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LIVRES


L’avenir des forêts et de la foresterie en Europe

Etude prospective du secteur forestier européen – rapport principal. Commission économique des Nations Unies pour l’Europe et FAO. 2005. Genève, Suisse, Nations Unies. ISBN 92-1-116921-6.

Jusqu’à récemment, dans la plupart des aspects du secteur forestier européen, les tendances à long terme ont été généralement stables. Toutefois, la dernière décennie a connu d’importants changements, dus notamment à la mondialisation croissante, aux progrès technologiques et aux réformes politiques et économiques entreprises en Europe de l’Est et dans la Communauté des Etats indépendants (CEI).

L’Etude prospective du secteur forestier européen, réalisée conjointement par la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe et la FAO, a évalué ces changements et leurs conséquences éventuelles pour l’avenir de la foresterie en Europe. Cette étude est la dernière d’une longue tradition d’études prospectives mondiales et régionales produites par la FAO pour souligner les tendances à long terme et identifier les nouvelles possibilités et les nouveaux enjeux du secteur forestier. Elle constituera un outil précieux pour les décideurs, leur fournissant une analyse détaillée des tendances depuis 1961, des prévisions de l’évolution future jusqu’en 2020 et des recommandations sur les mesures à prendre. L’étude couvre l’Europe occidentale et orientale et quatre grands pays de la sous-région de la CEI, y compris la Fédération de Russie.

Le rapport principal de l’étude est centré sur les nouvelles interactions qui se font jour entre le secteur forestier et la société. Outre l’examen exhaustif des marchés des produits ligneux compris dans les études précédentes, le rapport analyse les perspectives de la demande et de l’offre de services forestiers et de produits forestiers non ligneux. Il aborde notamment les questions suivantes relatives au secteur forestier européen:

A la suite d’un chapitre introductif, qui décrit l’objectif et la méthodologie de l’étude, le Chapitre 2 examine les tendances à long terme des ressources forestières et de leur gestion, ainsi que des produits et services forestiers. Il évalue l’extension de la superficie forestière par rapport aux taux de coupe annuels, le redressement graduel de la production et de la consommation en Europe de l’Est et dans les sous-régions de la CEI, la contraction de la demande de bois rond industriel, la recherche croissante de produits de bois reconstitué et la position de l’Europe dans le commerce international.

Le Chapitre 3 examine les forces d’entraînement qui influencent le secteur, prévoyant que les deux principaux facteurs exogènes qui exerceront une incidence sur le secteur forestier seront les variations de prix des produits forestiers et les futurs taux de croissance économique. Ce chapitre se penche aussi sur les changements survenant dans les cadres d’action et commerciaux, et décrit des scénarios de remplacement pour l’avenir, examinant leur impact potentiel sur la superficie forestière, la production, le commerce et la consommation.

Le Chapitre 4 présente les perspectives pour le secteur forestier européen, analysant les tendances prévues de la demande et de l’offre de produits ligneux transformés; de la pâte, du papier récupéré et des résidus ligneux; des matières premières ligneuses; des combustibles ligneux; des produits forestiers non ligneux; et des services et de l’emploi forestiers. Les prévisions ci-après figurent parmi les plus importantes.

Le dernier chapitre présente des recommandations au plan des politiques, fondées sur l’analyse des tendances passées, des facteurs d’entraînement et des perspectives, et désigne les principaux acteurs qui devraient en tenir compte. Les recommandations concernent la formulation de politiques générales, les politiques commerciales, la gestion forestière durable et la coopération internationale. Elles devraient fournir une base pour un dialogue élargi sur les mesures à prendre en Europe dans les années à venir.

Le rapport est également disponible en ligne sur: www.unece.org/trade/timber/efsos

Gestion participative des ressources naturelles dans un écosystème lacustre exceptionnel au Cambodge

The Tonle Sap Great Lake: a pulse of life. R. Bailleux. 2003. Bangkok, Thaïlande, Asia Horizons Books Co. ISBN 974-91111-9-2.

Chaque année, au début de la saison des pluies, le fleuve Mékong au Cambodge monte, et ses eaux sont repoussées le long du cours du fleuve Tonle Sap jusqu’au lac Tonle Sap dont l’étendue, quadruplée, atteint plus de 1 million d’hectares et inonde entièrement les forêts et les marécages environnants. Les communautés qui vivent autour du lac se sont adaptées à ce phénomène naturel insolite; elles passent une partie de l’année sur la terre et une partie sur l’eau, tirant leurs moyens de subsistance du lac et de la forêt inondée, qui est un habitat d’élection pour les poissons.

Entre 1995 et 2005, la FAO a réalisé le projet intitulé «Gestion participative des ressources naturelles dans la région du Tonle Sap», financé par le Gouvernement belge, dans le but de lancer la foresterie communautaire, de valoriser la pêche communautaire et de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles au sein et autour du lac. Le projet, qui vient de toucher à sa fin et qui concernait la province de Siem Reap, a aidé 116 villages, groupés en 13 organisations communautaires de pêche, à protéger et à gérer 108 000 ha de terres forestières et de lieux de pêche inondés. Grâce au soutien du gouvernement provincial sollicité par le projet, la gestion forestière communautaire a été organisée dans 40 sites, dont plus de la moitié a complété ses plans de gestion. Parmi les résultats, on peut citer la meilleure qualité de la forêt, la productivité accrue, la création de débouchés commerciaux et le retour de la faune sauvage. L’assistance que 54 nouvelles communautés ont demandée pour établir leurs propres forêts communautaires est la preuve visible du succès du projet. C’est là un signe concret de la capacité du projet d’améliorer la gestion des ressources naturelles, non seulement dans la province de Siem Reap, mais aussi tout autour du lac.

Dans l’espoir qu’un surcroît de sensibilisation favorisera la conservation de cet écosystème exceptionnel, le projet a financé la publication de The Tonle Sap Great Lake: a pulse of life. Dans ce beau livre, dont chaque page est illustrée de splendides photographies en couleurs, le pouvoir de la nature est évoqué parallèlement à la vie quotidienne des communautés lacustres, qui ont adapté leurs rythmes à ce remarquable habitat. Tirant parti de l’expérience du projet du Tonle Sap, l’auteur montre comment le lac et son inondation annuelle sont une source de prospérité pour l’ensemble du Cambodge. L’agriculture, la pêche, la foresterie, le commerce et la vie familiale sont tous modelés et échelonnés dans le temps en fonction du flux et du reflux du lac. Cette publication exprime avec éloquence la conviction que la beauté naturelle et la symbiose existant entre tous les êtres vivants de cet écosystème doivent être conservés et protégés pour que le lac Tonle Sap puisse continuer à subvenir aux besoins du Cambodge pour les générations à venir.

Le produit de la vente de ce livre servira à promouvoir l’éducation environnementale autour du lac Tonle Sap.

Mesures pratiques pour promouvoir la durabilité de l’environnement

Environment and human well-being: a practical strategy. Projet du Millénaire des Nations Unies. Rapport du groupe de travail sur la durabilité environnementale. 2005. Londres, Royaume-Uni, Earthscan. ISBN 1-84407-228-2.

En septembre 2000, les dirigeants du monde réunis au Sommet du millénaire des Nations Unies ont confirmé que la durabilité de l’environnement jouait un rôle clé dans les efforts mondiaux visant à éradiquer la pauvreté. Le maintien d’un environnement stable est fondamental pour fournir aux populations des ressources de base, comme les aliments, le bois, l’eau douce et l’air propre, et pour les protéger contre les inondations, les sécheresses, l’infestation des ravageurs et les maladies. C’est pourquoi, la durabilité de l’environnement est indispensable pour réaliser chacun des objectifs du Millénaire pour le développement, tout en étant un but en soi.

L’ouvrage propose des mesures concrètes que les gouvernements et les organisations internationales peuvent prendre vis-à-vis de la durabilité de l’environnement. Pour bien faire comprendre ces mesures, le rapport se compose de deux parties principales: «Le problème» et «La solution». La première partie examine les liens entre l’environnement et différents aspects du bien-être humain. Elle analyse l’interrelation entre les forces directes et indirectes qui déterminent les changements environnementaux, décrivant le contexte où se manifestent les principales contraintes environnementales, telles que la dégradation des terres, le déboisement, la pollution et les changements climatiques. Dans cette partie, une importante question est aussi posée: Pourquoi l’environnement n’a-t-il pas encore été stabilisé? Un certain nombre de facteurs sont examinés, allant de la gouvernance à l’insuffisance des investissements et à la sensibilisation limitée du public.

La seconde partie de la publication propose des mesures précises et des changements de politique pour amorcer la progression mondiale vers la durabilité de l’environnement. Ces interventions se divisent en trois stades: investir dans la gestion de l’environnement; introduire des changements structurels pour renforcer la gouvernance, corriger les dysfonctionnements des marchés et améliorer l’utilisation des connaissances; et mettre en œuvre des mécanismes aux niveaux régional et national.

Tout au long du rapport, le groupe de travail sur la durabilité de l’environnement insiste sur l’importance d’une gestion forestière efficace, visant à garantir une production viable, une bonne santé et le bien-être économique. En termes concrets, il propose d’accroître d’au moins 200 pour cent le revenu du secteur forestier informel, par exemple en rationalisant les cadres réglementaires et en fournissant des incitations pour la conservation, afin de mettre à profit l’esprit d’entreprise de ceux qui exploitent illégalement la forêt. Des systèmes d’incitation sont également préconisés pour les gestionnaires forestiers et des compensations conseillées pour les propriétaires forestiers dont les activités rémunératrices doivent être abandonnées, au profit de la restauration de l’écosystème. D’autres propositions concernent la remise en état des forêts dans les zones où l’inondation et l’érosion représentent des menaces et les mesures nécessaires pour empêcher l’introduction involontaire d’espèces envahissantes.

L’ouvrage convient à tous ceux qui s’intéressent à l’interrelation entre l’action humaine, l’environnement et le bien-être humain. Il sera particulièrement utile à ceux qui étudient des moyens pratiques pour les pays de réaliser la durabilité de l’environnement. Il est également disponible en ligne sur: www.unmillenniumproject.org/reports/tf_environment.htm


Les arbres spéciaux du monde

Remarkable trees of the world. T. Pakenham. 2002. Londres, Royaume-Uni, Weidenfield & Nicolson. ISBN 0-297-84349-4.

Ce livre exceptionnel et extrêmement bien écrit donnera du plaisir à tous les amoureux de la forêt et des arbres. Après le succès de son livre Meeting with remarkable trees, dont la recherche a été menée en Grande-Bretagne et en Irlande, l’auteur, muni de son appareil photo et doté de l’enthousiasme propre à un explorateur du XIXe siècle, entreprend une mission de cinq ans pour dénicher 60 des arbres les plus spectaculaires du monde.

Le livre introduit les géants, les nains et les essences séculaires du monde des arbres, y compris certains spécimens déjà bien connus, aux côtés d’autres qui sont captés pour la première fois par l’appareil photo. La publication alterne des photographies percutantes avec un texte vivant plein d’histoires intrigantes. Pakenham raconte, par exemple, que le plus grand sophora (Sophora japonica) hors de Chine et du Japon se trouve aux Etats-Unis, mais qu’étant une espèce étrangère il n’est pas inscrit dans le registre des arbres étoiles américains. Il parle d’un baobab creux en Afrique du Sud qui contenait, pendant la ruée vers l’or des années 1880, un bar assez grand, affirme-t-il, pour héberger 15 mineurs assoiffés debout côte à côte.

A l’aide d’un mélange de faits réels et de légendes, l’auteur montre comment ces arbres sont intimement liés à leur environnement et aux personnes qui vivent parmi eux. Cet hommage à la personnalité, à l’histoire et à l’identité culturelle de beaux arbres met inévitablement en lumière l’importance de leur protection et de leur conservation. Le dernier chapitre est un plaidoyer vibrant en faveur des arbres menacés d’extinction, qui mentionne les dangers de la croissance démographique, de la pauvreté et de l’exploitation excessive.


Les possibilités des marchés des produits forestiers pour les producteurs à faible revenu

A new agenda for forest conservation and poverty reduction: making markets work for low-income producers. S.J. Scherr, A. White et D. Kaimowitz. 2004. Washington, Etats-Unis, Forest Trends. ISBN 0-9713606-6-9.

L’avenir des populations les plus pauvres du monde est inextricablement lié à l’avenir de ses forêts. Plus de 90 pour cent de ceux qui vivent avec moins d’un dollar EU par jour sont partiellement ou totalement dépendants des produits forestiers pour leur subsistance. Bien que les forêts soient une ressource déterminante pour la réduction de la pauvreté, les politiques de gestion forestière prédominantes, fondées sur l’exploitation à grande échelle, ne contribuent guère à la sauvegarde des moyens d’existence ruraux. Les marchés des produits forestiers érigent de nombreuses barrières à l’encontre des producteurs à faible revenu, qui manquent du capital, de la technologie, des informations et du soutien nécessaires pour concurrencer avec succès les producteurs industriels. Les auteurs de cet ouvrage affirment que, pour réduire la pauvreté dans le monde, un effort mondial s’impose de toute urgence pour faire en sorte que les communautés rurales puissent tirer profit des biens forestiers. La publication propose une série de stratégies visant à promouvoir la conservation des forêts, tout en promouvant les moyens d’existence locaux et le développement communautaire dans les pays à revenu faible ou moyen.

La première partie examine le rôle que jouent actuellement les marchés des produits forestiers dans les moyens d’existence ruraux, et évalue dans quelle mesure des changements comme le développement de l’agroforesterie et la demande accrue de produits forestiers et de services procurés par l’écosystème influencent les communautés rurales.

La deuxième partie identifie des débouchés commerciaux pour les petits producteurs, contestant les hypothèses communément émises que les utilisations commerciales entraînent inévitablement la dégradation des forêts et que, pour les individus à faible revenu, les entreprises forestières sont génératrices de risques et n’ont que de faibles chances de succès. Des approches sont proposées pour réconcilier les usages commerciaux avec la conservation, à savoir non seulement le soutien aux communautés pour la gestion des forêts qu’elles souhaitent elles-mêmes protéger, mais aussi des récompenses pour les populations locales qui contribuent à assurer la conservation et les services procurés par l’écosystème grâce à la gestion forestière. La valeur pratique de ces stratégies est démontrée par des exemples spécifiques venant du monde entier. Les auteurs identifient ensuite des créneaux commerciaux adaptés aux producteurs forestiers à faible revenu. Une série de tableaux permettent une comparaison aisée des différents créneaux commerciaux proposés et indiquent les producteurs cibles, les possibilités d’accroître les revenus et les modèles d’entreprise recommandés.

Le dernier chapitre étudie comment favoriser l’accès des producteurs à faible revenu aux marchés des produits forestiers, en forgeant des accords commerciaux stratégiques, en adaptant la certification aux petites activités forestières et en ciblant la recherche, l’éducation et la formation. Les auteurs analysent aussi les moyens d’éliminer les obstacles administratifs qui s’opposent aujourd’hui à la participation locale aux marchés, qui est cruciale pour réaliser ces avantages. Ces stratégies définissent des rôles clés pour les organisations et les fédérations des populations locales, les industries forestières et les investisseurs privés, les institutions s’occupant de développement rural et de conservation et les responsables des politiques. Cet ouvrage intéressera les lecteurs de toutes ces catégories et tous ceux qui souhaitent savoir comment les petits producteurs peuvent accroître leur rôle dans le secteur forestier.


Un cadre éthique pour la foresterie

Forest ethics inspired by the Johannesburg summit 2002. A. Erkkilä et P. Pelkonen, éds. 2004. Silva Carelica No. 46. Joensuu, Finlande, Université de Joensuu. IBSN 952-458-572-3.

Le rôle fondamental de l’éthique dans le développement durable a été souligné lors du Sommet mondial du développement durable de 2002 à Johannesburg (Afrique du Sud). Pour organiser le débat et l’orienter en particulier sur le secteur forestier, les gouvernements finlandais et indonésien ont désigné un groupe de travail sur l’éthique forestière mondiale pendant le Sommet. L’Université de Joensuu (Finlande) a réuni cette série de rapports inspirés par le débat en groupe, en vue de promouvoir une discussion et des recherches interdisciplinaires. Le but ultime de ce travail représente un défi de taille: parvenir à créer une base éthique mondiale pour étayer toutes les décisions prises en ce qui concerne les forêts du monde.

Dans l’ouvrage, l’importance d’un tel travail de base sur l’éthique est étroitement lié à l’interdépendance, non seulement des milieux politique, économique et environnemental, mais aussi de facteurs spirituels et émotionnels comme les souffrances des pauvres dont la voix est moins entendue. La matrice des valeurs culturelles, sociales, économiques, écologiques et politiques interconnectées inhérentes aux forêts est proposée comme point de départ du débat visant à forger un nouveau cadre éthique. L’un des auteurs suggère que, pour être réellement universel, ce cadre doit transcender les frontières religieuses en reposant sur des maximes qui sont communes à toutes les croyances, comme le respect de la vie.

Un chapitre sur l’éthique forestière russe révèle comment l’ancien respect des Slaves pour la vie des arbres frisait la peur, ce qui les incitait à conserver de vastes étendues de forêts. Maintenant que la situation s’est renversée, et que ce sont les hommes qui dominent la nature, un code moderne d’éthique forestière reposerait non plus sur la peur mais sur un sens de responsabilité morale vis-à-vis de l’environnement.

Ce changement d’attitude doit se concrétiser à trois niveaux au moins: individuel, communautaire et politique.

Le chapitre suivant approfondit cette notion. Le fait que les forêts sont exploitées en fonction de la demande du marché plutôt que de leur capacité naturelle est, selon les auteurs, la preuve de la crise éthique actuelle. Les auteurs soutiennent que la solution réside dans la redécouverte de valeurs comme l’espoir, la vérité et la justice, qui ont été marginalisées dans un monde devenu de plus en plus séculier et matérialiste. Le dernier chapitre examine un autre effet secondaire de la mondialisation, notamment le fait que les retombées des actions humaines ne respectent pas les frontières nationales, mais influencent plus que jamais un nombre croissant de personnes. Ce phénomène met en évidence l’importance de partager la souveraineté et de progresser vers un sentiment mondial d’identité, afin de gérer les forêts et les autres ressources naturelles dans un monde où les frontières n’existent plus.

Cette lecture promotrice de réflexion intéressera tous ceux qui ont à cœur la protection de la nature et qui désirent faire du monde un lieu plus juste. L’ouvrage s’adresse en particulier aux décideurs qui souhaitent identifier de nouveaux cadres d’action pour la gestion des ressources naturelles aux niveaux international ou mondial. Il est également disponible en ligne sur: joypub.joensuu.fi/publications/other_publications/silva_johannesburg


Rôle des populations autochtones dans la gestion des forêts tropicales

The position of indigenous peoples in the management of tropical forests. G.A. Persoon, T. Minter, B. Slee et C. van der Hammen. 2004. Wageningen, Pays-Bas, Tropenbos International. ISBN 90-5113-073-2.

Ces 50 dernières années ont été témoins d’une prise de conscience et d’un engagement croissants vis-à-vis des préoccupations des populations autochtones, ultérieurement intensifiés lors de la Décennie internationale des populations autochtones 1994-2004 déclarée par les Nations Unies. Un certain nombre d’importants bailleurs de fonds internationaux et de pays individuels ont émis des directives pour favoriser la reconnaissance officielle des droits, du savoir et des pratiques de ces populations différentes. Toutefois, de nombreux pays hésitent encore à élaborer de telles politiques, voire à reconnaître l’existence de populations autochtones à l’intérieur de leurs frontières nationales.

Le livre commence par un résumé chronologique de directives internationales pertinentes, qui décrit en détail leurs approches, objectifs, portée, points forts et faiblesses. Une série d’études de pays est consacrée à l’Indonésie, au Viet Nam et à la Colombie. La section sur le Viet Nam examine les liens entre les exigences d’une population en expansion accélérée, la surexploitation des forêts et les efforts faits par les gouvernements pour intégrer et réinstaller des minorités ethniques déracinées. Une analyse de la stratégie de valorisation forestière nationale révèle comment le programme de reboisement à grande échelle n’a pas suscité dans la mesure prévue l’intérêt des populations autochtones.

Le chapitre sur l’Indonésie examine les inconvénients de la politique du gouvernement visant à intégrer des groupes ethniques isolés dans le courant principal de la société, et à remplacer leurs pratiques traditionnelles de culture itinérante par l’agriculture permanente. Il étudie comment une vague récente de démocratisation a encouragé la prise de conscience de l’autonomie culturelle des populations autochtones, qui ont commencé à s’unir et à exiger la reconnaissance de leurs droits.

En Colombie, les populations autochtones bénéficient déjà d’un surcroît d’avantages. L’étude de cas évalue les efforts que le gouvernement déploie pour faire participer des groupes autochtones à la gestion des parcs naturels du pays, et note que ces efforts représentent une reconnaissance officielle significative de la capacité des populations autochtones de garantir la pérennité du couvert végétal et de la biodiversité.

La publication contient aussi un aperçu de la situation en Afrique et une description des faits nouveaux survenus et de la législation en vigueur aux Philippines et en Equateur, qui pourraient inspirer d’autres pays. Dans le dernier chapitre, les auteurs se penchent sur des questions plus générales: les défis inhérents à la gestion décentralisée des ressources naturelles et les priorités à établir pour les futures recherches.

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