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SECTION A - INFORMATIONS


Rapport de la dixième réunion des coordonnateurs du groupe consultatif du PLTA, du 22 au 23 septembre 2004 a Accra, au Ghana

La dixième réunion des Coordonnateurs du Groupe consultatif du PLTA (PAG) a eu lieu du 22 au 23 septembre 2004 au Bureau régional de la FAO (FAORAF) pour l'Afrique, à Accra, au Ghana. La réunion a été organisée conjointement par le siège de la FAO, à Rome et le FAORAF, et appuyée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, le Bureau interafricain des ressources animales de l'Union Africaine, l'Agence internationale de l'énergie atomique et l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unies.

Le Prof. Albert Ilemobade, Président du PLTA, a fait des remarques préliminaires, qui ont été suivies d'une déclaration de bienvenue par Mr Mensah Agyen-Frimpong, Directeur des Services vétérinaires du Ghana. Mr Joseph Tchicaya, Directeur général adjoint/Représentant régional pour l'Afrique de la FAO a officiellement ouvert la réunion.

Conclusions et recommandations

1. Conclusion: La réunion a approuvé l'initiative de BAfD-PATTEC visant à financer (par le biais de prêts et de subventions de la BAfD) des projets multinationaux d'intervention contre les glossines et la trypanosomose en Afrique de l'Est (Éthiopie, Kenya, Ouganda) et en Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Ghana, Mali). Le Groupe consultatif s'est félicité de ce développement et du rôle du Ghana dans le rassemblement des pays concernés pour un séminaire d'évaluation du projet à Accra.

Recommandation: La réunion:

Exhorte les pays bénéficiaires à tirer parti des compétences disponibles dans le PLTA pour la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation des projets;

Encourage les autres gouvernements et leurs institutions nationales à manifester des niveaux similaires d'engagement aux interventions contre les glossines et la trypanosomose;

Demande instamment le renforcement de la collaboration entre le PLTA et la PATTEC pour permettre la réalisation des objectifs déclarés du projet.

Action: Pays bénéficiaires de la BAfD, PLTA et PATTEC.

2. Conclusion: La réunion a observé avec inquiétude l'incapacité des chargés de liaison de la FAO de s'acquitter de leurs tâches de la façon requise et la fréquence décroissante de leurs réunions. La réunion est d'avis que les chargés de liaison jouent un rôle clé en fournissant au PAG les informations nécessaires à son travail.

Recommandation: Il est recommandé de:

Réactiver de façon urgente les activités des chargés de liaison de la FAO;

Assurer que les mandats des chargés de liaison soient clairs et mis à jour;

Que les gouvernements nationaux fournissent aux chargés de liaison les ressources nécessaires pour effectuer leurs tâches.

Action: Bureau régional de la FAO pour l'Afrique.

3. Conclusion: La réunion a noté avec satisfaction les progrès accomplis dans la recherche de nouveaux médicaments pour traiter la maladie du sommeil. L'initiative de l'OMS visant à combler le fossé entre la recherche et la lutte grâce à l'établissement du Réseau sur la THA (HATNETWORK) est également approuvée. Ce réseau devrait faciliter le développement de nouveaux médicaments et l'utilisation de nouveaux outils.

Recommandation: La réunion recommande:

De continuer à appuyer les travaux de développement de nouveaux médicaments et de nouveaux outils de diagnostic qui peuvent être considérés comme les éléments-clés nécessaires pour parvenir à l'élimination de la maladie;

De former un groupe de travail pour faciliter et appuyer la mise en œuvre d'essais cliniques pour les nouveaux médicaments et l'application de nouveaux outils de diagnostic;

D'appuyer la mise au point de programmes sous-régionaux d'élimination de la maladie.

Action: OMS.

4. Conclusion: La réunion a reconnu l'importance du plaidoyer en tant que moyen d'accéder à des ressources pour appuyer les interventions contre les glossines et la trypanosomose et a observé que la communication entre les personnes travaillant dans le domaine des glossines et de la trypanosomose et les décideurs s'était améliorée.

Recommandation: La réunion:

Demande instamment une coopération et collaboration entre les décideurs, les chercheurs et le personnel de terrain;

Recommande que les personnes travaillant dans le domaine des glossines et de la trypanosomose incluent un plaidoyer en tant qu'élément-clé de leur stratégie générale et participent activement à:

(a) la prise de décisions sur l'élaboration de politiques de développement de l'élevage au niveau national, sous-régional and du continent;

(b) la dissémination de l'information sur les glossines et la trypanosomose, l'élevage et le développement rural;

(c) the sensibilisation des associations d'éleveurs de bétail et à l'appui à ces associations et aux autres professionnels de l'élevage aux niveaux local, national et sous-régional.

Action: Décideurs au niveau national, régional et international, fonctionnaires principaux des services vétérinaires, services de vulgarisation et d'exécution.

5. Conclusion: La réunion a constaté avec satisfaction les diverses façons dont le CIRDES et l'ITC ont appuyé les SNRA et les institutions chargées des interventions contre les glossines et la trypanosomose dans la région ouest-africaine dans le domaine de la formation. Elle a également noté avec inquiétude l'absence de besoins de formation stratégiques bien définis.

Recommandation: La réunion recommande de:

Développer des mécanismes qui assurent que les pays où les glossines et la trypanosomose sont endémiques profitent pleinement des occasions de formation;

Fournir une assistance aux SNRA et aux institutions nationales chargées des interventions contre les glossines et la trypanosomose pour identifier les besoins de formation stratégiques;

Relire les recommandations précédentes du PLTA sur les besoins en formation et de les mettre à jour, si besoin est, dans le contexte des tendances qui émergent.

Action: CIRAD, CIRDES, ITM, ITC, PLTA.

6. Conclusion: La réunion est consciente de l'importance croissante d'un partenariat entre le secteur public et le secteur privé dans le développement national et dans toute intervention contre les glossines et la trypanosomose.

Recommandation: La réunion recommande au PLTA d'explorer des façons d'encourager un partenariat de ce type dans l'avenir.

Action: PLTA et ses parties prenantes.

7. Conclusion: La réunion reconnaît que l'engagement des SNRA et des autres parties prenantes nationales est essentiel au succès des interventions contre les glossines et la trypanosomose.

Recommandation: Tous les efforts possibles devraient être déployés pour stimuler la participation active des SNRA et de toutes les parties prenantes engagées dans les programmes d'intervention contre les glossines et la trypanosomose au niveau national et régional.

Action: Gouvernements nationaux, SNRA, Services nationaux de vulgarisation et d'exécution.

1. Directives et discussion relatives au dernier rapport de réunion du Groupe consultatif - A.A. Ilemobade

Le rapport de la réunion précédente qui s'est tenue en septembre 2003 à Pretoria a été discuté et les conclusions et recommandations approuvées. Le Groupe consultatif a été informé que «l'ICPTV - phase 2» n'avait pas été acceptée à des fins de financement par l'Union européenne et que l'ITM était en train de chercher d'autres sources de financement. Une information supplémentaire a eu trait aux réunions organisées en 2004 sur la normalisation des méthodologies et des dispositifs de piégeage des glossines et l'utilisation des insecticides. Dans ce domaine, des conclusions et un consensus n'ont pas encore été atteints. Les participants ont approuvé l'ordre du jour et l'emploi du temps provisoires. La prochaine réunion du Groupe consultatif aura lieu en septembre 2005 à Addis Abeba, en Éthiopie, conjointement avec la vingt-huitième Conférence du CSIRLT.

2. Le problème des glossines et de la trypanosomose et de la lutte contre celles-ci: une initiative pour l'avenir et l'importance de la PATTEC - K. Gyening

Malgré un siècle d'efforts, la trypanosomose transmise par les glossines continue à constituer une contrainte majeure au développement de l'élevage et de l'agriculture en Afrique subsaharienne. Les principaux problèmes à la limitation ou à l'élimination de l'impact de cette maladie proviennent du nombre limité de médicaments disponibles pour la traiter, de la présence croissante de souches de parasites résistantes aux médicaments, de la capacité réduite des services vétérinaires à fournir des stratégies appropriées aux éleveurs pour qu'ils utilisent correctement la chimiothérapie, du coût élevé des campagnes de lutte antivectorielle et des difficultés à obtenir l'engagement et la participation des communautés locales aux interventions contre les glossines et la trypanosomose.

L'élimination du problème des glossines et de la trypanosomose implique de les supprimer et de les empêcher de revenir: c'est un exercice complexe. Une condition préalable fondamentale est l'isolement géographique de la ou des populations du vecteur qui permette l'application de la stratégie de gestion intégrée du ravageur au niveau régional associée à une gestion appropriée des terres et des autres ressources naturelles rendant l'habitat inapproprié pour une réinvasion ou une nouvelle colonisation par le vecteur. A cours de la nature transfrontière des répartitions des glossines, une approche régionale est nécessaire. Une formation et un renforcement des capacités doivent également être envisagés dans la phase de planification d'une intervention contre les glossines et la trypanosomose sur le terrain.

Aujourd'hui, pour la première fois depuis plus de 100 ans, les Nations africaines ont manifesté collectivement la volonté politique de débarrasser le continent du fléau des glossines et de la trypanosomose. Cette volonté politique a été concrétisée par l'approbation par l'OUA (maintenant UA) de la Campagne panafricaine d'éradication des glossines et de la trypanosomose (PATTEC) en 2000.

Actuellement, la BAfD a montré un intérêt dans l'appui aux interventions contre les glossines et la trypanosomose en allouant des prêts et des subventions à six pays africains affectés par les glossines (Burkina Faso, Éthiopie, Ghana, Kenya, Mali et Ouganda). Une responsabilité et une participation directe des gouvernements nationaux sont nécessaires pour ouvrir la voie aux succès des interventions. Dans ce contexte, le PLTA sera probablement l'environnement idéal pour établir un mécanisme de collaboration internationale et fournir des conseils techniques neutres ainsi qu'une assistance dans la phase de planification. Comme la dernière réunion du Comité exécutif du CSIRLT (en septembre 2004, à Addis Abeba) l'a recommandé, des consultations supplémentaires entre le PLTA et la PATTEC sont nécessaires pour une action concertée en ce qui concerne cette initiative de la BAfD.

3. Rapport du Secrétariat du PLTA et activités FAO/PLTA - R.C. Mattioli

Dans les neuf millions de km2 d'Afrique subsaharienne infestés par les glossines, 55 pour cent de la population rurale vit en dessous du seuil de pauvreté. La proportion des personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne n'a pas changé de façon spectaculaire depuis le début des années 1990. Un rapport négatif existe entre l'étendue de la superficie cultivée et la sous-alimentation. Par exemple, au Proche-Orient et en Afrique du Nord, 28 pour cent de la superficie totale des terres sont cultivés avec 10 pour cent de personnes sous-alimentées alors qu'en Afrique subsaharienne, 3 pour cent seulement des terres sont cultivés et la fraction de la population sous-alimentée atteint 33 pour cent. De vastes superficies exposées au problème des glossines et de la trypanosomose conviennent au développement de l'élevage et de l'agriculture. Par conséquent, en plus de la faisabilité technique de toute intervention contre les glossines et la trypanosomose, il est nécessaire de concentrer les efforts sur les zones présentant un potentiel pour la mise en valeur des terres. La stratégie du PLTA est de promouvoir une agriculture et un développement rural durables afin d'accroître la sécurité alimentaire et de réduire la pauvreté dans les pays affectés par les glossines et le rôle du Groupe consultatif, l'organe établissant la politique et la stratégie du PLTA, est de développer des procédures et méthodologies normatives standardisées pour les interventions contre les glossines et la trypanosomose dans le contexte d'une agriculture et d'un développement rural durables.

Le Groupe consultatif a été informé des activités de la FAO et du PLTA en ce qui concerne les glossines et la trypanosomose depuis sa réunion en 2003. L'appui de la FAO et du PLTA aux pays membres et à la PATTEC a été concrétisé par l'approbation du Rapport de la FAO sur la mise en œuvre de l'initiative de la PATTEC par la trente-deuxième Conférence de la FAO (en décembre 2003, à Rome). La proposition préliminaire, mise au point par les fonctionnaires éthiopiens avec l'assistance de la FAO et de l'AIEA, ayant trait à une intervention de terrain contre les glossines et la trypanosomose dans la vallée du sud du Rift en Éthiopie a été approuvée officiellement par le Gouvernement éthiopien. Des actions supplémentaires dans la mise en œuvre des accords PLTA-PATTEC ont eu trait à l'organisation d'un atelier international sur une «Stratégie pour une intervention intégrée contre les glossines et la trypanosomose dans la région cotonnière du Burkina Faso et du Mali», organisé en février 2004 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Des représentants du Burkina Faso, du Mali, de l'AIEA et de la FAO ont participé au forum. Un résultat majeur de l'atelier a été la production d'une expression d'intérêt au sujet de «La réduction de la pauvreté par le biais du renforcement et de l'intensification de l'agriculture mixte dans la zone d'intervention contre les glossines et la trypanosomose dans la région cotonnière du Burkina Faso et du Mali». Cette expression d'intérêt a été présentée au Huitième Comité de programme du PLTA, qui s'est tenu en avril 2004 au siège de la FAO.

Deux communications de la Série technique et scientifique du PLTA ont été publiées, la première intitulée "Economic guidelines for strategic planning of tsetse and trypanosomiasis control in West Africa" [«Directives économiques pour la planification stratégique de la lutte contre les glossines et la trypanosomose en Afrique de l'Ouest»] et la seconde intitulée "Long-term tsetse and trypanosomiasis management options in West Africa" [«Options de gestion à long terme des glossines et de la trypanosomose en Afrique de l'Ouest.»]. Deux communications supplémentaires sont sous presse ou en cours:

(a) Le rôle du bétail trypanotolérant dans le contexte des stratégies d'intervention contre la trypanosomose (publication prévue pour le premier semestre de 2005);

(b) Établir la carte des avantages de l'élimination de la maladie en tant qu'outil de décision pour une intervention contre les glossines et la trypanosomose (publication conjointe par la FAO et le DFID prévue pour le deuxième semestre de 2005).

En ce qui concerne les publications, une communication conjointe FAO-AIEA-OMS-ERGO, intitulée "Tsetse and trypanosomiasis intervention policies supporting sustainable animal-agricultural development" [«Politiques d'intervention contre les glossines et la trypanosomose appuyant un développement durable de l'agriculture et de l'élevage»] [voir BIGT 27(2) 12891], a été publiée dans la revue internationale Food, Agriculture and Environment. Une interview à la radio («Lutte contre la trypanosomose: partir du développement rural») a été diffusée en mai 2004 par AGFAX-WREN (World radio for the Environment). Une communication sur les activités de la FAO et du PLTA a été présentée à une réunion de l'OIE/NTTAT (Trypanosomose animale transmise par d'autres insectes que les glossines) en mai 2004, à Paris.

En ce qui concerne la participation du secteur privé aux activités de la FAO et du PLTA, un premier projet de Memorandum d'accord entre la FAO et l'IFAH sur l'harmonisation des normes et protocoles pour le contrôle de qualité/garantie de la qualité des trypanocides a été élaboré et est actuellement en cours d'évaluation par les parties intéressées.

Par le biais du Représentant de la FAO au Soudan, des contacts préliminaires ont été établis avec l'UE pour un projet OMS/FAO de lutte contre la trypanosomose humaine et animale dans le sud du Soudan. Un progrès a été accompli dans l'obtention d'un don du FIDA pour appuyer le système d'information du PLTA (PAAT IS). On s'attend à ce que ce don soit disponible au début de 2005. Un appui financier supplémentaire a été reçu du CIRAD-EMVT, de l'ITM et du DFID principalement sous forme de contributions à la publication du Bulletin d'Information sur les Glossines et les Trypanosomoses (BIGT) (anciennement le Bulletin Trimestriel d'Information sur les Glossines et les Trypanosomoses). Le Groupe consultatif a été informé du résultat de la réunion du Comité de programme du PLTA (PAATPC) qui s'est tenue en avril 2004 au siège de la FAO, à Rome. Des représentants du Burkina Faso, d'Éthiopie, du Kenya, du Mali, de Namibie, de l'UA/BIRA, de l'AIEA, de l'OMS, des instituts de recherche internationaux, un fonctionnaire FAO-NEPAD et des représentants de la communauté des bailleurs de fonds (ex:. BAfD, FIDA, Coopération italienne, USDA/APHIS) et du secteur privé (ex: IFAH) y ont participé. La réunion s'est concentrée sur (i) les progrès et réalisations des quatre organisations mandatées par le PLTA (UA/BIRA, FAO, AIEA, OMS), (ii) les progrès de la préparation de propositions préliminaires pour des programmes de terrain relatifs à des interventions contre les glossines et la trypanosomose dans les deux zones prioritaires convenues par le PLTA-PATTEC, (iii) les aspects économiques d'une intervention contre les glossines et la trypanosomose, et (iv) le rôle du secteur privé dans les activités d'intervention. On s'attend à ce que le rapport soit disponible début 2005 et il sera distribué par le biais du PAAT-Link et pourra être téléchargé à partir du site web du PLTA.

Les activités futures de la FAO/PLTA se concentreront sur (i) le progrès du processus d'harmonisation entre le PLTA et la PATTEC, (ii) le peaufinage et la promotion de politiques communes d'intervention contre les glossines et la trypanosomose visant à parvenir à une agriculture et un développement rural durables, (iii) une assistance aux pays africains (ex: les pays recevant un appui de la BAfD pour une intervention contre les glossines et la trypanosomose) dans la planification des programmes d'intervention contre les glossines et la trypanosomose liés à une agriculture et à un développement rural durables, (iv) la mise en œuvre du partenariat entre la FAO et l'IFAH sur le contrôle de qualité des trypanocides.

Le Groupe consultatif a été informé du lieu de la prochaine réunion du PLTA-CP (au siège de l'AIEA à Vienne, du 3 au 4 mai 2005) et de la réunion du Groupe consultatif (Addis Abeba, juste avant la réunion du CSIRLT, en septembre 2005).

La discussion qui a suivi l'exposé a attiré l'attention des membres sur l'inactivité de la tribune des chargés de liaison de la FAO. Des inquiétudes ont été exprimées au sujet de l'irrégularité des réunions des chargés de liaison. Le Bureau régional de la FAO pour l'Afrique a été prié instamment de réétablir des réunions régulières des chargés de liaison pour fournir l'appui nécessaire aux décisions du Groupe consultatif. Certains membres du Groupe consultatif ont signalé l'incapacité des chargés de liaison à travailler efficacement à cause des contraintes logistiques. Le Groupe consultatif a convenu de la nécessité d'une formation qui est essentielle dans la préparation de la mise en œuvre des activités d'intervention contre les glossines et la trypanosomose sur le terrain. A cet égard, la réunion a convenu d'une inquiétude générale suscitée par le vide créé au niveau des cadres moyens par le départ à la retraite (et le vieillissement) de la plupart des personnes qui ont été formées dans les années 1970 et 1980. Elle a fait l'éloge de la politique d'ouverture du CIRDES et de l'ITC aux besoins de formation des pays dans la région ouest-africaine.

4. Rapport des activités de l'UA/BIRA - J. Musiime

Le rapport de l'UA/BIRA s'est concentré sur la mise en œuvre et les réalisations du projet FITCA, qui opère actuellement dans cinq pays d'Afrique de l'Est: l'Éthiopie, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda. L'objectif global vise à améliorer le bien-être des populations grâce à un développement rural durable. Un objectif spécifique majeur a trait à l'accroissement de la productivité de l'élevage et de l'agriculture en améliorant la santé animale grâce à la lutte contre les glossines et la trypanosomose et à l'intégration de l'agriculture et de l'élevage afin d'accroître le niveau de sécurité alimentaire. Un élément-clé du projet FITCA est la promotion de partenariats entre les communautés locale, les secteurs public et privé et les ONG. A cet égard, les communautés locales sont les principaux agents en ce qui concerne l'appui aux activités de lutte antiglossinaire. Les communautés villageoises sont surtout actives au niveau du déploiement et de la gestion des cibles imprégnées d'insecticide. En outre, les communautés d'exploitants agricoles (plus de 600 groupes d'exploitants agricoles sont établis au Kenya et en Ouganda) se lancent dans la construction et la gestion d'enclos de contention dans lesquels les ovins sont traités avec des insecticides par voie épicutanée (contre un paiement pouvant atteindre 20 shillings kenyens), avec des vermifuges et reçoivent des traitements sanitaires supplémentaires. En fait, des enclos de contention sont maintenant utilisés comme Centres ruraux de santé animale par les communautés villageoises avec l'assistance de prestataires privés de soins de santé animale.

Les travaux effectués par le FITCA ont montré que la lutte antiglossinaire et le développement rural sont interdépendants. D'une part, l'agriculture ne peut pas être productive sans lutte antiglossinaire, d'autre part, l'amélioration de l'infrastructure rurale est entravée là où l'agriculture est improductive à cause de la présence de la trypanosomose. Là où les contraintes de la trypanosomose ont été éliminées (par exemple, dans certaines zones de projet au Kenya, en Ouganda, en Éthiopie et en Tanzanie) ou les glossine contrôlées, des systèmes intégrés d'agriculture et d'élevage ont été établis.

L'introduction de filets traités avec des insecticides au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie semble efficace pour protéger les unités d'affouragement en vert de bovins non seulement contre les glossines mais aussi contre d'autres insectes piqueurs ennuyeux, y compris les moustiques. La demande de filets imprégnés d'insecticide est en train de s'accroître et l'UA/BIRA est en train de fournir une assistance pour acquérir l'enregistrement officiel de la technique de filet pour qu'elle soit facilement disponible sur le marché au Kenya et en Ouganda. Les cas de maladie du sommeil ont été réduits de façon spectaculaire dans les zones du projet au Kenya et en Ouganda. Dans ce dernier pays, des équipes médicales sont pleinement opérationnelles dans 12 districts et plusieurs «hôpitaux de maladie du sommeil» ont été rénovés en Ouganda. Un programme de suivi, de surveillance, de diagnostic et de traitement a été établi et des traitements gratuits ont été rendu disponibles grâce à une coopération entre l'OMS et le secteur privé (AVENTIS).

Dans la zone du projet, la composante de gestion et de suivi écologique (EMMC) du FITCA est mis en œuvre par le biais d'un accord spécial avec l'ILRI et le Scientific Environment Monitoring Group. Une enquête de référence sur l'environnement a été effectuée au Kenya, en Ouganda et en Éthiopie au moyen d'une imagerie satellitaire appuyée par une vérification sur le terrain dans 3 à 4 villages sélectionnés de 5 km2 dans chaque zone d'étude. L'enquête de terrain a évalué la végétation naturelle et la diversité biologique, l'utilisation actuelle des terres et, là où cela est possible, les changements d'utilisation des terres au cours du temps. Cette information est complétée par des enquêtes socio-économiques. Le FITCA a financé des activités de recherche impliquant plusieurs institutions nationales (KETRI, au Kenya; LIRI, en Ouganda) et internationales (ILRI, ICIPE). La somme totale de fonds alloués à la recherche s'est élevée à 200 000 €uros.

Finalement, la réunion a été informée que la prochaine Conférence du CSIRLT aura lieu du 26 septembre au 1er octobre 2005, à Addis Abeba, en Éthiopie.

5. Rapport de l'AIEA - U. Feldmann (sur la base d'une note envoyée au Secrétariat du PLTA)

Depuis la dernière réunion du Groupe consultatif (en september 2003, à Pretoria, en Afrique du Sud), les activités antiglossinaires de l'AIEA ont subi une évaluation interne et externe majeure. Alors que les résultats et conclusions ne sont pas disponibles à ce stade, il est probable que cette évaluation aura des implications pour l'interaction future de l'Agence avec les États membres et les autres partenaires et parties prenantes dans le domaine des glossines et de la trypanosomose.

L'objectif de l'Agence est de promouvoir l'utilisation de techniques nucléaires dans le contexte du développement durable. Bien que contestée par certaines personnes, la technique des insectes stérilisés (SIT) est généralement reconnue en tant que technique ayant fait ses preuves lorsqu'elle est appliquée dans une stratégie de gestion intégrée des ravageurs au niveau régional. En tant que telle, la composante SIT a le potentiel de contribuer à l'élimination du problème des glossines et de la trypanosomose dans certaines zones de développement sélectionnées dans les États membres d'Afrique. Le mandat de l'Agence et ses compétences et son expérience spécifiques ont trait au transfert de la SIT pour appuyer cet objectif. Par conséquent, ses activités d'appui se limiteront en grande partie dans l'avenir à la composante SIT de la stratégie régionale de gestion intégrée des ravageurs. Il est probable que les autres activités qui avaient été appuyées auparavant par l'AIEA, telles que les activités de suppression conventionnelles à l'aide d'insecticides sur le bétail ou d'appâts artificiels avant la phase de SIT doivent être effectuées dans l'avenir par d'autres partenaires ou parties prenantes.

L'assistance de l'Agence aux efforts des États membres contre les glossines et la trypanosomose continuera à bénéficier de ses compétences scientifiques, techniques et de gestion. L'accent sera mis davantage sur les principes de la responsabilité nationale et régionale et sur une harmonisation et un choix de priorités au niveau international. L'Agence reconnaît que parvenir à la création de zones débarrassées de glossines nécessitera une action concertée par de nombreux partenaires au cours de nombreuses années, y compris des interventions politiques, institutionnelles et technologiques appropriées avec des ressources humaines et des engagements financiers considérables. L'AIEA travaillera par conséquent avec les agences de développement et les autres partenaires pour aider ses États membres à accroître l'efficacité de leurs activités en renforçant leurs ressources humaines et leur infrastructure et en exerçant une influence sur les contributions financières nécessaires pour assurer que le potentiel complet de la SIT puisse être réalisé en tant que contribution à l'objectif de développement plus large dans le contexte de l'initiative PATTEC de l'UA. On prévoit une harmonisation supplémentaire entre la PATTEC et le PLTA pour éviter la répétition des efforts par les différents partenaires internationaux et les autres parties prenantes et pour fournir des intrants synergiques aux États membres afin d'appuyer l'objectif commun du développement.

Des services pertinents pour les États membres continueront à être fournis en utilisant à la fois les ressources du budget régulier de l'Agence et les Fonds de coopération technique de l'AIEA.

Les fonds du budget régulier continueront à être utilisés pour:

les travaux normatifs, y compris la mise au point de normes, directives, manuels, etc. en collaboration étroite avec d'autres partenaires et par le biais de mécanismes tels que le PLTA;

des recherches internes au Laboratoire FAO/AIEA d'agriculture et de biotechnologie, à Seibersdorf, en Autriche;

des projets coordonnés de recherche; et des réunions de consultants sur des thèmes pertinents.

En ce qui concerne les fonds de coopération technique, l'Agence fait face à une demande croissante de la part des États membres pour que la Coopération technique appuie des activités dans le domaine des glossines et de la trypanosomose et obtenir les ressources suffisantes pour satisfaire la demande reste un défi. Dans un avenir proche, il est prévu de trouver des façons de renforcer l'impact des projets de coopération technique grâce à une meilleure planification, à un suivi accru des résultats et à des partenariats élargis. Dans ce contexte, les activités de l'Agence en ce qui concerne les glossines refléteront et correspondront évidemment aux plans et priorités nationaux de développement des États membres et l'assistance technique aux projets de terrain suivra une approche conditionnelle par étapes.

Après un examen des politiques, priorités et de l'engagement nationaux et une phase initiale de collecte des données de référence, les phases suivantes (évaluation de la faisabilité, phase pré-opérationnelle et phase opérationnelle) ne seront appuyées par l'Agence que si des conditions/critères convenus d'avance sont remplis. Dans toutes les phases, l'Agence ne contribuera une assistance que dans la composante de SIT pertinente.

En ce qui concerne les activités financées par les fonds de Coopération technique de l'AIEA dans les États membres, l'Agence appuie actuellement la collecte de données de référence pour la SIT, l'évaluation de la faisabilité et le renforcement des capacités dans dix pays affectés par les glossines et la trypanosomose par le biais de huit projets nationaux et d'un projet régional. Comme la SIT n'est qu'une composante de projets plus vastes visant à créer des zones débarrassées de glossines pour une agriculture et un développement rural durables et étant donné la nature complexe et pluridisciplinaire de telles opérations, l'AIEA n'essaie et n'essaiera pas de gérer ni de mener de tels programmes de terrain dans les États membres. Le rôle de l'Agence est de fournir des conseils pertinents sur l'établissement des structures de gestion nationales/sous-régionales appropriées pour l'exécution efficace des projets de gestion intégrée des ravageurs au niveau régional comportant une composante SIT. En accord avec les efforts débutés dans le cadre du processus d'harmonisation entre le PLTA et la PATTEC et avec l'approche conditionnelle par étapes mentionnée plus haut, l'Agence devra se concentrer sur un nombre limité de projets opérationnels ayant le potentiel de créer des zones débarrassées de glossines, fournir un renforcement des capacités lorsque l'étude de faisabilité a été positive et continuer à appuyer les demandes d'études de faisabilité dans d'autres États membres si cela est approprié.

En ce qui concerne les nouvelles demandes d'assistance technique par l'AIEA dans le domaine des glossines et de la trypanosomose faites par les États membres, l'Agence devra introduire un processus d'évaluation des projets plus rigoureux et accorder une attention à l'engagement du gouvernement, à la faisabilité technique évaluée, à la pertinence et à l'impact anticipé des efforts de collaboration proposés dans le contexte d'une agriculture et d'un développement rural durables ainsi qu'à la disponibilité des ressources humaines et financières de l'Agence pour assurer la livraison efficace de son intrant.

6. Rapport de l'OMS - J. Jannin

Depuis l'établissment du PLTA, l'OMS a adapté sa stratégie pour atteindre les objectifs globaux du PLTA, à savoir fournir une tribune pour l'établissement d'un réseau, recueillir et disséminer l'information, mettre au point une politique et une stratégie et promouvoir le plaidoyer et la sensibilisation. Ces actions ont résulté en l'établissement d'un partenariat solide avec tous ceux qui sont engagés dans la surveillance et la lutte contre la maladie du sommeil. Ces objectifs complètent le mandat de l'OMS de coordination, d'appui et de mobilisation des ressources pour les activités de terrain et la recherche. En termes pratiques, l'OMS a créé un cadre dans lequel les personnes peuvent non seulement échanger des idées et partager leurs opinions sur l'objectif final d'élimination de la maladie du sommeil mais aussi proposer de nouvelles activités et approches pour améliorer la surveillance et la lutte contre la maladie du sommeil. Cette tribune a pris le nom de Réseau sur la trypanosomose humaine africaine et réunit tous ceux qui sont concernés grâce à un concept d'établissement de réseaux. Dans ce processus d'établissement de réseaux, beaucoup de progrès ont été accomplis et ont été rapportés régulièrement lors des réunions du PLTA. Une campagne considérable de sensibilisation des décideurs et de la population en danger a été effectuée. Avec la bonne volonté des institutions publiques et des compagnies privées, des actions cohérentes pourraient être mises en œuvre. Il est maintenant concevable et il existe un grand espoir que l'élimination de la maladie du sommeil, en tant que problème de santé publique, soit réalisable. Le temps où quelques 60 000 cas étaient diagnostiqués et traités alors que 10 à 15 pour cent seulement de la population en danger étaient sous surveillance est terminé. Au cours des dernières années, le nombre de cas a diminué régulièrement et, en 2004, le nombre de nouveaux cas était inférieur à 17 000 alors que le nombre de personnes sous surveillance s'est accru considérablement.

Le progrès le plus remarquable a été une amélioration de la qualité du diagnostic, un accroissement considérable de l'utilisation d'eflornithine en tant que traitement de première ligne et la mise au point d'un protocole court de traitement au mélarsoprol, qui a fait l'objet d'un essai clinique complet comme étape préliminaire à toute recommandation en tant qu'approche appropriée pour traiter les sommeilleux. On pourrait également mentionner la nouvelle molécule DB289 qui fait actuellement l'objet d'essais de terrain. Ce nouveau produit chimique est une alternative prometteuse pour le traitement du stade précoce de la maladie. Bien que des recherches restent nécessaires, il est probable qu'il sera également adapté pour le traitement du stade avancé de la maladie du sommeil. Des essais utilisant une combinaison de nifurtimox et d'éflornithine sont en cours. La combinaison de médicaments est considérée être une approche prometteuse en tant que thérapie alternative pour éviter la résistance. En outre, de nouvelles molécules sont examinées et de nouveaux tests de diagnostic sont en train d'être validés. Un de ces tests est un essai sérologique très spécifique et sensible alors qu'un autre est un test d'agglutination permettant d'évaluer l'implication du système nerveux central. D'autres outils de diagnostic sont en train d'être examinés et on a bon espoir qu'ils soient développés. Ainsi, l'établissement de réseaux a permis le développement, la validation et l'introduction de nouvelles techniques dans des programmes nationaux restructurés et renforcés qui continuent à recevoir un appui financier initial pour améliorer la surveillance et la lutte. Une formation continue à fournir les compétences essentielles pour appliquer les nouveaux outils au fur et à mesure qu'ils deviennent disponibles.

Il est certain qu'il reste des pays dans lesquels la surveillance et la lutte contre la trypanosomose sont encore faibles mais des améliorations sont en train d'être faites constamment. Il est peu probable que la maladie soit éradiquée un jour à cause de la nature de son réservoir mais elle sera sans aucun doute éliminée en tant que problème de santé publique. Il est maintenant temps d'étudier les approches et les méthodologies pour maintenir les résultats obtenus. Il semble opportun d'identifier les outils qui peuvent être intégrés dans les systèmes de prestations sanitaires pour maintenir la surveillance. La maladie du sommeil a été et reste parfois un obstacle au développement rural mais il sera bientôt temps d'examiner d'autres maladies qui représentent des pierres d'achoppement.

Cette dixième réunion des coordonnateurs du Groupe consultatif du PLTA devrait certainement prendre note du récent succès qui est le résultat d'une détermination organisée, d'une collaboration solide et de l'établissement de réseaux. Tous les participants devraient être satisfaits d'avoir apporté leur pierre à l'édifice.

Dans ce contexte, la FAO a progressé sur la voie de l'amélioration de la production de viande et de lait et d'une agriculture plus productive et durable résultant en un développement rural et en une sécurité alimentaire dans les zones affectées par les glossines et la trypanosomose. Ensemble, les institutions de premier plan progressent plus efficacement sur la voie de l'objectif ultime d'une meilleure situation économique et sociale de la population en Afrique.

[Faute de place, les sections suivantes ne sont représentées que par les titres et les orateurs mais leur texte intégral doit paraître bientôt dans le rapport de la réunion du Groupe consultatif sur la page web d'AGA ainsi que sur le site web du PLTA (voir www.fao/org/ag/paat..html)]

7. Progrès du peaufinage de la proposition préliminaire pour le Burkina Faso et le Mali: information disponible et information nécessaire - I. Sidibe

8. Action concertée: le rôle et la contribution des instituts internationaux de recherche (CIRAD, CIRDES, ITC, ITM) pour appuyer les interventions contre les glossines et la trypanosomose et les activités de recherche liées - S. de la Rocque, I. Sidibe, K. Agyemang, S. Geerts

9. Action concertée: le rôle et la contribution des SNRA dans les interventions contre les glossines et la trypanosomose et les activités liées - V. Codjia, I. Tamboura, C. Mahama, E. Coulibaly, C. Ly

10. Progresser ensemble: à partir de l'expérience du Burkina Faso, du Mali et de l'Éthiopie, le rôle du PLTA pour aider les pays africains à définir les stratégies nationales de lutte contre les glossines et la trypanosomose/agriculture et développement rural durables liées aux propositions d'intervention internationale conjointe - Animateurs: P.Holmes, A.A. Ilemobade

11. Rapport sur les progrès du partenariat entre la FAO et l'IFAH pour le contrôle de qualité/garantie de la qualité des trypanocides - R.C. Mattioli

12. Identification des domaines pour un partenariat et un appui supplémentaires du secteur public-privé - Animateur: V. Codjia.

Projets de coopération technique de la Division conjointe FAO/AIEA

Les domaines d'intérêt suivants pour les lecteurs de BIGT sont résumés de l'Insect Pest Control Newsletter, No. 64, publié par la Division conjointe FAO/AIEA de techniques nucléaires dans l'alimentation et l'agriculture et le Laboratoire FAO/AIEA d'agriculture et de biotechnologie de Seibersdorf, en Autriche.

Projet de coopération technique en cours: Études de faisabilité pour une intervention régionale au Mali

Le caractère approprié d'une zone pour une intervention contre une infestation de glossines dépend de plusieurs facteurs. Un de ces facteurs est l'étendue de l'infestation de glossines, examinée sur la base de chaque espèce séparément. Un autre facteur est la possibilité de réinvasion des zones débarrassées de glossines par des glossines provenant de l'extérieur de ces zones; une question cruciale ici est l'efficacité des obstacles naturels, tels que les bassins versants entre les bassins fluviaux, à empêcher une réinfestation. Finalement, il faut confirmer que la méthode de lutte examinée fonctionne actuellement dans la zone d'étude particulière. Le projet de coopération technique a abordé plusieurs de ces facteurs.

Une enquête sur la répartition de Glossina palpalis gambiensis a été effectuée dans la partie nord du bassin du fleuve Niger. Après l'étude des résultats d'une enquête précédente, une zone de plus de 9 000 km2 a été prospectée. Les nouveaux résultats ont indiqué que la plupart des glossines étaient capturées dans la végétation de la rive gauche du fleuve Niger et que la limite nord de la répartition actuelle semble être au sud de celle qui avait été trouvée dans des prospections précédentes. Il y avait certaines indications de la nature très fragmentée de la répartition de la population de glossines dans cette zone nord, qui avait été prédite par les études théoriques.

Le potentiel de dispersion des populations de G. palpalis gambiensis a été évaluée au moyen d'une analyse des fréquences de gènes dans ces populations, en échantillonnant le long de divers affluents. Très peu d'hétérogénéité génétique a été détectée dans l'ADN mitochondrial et la diversité génétique était faible, ce qui indique des goulets d'étranglement génétiques dans le passé. Comme il y avait peu de différenciation génétique entre les populations de glossines le long des divers affluents, il a été conclu que les populations de glossines respectives n'étaient pas bien isolées. Un échantillonnage à plus grande échelle est nécessaire pour amplifier ces résultats préliminaires.

L'étude génétique susmentionnée a été complétée par un exercice de lâcher-recapture. L'expérience à petite échelle avec des G. p. gambiensis élevées en colonie a indiqué que les glossines pouvaient se disperser sur un bassin versant du bassin hydrographique du Niger au bassin du Sénégal. Des résultats de ce type nous conduisent à aborder la stratégie de gestion intégrée des ravageurs au niveau régional avec énormément de prudence dans ce cas.

Les glossines (Glossina palpalis gambiensis) ont été éliminées considérablement au niveau local au moyen de pièges Vavoua imprégnés d'insecticide dans la zone périurbaine étendue située autour de Bamako. La zone d'intervention doit être élargie mais dans l'avenir on s'attend à ce que la première zone soit surveillée et une action prise aux endroits où les glossines commencent à se rétablir en grand nombre.

Développements affectant l'élevage des glossines à l'Unité d'entomologie de Seibersdorf

Un système semi-automatisé pour l'élevage de glossines (TBU3) est en train d'être installé à Seibersdorf. L'idée est de réduire encore davantage le stress pour les glossines femelles afin d'encourager une productivité maximum. La nouvelle unité permet également une gestion plus facile pour qu'un ou deux techniciens puissent s'occuper d'une colonie de plus d'un million de femelles. On prévoit que la nouvelle installation sera achevée d'ici janvier 2005.

Des efforts sont en train d'être déployés pour automatiser la détermination du sexe des pupes de glossines au moyen d'un spectromètre à proche infrarouge. Une fois le spectromètre livré, des tests seront effectués sur les pupes de Glossina pallidipes pour les séparer automatiquement en mâles et femelles. Si ces essais sont satisfaisants, la technique sera étendue à d'autres espèces.

Une recherche de base sur la production de sons chez les glossines est en cours. La configuration des sons produits, le spectre de la fréquence des sons, les effets du moment de la journée sur les sons émis sont certains des domaines étudiés. On espère que l'étude des sons produits par les glossines fournira des informations sur des facteurs importants pour un accouplement couronné de succès et aidera à établir un catalogue général de la santé des glossines qui sera utile pour le contrôle de qualité d'une colonie.

Des améliorations possibles de la qualité du sang utilisé pour nourrir les colonies de glossines sont étudiées. Une pasteurisation est une alternative possible à l'irradiation pour réduire les bactéries dans les repas de sang. Divers anticoagulants sont en train d'être testés ainsi que d'autres additifs tels que des colorants, et des essais, visant à tester les avantages de différentes proportions d'acides aminés et de lipides, sont en cours.

La fréquence et l'effet d'un second accouplement chez les glossines femelles ont été étudiés chez G. pallidipes et chez G. brevipalpis. Chez G. pallidipes, un faible taux de seond accouplement (0 à 10 pour cent) a été observé. On pensait qu'il était peu probable que de tels taux aient un effet significatif sur un programme de SIT puisque les mâles stérilisés seront lâchés en très grand nombre par rapport aux effectifs de glossines présents sur le terrain. Chez G. brevipalpis, une petite étude génétique a donné des indications préliminaires du fait que lorsque la femelle s'accouplait deux fois, le sperme du mâle du second accouplement était utilisé pour fertiliser les œufs. Davantage d'observations sont nécessaires dans ce domaine.


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