Best practices for improving law compliance in the forest sector. 2005. Document FAO: Forêts no 145. Rome, FAO. ISBN 92-5-105381-2.
L’application de la législation forestière est devenue une question brûlante sur l’arène forestière internationale. Chaque année, des volumes considérables de bois sont abattus, transformés et commercialisés illégalement, dans tous les pays industrialisés et en développement du monde et, dans certaines zones, les niveaux d’exploitation forestière illégale sont bien plus importants que ceux autorisés par la loi. Les délits forestiers ont des conséquences environnementales, économiques et sociales d’une très grande ampleur, dont la déforestation, les incendies de forêt, la corruption, voire les conflits armés.
Cette publication conjointe FAO/OIBT met en exergue les meilleures pratiques pour renforcer l’application des lois dans le secteur forestier, en s’appuyant sur des initiatives internationales et des études de cas sur la Bolivie, le Cambodge, le Cameroun, l’Équateur, le Honduras, l’Indonésie, l’Italie, la Malaisie, le Mozambique, le Nicaragua et le Pérou. Elle montre comment toute stratégie visant à renforcer l’application des lois dans le secteur forestier peut commencer par faire mieux comprendre les causes sous-jacentes des délits commis en milieu forestier. Les principaux facteurs incriminés sont les cadres politiques et juridiques inappropriés, l’insuffisance des capacités coercitives, le manque d’informations sur les ressources forestières et la forte demande de bois à bas prix.
Les meilleures pratiques préconisées dans cette publication concernent en premier lieu la rationalisation des lois et des politiques forestières, notamment les mesures concrètes que devraient prendre les pays pour rendre la législation forestière plus claire et plus cohérente, simplifier les formalités bureaucratiques et améliorer la collaboration intersectorielle. Comme ces mesures n’auront guère d’utilité s’il reste plus rentable de commettre des actions illégales que de respecter la loi, cette section cherche aussi des moyens de renforcer la compétitivité des opérations légales. Une autre mesure d’importance clé est de renforcer les capacités de l’appareil judiciaire local, souvent peu familiarisé avec les spécificités du droit forestier.
Les chapitres suivants examinent de plus près la question du renforcement des capacités institutionnelles, en tentant de trouver des moyens peu coûteux d’accroître les capacités de l’administration forestière publique pour qu’elle puisse faire appliquer la loi et améliorer les données et les connaissances sur les ressources forestières en évolution constante. Tout en soulignant que la sensibilisation du public est cruciale pour obtenir une large adhésion aux réformes, cette publication montre que la volonté politique est fondamentale pour garantir de manière durable le respect des lois dans le secteur forestier. Compte tenu de la complexité du problème et de la rareté des ressources disponibles, l’ouvrage recommande de déterminer les mesures correctrices prioritaires en procédant par étapes. Avant tout, il souligne que toute stratégie adoptée doit être fondée sur un processus ouvert incluant le plus de parties prenantes possibles, et sur la participation effective de tous les intéressés – seul moyen d’améliorer de manière durable l’application de la législation forestière.
L’ouvrage Best practices for improving law compliance in the forest sector est recommandé à tous ceux qui participent au combat contre l’exploitation forestière illégale.
Tropical forests and global atmospheric change. Y. Malhi et O. Philips. 2005. Oxford, Royaume-Uni, Oxford University Press. ISBN 0-19-856705-5.
Les forêts tropicales abritent les écosystèmes les plus diversifiés et les moins connus du monde et jouent un rôle essentiel dans l’hydrologie,le stockage et les échanges de carbone. Alors que les concentrations de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter, ce livre s’appuie sur des innovations de pointe dans plusieurs disciplines scientifiques pour traiter un problème complexe et pressant: Qu’adviendra-t-il des forêts tropicales, en cette période où les conditions atmosphériques changent rapidement?
La Partie I prévoit les impacts futurs potentiels sur la base des tendances climatiques observées au cours des dernières décennies dans les zones forestières tropicales. Elle évalue les résultats mis en évidence par les bases de données climatologiques, en s’intéressant en particulier aux niveaux des précipitations, et fait du nord de l’Afrique tropicale une région prioritaire pour la compréhension de l’impact de la sécheresse. Deux chapitres étudient les effets combinés du changement atmosphérique et de la destruction et de la fragmentation continues des forêts tropicales.
La Partie II examine les résultats des expériences qui montrent comment les arbres réagissent à l’élévation des températures et des concentrations de dioxyde de carbone. Un chapitre porte sur la réaction des écosystèmes tropicaux humides face à l’amenuisement des disponibilités hydriques, qui est peut-être l’impact qu’ils ont le plus à redouter du changement climatique. La Partie III décrit ensuite des études de terrain documentant les changements observés dans la croissance des arbres, leur état de santé, la composition des communautés d’espèces et la structure des cimes. Un chapitre analyse la réaction des forêts amazoniennes aux incendies, dont la fréquence a été accrue par les sécheresses induites par les phénomènes El Niño.
La Partie IV s’attarde sur l’histoire et la préhistoire pour tenter de mieux comprendre la résilience et la vulnérabilité des forêts tropicales. Un chapitre note que la forêt tropicale amazonienne a survécu à des changements climatiques extrêmes (le plus notable étant un refroidissement de la planète) pendant au moins 55 millions d’années, mais reconnaît que cette région est aujourd’hui confrontée à des conditions climatiques sans précédent. Une analyse des réactions des écosystèmes amazoniens aux variations des températures, des précipitations et des concentrations de dioxyde de carbone au cours des 21 000 années écoulées, sert de base pour effectuer des prévisions sur les réactions probables de la végétation aux changements climatiques futurs.
Cette publication s’adresse aux décideurs, ainsi qu’aux chercheurs et à ceux qui font des études approfondies en écologie végétale, foresterie tropicale, science des changements climatiques et biologie de conservation.
Collapse: how societies choose to fail or succeed. J. Diamond. 2005. New York, États-Unis, Viking. ISBN 0-670-03337-5.
Dans cette captivante étude sur certaines sociétés qui se sont effondrées, le célèbre biogéographe américain Jared Diamond conclut, «la déforestation a été un, sinon le facteur principal de l’effondrement des sociétés anciennes décrites dans cet ouvrage».
Diamond a accédé à la notoriété internationale avec Guns, germs and steel, lauréat du Prix Pulitzer, dans lequel il examinait pourquoi et comment les civilisations occidentales développaient les technologies et les immunités qui leur permettaient de dominer une grande partie du monde. Dans Collapse: how societies choose to fail or succeed, qui est la suite de l’ouvrage précédent, Diamond s’interroge sur les causes de l’effondrement de quelques grandes civilisations du passé.
L’auteur identifie un certain nombre de facteurs qui ont contribué à l’échec de toutes ces civilisations. Outre la déforestation, ces facteurs incluaient souvent la surpêche, la perte de la biodiversité, l’érosion des sols due à de mauvaises pratiques agricoles, et l’impossibilité de maintenir un approvisionnement en énergie.
Tout le monde ne sera pas d’accord avec les remèdes prescrits par Diamond. L’auteur est un fervent défenseur de la certification forestière, en particulier si elle est accordée par le Forest Stewardship Council. Il considère que l’autocertification par les propriétaires de forêts ou par des associations d’industries forestières, n’est pas fiable, car elle n’est pas authentifiée par une «tierce partie».
Mais, même si tous les lecteurs n’adhèrent pas aux conclusions de l’auteur, sa recherche historique méticuleuse et son style fluide et agréable à lire font que l’on a du mal à s’arracher à ses livres. Collapse est un ouvrage important qui vient compléter la bibliothèque de littérature macro-environnementale toujours plus fournie.
Forestry in a global context. R. Sands. 2005. Oxfordshire, Royaume-Uni, CABI Publishing. ISBN 0-85199-089-4.
Les êtres humains existent depuis près de 500 000 ans et au cours des 10 000 ans écoulés ils ont bouleversé la nature et la répartition des forêts de la planète. Pourtant, des impacts anthropogéniques comme la déforestation et la dégradation des terres sont souvent considérés comme symptomatiques de l’ère industrielle moderne. Lorsque l’on cherche à résoudre des problèmes actuels, on perd facilement de vue le cadre plus général.
Forestry in a global context est un texte d’introduction qui place la foresterie mondiale dans le contexte des problèmes écologiques, historiques, économiques et de conservation. Il retrace l’évolution de l’espèce humaine pour explorer l’interaction entre les forêts et les êtres humains dans le monde. Le chapitre d’ouverture porte sur l’évolution des forêts, des prairies et des civilisations humaines. Il met en évidence le prix du progrès qu’ont payé les forêts de la planète tout en soulignant qu’elles ont survécu, avec de nombreux cycles de dévastation et de reprise. Cela nous amène au deuxième chapitre, qui présente une vue d’ensemble succincte sur la distribution et les caractéristiques des forêts de la planète, de nos jours.
Deux chapitres sont consacrés aux bienfaits des forêts – conservation des sols et de l’eau, biodiversité forestière, et agrément; et source de bois et de produits forestiers non ligneux, notamment de combustibles de la biomasse.
Le Chapitre 5 s’aventure dans le thème de la déforestation tropicale. Après une évaluation de ses causes directes et indirectes – urbanisation, pauvreté, corruption, etc. – il analyse les points de vue en faveur du développement et de la conservation et explore la zone grise entre ces deux extrêmes, en posant des questions critiques: Doit-on s’attendre à ce que les pays renoncent au développement économique à court terme au profit de la conservation à long terme? Le modèle industriel urbanisé des pays développés est-il le meilleur modèle à proposer aux pays en développement?
Le chapitre 6 trace la voie qui mène à la durabilité. Il définit la gestion durable des forêts, en montrant comment le concept de rendement constant a été élargi aux produits non ligneux, aux utilisations multiples et à l’intégralité des écosystèmes. Il présente les problèmes et les outils de suivi de la gestion durable des forêts, y compris les critères et indicateurs et la certification des forêts. Ce chapitre décrit aussi le rôle des forêts dans l’atténuation des changements climatiques.
L’ouvrage examine ensuite les plantations forestières et leur rôle dans la gestion durable des forêts. Après un survol des arguments pour et contre la sylviculture de plantation, il présente les aspects fondamentaux de la sylviculture et de la gestion des plantations.
Le dernier chapitre est consacré à la foresterie sociale, notamment à la gestion participative et communautaire des forêts, à la foresterie paysanne et à l’agroforesterie et à la foresterie urbaine.
Cette vue d’ensemble globale sera particulièrement utile aux étudiants spécialisés en foresterie et dans des disciplines connexes comme la géographie, la phytologie et les sciences socioéconomiques.
The overstory book: cultivating connections with trees. 2nd edition. C. Elevitch, éd. 2004. Honolulu, Hawaii, États-Unis, Permanent Agriculture Resources (PAR). ISBN 0-9702544-3-1.
Dans quelle mesure un jardin potager, une plus grosse exploitation, une forêt ou des arbres sont-ils indispensables à la vie? Ce livre, qui contient les six premières années du bulletin électronique international The Overstory , distille des informations sur le travail des arbres sur 127 petits chapitres d’une lecture facile, chacun étant centré sur un sujet différent. Bien que l’orientation principale soit l’agroforesterie, la publication couvre les sujets les plus divers liés aux forêts – ethnoforesterie, fixation de l’azote, régime du taillis sous futaie, foresterie urbaine, engrais verts, reboisement des terres dégradées, etc.
Les chapitres sont regroupés en 14 sections couvrant des sujets aussi vastes que l’apprentissage à partir des connaissances traditionnelles, la microbiologie des arbres, les associations d’animaux, les fonctions de protection des arbres, la restauration des terres, les produits forestiers non ligneux et l’amélioration du revenu. Pourtant, chaque chapitre traite son sujet de manière complète et on peut les lire dans n’importe quel ordre. Pris dans leur ensemble, ils donnent aux adeptes de l’agroforesterie des informations essentielles sur la manière de planter et de protéger des arbres, selon leur destination (conservation des sols, restauration des habitats fauniques, remise en état des terres dégradées, conservation du sol, diversification des produits agricoles et amélioration du revenu). Les lecteurs y trouveront non seulement des techniques pour planifier, préparer la terre, choisir les espèces et obtenir des semences et du matériel végétal de bonne qualité, mais aussi des orientations pour créer de petites entreprises, commercialiser les produits et travailler en association avec d’autres agriculteurs.
La dernière section du livre est un condensé de références sur les organisations, les sites Web, les publications, auxquelles s’ajoute un glossaire des termes agroforestiers.
Ce répertoire pratique et complet sera en particulier utile aux vulgarisateurs, aux étudiants en foresterie, agroforesterie et agriculture durable, et à tous ceux qui se lancent dans l’arboriculture. Mais avec sa portée encyclopédique, même les professionnels les plus qualifiés pourront y trouver des informations nouvelles et utiles.
Politics of forests – northern forest-industrial regimes in the age of globalization. A.A. Lehtinen, J. Donner-Amnell et B. Sæther, éds. 2004. Hants, Royaume-Uni, Ashgate Publishing. ISBN 0-75464197X.
Les forêts nordiques représentent près de la moitié du couvert forestier mondial. Pourtant, dans les médias du monde, elles sont éclipsées par les forêts tropicales, et elles n’ont pratiquement figuré dans aucun récit important sur les effets de la mondialisation sur l’industrie forestière. Une croissance des arbres relativement lente, des sols peu fertiles, un climat rude et de faibles densités de population sont des contraintes communes à toutes les industries forestières des pays nordiques. Pourtant dans quelques-uns de ces pays, la foresterie a joué un rôle central dans la promotion du développement économique.
Politics of forests examine les transformations actuelles des industries forestières nordiques dans des études de cas sur le Canada, les pays nordiques et la Fédération de Russie. L’ouvrage compare les stratégies adoptées par des compagnies individuelles, en mettant en avant leur internationalisation croissante et le fait qu’en plus des produits forestiers, elles se mettent aujourd’hui à exporter des connaissances et des compétences techniques. Les succès et les échecs sont analysés dans une perspective économique, sociale et environnementale et dans le contexte de la mondialisation.
Une étude de cas sur la Colombie britannique, au Canada, étudie l’ascension et la chute d’une société multinationale de produits forestiers, en mettant en évidence ses dernières tentatives malheureuses de restructuration, basées sur la recherche d’un assortiment de produits plus novateurs, la modernisation des installations et la suppression d’emplois. Un autre chapitre sur le Canada examine l’impact qu’a eu une récente critique sociale et environnementale des pratiques forestières au Québec sur l’image publique de l’industrie, et ses conséquences pour les politiques et les industries forestières.
Des études de cas sur la Fédération de Russie analysent la renaissance du secteur forestier après le démantèlement de l’Union soviétique, en s’intéressant en particulier aux interactions régionales, fédérales et internationales. Un autre chapitre examine les problèmes qu’ont rencontrés Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF) en important l’environnementalisme occidental en Fédération de Russie.
En allant vers l’ouest, Politics of forests explore ce qui peut être fait pour adapter le «Modèle nordique» – la manière typiquement scandinave de concilier les intérêts économiques, sociaux, politiques et environnementaux – aux pressions de l’internationalisation. L’ouvrage examine en particulier des exemples tirés du secteur des pâtes et papiers en Norvège, Suède et Finlande, en décrivant le développement de ces industries et en faisant des prévisions sur ce qu’il en adviendra dans une industrie globalisée.
La comparaison des régimes forestiers nordiques présentée dans ce livre révèle diverses tendances - «globalisation prudente», politiques plus vertes, homogénéisation et diversification. Il offre un compte rendu accessible des processus d’internationalisation tant en Amérique du Nord qu’en Eurasie, qui peut intéresser les spécialistes de nombreuses disciplines.
