, l’hétérogénéité des données et les liens étroits qui doivent exister entre fournisseurs et utilisateurs de données pour en faciliter l’utilisation effective et améliorer la qualité des données, plaiderait contre la centralisation des services de production des données. En outre, le rassemblement de données statistiques fait partie intégrante de l’ensemble de la filière débouchant sur l’analyse/évaluation, la présentation d’avis et l’élaboration de politiques, éléments qui sont souvent pris en compte au niveau de l’assistance technique fournie par chaque département et des projets destinés aux pays. La centralisation absolue ne doit pas être considérée comme étant le seul moyen d’assurer la coordination, d’éviter les chevauchements d’efforts et d’améliorer la qualité des données, tout comme la décentralisation complète n’est certainement pas, elle non plus, la solution au problème. La solution, et c’est là le défi à relever, est de trouver un équilibre optimal entre les activités centralisées et décentralisées en prévoyant des mécanismes de coordination appropriés.

127. En fait, le Groupe d’experts reconnaît également que le regroupement des activités statistiques n’est peut-être pas possible dans un avenir proche, compte tenu des arrangements institutionnels actuels et il recommande, pour le moins, que la maintenance d’une seule base de données statistiques centrale soit confiée à ESS, pour faciliter la création, la maintenance, la mise à jour et le contrôle de qualité des données qui y sont contenues. De cette façon la Division ESS aurait la responsabilité de diffuser les bases de données auprès des utilisateurs externes. La Direction accepte cette proposition ainsi que les mesures qui ont déjà été prises pour incorporer le concept de base de données statistiques centrale dans le projet FAOSTAT2.

128. La Direction souscrit à l’observation faite par le Groupe d’experts selon laquelle les engagements internationaux récents (par exemple objectifs des Nations Unies pour le Millénaire, SMA, SMDD) et les initiatives visant à améliorer les statistiques à l’échelle nationale et internationale (par exemple PARIS21, projet de stratégie de la FAO destiné à améliorer l’information sur la situation et les tendances des pêches de capture) donnent à la FAO la possibilité de renforcer et d’améliorer les cadres existants pour l’élaboration de systèmes statistiques et de mener une action de plaidoyer en faveur de la coopération internationale et de la mise en commun des ressources entre les pays et la communauté internationale des donateurs. Nous avons l’intention d’intensifier nos efforts pour nous joindre à l’action internationale visant à coordonner les activités statistiques et pour améliorer les capacités statistiques dans les pays membres.

129. En conclusion, la Direction tient à réaffirmer qu’elle accueille avec satisfaction l’examen dans son ensemble ainsi que son observation principale, selon laquelle l’Organisation doit relever le défi consistant à répondre à de nouvelles demandes adressées à son système statistique, avec des ressources inadéquates. Les recommandations présentées dans l’Examen sont jugées extrêmement utiles pour l’orientation future des activités statistiques de la FAO. Malheureusement, à l’exception de quelques-unes, elles ont des implications financières, au moins au cours des premières années. Cela confirme donc la nécessité d’allouer des ressources adéquates aux activités statistiques, comme recommandé par les deux rapports.

 

ANNEXE3: ACRONYMES

 

ABCDQ Agricultural Bulletin Board on Data Collection, Dissemination and Quality of Statistics
ACC Comité administratif de coordination
ACP Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique
ADG Sous-Directeur général (FAO)
AIGD Autorité intergouvernementale sur le développement
ASFA Résumés des sciences aquatiques et halieutiques (FAO)
CE Communauté européenne
CEA Commission économique pour l'Afrique (ONU)
CEI Communauté d'États indépendants
CEPD Coopération économique entre pays en développement
CFS Comité de la sécurité alimentaire mondiale
CFSOS É tude prospective du secteur forestier dans les Caraïbes
COAIM Consultation sur la gestion de l'information agricole
COFI Comité des pêches (FAO)
CSAA Centre de statistiques sur l'alimentation et l'agriculture
CWP Groupe de travail chargé de coordonner les statistiques des pêches (FAO)
DFID Département du développement international (Royaume-Uni)
ES Département économique et social (FAO)
ESC Division des produits et du commerce international (FAO)
ESDP Unité de coordination des programmes (FAO)
ESS Division de la statistique (FAO)
ESSA Service des analyses statistiques (FAO)
ESSB Sous-Division des données de base (FAO)
ESSS Service du développement statistique (FAO)
FAOSTAT Base de données statistiques fondamentales de l'Organisation (FAO)
FF Fonds fiduciaire
FIDI Unité de l'information, des données et statistiques sur les pêches (FAO)
FIGIS Système mondial d'information sur les pêches (FAO)
FIRMS Système de suivi des ressources halieutiques
FISHSTAT Système informatisé sur les captures mondiales (FAO)
FMI Fonds monétaire international
FONP Sous-Division des politiques et institutions forestières (FAO)
FONS Sous-Division de la planification et des statistiques forestières (FAO)
FORIS Système d'information sur les forêts (FAO)
FORM Service de la mise en valeur des ressources forestières (FAO)
FOSA É tude prospective du secteur forestier en Afrique
GIL Division de la bibliothèque et de la documentation (FAO)
GLOBEFISH Système informatisé de données sur la commercialisation du poisson (FAO)
IIA Institut international d'agriculture
OCDE Organisation de coopération et de développement économiques
OIPT Organisation internationale des bois tropicaux
OMC Organisation mondiale du commerce
ONG Organisation non gouvernementale
ONU Organisation des Nations Unies
PCT Programme de coopération technique (FAO)
PFRDV Pays à faible revenu et à déficit vivrier
PMT Plan à moyen terme
PNUE Programme des Nations Unies pour l'environnement
RAPE Groupe du Département social (Bureau régional de la FAO pour l'Asie et le Pacifique)
SADC Communauté de développement d'Afrique australe
SAFM É quipe multidisciplinaire (Bureau régional de la FAO pour l'Afrique)
SDRN Service de l'environnement et des ressources naturelles (FAO)
SICIAV Système d'information et de cartographie sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité
SMA Sommet mondial de l'alimentation
SOFA La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture (publication de la FAO)
SOFI L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (publication de la FAO)
SOFIA La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture (publication de la FAO)
SOFO Situation des forêts du monde (publication de la FAO)
TC Département de la coopération technique (FAO)
TCAS Service d'appui aux politiques agricoles (FAO)
UE Union européenne
USDA Ministère de l'agriculture des États-Unis
WAICENT Centre mondial d'information agricole (FAO)

 

____________________________

1 À sa session de mai 2001, le Comité du programme a été informé des difficultés croissantes qu'il y avait à gérer le système FAOSTAT et à maintenir la qualité des collections de données de la FAO.

2 Les consultants étaient: M. D. Casley, ancien fonctionnaire de la Banque mondiale et de la FAO, M. E. Swires-Hennesy, de la Local Data Unit du Pays de Galles, et M. T. Griffin, ancien fonctionnaire de la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.

3 À la mi-2002, les entités de programme 222P1 et P2 correspondent à l'ancien Sous-programme 2221 (Traitement et analyse des données statistiques) et les entités de programme P3 et A1 au Sous-programme 2222 (Développement statistique). Il n'a été pris en compte que les fonctionnaires qui s'occupent de travaux statistiques à plein temps ou à temps partiel.

4 Les nouveaux domaines qui ont récemment été ajoutés au programme de travail de ESSA sont notamment: PE 220A1 (Information sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité en vue d'un meilleur ciblage des politiques: dérivation et analyse d'indicateurs de l'alimentation et de la nutrition; évaluation mondiale et suivi des progrès accomplis sur la voie des objectifs relatifs à la sécurité alimentaire); et PE 220A2 (Sommet mondial de l'alimentation: Examen à mi-parcours en 2006, afin d'évaluer l'évolution de la répartition de la consommation) et PE 220P1 (Suivi de la réalisation des objectifs du SMA et des objectifs de développement du Millénaire dans le contexte du système des Nations Unies).

5 Ce chiffre ne comprend pas quatre postes régionaux de statisticien dans les Bureaux régionaux pour l’Afrique (RAF), pour l'Asie et le Pacifique (RAP) et pour l’Amérique latine et les Caraïbes (RLC), ainsi qu’au Bureau sous-régional pour l’Afrique australe et l’Afrique de l’Est (SAFR).

6 Les chiffres sont indicatifs seulement étant donné que, du fait de la nouvelle structure du Programme de travail et du budget et des réformes structurelles, des comparaisons directes ne sont pas possibles. Par exemple, le budget de la Division de la statistique ne tient pas compte du SICIAV et reflète, pour l'essentiel, les activités statistiques de base seulement. Dans le cas de la FONS, la création de la nouvelle PE-244P1 (Système d'informations forestières) s'est traduite par une réduction apparente du budget.

7 Les données figurant dans les bilans alimentaires constituent la base la plus communément utilisée des informations concernant l'apport journalier en calories, en lipides, en protéines et en nutriments et sont utilisées par les pays, les institutions internationales et les chercheurs pour identifier les pénuries ou les excédents qui caractérisent les apports en calories et en nutriments dans un pays ou pour examiner la disponibilité d'un produit ou d'une catégorie de produits déterminée.

8 Du fait de différences de définitions, de modalités de collecte des données, de concepts et de méthodologies dans le temps et d'un pays à un autre, ainsi que des erreurs qui peuvent entacher les estimations, la validité des données figurant dans les bilans alimentaires dépend de la qualité et de la similitude des données, des définitions et des méthodologies utilisées à différentes périodes dans les pays considérés. Pour faciliter les comparaisons, les données concernant les années passées sont périodiquement révisées.

9 Ce groupe de travail est un organe de la FAO.

10 Toutefois, ce service est très limité par suite du manque de personnel (un fonctionnaire seulement s'occupe de ce travail).

11 Par exemple, le système ARTFISH, système d'approches statistiques, de documents techniques et de logiciels élaboré par la FAO pour rationaliser les opérations d'enquête et analyser les données rassemblées sur le terrain.

12 Le système FIGIS repose sur un réseau de sous-systèmes: le Système de surveillance des ressources halieutiques (FIRMS), système mondial de surveillance des ressources aquatiques composé de modules d'informations de base sur les espèces, les ressources, les pêches et les systèmes de gestion des pêcheries; le Système informatisé de données sur la commercialisation du poisson (GLOBEFISH), qui contient des informations sur le commerce international de poisson; et les résumés des sciences aquatiques et halieutiques (ASFA), base de données bibliographiques. Les sous-systèmes ci-après sont en cours d’élaboration: aquaculture, commerce international et commercialisation, et recherche.

13 La qualité est évaluée au regard de critères concernant: i) la pertinence des concepts statistiques; ii) l'exactitude des estimations; iii) la rapidité et la ponctualité avec lesquelles les résultats sont diffusés; iv) l'accessibilité et la clarté de l'information; v) la comparabilité des statistiques; et vi) la cohérence.

14 Ces données proviennent des statistiques commerciales qui sont rassemblées chaque année par la Division de statistique de l'Organisation des Nations Unies, parfois ajustées par la FAO pour tenir compte des informations communiquées par les autorités nationales responsables des forêts et d'autres sources officielles. Du fait des sources différentes utilisées pour ces deux séries de statistiques, il y a parfois des écarts dans les données concernant certains pays.

15 Pendant la période considérée, quelques publications prévues (Prix des produits forestiers et Statistiques provisoires sur les produits forestiers non ligneux) n'ont pas pu être élaborées.

16 PARIS21 est un consortium OCDE/ONU/FMI/Banque mondiale établi en 1999 pour renforcer les capacités statistiques et fournir un appui dans ce domaine. Un dialogue actif a été établi avec le Département du développement international du Royaume-Uni (DFID), qui est l'un des organismes chef de file pour le programme PARIS21. Un statisticien de la FAO est coordonnateur de l'Équipe spéciale sur les études agricoles.

17 Par exemple, dans la région Asie et Pacifique: Consultation d'experts sur le développement des statistiques agricoles en vue de la formulation des politiques alimentaires (juin/juillet 1999); un séminaire sur la télédétection au services des statistiques agricoles (juin 1999); une réunion technique sur les méthodes de prévision des cultures vivrières (décembre 1999); et un examen des systèmes de données agricoles qui a eu lieu à Bangkok (juillet 2000). Pour les pêcheries: un atelier régional sur le Recensement de l'agriculture 2000: statistiques structurelles de l'aquaculture; et une consultation d'experts et un atelier régional sur l'élaboration de directives pour la collecte régulière de données sur les pêches de capture (Bangkok, mai 1998). Pour la foresterie: il a été lancé un projet intitulé "Collecte et analyse de données pour l'aménagement durable des forêts dans les pays ACP – Joindre les efforts nationaux et internationaux au sud de l'Asie et en Asie du Sud-Est".

18 IWG.AGRI a été créé en 1991 par l'OCDE, la Communauté européenne (Eurostat), la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe et la FAO.

19 Les pays sont les suivants: Cameroun, Ghana, Guinée, Lesotho, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Nigéria, Ouganda, République-Unie de Tanzanie, Sénégal et Togo.

20 Ces projets sont notamment les suivants: projet de partenariat Commission européenne-FAO: GCP/RAF/354/EC Programme de gestion durable des forêts dans les pays ACP d'Afrique; GCP/RAS/173/EC Information et analyse pour une gestion durable des forêts dans le sud de l'Asie et en Asie méridionale; et GCP/RLA/133/EC Information et analyse pour une gestion durable des forêts dans 12 pays tropicaux d'Amérique centrale et du Sud.

21 Vingt pays en développement (ou à revenu intermédiaire) ont signalé n'avoir qu'un accès très limité à Internet, voire aucun. D'autres ont signalé que le coût élevé de l'accès à Internet et la lenteur des opérations de décharge constituaient des contraintes majeures.

22 S'il paraît y avoir eu plus de réponses que de questionnaires reçus, c'est parce que certains pays ont fourni des réponses multiples.

23 Cet examen a été réalisé sur l'initiative du Sous-Directeur général (ADG) chargé du Département économique et social. Les analystes étaient M. F. Vogel, USDA; M. B. Kiregyera, statisticien consultant, Ouganda; et M. I. David, ancien fonctionnaire de la Banque asiatique de développement.

24 Cette section porte principalement sur la Division de la statistique, étant donné que la plupart des activités du FIDI et de la FONS n'intéressent qu'un petit nombre d'unités des départements considérés.

25 Le PAIA est présenté par la Division de la Bibliothèque et du système de documentation (GIL) et ses priorités sont les suivantes: i) améliorer l'interface avec les usagers et les capacités de recherche des bases de données statistiques de la FAO; ii) revoir les processus de collecte, de traitement et d'analyse des données statistiques; iii) utiliser les normes internationales de classification pour normaliser les expressions, définitions et systèmes de classement utilisés dans les différents domaines couverts par la FAO, y compris au plan interdisciplinaire; iv) établir des définitions des types de documents (DTD) pour les sujets d'information et les informations textuelles produits par l'Organisation, notamment des outils à l'intention des États Membres; et v) rendre compte des progrès accomplis aux Consultations sur la gestion de l'information agricole (COAIM) qui ont lieu pendant la période couverte par le plan, ainsi que des informations en retour sur les résultats obtenus en vue de la planification des activités futures.

26 La FAO a lancé des normes internationalement convenues pour la communication de données (par exemple sur les quantités débarquées/captures, le poids vif/le poids débarqué, la nationalité des captures) en 1959 lorsque la FAO et les organisations internationales des pêches ont créé le Groupe de travail chargé de coordonner les statistiques des pêches de l'Atlantique (alors connu sous le sigle CWP). Le système fonctionne encore mais le CWP a été rebaptisé Groupe de travail chargé de coordonner les statistiques des pêches, et son secrétariat est assuré par le FIDI.

27 Comme le site Web est constamment revu et mis à jour, certaines des caractéristiques mentionnées ont déjà été modifiées.

28 Certains des points sur lesquels les tableaux ne répondent pas aux normes établies sont les suivants: justification des colonnes, chiffres exprimés en milliers sans séparation et utilisation d'un point ou d'une virgule pour indiquer les décimales.

29 Les usagers demandent fréquemment des informations sur les prix (comme cela ressort clairement des réponses au questionnaire), qui constituent un élément nécessaire des analyses du secteur agricole. Cela a été confirmé une fois de plus en 2002, lorsque l'OMC a demandé à la Division de la statistique d'estimer la valeur de la production agricole de tous les pays.

30 Il ressort par ailleurs des réponses aux questionnaires adressés aux usagers internes que différents problèmes concernant les données pourraient être réglés de cette manière.

31 À la date d'élaboration du présent rapport, des discussions concernant la réalisation d'un nouveau projet étaient au point mort pour des raisons de procédures.

32 Le groupe était composé comme suit: Mme A. Thiongane, Conseillère régionale, Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), Addis Abeba (Éthiopie); M. M. Merbis, Économiste, Center for World Food Studies, Amsterdam (Pays-Bas); M. G. Calo, Directeur, Eurostat, Luxembourg; M. M. Galmes, Professeur à l'Université de la République d'Uruguay; et M. R. Recide, Directeur du Bureau des statistiques agricoles des Philippines.