Liste des programmes et ébauches de projets
3.1 Programme No 1: Support à la gestion du secteur et aménagement des pêcheurs
3.1.1 Projet No 1: Renforcement des capacités de planification et de gestion de la Direction des pêches
3.1.2 Projet No 2: Etude d'un plan d'aménagement et d'exploitation des ressources halieutiques marines
3.1.3 Projet No 3: Programmes de recherche appliquée pour supporter les initiatives techniques et administratives du plan directeur de la pêche
3.2 Programme No 2: Développement des pêches de capture
3.2.1 Projet No 4: Projet pilote expérimental sur les fonds rocheux dans le départment de l'océan sud de Kribi
3.2.2 Projet No 5: Support au développement technique et institutionnel du projet de développement de la pêche continentale dans le sud et sud-est (bassins du Ntem et du Dja)
3.2.3 Projet No 6: Développement intégré de la pêche sur le lac de retenue du barrage de Mbakaou Projet No 6 bis: Estimation de la faisabilité financière du transport de poisson de retenue du barrage de Mbakaou
3.2.4 Projet No 7: Programme national d'introduction et de vulgarisation des techniques améliorées de traitement et de manutention du poisson
3.3 Programme 3: Développement de la pisciculture
3.3.1 Projet No 8: Programme de redynamisation de le pisciculture
TITRE: RENFORCEMENT DES CAPACITES DE PLANIFICATION ET DE GESTION DE LA DIRECTION DES PECHES
Siège: Yaoundé
Durée: 18 mois
Budget indicatif: 680 000 dollars
Objectif à terme:
Doter le gouvernement de moyens nécessaires au développement et à la gestion des ressources halieutiques du pays afin de maximaliser leur contribution à l'autosuffisance alimentaire, à l'emploi et au bien-être économique du pays.
Objectifs immédiats:
Créer, au sein de la Direction des pêches, à Yaoundé, une unité de planification constituée d'un personnel de base possédant les compétences nécessaires pour entreprendre une planification et une gestion rationnelle des ressources halieutiques du pays. Et particulièrement, doter la Direction des pêches d'un savoir-faire lui permettant de procéder à des évaluations biotechnique et technico-économique en vue de rationaliser et d'améliorer l'impact des initiatives publiques et privées.
Améliorer la base des données et les statistiques de secteur des pêches par la création, au sein de l'unité de planification, d'un service centralisé de collecte et d'analyse des données statistiques bénéficiant du soutien de moniteurs de pêche bien formés.
Améliorer la coopération et la liaison entre les diverses institutions et organismes chargés de la gestion et du développement du secteur des pêches.
Faire des propositions visant à rationaliser le cadre institutionnel actuel du secteur afin d'améliorer la coordination des activités de développement et de gestion des pêches, et assurer une meilleure utilisation des fonds et investissements publics.
Contexte et justification.
L'organisation actuelle de l'administration des pêches et l'inadéquation des moyens humains et financiers sont loin de répondre aux besoins d'une industrie qui produit près de 120 000 t de poisson par an.
Les capacités de planification sont inadéquates, tant dans les services centraux qu'au niveau provincial, du fait, essentiellement, du manque de personnel compétent en matière de sciences économiques et humaines pouvant procéder à une analyse économique rigoureuse, à un contrôle et à une évaluation appropriés au niveau sectoriel et dans le cadre du programme, toutes conditions nécessaires à une réelle planification et à une prise de décision effective.
Les mécanismes de planification et de prise de décision sont inefficaces car il n'y a pas d'unité centrale de statistiques au sein de la Direction des pêches et partant, il n'y a pas non plus de base de données statistiques et de personnel capable de mettre au point et d'assurer la gestion d'un tel système indispensable à une planification rationnelle.
Pour que le projet aboutisse à des résultats cohérents et durables, il est nécessaire de nommer, comme membres permanents du personnel de la Direction des pêches, un économiste et un statisticien, noyau de la nouvelle unité.
La coordination entre les différentes institutions travaillant dans le secteur des pêches est inadéquate et, dans certains cas, leurs fonctions se chevauchent, d'où le double emploi et le flou qui entourent leurs différentes attributions. Le financement des activités liées au secteur de la pêche est également confié à diverses institutions dotées de budgets différents, ce qui constitue pour la direction des pêches, à Yaoundé, un handicap sérieux dans la programmation effective des activités. La collaboration et la coordination entre les services centraux et les délégations provinciales sont insuffisantes et devraient être renforcées.
Le renforcement de la coordination et l'élimination du chevauchement susmentionné devraient entraîner une réduction considérable des coûts de fonctionnement et doter l'administration des pêches d'un cadre plus simple et plus performant.
Activités.
Le projet portera essentiellement sur l'organisation des cours de perfectionnement destinés à améliorer les aptitudes et les compétences du personnel de base en vue de leur permettre de procéder, sur un double plan technique et économique, à l'examen des problèmes majeurs de l'industrie. Cette formation a pour objectif, la mise sur pied d'une unité de planification multidisciplinaire capable d'analyser, de contrôler et d'évaluer les stratégies et les propositions des organismes publics et privés et de les intégrer dans le cadre général des objectifs et de la politique du gouvernment.
Le système de collecte des données sur le terrain sera affiné afin de disposer de données qualitativement et quantitativement nécessaires à une planification et à une prise de décision effectives grâce à des stages pratiques au profit des agents et des moniteurs de pêche.
Des ateliers faisant appel aux compétences d'institutions locales telles que l'IRZ et les établissements d'enseignement supérieur devraient constituer un maillon essentiel du programme de formation.
Le cadre institutionnel actuel de l'administration des pêches fera l'objet d'un examen et d'une évaluation. Une restructuration d'ensemble sera proposée, l'objectif étant de normaliser les responsabilités actuellement partagées par les divers institutions et organismes impliqués dans la gestion et le développement du secteur de pêches afin d'assurer une meilleure coordination et une plus grande cohésion du cadre opérationnel.
Rapports entre les institutions
Bien qu'il soit basé à la Direction des pêches, à Yaoundé, le projet travaillera en étroite collaboration avec la Direction des Etudes, Projets et Formation qui relève elle aussi du Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA). Il en sera de même avec l'Institut de recherches zootechniques (IRZ) et ses stations de Limbé et Kribi.
Apports:
Le projet devrait initialement s'étendre sur une période de 18 mois, et sera dirigé par un économiste/planificateur confirmé, ayant de l'expérience dans le développement du secteur des pêches en Afrique. Celui-ci sera assisté d'un statisticien de pêche, un bio-économiste (APO) et de consultants ad hoc dans les domaines, notamment, de l'organisation institutionnelle, des statistiques et de l'économie sociale, en plus des consultants locaux en tant que de besoin.
Coûts du projet (estimations)
Personnel | M/M | $ E.U. |
Economiste/planificateur | 18 | 202.000 |
Statisticien | 18 | 202.000 |
Bio-économiste (APO) | 18 | PM |
Consultants (Internationaux) | 12 | 135.000 |
Consultants (Locaux) | 12 | 15.000 |
Chauffeur | 18 | 10.000 |
Personnel administratif | 20.000 | |
Formation (Ateliers) | 20.000 | |
Matériel | ||
Véhicule 4 × 4 | 20.000 | |
Matériel de bureau | 15.000 | |
Dépenses | ||
Dépenses de fonctionnement | 25.000 | |
Voyages officiels | 15.000 | |
680.500 |
TITRE: ETUDE D'UN PLAN D'AMENAGEMENT ET D'EXPLOITATION DES RESSOURCES HALIEUTIQUES MARINES
Siège: Yaoundé
Durée: 3 mois
Budget indicatif: 96 750 dollars
Objectif à terme:
Permettre au pays, à travers l'exploitation rationnelle de ses ressources marines, d'en maximaliser les avantages sociaux et économiques.
Objectifs immédiats:
Etudier, sur la base des données biologiques et économiques disponibles pour le pays.
Proposer au gouvernement une série de modes de gestion, avec une analyse technico-économique détaillée des effets de chaque mode.
Aider le gouvernement à élaborer une stratégie de gestion pouvant lui assurer le maximum d'avantages économiques et sociaux possibles.
Proposer, le cas échéant, des aménagements au cadre législatif actuel.
Contexte et justification
Tout indique que les ressources marines du Cameroun se trouvent dans un état de surexploitation avancée. Depuis 1983, lorsque les eaux nigérianes ont été interdites à la flottille camerounaise, le débarquement des espèces démersales a subi une baisse constante, passant de 11 150 t en 1984/1985 à 8 655 t en 1989/1990.
Par ailleurs, la prise journalière d'un chalutier de 400 CV a baissé, allant de 2,35 t en 1986/1987 à 1,98 t en 1989/1990. Plus alarmant encore est le fait que jusqu'à 90 % des prises totales sont constituées de juvéniles capturées aussi bien par la flottille démersale que par celle des crevettes. En outre, d'après certaines indications, les réserves de crevettes sont exploitées au-delà de leur seuil de viabilité et, malgré cela, la flottille camerounaise continue à se développer, ce qui, à terme, ne peut qu'aggraver la situation.
Un autre problème important appelant une solution est celui relatif aux conflits opposant les flottilles industrielle et artisanale et provenant du chalutage dans la zone côtière de deux milles marins réservée à la pêche artisanale.
Un cadre législatif a déjà été mis en place en la matière, grâce auquel le gouvernement pourrait introduire des mesures immédiates en vue d'assainir la situation; mais à ce jour, peu de décrets ont été signés à cet effet. Les contraintes budgétaires ne sont pas pour arranger les choses et la pénurie d'équipements ne permet pas une surveillance effective en haute mer. Par conséquent, la pêche maritime au Cameroun n'est soumise à aucun contrôle juridique.
Il va de soi, dans ces conditions, qu'un programme de gestion est indispensable. Des mesures doivent cependant être arrêtées dans le but d'offrir au pays le maximum d'avantages économiques tout en préservant, avec une réduction de sa capacité de production, la viabilité de la pêche marine industrielle.
Activités
Evaluation des données biologiques, techniques, économiques et sociales disponibles à la Direction des Pêches, à l'IRZ, dans les institutions intervenant dans le secteur de la pêche ainsi que dans les compagnies de pêche industrielle.
Examen critique des lois et règlements en vigueur en matière de pêche.
Etude technico-économique de l'impact des différents modes et programmes de gestion.
Rapporter des recommandations relatives à la gestion marine.
Coûts du projet
Consultants | h/m | dollars |
---|---|---|
Economiste | 3 | 31 500 |
Biologiste | 3 | 31 500 |
Juriste | 1,5 | 15 750 |
Frais de mission | 10 000 | |
Frais généraux | 8 000 | |
96 750 |
Titre: PROGRAMMES DE RECHERCHE APPLIQUEE POUR SUPPORTER LES INITIATIVES TECHNIQUES ET ADMINISTRATIVES DU PLAN DIRECTEUR DE LA PECHE.
Ces programmes pour la plupart devraient être élaborés par la préparations des documents des projets détaillés.
Des protocoles divers doivent être agréés entre les institutions concernées, pour arrêter les responsabilités techniques et administratives d'exécution et la recherche des finances de chaque organisme impliqué dans le programme.
Chaque sous-programme comprend plusieurs volets qui ont eu la priorité en fonction de leur importance ou nécessité.
Besoins et programmes
L'analyse des besoins conduit à l'élaboration de six programmes d'action qui couvrent:
La gestion des ressources pêche (surveillance),
Le milieu aquatique (protection et aménagement),
L'évaluation des ressources (stocks), encore insuffisamment étudiées et leur gestion,
Les recherches technologiques, notamment concernant le traitement des produits et la réduction des pertes,
La recherche aquicole surtout les expérimentations de culture d'autres espèces - huîtres par exemple - et les aliments,
Les recherches socio-économiques notamment commercialisation, organisation fonctionnelle du secteur, problèmes sociaux comme la dépendance économique.
i) Gestion des ressources.
Il s'agit, sur la base de données statistiques et leur interprétation, d'exercer un suivi de l'impact de la pêche (effort) sur les ressources exploitées, afin de réglementer l'activité de manière rationnelle et d'en tirer le maximum de façon soutenue.
Les activités doivent se dérouler comme suit:
Définition/classification de la ressource, espèce ou groupe d'espèces, à surveiller;
Détermination de la méthodologie àutiliser: système de collecte de données statistiques et de paramètres accessoires, enquêtes-cadres: recensement des pêcheurs, engins et embarcations et les paramètres océanographiques, limnologiques et biologiques qui interviennent.
Définition des modalités d'analyse (statistiques): détermination pour chaque pêcherie de l'unité d'effort, groupement des espèces, etc;
Analyse des données (sur un cycle complet d'un an au moins) et interprétation des résultats, comparaisons, discussions avec d'autres institutions concernées;
Rapportage/publication des résultats avec recommandation des mesures de contrôle à appliquer;
Elaboration et implémentation du plan de gestion, flexible et amendable, selon les résultats de la surveillance continue par la Direction des pêches.
Voir Fiche de Projet IRZ.
TITRE: “DYNAMIQUES ET AMENAGEMENT DES POISSONS CIBLES”.
Cynoglossidas; Soleidae; Psettodae.
Soleides decadactylus; Pentaeum qumquaruis; Pseudotilithus elongatus.
Pseudotolithus senegalensis; Pseudotolithus typas.
Budget indicatif: 66 000 dollars/an
Durée: Indéfinie.
ii) Le milieu aquatique.
Pour gérer les ressources, il faut conserver le milieu. Or celui-ci change et subit l'impact croissant des développements. Il faut donc une stratégie d'aménagement qui garantit une utilisation optimale tout en conservant les caractéristiques essentielles pour la surveillance des ressources renouvelables. Ici encore le rôle de la recherche, surtout interdisciplinaire est primordial afin de produire un plan cohérent pour la gestion ambientale. Il faut encore programmer, du point de vue de la composante pêche, des activités comme suit:
Classification du milieu dans ses grandes lignes (géographiques) - identification des param fonctionnels (océanographie, limnologie), de la flore et de la faune;
Etablissement d'un fichier océanographique ou limnologique avec ses volets descriptifs (géographique), physico-chimique (param), botanique et faunistique (ressources exploitées);
Analyse des données avec identification des points fragiles du milieu: déboisement pour les bassins versants, surpâturage, érosion, déséquilibres botaniques (végétation envahissante) ou faunistiques (niches écologiques vides); pollution;bouleversements des régimes hydrauliques (barrages, assèchements); etc;
Interprétation des résultats, recommandations et application des mesures nécessaires par la Direction des Pêches et/ou autres institutions concernées - Eaux et Forêts, SONEL, SEMRY, par exemple;
Etudes particulières sur les cas spéciaux:
1. La mangrove (voir fiche projet COMARAF à l'IRZ1)
Ceci est un écosystème d'environ 1 000 km2 de superficie, menacé par la surexploitation et d'importance primordiale pour la pêche soit maritime soit estuarienne, donc prioritaire.
Il faut cartographier, classifier, inventorier et évaluer les ressources (bois, pêche), préparer un plan d'aménagement et un programme de surveillance qui assure la protection.
Ceci doit être une étude pluridisciplinaire, l'utilisation des mangroves comprenant:
L'exploitation du bois, de l'écorce, la fabrication du charbon;
L'exploitation des ressources pêche, poisson, crustacés, mollusques;
Les activités agricoles, dans les zones marginales, ou les bancs/îlots plus hauts;
Le développement de l'aquaculture (huîtres, crevettes, poissons);
L'apiculture; les palétuviers sont une source de nectar/miel importante;
La création de réserves/parcs pour le tourisme.
2. La retenue de Mbakaou
Dans le cadre du projet de développement proposé pour la pêche, une composante recherche inclut la limnologie. Il est important de comprendre le dynamisme de cette retenue et d'en dresser un plan de gestion qui optimise son utilisation (génération d'énergie électrique, pêche) étant donné qu'actuellement, elle est très productrice et il faut déterminer les causes; savoir si cela est dû à la physiographie, au régime hydraulique - marnage - , à la végétation aquatique, la qualité de l'eau, la composition faunistique. Au cas où cela serait dû à des facteurs sur lesquels on peut influer, il serait utile de pouvoir l'appliquer ailleurs, à Mapé par exemple, où il existe des problèmes, notamment de prolifération de graminées.
3. La plaine d'inondation du Nyong (environ 1 000 km2)
Il s'agit d'une zone inondable herbeuse, en forêt, donc un environnement assez unique, ayant une bonne productivité à 40 kg/ha/an (Balarin, 1985) qu'il est donc urgent d'étudier pour élaborer un plan de gestion intégré permettant l'utilisation optimale de ses ressources.
1 projet interregional de l'Unesco concernant les écosystèmes côtiers.
4. La forêt inondée du Kom (bassin du Ntem) et le labyrinthe du Ntem (région de Ma'an)
Autre milieu productif (estimé à 20 kg/ha/an pour une superficie approximative de 400 km2) et unique dont la conservation et l'utilisation rationnelle devra être soigneusement étudiée.
5. L'aménagement des petits plans d'eau
Les lacs naturels et petits barrages sont un autre sujet d'études important, quoique moins prioritaire. Il s'agit surtout d'inventorier les paramètres limnologiques afin de déterminer les mesures d'aménagement; introduction, développement pêche/aquaculture à y appliquer.
6. L'étude de la pollution marine
Voir Fiche de Projet IRZ.
TITRE: “EVALUATION OF DIFFERENT TYPES OF MARINE POLLUTION ALONG THE CAMEROON COAST”.
Budget indicatif: 10 000 dollars/an
Durée: Indéfinie.
Dans l'absence de financement d'une étude plus compréhensive, celle-ci doit être considérée comme prioritaire.
iii) Inventaire et évaluation des stocks:
1) Les stocks démersaux des fonds rocheux au sud de Kribi:
Inventaire, statistiques de capture, analyse des données, développement de la pêche; cordiers et/ou casiers et sa réglementation;
2) Les stocks de poisson dans la retenue de Mbakaou:
Dans le cadre du projet de développement, les recherches sur la productivité et la détermination du potentiel doivent être faites pour ensuite déterminer les modalités de gestion de ceux-ci au moyen d'un suivi statistique et de la réglementation de la pêche;
3) Les stocks des rivières:
Ici, il s'agit en priorité des rivières Nyong et Ntem, où il existe des zones inondables extensives, assurant ainsi une bonne productivité pour le développement de pêcheries commerciales (potentiel estimé de l'ordre de 5 000 t/an pour les rivières du Sud et du Sud-Est). Comme pour Mbakaou, il faudra, sur la base des données limnologiques, enquêtes et statistiques, établir le niveau de rendement soutenu et ensuite réglementer la pêche;
4) Les stocks d'écrevisses Macrobrachium spp surtout dans les rivières côtières
Evaluation (sur la base des captures artisanales), paramètres limnologiques et biologiques, pour déterminer le potentiel, éventuellement développer la pêcherie et la surveiller.
Voir Fiche de Projet IRZ.
TITRE: “Studies on the Biology, Production and Socio-economic aspects of the management of the forest water prown (Macrobrachium) from the rivers Lobe, Kienke and Lokoundje”
Budget indicatif: 96 000 dollars
Durée: 4 ans
iv) Recherches technologiques.
Celles-ci doivent s'adresser surtout à la transformation des produits, principalement dans le but d'améliorer la qualité et la durabilité de ceux-ci, au moyen de technologies simples et efficaces, afin de réduire les pertes considérables, de l'ordre de 30 % en moyenne, qui ont encore lieu.
Il faudrait essayer de découvrir pourquoi, après plus de 20 ans de tentatives en ce sens, il n'y a que peu de progrès dans ce domaine. Les technologies existent, c'est même plutôt une question de vulgarisation et de formation; quelles sont donc les contraintes qui empêchent leur application?
Des expériences faites ailleurs, en Afrique, Zimbabwe et Zambie notamment, ont montré qu'une salaison légère (en saumure) améliore nettement la qualité du séchage ou fumage postérieur et rend le produit plus résistant aux insectes. Des claies simples pour le séchage peuvent être fabriquées localement; des fumoirs simples et économiques existent, même transportables, pour fumer le poisson dans les camps (modèle en fût de 200 1).
Une expérimentation de ces techniques doit être faite pour les adapter au contexte camerounais et ensuite les vulgariser. Il y a également besoins de développer les types d'emballages en matériaux locaux ainsi que des conteneurs isothermes simples, depuis le petit modèle que le pêcheur peut mettre dans sa pirogue ou le revendeur attacher à une mobylette, jusqu'au grand modèle pour stocker temporairement, ou placer dans une camionnette ou sur le train pour transporter les produits sous glace ou congelé.
v) Recherches en aquaculture:
Les recherches appliquées nécessaires au développement piscicole national seraient confiées à l'IRZ. Les protocoles en seraient définis sur la base d'une part des contraintes technologiques rencontrées par les pisciculteurs et, d'autre part de la nécessité d'augmenter l'éventail des technologies existantes tout en les améliorant. Dans un premier temps, l'IRZ mettrait un accent particulier sur l'amélioration de souches de reproducteurs, d'aliments aux poissons, l'amélioration de la productivité d'étangs par voie d'acadjas et/ou branchages et la dynamique d'étangs aquacoles en élevage - associé. En association avec la DIRPEC il devrait promouvoir la recherche aquacole en terme (on Farm Trials).
Progressivement, en exploitant les résultats de la recherche et en testant ces résultats sur le terrain (on farm trials) on va élargir la gamme des techniques vulgarisées et y inclure des technologies plus complexes afin d'augmenter les productions piscicoles. Les pisciculteurs témoins sont des candidats indiqués pour tester les résultats de la recherche.
Pour mener à bien ces activités, les capacités individuelles et collectives scientifiques des cadres devraient être améliorées. L'antenne de SRH de Foumban devrait être opérationnelle et les liens entre la Direction des Pêches, l'IRZ et l'aquaculteur devraient être renforcés.
En outre l'instauration d'un comité de coordination pouvant débattre des problèmes et fournir des orientations en matière d'aquaculture, s'avère nécessaire.
L'Institut de recherches zootechniques, en collaboration avec les Universités devrait aussi étudier la possibilité de la mariculture sur la côte camerounaise. Et en collaboration avec la DIRPEC, étudier les param technico-économiques pour la mise en place d'unités commerciales semi-intensives artisanales.
A part le projet proposé dans le rapport SOGREAH (1986) qui concerne des essais pilotes pour l'ostréiculture, la crevetticulture et le Macrobrachium, il existe un projet d'ostréiculture pour la mangrove à Tiko, un pour le Macrobrachium et un pour le poisson (Tilapia, Mugil sp. et Pomadsys sp.) qui portent principalement sur l'alimentation. S'il est certain que le développement d'un aliment composé (de différents types) pour l'aquaculture, à partir de matières premières locales (déchets et sous-produits) est important, ceux-ci peuvent être mis à l'essai en aquarium d'abord, et par la suite dans une des stations aquicoles existantes, sans la nécessité coûteuse de monter un projet alentour.
Voir Fiche de Projet IRZ.
TITRE:
“Elevage et alimentation de Muqi sp ; Pomadasys sp ; et Tilapia sp à partir des déchets de poissons et sous-produits agro-industriels dans la région côtière”.
Budget indicatif: 90 000 dollars
Durée: 4 ans.
“Elevage et grossissement de Machrobrachium sp, à partir des déchets de poissons et sous-produits agro-industriels dans la région côtière”.
Budget indicatif: 90 000 dollars
Durée: 4 ans.
“Evaluation des potentialités d'exploitation et d'élevage des huîtres de la mangrove de Tiko”.
Budget indicatif: 53 000 dollars
Durée: 4 ans.
De même, la production de phytoplancton et de zooplancton (pour nourrir les alevins) doit pouvoir se faire en laboratoire, car une éventuelle production commerciale se ferait dans des bacs, en intensif, sous des conditions contrôlées, la collecte dans la nature restant toujours aléatoire et plus coûteuse. Ces recherches sur les aliments sont d'ailleurs plutôt de nature technologique (section iv).
Voir Fiche de Projet IRZ.
TITRE: “Etude des potentialités des micro algues et du Zooplancton du milieu côtier camerounais”.
Budget indicatif: 20 000 dollars
Durée: 4 ans.
En aquaculture expérimentale il est prioritaire de développer/adapter des techniques appliquées à la rizi-pisciculture (projet Haskoning, à Lakdo) d'une part et la culture des silures (Heterobronchus, qui grandit plus vite que le Clarias lazera; Auchenoglaenis, par exemple) d'autre part.
Un sujet qui peut s'avérer profitable concerne l'inventaire et la biologie des espèces d'intérêt pour l'aquariophilie. Surtout dans les rivières et marigots, de la forêt (Sud et Sud-Est), il existe de nombreuses petites espèces, sans doute aussi des endémiques (à distribution restreinte) qui pourraient être étudiées et reproduites (pisciculture) pour l'exportation de spécimens stérilisés au préalable, car les importateurs essayent toujours de les reproduire eux-mêmes afin de ne pas dépendre d'importations et de conserver un monopole sur les espèces les plus rares ou intéressantes.
vi) Recherches socio-économiques:
Celles-ci devraient porter sur:
Les contraintes dans la pêche-pisciculture (identification, analyse, solutions);
La répartition des gains dans le secteur pêche - aquaculture (marges bénéficiaires, déséquilibres, dépendance économique, politique des prix, rôle de l'Etat, etc.);
Organisation fonctionnelle du secteur pêche-aquaculture.
En plus de ces problèmes de niveau national, il y a de nombreux aspects plus localisés (notamment sur le littoral) qu'il faudrait identifier et analyser pour ensuite proposer des solutions scientifiques et humaines.
TITRE: PROJET PILOTE EXPERIMENTAL SUR LES FONDS ROCHEUX DANS LE DEPARTEMENT DE L'OCEAN, AU SUD DE KRIBI.
Siège: Kribi
Durée: 18 mois
Budget indicatif: 353 000 dollars
Objectifs à terme:
Augmentation de la production de poisson dans la zone concernée,
Approvisionnement en poisson de la population camerounaise.
Objectifs immédiats:
Mise au point des techniques de pêche pour le développement des ressources inexploitées,
Détermination de la rentabilité financière et économique de l'exploitation,
Détermination des besoins d'investissement,
Etablissement d'un programme à moyen terme pour le développement des techniques,
Formation des jeunes pêcheurs camerounais, ainsi que des agents de la Direction des pêches,
Vulgarisation des techniques par les agents de la Direction des pêches.
Contexte et justification
Le Cameroun est obligé d'importer des quantités importantes de poissons (en 1990: 55 000 t environ) pour satisfaire les besoins de sa population, le poisson étant la source de protéines animales la plus économique. Dans une situation générale de surexploitation des ressources halieutiques, les fonds rocheux de la zone allant de Kribi à Campo sont pratiquement inexploités, car les pêcheurs artisanaux n'ont pas mis au point des techniques nécessaires pour capturer ces ressources. D'après les études, ces fonds devraient être riches en poisson démersaux de roches et en crustacés (surtout crabes et langoustes). Une étude de la SCET (1980) a évalué ces ressources entre 1 000 et 3 000 t/an. Il s'agit d'un stock modeste du point de vue quantitatif, mais imposant du point de vue qualitatif. Il s'agit donc d'identifier les techniques les plus efficaces pour les exploiter et vérifier la rentabilité financière des techniques identifiées.
Activités
En outre, on fera des essais de pêche à la traîne des grands pélagiques (barracuda et thonidés) pour vérifier aussi la rentabilité de ces méthodes.
Ces activités de pêche seront effectuées en collaboration étroite avec l'Antenne de SRHL à Kribi.
Ce projet sera réalisé en deux phases: phase préparatoire /exécution et phase de vulgarisation.
On prévoit que le projet aura les embarcations suivantes:
Bateau de type ligneur, (qui constituera une sorte de prototype de bateau semi-industriel) Long. 12 m, avec cale isolée, moteur diesel in-bord 40 CV;
Pirogue en planches de 10 m, moteur hors-bord de 25 cv;
Pirogue en planches de 7,5 m, moteur hors-bord de 15 cv;
Pirogue monoxyle de 4,5 m, moteur hors-bord de 8 cv.
La phase préparatoire/exécution aura une durée d'un an et sera représentée par des activités de pêche commerciale. Les frais d'exploitation seront à la charge du projet; les équipages seront payés à la part et seront constitués par de jeunes Camerounais de la région ainsi que par des agents de la Direction des pêches qui seront formés aux techniques identifiées par le projet.
Les techniques à tester seront les suivantes:
Au cours de la deuxième phase du projet, les agents de la direction des pêches vulgariseront les techniques qui s'avèrent les plus rentables.
Coût du projet.
h/m | dollars | |
Technologiste des pêches | 18 | 202 500 |
Appui administratif | 5 000 | |
Voyages officiels | 5 000 | |
Equipement durable | ||
ligneur | 40 000 | |
3 embarcations (pirogues) | 2 000 | |
4 moteurs hors-bord | 3 000 | |
Matériel de pêche | 40 000 | |
Voiture 4 × 4 | 30 000 | |
Equipement de bureau | 15 000 | |
Equipement non durable | 10 000 | |
353 000 |
TITRE: SUPPORT AU DEVELOPPEMENT TECHNIQUE ET INSTITUTIONNEL DU PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE CONTINENTALE DANS LE SUD ET SUD-EST (BASSINS DU NTEM ET DU DYADE).
Siège: Yaoundé
Durée: 24 mois
Budget indicatif: 921 000 dollars
Objectifs à terme:
Développer la pêche artisanale intégrée dans les activités agro-économiques locales afin de diversifier les sources de revenu, augmenter la ration protéinique et améliorer le bien-être au travers d'une exploitation rationnelle de ressources fluviales.
Objectifs immédiats:
Soutenir les initiatives privées pour les communautés des pêcheurs dans les villages: rivière Ntem (de Nyabes-san à Aban Minkoo), Département d'Ebolowa et rivière DYADE (Département de Sangmelima);
Provision des intrants, matériaux pour les engins de pêche principalement, à des prix abordables;
Amélioration du traitement et manutention des produits, par le fumage, l'emballage et le transport;
Amélioration des conditions sociales des communautés;
Etude d'établissement d'une chaîne de froid avec:
En lère phase:
une usine à glace en paillettes à Ebolowa (capacité à étudier en fonction des besoins).
2 véhicules, camionnettes, avec plate-forme et conteneur isotherme amovible.
1 chambre froide + groupe électrogène à installer à Ma'an ou à Nyabessan (capacité à déterminer).
5–8 conteneurs isothermes pour les villages (sites et capacités à déterminer).
En 2ème phase:
1 chambre froide éventuelle à Ebolowa (capacité à étudier). Il existe déjà une capacité installée à Ebolowa de 200 t environ en isotherme et/ou congélation;
Implantation de 2–3 centres de pêche, en consultation avec les pêcheurs, de même à Nyabessan ou Ma'an: à Ambam ou Aban Minkoo (sur le Ntem) et à Nlobessé ou Mintom II (sur le DYADE);
Commercialisation de poisson, frais, sous glace, et fumé, sur les marchés urbains de Sangmelima et Ebolowa (organisation de la collecte régulière par camionnettes isothermes);
Collecte des statistiques, production/commercialisation, et établissement d'un fichier limnologique.
Contexte et justification
Dans le cadre d'une stratégie visant à dynamiser le secteur privé afin de prendre en charge les activités productives requises pour un développement harmonieux de la pêche intégré aux autres activités locales, il convient d'accorder un support technique dimensionné aux besoins, aux groupements de pêcheurs et commerçants, afin qu'ils exercent leurs métier de manière efficiente et rentable, visant à intégrer leurs activités dans les autres, agricoles principalement, tout en assurant une exploitation rationnelle des ressources.
Les contraintes actuelles, pourtant faciles à résoudre, freinent totalement le développement de la pêche, qui dans cette partie du pays est restée, sauf quelques exceptions individuelles, au niveau de subsistance. Pourtant la nécessité en protéines est insatisfaite, il y a peu d'élevage par exemple dans cette région et dépend même, pour une proportion importante, de la chasse!
Les rivières de la région forestière ont un potentiel de pêche important et varié, encore peu exploité, d'environ 5 000 t/an pour les bassins de Ntem, DYADE - Sangha et Nyong. Les pêcheurs de la région se disent intéressés par l'organisation en commun de leurs activités et un groupe dans la zone de Ma'an, veut se constituer en coopérative d'autogestion. Ils ont présenté un projet sur lequel le présent projet est basé et auquel ils peuvent contribuer, par le travail et en donnant 18 millions de FCFA.
Activités (par phase/ordre de priorité)
Discussions avec la communauté pêche, pêcheurs, transformatrices, commerçants, pour planifier le déroulement des activités, des investissements et de leur organisation.
Sélection des sites pour le/les centre(s) de pêche.
Acquisition des équipements de pêche et construction des fumoirs et autres éventuelles infrastructures (magasin, hangar etc.)
Encadrement technique pour:
l'organisation des activités.
Acquisition des véhicules pour le transport
Etude de faisabilité de la chaîne de froid, les volumes à transporter surtout.
Construction des conteneurs isothermes requis et d'éventuelle(s) chambre(s) froide(s).
Acquisition d'une machine à glace en paillettes et installation (à Ebolowa), d'où la glace sera répartie lors des voyages des camionnettes dans des villages où il y a un conteneur ou une chambre froide.
Encadrement pour:
gestion des activités.
Etude de faisabilité de la motorisation pour d'éventuelles pirogues de collecte d'abord.
Organisation des groupements, avec spécialisations dans le rôle des membres, en engins et techniques de pêche, en transformation, en vente, transport, etc.
Collection des statistiques et données limnologiques par les moniteur(s) qui devront être recyclés à cet effet avec la collaboration des pêcheurs/commerçants.
L'organisation de ces activités de façon progressive, avec la participation dès le début de la communauté, permettra d'implanter les infrastructures de service requises et de les amplifier, à mesure que la production augmente. Ceci va stimuler la pêche et la distribution du poisson dans une région du pays qui en a grand besoin. Les pêcheurs auront toujours le choix de commercialiser leur poisson frais (lorsque la camionnette arrive, distribue la glace, et repart le lendemain avec son chargement, selon un horaire établi). Les jours où le véhicule n'arrive pas, le poisson sera immédiatement fumé.
Coût du projet
h/m | dollars | |||
1) | Contribution locale | 60 000 | ||
2) | Contribution à financer comprenant | 861 000 | ||
Personnel | ||||
Expert en développement et organisation de pêche | 24 | 270 000 | ||
Expert en conditions féminines | 24 | 270 000 | ||
Consultants | 12 | 126 000 | ||
Equipement. | 135 000 | |||
- | 2 véhicules | |||
- | 2 chambres froides (10T) modulaires | |||
- | 1 fabrique de glace (5T) | |||
- | conteneurs | |||
- | 2 groupes électrogènes | |||
- | équipement divers | |||
a) Intrants pour la pêche | 20 000 | |||
b) Infrastructures | 10 000 | |||
c) frais d'encadrement et de formation | 10 000 | |||
d) Imprévus | 20 000 | |||
Total | 921 000 |
TITRE: DEVELOPPEMENT INTEGRE DE LA PECHE SUR LE LAC DE RETENUE DU BARRAGE DE MBAKAOU
Siège: Mbakaou/Tibati
Durée: 24 mois (Phase I)
Budget indicatif: 739 500 dollars
Objectifs à terme:
Augmenter la production jusqu'au niveau de capture maximale soutenue au travers d'activités d'établissement des infrastructures requises, de l'encadrement effectif, de la modernisation de la pêcherie et du suivi statistique; assurer le développement socio-économique de la communauté au moyen d'un programme d'organisation participante et d'accès au crédit.
Objectifs immédiats:
Amélioration des techniques et appareils de capture;
Amélioration du traitement des produits et de leur commercialisation;
Etablissement d'un système de collecté de données statistiques et de leur analyse pour la surveillance continue et la gestion rationnelle des ressources et des activités qui en dépendent;
Encadrement des pêcheurs, transformatrices, commerçant(e)s pour la formation et la vulgarisation de techniques nouvelles;
Organisation progressive de la communauté, développement du secteur institutionnel; secteur des services techniques, de crédit, d'encadrement professionnel, administratif et d'autogestion, avec une forte attention de l'amélioration des conditions féminines,
Reboisement; bois pour le fumage, constructions, bateaux.
Contexte et justification
La retenue de Mbakaou (500 km2) forme un lac peu profond (max. 15 m), très découpé, aux rives généralement basses, avec une végétation aquatique herbeuse fortement développée. Il y a de nombreuses espèces de poisson et ceux dans les captures sont de bonne taille; on y utilise des maillages nettement plus grandes qu'ailleurs. Ces données démontrent que la ressource est sous-utilisée actuellement et la productivité probable du lac paraît se situer autour des 125–150 kg/ha/an, entre celle du lac Tchad; 80 kg; et de la retenue de Lakdo: 215 kg, soit environ 7 500 t/an.
La production actuelle a été estimée sur la base de données partielles et de recoupements, à environ 3 000 – 3 400 t/an, avec quelque 1 500 – 2 000 pêcheurs.
Le poisson de qualité présent ici est très demandé sur les marchés comme les villes de l'Ouest et Nord-Ouest, Foumban, Bafoussam, Yaoundé et Ngaoundéré, toutes facilement accessibles par route et/ou chemin de fer. Environ 70 – 75 % de la production commercialisée est fumée, et 25–30 % frais, dont environ 10 % congelé (dans des congélateurs domestiques à Mbakaou et à Tibati), et évacuée sur les villes susmentionnées, où elle arrive dans les 24 heures.
Les prix sont bas à l'achat (de 100 – 200 FCFA/kg pour le tilapia et 300–400 FCFA pour les silures et le capitaine) et vendus au même niveau, ou même plus haut (qualité) que le poisson d'autres origines continentales, soit de l'ordre de 850–1 200 F/kg dans les grandes centres urbains.
Un marché intéressant donc, surtout si l'on peut éliminer les contraintes actuelles qui concernent notamment:
les matériaux pour la pêche provenant principalement du Nigéria; chers, de qualité variable, sans parler des matériaux de la Coopération japonaise, qui, en grande partie ne conviennent pas. Ils sont distribués par les commerçants/transporteurs de poisson, contre “crédit” payable surtout en nature, ce qui conduit à des situations de dépendance économique;
les pirogues (monoxyles), chères (50 000–120 000 FCFA) et de mauvaise qualité;
le manque de motorisation, surtout pour les commerçants qui vont chercher le poisson dans les campements;
la dispersion des points de débarquement;
l'absence d'une chaîne de froid adéquate; glace en paillettes, chambre froide, conteneurs isothermes;
le manque d'un secteur de services pour les équipements, le traitement, le crédit.
le manque d'encadrement efficace;
l'absence quasi totale d'un système de statistiques;
l'individualisme des pêcheurs.
Activités (par ordre de priorité)
Etablissement d'un Centre de pêche, idéalement quelque part sur la rive N (route bitumée, distance monidre des marchés principaux), mais il existe déjà une infrastructure à Mbakaou (où l'électrification est aussi prévue) avec le bureau du poste de pêche, une villa et le magasin d'équipements de la Coopération japonaise.
Une autre alternative serait d'implanter ce centre à Tibati. Il est primordial de choisir le site en consultation avec les pêcheurs et transporteurs de poisson.
De même la nature et la dimension des services ainsi que les modalités de gestion - et son évolution avec le temps - du centre devront être déterminées avec la participation de la communauté pêche. Il est déjá entendu que le centre comprendra, outre les installations existantes (á Mbakaou) - bureau, magasin - :
un atelier pour la construction de pirogues (en planches), entretien/réparation de moteurs hors-bord);
une petite usine á glace en paillettes (capacité 1 t/jour) une chambre froide, modulaire, démontable, de 10 t ainsi que des matériaux pour la fabrication de conteneurs isothermes. Dans une phase ultérieure, avec le développement de la production, il sera possible de dimensionner correctement ces infrastructures;
une salle de la formation, pour les activités de vulgarisation soit technique soit sociale (santé, alphabétisation, activités féminines).
l'adduction d'eau et l'électricité (au moyen d'un groupe, si nécessaire);
des fumoirs (du type Chorkor amélioré et en fût modèle transportable);
Toutes ces installations peuvent être progressivement développées, selon les nécessités.
Encadrement, formation et vulgarisation des pêcheurs pour améliorer leurs techniques et les rendre plus efficaces, et des femmes dans le conditionnement et traitement du poisson; la production locale d'engins de pêche; nappes de filet, montage des engins; des commerçant(e)s et transporteurs de produits, pour améliorer la qualité et réduire les pertes; choix, parmi la communauté, des personnes á même de gérer le centre et ses divers services ainsi que de se charger de la vulgarisation en dehors de celui-ci.
Organisation de la communauté pêche de manière progressive, dans ses différents sous-secteurs; production-transformation-commercialisation et services connexes; commerçants, par exemple, par l'acquisition, au prix de gros, des intrants au moyen d'une commande cumulée.
Instauration d'un système de crédit, surtout pour la production, au moyen d'un fond de roulement (comme à Lakdo) géré par le centre.
Programme de surveillance et de recherche avec:
collection de statistiques; recensements, production, commercialisation moyennant un système d'échantillonnage au hasard;
établissement d'un fichier limnologique, avec volets géographique, physico-chimique, botanique et faunistique;
recherches biologiques, écologiques - chaînes alimentaires, reproduction, par exemple, et introductions éventuelles (le milieu est propice pour l'hétérotis);
recherches sur les produits; techniques améliorées, nouvelles présentations - légèrement salé, puis fumé ou séché, par exemple;
innovations éventuelles dans le domaine de l'organisation, des techniques, de la motorisation progressive, des pirogues de collecte d'abord, ensuite les pêcheurs si la rentabilité financière se justifie.
Coût du projet
Personnel: | h/m | dollars |
---|---|---|
1 expert (généraliste, avec spécialitéen organisation) | 24 | 270 000 |
1 expert en condition féminine | 24 | 270 000 |
consultants: - réfrigération | 1 | 10 500 |
- statistiques | 2 | 21 000 |
National: constructeur de pirogues | 6 | |
mécanicien/électricien | 6 | |
traitement (fumage) | 6 | |
commercialisation | 6 | |
chef de poste (Centre) | 12 | |
moniteurs (5) | 24 | |
Support administratif | 10 000 | |
Déplacements officiels | 5 000 | |
Formation | 10 000 | |
Equipement: | ||
- 1 camionnette (double traction) | 20 000 | |
- 7 mobylettes (dont une tricycle avec conteneur isotherme) | 6 000 | |
- 1 bateau/pirogue (aluminium ou fibre) avec moteur HB (25 CV) | 4 500 | |
- 1 machine à glace en paillettes (cap.It/j) | 17 000 | |
- 1 chambre froide (modulaire) (cap.10 t) | 23 000 | |
- 10 moteurs HB (5 de 6–8 cv; 5 de 15 cv). | 12 000 | |
- Atelier construction pirogues en planches (outillage) | 1 000 | |
- Atelier mécanique/électrique (outillage) | 2 000 | |
- Matériaux divers 1 (construction 10 pirogues, 4 fumoirs chorkor, 10 fumoirs en fût, outils pour tisser/monter engins de pêche) | 6 000 | |
- Matériaux pour la pêche | 10 000 | |
- Petits équipements divers (formation, bureau statistiques, balances, seaux, etc.) | 2 500 | |
- Photocopieuse | 1 000 | |
- Frais divers (rapportage, fournitures, opération, contingences) | 5 000 | |
- Fonds de roulement (crédit ) | 50 000 | |
TOTAL: | 739 500 |
Projet No 6 bis
TITRE: ESTIMATION DE LA FAISABILITE FINANCIERE DU TRANSPORT DE POISSON DE RETENUE DU BARRAGE DE MBAKAOU.
1) Description.
Le projet prévoit l'établissement des infrastructures requises pour le développement de la pêche du barrage et la commercialisation de poisson frais transporté par camionnette à Yaoundé. Ce calcul analyse la faisabilité de telle opportunité.
( × 000 FCFA) Composante | Capital | Vie | Entretien/an |
1 camionnette | 6 000 | 5 | 600 |
7 mobylettes | 1 800 | 2 | 90 |
1 pirogue | 1 350 | 3 | 135 |
1 machine à glace | 5 100 | 10 | 345 |
2 moteurs hors-bord1 | 720 | 3 | 144 |
établissement | 3 000 | 20 | 150 |
24 870 | 1 974 |
1 Pour la pirogue de transport.
Le projet finance tout l'investissement plus un fond de roulement de 5 millions FCFA soit 29,87 millions au total, remboursable en 5 ans avec 1 an de grâce sur le capital et un taux d'intérêt de 13 %.
2) Frais d'opération (Millions FCFA).
Achat de poisson (1) | 400 |
Personnel (2) | 6,7 |
Assurances (3) | 0,75 |
Electricité | 1,9 |
Energie (4) | 20,0 |
Divers | 2,0 |
431,35 |
1) 1 000 t à 100 FCFA/kg.
2) 2 chauffeurs, 2 piroguiers, 1 frigoriste, 2 bureaux, 8 ouvriers.
3) 3 % de l'investissement.
4) camion, pirogue, chambre froide, machine à glace.
3) Ventes et chiffres d'affaires.
Les poissons sont vendus directement aux grossistes à un prix moyen de 500 FCFA/kg avec 10 % de perte de produit. Au retour la camionnette chargera du fret ordinaire qui peut générer un revenu de 5 millions de FCFA.
La vente brute est donc:
1000 T × 500 FCFA/kg × 90 % | = 450 millions FCFA |
Revenu du fret | = 5 millions |
REVENU TOTAL | 455 millions FCFA. |
4) Service de la dette (millions de FCFA).
Année | Dette | Remboursement | Intérêt | TOTAL. |
1 | 29,87 | 0 | 3,88 | 3,88 |
2 | 29,87 | 7,47 | 3,88 | 11,35 |
3 | 22,40 | -/- | 2,91 | 10,38 |
4 | 14,94 | -/- | 1,94 | 9,41 |
5 | 7,47 | -/- | 1,01 | 8,48 |
00,00 | 29,88 | 13,62 | 43,50 |
5) “CASH FLOW” (millions de FCFA)
ANNEE | 0 | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 |
Entrée de la caisse totale | 0 | 455 | 455 | 455 | 455 | 455 |
Coûts d'exploitation | 0 | 431,35 | 431,35 | 431,35 | 431,35 | 431,35 |
Sortie de la caisse | 431,35 | 431,35 | 433,85 | 433,35 | 431,35 | |
Investissement | 24,9 | 0 | 0 | 0 | 0 | (10)1 |
Bénéfice avant service de la dette | (24,9) | 23,65 | 23,65 | 21,15 | 21,65 | 33,95 |
Service de la dette | 0 | 3,88 | 11,35 | 10,38 | 9,41 | 8,48 |
Bénéfice aprés service de la dette | 0 | 19,77 | 12,30 | 10,77 | 12,24 | 25,47 |
1 Valeur résiduelle.
NPV = 31,02
TRIF = 57,45 %
TITRE: PROGRAMME NATIONAL D'INTRODUCTION ET DE VULGARISATION DES TECHNIQUES AMELIOREES DE TRAITEMENT ET DE MANUTENTION DU POISSON.
Siège: Yaoundé
Durée: 24 mois
Budget indicatif: 816 000 dollars
Objectif à terme:
Accroître la quantité et la qualité de protéines de poisson sur le marché camerounais par la réduction, avec l'amélioration des techniques de traitement et de manutention, des pertes après récolte.
Objectifs immédiats:
Déterminer de manière complète et détaillée, sur la base géographique, les faiblesses majeures des techniques de traitement, de manutention et de commercialisation du poisson.
Identifier un certain nombre de petits projets-pilotes ayant des sites stratégiques dont l'objectif consisterait à éliminer les majeures causes des taux élevés de perte.
Introduire et soutenir, à chaque site pilote, une technologie ou une série de technologies appropriées et améliorées dont l'objectif serait de résoudre les problèmes locaux spécifiques.
Aider à la création, dans le cadre de chaque projet pilote, d'un service de vulgarisation de haut niveau dont le personnel sera constitué d'agents des pêches choisis sur ceux déjà sur le terrain et pouvant appuyer les techniques alternées dans la phase d'introduction et assurer par la suite leur vulgarisation sur une aire géographique beaucoup plus étendue.
Contexte et justification
Une contrainte majeure à l'utilisation du poisson au Cameroun est le niveau élevé des pertes de poisson après capture.
Les causes sont multiples: mévente, mauvaises conditions d'hygiène et de manutention, faible développement des moyens de techniques, attaques des insectes et animaux rongeurs et absence générale en approvisionnement en glace.
La carence de projets sur ce thème, l'insuffisance dans le formation des agents vulgarisateurs et des opérateurs, le manque d'outils de vulgarisation, l'absence de programme de recherche/développement, et d'échanges et de circulation d'information sont ressentis comme des contraintes qui freinent le développement de ce secteur d'activité.
Mis à part le niveau élevé des pertes, la transformation traditionnelle utilise une quantité énorme de combustible qui, en plus de la très forte demande domestique, risque de poser le problème de la déforestation surtout au niveau des zones de mangroves dont l'écosystème est fragile et dont le risque de bouleverser l'équilibre naturel est grand.
En outre, les méthodes de traitement au nord (séchage) ne répondent pas au goût des consommateurs au Sud du pays, qui représentent 70 % des effectifs de la population Camerounaise et qui ont une préférence pour le poisson frais ou fumé.
Enfin, la valorisation répond non seulement à une demande spécifique mais aussi au maintien d'une organisation sociale où la clé de variété du système est constituée par les femmes. Malheureusement, le thème de la valorisation n'a reçu qu'une part mineure de l'investissement dans le passé, l'accent ayant été généralement mis sur le développement des productions.
Activités
Le projet s'attèlera à la vulgarisation des techniques performantes existantes et des nouvelles techniques intermédiaires, pouvant comprendre un volet expérimentation dans les premières phases d'application. Cependant, l'accent sera particulièrement mis sur les innovations acceptables du point de vue technique et social et s'appuyant sur l'utilisation des matériaux et ressources locaux dans le but de promouvoir des améliorations auto-soutenues dans la chaîne de traitement et de commercialisation. Des activités auto- soutenues à la base pourraient considérablement améliorer les méthodes traditionnelles de traitement, de stockage et de conditionnement.
Le projet pourrait par exemple procéder à une plus grande vulgarisation du four chorkor, qui a fait ses preuves et qui non seulement donne des produits finis de meilleure qualité, avec une plus longue durée de stockage par rapport à ceux actuellement produits au Cameroun grâce aux méthodes locales de fumage, mais aussi est plus économique en ce qui concerne l'utilisation du bois à brûler, ce qui est très important du point de vue écologique, surtout dans les régions côtières de mangrove.
D'autres innovations technologiques pourraient être envisagées, telles que les méthodes appliquées et peu coûteuses de séchage dans les régions septentrionales du pays. La qualité du poisson frais est également affectée par le manque de glace dans certaines régions ayant accès aux grands marchés urbains, où des produits frais de bonne qualité s'obtiennent à des prix élevés. Le projet identifiera de telles régions et participera à l'introduction de matériel auxiliaire tel que les conteneurs isolés fabriqués localement. Les débarcadères feront eux-mêmes l'objet d'une étude et des infrastructures seront aménagées pour améliorer les conditions d'hygiène là où les besoins se feront ressentir. On y construira par exemple de simples jetées ou des aires de débarquement bétonnées.
Etant donné que les techniques traditionnelles actuelles, les pratiques, et les rapports commerciaux sont bien établis et efficaces du point du vue social, des changements techniques et structurels dans ce secteur devraient être progressifs et accueillis favorablement par les groupes cibles, qui devraient y participer. Vu le rôle essentiel des femmes dans la chaîne de traitement et de commercialisation, des efforts devraient être faits pour les intégrer au projet.
Pour soutenir et vulgariser les innovations appropriées et améliorées, les agents de pêche devraient être beaucoup plus compétents du point de vue technique. D'où la nécessité de cours spécialisés et pratiques, avec des visites d'appui régulières sur le terrain effectuées par les responsables de projet une fois que les agents seront sur le terrain et que les techniques seront appliquées.
Rapports entre les institutions
Le programme sera exécuté sur la supervision de la Direction de pêche et particulièrement avec le service des pêches artisanales. Le programme pourrait cependant requérir la participation de la Station de recherche Halieutique de Limbé (SRHL), dans les domaines des recherches techniques et de l'évaluation, et celle du Ministère des affaires sociales et de la condition féminine (MINASCOF) qui a déjà soutenu quelques initiatives sur l'introduction du four chorkor.
Coûts du projet (24 mois)
h/m | dollars | |
Expert en manutention et traitement artisanal | 24 | 270,000 |
Expert en matière d'activités féminines | 24 | 270 000 |
Consultants | 12 | 126 000 |
Personnel administratif | 25 000 | |
Frais de voyages | 30 000 | |
Formation | 15 000 | |
Equipement (durable) | 40 000 | |
Equipement (non durable) | 20 000 | |
Divers | 20 000 | |
816 000 |
Ces coûts ne couvrent par l'achat des petites usines de glace qui devront avoir d'autres sources de financement. L'amélioration des infrastructures de débarquement devrait également avoir un financement extérieur; toutefois le programme “Food for Work” du PAM pourrait constituer une source de financement potentielle.
TITRE: PROGRAMME DE REDYNAMISATION DE LA PISCICULTURE
Siège: Yaoundé
Durée: 5 ans (phase 1)
Budget indicatif: 2 194 333 dollars
Contexte et justification
Pour satisfaire une demande toujours croissante en protéines d'origine animale, le Cameroun importe aujourd'hui entre 50 000 et 60 000 t de poisson par an. Avec ses eaux marines limitées, déjà surexploitées et ses eaux continentales dont l'exploitation à terme se trouve hypothéquée, le pays devra dépendre en tout temps d'un volume toujours plus croissant des importations pour satisfaire la demande d'une population dont le taux de croissance annuel se situe à 2,2 % ou développer considérablement sa capacité de production de protéines d'origine animale.
Déjà, des mesures ont été prises qui visent à encourager le développement de la production intensive de la volaille et des petits ruminants. L'intensification de la pisciculture avec une production annuelle projetée de 20 000 t pourrait également permettre de satisfaire la demande en protéines d'origine animale.
Aujourd'hui, après près de 40 ans de subventions de l'Etat, la production piscicole annuelle du Cameroun ne se situe qu'à environ 200 t. A l'origine de cette faible production, il y a des causes diverses et plus particulièrement, l'inadéquation tant des méthodes et techniques préconisées que du système de production des alevins et des techniques de vulgarisation sur le terrain.
Le pays regorge cependant, des points de vue physique et hydrographique, d'énormes potentialités lui permettant d'accroître sa production piscicole, la demande nationale croissante en protéines devant en assurer l'écoulement. Par ailleurs, la relance de ce sous-secteur passe par des changements institutionnels et techniques dans les structures actuelles d'appui au développement piscicole.
Concrètement, l'interdépendance actuelle créée par la chaîne, station d'élevage - vulgarisateur - pisciculteur et dont les risques de rupture sont assez élevés doit être revue. La production sur place des alevins pourrait ainsi être encouragée en vue d'assurer une plus grande autonomie au pisciculteur. De même, les services de vulgarisation doivent être renforcés et plus intensifs pour assurer l'assistance nécessaire sur le terrain. Par dessus tout, pour que, ce sous-secteur se développe spontanément, on doit montrer de manière concrète que la pisciculture est une activité financièrement rentable.
Le présent programme vise donc à résoudre, de manière progressive, les problèmes majeurs auxquels le sous-secteur est confronté, ce qui permettra de passer sans heurts du présent système, presque entièrement subventionné, à une industrie dominée par l'initiative privée. Il devrait être considéré comme un programme à long terme dont la première phase sera étalée sur au moins cinq ans et bénéficiera de l'assistance de divers bailleurs de fonds internationaux.
Présentation
Le programme s'attaquera aux principaux problèmes qui, dans le passé, ont constitué une entrave au développement d'une industrie piscicole florissante. Il s'agit notamment de:
L'absence de bénéfices financiers importants et vérifiables provenant des investissements piscicoles, ce qui n'encourage pas les pisciculteurs potentiels.
L'inadéquation tant du niveau de formation que de l'expérience, ainsi que des effectifs des agents de vulgarisation et des moniteurs par rapport à l'assistance intensive et à long terme nécessaire à la création d'une industrie piscicole.
La fragilité de la chaîne d'interdépendance centre d'alevinage- vulgarisateur - pisciculteur, toute, rupture étant préjudiciable à la production et à la poursuite des activités au niveau de la ferme.
L'absence d'un système efficace d'octroi de crédits pouvant procurer les fonds nécessaires à l'investissement dans cette industrie.
L'inadéquation de la recherche appliquée destinée à déterminer les meilleures techniques et espèces à recommander dans le pays.
Ces problèmes doivent être résolus par la mise en oeuvre d'un programme structuré en plusieurs phases, afin que la pisciculture, actuellement reléguée au second plan, devienne une activité génératrice de revenus au niveau de la ferme.
L'objectif primordial consistera par conséquent à établir, dans un premier temps, un réseau limité de petits pisciculteurs locaux dont les activités répondent aux normes techniques et dont la rentabilité des opérations peut être vérifiée. Ceux-ci serviront de modèles aux investisseurs potentiels et joueront un rôle catalyseur pour un meilleur épanouissement du sous-secteur.
La faible capacité des populations rurales à assimiler de nouvelles techniques requiert un niveau élevé d'assistance technique pour amener les premières exploitations piscicoles à devenir autonomes. Cependant, les effectifs et les aptitudes des agents de vulgarisation devant assurer une telle assistance sont pour le moment insuffisants pour le lancement d'un programme extensif de vulgarisation.
Le programme concentrera donc ses efforts dans des zones géographiques spécifiques où la pisciculture est déjà pratiquée et où l'environnement est favorable.
En plus de l'assistance du Peace Corps dont bénéficient déjà les petits pisciculteurs et de l'assistance de la CEE à la rizi-pisciculture à Lagdo, deux nouveaux projets pilotes, basés l'un dans le centre-sud (avec un financement déjà assuré) et l'autre dans le nord-ouest, viendront se greffer à ce programme. Ces deux projets visent à créer, au départ, un noyau de petits pisciculteurs techniquement indépendants et financièrement viables devant servir de base au développement du sous-secteur dans les zones d'implantation de ces projets.
Les deux projets ont pour d'objectif de créer des unités de piscicultures indépendantes des centres d'alevinage actuels subventionnés par l'Etat. En fait, l'idée derrière ces projets est d'amener l'Etat à se désengager progressivement de cette activité à mesure que la pratique privée de la pisciculture se développe, et à ne conserver que cinq stations dans des sites stratégiques afin d'assurer la qualité des ressources génétiques.
Pour parvenir à des résultats positifs, le programme requiert, de la part des vulgarisateurs, un niveau de compétence beaucoup plus élevé que la moyenne actuelle. En conséquence, des cours de perfectionnement seront organisés dans le cadre des divers projets; mais un programme continu de formation classique devra être mis en place. Bien qu'une partie des coûts de formation puisse être supportée par les projets, un financement supplémentaire devra être trouvé pour assurer le suivi et la qualité de la formation.
Activités
Au cours des cinq prochaines années, ces activités devraient être considérées comme constituant la première phase d'un programme continu de revitalisation et de développement de la pisciculture dans le pays. Il s'agira principalement de:
Inventorier toutes les entreprises piscicoles intensives ou extensives en activité ou non, et déterminer les sites propices à la pisciculture dans le pays afin de permettre une évaluation précise du potentiel national pour le développement du sous-secteur. L'étude financée par la CRDI dans l'ouest du pays en 1988 et l'identification de sites propices à l'ostréiculture par la SOGREAH en 1982 constituent une contribution importante à cette activité.
Mener une étude socio-économique afin d'évaluer l'impact de la pisciculture en milieu rural, mesurer l'intérêt des populations rurales pour ce secteur et déterminer les besoins des pisciculteurs en vue de développer leurs activités. Cette étude permettra également de définir les méthodes et les techniques les plus appropriées et de choisir les espèces les plus adaptées à chaque région géographique.
Exécuter une série de projets pilotes dont le premier, le projet “Pisciculture artisanale semi-intensive au Cameroun” financé par la CCCE, sera implanté à Mbalmayo et bénéficiera de l'assistance de l'Association française des volontaires du progrès. Ce projet prévoit la création d'une ferme piscicole de démonstration et disposera d'une ligne de crédit destinée à encourager les petites investisseurs potentiels intéressés à la pisciculture. Au départ toutefois, ne bénéficieront des nouvelles techniques qu'une dizaine de pisciculteurs locaux qui recevront pendant deux ans une assistance technique intensive devant leur permettre de maîtriser les techniques et d'être autonomes.
Améliorer l'assistance technique auprès des pisciculteurs potentiels ou en activité dans le nord-ouest (Bafut) (Projet de développement de la pisciculture artisanale); cette amélioration peut s'opérer à travers le recyclage des agents de vulgarisation, la fourniture du matériel, des moyens de transport; et l'introduction de techniques plus rentables sur le plan financier.
Poursuivre le programme rizi-pisciculture en cours à Lagdo et bénéficiant de l'assistance du Gouvernement néerlandais et vulgariser les techniques qui seront utilisées dans les autres projets de riziculture irriguée tels que la SEMRY, l'UNVDA et la SODERIM.
Recycler de manière suivie, à Foumban, les agents de vulgarisation (Projet d'appui pédagogique). Les candidats à former localement seront sélectionnés en fonction de l'intérêt qu'ils manifestent pour l'activité et de la qualité de leur travail sur le terrain. Ils devront également remplir les conditions d'admission aux cours dispensés au Centre piscicole de Foumban. Une ligne budgétaire est déjà prévue pour cette activité dans le cadre du “Projet pour le développement de la pisciculture artisanale”, mais il sera nécessaire de prévoir d'autres sources de financement.
Trouver des sources de crédits et élaborer un système d'octroi de crédits adapté aux petites et moyennes entreprises.
Etablir un programme de recherches appliquées visant essentiellement la maximalisation de la production, avec un niveau technologique adapté à la capacité d'assimilation du pisciculteur rural. Ce programme nécessitera, une collaboration étroite entre la Direction des Pêches, l'IRZ et le projet “Pisciculture artisanale semi-intensive au Cameroun”.
Programmation des activités
Les dates de démarrage présentées dans le tableau suivant sont déterminées sur la base des activités en cours qui sont censées se poursuivre pendant les cinq années du programme, de la date prévue pour le démarrage des projets bénéficiant déjà d'un financement, ainsi que sur la base d'un délai de 18 mois pour les activités actuellement en projet.
ACTIVITE | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | OBSERVATIONS |
1) Etude socio-économique de l'impact de la pisciculture sur le milieu rural | <------> | Fait partiellement par le MINEPIA/CRDI en 1988 et SOGREHA 1984. Financement à chercher. | ||||
2) Pisciculture artisanale Semi-intensive (Mbalmayo) | <-------------------------> | Projet déjà financé par CCCE avec assistance technique d'AFVP. Objectifs: Encourager les pisciculteurs artisanaux d'être techniquement et financièrement indépendants. Centre et sud. | ||||
3) Développement de la pisciculture artisanale (Bafut) | <------------------> | Objectifs: Encourager les pisciculteurs artisanaux d'être techniquement et financièrement indépendants. Nord-ouest. Financement à chercher. | ||||
4) Etablissement d'un système de crédit pour les artisans pisciculteurs. | <-------------------------> | Fonds de roulement font parties des activités 2 et 3. Système formel à établir. | ||||
5) Recyclage et formation des des moniteurs de pêche | <-------------------------> | Correspond en partie aux activités 2 et 3, mais financement à chercher à long terme. | ||||
6) Retrait progressif de l'Etat dans les centres d'alevinage | <-------------------------> | Le transfert des centres au secteur privé où possible. 5 stations seront opérationnelles pour garantir les ressources génétiques. | ||||
7) Vulgarisation de la pisciculture à petite échelle (Peace Corps) | <------------> | Déjà en cours. | ||||
8) Maintien et extension de la rizi-pisciculture | <-------------------------> | Techniques au stade expérimental à Lakdo. possibilité de l'introduction dans les autres projets d'irrigation des rizières. | ||||
9) Programme de recherche continue | <-------------------------> | Financement en partie à travers les projets en cours ou proposés. |
Description sommaire des études et projets
Il s'agit d'un exposé sommaire des projets et études envisagés pour la première phase du programme. Il est à noter que des trois activités présentées ci-dessous, seul le projet “Pisciculture artisanale semi-intensive au Cameroun” a déjà obtenu un financement.
A. Etude socio-économique de l'impact de la pisciculture sur le milieu rural
Localisation: Siège du projet à Yaoundé, déplacements dans l'ensemble des zones favorables à la pisciculture du pays.
Durée: 1 an
Budget indicatif: 225 000 dollars
Objectifs à terme:
Implantation durable de la pisciculture en milieu rural et péri-urbain afin d'améliorer le niveau de vie des populations cibles.
Objectifs immédiats:
Inventaire général des barrages extensifs et des étangs intensifs en déterminant l'état des aménagements et leur potentiel.
Evaluation du potentiel piscicole du pays.
Détermination des méthodes piscicoles les plus favorables à chaque région.
Evaluation des besoins des pisciculteurs pour développer leur activité.
Evaluation de l'intérêt des populations pour la pisciculture.
Contexte et justification
Il n'existe actuellement aucune évaluation générale du potentiel aquacole du Cameroun, tant des aménagements existants (actifs ou abandonnés) que des sites potentiels. Seule une étude partielle a été entreprise dans l'ouest (Projet CRDI).
De plus, l'impact du développement de la pisciculture sur le milieu rural et l'intérêt que les populations y portent sont mal connus. La connaissance de ces données est pourtant indispensable avant d'entreprendre de nouvelles actions en faveur de la pisciculture.
Le projet proposé a pour objet de combler ces lacunes afin de permettre une implantation durable de la pisciculture dans le pays.
Coût du projet
h/m | dollars | |
Spécialiste en aquaculture/mariculture | 12 | 135 000 |
Support administratif | 20 000 | |
Equipement durable | 40 000 | |
Equipement de bureau | 20 000 | |
Frais de voyages | 10 000 | |
225 000 |
B. Projet de pisciculture artisanale semi-intensive au Cameroun.
Localisation: Centre-sud (Mbalmayo)
Durée: 4 ans (phase I)
Budget indicatif: 944 333 dollars
Objectifs à terme:
Dans le contexte actuel, un projet de pisciculture au cameroun devra être élaboré dans le souci de constituer un point de départ et une base motrice pour développement de la pisciculture artisanale afin que celle-ci devienne une réalité sociale et économique du pays.
Il sera donc limité dans l'espace.
Objectifs immédiats:
Le projet proposé n'a d'intérêt que si son action se prolonge sur le moyen et le long terme.
Il vise les objectifs suivants :
Sécurisation dans le contexte camerounais des hypothèses techniques de production semi-intensive de tilapia en étang, au sein d'une ferme pilote;
Démonstration et test de la pisciculture artisanale en milieu rural et péri-urbain auprès d'une dizaine de pisciculteurs;
Mise au point dans les conditions du Cameroun d'une stratégie de vulgarisation;
Vulgarisation progressive à plus grande échelle de la technique piscicole. A terme, le projet pourra viser l'installation d'une centaine de pisciculteurs tous les deux ans;
Etablissement d'un fond de roulement.
Ce projet se déroulera en phases successives :
Une première phase pilote de quatre ans, répondant aux trois premiers objectifs cités en supra: sécurisation, démonstration et tests, mise au point.
Plusieurs phases ultérieures de développement de la pisciculture artisanale sur la base des conditions techniques déterminées pendant la première phase. La ferme pilote pourrait alors constituer, si nécessaire, une “base arrière” chargée de l'optimisation des techniques en fonction des besoins des pisciculteurs et des recherches d'accompagnement sur d'autres.
Contexte et justification
Il s'agit à partir des connaissances actuelles en pisciculture et des premiers résultats produits par la ferme pilote de démontrer avec une dizaine de pisciculteurs pilotes que la pisciculture artisanale en étang est une activité agricole rentable et maîtrisable par le paysan camerounais.
Activités
Sélectionner des partenaires sérieux et réaliser des études de faisabilité pour chaque future entreprise piscicole;
Mettre en place une dizaine de fermes avec les pisciculteurs existants et/ou de nouveaux entrepreneurs, soit une surface totale de 2 ha à aménager;
Former ces pisciculteurs à la pratique de cette nouvelle activité afin qu'ils soient autonomes au plus tard deux ans après le début des travaux de leur entreprise;
Produire sur ces fermes des poissons commercialisables avec des rendements de l'ordre de 5 t/ha/an.
Ce travail se fera en liaison directe et permanente avec la station pilote qui orientera ces travaux en fonction des besoins identifiés chez les pisciculteurs.
Coût du projet: (ferme pilote).
Composante | dollars |
---|---|
Investissements | 270 000 |
Fonctionnement | 171 000 |
Formation | 7 000 |
Vulgarisation | 434 333 |
Divers et imprévus | 62 000 |
TOTAL | 944 333 |
C. Projet de développement de la pisciculture artisanale.
Localisation: Bafut (Nord-ouest).
Durée: 3 ans (phase I)
Budget indicatif: 1 025 000 dollars
Objectifs à terme:
Rendre le poisson de la pisciculture disponible sur les marchés de la région.
Objectifs immédiats:
Renforcer le service de vulgarisation actuel;
Introduire la pisciculture artisanale à but lucratif;
Lancer un programme de crédit pilote en faveur des pisciculteurs.
Contexte et justification
Divers programmes de vulgarisation de la pisciculture rurale en étangs intensifs se sont succédé dans la province du Nord-Ouest. Malgré d'incontestables acquis techniques, cette activité n'arrive pas à décoller suite à la défaillance des stations de pisciculture qui ont le monopole de la production d'alevins de carpes et de clarias, les deux espèces qui sont à la base des élevages piscicoles.
Les pisciculteurs ont acquis une certaine expérience de manipulation de poissons vivants. Le projet mettra cette expérience à profit pour vulgariser l'élevage monosexe mâle de Tilapia nilotica dans des exploitations artisanales (au moins 4 étangs ayant une surface totale de 2 000 m2).
L'extension des exploitations piscicoles existantes (1 ou 2 étangs) à un niveau artisanal demandera une mise de fonds de la part des pisciculteurs. Il existe dans la région une tradition de crédit (Crédit Union Coop, “tontines”), mais les pisciculteurs n'en profitent pas, faute de données économiques fiables de leurs étangs. Le projet donnera la possibilité d'étendre le crédit à la pisciculture.
Activités
Dans un premier temps (12 mois), les 20 moniteurs de la région seront recyclés pour pouvoir enseigner les techniques préconisées.
Les moniteurs seront établis dans des zones où il y a déjà plusieurs pisciculteurs et où il existe des possibilités de développement (sites favourables, eau, intérêt de la population). La zone couverte par un moniteur ne devra pas excéder 20 km de rayon. Les moniteurs recevront un équipement de base et une mobylette.
Les moniteurs, au cours de leurs visites de terrain, s'efforceront de désigner deux pisciculteurs pilotes qui seront meneurs d'hommes, avec la motivation pour la pisciculture. Les pisciculteurs pilotes recevront une assistance technique intensive afin de pouvoir être rapidement autonomes et servir d'exemple à leurs voisins.
Les pisciculteurs capables de gérer leurs étangs et désireux d'augmenter la surface de leur exploitation, pourront bénéficier d'un crédit a court terme; le projet établira un fond de roulement pour stimuler les activités initiales mais l'objectif à long terme sera organisé entre la projet et un organisme de crédit de la région. Cet organisme, à déterminer, recevra une assistance technique pour traiter les dossiers des pisciculteurs et une caution financière d'un organisme international afin de limiter ses risques.
Dans une première phase, 20 pisciculteurs pourront recevoir un crédit. En fonction de l'évolution des remboursements, l'opération pilote pourra être étendue à d'autres pisciculteurs.
Coût du projet
h/m | dollars | |
Spécialiste en aquaculture | 36 | 405 000 |
Spécialiste en crédit | 24 | 270 000 |
Support administratif | 36 | 60 000 |
Equipement (durable) | 70 000 | |
Equipement (non durable) | 20 000 | |
Fond de roulement | 50 000 | |
Frais de voyages | 10 000 | |
Formation sur place (Foumban) | ||
(20 moniteurs par an pour 2 ans) | 40 000 | |
Formation à l'étranger pour 2 personnes | 100 000 | |
1 025 000 |