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3. LE SECTEUR FORESTIER: ETUDE PROSPECTIVE A L’HORIZON 2020

3.1 ETAT DES FORETS ET PLANTATIONS

Surfaces sous – forêts – couvert forestier – volume sur pied - Forêts naturelles / production de bois

Le Sénégal, à l'instar des autres pays sahéliens a été confronté, au cours des deux dernières décennies, à une série de sécheresses chroniques qui a eu comme conséquence, la destruction du couvert végétal avec ses effets néfastes sur la protection des sols, le niveau de production forestière et animale, la conservation de la diversité biologique, la dégradation des systèmes traditionnels de production, la crise énergétique, l'appauvrissement des populations rurales, et l'exode rural. La conjonction des facteurs de dégradation naturelles et anthropiques ont ainsi engendré un phénomène de surexploitation des terres marqué par des prélèvements incontrôlés des ressources ligneuses.

Les ressources forestières du Sénégal qui s'étendent sur environ 25% du territoire, sont constituées essentiellement de savanes arbustives et arborées correspondant aux zones bioclimatiques des domaines sahélien et soudanien. Les forêts claires et les reliques de forêts denses ne se rencontrent qu'au Sud, avec une production modeste de bois d'œuvre.

La récession climatique, les feux de brousse et la compétition des terrains agricoles sont sans conteste parmi les causes du recul des formations forestières. Cependant, la pression exercée par l'exploitation forestière pour l'approvisionnement en combustibles ligneux des agglomérations urbaines est de plus en plus reconnue comme une cause majeure de dégradation des ressources naturelles au Sénégal.

On aurait pu penser que les forêts classées bénéficieraient d’une situation moins critique en raison de leur statut. Mais malgré leur statut (régime juridique caractérisé par la restriction réglementaire de leur usage), les forêts classées n’échappent pas au processus de dégradation des ressources. La réglementation est constamment violée par les populations confrontées souvent à des problèmes aigus de subsistance.

En dépit des fortes pressions dont elles font l’objet par plusieurs acteurs aux intérêts divergents et contradictoires, les ressources ligneuses sont encore disponibles surtout dans les régions de l’Est et du Sud qui concentrent à elles deux, 90% du potentiel forestier.

Concernant les statistiques relatives aux ressources forestières, les chiffres disponibles sur le potentiel sont souvent le fruit d’études menées à la fin des années 1980 ou au début des années 1990. Ainsi, le couvert forestier du Sénégal qui s’étend sur environ 25% de son territoire donnait à la fin des années 1980, un volume global accessible de 3 100 000 m³.

Ces différences d’appréciation qui caractérisent la connaissance des ressources forestières nous amènent à faire le constat suivant: les connaissances disponibles sur les ressources forestières sont insuffisantes pour essayer de rationaliser leur gestion. La plupart des chiffres indicatifs dont on dispose, établis sur la base des images prises au début des années 1980, ne reflètent plus l’occupation actuelle des sols.

 

3.1.2 Forêts plantées – surfaces et productivités – production de bois

Au Sénégal, l’activité de plantation date depuis très longtemps. Elle trouve sa justification à travers, entre autres, les points suivants:

Dégradation des ressources forestières accentuées par les sécheresses successives des années 1970 et l’augmentation de la population

Ressources forestières limitées et mal réparties. Sur un potentiel de 139,2 millions de m3 de bois sur pied, les régions de l’ouest qui concentrent plus de 45 % de la population ne disposent que de 1% du capital ligneux, tandis que les régions du Sud et de l’Est concentrent les 93% sur 45% du territoire

Insuffisance et irrégularité des crues des fleuves, rétrécissement des lacs et disparitions des mares

Etat des sols affectés par plusieurs problèmes tels la salinité, la mobilité des dunes, l’ensablement des cuvettes, la baisse de la fertilité …

Le reboisement est passé par plusieurs étapes caractéristiques de l’état d’esprit de l’époque. Si dans les années 1960, l’Etat avait privilégié les plantations en régie, actuellement, on s’oriente de plus en plus à des programmes plus diversifiés où l’arbre est désormais introduit dans des espaces à vocation multiple, notamment dans les zones de terroirs gérées par les collectivités locales.

Aujourd’hui, le service forestier s’est doté d’une stratégie nationale d’intervention en matière de reboisement et de conservation des sols. Cette stratégie définit pour chaque zone éco-géographique, les priorités, les cibles, les opportunités et contraintes dans le domaine. Elle permet donc une plus grande visibilité aux différents acteurs intéressés par la question.

Dans le but de disposer de statistiques fiables en matière de plantation, une tentative d’inventaire de ce matériel végétal impliquant toutes les structures décentralisées de la Direction des Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols (DEFCCS) a été faite grâce au dépôt d’un registre de suivi dans chaque IREF.

Dans un deuxième temps, une équipe strictement nationale du BSE a tenté, il y a quelques années, d’inventorier les plantations à l’échelle d’une région, mais les moyens humains, matériels et financiers que cela implique n’ont pas permis de finaliser l’action.

Récemment, le MASEFOR a été mis en place en essayant de mettre à contribution les possibilités technologiques de l’outil informatique, mais le préalable demeure toujours le degré de fiabilité des informations collectées.

Il devient urgent de procéder à la cartographie des plantations sur la base d’échantillons par zone éco-géographique afin d’y identifier toutes les parcelles boisées, d’estimer leur taux de survie et de réussite, ainsi que leur état sanitaire. Cet exercice aura pour objectif de disposer d’une base de données fiables qui permettrait une estimation précise de l’ensemble des superficies plantées au niveau national. Cela permettrait ainsi de mettre fin aux différentes interpellations dont le service fait l’objet, notamment sur l’absence de rigueur au niveau de la collecte des données et sur le mutisme pour caractériser l’état des anciennes plantations./.

En définitive:

L'effort national de reboisement de 1961 à 2000 a globalement porté sur une superficie de 349 865 ha, ce qui, rapporté aux 100 000 ha de couverture végétale qui disparaissent annuellement, reste insignifiant et négligeable

L'effort national de reboisement de 1961 à 2000 représente 1,8% de la superficie du territoire national

Le rythme annuel moyen de l'effort national de reboisement de 1961 à 2000 est de 8 746 ha/an, ce qui est encore très insuffisant, comparé aux objectifs de 10 000 ha/an, 14 000 ha/an, 41 000 ha/an et 70 000 ha/an fixés respectivement aux 6ème, 7ème, 8ème et 9ème plans de développement économique et social

Le rythme annuel moyen qui était de 1940 ha/an pendant les 4 premiers plans, a rapidement progressé pour atteindre plus de 20 000 ha /an à partir de 1985. Cela s'explique par la mise en œuvre de grands projets de reboisement impliquant ou suscitant de plus en plus la participation populaire, mais aussi par l'intégration de plus en plus grande des mises en défens et des périmètres pastoraux dans les programmes de reboisement comme ce fut le cas en 1985

L'analyse de l'évolution des réalisations physiques montre une régression continue des actions entre 1993 et 2000. Globalement toutes les opérations de plantations ont connu une régression durant cette période. Cela pourrait être corrélé au dépérissement de plusieurs projets à forte composante de reboisement

L'augmentation des plantations de conservation et de restauration des sols et du nombre de plants distribués aux individuels a permis d'accroître le taux de réalisation. Les distributions individuelles ont couvert l’équivalent de 4 460 ha de plantations massives en 93, 3 044 ha en 94, 1997 ha en 95, 2 190 ha en 96, 1773 ha en 97, 4 237 ha en 98, 4 417 ha en 99 et 4 219 ha en 2000

L'analyse des réalisations physiques par région montre que la région de Thiès est de loin la région qui concentre le plus d'activités de reboisement durant cette période, alors que la région de Tambacounda présente le taux de réalisation le plus faible 

Malgré les efforts fournis pour perfectionner de plus en plus les techniques de plantations et pour vulgariser davantage les actions de reboisement , les taux de reprise et de réussite demeurent faibles , la croissance des plantes est lente, et dans la plupart des cas, la productivité des plantations établies semble devenir étonnamment similaire à celle des forêts naturelles des années passées. C’est donc dire qu’il y a encore beaucoup de facteurs qui ne sont pas maîtrisés ou qu'il faut prendre en considération pour que le reboisement donne des résultats significatifs

Entre 1989 (début du 8ème plan) et 2000 (avant dernière année du 9ème plan), 107 172 918 plants, toutes espèces confondues, ont été produits, soit une moyenne 8 931 068 plants par an 

La production de plants est répartie entre les pépinières en régie (55% de la production), les pépinières villageoises (20%), les pépinières communautaires (8%), les pépinières individuelles (16%) et les pépinières scolaires (1%)

La production de plants peut être répartie en quatre grandes catégories d'espèces : forestières (68%), fruitières (15%), fruitières-forestières (10%) et ornementales (7%)

Parmi les espèces forestières produites (plus de 50 espèces) on retrouve principalement des espèces exotiques telles que Prosopis juliflora, Eucalyptus camaldulensis, Casuarina equisetifolia, Acacia holosericea, Parkinsonia aculeata, Leucaena leucocephala et Azadirechta indica. Prosopis juliflora (23 % ) et Eucalyptus camaldulensis (23 % ) dominent de loin les autres espèces. Les rares espèces locales produites sont des Acacias notamment Acacia senegal et Faidherbia albida.

Dans la catégorie des espèces fruitières-forestières, Anacardium occidentale représente plus de 80% de la production.

La production d'espèces fruitières est dominée par Mangifera indica (53 % ) et Citrus sp. (23 % ).

Quant aux espèces ornementales, leur production est dominée par Delonix regia et Cordia sp..

Le reboisement est une opération complexe qui demande un choix réfléchi des sites, l’identification des espèces appropriées, la mise au point de techniques de pépinières éprouvées et de techniques de plantations convenant aux conditions locales, l’entraînement et la formation des populations et la protection contre tous les facteurs de destruction.

Cette opération fait encore face au Sénégal à de multiples contraintes qui réduisent sa qualité et bloquent son extension, et les résultats obtenus pendant ces dernières années paraissent de toute évidence nettement insuffisante pour inverser le processus de la désertification.

Pour que ses effets aient une certaine influence, mesurable sur le phénomène de la désertification, il faudrait non seulement déployer des efforts pour mettre en œuvre des programmes de grande envergure, mais également, que le reboisement soit considéré comme une priorité nationale au même titre que l’autosuffisance alimentaire, et que les populations comprennent et acceptent la priorité accordée au respect de l’arbre et à son maintien dans les terres agricoles dans le cadre d’une agro-sylviculture ou d’un sylvo-pastoralisme évolués.

L’engagement politique du gouvernement du Sénégal dans cette bataille titanesque pour restaurer et protéger le milieu naturel est réel. Plus d’une fois, il a été affirmé la volonté d’améliorer sensiblement le rythme actuel de reboisement qui se situe aux alentours de 15.000 ha par an et qui est loin de compenser le rythme de disparition des formations forestières qui est d’environ 100 000 ha/an.

 

3.1.3 Arbres hors forêts – surface et rôle dans la production

Les arbres implantés hors forêts occupent une place importante dans la vie des communautés et participent à l’équilibre des cités et des environs grâce à leurs fonctions sociales, d’embellissement, de récréation, etc. Au Sénégal, la tradition de conservation des espèces utiles au niveau des concessions, des maisons, des places publiques et dans les lieux de rencontres date de longtemps. Elle se confond avec la nuit des temps et se perpétue à travers les modes de vie actuelle caractérisés par la présence de l’arbre dans tous les lieux d’implantation.

Ainsi, on rencontre dans les toutes les bourgades et cités du Sénégal des espèces plantées et/ou conservées soit pour leur ombrage ou, pour leur beauté parfois pour la défense ou pour toutes ses fonctions à la fois. C’est le cas des figuiers, des manguiers, des agrumes, des baobabs, des caïlcédrats, des flamboyants, des cerisiers, des dattiers, des rôniers; des césalpiniacées, etc., la liste loin d’être exhaustive.

 

3.1.4 Produits forestiers non-ligneux

Dés que l’on parle de valorisation des produits forestiers, l’on a tendance à se focaliser sur la production ligneuse. Or, les produits non-ligneux occupent une place importante dans la production et la consommation des ménages. D’ailleurs, dans beaucoup de zones rurales, la production non ligneuse (surtout en Produits Forestiers Alimentaires) supplée les populations et aident à combler les déficits et carences alimentaires, le manque de médicaments, etc.

Si la contribution des produits non-ligneux n’a pu encore être estimée et monétisée, il n’en demeure pas moins que tout le monde convient de l’importance qu’ils occupent dans l’économie nationale et locale.

La foresterie de manière générale participe considérablement sur l’amélioration de la sécurité alimentaire. Il est prouvé qu’il existe des liens écologiques très forts entre la forêt et la sécurité alimentaire.

 

3.1.5 Conservation de la diversité biologique

La biodiversité est considérée comme un terme général désignant la variabilité des organismes vivants de toute provenance, écosystèmes terrestres, marins et autres aquatiques et les ensembles écologiques dont ils font partie. La biodiversité englobe la diversité intra spécifique, interspécifique et écologique. Elle est fonction à la fois du temps (évolution) et de l’espace (distribution biogéographique).

Le Sénégal, en raison de sa position géographique particulière et des influences extérieures favorables comme les 700 km de côtes, l’alizé bor&eacut e;al au Nord et la mousson venant du sud, présente une biodiversité relativement importante par rapport à sa situation de pays sahélien. Les contrastes entre les biotopes arides et désertiques du Nord et ceux humides et riches du Sud et de l’Est (parc national du Niokolo-Koba et parc national de Basse Casamance) révèlent un patrimoine biologique non négligeable.

A titre d’exemple, pour la flore, une comparaison de la richesse aréale (nombre d’espèces par unité de surface) avec les pays voisins, ainsi que les pays sahéliens de latitude comparable, montre la bonne place occupée par le Sénégal.

Tableau 1: Densité spécifique notée dans quelques pays du Sahel

Pays

Superficie en km²

Taille Flore (en espèces)

Richesse aréale (nombre d’espèces/104km²

Gambie

11 295

530

470

Guinée Bissau

36 125

1000

277

Sierra Léone

72 278

2000

276

Libéria

111 370

2 000

180

Sénégal

196 722

2 400

121

Rép. De Guinée

245 855

2 000

81

Burkina Faso

274 122

1 100

40

Mali

1 240 192

2 000

12

Mauritanie

1 030 700

1 100

10

Niger

1 267 000

1 200

10

Source: Monographie nationale sur la biodiversité au Sénégal

On voit à travers ce tableau, que le Sénégal est relativement bien loti comparativement à d’autres pays situés dans des zones présentant une pluviosité supérieure: les deux Guinée, Libéria, Sierra Leone.

Les zones abritant cette diversité biologique sont nombreuses et sont répertoriées aussi bien dans les écosystèmes terrestres que dans ceux fluviaux, lacustres et marins. Dans les écosystèmes terrestres, il s’agit des forêts de terroirs, des forêts classées, des parcs et réserves naturelles, les jardins botaniques, les banques de gènes.

Il convient cependant de noter qu’il existe plusieurs facteurs de dégradation qui ne militent pas souvent à une bonne conservation de la diversité biologique au sein des espaces précités. Ces facteurs ont pour noms:

-les sécheresses successives

-la croissance démographique

-les défrichements intempestifs

-les feux de brousse

-la salification de certains espaces naturels

-le développement des infrastructures

Pour pallier à cela, le Sénégal, à l’instar de plusieurs pays de la communauté internationale, a élaboré sa stratégie de conservation de la diversité biologique. Celle-ci a pour objectifs:

La conservation de la biodiversité dans les sites de haute densité

L’intégration de la conservation de la biodiversité dans les programmes et activités de production

Le partage équitable des rôles, responsabilités et bénéfices dans la gestion de la biodiversité

L’introduction et la sensibilisation de tous les acteurs sur l’importance de la biodiversité et la nécessité de sa conservation

Cette stratégie, après l’inventaire de la richesse spécifique et des ressources biologiques, pose les principes suivants

Une utilisation rationnelle et durable de la diversité biologique

L’implication des populations dans la GRN et de la biodiversité

Les modes de gestion de la biodiversité sont multiformes et s’articulent autour de méthodes traditionnelles et conventionnelles de conservation ainsi que d’exploitation des ressources biologiques.

 

3.1.6 Gestion des parcs et éco-tourismes

Le Sénégal compte six parcs nationaux:

Parc national du Niokolo-Koba

Parc national du Delta du Saloum

Parc national de Basse Casamance

Parc national des Oiseaux du Djoudj

Parc national de la Langue de Barbarie

Parc national des Iles de la Madeleine

Les parcs nationaux sont des espaces naturels où les restrictions sont totales quant à la chasse, la capture des animaux, l’exploitation des végétaux, des produits du sol ou du sous-sol, pour une protection de la nature, l’éducation, et la récréation du public. Il s’agit de zones où la vie animale et végétale ainsi que leurs interrelations sont spectaculaires au point de justifier une exploitation touristique, éducative et récréative.

Aujourd’hui, le défi majeur auquel nous sommes confrontés dans la gestion des parcs nationaux en particulier et dans les espaces classés donc soustraits à la plupart des activités anthropiques, c’est la gestion durable et participative des ressources existantes. Les populations considèrent ces espaces comme faisant partie intégrante de leurs terroirs et à ce titre, réclament l’accès aux ressources à des fins d’exploitation.

Le challenge est maintenant d’arriver à une gestion qui prend en compte la dimension humaine du développement des zones attenantes aux parcs et réserves tout en assurant la pérennité des ressources. Aussi, depuis une dizaine d’années s’amorce au sein des parcs nationaux une dynamique de concertation entre populations et autorités chargées de la gestion des parcs. Cette dynamique est à ses débuts et la réflexion menée s’oriente davantage vers la prise en compte des idées et aspirations des populations vivant à la périphérie des parcs. C’est ainsi que les parcs du Niokolo Koba (dans la région de Tambacounda) et du Djoudj (dans la région de Saint-Louis) ont initié beaucoup d’actions utiles de valorisation de certains produits en collaboration avec les populations locales qui perçoivent l’importance de la plupart de ses sites classés patrimoine mondial de l’humanité.

 

3.2 ETAT DES INDUSTRIES FORESTIERES

3.2.1 Etat probable des industries forestières

Documentation pas encore disponible

3.2.2 Compétitivités et avantages

Documentation pas encore disponible

 

3.3 SITUATION DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE

Le tableau ci-après donne les volumes sur pied et par type de formation utilisés dans le cadre d'une étude réalisée en 1991.

3.3.1 Ampleur prévue du déficit / excédent des différents produits

 

3.3.2 Bois ronds industriels et autres produits

 

 

Tableau 2: Résumé des quantités produites dans les scieries

 

 

Scieries

 

Quantités allouées (pieds)

Quantités exploitées (%)

 

1995

1996

1997

1998

2000

1995

1996

1997

1998

2000

CAFAL (Dakar)

1208

1350

1500

2100

2100

82,11

100

100

66,66

 

KOUSSY (Kolda)

199

199

199

199

350

100

100

100

100

 

SOSEFCA (Ziguinchor (tobor))

120

120

120

120

117

100

100

100

100

 

KAMOU (bignona)

102

102

120

120

120

100

100

100

100

 

BOUTOLATTE

(bignona)

107

107

107

107

103

100

100

100

100

 

SIBA (Dakar)

129

129

129

129

129

100

100

100

0

 

DERICOURT (Dakar)

111

111

111

102

102

100

100

100

83,33

 

RENAISSANCE (Kolda)

0

0

79

100

100

   

100

100

 

GETPLS (Kolda)

0

0

0

0

200

         

 

3.3.3 Bois de feu et autres sources d’énergie extraites de la biomasse

A l’échelle nationale et en termes d’énergie finale (celle consommée directement), le bois domine largement et représente 67% de l’énergie consommée; le charbon de bois quant à lui, représenterait 28% et le gaz butane seulement 5 % .

Quand on considère l’énergie primaire, la tendance s’inverse et le charbon de bois représente plus de la moitié de la consommation des ménages. Avec les techniques de carbonisation utilisées, il faut en effet 5.5 kg de bois en moyenne pour fabriquer 1 kg de charbon de bois. En terme énergétique, 1 kg de charbon de bois consommé représente entre 3 et 4 kg de bois prélevé.

La consommation nationale de charbon de bois pèse donc plus lourdement sur la ressource forestière que celle de bois. Elle représente un prélèvement de 2.5.00.000 m3 de bois par an, soit 57 % du prélèvement total. La situation est encore plus accentuée si on se limite uniquement aux seules zones urbaines, en considérant que les besoins des ruraux sont assurés par du bois mort ou des résidus issus de défrichement: dans ce cas, le charbon de bois représente plus de 4/5 du prélèvement sur les formations forestières.

Tableau 3 : Le prélèvement sur la ressource forestière en 1992

Localités

Bois

%

Charbon de bois

%

Total

%

Eq.m3/an

Eq m3/an

Eq.m3/an

Dakar

Thiès

Kaolack

Ziguinchor

Saint-Louis

Autres villes

Zones urbaines

Milieu rural

10 500

14 400

22 000

16 900

7 800

214 500

286 100

1 584 000

1

1

1

1

0

11

15

85

1 020 800

94 500

104 700

106 500

125 500

412 400

1 864 400

644 500

41

4

4

4

5

16

74

26

1 031 300

108 900

126 700

123 400

133 300

626 800

2 150 500

2 228 600

24

2

3

3

3

14

49

51

Total

En %

1 870 100

43

100

2 508 900

57

100

4 379 000

100

100

L'émergence du gaz butane:

Au niveau national, la consommation de gaz butane reste limitée et représente moins de 5% du bilan énergétique des ménages. Dans les villes, notamment les plus grandes, elle représente cependant une part désormais importante: 20% du bilan à Dakar, 15% à Thiès et 12% en moyenne dans l'ensemble des zones urbaines. Le phénomène de substitution du gaz butane aux combustibles ligneux, amorcé lentement il y a une quinzaine d'années, est donc aujourd'hui clairement visible.

L'analyse du tableau précédent fait également apparaître de fortes différences de consommation entre les habitants des villes et les consommateurs du monde rural. Les zones urbaines du pays consomment en effet l'essentiel du charbon de bois et du gaz butane, tandis que les besoins des zones rurales sont surtout assurés par le bois de feu. La répartition des consommations est donc tout à fait différente selon qu'il s'agisse d'énergie primaire (bois) ou d'énergies transformées (charbon de bois et gaz butane).

Les besoins en bois sont très diffus et sont répartis dans les quelque 13.000 villages du Sénégal. Les régions qui comptent une population rurale importante (Thiès et Kaolack notamment) sont donc les plus grosses consommatrices, mais les différences inter-régionales sont minimes. Les besoins urbains sont faibles en valeur relative et sont concentrés dans les localités les plus importantes et dans celles dans lesquelles la substitution du charbon de bois et du gaz est peu importante : Kaolack, Mbour, Dakar, Ziguinchor, Diourbel, Kolda.

La demande en charbon de bois est par contre fortement concentrée dans les zones urbaines, qui représentent 75% des besoins totaux. Du fait de l'importance de sa population, la ville de Dakar est bien sûr la plus consommatrice (40% de la consommation nationale). Elle consomme à elle seule 8 fois plus que la seconde ville du pays. Viennent ensuite les villes les plus importantes (Saint Louis, Ziguinchor, Kaolack, Thiès et Mbour), qui comptent pour 20% des besoins totaux. Les autres communes ne représentent chacune qu'une faible part des consommations.

Ce phénomène de concentration de la demande est encore plus accentué en ce qui concerne le gaz butane. Dakar d'abord (25 000 t/an) puis Thiès (2 300 t/an) sont les deux pôles principaux de consommation, avec un déséquilibre très net en faveur de la ville de Dakar. Les autres villes importantes dans lesquelles la substitution s'est opérée de manière significative (Saint Louis, Mbour, Ziguinchor, Kaolack) ont chacune une consommation de l'ordre de 1 000 tonnes/an. Toutes les autres villes ont des besoins en gaz très faibles en valeur relative.

Le tableau ci-dessous présente la répartition régionale des consommations des différents combustibles.

Tableau 4: Répartition régionale des consommations de combustibles

Région

Urbain

Rural

Total

Bois

Charbon

Gaz

Bois

Charbon

Gaz

Bois

Charbon

Gaz

Dakar

Ziguinchor

Diourbel

Saint-Louis

Tambacoun.

Kaolack

Thiès

Louga

Fatick

Kolda

400

21 200

27 900

24 600

16 800

27 800

45 600

13 800

19 000

23 800

147 000

17 600

7 800

22 600

9 200

16 900

29 400

8 800

3 400

5 700

25 000

1 300

800

1 300

100

1 000

3 900

500

500

400

20 100

92 300 148 700

154 600

98 000

174 700

175 200

121 200

134 000

148 500

1 500

6 800

10 900

11 300

7 200

12 800

12 800

8 900

9 800

10 900

200

200

900

400

200

400

2 00

7 00

5 00

4 00

28 500

113 500

176 600

179 200

114 800

202 500

220 800

135 000

153 000

172 300

148 500

24 400

18 700

33 900

16 400

29 700

42 200

17 700

13 200

16 600

25 200

1 500

1 700

1 700

300

1 400

5 800

1 200

1 000

600

Total

228800

268 500

34 500

1267 300

92 800

6 000

14961000

361 300

40 500

Le bilan offre/demande en combustibles ligneux:

L'exploitation des ressources forestières à des fins énergétiques n'est pas la seule, ni sans doute la principale cause du recul du couvert forestier. Il existe d’autres facteurs de dégradation, structurels ou conjoncturels qui s'exercent sur le milieu : défrichement, surexploitation, surpâturage, sécheresses, etc. La coupe de bois pour assurer les besoins en combustibles des consommateurs constitue une contrainte supplémentaire, qui s'exerce de manière permanente et localisée.

La méconnaissance des ressources forestières sénégalaises, de leur productivité, de la disponibilité en bois limitent la précision des chiffres qui peuvent être avancés; ils sont en général basés sur des estimations qui datent de plus de dix ans. On peut cependant, à partir de la demande actuelle en combustibles ligneux et des hypothèses sur la ressource forestière, tenter de réactualiser le bilan entre l'offre et la demande. Le tableau ci-dessous présente l'évolution du bilan entre 1987 et 1992.

 

Tableau 5: Bilan offre / demande en combustibles ligneux (en 1 000 éq.m3 de bois / an)

Années

Bois de feu

Disponible1

Consommation urbaine

Consommation totale

Bilan urbain

Bilan total

19872

3 130

1 715

3 400

1 415

270

1992

3 280

2 150

4 380

1 130

1 100

1: production naturelle des formations forestières accessible et utilisable en bois de feu, d’après le Plan de Développement Forestier, 1981.

2: ESMAP 1989

La répartition régionale de la ressource et du prélèvement est présentée au tableau suivant.

Bilan offre-demande en combustibles ligneux.

Tableau 6

REGION

Bois disponible

Consommation des villes approvisionnées

Consommation régionale

Consommation totale

Dakar

3 000

0

35 000

35 000

Diourbel

21 000

0

167 000

167 000

Saint-Louis

137 000

0

275 000

275 000

Louga

72 000

0

299 000

299 000

Thiès

40 000

0

343 000

343 000

Ziguinchor

348 000

63 000

228 000

291 000

Kaolack/Fatick

350 000

127 000

616 000

743 000

Kolda/Tamba

2 311 000

1 747 000

479 000

2 226 000

Total pays

3 282 000

1 937 000

2 442 000

4 378 000

Au niveau national, en prenant en compte les besoins urbains et ruraux, le bilan entre l’offre et la demande, quasiment équilibré en 1987, est aujourd’hui largement déficitaire. Le déficit représente 25% de la consommation. Le bois n’est plus source d’énergie renouvelable et les besoins énergétiques des populations entament chaque jour un peu plus le potentiel forestier du Sénégal.

En se limitant aux seuls besoins des zones urbaines, assurés par une exploitation intensive et concentrée des formations forestières, le bilan est encore excédentaire au niveau national. Les différences régionales sont cependant importantes et certaines zones sont dans des situations critiques. Pour soulager celles-ci, les services des Eaux et Forêts ont décidé pour 1992 de réorienter les quotas d’exploitation : les régions de Dakar, Ziguinchor, Diourbel, Saint-Louis, Thiès et Fatick sont fermées à l’exploitation de charbon de bois. Celles de Kaolack et de Louga ne peuvent produire que pour les besoins exclusifs de leur population. Les régions de Tambacounda et de Kolda, seules « exportatrices », assurent donc l’essentiel de l’approvisionnement des zones urbaines du pays et subissent une pression considérable.

3.3.4 Degré de dépendance à l’égard des importations

Les importations concernent surtout le bois d’œuvre et de service. Les statistiques disponibles sont collectées sur la base des importations enregistrées.

Les pays fournisseurs sont essentiellement africains, il s’agit de la Cote d’Ivoire, la Guinée Bissau, la Guinée Conakry, le Congo, etc.

Pour son approvisionnement en produits ligneux (bois d’œuvre et de service), le Sénégal dépend en partie de ces pays qui fournissent la quasi-totalité des bois utilisés dans la construction, l’ébénisterie et une partie de l’artisanat.

 

 

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