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La déforestation des montagnes et les inondations des plaines: sont-elles réellement reliées?

Floods in Bangladesh: history, dynamics and rethinking the role of the Himalayas. T. Hofer et B. Messerli. 2006. Tokyo, Japon, New York, États-Unis d’Amérique et Paris, France, United Nations University Press et FAO. ISBN 92-808-121-5.

Est-il vrai que la déforestation et les pratiques d’utilisation des terres des agriculteurs de l’Himalaya sont responsables des inondations de mousson qui dévastent périodiquement les plaines du Bangladesh? Une analyse détaillée des précipitations et modèles de débit historiques, du transport et du dépôt de sédiments et de l’intensité des inondations démystifie ce mythe – indiquant au contraire les fortes précipitations, les nappes souterraines élevées et les marées de printemps, les berges latérales des fleuves et la disparition des zones naturelles d’emmagasinement des eaux dans les plaines.

La plaine d’inondation du Brahmapoutre et du Gange est une importante zone de production vivrière, et a donc une forte densité démographique, un urbanisme et une industrialisation croissants et un investissement élevé en infrastructures. Le dilemme de l’intensité croissante de l’utilisation des terres d’une part, et la vulnérabilité aux inondations, d’autre part, sont devenus de plus en plus graves. L’inondation a longtemps été un événement régulier dans les plaines d’inondation mais, depuis les années 50, la variation annuelle de ces phénomènes s’est accrue et les fortes crues ont augmenté d’ampleur. Dans des études précédentes, la variabilité et l’intensité accrues étaient normalement attribuées à la dégradation et à la déforestation des montagnes induites par l’homme. Toutefois, les auteurs de cette publication soupçonnent qu’une telle conclusion est une interprétation erronée des faits.

Floods in Bangladesh,
les résultats d’un projet de recherche entrepris conjointement par l’Université des Nations Unies, l’Agence suisse pour le développement et la coopération, l’Institut de géographie de l’Université de Berne (Suisse) et la FAO ont mis en évidence de manière plus détaillée les liens entre les montagnes et les plaines, à l’aide de données qui remontent au XVIIIe siècle. Les auteurs fondent leurs conclusions sur 12 années de recherche sur l’écologie de l’Himalaya, et ont estimé que, même si les habitants des montagnes sont responsables de la gestion et de l’utilisation durable de l’environnement, ils ne sont pas nécessairement coupables des inondations catastrophiques.

Depuis les années 90, des inondations dévastatrices ont eu lieu en Chine, en Inde, aux États-Unis et dans de nombreux pays européens. Dans le dernier chapitre, les enseignements tirés de cette recherche sont appliqués à d’autres bassins fluviaux, et les auteurs examinent de nouvelles questions relatives à la gestion des inondations et aux priorités de la recherche. De fait, ils évitent délibérément de formuler des recommandations propres à un lieu donné, préférant la dimension plus générale de l’inondation.

Bien au-delà de l’Asie du Sud, la publication servira non seulement aux hydrologistes et aux ingénieurs, mais aussi aux autorités responsables du développement, aux décideurs, aux journalistes et à tous ceux qui s’intéressent au développement en général.

Impacts environnementaux du bétail

Livestock’s long shadow: environmental issues and options. H. Steinfeld, P. Gerber, T. Wassenaar, V. Castel, M. Rosales et C. de Haan. 2006. Rome, FAO. ISBN 92-5-105571-7.

L’élevage contribue aux problèmes environnementaux avec une intensité massive et sa contribution potentielle à leur solution est également importante. C’est la prémisse centrale de cette étude exhaustive préparée dans le cadre de l’Initiative élevage, environnement et développement de la FAO.

L’ouvrage examine le rôle du bétail dans les changements climatiques, la pollution atmosphérique, l’épuisement de l’eau et sa pollution et la biodiversité. Notamment, il étudie les «points de pression sur l’environnement», comme l’expansion du bétail dans les écosystèmes naturels et l’importance de réduire l’impact sur l’environnement de la production intensive de cultures fourragères. Les auteurs reconnaissent que la conversion des forêts pour faire place au bétail est la principale cause de la déforestation.

Après avoir passé en revue les problèmes causés par l’élevage, les auteurs suggèrent un certain nombre de solutions. Ils examinent les politiques applicables par rapport aux changements climatiques, à l’eau et à la biodiversité.

Ils concluent qu’une grande attention est accordée à l’heure actuelle aux dimensions économiques de l’élevage, mais que relativement peu d’intérêt est porté aux impacts environnementaux. Ils suggèrent que des mécanismes institutionnels améliorés sont nécessaires pour traiter ces questions.

Cet ouvrage se propose de sensibiliser aussi bien les techniciens que le grand public, et représente une lecture fondamentale pour les décideurs dans des domaines comme l’agriculture, l’environnement, la foresterie et la planification de l’utilisation des terres. Il peut apporter une aide aux prises de décisions à tous les niveaux, du local au mondial, du privé au public, de l’individu aux entreprises, et des organismes non gouvernementaux aux organismes intergouvernementaux.

Évaluer la qualité de la forêt

Forest quality – assessing forests at a landscape scale. N. Dudley, R. Schlaepfer, W. Jackson, J.-P. Jeanrenaud et S. Stolton. 2006. Londres, Royaume-Uni et Sterling, Virginie, États-Unis d’Amérique, Earthscan. ISBN 1-84407-278-9.
Les forêts sont une ressource importante qui relie de nombreux aspects de la vie humaine. Au XXIe siècle, le souci environnemental principal n’est pas seulement la déforestation mais aussi la qualité de la forêt – car la superficie aussi bien que la nature de la forêt évoluent.

Forest quality – assessing forests at a landscape scale
examine la qualité de la forêt sous l’angle des valeurs de toutes les composantes écologiques et économiques du paysage forestier. L’ouvrage propose un cadre novateur pour l’évaluation de la qualité qui peut être adapté aux besoins individuels et à une gamme de réalisations.

Il offre une panoplie de concepts, méthodes, études de cas et illustrations. Il se compose de trois parties: mesure de la qualité de la forêt, critères de la qualité de la forêt, et études de cas spécifiques en Europe, Asie, Afrique et Amérique latine.

Les auteurs subdivisent les critères de la qualité en trois groupes – authenticité, avantages environnementaux et bienfaits socioéconomiques – et identifient des indicateurs possibles pour chaque groupe.

Le cadre pourrait avoir de multiples usages:

Cet ouvrage sera particulièrement utile aux spécialistes en foresterie et évaluation, gestion et conservation des ressources. Toutefois l’approche peut aussi s’appliquer à l’évaluation d’autres ressources naturelles et culturelles.

Cas de gestion participative des ressources naturelles

Realizing community futures – a practical guide to harnessing natural resources.
J. Vanclay, R. Prabhu et F. Sinclair. 2006. Londres, Royaume-Uni et Sterling, Virginie, États-Unis d’Amérique. Earthscan. ISBN 1-84407-383-1.


La participation n’est pas simplement une technique ou une approche à appliquer à différents stades du cycle du projet; c’est aussi une philosophie sur la manière de concevoir et de mettre en œuvre les activités de développement pour réaliser les objectifs du développement durable.
Ce sont les principes directeurs de Realizing community futures, qui visent à promouvoir un apprentissage structuré et la modélisation participative de la gestion des ressources naturelles. L’ouvrage ne présente pas seulement des modèles, mais aussi des expériences réussies qui peuvent servir de guide aux communautés.

Tant la théorie que la pratique sont introduites dans un langage clair et simple. Les auteurs promeuvent une approche comportant ces étapes de base: reconnaître le potentiel; s’accorder sur un problème commun; partager une vision; la rendre explicite; attester la vérité des hypothèses; étudier les options et répercussions et mettre en œuvre les enseignements.

La pratique de l’approche est expliquée par le biais de trois études de cas réussis comportant l’apprentissage structuré:

Les études mettent en évidence la relation intime entre les populations et les ressources naturelles, et montrent comment des approches participatives ont fourni des solutions à la disparité socioéconomique et aux préoccupations environnementales. Les auteurs considèrent que leur approche serait adaptable à toutes les situations.

L’ouvrage intéressera les spécialistes et les communautés participant à la gestion des ressources naturelles.

Stratégies concurrentielles des industries forestières

The evolution of competitive strategies in global forestry industries: comparative perspectives. J.-A. Lamberg, J. Näsi, J. Ojala et P. Sajasalo, éds. 2006. Dordrecht, Pays-Bas, Springer. ISBN 1-4020-4015-6.

La concurrence est très vive dans l’industrie de la pâte et du papier. The evolution of competitive strategies in global forestry industries: comparative perspectives examine la montée et la chute des entreprises à la lumière de leurs stratégies concurrentielles, y compris les actions agressives que certaines commettent afin de réussir.

La première partie introduit les thèmes de l’évolution de l’industrie, de la dynamique concurrentielle et de la dépendance d’autres sources de matériel, outre un regard plus ciblé à l’industrie de la pâte et du papier.

La deuxième partie présente des études de cas sur la performance et les stratégies de grandes entreprises nord-américaines et nordiques, ainsi que de petites entreprises familiales. Elle examine les similarités et les différences, ces dernières dans des contextes et cultures nationaux.
La troisième partie de l’ouvrage est consacrée à l’évolution de la concurrence dans l’industrie, y compris les nouveaux rôles de l’information, de la connaissance de la gestion et des motivations organisationnelles.

Les comparaisons et discussions conclusives montrent que les changements observés au cours du siècle écoulé dans le caractère agressif et compétitif de l’industrie ont été limités. Entre-temps, le succès du marché reste transitoire.

Unissant les contributions d’experts en gestion industrielle, histoire de l’économie, commercialisation stratégique, ingénierie industrielle et théorie institutionnelle, cet ouvrage devrait servir tant aux universitaires qu’aux lecteurs intéressés à l’industrie. Comme étude des activités stratégiques entreprises par les concurrents dans une industrie, ses conclusions pourraient être intéressantes aussi même au-delà de l’industrie forestière.

Le ginseng dans l’histoire de l’humanité

Ginseng, the divine root. D.A. Taylor. 2006. Chapel Hill, Caroline du Nord, États-Unis d’Amérique, Algonquin Books. ISBN 1-56512-401-4.

Une racine peut-elle être si puissante qu’elle change le destin du monde? D’après l’auteur de cet ouvrage, la réponse est oui.

Le ginseng est produit principalement dans les forêts de Chine, de la péninsule coréenne et de la Sibérie (Fédération de Russie), ainsi que dans l’est des États-Unis. Son origine remonte à 70 millions d’années. Reconnue pour ses propriétés thérapeutiques, la racine a été utilisée comme tonique et comme traitement d’une gamme étendue de maladies depuis des millénaires jusqu’à nos jours. Cette publication décrit en détail son histoire, soulignant son impact sur les cultures humaines. Elle parle du commerce illégal, des légendes et de la montée et de la chute de royaumes qui lui sont associées, ainsi que des expériences d’explorateurs, excavateurs, voleurs et commerçants qui ont cherché à s’enrichir grâce au ginseng.

Le long de son récit, l’auteur dévoile d’anciennes pratiques et traditions, des crimes internationaux et les connaissances médicales associées à la «racine de vie».

Bien que cet ouvrage attirera sans nul doute les personnes qui ont un intérêt particulier pour les produits forestiers non ligneux, il offre une lecture stimulante à tous les lecteurs – en particulier peut-être à ceux qui expérimentent les recettes

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