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A N N E X E   III - A

ALLOCUTION DE M. TIANDRAZA, CONSEILLER SUPREME DE LA REVOLUTION, PRESIDENT DE LA COMMISSION AGRICULTURE

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

L'insigne honneur et le plaisir m'échoient de présider cette cérémonie d'ouverture de cet important séminaire national sur les politiques et la planification du développement des pêches. Madagascar, île continent avec ses 5.000 Km de côtes avait toujours sous-estimé sinon délaissé le sous-secteur pêche dans la mesure où c'est seulement au milieu des années 80 qu'on a décidé enfin d'ériger en Direction le petit service pêche des différents Ministères d'Agriculture qui se sont succédés depuis l'Indépendance. (Je pense que le Directeur de la Pêche et de l'Aquaculture actuel est le premier a bénéficié de ce titre depuis l'instauration du Ministère de la Production Animale en 1983). Important ce séminaire l'est, à plus d'un titre dans la mesure où il se propose de générer un échange d'informations et d'idées sur tous les aspects de la pêche maritime et continentale en vue de :

  1. formuler une stratégie de développemnt du secteur.
  2. identifier les activités prioritaires et les moyens de leur réalisation.
  3. proposer les programmes et projets à mettre en oeuvre à court et à moyen termes.

Ces échanges d'idées et d'informations sont d'autant plus nécessaires que le sous-secteur pêche s'étant déjà hissé au 3e rang des produits de nos exportations recèle encore d'énormes potentialités sous-exploitées.

En effet, une pêcherie s'organise pour permettre la réalisation de l'un des objectifs fondamentaux suivants :

S'il va de soi qu'il est possible de moduler les dispositions d'aménagement pour réaliser un objectif hybride, et qu'il est patent par ailleurs que le souci, par exemple d'apporter le maximum de protéines à la population ou le maximum de devises fortes à l'économie nationale, n'exlut pas la création d'emplois rénumérateurs au profit des ressortissants, il n'en demeure pas moins vrai qu'une option nette doit, entre ces trois buts fondamentaux, être faite au niveau politique pour éviter les hésitations et les actions incohérentes et inconsistantes.

Pour ne prendre que l'exemple de l'industrie crevettière à Madagascar, si l'on se refère au fait que 90% de la production est exportée, il va de soi que l'on ne pourrait la qualifier d'activité contribuant à résoudre les problèmes nutritionnels locaux.

Ainsi donc, si les offres d'emplois ne sont pas à négliger ce sont surtout les considérations en apport de devises qui prenne actuellement dans les définitions de l'option gouvernementale. Il semble évident que toute l'attention doit être monopolisée par la contribution effective de l'industrie crevettière à la consolidation de notre balance des paiements, mais une subtilité fondamentale doit être introduite ici, dans ce sens que l'augmentation des recettes en fonction de l'effort, associée à l'augmentation des coûts de production en fonction de cet effort, fait que la réalisation totale des potentiels biologiques ou des chiffres d'affaires correspond rarement aux bénéfices aussi bien pour les entreprises que pour l'Etat, les dépenses pour l'importation de matériels et de fournitures de production l'emporte sur celui des recettes en devises. La balance des paiements afférentes à ce secteur particulier devient ainsi déficitaire. J'espère que de vos échanges d'idées jaillira des mesures qui doivent être prises en conséquence.

Je me suis permis d'insister longuement sur l'industrie de la pêche crevettière parce que c'est celle que nous connaissons le plus. A mon humble avis des analyses de cette industrie crevettière nous pourrons déduire de nombreuses conclusions qui nous guiderons dans l'exploitation d'autres ressources halieutiques. De ces analyses nous pourrons formuler une stratégie de développement du secteur pêche.

Ce séminaire arrive à point nommé parce que non seulement l'unité de Pêche et Froid d'Antsiranana sera opérationnelle l'année prochaine mais en plus il existe un foisoinnement de PME et PMI dans le secteur pêche actuellemnt alors que, si mes informations sont exactes, cette année on a constaté des réductions de rendement de capture et de taille des crevettes. Y-a-t-il une surexploitation quelque part? Je vous laisse le soin de répondre à cette question.

Je ne saurais terminer mon propos sans remercier tous ceux et toutes celles qui ont contribué à l'organisation de ce séminaire. Je souhaite un plein succès à vos travaux.

Je vous remercie.

Je déclare ouvert le Séminaire national sur les politiques et la planification du développement des pêches à Madagascar.

A N N E X E   III - B

ALLOCUTION DE M. ZAFERA, MINISTRE DE LA PRODUCTION ANIMALE (Elevage et Pêche) ET DES EAUX ET FORETS

Monsieur le Conseiller Suprême de la Révolution,

Excellences Messieurs les Ambassadeurs,

Messieurs les Ministres,

Messieurs les Représentants résidents,

Messieurs les Secrétaires Généraux,

Honorables invités,

Mesdames et Messieurs,

Au moment où s'ouvre à Antananarivo le séminaire national sur les politiques et la planification du développement des pêches à Madagascar, il m'est agréable d'adresser mes amicales salutations à tous les participants représentant de différents milieux professionnels et venus de divers coins de l'île pour apporter leur contribution à ce séminaire dont l'importance ne vous échappe pas quand on sait la place qu'occupe le secteur de la pêche dans l'économie du pays.

En commençant ce discours, je voudrais d'emblée, préciser que la politique générale du Ministère qui consiste à “Protéger, développer, et produire sans détruire”, trouve son application dans le secteur halieutique. Seulement à la différence des autres sous-secteurs Elevage et Forêts, les ressources-cibles ne sont ni visibles ni constatées directement. Ce qui complique les modes d'aménagement et de gestion de leur exploitation. Or, cette politique veut assurer la perennité de l'exploitation rationnelle et adéquate de ces ressources.

En d'autres termes, toute gestion valable des ressources halieutiques doit éviter, à tout prix, tout symptôme d'overfishing c'est à dire, de surexploitation. Ainsi, dans le sous-secteur halieutique cette politique se traduit comme suit :

Telle est la traduction de cette politique dans le sous secteur halieutique.

Considérant les objetifs macroéconomiques du pays, le secteur halieutique participe, pour une large part, non seulement, à l'autosuffisance alimentaire, par l'apport de protéine d'origine animale halieutique; mais aussi, à l'équilibre de la balance commerciale, par l'apport de devises, à travers les exportations des produits de pêche qui occupent, actuellement, la 3ème place après le café, et la vanille, et à la création d'emplois (le dernier recensement des pêcheurs se chiffrant à 54.000, par exemple, sans citer les emplois créés par les autres activités secondaires liées à la pêche).

Et, soulignant particulièrement le problème alimentaire, je voudrais anticiper, pour parler de la journée mondiale de l'Alimentation du 16 Octobre 1990, dont le thème cette année est “la nourriture pour l'avenir” ne peut être assurée que par une gestion rationnelle des ressources.

D'où l'opportunité de ce séminaire qui se propose de formuler une stratégie de développement du secteur, après avoir analysé la situation actuelle et identifié les principales contraintes qui bloquent ce développement. Il permettra, par la suite, au Ministère, de prioriser les activités et les projets à mettre en oeuvre à court et à moyen terme. Par ailleurs, ce séminaire constitue une plate-forme d'une importance capitale, dans laquelle, tous les intéressés auront à échanger leurs points de vue, à s'informer, mutuellement, de tous les aspects du développement de la pêche.

Aussi, je tiens à signaler combien le Ministère suit avec une attention particulière, le déroulement et les résultats de vos travaux. Les recommandations du séminaire n'intéressent pas seulement l'Administration, mais aussi, les autres institutions de recherche, de formation, d'assistances technique et financière nationales et internationales concernées par le développement de la pêche.

Je saisis cette occasion pour parler de la situation de certaines pêcheries, entr'autres, crevettières et langoustières. L'exploitation des crevettes, est, pour le moment, la plus rentable et beaucoup d'opérateurs comptent y investir. Or, les statistiques de production crevettière de ces dernières années oscillent autour de 8.000 tonnes, chiffre indiqué comme la production maximale équilibrée, ce qui signifie que le niveau optimum de production crevettière est atteint. C'est pourquoi le Ministère a adopté une gestion prudente de l'exploitation crevettière, se traduisant par le gel de l'effort de pêche, en attendant les résultats d'une réevaluation des stocks.

Il en est de même pour le cas de l'exploitation langoustière : la langouste étant une espèce à cycle biologique très long, la moindre erreur de gestion risque de détruire les stocks. Une étude sur l'évaluation de stocks de langoustes dans la région de Tolagnaro a été réalisée, et le Ministère attend l'analyse de ses résultats, avant de revoir éventuellement la réorganisation de l'exploitation de ce crustacé.

Enfin, je ne saurais terminer sans adresser mes remerciements les plus sincères, au PNUD et à la FAO, pour leur assistance financière et technique dans l'organisation de ce séminaire. Puisse cette coopération franche et fructueuse se poursuivre et se renforcer davantage pour mieux développer ce secteur halieutique qui promet un avenir prospère dans le cadre du développement économique de Madagascar.

J'invite tous les participants à donner le meilleur d'eux-mêmes aux débats afin d'aboutir à des résultats concrets.

Je voudrais enfin remercier les hautes personnalités qui ont bien voulu rehausser par leur présence cette cérémonie d'ouverture.

Vive la coopération internationale,

Vive la République Démocratique de Madagascar,

Je vous remercie.

A N N E X E   III - C

DISCOURS DE M. LEPISSIER, REPRESENTANT DE LA FAO A MADAGASCAR.

Monsieur le Conseiller suprême de la révolution,

Monsieur le Ministre,

Monsieur le Président,

Messieurs les Secrétaires Généraux,

Mesdames Messieurs les Directeurs,

Mesdames et Messieurs les invités et participants,

Une “épidemie favorable” est assez peu courante, et pourtant, en ce moment à Madagascar nous nous trouvons dans ce cas.

Atelier sur le crédit rural, comité interagence du système des Nations Unies et Comité interministeriel pour la conférence mondiale sur la réforme agraire pour le développement rural, séminaire sur le crabe et la langouste,

sont, depuis le début de ce mois, les symptômes apparents des actions que le Gouvernement Malgache mène avec la FAO pour pousser encore le développement du Monde rural, et vous ouvrez aujourd'hui, Monsieur le Conseiller Suprême de la Révolution, le séminaire national sur les politiques et la planification du développement de la pêche et de l'aquaculture à Madagascar.

Permettez-moi de situer rapidement le contexte de la collaboration FAO avec le Gouvernement dans ce secteur primordial de l'économie Malgache.

Le projet “Assistance à l'Administration des Pêche et de l'Aquaculture” MAG/85/014 travaille auprès de la Direction des pêches et de l'aquaculture, il touche tous les aspects de la planification, de la stratégie et des statistiques des pêches.

La pêche joue un rôle très important tant dans l'approvisionnement de la population Malgache en produits riches en protéine animale que dans l'apport en devises, sans oublier les nombreux emplois qu'elle peut favoriser, notamment parmi les population pauvres.

Entre 1980 et 1988, la consommation de poisson par habitant et par an a augmenté de 5,6 à 7,7Kg soit + 2,1Kg.

Dans le même temps, l'exportation de produits halieutiques a doublé en valeur (de 18.523.000 dollars EU. en 1980 à 37.271.000 dollars EU en 1989.

Hormis les grosses pêches industrielles, ce secteur se caratérise à Madagascar par :

Les possibilités de développement de chacune de ces deux activités existent. En général, elles sont plus rénumeratrices dans le milieu marin que continental d'après l'analyse des spécialistes.

Pour l'aquaculture, même si les analyses des consultants et experts nationaux ainsi que les résultats des différentes enquêtes montrent que les possibilités d'augmentation de la pêche continentale sont très limitées (dues à la surexploitation de certains grands plans d'eau), il y a encore des rivières et des rizières qui offrent des possibilités de développement de rizipisciculture. Malgré le progrès “trop lent” dans ce domaine, ce type d'activité pourrait se développer et augmenter, d'une part, la consommation des poissons, essentiellement dans le milieu rurale, et d'autre part, accroître le revenu d'agriculteurs sans oublier la création des nouveaux emplois chez les petits producteurs d'alevins.

Dans cette optique, la FAO collabore étroitement avec le Gouvernement Malgache en réalisant le projet “Promotion de l'aquaculture et privatisation de la production d'alevins”.

Un autre projet intitulé “développement intégré - lac Itasy”, consacre une partie de ses activités au développement de l'élevage du poisson.

Lorsque l'on parle de l'aquaculture on pense tout de suite et surtout à l'élevage dans les eaux douces. Or, cette activité peut se développer également au niveau de la mer. Il semble que l'aquaculture marine pourrait augmenter la production des crevettes, car la côte Malgache et son milieu naturel, particulièrement dans sa partie occidentale est très propice à la mariculture de crevettes. La FAO avec une large contribution du PNUD et des pêcheries de Nossi-Be participe dans l'expérimentation de ces possibilités.

C'est ainsi que depuis 1988, a été mis en place le projet intitulé “Aquaculture de crevettes - ferme pilote”. Les premiers résultats de ce projet sont tellement encourageants qu'il a été décidé de préparer dès maintenant un TCP “Plan directeur d'aquaculture de crevettes à Madagascar”. Les travaux des spécialistes sont en cours. La formulation d'une politique nationale de mise en valeur de l'aquaculture de crevettes et d'un plan de développement permettront d'évaluer la situation du secteur, et de fixer les objectifs en les classant par ordre de priorité. Nous espérons que les résultats de ces travaux seront disponibles avant fin de l'année pour être inclus dans la version finale du plan directeur de développement de la pêche et de l'aquaculture à Madagascar préparée par la Direction de la Pêche et de l'Aquaculture et le projet “Assistance à l'Administration des Pêches et de l'Aquaculture”.

L'intérêt du sujet est tel, que même moi, Zootechnicien de formation et de vocation, j'épiloguerai encore longtemps si je me “laissais faire”, mais soyez sans crainte, il y a de nombreux intervenants ici présents qui ont des choses plus intéressantes à vous dire.

Monsieur le Conseiller Suprême de la Révolution, Monsieur le Ministre, Mesdames et Messieurs, pardonnez-moi l'image que je vais utiliser pour terminer mon intervention, il ne me reste plus qu'à souhaiter que ce séminaire nous permette de devenir “des grands pêcheurs devant l'éternel”.

Je vous remercie.


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